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Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig

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MessageSujet: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyLun 8 Sep 2014 - 20:11


Hurtful ghosts and mocking Fate ☩




Nouveau travail, nouveau commencement. Cette fois, tu as décroché un poste dans une boîte de livraison. Ce n'est pas le plus facile de tous, mais pas le plus insupportable. Et au moins, l'uniforme n'est pas complet. Juste une casquette d'un vert plus salade pourrie que salade mangeable.... Ça ne va pas avec le reste de ta tenue, mais pas grave. C'est toujours mieux que ce bar ou tu devais t'habiller en femme lapine sexy.... Celui-là, Hel n'avait pas mis longtemps à te le faire perdre. A croire que la pudeur était quelque chose qu'ils possédaient, dans l'ancien temps.

L'avantage à être livreuse, c'est que tu bouges beaucoup. Et que tu bouges vite. Et ça, Elma, tu apprécies assurément plus que de rester coincée derrière un comptoir toute la journée, à te ronger les ongles, offrir des sourires commerciaux et tenter d'ouvrir la conversation avec Hel.
C'est ton cinquième jour de travail, un de plus qui te rapproche d'un renvoi irrémédiable -Hel semble décidée à retourner à Froënbourg, sans doute pour convaincre Astrid de la laisser discuter avec son dieu. Et c'est aussi la livraison la plus stressante que tu ai fait jusqu'alors, persuadée que livrer des plantes vertes est dix fois plus dangereux que de jouer aux chats et à la souris avec Daniel. Ce qui est pourtant particulièrement difficile pour toi... Masi voilà, les plantes vertes, c'est ton point faible. Elles ont une fâcheuse tendance à se dessécher précocement pour diverses raisons plus ou moins magiques....

Alors tu marches avec prudence dans la rue, les yeux fixés bien devant, toutes tes pensées tournées vers tes pieds qui sont cachées par le colis dans tes bras. Ne pas s'emmêler les pieds. Ne pas tomber. Ne pas avoir de pensées négatives. Ne surtout pas tomber.

Et puis...
... Tu le vois.

Tes mains lâchent prise. Tu lâches prise. Ce précieux paquet va s'écraser sur le sol, éparpillant tout son contenu sur le trottoir. Son armure de carton toute lisse se brise, un peu comme la tienne, en fait.
Ce n'est pourtant pas le carton qui a le plus mal, dans cette histoire.
Parce que ce que tu vois ce que tu ne devrais, ce que tu ne voudrais pas voir.

Parce que tu te souviens.

∞∞∞

Finalement, ce voyage scolaire à Terraria était aussi ennuyeux qu'il l'avait semblé sur le papier. Les visites de champs de fleurs, merci bien, c'est très joli, c'est très mignon, mais au bout de deux jours à ne faire que ça tu commences à en avoir assez. Toi, Agela, tu as besoin de changement, de renouveau constant. C'est que les abeilles et toi, vous n'êtes pas si différentes, toutes deux aussi piquantes, toutes deux aussi intenables.

Alors tu n'avais pas pu tenir plus longtemps pour t'esquiver discrètement du troupeau d'élèves. Oui tu es maîtresse dans l'art de l'esquive, Agela.... Du moins en général. Parce que là, tu te maudit de n'avoir pas pris le temps d'échanger ton uniforme contre une tenue plus passe-partout en constatant -qu'étrangement- tu fais un peu tache dans cette foule verte et.... verte d'écologistes.
Mais bon, on ne va pas te virer parce que tu ne portes pas un t-shirt affublé d'un "Sauvons la Planète avant qu'il ne soit trop tard" ou autre phrase choc du genre.... Mais s'ils découvrent que ta jupe hideuse plissée n'est pas en tissu biologique ? Ouf, il faut remercier ta manie de te débarrasser de toutes les étiquettes qui grattent. Enfin, la manie de Hel...

Tu n'es pas vraiment là parce que le destin des petites bêtes te tient à cœur, plutôt parce que tu n'avais jamais eu l'occasion d'assister à un meeting écologique.... Et ça vaut le coup d'œil. A voir les applaudissements plus qu'enthousiastes, tu te croirais en plein concert de rock.... Dans un style un peu différent, quand même. Mais tu aimes ce qui sort de l'ordinaire, Agela. Et ça, visiblement, c'est tout sauf ordinaire. Et en plus, instructif. Tu ne savais pas, avant, que le fait qu'il n'y ait pas de vache à la cité du froid éternel la rende polluée...

Mais c'est que ça te plaît bien, ces histoires de protection de la mère nature...
...C'est que tu as même droit à un petit ricanement ironique de Hel. Bien sur, chercher des beaux garçons dans la foule était visuellement plus intéressant que de regarder le diaporama sur la pollution visuelle de la Cité Terrestre. Mais tu n'as pas fait que ça des deux dernières heures, il ne faut pas exagérer. Tu as écouté, et même participé (en applaudissant au moment clé, c'est tout un art).

Et maintenant, entre les raclements de chaises et les discussions animées, tu te lève pour te retrouver confrontée à un choix difficile.... Aller t'incruster dans le groupe non loin de l'estrade, ou lancer la conversation avec ce jeune homme tout seul, encore assis ?


 « C'est vrai que ce serait pas mal qu'ils se rendent enfin compte que leurs plantes d'acier sont bien plus moches que les vraies, non ? » Avec un sourire candide, tu t'assois face à lui, sans vraiment demander son avis. Ce n'est pas comme si tu étais du genre à te gêner de quoi que ce soit. Et puis bon, tu sais rendre ta compagnie agréable : il te suffit de devenir celle que ton interlocuteur souhaite avoir. Un petit tour tout simple... Surtout dans une pièce remplie d'écologistes convaincus.  « Je n'avais jamais vu autant de fleurs réunies au même endroit en dehors de sur les cartes postales. On se croirait au paradis des papillons !!! Mais ces immeubles gâchent tout... Faudrait que les choses bougent vraiment. Que les gens agissent plutôt que de subir en silence. »


Tu as l'air franchement intéressée et concernée par le sujet, Agela. Peut-être que c'est vraiment le cas. Ne manque plus qu'à vérifier si c''est plus pour la pollution ou pour ton interlocuteur.


∞∞∞

Pas un mot.
Pour la première fois depuis une éternité, tu restes silencieuse, Elma. Pas un son, pas un mot. Pas même un souffle ; il a été fauché à l'instant ou tes yeux ce sont posés sur ce fantôme du passé.

Et c'est à prendre au sens littéral du terme. Et c'est ça qui fait le plus peur, Elma. C'est ça qui fait le plus mal.

Juste un silence de mort, figé dans l'instant. Le choc est rude, tu ne t'y attendais pas. En même temps, comment s'attendre à croiser par hasard quelqu'un que tu sais mort et enterré ? Il y a des limites à ton imagination débordante, Elma. Il y a des limites à ton blindage maladroit. Et quand ça dépasse les limites...
... Ça a de quoi t'ébranler. Tu a appris jouer dans le vent, en pliant dangereusement, mais sans te briser. Hel aurait plus tendance à se briser en refusant de ployer, mais toi tu es moins fière, toi, tu sais vivre -ou au moins survivre.
Mais tu es plus faible, aussi.  Et ça, ça tu n'es pas sûre de pouvoir le supporter.

Voilà que tu deviens livide -plus que tu ne l'est d'habitude, du moins-et qu'une palette indéfinissable d'émotions passe sur ton visage. De la peine. De la colère. Non, de la fureur. De l'horreur aussi. Beaucoup d'horreur.
Et dans ta tête, Hel qui murmure.

Mais cette fois, tu ne l'entend pas.
Non.
Parce que à la place, tu éclates de rire. D'un coup, comme ça, un fou-rire, un rire fou, qui devient de plus en plus fort, de plus en plus incontrôlé. Tu ris, Elma, et à te voir on pourrait croire que tu sors tout juste de l'asile de Terraria... et que ta chambre t'attend encore là-bas.
Ton rire est trop fort, trop incontrôlable pour que tu entendes ta despote préférée qui te lance des signaux d'alarme.
Tu ris, mais pas parce que tu t'amuses. Non, plutôt parce que tu as envie de pleurer, de hurler, de frapper. Mais tes psychologues t'ont toujours dit que le rire était bon pour toi et tes sautes d'humeur. On a moins envie de faire une connerie monumentale lorsqu'on rigole. On a moins envie de s'arracher les yeux et de les lancer aux piranhas lorsqu'on rigole.
Ou on peut le faire croire.

Tu ris, Elma. Mais tes yeux sont toujours écarquillés par le choc.

Parce que Ludwig est mort, et toi un peu plus détraquée que tu ne le croyais.

∞∞∞
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MessageSujet: Re: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyMar 9 Sep 2014 - 23:25

Forgive the oblivion

feat. Elma A. Nordström


Fuir est désormais ce qui me rapproche de la liberté, fuir les responsabilités, le passé, les souvenirs, le présent, tout ce que je suis, tout ce que je fais, tout ce qui me retient. Plus rien, je ne veux plus rien, à part fuir. J'ai horreur qu'on me retienne, j'étouffe dans cette case où on m'a déposé pour jouer mon rôle. J'ai besoin d'espace pour réaliser la vérité, j'ai besoin de faire une pause, voir ailleurs...

Parfois, je vois cette porte qui s'ouvre vers un petit paradis floral, mais je n'ose franchir le pas, j'ai peur de ne plus pouvoir revenir en arrière, c'est paradoxal, car chaque décision que je prends ne me fera jamais retourner en arrière. Mais j'ai peur de perdre tout ce que j'ai ici... Et pourtant, avec tout ce que je suis en train de faire, c'est ce que je fais, je suis en train d'abandonner tout ceux que j'aime. C'est la nature humaine, construire pour mieux détruire. Je suis un de ces rebuts que j'insultais avant, mais je ne suis pas mieux qu'un autre, même en hébergeant une pseudo-divinité.

Je vagabonde dans ces rues, encore une fugue, on ne me retient plus, je fais le mur, je passe par la fenêtre, quitte à subir le courroux de mon tuteur. Je n'en peux plus. Je n'ai plus de travail, plus de lieux où me réfugier loin de ce regard inquisiteur, plus de personnes avec qui partager mes malheurs. Je suis désormais telle une bombe à retardement, qui accumule pour un jour exploser. Parfois je relâche la pression, le soir, j'attends qu'il s'endorme, qu'il s'absente pour m'isoler seul, sans Freyr, et verser les larmes qui déborde du vase.

Le regard levé en l'air, je flâne dans la rue, le regard vide, je souffle. Mais les nuages ont l'air de menacer d'une fine pluie au-dessus de nos têtes. Pourtant, il y a du monde. Je m'en fous de ce monde, il ne mérite pas mon attention, ils m'étouffent de leur présence inutile, s'accumulant comme des fourmis pour faire grimper un peu plus haut le tertre de béton pour toucher un jour le ciel, l'obscurcir et réduire à néant les autres formes de vie. Un destin sombre mais désiré par l'humanité.

Un bruit de casse de l'autre côté de la rue me fait tourner le regard. Ce n'est sans doute rien, mais mon attention est capté, et je la vois. Cette fille me fixe, l'air ébahi, elle me connait, il me semble la connaitre, son visage ne m'est pas inconnu. Pourtant, je ne me souviens pas de son nom. Que dois-je faire ?

Ma mémoire est encore défaillante sur des détails, mais elle me revient lentement... Et la vision de son visage me fait soudainement pâlir. Les souvenirs sont là et ressurgissent comme un coup de poing derrière la tête.

***

Invitée à un meeting pour lutter contre les OGM, l'association surnommée les Brigades Vertes dont je faisais désormais partie en tant qu'activiste, se devait de supporter son candidat politique afin de sensibiliser la population sur les dangers de la pollution et des expériences scientifiques pour améliorer la vie humaine, mais pas celle de la planète.

C'est là que je l'ai rencontrée.

A peine majeure, elle s'était posté face à moi, alors que je prenais simplement des notes, sans forcément participer aux applaudissements généraux à la fin du discours, elle déclara, je n'étais pas tellement sûr que c'était à mon attention, ce que tout le monde pensait dans cette assemblée.

Pour toute réponse, j'esquissais un sourire et rangeais ma paperasse, je n'avais plus rien à noter, et puis, elle semblait enclin à mener un petit débat, essayer de m'intéresser. J'étais jeune, j'avais peur des gens, mais j'avais grand besoin de ce genre d'attention qu'on ne me donnait plus sous prétexte que j'étais taciturne.

« Hélas, les fleurs les plus belles peuvent se révéler de véritables poisons pour notre terre. Bientôt nous ne saurons plus distinguer la véritable beauté de la Nature à celle éphémère qui ne fait qu'illusionner nos esprits sur notre propre destruction. Qu'avez-vous pensé du discours ? »


Le menton posé sur la main, je l'écoutais. Elle était jeune et candide, si fraîche, nous avions quelques années d'écart, mais elle était déjà mature, elle m'intéressait réellement, peut-être parce qu'il y avait une réciprocité ?

Elle pouvait ne pas avoir écouté le discours, à vrai dire, il fallait avouer que c'était toujours les mêmes choses répétés et qu'elle ait avoué qu'il fallait agir plutôt que parler me séduisait. Je n'aimais pas rester dans l'inaction, moi qui était une personne silencieuse, rien ne valait l'action, elle communiquait bien mieux.


***

Je la vois, de loin, elle rit, rit comme une cinglée, et je ne sais pas comment réagir. Je regarde autour de moi, les gens commencent à se tourner en sa direction, d'un air stupéfait. devrais-je la laisser là, pauvre victime d'une possible folie ? Mais les questions me tourmentent, je ne peux pas la laisser, alors qu'elle est à portée de ma main. Elle me doit des réponses, et je dois lui en donner aussi, car je sais pourquoi elle réagit ainsi.

Traversant la rue d'un pas précipité, je la rejoins et la prend par les épaules, pour la fixer droit dans les yeux, mais je suis incapable de dire quoi que ce soit, sur le cul, moi aussi. Quoi que...

La vérité c'était qu'elle avait été déclaré décédé, aux dernières nouvelles, mais je n'avais déjà plus de nouvelles d'elle, avec ma rupture avec mon monde, tous mes proches, j'avais disparu de leur circulation, tel un kamikaze qui allait se sacrifier. Mais la preuve en était que j'ai été déclaré mort dans cette explosion aussi, et pourtant, j'étais bel et bien vivant, quelque peu changé, cette couleur de cheveux en peu déteinte, ces traits vieillis, et on ne pouvait pas dire que la présence de Freyr ne m'avait pas changé non plus.

D'ailleurs, en parlant de lui, même s'il était plus faible qu'à l'époque où il me faisait tourner en bourrique, je le sentais remuer au fond, comme pour m'alerter qu'il y avait quelque chose d'étrange.

Plus perturbée que moi, à vrai dire, je commençais à être rôdé en ce moment, avec tout ce que j'apprenais, en sachant que je cohabitais avec un type qui parlait avec les morts, rien de bien extraordinaire, n'est-ce-pas, je crois qu'il fallait faire fort pour me faire tomber de haut, j'étais déjà bien bas, à cette heure. A moins qu'elle ne m'annonce qu'elle était une vampire, puisque je n'en avais pas encore rencontré réellement... Je me poserais juste des questions, pour l'instant. Je subirais le contrecoup plus tard. Et oui, ça a un côté pratique d'avoir le cerveau lent. J'engageais alors les retrouvailles :

« A-Agela ? C-c'est bien toi ? Je croyais que tu étais... Mais tu es là... Comment... ? »


Bon, finalement, je ne faisais qu'avouer que j'étais troublé, tant de questions... Mon dieu, Agela...

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MessageSujet: Re: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyJeu 11 Sep 2014 - 21:42


Hurtful ghosts and mocking Fate


Tu aurais pu rire encore longtemps, comme ça. Rire pour l'humour tordu du destin -qui dans ce cas s'appellerait plutôt fatalité. Ou malédiction.
Mais toute chose à une fin. Et lorsque des mains se posent sur tes épaules, tu te gèles totalement. Ces mains qui te touchent ne sont pas faites de fumée spectacles. Elles sont aussi fermes et chaudes que des mains humaines, des mains vivantes... que les mains d'un certain jeune homme que tu as connu avant qu'il ne disparaisse lâchement de la circulation en te laissant livrée à toi même avec ton cœur émietté sur le béton. Avant qu'il ne meure dans une explosion en tant que terroriste international.

Ce contact lui-seul suffit pour te rendre un calme apparent. Mais la voix.... la voix te replonge dans le chaos. Une voix douce à l'oreille, mais qui fait mal, pourtant. Elma, tu as découvert qu'une de tes anciennes collègues et amie servait de réceptacle au père de ta déesse intérieure, mais à côté de ce que tu vis maintenant, ce n'est rien, rien du tout.

Mais quand ce prénom banni, ce prénom que tu n'as plus entendu depuis des années retentit... Ca te revient encore, comme un flash.

∞∞∞

Ah oui, le problème de lancer un début sur un discours dont on a pas tout écouté.... C'est qu'ils y a 89% de chance que tu sortes une connerie et perdre toute crédibilité aux yeux de ton interlocuteur, Agela. Or, maintenant que tu l'as entendu parler, tu ne t'en fiches plus du tout de faire une connerie comme tu sais si bien les faire.... Ses mots ont quelque chose de poétique, quelque chose de beau, de pur, quelque chose qui te plaît beaucoup. Et surtout, ce ne sont pas des paroles creuses.
Aurais-tu rencontré quelqu'un d'intéressant ?


 ▬ « Je pense que les intentions sont bonnes. Et le discours, bien mené. Ce candidat sait parler... Mais cela est-il suffisant ? Je ne pense pas qu'il sera élu. Trop peu sont concernés par ce que ressent la planète. L'égoïsme de la nature humaine nous fait préférer nos petits soucis nombrilistes à ceux qui devraient pourtant dominer le débat public. » Tes lèvres prennent un pli mécontent, Agela. T'es une sacrée hypocrite, toi qui est la plus grande égoïste du coin... Mais cette fois tu dis ce que tu penses.  ▬ « Quand aux scientifiques.... Leur folie destructrice n'aura-t-elle pas de fin ? Nos ancêtres vivaient avec bien moins que cela, mais ils étaient capables d'être heureux sans pour autant torturer la terre avec des expériences dangereuses et contre-nature. Pourquoi ne pas juste l'accepter comme elle nous a été donnée par les dieux ? Si nous ne respectons pas la terre de nos ancêtres pour eux, faisons-le au moins pour elle. C'est ce que j'ai tiré de ce discours. Et puis j— »


❝ Tu parles trop.

Tu te stoppes en plein élan, toute rougissante de gêne, à la fois par la remise en place de Hel, mais aussi parce que tu n'as pas laissé au jeune homme l'occasion de dire un seul mot de toute ta tirade.... C'est vrai, un dialogue signifie parler à deux. Mais tu ne maîtrises pas encore très bien les subtilités des relations humaines, et Hel écoutant plus qu'elle ne parle, tu ne sais jamais quand donner la parole...

 ▬ « Dé- désolée, je m'emporte trop vite, et je parle beaucoup trop... Je-tu -dis, je peux te tutoyer ? Oh, et tutoie moi aussi s'il te plaît ! Nos premiers mots échangés ont été à propos de fleurs de vie et de fleurs de mal, je pense que c'est une raison suffisante pour qu'on laisse tomber les "vous" de ces autres adultes aussi convenables qu'inactifs adorent ! Mais comme je ne suis pas convenable et toi pas inactif je pense, eh bien.... » Tu toussotes en te rendant compte que tu t'enfonces un peu plus. Avec un sourire gêné, tu reprends :  ▬ « Hm... Et toi, tu en dis quoi, de ce discours ? Tu as l'air d'être un plus fin connaisseur que moi sur le sujet... »


Tu laisse reposer ton menton sur ton poing fermé, effet miroir assuré.


∞∞∞

Tu le regardes dans les yeux, maintenant, Elma. Et tu te rend compte avec effarement qu'il n'est pas tout comme dans tes souvenirs. Plus triste. Plus terne. Mais pas au point d'être un mort vivant...
Mais le pourcentage que vous ayez tous deux fait croire à votre mort pour vous croiser trois ans plus tard dans la rue comme deux personnes parfaitement normales était tellement mince que....
... Mais non. NON. Il est mort. Plus mort que toi. T'as tiré un trait sur lui, Elma. Il fait partie de l'avant, du passé, de ces si rares souvenirs que tu cherches plus que tout à refouler, à oublier. T'en veux plus, de ce passé. Tu vis dans le présent, rien que le présent.

Alors violemment, tu te dégages de sa prise. Tu veux bien héberger la déesse de la mort, mais hors de question que tu tapes la discute avec des fantômes. Surtout pas celui-là.
Ca fait trop mal.

 ▬ « Retournes en Enfer, fantôme, j'suis pas d'humeur à faire joujou avec les morts. »


Ta voix est cassante, froide, tellement peu toi. Et tu fermes les yeux, te détournes, commence quelques pas déterminés pour fuir d'ici au plus vite, comme la grande courageuse que tu es sait si bien le faire... Sans un regard un arrière, c'est pas si compliqué.
...Mais au bout de trois pas, tu t'arrêtes à nouveau. Hésitation.

Ces mains étaient chaudes, et vivantes. Et cette voix... Et ces yeux brillants.... Et ces traits fins... Tout était tellement... tellement Ludwig.

Tu respires par à-coups. C'est pas le moment de craquer. C'est pas le moment de craquer, tout le monde te regard.... Non, un instant : tout le monde vous regarde.
Les fantômes, c'est pas censé être invisible au commun des mortels ?
Les yeux écarquillés, tu te retournes d'un coup. Il est toujours là. Toujours tangible. Tout sauf transparent... Tu n'as jamais vu de fantômes donc difficile de faire une comparaison mais...
...mais Hel te l'aurait dit, si un nouveau pouvoir était apparut, n'est-ce pas ?

 ▬ « T... T'es... Lud'... T'es.... » Ta voix tremble tellement que formuler quelques pauvres petits mots devient difficile. Mais non. C'est pas possible. C'est un pouvoir. Juste un fichu pouvoir. Hel, tu as besoin d'Hel. Tu as besoin d'aide. Si c'est un pouvoir, c'est la fin de ta santé mentale. Si c'en est pas un, c'est un vampire, et ce serait pour la deuxième fois la fin du monde. « Stop. Que ça s'arrête. Stop. Stop. Hel... STOP !! »


Tu t'accroupies, les mains sur les oreilles, comme une petite fille qui ne veut plus entendre ce qui ne lui plaît pas. Les murmures tout autour semblent grossir, peut-être que c'est juste toi qui te fait des films, peut-être que c'est juste ton esprit perdu qui te joues encore des tours.

❝ Chuuuut Elma, chut. C'est rien, tout va bien, tout va s'arranger. Laisse-moi le contrôle, Elma, je vais faire disparaître la douleur.... Elma ?

T'en peux plus, Elma. Tu n'as jamais voulue qu'une vie normale, qu'une vie sans magie, sans... Non, pas sans Hel. Mais sans tout le reste.

Parce que parmi tous les super-pouvoirs trop classes existants, il avait fallu que tu tombes sur celui permettant de voir les morts.

Ben voyons.

∞∞∞
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Dernière édition par Elma A. Nordström le Ven 10 Oct 2014 - 22:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyLun 15 Sep 2014 - 21:58

Forgive the oblivion

feat. Elma A. Nordström


Freyr s'agite au fond de moi, sans pour autant me dire ce qui cloche pour lui. Aurais-je une vision ? Je doutais sincèrement d'avoir un tel don, et Freyr m'en aurait parlé, mais alors pourquoi je le sentais si anxieux ? Pourtant, je ne me trompais pas, il s'agissait bien d'Agela, cette adolescente que j'ai rencontré ce jour-là...

***

Elle parle, je l'écoute me répondre, avec un sourire intéressé, je scrute les traits de son visage, je bois chaque parole plus que les écoute, elle mène son monologue avec brio, pour une adolescente, elle possède une culture riche. Je ris lorsqu'elle s'embrouille, hoche la tête lorsqu'elle me demande le tutoiement, je souris en l'écoutant tout simplement, elle possède un charme attirant. Je ne me moque pas, mais je me sens à l'aise, prêt à lui offrir un de mes rares sourires de l'époque, elle a le mérite de ne pas fuir devant mon regard froid, mon air renfrogné... Sur sa question, je prends le temps de répondre, à vrai dire, je n'avais pas envie de parler, je préférais écouter, et sa voix m'enchantait, je lui prêtais toute mon attention, mais à la longue, ce serait peut-être devenu gênant pour elle. Je soupire et retire la main de sous mon menton, en perdant mon sourire, regardant l'homme qui avait mené le discours.

« C'est un discours d'encouragement, c'est toujours ça de gagner, même s'il ne font rien, finalement pour arranger les choses. ils ont peur d'aller trop loin, d'être mal vu, alors qu'on parle tout de même de l'avenir de la planète. Ils ont peur, peur de tout perdre, se complaisant dans leur petit confort actuel, sans penser à l'avenir. C'est "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Dommage j'avais de l'espoir pour eux, mais bon... »


Je me lève, les autres personnes avaient déjà bien vidé l’amphithéâtre, nous étions dans les derniers à être encore assis, jusqu'à ce que je lui tende la main pour une invitation.

« Ca te dirait de continuer notre débat devant un café ? ou un thé, peu importe. »


J'ignore d'où elle vient, si ce qu'elle fait est légal ou non, j'aime les rebelles car ils osent rompre les clichés, aller dans le sens inverse de la file moutonale, faire sa propre lois et surtout suivre ses convictions.

J'en apprenais peu à peu sur elle, son identité, son âge, ses études, elle apprenait tout autant sur mon compte, même si nous taisions respectueusement nos vécus difficiles, nous nous donnions des rendez-vous, car finalement, nous découvrions que nous avions énormément de points communs, et elle était devenue mon port d'attache encore à la société, à la légalité, avant que tout ne s'écroule...


***

Elle perd pied, elle se débat, je la lâches, car sa réaction est anormale, elle m'effraie, je m'inquiète, elle refuse de me voir. Je comprends, vu les circonstances dans lesquelles je l'ai abandonné, néanmoins... Je ne comprends pas ses paroles. Je m'approche d'un pas et tente un nouveau contact, d'une main, mais elle me repousse de plus belle. Je fronce les sourcils, serre les lèvres, cette situation m'énerve, me déstabilise, je sens l'émotion me monter aux yeux, je suis trop instable en ce moment, je risque d'exploser, alors je me tais, et j'attends qu'elle se calme. Mais ça devient irritant, autant pour moi que pour les gens autour qui se pose des questions avec un regard réprobateur.

Alors d'un geste brusque, je la tire par la main pour l'obliger à se relever et l'emmène dans une rue plus sombre, plus calme, où il n'y a pas de passage, avec cet air agacé.

« Tu peux te calmer deux secondes ?! Je suis pas particulièrement censé me balader dans la rue comme ça, alors tais-toi et laisses-moi t'expliquer. »


J'étais ferme, froid et distant. Pourquoi devais-je lui expliquer ? Parce que mes sentiments à une époque avaient été sincère envers elle, je me souvenais lentement, même si cela appartenait au passé, tout ce que... Je lui avais fait... C'était stupide, j'ai des regrets, non pas que je souhaite recommencer, mais au fond, ce genre de liens ne peut pas se rompre si facilement. Il se transforme mais reste.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »


Je soupire et la prend par les épaules pour la bloquer, qu'elle ne fuit pas, je la fixe de mon regard doré, sincère et commence, en lâchant prise lentement, la gêne, les regrets reprenant le dessus sur ma conviction, me faisant balbutier :

« Ecoute : je.ne.suis.pas.un.fantôme. Je suis bel et bien vivant, autant que toi d'ailleurs. J'ai subi... une "opération" qui a permis ma survie. Il y a quelques conséquences, mais je suis là. »


Je tirais sur une mèche de mes cheveux devenus blancs à cause du choc, puis-qu’auparavant j'étais plutôt blond cendré, même si on ne voyait pas forcément la différence entre les deux couleurs, finalement.

Mais maintenant que j'y pense, les raisons pour lesquelles je l'avais quitté... Aujourd'hui elle me voit... Sans doute... sans doute... Je baisse le regard et poursuis à haute voix le fond de ma pensée :

« Tu aurais sans doute préféré me voir mort. »


***

J'étais penaud, je lui avais pourtant offert une journée à DromadaireLand, ce parc d'attraction hippé, quitte à souffrir de la chaleur, juste pour elle, son anniversaire, car je devais lui avouer une chose. Une unique chose.

La journée avait été amusante, en fait toutes ces dernières semaines avaient été les plus belles, j'en avais oublié ce que je devais faire, ce pour quoi je luttais, jusqu'à ce qu'on me réveille. C'était juste éphémère. Une complaisance égoïste. Tout ce que j'avais réfuté jusqu'ici. Alors il était temps d'en finir.

Mais il était temps de se quitter, je la déposais devant la porte de chez elle, et je ne lui ai rien dit, rien de ce que j'aurais dû, je n'ai pas eu le courage. Mais elle a dû le sentir qu'il y avait quelque chose d'anormal. La séparation s'acheva sur un simple baiser, comme si c'était le dernier.

Peut-être avait-ce été ça, ma déclaration. Ca m'avait troublé, mais je devais me plonger dans ma volonté, ne pas oublier.

Et depuis, je ne lui avais plus jamais donné de nouvelles, disparaissant de la circulation, jusqu'à apparaitre dans le journal, comme terroriste écologiste tué dans un attentat raté...


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MessageSujet: Re: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyVen 24 Oct 2014 - 13:42


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mocking Fate ☩



Ludwig & Elma

Finalement, tu as craqué, Elma. Tout ce temps à fuir le passé, et voilà qu'il finit par ta rattraper de la pire manière qui soit. Les souvenirs, c'est le mal. Tu as toujours été une petite nature, il fallait un rien -une écharde suffisait- pour te faire pleurer et geindre comme le bébé que tu n'es plus...

Les souvenirs, c'est le mal.
Parce que c'était un moment ou tu étais heureuse. Un moment ou tu étais.... un terme rimant avec heureuse.
Parce que c'était avant.

∞∞∞

Etrangement, tu te sens directement touchée par les paroles de ce charmant jeune homme qui t'a tapé dans l'œil. Peut-être parce que toi aussi, tu fais ce qu'il dénonce, penser au jour le jour, fuir l'avenir autant que le passé et juste... vivre. Mais lui semble réellement soucieux du sort du monde. Un idéaliste ? Un rêveur ? Ses rêves sont beaux, et nobles, en tout cas. Et toi, Agela, tu as bien envie qu'il les partage un peu plus avec toi...

Alors sa proposition te remplie d'allégresse, au point que tu sautilles sur place les yeux pétillants d'enthousiasme. Toi que les autres fuient trop vite, tu en as enfin trouvé un qui te propose une aventure. Comment refuser ? Tu n'en as pas envie de toute façon.


 ▬ « Oui !!! » C'est un cri qui vient du cœur, ça.

Tu attrapes cette grande main tendue vers toi. Un symbolisme qui te passe bien au dessus de la tête, tu n'es encore qu'une enfant après tout. C'est Hel, qui n'aime pas ça. Et si ce garçon était un Jack l'Eventreur des temps modernes, tu ferais quoi, Agela ?
Sauf qu'entêtée comme tu l'es, tu n'écoutes pas, tu suis sans réfléchir ce Ludwig, ou Lulu comme tu choisiras vite de le surnommer, taquine...

Tu ne le sais pas encore, mais c'est juste le début d'une belle histoire.
Ou c'est juste le début de la fin, selon le point de vue.
Hel t'avais prévenue, pourtant.


∞∞∞

Tu te laisses entraîner, Elma, un peu trop sous le choc pour réagir correctement. Te débattre et crier, serait une option, mais sa main fermement enroulée autour de la tienne t'en empêche. Oh, il te suffirait d'une prise d'un de ces arts martiaux que tu maîtrises pour t'en débarrasser, mais ce n'est pas l'étreinte physique qui te retient. Non, c'est celle autour du cœur, qui tel un piège à refermé sa mâchoire, violemment.

Contre toute attente, tu l'écoutes, tu te tais, toi qui n'obéit jamais, toi qui te plaît à te rebeller contre tous et chacun. Le choc, sans doute. La surprise, aussi, de ce ton froid que tu ne lui connais pas. Il dit ne pas être mort, mais il ne peut pas être complètement vivant non plus.... Il n'y avait qu'à voir ses cheveux. Le changement était infime, n'importe qui d'autre n'aurait rien remarqué. Mais ce blond cendré, si semblable au tien, à laissé place à un blanc fatigué, un blanc vieillit.
Il a changé.

 ▬ « J'aurais préféré.... »


Quoi ? Qu'est-ce que tu aurais préféré, Elma ? Mais non, lâche, tu ne dis rien, tu ne finis pas ta phrase. Incertitude. Il y a tellement sur ton cœur, tellement d'émotions qui s'affrontent dans un vertigineux maelstrom. Entre la colère, la peur, l'inexplicable joie, la tristesse, tu ne sais plus sur quel pied danser.
Alors tu passes de ricanements à larmes hystériques aussi incontrôlables que toi en cet instant.
Ah, l'hypersensibilité et ses aléas !

 ▬ « Pourquoi ? »


Ta voix reprend l'intonation de l'adolescence, hésitante, timide presque. Comme autrefois, avant que la faible Agela soit remplacée par la aussi faible Elma, mais aux trompeuses apparences.  Sur ton visage, la douleur. De la trahison. De l'abandon.

 ▬ « Pourquoi tu m'as abandonné ? »


Ca va faire trois ans que cette question te hante, te poursuit, inlassablement. Car il faut l'avouer, Elma, que cet abandon là a été le déclencheur de beaucoup de choses, chez toi. De ces folies qui te perdent et te détruisent, de ces abus continuels, de cette fuite de tout ce qui n'est pas éphémère.
Car tu as trop peur de souffrir à nouveau, Elma. Car Hel ne veut plus jamais te retrouver dans le même état que celui dans lequel tu étais quand tu as été laissée tombée comme un pauvre mouchoir usagé.
Jolie image. Mais tellement vraie.

Tu sais la saveur âpre de la perte. Tu sais la saveur acide de l'abandon volontaire.
Et surtout, tu sais la saveur de Ludwig. Douce, douce, délectable saveur.

∞∞∞

C'était tes dix-huit ans, tu devenais enfin adulte. Ah, tu l'avais tellement attendu, ce jour là. Le jour de ton indépendance, le jour de ta liberté, le jour ou ton bonheur serait complet. Le jour ou t'afficher avec Ludwig ne serait pas illégal -même si au fond, tu aimais ce petit goût d'interdit et de danger.

Ça avait été la journée la plus amusante de ta vie. Ce n'étaient pas tes parents, qui risquaient de t'emmener dans un parc d'attraction. Mais Ludwig avait su trouver ce qui te mettrait réellement en joie, Elma. Une journée sans prise de tête, loin de tout, loin de ce qui était futile. Vous aviez ris, vous aviez criés, vous vous étiez amusés comme deux adultes retombés en enfance, pour un temps éphémère. Trop.
Il t'avait tenu la main, ton cœur avait tambouriné comme toujours avec lui. Hel t'avait encore soufflé son mécontentement, son agaçante prudence. Cela faisait des mois que tu ne l'écoutais plus, une première. Disons que Ludwig avait involontairement changé tes priorités.
Et rien n'aurait pu être mieux que cela, qu'un nouveau jour avec juste toi, et lui, seuls face au monde entier. Avec lui, te raccompagnant comme un gentleman jusqu'à chez toi. Les papillons semblaient tout sauf éphémères, à cet instant.

Alors il t'avait embrassé. Ou toi. Ou les deux peut-être.
Le premier. Le dernier.
Si tu avais connu la saveur de l'adieu, tu l'aurais retenu, tu l'aurais serré fort, tu l'aurais empêché de te tourner le dos.
Mais tu ne connaissais pas les adieux, et c'est le cœur empli de joie et d'espérance que tu l'as laissé partir.

Après ça, tu n'as plus jamais fêté ton anniversaire. A quoi bon ? Tu n'avais plus cœur à la fête, le jour non pas seulement de ta naissance, mais aussi de ton abandon.
Et puis Agela était morte, et Elma n'avait pas la même date d'anniversaire.

Et puis lui aussi était mort, enterrant définitivement votre histoire. Votre gâchis.


∞∞∞

Tu ressors des souvenirs le regard troublé, mélancolique, et le cœur lourd, si lourd. Quoi que t'en dises, tu n'as jamais vraiment oublié, Elma.
Il a relâché sa prise sur tes épaules. Pas le temps de tergiverser, pas de temps pour le sentimentalisme : Hel à l'intérieur est furieuse, pire que cela même. Tu ne réfléchis pas, Elma, trop chamboulée sur l'instant pour te servir de tes neurones. Tu réponds juste à l'appel vengeur de Hel et de ton humeur mêlés.

D'un mouvement fluide, tu dégaines le long coutelas d'argent qui ne te quitte jamais et pousse ce fantôme du passé qui n'en est pas vraiment un contre le mur de la ruelle. La lame scintille comme un joyaux, mais tu ne peux t'empêcher de constater qu'elle est loin d'être aussi belle que la peau d'albâtre de Ludwig. Même lorsque tu la poses contre la chaire fragile de son cou, dans une posture se voulant menaçante malgré ta tête de moins et tes yeux larmoyants... Mais ta prise n'est pas celle d'une débutante, même si les autres fois c'était Hel qui contrôlait ce corps.
Hel, qui d'une voix doucereuse susurre à ton oreille la marche à suivre. Tu tremble d'envie de l'écouter -c'est devenu tellement naturel, chez toi. Mais... La vengeance, ce n'est pas ce que tu veux vraiment, n'est-ce pas Elma ? La question est, qu'est-ce que tu veux ?
Tout, mais pas lui faire de mal. Pas à lui, qui t'a apporté tant de bonheur, avant de tout t'arracher.

 ▬ « Si tu n'es pas un fantôme, alors qu'est-ce que tu es, hm ? En plus d'un terroriste, d'un menteur et d'un lâche s'entend. »


Elle allait lui faire avouer ce qu'il était devenu. Si ce n'était pas un fantôme, c'était un vampire. Si c'était un vampire, c'était un monstre, et elle devrait laisser Hel le tuer, parce que c'était ce qu'elle faisait. C'était ce qui était bien.

∞∞∞

La tombe était toute simple, banale, grise et incolore. La tombe était triste, surtout. Tu la détestes, Elma. Il n'y a pas de photo, pas de fleurs. Rien qui puisse ta rappeler le personnage, ses yeux d'or liquide uniques au monde, son sourire si humble, si particulier... Rien qu'un bloc de pierre froid et inerte. Tu sais qu'il l'aurait détesté, lui qui aimait tant la nature....
C'est pour ça que tu n'as pas ramené de ces fleurs mortes qui décorent habituellement les tombes. Il aurait détesté ça. A la place, tu t'agenouille et te met au travail. Vite, avant que quelqu'un ne te surprenne. Planter des fleurs directement dans la terre du cimetière n'est pas autorisé, normalement.

Le cœur est lourd, Hel respectueusement silencieuse, et tenant en bride ce maudit pouvoir qui pourrait tout gâcher.

Quelques minutes minutes plus tard,de belles fleurs d'un jaune-doré surprenant de beauté se dressent fièrement devant la tombe de Ludwig Eberhart.


∞∞∞
" Here it is in my hands
In my veins, and overlands
It spreads like fire, seeking air
To pull me in, my own funfair"


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MessageSujet: Re: Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig Hurtful ghosts and mocking Fate ∞ Ludwig  EmptyJeu 30 Oct 2014 - 17:47

Forgive the oblivion

feat. Elma A. Nordström


l'absence de suite me fout un coup au coeur. A vrai dire, j'avais un peu bluffé, sur ma dernière remarque, sur le fait qu'il aurait été préférable que je sois mort. Je l'avais pensé, à une période, il aurait mieux valu que je sois décédé dans cette explosion, mais lentement, j'avais appris, aux côtés de Freyr ce qu'était la vie, l'aimer, peut-être, sans m'en rendre compte, j'avais apprécié, cette vie, même si tout n'avait pas été comme je l'avais désiré, même si rien n'était parfait, c'était ces aléas qui donnaient du piment au quotidien. Son influence sur moi envahissait petit à petit mes pensées, j'avais changé, j'avais gagné en maturité peut-être, en réflexion.

Alors, aujourd'hui, qu'une personne qui me semblait chère pense à ma disparition me faisait profondément mal. J'avais fait tant de conneries, j'avais pensé qu'en oubliant mon passé, les autres m'avaient oublié aussi. Mais c'était faux. Elle s'en souvenait, la blessure que je lui avais infligée était même encore béante. Je déglutis, détournais le regard, n'arrivant pas à l'affronter, je n'arrivais pas à répondre à ses questions. Le pourquoi de l'époque. Je ne savais plus, j'étais jeune et stupide, naïf et facilement influençable. Je n'aurais pas dû m'attacher, j'avais fait une erreur, mais aujourd'hui, je suis en vie, pouvais-je cette fois la réparer ? Serait-ce la raison de ma survie ? cette deuxième chance de se racheter...

Sa voix me blesse, je baisse le regard et recule un peu, la lâchant, cette fois, mais à peine avais-je effectué ce geste qu'elle fonça droit sur moi, comme une furie, me plaquant contre le mur en face, tandis que mon regard devint perplexe, la fixant d'un air abasourdi, effrayé par cette arme qu'elle sortait de nulle part, tout du moins, je n'ai pas eu le temps de voir quoi que ce soit, trop surpris.

« A-gela... ?! »


Son nom dans un souffle mais à peine entendu car elle me posa une nouvelle question, plus froide que jamais, j'avais deviné dans son regard que si je ne la satisfaisais pas, elle me tranchera sans pitié, ce regard si sombre, la Mort. Mon teint pâlit et Freyr prit la place sans crier gare. Enfin si, il était trop agité, mais peut-être était-ce de la défense, comme ce soir où il avait réussi à échapper à ce tueur de divinités, il avait forcé le passage, pour nous protéger.

Mon regard devint froid, répondant à celui de la jeune femme et la peur s'envola, Freyr était défiant, mais pas trop, sur la défensive, je le sentais prêt à sortir Skirnir de ma paume. Mais comment lui expliquer ce changement à celle que j'avais aimé fut un temps ?

« On se calme, jeune fille. Il me semble que t'as autant d'explication à donner que nous. T'as quoi en toi, là ? T'es pas humaine... »


La Vie était méfiante face à la Mort, elle la sentait au fond, sa Némésis, il la connaissait vaguement sans pour autant l'avoir approché. Il était la lumière, elle était l'ombre, ils ne pouvaient réellement se croiser...

Il soupira et du bout du doigt écarta la lame qui avait fait pointer une goutte de sang dans mon cou.

« Si tu veux tout savoir, je veux bien te le raconter, Ludwig aurait été ravi de le faire, mais tu ne te montres pas vraiment coopérative, et faire appel à une autre personne pour menacer quelqu'un est tellement déloyal. Allons dans un lieu plus calme... Un café par exemple ? Histoire qu'on soit plus confortablement installé... Parce que... faire ça au milieu des déchets. Enfin, si t'as confiance. »


En mémoire du temps passé, oublions la trahison quelques instants. Juste pour une longue histoire. Il y a tant à dire.

Freyr sourit à la jeune femme et tend une main confiante vers elle. Puis prend un air attristé :

« Tu préfères peut-être Ludwig ? A toi de voir, mais je ne tiens pas à ce que tu le tues. Alors sois sage, sinon je mords. »


Encore un sourire plaisantin... Bien sûr... Il est pacifiste, mais quand même, il me fait un peu passer pour n'importe quoi, là. J'ai pas besoin d'être chaperonner...
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