Fiévreux. Encore perdu, les yeux un peu dans le vague, et le coeur au bord des lèvres. Ce n'était pas la première fois que sa vie était menacé, Shaun le savait, mais cette fois-ci, il se sentait légèrement impuissant. Ça ne dura pas très longtemps, seulement assez pour lui mettre sous les yeux une toute nouvelle image de la lâcheté. On avait déjà essayé de l'attaquer dans le dos, et de son côté il n'avait pas toujours était des plus courageux quand sa vie était en jeu.. Mais cette attaque là, elle n'était pas destinée qu'à lui, et c'est toute une population qui se retrouvait prise en otage. C'était une attaque vicieuse et mal déguisée, une blague au goût amer, une mascarade absurde, un compte à rebours immonde. C'était plus l'oeuvre d'un marionnettiste que celle d'un scientifique, plus celle d'un manipulateur que d'un fou, et Shaun se voyait pris dans un dilemme horrible, chasser ou abandonner. Abandonner ne faisait véritablement pas partie de son vocabulaire, et il avait la rancune relativement tenace. Il restait la chasse. Or, chasser était peut-être son métier mais s'en prendre à des innocents, dans la seule fin d'en faire des victimes silencieuses dont on ne parlerait jamais car c'était un sacrifice pour le salut de quelques autres, c'était devenir des bourreaux au service de leur tortionnaire, qui les tenait actuellement tous à la gorge.
Une fois l'impuissance disparu il commença à écouter ce qui se proposait autour.. Et ça puait le vampire à plein nez mais apparemment une alliance de circonstance, enfin plus une trêve qu'une alliance, s'imposait. Il fut un peu attentif à ceux qui l'entouraient, et il sentait -en plus des vampires- la crainte et la panique dans les regards de ceux qui avaient décidé de rejoindre la lutte.
Athéna, elle, bien que touchée, n'avait pas vraiment à s'en faire, mais elle n'était pas en reste non plus.

- Le savoir est peut-être une des plus terribles armes -
« Tu crois pas si bien dire.. »
- On a laisser le monde en de mauvaises mains.. -
« Je peux le répéter une seconde fois, s'tu veux. »

Elle se tût, lui aussi. Il se recentra et écouta la conversation voisine. Deux hommes, enfin.. Vampires. Mais à ce stade là, la race n'avait plus grand chose à faire.

« C'est plus une question d'organisation que de force... Il faudrait qu'on trouve quoi faire, et surtout, par où commencer. »

Bon, il se mêlait relativement de ce qui ne le regardait pas, mais Shaun était en train de se creuser la tête pour trouver un début de piste, ou une solution. Il n'était pas idiot, il savait que ne rien faire n'arrangerait rien, obéir serait cruel, l'analyse de la souche prendrait trop de temps.. Et trouver le responsable semblait rester la chose la plus faisable.. Enfin.. Ça pourrait se tenter, mais à quel prix.. A vrai dire, ils n'avaient plus grand chose à perdre...

C'était avec la rage au coeur qu'un Aydin très énervé s'était dirigé vers les laboratoires de ce Mad, sous les indications de son père qui s'y connaissait bien trop à son goût pour ne pas vouloir le questionner plus. Mais chaque chose en son temps. A l'heure actuelle, le jeune homme devait trouver un moyen d'arrêter cette affreuse maladie qui lui tiraillait l'estomac et les tripes, en plus de cette fièvre parfois presque insupportable. Aydin étant une pile électrique rechargeable sur pattes, il n'était malade que rarement, et quand il l'était, il devenait aussi insupportable que sa fièvre, aussi irascible qu'un grand-père aigri, usé par la vie et ses vieux os douloureux. Le discours de ce pauvre taré jaunâtre, taré qu'il avait décidé de rechercher depuis la disparition de son meilleur ami, était passé à la télé pendant qu'il se faisait des pâtes chez l'autre schizophrène.

Aydin avait rigolé, trouvant la blague bien marrante, jusqu'à prendre conscience qu'il n'était fatalement pas immunisé contre ce maudit gaz nocif. Un seul choix s'offrait à lui: chasser les Créatures, et autres êtres insensibles à cette maladie dans l'air. Néanmoins, Aydin n'était pas homme à obéir aux ordres, et encore moins à ceux d'un dément. Hors de question de chasser les Créatures, ça revenait à dire qu'il devait tuer Neah ou un de ses semblables. Il y avait une autre alternative, et c'était de trouver ce type pour lui soutirer des informations ainsi que ce remède. Si ce dernier n'était pas une ruse. Et en plus de ça, peut-être qu'il pourrait retrouver Neah, mais il n'en espérait pas autant.

Il s'était donc empressé de quitter Froënbourg pour se rendre à Terraria, quitte à y faire passer ses quelques dernières économies qu'il avait faite avec quelques rares petits boulots qu'il avait pu trouver dans cette ville glacée. Mais la maladie évoluait peu à peu, transformant sa fièvre en un enfer. Aydin avait à peine commencé son voyage jusqu'en haut de cette maudite montagne, n'ayant pas l'argent pour se payer un taxi, un bus, ou n'importe quel moyen de transport, qu'il s'était laissé tomber lourdement à mi chemin sur le bas côté pour reprendre son souffle en râlant entre deux quintes de toux. Bordel... En fait, il allait crever ici, c'est ça ?

Atteindra-t-il la lumière au bout du tun... de la montagne ? Cette question, au prochain épisode... au prochain post.

Quand le chasseur devient la proie.

"La fascination de la chasse comme sport dépend presque entièrement du fait que vous soyez devant ou derrière le fusil".

“Je ne serai jamais plus une proie.”

à Terraria les nouvelles vont vite, même pour une créature paumé dans mon genre. Je me réveille la journée est déjà bien engagé et le soleil est haut dans le ciel ce qui m'indique que j'ai dormis probablement plus longtemps que prévu, jusque la rien d'anormale, mais ce n'est que de courte durée. La faim me prend et alors qu'habituellement je me mettrais en quête d'une proie, il m'est impossible de ne pas entendre les mouvements de foule… Sur mon territoire, je prends forme humaine sans attendre, impuissant face à un tel rassemblement de population. Qu'est-ce qui se passe ? Je ne tarde pas à retrouver la trace des hommes que je rejoins sans attendre pour comprendre ce qu'il se passe. Prudemment, au cas ou s'agirait d'autres vampires envoyé par l'éminence.

Mais à ma grande surprise ce ne sont que des civiles que je trouve, des civiles armés de pavé, de tuyauterie, de pied de biche... De tout ce qui pouvaient leurs tomber sous la main je suppose et un détaille plus surprenant, tous malade à en crever.

Je me sens menacé, les voix sont fortes, beaucoup hurle de douleur, alors que d'autres agonisent silencieusement. Mais je les entends tous. Leurs paroles, même le plus petit chuchotement, se mélange en brouhaha infernale.
Bien que d'un naturel craintif je m'oses à les questionner, montant sur un arbre mort allongé sur le sol attirer l'attention. Mais peu m'écoute et j'entends se dire dans la foule que je dois “être l'une d'entre elle”, puisque je ne suis “pas malade”.
Je parle plus fort encore, leur demandant pourquoi je devrais être malade, leurs regards sont menaçant et je ne me sens pas très en sécurité… L'un d'entre eux me répond en pointant dans ma direction une matraque, je ne tarde pas à prendre conscience de la situation, à mesure qu'il m'explique et démontre par a+b que je suis un “monstre”.

Lorsque je réalise, il est déjà trop tard pour simuler la maladie et je peux voir leurs visages plein de haine et surtout de peur m'encercler. Mentir ne m'avancerait à rien et sur le moment je reste un peu abasourdi, je sens mes jambes trembler, mon visage se plante dans le vide et je reste bouche bée. Est-ce que je ressens de la… peur ?

Je sens mon coeur s'emballer alors que je fais un tour sur moi-même. Ils s'approchent, d'une vois faiblarde je lâche quelques mots.

Je… Je suis désolé.

En une fraction de seconde je me transforme, déploie mes ailes et disparaît dans les aires.
Je sais ce qu'il me reste à faire, je dois retrouver la trace de ce “Mad” pour me dégotter l'antidote, Si les humains ne sont plus malade, alors ils devraient cesser de traquer les créatures.
Ça n'a duré que quelques secondes, mais je n'avais plus ressentie une peur aussi intense depuis des siècles, je prends la direction de la montagne pour en apprendre d'avantage sur ce Laboratoire.

Non, je ne serai jamais plus une proie.

Réalisation de Dim Gray Leisenback

HRP:

J'avais reçu un message du patron me demandant de me rendre à Terraria afin d'y accomplir ma prochaine mission, sans aucune autre précision. J'ai l'habitude de ce genre de message nébuleux je ne me suis pas vraiment posé de question, jusqu'à ce que j'entende le message diffusé par Mad, ce qui m'explique aussi le passage obligatoire par le labo et le soit disant "vaccin" qu'ils m'ont injecté. Il y a peu j'aurais accompli ma mission sans me poser de question, malheureusement beaucoup de choses ont changé en quelques mois. Au lieu de rester à Terraria me voilà à arpenter les chemins de la montagne, je ne me suis pas éloigné du laboratoire, je connais assez bien mon amant pour savoir qu'il ne suivra pas les règles de Mad, et contrairement à moi il n'est pas immunisé.

Mon ascension recommence alors que j'ai quitté le laboratoire de Mad quelques heures auparavant, j'ai l'impression de m'être fait pigeonner, mais je dois savoir et pour cela il me faut revenir sur mes pas. A mi-chemin du sommet un souffle me stoppe, c'est un bruit ténu mais dans le silence de la montagne je l'entends retentir comme un cri, quelqu'un, touché par la maladie a tenté l'ascension et se retrouve bloqué là. Je m'approche de la personne, sabre dans une main et de l'autre je le relève en le prenant par le col, il tousse crache ses poumons et je me demande ce que Mad a bien pu concocter pour que ce pauvre garçon se retrouve dans un tel état.

- Reste pas là, il y a encore du chemin à faire vers le sommet.

Je le pousse vers le chemin, je sais que ce que je suis en train de faire risque de signer mon renvoi de MbM si ce n'est pire, mais je m’inquiéterais des conséquences de mes actes plus tard, bien plus tard. J'encourage le malade à avancer, s'il est là c'est pour trouver Mad, et plus ils seront nombreux, plus ils auront de chance de le coincer, enfin je l'espère pour eux. Une fois arrivé là-bas j'aurais un choix à faire.

-J'espère pour toi que les autres ont un plan, sinon vous allez droit au désastre.

Mad n'est pas à prendre à la légère, et tandis que j'entraine mon malade vers le sommet de la montagne, de nouvelles présences se profilent, un petit groupe s'est déjà formé, deux vampires dont celui que je m'attendais à trouver là, et un autre, un dieu sans doute puisque mes vibrations commencent à me vriller le crâne. Une fois arrivé en haut l'interrogatoire pourra commencer, l'un des membres du groupe connait mon travail et je n'échapperais pas à ses questions.

HRP:

Apparement, même si il affectait le plus grand nombre, le virus ne se répandait pas aussi vite chez tout le monde. Tandis qu'il se sentait seulement fiévreux, avec un mal de crâne pointant le bout de son nez pour lui vriller l'esprit, il y en avait déjà un au bord de l'évanouissement. Celui que son espèce de saloperie de confrère avait appelé Matthewson, ou un truc du genre un peu plus tôt. Il avait l'air brûlant de fièvre. Shaun sortit une bouteille d'eau de son sac et mouilla sa main avant de l'appliquer sur le front du gosse, à défaut d'avoir un linge à humidifier. Il essaya ensuite de le faire boire un peu d'eau, même s'il se demandait si ça aurait le moindre impact sur un vampire. Il était d'ailleurs réticent à l'idée de s'approcher de ces abominations, surtout du plus grand, mais il se dit qu'ils étaient en état de faiblesse eux aussi, alors s'il le sentait mal il n'aurait qu'à les achever. Puis le plus grand lui répondit, et Shaun le prit un tantinet mal. Juste un peu. Il aboya presque ses mots.

« Tu vois, je ne pense pas que tu en sâches bien plus que moi, alors je ne prendrais sûrement pas ses airs de petit chef à ta place. Et pas la peine de répliquer que ''moi aussi'' parce j'ai une telle horreur des responçabilités que c'est loin d'être le cas. Je voudrais seulement que tu fermes ta gueule parce que toi non plus tu sers à rien en parlant. »

Tout en amabilité, du grand Shaun tout ça.. Malgré la situation il arrivait encore à éprouver du mépris. Il se disait que plus vite on trouverait l'antidote, plus vite il pourrait tuer cette arrogante vermine.

C'est à peu près à ce moment-là que deux personnes arrivèrent. Et la confusion qui se lisait dans les yeux de la grande gueule à côté de lui le fit se demander qui était ces hommes. Le premier semblait dans un état pitoyable, appuyé sur le second. Il était encore plus atteint que le petit vampire. Shaun se rendit à ses côtés et l'attrapa pour délester l'autre arrivant. Il fit de même qu'avec le premier gosse et appliqua sur son front de l'eau avant de lui donner à boire.

« Bon sang si ils arrivent tous dans cet état on est mal barré. Tu parles d'une armée de bras cassés. »

Surtout qu'avec un peu de chance la plupart ne savait pas se battre. M'enfin il pouvait parler, mais de son côté, il était de plus en plus mal en point et se sentait au bord du délire avec le fracas qu'habritait son crâne, sans parler de l'enclume qui pesait désormais sur sa poitrine.

Pendant qu'il aidait le mec à terre et qu'il luttait contre lui-même, Shaun écoutait ce que disait l'abruti au nouveau venu, Adama apparement. Et il n'en revint pas.

« Attends.. Toi espèce de..! Tu fais partie de leur camp ?! TU FAIS PARTIE DU PUTAIN DE CAMPS DE CE MALADE ET TU OSES TE POINTER ICI ?! »

Il était vrai que Shaun avait d'autant plus de reproches à faire au groupe de Mad qu'une simple maladie. Mais là, il était en train de perdre tout sang froid et toute mesure, sans parler de son énergie. C'est Athéna qui dû le raisonner.

- Pense à ta vie d'abord Shaun, les rancunes et les haines attendront d'être saufs. -
« Mais.. »
- Je t'en supplie, écoute moi pour une fois. On a besoin de tout le calme possible pour réfléchir, et trouver une solution. -

Ouais, le temps de trouver une putain de solution.. Ensuite il tuerait ces enflures..

HRP:

-... Bon, toi, le type à la barbe avec deux oreilles de chat qui disent bonjour, tu vas me lâcher maintenant, je peux me débrouiller tout seul !

Le jeune gars de Kalel, bien qu'affaibli à cause de la maladie, avait reprit temporairement du poil de la bête, le temps de contenter sa fierté blessée par l'aide qu'on avait dû lui apporter. En plus de détester les moments où il était malade, il haïssait qu'on s'occupe de lui, juste parce qu'il était plus fragile que d'habitude. Aydin avait donc repoussé le type après qu'il lui ait donné à boire avec un sale regard, poils hérissés. Déjà que l'autre, qui n'avait pas ne serait-ce qu'une quinte de toux -ce qui ne manqua pas de lui donner envie de le secouer dans tout les sens pour lui faire cracher le morceau- l'avait porté jusqu'ici, ils allaient pas non plus lui préparer une soupe et la lui faire manger à la cuillère, sans déconner. Les remercier de leur aide ? Tch. Plutôt aller faire ami ami avec l'ignoble poulpe, la gratitude, ce n'était pas quelque chose qu'il exprimait facilement, fallait pas pousser mémé dans les dunes.

Après avoir juré un bon coup dans sa barbe, Aydin, faute d'avoir essayé de se rebiffer contre la noble aide de ces messieurs, finit par tomber de nouveau à terre, une main sur le front, coude sur un genou, dents serrées et tremblements de fièvre incontrôlable. Il n'écoutait pas un mot des conversations qui se déroulaient autour de lui, ou plutôt, était forcé d'écouter leurs horribles voix qui tambourinaient avec un tempo régulier dans sa tête comme s'il s'était trouvé dans des mines infestées d'orcs, et allaient lui provoquer l'explosion de son pauvre cerveau incessamment sous peu. Le type à la barbe féline s'énerva tout seul, déchaînant sa rage contre l'autre baraqué qui l'avait mené jusqu'en haut de la montagne, lui pétant la moitié de son cerveau au passage. L'agressivité répondant par l'agressivité, Aydin s'était relevé d'un coup pour le choper par le col, comme il savait si bien le faire.

-C'est toi qui va fermer ta grande gueule maintenant, on entend que toi, espèce de ... !

Le malade aigri n'eut pas le temps de terminer qu'une autre personne, qui avait probablement rejoint le groupe pendant qu'il était en train de comater dans son coin, le coupa d'une voix grave et impérieuse. La colère d'Aydin redescendit lorsqu'il comprit que cette voix venait de la jeune femme blonde, et cela suffit à lui faire comprendre qu'il se trouvait face à une Timetraveller, ou schizophrène pour les intimes. Saisi d'un frisson de crainte, il lui sourit faiblement avec un rire jaune et alla ragequit dans son coin, évitant le regard de tout ces boulets avec qui il s'était retrouvé. Raah. Il n'arrivait pas à penser de manière constructive. Il se contentait d'agresser quiconque empiétait sur sa "tranquillité". Il fallait qu'il se calme. Si ça se trouvait, ce dieu était un pote de celui d'Ahmad, c'était dangereux. Potentiellement.

Au moment où le jeune homme au teint basané et aux tâches de rousseur projetait de se jeter d'une falaise ou de faire un meurtre, il sentit une présence rassurante l'envelopper, ainsi que ses doigts lui démanger agréablement. Ryûjin. L'entité dragon lui envoyait une vague de pouvoir pour le rafraîchir, ayant senti sa peur, sa colère et sa panique. Il savait pertinemment que son maître était capable de faire n'importe quoi dans ce genre de situation. Aydin, assis par terre, ferma les yeux et se concentra pour faire jaillir discrètement de l'eau glacée au creux de ses mains. Il la versa sur son cou, mais également sur son visage. La température de son corps baissa peu à peu, lui rendant une parcelle de raison et de calme. Il soupira d'aise puis, toussant un peu, crachant du sang au passage, il demanda au dénommé Adama avec un air sérieux et méfiant.

-T'es avec ce taré. Si tu sais quelque chose, réponds à nos question, sinon on avancera jamais.

Puis il se tut, observant la situation en tentant d'oublier ses souffrances.

Spoiler:

Il avait repris le maximum de contenance dont il était capable dans ce genre de situation, c'est à dire pas beaucoup, tandis qu'en plus il se faisait dégager par le mec à moitié mort. Enfin, un peu plus que les autres. Shaun lâcha un rire à sa remarque sur son bouc. Mais ce n'était pas un rire léger, comme à son habitude, il était profondément nerveux, en d'autres circonstances il aurait sûrement aimé à comparaison, mais là il ne savait même pas pourquoi ce rire s'était échappé de ses lèvres, ce son si décallé en ce moment précis. Il décida de lâcher le rôle d'infirmière et se planta devant le vampires et l'autre, attendant une réponse, les fusillant du regard. C'est à ce moment-là que Melen, son ours de compagnie, qui lui parraissait en relativement bon état - ce qui le rassura un peu - arriva et l'écarta des deux autres hommes en lançant un truc dont Shaun ne comprit rien, puis ce fût à Astrid, la soeurette de son cher abruti de pote de franchir la porte. Il la fixa, elle avait l'air sur les nerfs, sa voix était un peu plus grave que d'habitude, sûrement la maladie. Puis Athéna avait soudain murmurer parmis le vacarne sous son crâne.

- Loki ? -

Mais ça, il ne le comprit pas, il y avait une putain de tempête derrière ses yeux et le moindre mot n'était qu'un écho. Il se sentait mal. Pas au point de tourner de l'oeil mais dans sa tête il y avait une putain de douleur qui le rendait irascible, de plus il devait fournir un effort de concentration énorme pour se repérer dans les paroles de chacun. Il lui sembla que le mec agonisant qui était désormais dans son coin lui avait parler, il ne put discerner quoi que ce soit dans ses paroles, puis un lézar volant se posa, il avait l'air en bonne santé.. Comme immunisé ? Si les circonstances avaient été différentes il aurait recommu en lui une créature, mais dans cet état il croyait haluciner, avec la fièvre et tout ça, et il ne chercha même pas à savoir qui il était.

Il rassembla toute son attention sur le.. Traître qui bossait pour l'enfoiré qui les avait tous empoisonné, parce qu'il devait bien l'admettre, il n'avait pas d'autre choix s'il voulait sauver sa peau et, accessoirement, maintenant celle de son pote et de la p'tite soeur de celui-ci. Les autres pouvaient bien crever en fait. Sauf le lézar, il avait rien fait lui.

C'est là qu'Adama leur dit qu'il y avait un remède, qu'il les guiderait, mais qu'en cas de problème il pourrait tous les tuer, et ça Shaun fût aussi forcer de l'admettre. Mais que gagnait l'aveugle à les aider..? Ça sentait le coup pourri. Le vampire prit ensuite à nouveau la parole, puis ce fût mon tour.

« Qui nous dit que c'est pas juste un putain de piège dont ton patron est l'auteur ? »

Il frotta ses tempes comme les mots sonnaient dans sa caboche sans qu'il réussisse à leur faire fermer leur gueule.

« Puis juste une question, parce que c'est bien beau de trouver ce fou.. Y a-t-il la moindre personne qui sait se battre en dehors de Melen, de.. Adama ? Et suceptiblement du gros machin, et de moi ? Et je parle pas des agonisants, hein..»

Ô rage, ô désespoir, ô maladie ennemie... Aydin commençait à désespérer dans son coin, pas fait pour réfléchir cinquante ans sur des plans puisqu'il préférait habituellement foncer dans le tas -ce dont il était incapable actuellement, malade comme pas possible- quand un type qui s'était posé dragon... dragon. Pfeuh, plus rien ne l'étonnait, dans ce monde de fou. Puis il avait bien un meilleur ami lémure, une invocation, et des pouvoirs défectueux.  Bref, il était arrivé sous forme humaine, et avait dit bonjour, comme si c'était une belle journée. Une belle journée ! Il se foutait d'eux, ou quoi ? Aydin avait ricané. Il ne lui aurait même pas prêté attention, trop occupé à user de ses pouvoirs amplifiés par la présence de Ryûjin, s'il n'avait pas soudainement collé sa tronche sur sa main et avait maté son bras et cette dernière sous toute les coutures comme s'il avait vu le Graal.

Bras arraché de la prise de sa main, regard noir insistant, excuses du dragon, Aydin se concentra de nouveau sur la situation, à grand peine. Il y eut quelques petits débats, mais au moins, l'autre avait cessé de jouer avec les échos de la montagne en gueulant à qui voulait l'entendre que son destin était injuste. Rien que pour ça, il avait gagné un demi bonus dans la tête d'Aydin. L'un d'eux prit la blonde dans ses bras, puis il y eut un certain froid étrange. Sûrement la présence de ce foutu dieu qui foutait les jetons à Aydin, à cause de cet enfoiré de dieu à l'intérieur d'Ahmad. Le jeune gars de Kalel resta silencieux tout au long de la discussion, jusqu'à ce qu'ils proposent le plan du "Jouons à faire semblant de livrer le dragon !" qui le fit grimacer, même s'il était d'accord sur le fait qu'il n'était pas si mauvais que ça. Il se leva en tremblant et s'appuya sur le dragon, le faisant pencher un peu sur le côté à cause du poids. Tout pâle, Aydin s'exprima enfin.

-J'aime pas cette idée. Mais c'est vrai qu'on a pas le choix, c'est ça ou rien, et j'en ai ma claque d'entendre des débats, le gamin là-bas est en train de rendre l'âme, et mon cerveau va se dissoudre. Moi, je veux bien faire ça, même si ça me fait vraiment chier. Mais est-ce que bébé dragon sera d'accord ? Puis... pas que je doute de votre force et tout, mais...

Non, Aydin n'aimait pas cette idée. C'était comme s'il livrait son meilleur ami disparu dans la gueule du poulpe. Ce type était une créature, tout comme Neah, pourchassé continuellement par des agents de Mad, pour devenir un sujet d'expérience. C'était pas une vie, ça. Aydin tourna son regard vers la blonde avec la voix grave qui lui foutait la frousse.

-Nah, je pense pas. On attrape pas un dragon, ou n'importe quelle créature d'un claquement de doigt. Surtout que les créatures sont conscientes du danger actuellement, non ? Enfin, c'est ce que je pense. Puis on peut aussi imaginer qu'il y ait eu des squatteurs sur le chemin, qui veulent pas crever et qui suivent.

Sur ces mots, Aydin posa son regard sur le dragon et lui dit en lui jetant un sourire en coin ironique.

-Bon, je suis pas au summum de ma force, mais j'suis là pour me battre à tes côtés si y faut. Même si t'es un gars bizarre.

Ouais, bon, actuellement, il était un peu plus faible que les autres, mais l'instinct de survie, tout ça, il avait, et on allait pas le faire cesser d'exister aussi pitoyablement. C'était qu'il en avait dans le ventre le Aydin, quand il se mettait pas à tuer les gens du regard en souffrant. Ce regain de courage risquait de lui coûter pas mal, mais autant faire quelque chose, au lieu de crever dans son coin. Avancer. Aydin avait toujours avancé, malgré les merdes qui lui était arrivé en pleine face dans sa vie. Sa motivation ? Eviter qu'une autre créature se fasse attraper. Mais aussi l'espoir, peut-être, de trouver cet antidote, et encore mieux, son ami dans les laboratoires.

Music theme

Bloody Sunday

Tout est bruit pour qui a peur.
Horreur. Je suis en proie à ce sentiment incontrôlable.

Au cœur de toute cette agitation qui étourdie mes sens à vifs, les cris et les voix qui fusent tout autour me déchirent l’esprit. Haine, crainte, méfiance; l’air se fait lourd de représailles et d’impatience pendant que je laisse échapper un ordre faiblard, un souffle à la seule personne qui fait en sorte que je reste docile en cet instant de crise. Fais-le. C’est tout ce que je lui dis pour l’encourager à s’occuper de cette bande de piaillards, ce qu’il s’évertue à faire du mieux qu’il peut. Dans la foulée, la voix agaçante de l’hôte finit par demander si quelqu’un sait se battre. La belle connerie.

-Je suis peut-être atteint du virus, mais je peux encore arracher des têtes, déclarais-je davantage pour moi-même.

D’ailleurs, celle de cette créature me tente éperdument et je dois me faire violence pour ne pas céder pendant sa petite tirade. Encore moins que les dieux, son air ne me convient pas. Tentant est de céder à la pulsion de la tuer. Mon corps me dicte la note à suivre, mutant encore malgré moi pendant que, accroupis, je concentre mon attention sur Elliot. Avec cette fièvre comme maîtresse, il m’est impossible de faire abstraction de tout ce qui m’entoure et c’est avec difficulté que je lui adresse la parole.* En arrière plan, chaque réplique d’ici ou de loin est un bourdonnement incessants dans ma tête. Mon odorat se fait torturer par le parfum des feuilles, du sang contaminé et de la fragrance envoûtante de celui à qui je donnerais ma vie. Je gaspille davantage d’énergie à me contrôler qu’à réfléchir et à être utile.

C’est ce qui me fait peur, plus que jamais. Perdre le contrôle a toujours été mon cauchemar.  Et l’envie d’égorger le dragon se fait si insistante que tous mes muscles se crispent dans un sursaut douloureux. Mes tripes compressées par l’effort soulèvent un torrent de sang dans ma gorge. Le rouge pomme se déverse sur le sol dans une marre impressionnante qui reluit près d’Elliot. Je peine à reprendre une respiration silencieuse, maudissant le sifflement de mes poumons qui persiste. Entre le chasseur inconnu qui a proposé de manipuler les impressions avec la bête faussement capturée, la jeune femme que je bénis pour ses propos calmes et le dragon qui me tente avec le seul fait d’être en vie, le brouhaha me rend acerbe. Et lorsque mon amant reprend ses ordres, c’est avec précaution que j’acquiesce sans même me retourner.

-Compris.

Lui seul a toute sa tête ici, mais bien avant tout, il est la seule personne qui détient ma confiance. Je m’en remets à lui, à ses décisions concernant ce plan brouillon, au cran naturel qu’il possède pour mener un affront. Lorsque je relève les yeux vers Elliot, c’est pour évaluer son état. Pitoyable. Déchiré entre mon instinct de chasseur et ma raison, je ne vaux pas mieux. C’est quand même avec leste que je me relève pendant que tous se préparent et que le dragon se fait attacher. L’estomac à l’envers, le cœur au bord des lèvres, je suis le pantin d’une envie de meurtre et d’un virus dévastateur.

-Adama, dis-je pour attirer son attention avant de m’approcher. Je vais finir par faire un carnage en restant ainsi. Je garderai l’entrée du laboratoire par laquelle vous entrerez et je veillerai à vous couvrir. Le jeune vampire avec moi peut aussi être utile s’il tient le coup, je le garde près de moi, ainsi que les plus faibles. N’hésite pas à crier mon nom, je t’entendrai de loin… Et je te sentirai de très loin aussi.

D’une sauvagerie qui m’est propre, ma main se tend et se referme sur le tissu de son haut. Je l’attire légèrement à moi, grondant doucement pour un avertissement murmuré.

-S’il t’arrive quoi que ce soit, je te maudirai même dans la mort.

Mon souffle fiévreux meurt sur ton visage dans une odeur de fer, de sang gâté, mais je t’ai déjà relâché pour retourner vers Elliot. Je lui tends une main bienveillante pour le hisser lentement sur ses pieds. J’agrippe avec précaution son visage et le tourne vers le mien qui n’a plus rien d’humain.

-Tiens le coup et économise tes forces, tu peux être grandement utile, articulais-je avec peine sous le fourmillement de mes instincts de tueur. J’espère que tu n’as pas peur des loups.

Je tapote sa joue en guise d’encouragement, légèrement moqueur sous mon air de marbre fissuré. N’en pouvant plus de l’animal qui gratte ma chair de l’intérieur, je fais de mon mieux pour me camoufler plus bas, entre les arbres, afin de laisser la survie et l’esprit sauvage prendre mon corps tout entier. Jamais je n’ai eu aussi mal et aussi chaud en me métamorphosant en bête, ce gros loup qui est désormais mon apparence. Instantanément, je me sens plus libre de pensée, plus libre d’agir selon mes décisions et non sous l’influence de cette envie insatiable de tuer tout le monde qui met à rude épreuve ma patience. J’ai beau dépenser une quantité d’énergie considérable à me garder sous cette forme, c’est tout simplement plus pratique pour lutter contre la tentation de toutes les gorges ici présentes. Sur un pas calculé, je reviens vers le groupe et expire l’air chaud de mon museau près d’Elliot pour lui intimer d’avancer.                  

Chez moi, l’esprit d’équipe se transforme vite en envie de tout décimer.                     

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