☩ Le combat de la vie
et de la mort
pour un champ !
Elma & Hel & Quetzacóatl Te voilà assise en plein milieu d'un champ de fleurs colo— non. Plus maintenant. Te voilà assise en plein milieu d'une terre désolée, privée de toute vie. La terre est desséchée, les fleurs son fanées, tout n'est que noirceur pourrissante.
C'est comme ça à chaque fois que tu vas mal, Elma. Ton malheur fait le malheur des autres. Ton cœur lorsqu'il pleure ne donne pas à boire, au contraire il dessèche.
Quelle vie pourrie.
Au sens propre du terme, comme l'état du champ l'atteste.
Tu t'en rappelles comme si c'était hier. C'était de ça que tu lui avais parlé en tout premier, des fleurs éternelles des champs de Terraria. Et maintenant, tu réussis juste à prouver que...
❝ Rien n'est éternel. Pas lorsqu'on se nomme mort et désolation.
C'est qu'elle est toujours aussi douée pour remontée le moral, Hel.
Mais tu ne l'aurais jamais mieux dit toi-même, Elma. Toi, tout ce que tu sais faire, c'est rater tout ce que tu entreprends, et semer la pourriture sous tes pas. Tu essayes de t'y habituer, bien sur, mais tu as quelques milliers d'années d'expériences en moins que Hel. Donc c'est difficile. Surtout pour la pauvre nature tourmentée par tes propres tourments.
C'est égoïste, ça, Elma. Mais tu es égoïste, après tout. Elles n'ont rien demandées, ces jolies fleurs, mais toi tu les oblige à partager ta souffrance. C'est mal, mais tant pis. Parce que c'est toujours mieux que si c'était des humains qui te subissaient. C'est bien pour ça que tu t'es exilée seule avec ces malheureuses fleurs, n'est-ce pas ? Tu as peur de faire du mal à ceux qui t'entourent. Tu as peur de faire une grosse, grosse bêtise. Et à côté des humains, les fleurs te semblent tellement dérisoires.... Tu n'as jamais eu l'âme d'une écologiste. Tu l'as juste fait croire, à lui....
Oh que oui, tu es trop sensible, Elma. Pourtant c'est Hel, qui apprécie le moins ce que tu fais subir à la nature. Hel a toujours pris soin de son monde, certainement qu'elle n'apprécie pas de te voir saccager le tiens... Mais si c'est ce qu'il faut pour que tu ailles mieux, alors toutes les plantes du monde devront y passer. Même si ce serait mieux si c'étaient les vampires qui jouaient le rôle des fleurs.
Et puis entre deux larmes, tu le sens arriver. Avant de voir, tu sens, cette aura divine tellement puissante que tu as l'impression qu'elle t'écraserait comme une crêpe si tu n'avais pas déjà la déesse de la mort installée confortablement à l'intérieur.
Et voilà, même quand tu ne demande qu'à être tranquille il y en a qui viennent de faire... T'embêter. Qu'est-ce que tu as bien pu faire à la naissance pour mériter tout ça, à part faire hurler ta mère pendant vingt-six heures ?
Rouvrant les yeux, tu l'observes avec des yeux ronds, Elma. Oui, rond comme des soucoupes, comme aurait dit ta mère si elle était encore de ce monde.
Les indiens, c'est un peu passé depuis le temps, quand même. Mais qui peut encore porter des plumes dans ses cheveux, à l'époque moderne ?! Des vampires cinglés ? Des...
❝ Un dieu...
❝ Ah non, pas encore !
Et voilà, ça recommence. On ne peut pas passer une seule journée loin des dieux et de leurs problèmes, dans ce pays ?
Visiblement, t'es aussi maudit que Hel, Elma.
Et ça t'énerve, beaucoup. Surtout lorsque l'étrange-semblerait-il-dieu se met à faire revivre du bout des doigts ce tu viens tout juste d'envoyer à l'Helheim des plantes. Tu fronces les sourcils, tu ouvres dangereusement la bouche...
... Mais ta malédiction n'a pas encore terminé de t'en faire voir de toutes les couleurs.
❝Oh non.... Ne regarde pas dans l'herbe devant toi.
Mais qu'elle est la première chose qu'une personne fait instinctivement lorsqu'on lui demande de ne pas regarder ? Elle regarde, normal. Ah, l'intelligence humaine...
Le temps semble s'arrêter, alors que la bête avec ses hideuses écailles visqueuses et son horrible sifflement entre dans ton champ de vision.... Oui, l'instant flotte, le temps que toi tu comprennes à ce à quoi tu fais faces et que toutes les rares couleurs de ton visage se fassent aspirer comme le venin de la pire sale bête qui existe sur ce monde.
| ▬ « Un.... un.... un.... un serpeeeeeeeeeeeeeeeeent !!!!!!!!!!!! » |
Le mot se termine en un hurlement suraigu qui doit faire s'envoler tous les oiseaux à des kilomètres à la ronde.
❝Calme-toi. Ce n'est qu'un... Ce ne sont que de minuscules serpents. Si tu étais face à Jörmungandr, je pourrais accepter ta réaction mais—
❝ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH [...] !
Mais ce qui est bien lorsqu'on est un hôte, c'est qu'on peut doublement crier sa peur.
Tu te lève d'un bond, Elma, en te mettant à gesticuler hystériquement avec la grâce d'un éléphant fuyant une araignée.... Sauf que toi tu fuis des serpents. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de serpents. Tu bondis comme un kangourou sur des charbons ardents, secouant les bras comme une forcenée, et tu....
| ▬ « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH [...] !!! » |
... Hurle. Beaucoup. En continue. A se demander si tu ne viens pas d'écraser le record du livre, vu la longueur et la puissance de ta performance.
La terreur t'habite, puissante, incontrôlable, dévorante. Tu peux encaisser beaucoup de choses, Elma -avec son lot de larmes, de rires et d'extrêmes. Mais tu n'es jamais aussi terrifiée que lorsque tu es confrontée à des serpents.
Et là, tu es servie. Beaucoup trop à ton goût.
Et du coup, à force de courir au hasard, aveuglée par la terreur, tu finis par percuter un grand truc dur. Qui n'est pas un arbre. Plutôt un dieu.
Bien joué, Elma. Tu vas réussir ce que personne n'avait jamais réussit auparavant : trouver l'arme fatale pour un dieu. Tes hurlements, ça c'est une arme qui tue tout.
∞∞∞
" Out where the dreams all hide.
Out where the wind don't blow,
Out where the good girls die.
And the sky moves slow
I hear the bird don't sing
I hear the field don't blow "