feat. Takehiro Hamada & Liam-D. Cádelian Deaglán
Tu soupires. Tu avais espéré qu'il raconte quelque chose, aussi petit soit-il, apprendre, en connaître plus sur cet humain, mais ce sadique ne faisait qu'attiser un peu plus ta curiosité en refermant la boîte de Pandore et en agitant la clé sous ton nez, comme on agite une carotte sous le nez de la mule pour la faire avancer. Tu étais déçu au fond, mais tu souriais, car tu savais qu'un jour viendrait où la clé tournerait dans la serrure pour te faire découvrir ce que referme le coffre. Il fallait simplement faire preuve de patience.
Tu éclates de rire sur ses gestes, ses paroles, le sentant plus détendu, sur le ton de la plaisanterie et lui tires la langue d'un air taquin en répondant sur le même ton :
« J'aurais essayé ! Haha ! »
Le reste de la route se poursuivit dans le silence, rythmé par les remous de la route, la musique de la radio, nous somnolions, je n'essayais même pas de reprendre la place, ce soir, j'étais trop épuisé, et Freyr ne risquait plus de faire de bêtises avec mon corps, car je sentais les épaules se détendre, indiquant sa propre somnolence, bercé par la mélodie du moteur.
Pourtant, lorsque le moteur ralentit, signalant l'arrivée dans le parking, au son habituel de la route, chaque élément rappelant la nostalgie du domicile, tu t'éveilles, ouvrant les yeux, te les frottant, puis t'étirant lentement, tu sors du véhicule un peu avant le scientifique pour respirer l'air frais. Il continuait de pleuvoir, pourtant les nuages se dégageaient et laissaient la vue sur quelques étoiles et la lune qui éclairait les rues silencieuses, annonçant la fin du temps capricieux. Il était vraiment tard, ou tôt selon le point de vue, il n'y avait pas un chat dans la rue.
Je ne me souviendrais probablement pas de cet instant, j'ai dû déconnecter dans la voiture, profondément endormi, laissant mon corps entre tes mains divines.
Tu passes de l'autre côté du véhicule, encore à semi-endormi, ou alors bercé par des illusions. La pluie dégoulinait sur vos visages, tu l'observais et t'approchais, curieux, ou alors dans ce besoin de contact, un sentiment de béatitude, de liberté, comme un dernier instant accordé, éphéméride.
Peut-être l'as-tu pris par surprise, pour voir sa réaction, mais tu l'as approché de près, de très près, le bloquant contre la voiture avec tes bras, tes mains bloquant son visage, l'approchant même de force parce que tu es un peu plus petit que lui, et tu descelles ses lèvres qui voulaient garder le silence. Tu le respectais dans son choix, mais tu désirais lui transmettre un message.
Les lèvres s'effleurent, se touchent, c'est rapide pour ne pas lui laisser le temps de refuser, et doux à la fois pour qu'il apprécie l'instant. Tu maîtrises ce geste, séducteur, et désires partager un peu de toi avec lui. C'était ton choix, en toute innocence, attiré par cet homme dont la complexité attisait ta curiosité. Tu désirais qu'un jour cet échange devienne réciproque. En attendant, tu attendrais. une proie trop facile n'a aucune saveur.
Ainsi, tu lui offres ce baiser passionné, sans attendre de retour, un simple sourire après la séparation des lippes, tu te recules, satisfait de ce que tu avais fait, avant de monter à l'étage, sans rien dire, l'abandonnant là, alors que tu allais te coucher, reposer ce corps qui était le nôtre, me le laisser pour le lendemain. La nuit portait conseil et tu espérais que Takehiro comprendrait ton message d'encouragement pour avancer.