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[Achevé] Wake up - Get up - Move on

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MessageSujet: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyLun 24 Mar 2014 - 18:44




Wake up - Get up - Move on

feat. Ludwig Frey Eberhart



 Le lendemain, je me suis réveillé avec une impression de fin du monde qui pesait sur mes épaules.  J'ai frotte mes yeux fatigués avant de remettre mes précieuses lunettes et prendre quelques minutes pour récapituler les évènements de la veille. Alors... Ludwig avait triché aux test. Il s'était enfui. Freyr était apparu. Et Freyr un putain de gros connard. Moi ça résumait plutôt bien la situation. Je sortais lourdement de mes draps pour me rendre dans la salle de bain où une odeur acide attaqua mes narines. Ah c'était les vestiges de la veille. Je tirais la chasse en maugréant et j'allais me foutre sous la douche en espérant  y trouver du réconfort.

Freyr. Quel abominable individu. Qui a eu la bonne idée de vouloir le réveiller, je me le demande. Il aurait mieux fait de se casser une jambe. Son comportement désinvolte et complètement irresponsable m'avais presque fait sortir de mes gonds hier. Le stress m'avait donné mal à l'estomac et la nervosité m'avait empêché de m'endormir, pas avant quelques heures de méditation profonde et donc pas avant deux heures du matin.  La méditation... ce moment où j'étais loin de tout, isolé du reste du monde. Physiquement et mentalement. D'où moins....c'est l'impression que j'avais.

Après m'être préparé, comme un condamné peut se préparer en allant dans le couloir de la mort, je profitais de la salle de bain pour fumer en cachette avant de rejoindre la cuisine pour un petit-déjeuner léger. Je regardais vaguement la nourriture, sans grand appétit, l'estomac serré par le stress.  Je regardais l'heure nerveusement, constatant que mon colocataire n'était toujours pas levé, et qui si on ne voulait pas arriver en retard, il fallait sans doute le bousculer un peu.

Pas étonnant. J'ignore la quantité d'alcool qu'il a ingurgité hier, mais ça lui a fait de l'effet à ce crétin. Il en avait rien à faire de mettre tout le monde dans l'embarras ou de prendre du retard parce que Môsieur se payait le luxe d'avoir une gueule de bois. Je poussais un soupir, fronçant les sourcils en resongeant à son comportement déplacé. J'étais incapable de rester en place. Je me dépêchais de monter les escaliers et je me rendais dans sa chambre.

La porte était entrouverte. Cela ne faisait pas partie de mon habitude de pénétrer dans la chambre de Ludwig - surtout quand il s'y trouvait. J'essayais au minimum de nous garder un espace privé à chacun, sinon on risquait de devenir cinglé à force de vivre l'un sur l'autre dans cet appartement. Un autre jour, j'aurai hésité à rentrer. Mais pas aujourd'hui. Il était temps que Môsieur Freyr comprenne les conséquences de ses actes, et qu'il prenne ses responsabilités.

J'entrai dans la pièce pour trouver un F347 profondément endormi, la tête dans les oreillers.


« Allez debout, princesse ! »
-claironnais-je sans la moindre sympathie.

Comme il ne se levait pas, ni n'émettait le moindre son, je décidais d'aller un peu plus loin. Il ne pouvait pas compter sur sa grasse matinée aujourd'hui, on avait quelque chose de très important à faire - quelque chose qui ne pouvait pas attendre. Ce type ne méritait pas ma sympathie. Ce type ne méritait pas ma clémence. Et surtout, il ne méritait pas mon respect. Oeil pour oeil, dent pour dent. D'un geste brutal je soulevais la couette, dévoilant les draps et les vêtements froissés de mon cobaye - sans doute trop épuisé pour se déshabiller hier soir.

«Bouge ton cul, ivrogne. On doit aller au labo ce matin, tu t'en souviens ?!  On va être en retard ! »


Je sais, c'était facile et vraiment pas professionnel. Mais dans son état, il ne pouvais ni me menacer, ni faire le malin. Il ne méritait pas mon professionnalisme.



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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMar 25 Mar 2014 - 9:55

Black Hole

feat. Takehiro Hamada


Le trou noir… Ma conscience émerge lentement, trop lentement, sans que je ne puisse esquisser le moindre geste. J’ai la flemme, même mes yeux refusent de s’ouvrir. Pourtant, j’entends des sons, des bruits. La maison s’anime, mais moi je suis mort. La tête me tourne, je n’ai plus de forces. Je n’essaie même pas de me remémorer ce qui a pu se passer pour que je sois là, non, j’ai déjà assez à faire pour simplement respirer. Penser devenait même trop, et une grimace de douleur déforma mon visage dans un grognement.

J’entendais une voix, familière, mais un ton plutôt agressif, des mots que je ne comprenais pas, qui me tiltèrent sans vraiment accrocher. Je ne comprenais pas, il avait dû se passer quelque chose la veille sans que je ne me souvienne. “Ivrogne” ? Avais-je bu pour me retrouver dans cet état ? Pourtant, je ne bois jamais… Pour sûr que je ne tiendrais pas l’alcool à cause de ça, mais comment ai-je pu en arriver là ? Mon bras remua pour donner un signe de vie, dans un nouveau grognement au milieu des oreillers. Dans un effort surhumain, ma tête sortit de son nuage, montrant mon visage à la lumière qui passait par la porte, sans que je n’arrive à décoller les paupières. J’avais des nausées en plus de la migraine qui me tapait dans le crâne, je n’arrivais pas à me lever. Mes lèvres balbutièrent faiblement, dans une voix semblable à celle d’un adolescent en train de muer, entre les aiguës et les graves :

« …me sens pas bieeen… »


Un gémissement plaintif, et pourtant je fis l’effort de me lever, me tirant du lit comme une limace pour rester assis au bord, de crainte de me mettre debout et de voir défaillir mes jambes sous mon poids. Il y avait plein de choses qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille, notamment le fait que je sois habillé, mais dans mon état, je ne le remarquai pas. Je regardais simplement Takehiro avec son air réprobateur, tel que je l’imaginais à travers ma vue flouée, et lui demandais d’une voix pataude :

« … on est quel jour… ? »


Je ne savais plus où j’en étais, ni ce qu’il s’était passé. Je ne comprenais pas l'appellation d’”ivrogne” et j’avais l’impression d’avoir oublié des choses importantes. Pourtant, je n’avais pas… perdu la mémoire sur plusieurs jours ? Mon cerveau s’activait lentement, trop lentement, mais j’avais trop mal à la tête et dans un élan, je me mis debout, devant me reprendre plusieurs fois pour tenir sur mes jambes, et avança en titubant jusqu’à la salle de bain pour me soulager. Mais en passant devant le miroir, je remarquais la mine défaite, cheveux en bataille, cernes sous les yeux, regard éteint, et le visage trop pâle, maladif, qui me décrivait ce matin-là. Aurais-je attrapé froid ?

Pire encore, ce furent les odeurs qui me piquèrent le nez. Pour en être sûr, j’avais reniflé mon haut, constatant qu’il possédait bien cette odeur écoeurante qui me remontait l’estomac, et par dégoût je le retirais, ainsi que le reste pour passer sous la douche en espérant que mon malaise passe. J’avais le sentiment d’être sale, pour je-ne-sais-quelle raison. Quoiqu’il en soit, ce passage sous l’eau chaude n’avait pas eu le pouvoir de me réveiller plus, mais mon mal de tête s’estompa légèrement, je penserais à prendre du paracétamol, si je devais vraiment passer des examens. Sortant de la salle d’eau en serviette, j’essayais de m’activer pour enfiler des vêtements propres, et dans un effort, aéré la chambre qui dégageait la même odeur pestilentielle que mes vêtements. Je comprenais de moins en moins ce qui avait pu se passer… Je pris une pause pour essayer de me remémorer au moins les évènements de la veille… Mais à part le passage à la bibliothèque, si ça s’était bien passé la veille, je ne me souvenais de rien. Trou noir. Néant.

La seule personne qui pouvait m’expliquer tout cela, c’était Takehiro. Mais vu le ton qu’il avait pris pour me réveiller… J’imaginais qu’il n’était pas d’humeur à me raconter quoi que ce soit, surtout si j’avais fait quelque chose de déplaisant. Mais je n’en avais aucun souvenir. Et puis j’ai trop mal à la tête… Peut-être qu’un petit-déjeuner m’aidera à faire passer un peu tout ça, et puis les crampes d’estomac aussi, accessoirement.

Je descendais lourdement les escaliers pour me diriger vers la cuisine, revivant une scène du quotidien, mais j’avais un sentiment que c’était… dans un monde fantastique, imaginaire, illusoire. Tout était à sa place, mais quelque chose clochait, des flashs étranges m’inondaient la tête, comme si je revivais plusieurs fois cette scène, mais mon point de vue était situé derrière, comme si ce n’était pas moi qui était aux commandes de mon corps. Nouveau mal de crâne, j’arrêtais ma marche et me baissa légèrement dans une nouvelle grimace de douleur et un gémissement. Epuisé, je m’installais à table, avec un soupir de soulagement, incapable d’en faire plus, luttant conte la céphalée. Il me fallut cinq bonnes minutes pour me remettre de ça, et pouvoir me servir un thé, flemme de faire des tartines, et regarder de mon oeil fatigué mon colocataire :

« … Il s’est passé quoi, hier…? Je ne me souviens pas … »


Ca va sans doute l’énerver que je ne me souvienne pas, j’avais l’impression de régresser. Etait-ce parce que j’avais triché volontairement aux tests que ce sentiment naissait en moi ? Je ne sais plus où j’en suis et je me sens mal… Je n’ose même pas boire la boisson chaude délicatement parfumée, de crainte de la régurgiter.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMer 26 Mar 2014 - 17:38




Change of face

feat. Ludwig Frey Eberhart





Ce ne fut qu'au moment où il sortit son horrible visage des oreillers, qu'au moment où j'ai pu apercevoir sa sale tête de chiot qui venait à peine d'être né - les paupières encore collées et complètement perdu - c'est seulement à ce moment là que j'ai réalisé mon erreur.  Son visage, aussi moche qu'il pouvait être en cette heure matinale était lisse et sans masque. Freyr était parti se remettre de sa gueule de bois dans son coin, laissant la patate chaude à Ludwig bien entendu. Pourquoi ça ne me surprenait pas ? Et pourtant ça me mettait dans de beaux draps.

Merdeuh -merdeuh -merdeuh

Je lui avais parlé comme je l'aurai fait à la divinité. Et puis comment étais-je censé lui expliquer tout ça, son état et le reste ? En plus je n'avais pas encore eu ma réunion...moi qui avait espéré leur poser la question de la justification avant que tout cela ne se produise....J'étais dans la merde. Dans la grosse merde.

Heureusement Ludwig était trop vaseux pour se rendre compte de quoi que ce soit, ni pour se poser des questions. Enfin, ce point restait à voir puisqu'il me demandait quel jour on était. Quelle attitude était censé adopter ? Devais-je lui dire  la vérité à propos de ce qui s'était passé ou faire semblant de rien ?! Evidemment il fallait que tout cela se produise AVANT ma putain de réunion.

« On est mercredi. Dépêchez-vous de vous préparer - on nous attend au labo. »


On est mercredi. Dépêchez-vous de vous préparer - on nous attend au labo.

déclarais-je simplement d'un ton neutre avant de m'empresser de quitter la pièce.

Faire semblant de rien. Après tout, il était déjà amnésique...ca pouvait lui arriver ce genre d'absence momentanée...Je retournais en bas pour me préparer à partir. J'étais pressé et vu la vitesse de limace sous analgésique de Ludwig - on ne risquait pas d'arriver à l'heure. Autre chose me préoccupait. Dans un état pareil il serait incapable de passer les tests. Ca fausserait tout. En silence, je maudissais ce fichu Freyr. C'était de sa faute. Et maintenant Ludwig était malade et je devais gérer avec cette situation délicate, qui repoussait encore mes tests de quelques semaines . C'était ce qu'il cherchait à faire ? Me ralentir ? Ou bien me punir ?

En tout cas ça fonctionnait, j'étais bien emmerdé.

Quand j'ai vu F347 redescendre les escaliers avec son teint livide, voire même un peu vert, je me suis dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait vraiment que je trouve une alternative. J'évaluais nerveusement toutes le possibilités qu'il me restait quand F347 me posa LA question gênante, à laquelle je répondais évasivement, sans masquer mon agacement :

« Vous avez trop bu évidemment ! Ca ne m'étonne pas que vous ne vous en souveniez pas !»


Voilà, c'était plus simple. Dans son état il ne poserait pas davantage de question. Chaque réverbération de ma voix devait lui donner mal au crâne. D'un geste, j'ôtais la tasse de thé de la table et j'y déposais un verre d'eau et deux comprimés à la place.

« Il serait préférable que vous ne mangiez rien pour l'instant. Prenez ça à la place.  Dépêchez -vous, nous sommes en retard.»


On avait encore un trajet en voiture devant nous, je ne tenais pas à retrouver du vomi sur mes chaussures. De toute façon je ne pouvais pas le laisser seul ici, il devait voir un médecin...Juste pour s'assurer que tout allait bien. Une chose à la fois. Une fois que tout ça serait fait, je pourrais aborder d'autres questions avec lui - enfin...s'il est en état... On verrait.

J'attendais qu'il prenne docilement ses médicaments, qu'il mette ses chaussures et nous étions partis pour le labo. En chemin, je profitais d'un feu rouge pour envoyer un SMS au directeur et lui expliquer la situation - demandant qu'une assistance médicale accueille F347 pour un diagnostic, à la place des tests prévus. Le silence régnait dans la voiture pour accorder un répit à Ludwig, qui semblait avoir déjà assez de difficultés à retenir ses nausées et ses frissons. Han. Le pauvre. Subir les conséquences dont il n'était pas responsable... Ce n'était vraiment pas juste.

Je me rappelais ma dernière gueule de bois. Oui c'était plutôt violent.

Arrivé à l'accueil du labo, je demandais à la secrétaire d'envoyer Ludwig à l'infirmerie après qu'elle ait vérifié mon identité.Et de mon côté je filais en réunion où l'on m'attendait déjà.

**************

Après 2h30 de réunion, je sortais de là avec l'impression qu'on venait de me passer dessus au rouleau compresseur - mais que d'une certaine façon j'y avais survécu. Je n'étais pas viré - j'étais toujours responsable du projet....Mais les consignes avaient changé, elles avaient été adaptées et je n'étais pas sincèrement convaincu du bien-fondé de ces changements. Cependant je n'avais pas le choix, je devais obéir aux ordre et faire de mon mieux - non - réussir.

Dans l'ascenseur pour rejoindre mon cobaye, je croisais un instant mon regard fatigué dans le miroir et je soupirais.  Je n'appréciais pas ces nouvelles consignes, certaines...ne ressemblaient pas à ma façon de travailler. Elles me paraissaient...aller contre l'éthique de n'importe quel scientifique. Je déglutissais et je me redressais, réajustant ma cravate à mon col.

Reprends toi, Takehiro. Fais ce qu'on te demande c'est tout.

Je fronçais les sourcils en fixant mon reflet et j'acquiesçais. La transition devait paraître naturelle. Certaines dispositions devraient être prises mais pour l'instant...le mot d'ordre était de " rétablir la confiance". Je descendais à l'infirmerie pour aller chercher mon protégé qu'on avait laissé se reposer dans un des lits présents. Il n'avait malheureusement pas meilleure mine et le médecin responsable m'avoua qu'il aurait besoin de repos, tout en me tendant la liste des médicaments à acheter. J'apprenais par ailleurs que  Môsieur avait choppé la crève. Pas étonnant. La pluie puis les tours exhibitionniste de Freyr avaient eu raison de son système immunitaire.

Nous sommes rentrés aussi vite que possible à l'appartement. J'ai jeté les clés sur le meuble à côté de la porte, mais je n'ai pas enlevé mes chaussures, ni ma veste.

« Vous feriez mieux de vous reposer...Allez vous allonger dans le canapé, je vais vous trouver une couverture.»


Quelques minutes de recherche furent nécessaires avant que je ne tombe sur une série de plaids à carreaux soigneusement rangés dans un des placards du salon. Je les dépliais et je les disposais sur le corps de F347.
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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyJeu 27 Mar 2014 - 10:17

Personnal Nurse

feat. Takehiro Hamada


Mes yeux se levèrent pour décrypter ce visage impassible, comprendre ce qu’il venait de me dire, tandis que j’essayais de me souvenir ce qu’il s’était passé. Non, ce n’était pas possible, je ne bois jamais, comment avais-je pu en arriver là ? J’avais loupé des épisodes. Ou bien… Je deviens paranoïaque et il m’aurait emmené de force dans un bar, ou je ne sais quoi ?! Non… Pas Takehiro… Je n’y serais jamais entré de moi-même. Déjà que la sortie à la bibliothèque… Je ne me souviens même plus comment ça s’est fini. Mais s’il le dit, c’est qu’il doit avoir raison, il est mon seul témoin. Pourtant je restais dubitatif. Dans une voix faible, blanche de crainte, je baissais la tête, comme pour murmurer :

« Mais… Je ne bois jamais… »


A voir ce que l’alcool était capable de faire, en sachant qu’il me restait des séquelles de mon passé oublié, sans compter le fait que si je buvais cela pouvait faire échouer l’expérience (non ?), je n’avais pas bu une seule fois en l’espace de deux mois. Quand à ce que j’ai pu vivre avant, ça restait le trou noir, de toute façon.

Trop faible pour en demander davantage, esquissant une nouvelle grimace de douleur due à une céphalée intempestive, je le vis retirer mon bol de thé, pour le remplacer par des cachets, qui me tirèrent une mine de dégoût. Mais, je n’avais pas le choix. c’était lui le scientifique, s’il estimais qu’avec ça, je me sentirais mieux, j’obéirais. J’étais prêt à tout de toute façon à ce stade. Et puis peut-être qu’en me sentant mieux, je recouvrirais la mémoire de la veille.

Docile comme il n’était pas permis, je le suivis, de mon pas maladroit, jusqu’à la voiture, sentant le paysage tourner autour de moi, bien que l’air frais eut un effet bénéfique sur mon corps, comme une nouvelle bouffée qui ravivifie le corps avant de replonger dans une bulle. Je lui épargnais mes douleurs, en contractant mon corps, afin de retenir les gémissements qui voulaient s’échapper. Assis dans la voiture, je fermais les yeux, pour me reposer un peu, en attendant d’atteindre le laboratoire. Serais-je capable de passer les tests ? Je n’avais même plus le souvenir de mes méfaits sur le sujet, aussi les résultats recommençaient à m’inquiéter…

Pourtant, une fois sur place, ce ne fut pas pour passer les tests, mais on me conduisit directement à l’infirmerie, pour me diagnostiquer. Bien que je n’étais qu’à semi-conscient, le médecin confirma bien les dires de Takehiro sur l’ingestion d’alcool m’infligeant une gueule de bois supplantée par un rhume, ce qui n’arrangeait en rien mon état. Incapable de réfléchir, on me proposa de me reposer en attendant que mon responsable vienne me récupérer. je ne savais pas où il était, ce qu’il faisait, je n’avais pas la force de m’en préoccuper, et je m’allongeais sans rechigner sur l’un des lits, me recroquevillant sous les couvertures, à cause du froid qui m’envahissait, profitant de ma faiblesse pour m’atteindre.

Je ne savais pas combien de temps était passé, mais on me réveilla, d’un court sommeil sans rêves, comme si je n’avais fermé les yeux que deux secondes, sans ressentir de différence au réveil quant à un possible repos, pour rentrer à la maison. La maison… Je ne sais pas trop pourquoi je me sentais soulagé à l’idée de rentrer “à la maison”, et mon état fiévreux n’arrangeait pas au niveau des yeux larmoyants. Le trajet de retour fut à peu près le même que pour l’aller, à part que j’étais moins sujet aux nausées, mais j’étais davantage fatigué.

Sans me faire prier, agissant instinctivement, je retirais mes chaussures, à l’instar de mon colocataire qui était tant à cheval sur ce sujet pourtant, mais dans mon état je n’y prêtais guère plus d’attention que cela, et ma veste pour l’écouter et me laisser tomber sur le canapé et m’enrouler dans les couvertures qu’il m’avait posé. Pourtant, je n’arrivais pas à dormir, grelottant sous la couverture chaude. Je n’avais pas eu tant de questions à l’infirmerie, sachant que personne ne pourrait me répondre, mais face à mon seul témoin, elles m’empêchaient de fermer l’oeil. Je devais savoir au moins ce qu’il s’était passé. Mon visage se tourna vers lui, et d’une voix faible, forçant dessus pour être sûr qu’il m’entende, j’articulais :

« Comment en est-on arrivé là ? Il s’est passé quoi, hier ? Je veux savoir… »


Qui sait ? j’avais peut-être fait des conneries contre mon gré ? Mais… Ce n’était pas possible d’avoir un tel trou noir, n’est-ce pas ? A moins d’avoir un accident. Pourquoi ce sentiment de grand vide ? Je n’avais pas l’impression qu’on parlait de moi en réalité. A moins que je ne devienne fou. Et puis… Pourquoi lui étais plus en forme ? Je ne vois pas avec qui d’autres j’aurais pu aller boire un verre, si l’occasion se présentait, à moins qu’on ne m’ait forcé. Je savais que je ne tenais pas l’alcool, mais… quand même.

Une douleur stomacale me plia un peu en deux, et je reconnus le bruit distinct de l’appel à la nourriture. Je me faisais pitié moi-même à cause de ça, mais au moins c’était un bon signe, non ? Plutôt que d’avaler des médicaments à jeun… Je fis la petite réflexion, demandant timidement :

« J-je crois que… J’ai faim… J’ai le droit de manger quelque chose…? »


Ca me réchaufferait peut-être au passage, je me sentais tellement gelé.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyJeu 27 Mar 2014 - 23:13




Wish upon a falling star

feat. Ludwig Frey Eberhart




Le pauvre, il avait vraiment l'air pitoyable, malade comme un chien en plus de sa gueule de bois...J'avais gardé le silence jusqu'ici, et je réduisais mes paroles qu'au strict minimum. Il avait besoin de calme et de repos, tout ça à cause de l'autre andouille qui clamait ne lui vouloir que du bien...Ah si seulement ça pouvait être l'inverse. C'était vraiment injuste. Je l'invitais  se reposer dans le canapé - là où je pouvais le surveiller librement et où il ne devrait pas dormir dans des draps sentant encore vaguement le vomi et la maladie - je les changerai plus tard.

Il s'enroula dans les couvertures que je lui confiais avec la grâce du burrito pas frais, grelottant. Et pourtant il trouvait la force de me poser des questions, de me jeter un regard avec ses yeux fiévreux et ses dents serrées. Je poussais un soupir.

Evidemment qu'il devait se poser des questions, c'était bien légitime. Toutefois...ce n'était pas le moment. Sans rien dire, j'approchais ma main et je dégageais les mèches de cheveux pour atteindre son front brûlant.



« Vous avez encore de la fièvre....On en reparlera plus tard.  »


Je postposais l'interrogatoire à plus tard et je retournais dans la cuisine lui chercher un grand verre d'eau et des cachets pour apaiser sa fièvre. Le paracétamol le ferait sûrement transpirer, mais sans fièvre, il serait capable de se reposer tranquillement au lieu de sombrer dans un sommeil entrecoupés de cauchemars enfiévrés.

Ensuite il exprima sa faim. Effectivement, c'était bon signe, son organisme - et accessoirement son foie - était prêt à recevoir de nouveau des aliments. J'hochais la tête. Seulement....ce dont Ludwig avait besoin, je le savais mais je n'avais pas tous les ingrédients sous la main. En plus je devais encore allez chercher ses prescriptions...


« Je m'en occupe. Je vais faire quelques courses. Je reviens dans 10 minutes.  »


Je pouvais quand même le laisser seul 10 minutes non ? Je savais que je devais repartir, c'était pour ça que je n'avais pas enlevé mes chaussures. Je n'avais pas terminé.  J'emportais les clés, je verrouillais la porte derrière moi et je quittais l'appartement.

J'allais à la pharmacie pour chercher ses médocs...et il y avait un peu de file. C'était contrariant. Moi aussi je commençais à avoir la dalle en plus. Une fois les précieux remèdes obtenus, je me dépêchais de me rendre à l'épicerie pour trouver les ingrédients manquants et les choisir avec beaucoup de soin. Et là au milieu des étagères, je trouvais le parfait substitut. Comme dans un rêve. C'était bizarre...Pour la plupart des ingrédients, j'avais dû choisir ce que l'on pouvait trouver ici à Terraria. Mais celui-ci...Il trônait intact, délaissé sur une étagère à m'attendre. A me narguer.

En rentrant j'ouvrais la porte doucement  - au cas où mon colocataire aurait fini par s'endormir et je résistais à l'envie de m'annoncer en disant " Je suis rentré - une autre de mes sales habitudes d'oriental.  J'enlevais définitivement mes chaussures et à pas de chat, je me rendais dans la cuisine pour commencer à préparer le repas.
Ce dont il avait besoin n'avait pas de nom. Si j'avais su ce que sa mère lui préparait quand il était malade étant petit, si j'avais connu la recette peut-être aurais-je tenté de la reproduire. Mais ce n'est pas le genre d'information qu'on trouve dans un dossier. C'est un petit morceau d'âme considéré comme insignifiant pour les gens de notre profession, mais qui dans ce genre de situation, pouvait faire toute la différence.

Je pelais et je coupais les champignons de façon régulière pendant que je laissais l'eau bouillir. Non, je ne connaissais pas le remède miracle de Madame Eberhart. Ce que je connaissais bien, en revanche, c'était la mixture que ma mère nous préparait quand nous étions malade. Ma mère n'était pas une grande cuisinière, je crois qu'elle n'aimait pas ça. Mais ce plat restait celui dont je me souvenais le mieux, celui qui pouvait véhiculer toute sa tendresse et le sourire, l'odeur qui s'effaçait progressivement de ma mémoire. C'était aussi le plat que mon frère et moi préparions quand nous avions la gueule de bois. Un doux souvenir pour apaiser nos maux et notre âme.

Quand l'eau commença à frémir, j'insérais la pâte de miso. Je coupais quelques oignons nouveaux et en attendant  et puis...

Je versais les pâtes dans l'eau.  C'était là que résidais toute l'originalité. Au lieu de mettre des nouilles, longues et plutôt difficile à manger - elle y mettait des pâtes...Des toutes petites pâtes, mais pas n'importe lesquelles. Des pâtes en forme de petites étoiles qui dansaient dans le bouillon- comme une pluie d'étoile filante.

L'odeur, les étoiles, réveillèrent des sensation et des émotions que je pensais enfouies. Je pensais à mon frère. Je pensais à ma mère. Et je sentais une larme couler sur ma joue gauche. Je l'écrasais rapidement d'un geste de la main et j'essayais de l'oublier.  Je plongeais les champignons au milieu de la cuisson, et le tofu vers la fin. Pas de viande pour Ludwig bien entendu... Je servais le bouillon dans les bols, regardant les petites étoiles frissonner à la surface et j'apportais le bol et la cuillère à mon colocataire - le déposant avec précaution sur la table basse.


« Bon appétit. Attention c'est chaud. »


déclarais-je sobrement.
Je soufflais sur le bouillon pour le refroidir avant d'en prendre une bouchée. J'avais l'habitude de manger en silence avec F347. En général les conversations durant les repas n'étaient pas productives...Il s'agissait juste d'une forme de socialisation. D'ordinaire je n'aurai pas entamé une conversation avec lui. Je me sentais rarement obligé de bavardé, surtout avec des sujets d'expériences.

Mais...les directives avaient changé. Je devais m'adapter. Rétablir la confiance...Et si ça passait par quelques mots au moment du repas ? Mais qu'aurais-je pu dire ? Je n'avais pas vraiment le coeur de parler de sujet trivial comme ... l'actualité ou je ne sais quoi. Et pourtant je devais éviter les sujets importants, de risque de retomber sur ces questions gênantes. Je devais le distraire...

La nourriture me réchauffait la gorge. Les saveurs glissaient sur ma langue, familières, attendues, avec une légère variation. Après quelques minutes de silence, ma langue se délia.


« C'est ce que ma mère me préparait quand j'étais malade.  »


Je baissais les yeux sur mon repas, évitant tout contact visuel.

« Ce n'était pas une grande cuisinière....mais...moi non plus. Ca me suffit.»



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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyVen 28 Mar 2014 - 10:43

Confusion

feat. Takehiro Hamada


J’avais réitéré la question et pour seule réponse, obtenu un geste qui me fit chaud au coeur, enveloppant mon corps de douceur, ressentant comme une nostalgie m’envahir, un lointain souvenir. Mes yeux s’étaient clos instinctivement et je voyais un visage flou, féminin à travers mes paupières, faisait rougir mes joues. Une pensée intervint, mais je gardais le silence rouvrant des yeux larmoyants sur Takehiro.

Comme ma maman…

Tout du moins, c’était le sentiment de l’avoir déjà vécu. Les souvenirs s’effacèrent aussi vite qu’ils étaient intervenus, m’épuisant si facilement dans cet effort de réminiscence. J’acceptais avec joie le verre d’eau et les cachets, m’obligeant à me redresser le temps de boire, avant de me laisser affaler à nouveau, les paupières closes, respirant fort à cause de l’effort.

Il me signala son départ pour aller faire des courses, je hochais simplement la tête en guise de réponse, écoutant la rumeur de ses pas dans le couloir jusqu’à ce que le sommeil m’emporte dans son gouffre obscur, sans rêves pendant quelques temps. Ou alors des images de mon passé qui ressurgissaient sans que je puisse les capter, que j’oublierais aussitôt à mon réveil. Je savais que ma mémoire était là, mais je n’arrivais pas à la saisir, et l’exercice était davantage douloureux. Pourquoi je n’y arrivais pas ? Il y avait comme une vitre qui me bloquait, je les voyais m’échapper comme des papillons traversant mon filet avant de s’éteindre comme une flamme, s’échappant dans l’obscurité.

Un sursaut me réveilla, une odeur vint immédiatement faire son chemin jusqu’à mon odorat, stimulant mon appétit. Et des bruits dans la cuisine. Ah, mon colocataire devait être rentré… Enfin je pense. Je n’imaginais pas d’autres situations. Je me redressais en position assise, me frottant les yeux, encore vaseux, la bouche pâteuse, mes mouvements étaient lents et j’avais comme des courbatures, d’avoir peut-être dormi sur le canapé, qui, à la base, n’est pas un lieu pour dormir. Ce qui se préparait dans la cuisine m’allécha et j’avais hâte de voir de quoi il s’agissait. Alors, je restais là, à attendre impatiemment qu’il passe le cadre de la porte pour m’apporter des explications.

Et la surprise me fit cligner simplement les yeux. Légèrement éméché, je scrutais chacun de ses gestes, explorant la surface du bol qu’il déposait sur la table. Des étoiles… C’est trop mignon ! Je ne savais pas comment prendre ce geste, c’était la première fois que j’avais le sentiment qu’il avait fait ça… pour moi. Enfin, nous n’avions jamais eu ce genre d’aliments excentriques ici, jusqu’à maintenant, nous contentant de la base, sans explorer nos goûts alimentaires.

N’empêche… il agit bizarrement…

Etait-ce du fait que j’étais malade qu’il se comportait de la sorte, ou bien voyais-je mieux les attentions qu’il m’apportait à ce moment ? Mon estomac se noua, un sentiment de regret s’insinuant par là, alors que j’attrapais le bol délicatement entre mes mains pour ne pas me brûler et je l’observais derrière ma cuillère d’un air dubitatif, soufflant dessus lentement avant de goûter. La première cuillère, sur ma langue, eut comme un effet explosif, laissant dans mes yeux des étoiles perlées au coin, réchauffant une fois de plus mon coeur, alors qu’il expliquait ses raisons. Je fronçais les sourcils, en baissant la tête, sans rien oser dire, pensant que le repas, jusqu’à maintenant, était comme un moment de méditation, où le silence régnait, harmonisé par le cliquetis des couverts contre l’assiette. Avait-il besoin de parler soudainement ? Il y avait quelque chose de changer, c’était inhabituel. Cependant, je n’allais pas l’en empêcher, s’il faisait des efforts pour… entrer en contact, alors que je l’avais réclamé la veille, je n’allais certainement aller à son encontre. Aussi, entre deux bouchées, je déclarais avec un sourire pâle :

« C’est très bon ! »


Etait-ce ainsi ? Devions nous discuter pendant le repas ? Mais je ne savais pas quoi dire, et mes questions étaient toujours en suspens. Et si je me mettais à parler, ne risquait-il pas de se braquer justement ? Cette nouvelle situation me mettait face à des dilemmes, et je baissais de nouveau le regard sur mon bol, prenant encore quelques bouchées pour ponctuer mon sentiment. C’est vrai que c’était super bon. Et puis, le fait qu’il énonce des faits de son passé me cajolait alors que je n’en avais pas du mien. Est-ce que ma mère… cuisinait ? Que faisait-elle quand j’étais malade ? Et mon père ? Avais-je des frères, ou des soeurs ? Peut-être un chien avec qui je jouais ?

Mon bol se posa lentement sur mes cuisses, alors qu’un bras vint masquer mes yeux, étirant mes lèvres dans une grimace douloureuse. Tous ces sentiments, cette confusion et ma faiblesse physique actuelle me mettait dans un état, que je ne pouvais retenir les sanglots qui m’inondaient. C’était silencieux, mais j’avais honte, honte de me laisser aller ainsi, de cette façon, comme un gosse, devant lui. J’avais peur de tant de choses, et je voulais tant retrouver mon passé que j’avais peut-être oublié le principal : vivre aujourd’hui. Ce que j’avais fait la veille… Finalement ce que j’avais aujourd’hui ne devait être qu’une espèce de punition pour m’être montrer trop exigeant. Entre deux sanglots, deux respirations, je balbutiais instinctivement :

« J-je… P-pardon… »


Je déglutis avec difficulté, et le temps que je me calme, j’essuyais de ma manche les coulées lacrymales alors que je déposais cette fois le bol sur la table, laissant la moitié de ce qu’il avait préparé. Ma faim était rassasiée pour l’instant, et j’avais l’estomac noué par la culpabilité, des remords sur mon comportement. Mon bras retomba le long de mon corps, laissant apparaitre mon regard rougi et fatigué, tandis que j’évitais le contact visuel. Mes doigts se croisèrent et j’avouais d’une voix faible, sentant mes lèvres sèches :

« J-je suis désolé pour… mon comportement d’hier… Je…   »


Elles se pincèrent douloureusement. Je ne savais pas quoi dire, en fait. Je l’avais fait en tout état de conscience, pensant que je ne le regretterais pas, j’avais tort. J’étais con, c’est tout.
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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyVen 28 Mar 2014 - 22:49




Hollowness

feat. Ludwig Frey Eberhart



Peut-être que ma brève rencontre avec sa seigneurie Freyr le grand avait un peu changé ma perspective. Je l'avoue. Je voyais Ludwig trembler et souffrir en silence, se faisant le plus petit possible - le plus docile et ...comment dire...j'appréciais ce genre de qualité. A côté de son alter ego exubérant, narcissique, égoïste et complètement déraisonnable, la douce humanité, la soumission de Ludwig m'apparaissait comme une vertu. Oui, je crois bien que l'autre individu a poussé mon seuil de tolérance à un autre niveau, de tel façon que si je me laissais divaguer, j'aurai pu comparer F347 à un saint.

Mais il était loin de l'être et je ne devais pas l'oublier.

Je sais que je ne suis pas bavard, surtout avec Ludwig. Enfin, mes autres relations sociales étant fortement limitées - par choix - je n'étais pas plus loquace avec les autres. Mais je devais me forcer, faire un pas vers lui, tendre une main. Il est faible, souffrant. Il est perdu et confus. Je ne pouvais pas trouver de meilleure occasion pour tenter de "rétablir la confiance". En plus des études ont prouvé que les sujets sont plus réceptifs à ce que vous dîtes, et ont tendance à avoir une meilleure impression de vous lorsqu'il tienne un liquide chaud. Le cerveau humain, quelle chose irrationnelle et fascinante. On vous met une tasse de café chaude entre les mains, et tout de suite vous vous sentez plus proche de votre interlocuteur...

Quoi qu'il en soit... Jai essayé. Peut-être était-ce à cause de la nostalgie douce amère de mes souvenirs, mais je me sentais vide. Cela ne me dérangeait d'engager une conversation avec lui, même s'il s'en fichait, même s'il devait trouver ça bizarre voire même peut-être gênant. Je m'en fichais. C'était mon job, c'était ce que je devais faire. Et puis n'était-ce pas lui qui souhaitait agir plus familièrement avec moi ? A moins que l'autre ne m'ait menti.

Bah. Ca n'a pas d'importance.

De toute façon il ne me répondit pas vraiment. Je regardais la surface trouble du liquide que j'avalais doucement, petit à petit, débarrassant les étoiles de ce ciel sombre.

Je ne prêtais pas tellement attention à lui jusqu'à ce que sa voix étranglée parvienne à mes oreille. Je relevais la tête, à peine curieux. Il masquait son visage avec ses mains et ses cheveux. Ses manches essuyaient ses paupières.

Des larmes ? J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?

Mais je n'étais pas plus affolé que ça. Je le regardais faire sans vraiment comprendre. Qu'est-ce qui peut faire fondre en larme un homme de son âge ? N'a-t-il pas d'orgueil ? Pas de fierté ? Hm... Je ne crois pas. S'était-il souvenu de quelque chose ? Je me rendais compte que quelque chose ne fonctionnait pas correctement. J'aurai dû me sentir plus impliqué, plus curieux, plus agité. Mais non, je le regardais pleurer, sans rien ressentir, contemplant la vacuité de mes émotions.

Peut-être que je suis vraiment devenu un robot.

Ou bien peut-être qu'il était en plein délire ? Non. Il s'excusa pour hier. Je ne comprenais pas. Je me sentais vraiment handicapé dans cette situation. La seule chose qui semblait avoir de l'importance là tout de suite, c'était les petites étoiles dans mon bol. C'était ce qu'elles représentaient. Le manque.



« J'ai bien peur de ne pas comprendre. Pourquoi pleurez-vous ? Qu'est ce qui vous...bouleverse ? »


Pendant un instant, je me demandais si ce n'était pas une façon de demander pardon pour avoi triché et pour s'être enfui. Mais il n'avait pas l'air désolé pendant qu'il l'avait fait....Et il avait triché plusieurs fois...Et pourtant il avait agi avec insouciance et désinvolture. Donc j'imaginais que ce n'était pas ça. A moins qu'il pense avoir fait quelque chose de mal hier, quelque chose dont il ne se souvient pas parce que ce n'était pas lui ?

Je ne sais pas. Je n'étais pas doué pour ce genre de chose, je n'étais pas capable de les gérer et je n'en avais pas envie. N'est-il pas assez grand pour se prendre en charge lui-même ? Les débordements, c'est pas vraiment mon truc.


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptySam 29 Mar 2014 - 11:35

stifled sobs

feat. Takehiro Hamada


Tant de questions me tourmentaient au point de me donner le tournis, je ne savais pas par où commencer, ce que je devais faire pour m’y retrouver, alors je perdais pied, et sans soutien, je tombais lentement dans une déchéance. Pourtant, je gardai en ligne de mire ce but, qui me permettait de me relever, cette lumière qui attirait mon regard au bout du chemin, un espoir qui ouvrirait ses portes à la fois sur mon passé et sur mon avenir. Mais parfois, je me disais qu’au bout, il n’y avait qu’un désespoir. Pourquoi ne voulait-on rien me dire ? Qu’y avait-il dans mon passé ? Ou bien ne mentait-il pas sur le fait qu’il fallait que je retrouve de moi-même mon chemin ? Est-ce que j’en aurais la force ? J’avais besoin de faire une pause… Durant ces deux derniers moi, je n’avais pas arrêté une seconde, entre la rééducation et les examens, le sentiment de solitude, le manque de considération… Je craquais, j’avais craqué ces derniers jours, j’avais besoin… de “vacances”, d’une pause, je ne sais pas… Ou de pouvoir m’appuyer sur quelqu’un. Plus j’avançais aujourd’hui, plus je trébuchais.

Affaibli physiquement et mentalement, je n’avais pas eu le choix finalement, la pause était imposée, mais j’avais le sentiment que si je ne reprenais pas la route rapidement, le monde continuerait de tourner sans moi et je louperais des choses importantes, elles s’échapperaient sans que je ne puisse mettre la main dessus. En gros, je n’ai qu’à peine le droit de défaillir et sa voix me donnait l’impression de désapprouver ma faiblesse. Mais je ne suis qu’un humain. Comment faisait-il pour rester de marbre tout le temps ?

Je me pinçais les lèvres, blessé par ces questionnements, mais en colère contre moi-même d’avoir espéré un nouveau geste de sa part. J’avais cru apercevoir dans la cuisine qu’il voulait me réconforter, ou me soigner, mais je n’arrivais pas à distinguer ce qu’il cherchait à faire. Me recroquevillant sur moi-même, enlaçant mes genoux dans mes bras pour plaquer mon front tout contre, je répondais évasivement :

« P-pardon… Je suis fatigué… »


Synonyme de délire pendant la fièvre ? Je ne sais plus trop où j’en suis, mais l’absence de réprimande, ou… je ne sais pas trop ce que j’attendais, me faisait croire qu’il n’avait rien à me reprocher, alors… devais-je culpabiliser ? Me voilà seul et abandonné dans mon propre désarroi. C’est ridicule.

Les larmes ne m’abandonnaient plus, coulant silencieusement le long de mes joues. L’hésitation m’envahissait lamentablement, me laissant un instant dans le silence, mais… Je devais peut-être attraper cette occasion pour… panser ma plaie, tant je me sentais coupable. Je n’aurais peut-être pas réponse à mes questions, mais… au moins nous serons clair entre nous, tout du moins, c’était ce que je pensais. Il souhaitait la distance, alors… il en serait ainsi.

Un peu perdu, je relevais ma tête, après avoir de nouveau essuyé l’humidité qui s’était répandu sur mon visage pâle, le salissant de ses sillons et sans oser le regarder, je lui faisais mes aveux, déglutissant lentement ma douleur :

« Je… ne sais plus trop où… j’en suis. Hier, je… me suis montré exigeant, j’ai réagi comme un gamin, ce que je dois sûrement être à vos yeux… »


A ces mots, j’esquissais un sourire douloureux. C’est vrai, j’étais un gamin, à chialer pour un rien, là, à régir intempestivement sur un sentiment de colère incontrôlable. J’étais instable, en pleine crise d’adolescence en quelque sorte à essayer de me trouver, quelque part, trouver ma place dans ce monde. J’avais espéré trouver en Takehiro une image… je ne sais pas, familial, amical, quelque chose qui me rassure. Mais je me sentais finalement bien seul. Je crois qu’il exigeait simplement que je devienne un robot. Ainsi, fallait-il réinstaurer la distance que j’avais tenté d’abolir…

Permettez-moi, juste cette fois, de me laisser aller...

Mon regard se releva un instant sur lui, ces yeux dorés hérité de je-ne-sais-où, un regard qui exprimait trop de détresse, pour finalement m’incliner et continuer, sur une voix plus maîtresse d’elle-même :

« J’ai pris à la légère vos examens par pur égoïsme, je vous prie de m’excuser pour… la gêne occasionnée. Cela ne se reproduira plus. Ni… mes révoltes puériles… Ni… ce qui a pu se passer hier au soir… »


Même si je n’en avais aucun souvenir, j’avais le sentiment d’avoir fait une grosse connerie. Laquelle ? Il n’avait pas l’air de vouloir me le révéler, me laissant dans l’ignorance. Sur ces paroles, mon estomac se noua, et de nouvelles nausées creusèrent mon ventre. A partir de maintenant, je devrais prendre sur moi, mais ce sentiment de soumission me faisait plus de mal que de bien, comme si j’avais déjà vécu ce genre de choses, baisser la tête et encaisser les coups sans broncher.

Je suffoquais et mon corps se mit à trembler soudainement, comme une panique s’emparant de moi. Pensant qu’il s’agissait de nouveau de la fièvre qui me frappait, je me résolus à m’allonger de nouveau, m’enroulant dans les couvertures dans une position foetale en fermant les yeux. j’espérais que les douleurs disparaîtraient rapidement si j’arrivais à trouver le repos… Si j’y arrivais. Mais la psychologie joue autant sur le physique et inversement, j’étais trop sensible à tout cela. Plus faiblement, une nouvelle phrase s’articula sur mes lèvres :

« Pardonnez-moi… »


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyDim 30 Mar 2014 - 20:48




The reasons

feat. Ludwig Frey Eberhart



J'étais assis juste en face de lui, à un mètre à peine et pourtant...J'avais l'impression qu'un millier de kilomètres nous séparait. Un millier de kilomètres, entre deux fauteuils, situés dans la même pièce. Etrange n'est-ce pas ? Comment peut-on être si proche de quelqu'un physiquement et  en même temps, à des années lumières l'un de l'autre. Je sais, je m'en rendais compte moi-même. Je le regardais pleurer, et je ne ressentais rien, à part de la curiosité et une certaine incompréhension. J'ai regardé les larmes couler le long de ses joues et j'ai n'ai rien ressenti, si ce n'est qu'une certaine gêne...

Pourquoi s'effondrait-il si soudainement ? Avais-je dit quelque chose de mal ? Quelque chose qui aurait pu le faire pleurer ? Ou bien était-ce la fatigue et la maladie qui venait à bout de son énergie et de son moral. Ce n'était qu'une gueule de bois et un rhume, c'était pas la fin du monde, pourtant.... Et puis ces mots...qu'est ce qu'il avait voulu dire.

Et comme un gamin, il ramena ses jambes contre lui, visiblement contrarié ou déçu, prétextant que c'était la fatigue. Une nuit une peu cinglée et la fatigue le faisait pleurer ? J'avais des doutes. Il n'était pas exclu qu'un rhume puisse faire couler quelques larmes, mais rien de similaire. Il mentait - c'était évident. Alors il avait honte d'en parler alors qu'il n'avait pas honte de fondre en larmes devant moi ? Je ne pouvais pas comprendre cette logique. Quitte à s'humilier... autant le faire jusqu'au bout pour obtenir ce qu'il voulait.

Mais si c'était son souhait alors....je baissais les yeux, continuant à manger, lui offrant une pause de mon regard inquisiteur. Mais il se remit à parler.

Oui c'est le cas.

Un gamin de 27 ans. Je ne répondais pas. Je ne pouvais pas me permettre de confirmer ses dires, au risque de le bouleverser davantage. J'étais vraiment loin d'être psychologue mais j'imagine qu'avouer ce genre de choses n'améliorerait en rien nos relations. Au contraire, ça serait lui donner raison et éventuellement justifier ses actes. Je continuais de regarder le fond de mon bol, de regarder les ingrédients flotter et danser à la surface, diminuant la quantité petit à petit. Je ne relevais pas les yeux. Je ne le regardais pas. Pas respect. Je ne souhaitais pas blesser son orgueil en assistant davantage, en étant spectateur de son moment de faiblesse. Le mieux que je pouvais faire pour lui, c'était prétendre que ce n'était pas en train de se produire.

Et ensuite contre toute attente, il s'excusa.J'admets que ça m'a surpris. Surtout quand il s'excusait pour hier soir... Est-ce qu'il se souvenait de quelque chose ou bien s'excusait-il dans le vent. Préventivement, dans le cas où il m'aurait offensé... ? Je daignais relever les yeux vers lui. Il me suppliait de le pardonner. Moi j'avais des doutes. Etait-ce vraiment ce qui le tourmentait au point de le mettre dans cet état ? Je ne pouvais pas le croire. Si c'était si difficile pour lui il n'aurait simplement pas envisagé cette option.

Oui, je sais de quoi je parle.

On fait rarement des choses que l'on sait que l'on va regretter. On les fait pour des raisons variées. On le fait parce qu'on le veut. Ou parce qu'on sent que c'est la seule chose qu'on peut faire - pas vraiment parce que quelqu'un nous y contraint. Et pourtant...il avait des remords... Je baissais les yeux en silence, et je posais mon bol sur la table basse. Je relevais les yeux vers lui et je mesurais mes paroles :


« C'est vraiment ce qui vous tourmente ? »


Je n'y croyais pas vraiment. Mais essayer de le comprendre davantage. Le comprendre, c'était enlever cette distance de sécurité. Distance dont j'avais besoin pour ne pas commencer à tout mélanger... Mais... je vais rétablir la confiance, et pour ce faire, je devais me montrer, gentil et sympa et compatissant et compréhensif...

« C'est pas la peine de vous torturer pour ça, ce qui est fait est fait. »


Ah ! Ecoute ce que tu dis, toi et ta grande bouche. pensais-je, cynique.

« Mais si vous tenez vraiment à recevoir mon pardon...J'aimerai au moins connaître les raisons qui vous ont poussé à saboter les test et à vous enfuir. Et ne répondez pas " je ne sais pas".  »


Parce que vous le savez, évidemment. On le sait toujours. On ne veut juste pas se l'avouer.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyLun 31 Mar 2014 - 21:33

Hidden Torment

feat. Takehiro Hamada


Son regard surpris, vide de toute compassion, me fit détourner le mien. Comment faisait-il pour mettre le doigt sur les choses qui me dérangeaient ? c’était comme un scanner qui voyait tout en travers de mon corps, et je me sentais dénudé. Il avait des questions qui touchaient vraiment le point sensible, creusant toujours un peu plus, comme s’il voyait que la surface n’était que la partie émergée de l’iceberg. Non, ce que je disais n’était pas un mensonge, en temps normal, je ne pense pas que j’aurais craqué, mais là, beaucoup de choses s’accumulaient, le doute m’envahissait et il fallait croire que je me laissais emporter par le flot des émotions.

Sa question me fit réfléchir, en me désarçonnantt. Je ne m’attendais pas à aller plus profondément dans la réflexion sur le sujet, je me tourmentais déjà bien assez sur le sujet pour ne dévoiler que la surface, refusant d’ouvrir les yeux sur les véritables raisons. j’hésitais un instant, ouvrant la bouche, mais aucun mot ne se déclara, de crainte de dire une connerie, sans y avoir réfléchi. Je gardais donc le silence, plongé dans le doute.

Ce qui fut davantage surprenant encore, ce fut la suite. Comme un pardon qui résonnait en moi, il… compatissait ? Non… C’était trop étrange. Il me posait ce genre de questions et il abandonnait comme ça, sans vouloir en savoir plus ? Mes yeux se rouvrirent, décontenancé, à vérifier si c’était bien la même personne que j’avais devant moi. Il y avait quelque chose qui clochait, depuis un moment, et je doute que cela vienne du fait que j’étais malade. J’ai loupé un épisode, obligé, mais quoi ? Hier soir, que s’est-il passé ? Et ce matin ? Hier, il ne m’avait pas dit qu’il serait en réunion. Il y avait un, ou plusieurs, évènements qui auraient eu un effet sur son comportement, mais quoi ?

Je l’observais, un peu méfiant, mais cela ne dura qu’une seconde, puisqu’il enchaîna finalement sur mes raisons, me déstabilisant de plus belle. Je me renfrognais instinctivement, me bordant dans mes couvertures, comme si je cherchais à me protéger, et je réfléchissais en évitant son regard inquisiteur. En plein dans le mille. J’hésitais…

« P-pour les tests… Je… voulais voir si… ça changerait quelque chose… J’ai le sentiment de … faire du surplace, de ne pas avancer. »


Les yeux larmoyants, ils se tournèrent de nouveau vers lui, pour lui signifier la sincérité de mes dires, bien qu’il ne s’agissait pas de l’intégralité de mes raisons, étant donné que j’ignorais les autres. Et puis, il y avait cette histoire de fuite. Sur le coup, je ne me souvenais pas, mais la simple évocation me rappela la scène. La bibliothèque, le livre que j’avais lu et… la fuite. Les images revinrent, mais la raison restait floue. Je fronçais les sourcils, en baissant de nouveau le regard, et déclara lentement :

« Je pensais me souvenir de quelque chose… Je ne sais pas pourquoi, je ne sais plus… Et je ne me souviens plus… Qu’est-ce qu’il s’est passé après ? »


La question revenait sans cesse. Je n’avais même aucune image, comme si je n’avais jamais eu ces souvenirs, contrairement à mon passé. Je ne me rappelle pas avoir vécu ce passage en réalité. Quelque chose ‘échappait et lui savait quoi.

Méfiant, je continuais sur ma lancée, insistant un peu plus cette fois :

« Est-ce que j’ai vraiment bu hier soir ? Pourquoi vous ne voulez rien me dire ? Ca fait partie des recherches aussi ? »


Une quinte de toux m’empêcha de continuer plus loin dans mon enquête. De toute façon, il n’allait pas me répondre, et je laissais ma tête reposer contre le coussin, fermant les yeux pour reprendre un souffle plus calme. Et après un instant de silence, après avoir calmé ma respiration, et demandais d’une voix plus faible :

« Je sais que vous voulez rien me dire… Mais à quoi cela nous avance ? Je… Je n’en peux plus de vivre dans l’ignorance. Qui suis-je ? Pourquoi moi…? … »


Les larmes revinrent à l’assaut et je les essuyais prestement d’un revers de manche. Il faut que je me calme, parce que ça n’arrange pas mon mal de crâne, au contraire.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyLun 31 Mar 2014 - 23:02




Reflecting mirrors

feat. Ludwig Frey Eberhart



Je sais que c'était un peu cruel. " Je te pardonne si tu me dis pourquoi". Pourquoi cherchait-il mon pardon de toute façon ? Qu'est ce que ça pouvait lui apporter ? Si c'était vraiment ce qui le faisait pleurer, il aurait mieux fait de réfléchir avant d'agir. Mais enfin...je suis un être humain, je suis le premier à faire des erreurs. Je ne devrais pas le juger. De toute façon, il a deviné. Ce n'est pas si difficile, je le traite comme un gamin. Il s'en est rendu compte. Mais la faute à qui - qui se comporte de cette façon ? A moins que tout cela ne soit qu'un cercle vicieux, des simples miroirs qui se reflètent. Est-ce lui qui influence mon comportement ou bien l'inverse ?

En tout cas ma curiosité ne concernait que ses raisons et rien de plus. Qu'est-ce qui l'a poussé à passer à l'acte ? Qu'est ce qui peut le rendre complètement irrationnel et saboteur ? Si je devais continuer à le surveiller, il valait mieux que je le sache maintenant. Mieux vaut tard que jamais. D'un geste protecteur, il se cacha sous les couvertures. Ah bon ? Je suis devenu le monstre qui se cache sous le lit ?

Je fronçais légèrement les sourcils. Quelque chose n'allait pas. Ses raisons ne voulaient rien dire. Il avait saboter les tests pour y voir un changement. Mais il n'était pas stupide.Il savait que je finirai par m'en rendre compte. Il savait que cela donnerait lieu à un affrontement - en plus d'invalider les tests. Il voulait tout recommencer à zéro ou bien était-ce autre chose ? A moins qu'il n'ait peur de ses propres résultats ..? Ensuite il avoua ne pas se souvenir pourquoi il s'était enfui. Je gardais les lèvres closes. Je lui avais dit " pas de je ne sais pas". Il se moquait de moi évidemment.

Je le regardais avec une indifférence feinte. Il mentait. Il se moquait de moi. Voilà pourquoi il ne faut pas rester trop proche. N'importe qui l'aurait pris en pitié. Pauvre Ludwig, il ne se souvient de rien. Moi, je gardais la tête froide et je repérais les incohérences, les illogismes. C'était mon travail. Et Freyr m'avait peut-être donné une piste... Il me demanda une fois de plus ce qui s'était passé.Tout ce qui s'était passé. je fronçais les sourcils. Je retenais un soupir et je me tenais aux faits - comme l'on m'avait ordonné.


« Après ? Je vous ai retrouvé. Je vous ai engueulé. Nous sommes rentrés et vous avez eu une soudaine envie d'aller faire un tour au strip-club du coin de la rue. Vous avez bu et vous vous êtes fait jeté dehors. Ne me demandez pas pourquoi, je passais un coup de fil à l'extérieurà ce moment là. »


Evidemment, j'omettais quelques détails insignifiants. Son exhibitionnisme, ses tentatives de harcèlement et le reste... Je me relevais, maîtrisant la colère qui montait en moi, la retenant fermement à l'intérieur, l'emprisonnant dans le fond de mon estomac.

« Combien de fois je vais devoir me répéter ? Combien de fois je dois vous l'expliquer ?! Je ne suis pas autorisé à vous dévoiler votre passé. Vous êtes censés vous en souvenir ! Tout ce que vous avez fait, toutes vos bêtises ont déjà suffisamment mis ma carrière en péril. Ca ne vous suffit pas ?! »


Ma prise se resserrait autour du bol vide que je tenais entre les mains. Il fallait que je me calme. Rétablir la confiance. Faire mine d'être compréhensif.  Retenir sa colère, la ravaler. Décidemment...en fait... il avait des points communs avec Freyr. Ils étaient tous les deux le centre de leur propre mondes. Ils étaient incapables de mesurer les conséquences de leurs actes.

« Vous savez que je ne peux pas, même je le voulais. Je sais que vous êtes frustré et désespéré, mais je ne peux pas vous révéler ces informations. Nous sommes désormais certain que votre amnésie n'est que temporaire. Elle n'est pas causée par un traumatisme physique, ni par notre expérience. »


J'inspirais profondément.

« En d'autres termes...La seule personne qui vous empêche de vous souvenir, c'est votre subconscient. Vous.»


Prenez-en à vous-même, pas à moi.

Sur ces mots, je me rendais dans la cuisine pour ranger le bol sale dans le lave-vaisselle et me servir un verre d'eau. Alors je réalisais. Quel manipulateur. Il pleure et il gémit. Il  fait mine de me demander mon pardon, mais tout ça, c'est juste pour obtenir ce qu'il veut. Il n'est pas vraiment désolé. Sinon, il m'aurait donné les vrais raisons. Tssss. Et il pense que je suis dupe ? Je secouais vaguement la tête. Par contre je devais y aller plus doucement. Je tournais les talons pour me tenir contre le mur, les bras croisés.

« Aussi....avez-vous été complètement honnête en ce qui concerne vos raisons ? Vous êtes sûr que ....tout ça n'aurait rien à voir avec le fait  que - je ne sais pas, moi - vous auriez l'impression que je ne vous traite pas comme un être humain ? Hm ? »


C'était l'indice que m'avait laissé Freyr. Voyons voir si la divinité n'était pas complètement inutile. Je ne le quittais pas des yeux, pour ne rien manquer de sa réaction. Si j'avais raison, il m'avait quand même un peu menti. Ce qui voulait dire que je ne pouvais vraiment pas lui faire confiance. Toutefois je devais faire attention à ses besoins et les satisfaire.

« Que ce soit vrai ou pas... Je préférerais qu'à l'avenir vous adressiez vos plaintes directement à moi au lieu de faire n'importe quoi ou de prendre la poudre d'escampette. »
ajoutais-je, d'une voix plus douce.  

Je ne suis pas aussi déraisonnable que vous le pensez.


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMar 1 Avr 2014 - 20:51

Without Memories

feat. Takehiro Hamada


La suite des évènements de la veille demeurait pour moi un véritable mystère, même si j’imaginais très bien qu’il eut pu m’engueuler, le reste était plus qu’invraisemblable, et la simple évocation d’une soudaine envie de sortir en boîte et tout ce qui s’ensuivit me fit pâlir. Moi ? J’aurais fait ça ? Alors que la simple idée de sortir pour aller à la bibliothèque me rendait malade ? Et là, il ne me demandait pas d’explication sur mon comportement ? Et pourquoi j’aurais fait ça ? Je restais bouche bée, mais les idées trottaient et je cherchais les raisons pour lesquelles j’avais pu faire ça, sans rien trouver de plausible. Aurais-je subi un traumatisme au point de… devenir schyzophrène ? j’esquissais un sourire stupide tellement ça me semblait tirer par les cheveux. Mais je n’en avais aucun souvenir. Me serais-je cogné durant la soirée et j’aurais tout oublié ? Un choc ? La boisson ? Non, mais ça explique pas que j’ai bu… J’étais perdu, désespérement perdu, et rien ne m’aidait à me retrouver.

Au contraire, j’avais le sentiment qu’il m’enfonçait un peu plus à chaque phrase. Aucune explication ne m’était apporté, et je sentais même sa colère prendre le dessus. Je cherchais juste… à savoir… Où était le mal ? Et puis il parlait, plus je me sentais rétrécir. Je n’avais droit à aucunes paroles, pinçant mes lèvres nerveusement, tandis que la culpabilité me tiraillait un peu plus l’estomac chaque seconde. Le silence s’installa entre nous, me laissant sur mon désespoir, le visage sombre et pâle à la fois, sur ces quelques révélations, la plus blessante étant que la perte de mémoire ne venait que de mon entêtement.

Il disparut de mon champ de vision, me laissant le temps de me recroqueviller contre le dossier du canapé, pour lui tourner le dos, tremblant, retenant avec grand mal les sanglots qui m’envahissaient. Désemparé, c’était le mot. Découragé, désorienté, là, je ne savais vraiment pas où me diriger. Ainsi… Je ne pouvais compter que sur moi-même. Non, je n’avais surtout pas le droit de compter sur les autres. A quoi ça rimait ? Qu’avais-je fait pour mériter cela ? Mon coeur se serra et ma main vint s’agripper dans une tentative de calmer cette douleur qui m’empêchait de respirer, en vain.

J’entendis ses pas revenir, ce qui me calma directement, de crainte de ne lui montrer de nouveau mes faiblesses qui semblaient l’énerver, l’exaspérer. c’était comme s’il en profitait pour m’accabler un peu plus, à moins que ce ne soit qu’un sentiment ressenti exponentiellement à cause de ma fatigue ? Et il me mit la puce à l’oreille. C’était… ça. Pourquoi s’amusait-il à pointer les choses de cette façon ?! J’étais sous le choc d’entendre ça. Si c’était vrai ? Quelle importance ! Mes raisons l’étaient, mais ça ne lui suffisait pas, il fallait qu’il aille plus loin ? Je me retournais en me relevant, luttant contre la migraine, dans une grimace douloureuse et lui fit face, froidement, sur un air de défi. Ca allait trop loin...

« Arrêtez. Ca suffit. »


Mon regard doré prit un air assassin, et mon ton, bien contrôlé par rapport aux sanglots qui m’avaient enveloppé il y avait quelques secondes, prit un air froid et distant.

« Je suis sûr qu’un chien serait mieux traité en votre compagnie, c’est peut-être pour cette raison que je ne vois pas l’intérêt de me plaindre à une personne qui n’entend pas. Allez vous faire voir, si c’est tout ce que vous voulez de moi. »


Ma colère était sourde, tapant dans mes oreilles, serrant les dents et les poings pour la retenir. Il m’avait fait sortir de mes gonds. Je sais que je n’étais qu’un vulgaire cobaye, mais j’étais humain, malgré moi, il y avait des choses que je ne pouvais pas contrôler, et même un chien a besoin de caresses en récompense de ses bonnes actions. Etais-je un si mauvais sujet ? Il a qu’à aller voir ailleurs, alors. Si je risque de faire perdre son boulot, au moins je serais libre, non ? Je pourrais alors rencontrer des personnes qui me connaissent, connaissent mon passé ? Peut-être même des membres de ma famille qui pourraient m’éclairer ?

Mais loin d’imaginer mes possibilités de fugue et de liberté, je voyais aussi l’effondrement du peu de vie que j’avais pu constuire, car tel un père, il avait été la personne qui m’a accueilli lorsque j’avais ouvert les yeux, vide de mémoire. Il avait donné… un semblant de sens à cette vie qui avait manqué de mourir de peu, même s’il était froid et distant, c’était… un être cher. Avais-je peur de l’idée de me retrouver seul ? Mon corps se mit à trembler de nouveau et la montée d’adrénaline redescendit, me laissant pataud, épuisé, et fermant les yeux avant de me laisser tomber de nouveau dans le canapé, secoué par une nouvelle montée de fièvre. Je forçais trop, il m’énervait et j’en pâtissais.

Que dois-je faire maintenant ? Après ces paroles… Alors que je venais de m’excuser… Je ne sais plus. Je voulais arrêter là, si je ne pouvais pas avoir un semblant de consolation plutôt que des reproches.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMer 2 Avr 2014 - 1:10




Don't forgive me - Guide me

feat. Ludwig Frey Eberhart



Pourquoi était-il si borné ?! Cela faisait deux mois, deux mois que je lui répétais encore et encore que je ne pouvais pas lui révéler son passé ? Il avait du plomb dans la tête où les oreilles bouchées ? Si je lui délivrais tout son passé sur un plateau, il ne chercherait plus après ses vrais souvenirs. Il se contenterait de ma version, incomplète et qui sait, peut-être erronée ?  Ca aussi je lui avais expliqué. Mais apparemment ça rentrait par une oreille et ça sortait par l'autre - à moins qu'il ne refuse d'écouter.

Mais je venais à peine de le réprimander ( enfin c'était bien un grand mot, je le rappelais juste à l'ordre ) que déjà j'étais pris de doutes. N'avais-je pas été un peu trop dur, un peu trop sec avec lui ? Après tout...Il pleurait, il était malade...au bout du rouleau pour ainsi dire...Je  sais que je ne suis pas sensible à ce genre de chose, je sais que je suis dur. Mais...en tant que disciple du Tao ne suis-je pas censé à être enclin à la compassion ?

Modération - humilité - Compassion

Et puis...j'avais encore un oeuf à peler avec lui. Je ne parvenais pas  sortir les paroles de Freyr de ma tête. Comme quoi toutes ces réactions déraisonnables, son comportement n'était dû qu'à ma façon neutre de le traiter ? Je devais en avoir le coeur net. Et si je voulais que ça fonctionne, si je voulais rétablir la confiance...Il devait se plaindre auprès de moi. Mais malgré mon ton plus doux et plus conciliant, je  me prenais une vague en pleine tête.

Qui sème le vent récolte la tempête - l'expression convenait parfaitement. Depuis trop longtemps j'avais laissé ma peur et ma frustration guider mes relations. Même cette relation professionnelle. Et aujourd'hui je lui demandais de pointer mes défauts. Mais à rai dire je m'attendais davantage à une longue liste qui remettrait mon égo en place plutôt qu'une telle confrontation. Je ne me souvenais pas d'avoir vu le visage de Ludwig se tordre dans une telle expression - même sous l'influence de Freyr. Ses yeux rougis par les larmes  me transperçaient comme des poignards dorés, pendant que ses lèvres s'étiraient, serrées mais déterminées à frapper avec ses mots.

Evidemment. Il me haïssait. Pouvais-je l'en blâmer ? Il n'était pas le seul. Ils doivent tous avoir raison - je dois être un horrible personnage.

Alors j'ai affronté la tempête, les pieds dans le sol. J'ai pris les coups qu'il me lançait, en silence, les lèvres serrées. Au moins il s'exprime finalement. N'était-ce pas ce que je voulais, au fond ? Mais avant de faire un pas en avant,je devais prendre le temps. Analyser, réfléchir. Je devais me montrer prudent. Je ne l'avais jamais vu dans une telle colère et ses réactions restaient imprévisibles. Etait-il capable d'invoquer une arme dans cet état comme Freyr ? De toute façon...il était inutile de discuter avec lui tout de suite. Il était furieux, il ne risquait pas de m'écouter.

Alors je restais debout, j'accusais le coup en silence, planifiant prudemment mes futures paroles, le ton sur lequel je devais les prononcer, tout le reste. La situation était instable, je n'avais pas le droit à l'erreur : au lieu de désamorcer cette bombe, ma maladresse pourrait la faire exploser.

Je lui laissais quelques minutes pour se calmer, sans quitter la pièce, sans rien dire, sans regard inquisiteur. Je regardais sur le côté, lui laissant le confort de ne pas être vu. Son corps s'affaissa dans le canapé et j'en profitais pour avancer doucement vers lui, je posais un genou sur le canapé, me retenant sur le dossier. Je m'arrêtais là et j'attendais. Pas de cri. Il tolérait ma présence à l'autre bout du canapé. Bien, il ne m'envoyait pas me faire foutre.

J'hésitais. Je pouvais palper l'atmosphère autour de lui. La tristesse, la frustration, la confusion. Si j'ouvrais la bouche maintenant, allait-il m'écouter ou s'énerver davantage ? J'attendais encore quelques précieuses secondes, avant de baisser solennellement les yeux.


« Je suis désolé, Ludwig. J'ai été trop loin. »


Voilà, une excuse. Je reconnaissais mes torts. Je m'installais un peu plus confortablement sur le canapé, toujours tourné vers lui. Je remontais mes lunettes, cherchant dans mon esprit comment placer mes mots de façon efficace.

« Je suis vraiment désolé de vous avoir fait sentir comme ça. Ce n'est pas juste. »


Je n'étais pas sûr de ce que j'étais en train de faire, et je n'étais pas sûr qu'il veuille coopérer, mais au moins je devais essayer.

« Mais...je ne vais pas vous demander pardon.  Parce que cela voudrait dire accepter les choses telles qu'elles sont, et cela ne vous convient pas n'est-ce pas ? »


J'attendais. Il m'écoutait. Toujours pas d'éclat de colère en vue. Je peux continuer. Je reprenais sur le même ton, plus doux, plus désolé

« Alors ... à la place... Pourquoi ne me diriez-vous pas ce que vous voulez ? Ce que vous attendez de moi. Ce qui vous énerve.Ce qui doit changer... Je...euhm.... »


Je me grattais le front un peu embêté. Et voilà je commençais à me perdre, à sortir du scénario prévu.

« Disons que... j'admets ne pas être "doué" avec les gens.  Mais vous et moi... Il serait préférable que notre relation soit harmonieuse, pour vous comme pour moi. Donc...heum....voilà..je crois que je vais me taire et vous écouter à la place. »


Mes lèvres se refermèrent. C'est vrai j'avais un peu monopolisé la conversation pour quelqu'un qui voulait se montrer à l'écoute. Je relevais les yeux, dans l'expectative. Je sais que je ne pouvais pas gagner sa confiance en 10 minutes. Ca prendrait du temps. Beaucoup de temps. Et j'allais devoir prendre sur moi. Si seulement il me disait ce qu'il voulait...explicitement.


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMer 2 Avr 2014 - 17:11

Surprise

feat. Takehiro Hamada


La surprise, c’était l’expression qui ouvrit mes yeux de nouveau, bien que je ne décolérais plus. Il s’excuse ? Il remarque qu’il a été trop loin ? Non… Ca dure depuis bien trop longtemps et maintenant qu’il s’agenouillait, je ne comptais pas l’adouber. Deux mois où j’ai enduré sans me plaindre ses sarcasmes, ses manières, cette distance. Oui, c’était injuste. Et pourquoi maintenant ? Pourquoi a t’il fallu attendre que j’explose pour qu’il s’en rende compte ? Qu’est ce qui a fait qu’il voulait changer maintenant ? Je ne le regardais pas, continuant à froncer les sourcils d’un air boudeur, aussi pour lutter contre les maux de crâne qui persistaient.

Et en même temps, il m’avait complètement désarçonné. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de réactions. A moins qu’il ne tienne vraiment à son boulot, et ma réaction devait le menacer sur ce point-là, tiraillé aussi bien par son cobaye que par ses supérieurs. Il n’avait franchement pas la meilleure place, et je ne l’enviais pas, mais s’il réagissait de cette façon pour cela… Qu’il ne compte pas sur moi, j’en avais assez de jouer ce jeu. Et pourtant, il me proposait une espèce de marché. Je l’écoutais sans rien dire, essayant de comprendre où il voulait en venir, j’avais l’impression qu’il rampait à mes pieds. Et pourtant… J’avais… pitié.

Je me sentais soudainement coupable de m’être emporté de la sorte, d’avoir sorti ce genre de paroles. Je savais qu’il ne les méritait pas, parce qu’il était tout de même mon bienfaiteur et je lui devais tant à la fois. Mais en même temps, je n’arrivais pas à lui pardonner, c’était trop cruel. Je me sentais suffoqué, tiraillé par tous ces sentiments opposés, virant d’un côté une seconde, pour aller de l’autre bord la seconde suivante. Je n’étais pas capable de répondre pour l’instant, laissant la colère retomber, à cause de la maladie qui m’épuisait un peu plus à chaque fois.

Pourtant, j’avais une foule de reproches à lui faire maintenant qu’il le disait, dont le premier :

« A quoi bon ? Il me semble avoir essayé de faire mon possible pour rendre harmonieuse notre “relation” et maintenant que vous m’avez bien fait chier pour me contredire, vous souhaitez faire chemin arrière ? “Vous n’êtes pas un ami, ni de la famille, ni même un colocataire amical, et je ne suis qu’un cobaye, un sujet d’expérience.” Alors restons-en là. »


Je l’avais en travers de la gorge celle-là, ses paroles m’étaient bien restées gravées en mémoire, tel quel et je n’avais eu qu’à les ressortir comme il me les avait balancé au visage. J’avais déjà assez à faire avec mes propres bouleversements pour ne pas avoir à jouer avec une girouette. Et c’était surtout parce qu’il m’avait fait remballer ce genre de paroles la veille que je lui en voulais. Je ne suis pas rancunier, mais je n’aime pas qu’on se paie ma tête et l’excuse “je ne suis pas doué avec les gens” ne passait pas, surtout quand on refusait tout simplement de faire un effort pour améliorer justement les relations.

Les yeux se tournant vers lui, il restait cependant une question en suspens, mais je sais que je n’aurais pas de réponse. Ca concernait sans doute son travail… Ah c’est ça… Il veut améliorer nos relations pour ne pas se faire virer ? Pour des raisons professionnelles, c’était pour ça qu’il avait été en réunion, son comportement avait changé à partir de ce moment-là, j’avais l’impression, quoique sa réaction ce matin à mon réveil avait été des plus inhabituelle aussi.

« Je crois que je n’attends plus grand chose de vous… Puisque vous êtes dans l’incapacité de répondre à mes demandes. »


J’avais le ton amer, oui, je lui en voulais. De toute façon, je n’avais pas de réponses à ses questions, je n’étais pas en état de réfléchir à tout cela, alors, s’il voulait se rendre utile, au moins qu’il trouve une utilité à mon existence, à mes efforts. De toute façon, je risquais de raconter des conneries, d’être démonté comme à l’instant, m’accusant d’être malhonnête, à cause des raisons qui me semblaient évidentes, et ça… Je ne l’acceptais pas. Bordel, je suis un humain, pas un robot.

« Et vous ? Qu’est-ce que vous attendez de moi, à part la coopération pour votre job ? »


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMer 2 Avr 2014 - 18:46




Fishing lesson

feat. Ludwig Frey Eberhart



J'avais essayé de me montrer conciliant. J'avais pris sans rien dire les coups et les mots que je méritais. Oui, je les méritais, c'était légitime, c'était justifié. Mais j'essayais de changer les choses - peut-être pas pour LES bonnes raisons, mais pour des bonnes raisons. Cette situation telle qu'elle était ne profitait à personne, nous nous retrouvions dans une impasse. Alors, je prenais sur moi, comme un adulte responsable. J'admettais mes erreurs, et je faisais le premier pas vers la réconciliation. Je lui tendais la main, c'était plus raisonnable, non ? Je sais qu'il était en colère, mais c'était à son tour de faire un geste. En m'aidant, il améliorait son quotidien. Après tout, il n'avait pas nié que c'était à cause de mon comportement qu'il faisait toutes ces choses stupides. Au contraire, toutes les preuves se dirigeaient dans cette direction.

Et pourtant, dans mon ton plus doux et désolé, dans mon plan parfait, il y avait une grosse faille dont j'avais oublié l'existence et qui me rattrapa. Contrairement à ce que j'attendais, mes mots semblaient raviver sa colère, mais de façon plus amère, plus maîtrisée. Il me rappela les mots durs et cruels que j'avais employés. Oui je les avais oublié. D'une certaine façon c'était toujours le cas pour moi. La seule différence, c'est que si je voulais travailler correctement, j'allais devoir faire semblant de devenir son copain, ou son frère ou son père ou peu importe. Il devait se sentir redevable, il devait se sentir concerné par moi et par notre travail si je voulais mener l'expérience plus loin. Sinon, toutes les contraintes finiraient par le désolidariser du reste, et il finirait  par devenir un électron libre. Et pour reprendre les mots les mots du directeur : " Ce n'est pas ce que nous voulons, n'est-ce pas ?" . Mais mon éloquence jouait désormais en ma défaveur puisque je devais contre argumenter mes propres paroles.

Je ne niais pas. Je ne me justifiais pas. J'acceptais ses reproches en silence, le laissant s'épancher autant qu'il le voulait. Il disait qu'il n'attendait plus rien de moi puisque que je ne pouvais pas lui donner les informations qu'il voulait. Mais était-ce bien vrai ? Maintenant que j'y pensais, je me souviens de quelqu'un qui insistait pour que l'ont se tutoie. Et cela n'avait rien à faire avec son passé n'est-ce pas ? A moins que je me heurte à quelqu'un d'aussi calculateur que moi et qu'en fait, il cherchait à s'approcher de moi pour obtenir les informations qu'il désirait ?

Mais ne sautons  pas tout de suite à ce genre de conclusions. Ce ne sont que des hypothèses, qui seront facilement vérifiables dans le futur. De toute façon je ne compte pas lui divulguer quoi que ce soit sur son passé - il peut toujours courir.

Cependant... s'il n'attendait rien de moi, je ne voyais pas comment je pourrais "rétablir la confiance". Je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait, de ce qu'il attendait en particulier. Bien sûr j'aurai pu multiplier les actes de gentillesse à l'aveugle et essayer de trouver ce qui fonctionnait. Mais cela risquait de me mettre dans une position délicate, une position de quasi-soumission qui me serait dangereux de prendre. Quoi qu'il arrivait, je devais maintenir une certaine autorité. Sinon, on risquait de partir dans tous les sens.

Et étonnamment, il me retourna la question. J'étais surpris, mais il m'autorisait à prendre la parole. Il était curieux où il cherchait à enfoncer le clou ? Si je répondais selon ma première intuition " Rien, rien de spécial à part ça." je nous emmenais dans une impasse ou nous n'aurions rien à nous dire, puisque nous n'aurions rien à attendre l'un de l'autre. Ce n'était pas une bonne idée.  Alors à la place, je fis mine de réfléchir et j'établissais une courte liste, en comptant sur mes doigts.



« Alors...1. J'aimerai que vous ne vous mettiez pas votre vie en danger. 2.  J'aimerai que vous ne mettiez pas les autres en danger. 3. Gardez toujours au moins un pantalon sur vous ( sauf dans la salle de bain ou dans votre chambre ) 4. Brossez-vous  les dents au moins deux fois par jour.... Je continue  ?  »


Question rhétorique, je ne comptais pas continuer cette petite liste ridicule. Toutefois ça m'avait donné suffisamment de temps pour penser une autre stratégie. C'était simple. J'avais des atouts. Des informations. Dû à un certain évènements, j'étais capable de lui en donner mais pas n'importe lesquelles. La seule raison pour laquelle je ne l'avais pas fait, c'est parce que j'estimais que sa santé mentale était trop fragile, trop instable . Mais bon. Ca n'avait pas d'importance. Et comme l'avait subtilement pointé  monsieur le directeur, Ludwig pouvait tout aussi bien le crier sur tous les toits, personne ne serait assez fou pour le croire. Et on l'emmenerait en psychiatrie. Ce n'était pas exactement ce que je voulais. Ce serait un énorme gâchis.  Mais  je n'avais pas le choix, en utilisant cette carte, soit je perdais tout, soit je gagnais tout. La solution, c'était de diluer son effet, plutôt que tout balancer d'un coup.

« ....5. Posez les bonnes questions.  »


Je regardais dans l'autre direction. Oui je tenais quelque chose. Une offre qu'il ne pouvait pas refuser.

« Vous savez, c'est vraiment dommage parce que...si vous étiez prêt à coopérer et à m'aider...J'aurai peut-être pu contourner un peu les règles... Vous expliquez tout ce qui s'est passé... et pourquoi... mais bon...vous n'êtes pas intéressé, je crois que je vais vous laisser vous reposer.  »


Et là je me levais simplement, sans lui accorder un regard, attendant qu'il m'en empêche bien entendu. Cette information était un appât, destiné à attraper ce gros poisson rouge à la mémoire défaillante de Ludwig. Il ne mordait pas tout de suite à l'hameçon assez étonnamment. Bah, qu'à cela ne tienne, je n'avais qu'à compter les minutes jusqu'à ce qu'il vienne me rejoindre. Je me rendais sur le balcon de la cuisine et je m'allumais tranquillement une petite cigarette bien méritée, attendant patiemment que le poisson morde.


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyMer 2 Avr 2014 - 19:43

Blackmail

feat. Takehiro Hamada


Je fis une moue blasée, en écoutant sa liste stupide de choses à faire au quotidien, surtout que je ne comprenais pas forcément le sens de ce qu’il sous-entendait sur certains points, notamment le pantalon. Je n’avais pas pour habitude de me trimballer à poil, en dehors du torse nu le matin, parce que j’ai trop chaud, mais jamais il ne me verra en caleçon (FAKE !), j’avais un minimum de pudeur, quand même…

Par contre son cinquième point capta mon attention plus particulièrement alors que j’étais parti pour faire la gueule, en refusant d’en entendre davantage. Je l’observais d’un air interrogateur, attendant qu’il en dise davantage, maintenant qu’il avait attiré mon intérêt. “Poser les bonnes questions”, de quoi il parlait ? Qu’est ce qu’il sous-entendait ? Je sentais un truc louche se dévoiler sous mes yeux, sans en comprendre le sens. Et il prit cet air mélo-dramatique en exclamant un “dommage !” qui m’accusait d’une absence de coopération. Pardonnez ma stupidité messire, je ne comprends pas vraiment où vous voulez en venir. Je me relevais sur mon coude, attendant encore une suite, sentant le chantage à plein nez.

Mais l’appât avait bien fonctionné. Je suis prêt à n’importe quoi pour récupérer mes souvenirs, mais sa conduite m’énervait. Qu’il me fasse ce chantage, un tel échange de mauvais procédé “contre coopération, je répondrais à vos questions” en gros. Ce n’était pas comme si jj’y avais mis de la mauvaise volonté jusqu’à maintenant. C’était minable, minable d’agir de la sorte ! Pourquoi agissait-il ainsi seulement maintenant ? Bordel dire que je me suis fait chier jusqu’à maintenant pour en arriver là, je l’avais franchement mauvaise.

Pourtant, sans tarder, je jetais la couverture, pour me précipiter, comme je pouvais, avec cette migraine et cette faiblesse dans mes jambes, manquant de me les emmêler et me fracasser au sol de tout mon long, si je ne m’étais pas rattrapé contre le mur la tête dépassant par la baie vitrée pour l’observer. Il avait eu le temps d’allumer une cigarette, et je pouvais ressentir son aura de victoire envahir tout le balcon, ah, l’enfoiré. Je fronçais les sourcils, et à pas peu assuré, pieds nus, j’avançais sur le sol froid de l’extérieur et me rattrapa sur la rambarde, ignorant ma presque-chute pour esquisser un geste dans le but de faire sauter sa cigarette de sa bouche.

Il avait sans doute prévu le coup, car il esquiva, ou alors je manquais de réflexe, mais cela m’énerva davantage qu’il ignore mes recommandations, comme s’il le faisait exprès, juste pour m’énerver. Je poussais un soupir et m’assis sur l’une des chaises du balcon, prenant un peu de repos, me sentant faible, malgré mon intérêt pour sa proposition qui m’avait amené à sortir en plein air, pour sentir la fumée de nicotine pour ne pas arranger les choses...

« Il me semble que j’avais fait tous les efforts possibles jusqu’à maintenant pour coopérer. Pourquoi ce soudain revirement de situation ? Pourquoi vouloir m’aider soudainement, alors que jusqu’à maintenant, vous n’avez fait que m’enfoncer ? »


J’avais le sentiment de toucher quelque chose du doigt, mais était-ce ce à quoi je m’attendais, ou bien m’en éloignais-je ? Son comportement était plus que suspect, et je ne pouvais que me méfier de ce genre de choses, bien que la proposition était alléchante.

Respirant profondément pour faire passer la migraine, et retrouver mon calme, parce que je restais outré par ses manières de me manipuler, comme un dresseur qui tend un os à un toutou, j’imaginais que je n’avais guère le choix au final. Ca n’empêche que ça m’énervait et je n’étais pas particulièrement en état de réfléchir à d’autres alternatives. Pouvais-je le prendre à son propre jeu ? Non, moi je n’étais pas un pervers sadique comme lui, à peine je savais mentir… J’étais pensif, sourcils froncés, comprenant quelque chose...

« Il s’est donc bien passé quelque chose hier soir… »


Le fait qu’il me tende la perche sur le “pourquoi” m’en disait trop long et je commençais à imaginer le pire. Mon regard changea, craignant qu’il se soit vraiment passé quelque chose de grave. Est-ce que ce que j’avais pensé plus tôt pouvait s’être révélé vrai ? Mon visage se tordit de frayeur et ma voix devint incontrôlable, blanche et aiguë.

« Je… Que m’avez-vous fait ? Quel est le sujet de vos expériences…? »


Je craignais désormais le pire, et mon visage pâlit bien plus que ce que j’avais déjà. Je restais accroché à ses lèvres, espérant des paroles rassurantes, tout en craignant la vérité.
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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyJeu 3 Avr 2014 - 1:44




Does the end justifies the means ?

feat. Ludwig Frey Eberhart



Appuyé contre le balcon en plâtre, je profitais sereinement de ma cigarette bien méritée, pendant que quelque part, dans les rouages mystérieux du cerveau de Ludwig, il essayait de prendre une décision. Oui, j'étais confiant. Je lui faisais miroiter des merveilles, en apprendre plus sur lui, sur ce qui lui était arrivé : il ne pouvait pas résister à cet appel n'est-ce pas ? Je soufflais quelques volutes de fumée grise et je poussais un soupir, plissant légèrement les yeux.

Pendant quelques brèves et glorieuses secondes, je me demandais ce que je foutais là. Ce que j'étais en train de faire était délicieusement malhonnête, et quelque part, je me doutais que ce n'était certainement pas la bonne méthode, certainement pas la voix vertueuse. Mais à quoi bon ? J'avais essayer d'être vertueux, j'avais voulu jouer dans les règles et voilà le résultat...Du danger. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ce job. Je ne voulais pas retourner chez moi. Alors, je me débrouillais pour faire ce qu'on me demandait, pour obtenir les résultats.

La fin justifie les moyens non ? Alors pourquoi ça me paraît soudainement si creux ?

Mais cette brève séance de réflexion fut interrompue par la silhouette de Ludwig qui se dessinait à travers la vitre. Enfin. Il venait m'observer comme on regarde un panda dans un zoo - mais je ne m'en offusquait pas. J'avais gagné de toute façon, c'était écrit sur son visage. La curiosité. Sa curiosité était ce qui le motivait. Et maintenant que j'avais découvert son moteur, je pourrais l'exploiter autant que je le voudrais et je pourrai le balader à ma guise.

Il vint me rejoindre sur le balcon. Il n'était pas obligé. A sa place je serai resté à l'intérieur mais non, il fallait qu'il vienne. Il fallait qu'il essaie de me piquer ma cigarette avec ses mouvements lents et gauches. je relevais le bras, mettant le précieux bâtonnet hors de sa portée avec un léger sourire. Tant que Ludwig est là je peux fumer sans risquer de me faire arracher la gorge. Pourtant quelque chose me préoccupait. Qu'est ce qu'il en avait à foutre que je fumais ? C'était juste l'odeur qui lui déplaisait ?  Je fumais dehors, qu'est ce que je pouvais faire de plus ? Ce n'était pas comme si je dégageais vraiment une odeur de cigarette avec les 4-5 mentholées que je fume par jour. Et quand à ma vie, il me haïssait. Au mieux, il aurait aimé être débarrassé de moi. Ca doit être des restes de son mouvement écolo. Un truc du style.

Bref. De toute façon j'étais réduit à l'écouter, jusqu'à ce qu'il me pose les bonnes questions. Et la première ne fut pas exactement celle que j'attendais. Je prenais une autre bouffée et je répondais, tout à fait relaxé.



« C'est simple. Vous ne vous êtes pas rebellé avant. Maintenant vous représentez un risque. Et mon" petit doigt" m'a avoué que cette soudaine vague de rébellion venait d'une insatisfaction de votre part, vis à vis de moi et de mon comportement. »


En d'autre termes : c'est ma faute et je ferai mieux de réparer ça au plus vite. Je balayais l'étendue du quartier résidentiel du regard, négligeant un moment ma cigarette pour reprendre un ton plus sérieux :

« Et j'ai toujours voulu vous aider, Ludwig. Je sais on ne dirait pas. Ce que vous ignorez ne peut pas vous faire de mal. La différence c'est que j'avais des ordres très stricts, mais que maintenant les règles ont changé. »


En bien ou en mal. Bonne question. Je poussais un soupir et je reportais ma cigarette à ma bouche. Il pensait vraiment que j'essayais de l'enfoncer ? Comme si j'avais de l'énergie à perdre là-dedans. Comme si j'avais que ça à foutre. Je ne l'enfonçais pas, je le conservais dans un espace sécuritaire. Un endroit rassurant par rapport au monde extérieur qui lui paraissait hostile. J'avais introduit une routine, une dynamique. Si je voulais l'enfoncer, je resterais assis sur ma chaise, je ne lui parlerais pas, j'irais mener ma petite vie tranquille et je le laisserais crever dans son coin. Mais tout ça n'est qu'une question de perspective. Pour lui, je suis le méchant de l'histoire, le geôlier qu'il déteste avec cette cigarette répugnante dans la bouche.

Et tel un vrai petit Sherlock Holmes, Ludwig se mit à réfléchir intelligemment. Et il se posa même les bonnes questions vu le teint blême et la voix fantômatique qu'il prenait en me demandant le sujet de mes expériences. Mon radar à panique s'activa. Sans prendre le temps de la terminer, j'écrasais ma cigarette sur le rebord en plâtre et je tentais de désamorcer la crise, inquiet.


« On se calme okay. Pas de panique. Venez, rentrons,  on va discuter autour d'un thé, hmm ? »


Et avec le geste du berger qui s'occupe de son troupeau j'intimais à mon cobaye de se lever pour l'accompagner à l'intérieur et fermer la baie vitrée derrière moi. Je remplissais et j'activais la bouilloire électrique en profitant de ces quelques minutes de répit pour réfléchir à la marche à suivre. C'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Ce que je craignais était sur le point de se produire, si je lui disais la vérité...il allait s'effondrer. Déjà que tout à l'heure, j'avais l'impression qu'il se liquéfiait sur place...

« Tout d'abord, calmez-vous. Il n'y a pas de raison de s'énerver ou de paniquer d'accord ?  Respirez.  »


Je le laissais se reprendre, le temps de nous servir à chacun une bonne tasse de thé avec pas mal de sucre. Je déposais la tasse fumante en face de Ludwig, comptant une fois de plus sur l'effet de la chaleur résiduelle pour le mettre en bonne condition.  L'air de rien, je reprenais sur un ton désinvolte :

«Donc... Vous êtes sûr que vous voulez savoir ? Vraiment ?  Parce qu'il n'y a pas de retour en arrière. »


Parce que c'est le problème. Une fois qu'on sait on ne peut pas l'oublier. Peu de gens ont la chance de souffrir d'amnésie comme Ludwig. Et contrairement à Men In Black, je n'étais pas équipé du matériel adéquat pour induire ce genre d'oubli. Dommage, franchement ça aurait bien pratique. J'aurai pu l'utiliser sur moi, plus d'une fois... mais soit. Je lui lançais un regard perçant. Il devait être absolument certain qu'il voulait connaître la vérité car si je percevais le moindre doute, le moindre tremblement dans la voix...Je refuserai. Sa santé mentale passait avant mon marché débile.

Et comme il acquiescait. Comme il confirmait sa volonté sans le moindre défaut, j'étais obligé de le faire.  J'étais un peu emmerdé. Après sa réaction  de toute à l'heure, j'avais espéré qu'il change d'avis, qu'il recule. Mais c'était sans compter sur sa curiosité, sur sa soif, sur son besoin de savoir...J'hochais la tête et je me pinçais l'arrête du nez , en profitant pour remonter mes lunettes. Je relevais les yeux vers lui.


« Tout d'abord, j'aimerai que vous gardiez une chose à l'esprit. C'est quoi la dernière blague que je vous ai racontée ?  - Il n'y en a pas. Je ne raconte pas de blague, je ne suis pas un mec marrant. Ce que je m'apprête à vous dire n'en est donc pas une. »



Je joignais mes mains sur la table, dans une attitude professionnelle mais assez détendue alors que j'évaluais les possibilités. Devais-je lui annoncer ça de but en blanc, comme on arrache un sparadrap ou prendre le temps d'enrober ma réponse ? La deuxième option me paraissait la plus pédagogique et la moins brutale.  


« Alors... le but de nos recherches est assez singulier je l'avoue, mais certainement pas dénué d'intérêt. Vous voyez, nous avons retrouvé il y a quelques temps, des statuettes assez anciennes. Ces statuettes contenaient quelque chose d'assez extraordinaire, voyez-vous. Il semblerait qu'elles aient conservé  des... particules - le genre de particule qui, nous le croyons, compose l'essence d'un individu. Et par essence, je veux dire ce qu'on appelle communément " l'âme".  »


Je marquais une pause, lui laissant le temps de digérer le morceau. J'allais commencer simple. Lui annoncer qu'il avait une divinité dans le corps dès le début n'était pas une excellente idée. Je pourrais toujours lui donner l'identité de l'individu plus tard - s'il ne le devinait pas avant. Je me redressais sur ma chaise.

« Et mon job, consistait à isoler ces particules et à les transmettre dans un nouveau réceptacle afin de... voir leurs capacités en actions. Ce réceptacle en question, c'est vous Ludwig.  »



Là je retenais mon souffle. Je m'attendais à tout. A l'éclat de rire nerveux, au cri stupéfait, à la crise d'hystérie, au regard dubitatif, à la crise de larme et au regard de veau, perdu dans l'incompréhension.


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyJeu 3 Avr 2014 - 16:00

Bless the Truth

feat. Takehiro Hamada


Ah parce qu’il fallait se rebeller pour obtenir ce qu’on voulait ? Il aurait fallu me donner le mode d’emploi, parce que ça ne m’était pas vraiment venu à l’esprit, de devoir gueuler pour réclamer. J’avais l’impression d’être un client mécontent dans un hôtel, presque, comme il alignait les propos, utilisant habilement les mots. En gros, si je n’étais pas confortablement installé selon mes envies, il en pâtirait pour son emploi, et c’était ce qu’il m’expliquait en vérité. Je l’ignorais. Mais d’un autre côté, ça m’arrangeait d’une certaine façon qu’il se montre enfin à peu près conciliant avec moi, même si c’était par obligation. J’aurais franchement préféré que cela se fasse naturellement et tous ses aveux m’énervaient désormais, cela ne fasait qu’enfoncer le couteau dans la plaie. Mais devais-je lui en vouloir ? Non, j’enrageais de m’être tromper sur son compte, d’avoir vu en lui un bienfaiteur, en fait, il ne voyait en moi que la satisfaction professionnelle, et non un humain. J’étais un numéro de série, une expérience, un produit à livrer à ses patron une fois qu’il sera achevé. La perspective ne m’enchantait pas…

Enfin je n’avais pas le choix. Seulement, tout cela me chamboulait et j’ouvrais peut-être enfin les yeux sur les choses qui clochait. Peut-être que ce n’était pas moi qu’on observait, mais autre chose. Je n’étais pas le sujet de l’expérience, mais autre chose. Les idées me trottaient dans la tête et les pièces de puzzle s’assemblaient lentement pour former un motif que je ne voulais pas voir jusqu’à maintenant, quelque chose qui m’effrayait. Et pourtant, je le savais d’une certaine façon, que je n’étais pas comme tout le monde. Malgré ma faible expérience du monde, avec mon peu de souvenirs, j’avais ce sentiment au fond de moi, une boule qui dormait dans mon estomac, prête à s’éveiller. Et malgré mon cerveau embrumé, ses sous-entendus me firent l’effet d’un éclair, un électrochoc. La vérité était là, il me semblait l’effleurer, et sa réaction m’en disait long, je craignais le pire.

Je voulais savoir, mais plus il essayait de me rassurer, plus j’étais nerveux, incapable de prendre des décisions. Qu’avais-je subi dans ce laboratoire ? Qu’est-ce qu’on expérimentait sur moi ? Jusqu’à maintenant, oui, je l’avouais, j’entendais ces voix étranges, mais je mettais ça sur le crédit d’une hallucination passagère, due à la fatigue, j’imaginais que ça arrivait à tout le monde. Mais plus ça persistait et plus les doutes se révélèrent vrais. Qu’y avait-il en moi ? Qu’est ce qu’il m’avait fait ? Je tremblais, mais j’avançais penaud à l’intérieur, incapable d’aller contre sa volonté, attendant la réponse, la vérité. Et bien que j’étais fort pâle, ma réponse ne se fit pas attendre. Maintenant que j’étais sur le chemin de savoir, je n’avais plus de possible retour en arrière, autrement j’imaginerais le pire jusqu’à en faire des cauchemars.

« Oui, dites-moi tout. »


Ma voix était devenue plus grave, mon regard fiévreux le fixait avec insistance, j’aurais certainement des regrets de faire cela, mais… pouvait-on désormais laisser un homme dans l’ignorance, alors qu’il se doutait de quelque chose ? J’aurais pu psychoter plus longtemps jusqu’à en devenir fou, et rien que l’attente qu’il me faisait subir était une torture. Le fait de tourner autour du pot… Je ne faisais même pas attention à la tasse de thé devant moi, mon estomac était noué, je n’aurais rien pu avaler. Et même sa prévenance sur les blagues ne m’étira aucun sourire, dans ma tête, j’étais plutôt en train de paniquer, oui.

L’air sérieux, je l’écoutais attentivement, pâlissant au point de devenir un cadavre vivant sous ses yeux, à chaque phrase prononcée réalisant que de toute évidence c’était la réalité et que ça concordait parfaitement avec mon vécu. Je déglutissais lentement, et j’étais pris de nausées à la fois, la tête me tournait. J’aurais souhaiter qu’il me dise au final que c’était un poisson d’Avril. Mais en y repensant, nous n’étions pas le 1er Avril… Mes doigts tremblèrent et je baissais le regard. Ma seule réaction fut :

« Je vois. »


Dans un ton presque invraisemblable tant il était naturel. Je ne savais pas si j’y croyais ou non, quoiqu’il en soit, je ne le digérais pas. Qu’est ce que cela voulait dire ? Les pensées se mélangeaient au fond de moi, j’étais comme perdu en plein désert, prêt à m’effondrer sous le soleil tapant. je fermais les yeux, et imaginais le visage de cette soi-disante âme avec cette voix que je connaissais en train de me saluer avec un sourire goguenard en m’interpellant dans un “coucou” insultant. Toute mon existence, c’est-à-dire ces deux derniers mois, semblait s’écrouler. La réalité était bien cruelle.

J’avais une multitude de questions, mais j’avais le sentiment que si j’ouvrais la bouche, ce ne serait pas des mots qui sortiraient. j’avais une réaction de rejet complet de cette réalité. Je la refusais. Je la reniais. Je voulais simplement disparaître. Car les pièces s’assemblaient…

Hier soir, ce n’était donc pas moi… J’imaginais la scène étrange. Quelqu’un pouvait posséder mon corps, une personne que je ne connaissais pas, même pas le fruit d’une possible schyzophrénie, ce qui aurait pu être plus rassurant, finalement. Mais là, qui sait ce qui pouvait prendre ma place ? Un alcoolique invétéré ? Un pilier de bar qui aime bavé sur les femmes ? Ma vie ne pourrait jamais se construire si mon corps devait jouer entre deux personnalités différentes.

Pourquoi moi ?

Parce que j’étais amnésique ? On m’avait expliqué que c’était à la volonté d’un de mes parents. Comme j’avais risqué de mourir, pour me faire sortir du coma, ou alors payer les frais d’hospitalisation… Je ne connaissais pas vraiment les véritables raisons de cette expérimentation. Ca avait été un marché contre ma volonté, comme si ma vie ne m’appartenait pas, que ce soit avant ou maintenant. Je n’avais donc jamais été libre ? Je perdis toute volonté et d’un geste lent, je me levais de ma chaise, me traînant lentement hors de la cuisine, murmurant d’une voix faible :

« Je crois… que j’ai besoin de repos... »


Le déni. J’essayais de revenir à mon petit quotidien, comme si tout cela n’était jamais arrivé. Comme si nous venions d’avoir une conversation des plus banales, je balayais en fait ce qui venait de se passer, prétextant la maladie pour aller réellement me reposer. J’avais besoin de m’isoler, de ne plus le voir, d’écarter la vérité, ce qui sautait aux yeux. Je me déplaçais lentement, prenant appui sur les murs pour monter jusque dans ma chambre où j’abandonnais mon corps dans le lit, fermant les yeux pour laisser le désespoir prendre possession de mon être. A me recroqueviller, je voyais avec horreur les cauchemars qui étaient devenus réels, me serrant les bras dans une position foetale forcée, grelottant de tous mes membres. Les larmes étaient asséchés, il n’y avait déjà plus rien, j’étais tombé bien trop bas, en fait, comme si j’avais touché l’Enfer. C’était tout simplement horrible de penser que… mon esprit pouvait disparaitre désormais pour laisser la place à l’autre âme. Ce n’était pas comme cela que ça se passait dans les fictions ? A la différence, c’était qu’il ne s’agissait pas d’une fiction.

C’était comme si j’avais reçu une claque, tel un gamin, j’avais le sentiment d’avoir reçu un châtiment, mais pour quelles raisons. Mais je ne pouvais pas trouver de réconfort où que ce soit. Entre mes doigts, j’enserrais la couverture dans un étau douloureux, respirant comme si le souffle me manquait. Et à force de ruminer tout cela, les nausées m’amenèrent à aller me vider du peu que j’avais pu avaler dans la salle de bain à côté, me laissant tomber devant la cuvette enchainant les quintes de toux. Mon estomac se contractait jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une boule qui y réside. Je n’avais plus la force de bouger, essoufflé, les yeux clos, comme si je ne voulais jamais réveillé. Dans un état pitoyable. On aurait pu me jeter aux ordures comme un cadavre, de toute façon, je n’étais qu’un réceptacle.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyJeu 3 Avr 2014 - 21:18




You reap what you sow

feat. Ludwig Frey Eberhart



Et voilà c'était dit, de la manière la plus douce possible - enfin, il y avait-il une bonne manière d'annoncer ce genre d'information, j'en doute. Je le regardais, anxieux, sans rien ajouter. J'aurai pu tout dévoiler, la présence des dieux, ou encore lui expliquer que c'était cette personne qui avait pris les devants hier soir. Mais je crois que ce n'était pas la peine de tout épeler, il devait déjà commencer à digérer ce que je venais de lui donner. Ludwig était devenu encore plus livide. Il articula deux petites syllabes qui ne voulaient rien dire...

Et d'un seul coup, je doutais. J'aurai mieux fait de rien lui dire, de le laisser dans l'ignorance. Là,  il avait l'air...horrible. Comme un animal qu'on s'apprête à emmener à l'abattoir. Pas de vie, pas d'espoir. Juste un gouffre de peur noire à l'intérieur de ses iris dorés. Un cri en silence. Des lèvres scellées. Qu'est ce qui pouvait bien se passer dans sa tête ? C'est vraiment ce dont j'avais le plus peur.

Il restait là, sans rien dire, assis sur cette chaise, présent et absent. Je n'osais pas imaginer ce qu'il devait ressentir. L'effondrement moral, l'incompréhension, l'injustice. Mais je ne disais rien. Je ne ferai qu'apporter de l'eau à son moulin, il valait mieux que je me taise. Que je lui laisse le temps de se faire à l'idée. Parce que de toute façon...il n'avait pas le choix. Lentement, son corps quasi statufié finit par se mouvoir, il se leva avec une lenteur presque gracieuse si sa voix ne trahissait pas de sa fébrilité lorsqu'il pris congé pour se reposer. Je le laissais faire. Mais si Ludwig venait de quitter la pièce, il occupait toutes mes pensées.

Une fois hors de ma vue, je vidais les tasses et le bol abandonné, mes doigts s'agitant nerveusement. Qu'est ce que je devais faire ? Il avait sans doute besoin d'être seul mais serait-ce bien prudent ? Il était évident que je ne pouvais pas faire confiance ni à Ludwig ni à Freyr. Et si jamais il tentait de se faire du mal ? Et s'il faisait quelque chose d'irréfléchi et de stupide ? Je ne voulais pas être responsable de ça. Si je passais voir comment il allait...ou simplement écouter...vérifier...

Je montais doucement les escaliers pour éviter de me faire remarquer - quand je fus accueilli au loin par des bruits de régurgitation. Ca c'était louche. J'avançais doucement vers la salle de bain pour le retrouver, la tête contre la cuvette, les yeux fermés, probablement épuisé. Etait-ce possible que sa gueule de bois lui fasse encore des siennes ? Probable.  J'entrais et il n'esquissa pas le moindre mouvement dans ma direction.


« Hey....  »


Je m'approchais et je posais ma main contre son dos.


« Est-ce que ça va ?  »


De toute évidence il était encore malade. Devrais-je l'emmener chez un autre médecin ? J'étudiais cette option mais je constatais que Ludwig était trop épuisé pour faire quoi que ce soit. Sa tête posée sur la cuvette, quelques mèches de cheveux tombaient encore à l'intérieur. Je retenais un soupir et je l'attirais en arrière par les épaules.

Il est vraiment en mauvais état...

Mais était-ce à cause de la maladie ou de cette révélation soudaine ? Je ne pouvais m'empêcher de penser que cet aveu devait avoir un certain impact sur son système nerveux.  D'un geste, j'écartais les mèches de cheveux qui lui barraient le visage et je les rassemblais en arrière.


« Vous avez encore envie de vomir ou vous avez plutôt envie de dormir ?  »



Il aurait bien besoin d'un bain aussi. Pour le laver et le relaxer...Mais dans cet état, si je le mettais dedans mon petit poisson rouge risquait de couler net. Trop dangereux.  Pendant un instant j'hésitais à lui en dire plus sur sa condition. Mais vu son état...peut-être que ça ferait pire que mieux. Il fallait être prudent et délicat. C'était un individu imprévisible que j'avais entre les mains. Un mot de travers, un mot de trop et je risquais le pire. D'un ton plus doux, presque prévenant :



« Vous voulez que je vous fasse couler un bain ? Ca vous fera du bien... »



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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyVen 4 Avr 2014 - 17:18

Drown the goldfish

feat. Takehiro Hamada


J’étais comme dans une bulle, sourd aux sons de mon entourage, aveugle, les yeux clos, insensible à mon environnement. Je souffrais, aussi bien physiquement que moralement, mon corps réagissait à l’indigestion de paroles que je venais de faire, refusant la vérité, et les relents qui se dégageait de ce que j’avais déjà régurgité me donnaient de nouveaux haut-le-coeur, me faisant tousser, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que de l’acide qui ressorte. Ca valait bien la peine d’avoir mangé.

La tête posé sur la cuvette, je respirais comme un boeuf, essoufflé, épuisé. Je n’arrivais plus à me lever, malade comme un chien. Je me disais que je n’avais pas souvenir d’avoir déjà vécu cela, mais ça, c’était avant de me rappeler que ma mémoire ne datait que de deux mois tout au plus. Faible consolation.

Sa main sur mon dos, je le sentis à peine, qu’une douce chaleur dont je ne savais que faire, me laissant indifférent, je rouvris les yeux, découvrant un regard vide, fatigué, des pupilles rougis par les larmes, gonflés et creusés à la fois. J’entendais sa voix désolée, inquiète, peut-être, qu’en sais-je ? C’était bien le moment de s’inquiéter, c’était trop tard… trop tard… Le mal était fait et à part un coup sur la tête, je doutais d’oublier ça. Je ne pouvais pas répondre, je ne savais pas quoi dire, ignorant complètement si je me sentais mieux ou non, incapable d’anticiper les réactions de mon corps, tant j’étais chamboulé.

Bien sûr que non, ça ne va pas…

Mais à quoi pouvais-je le comparer ? Au temps où j’étais un ignorant, un simple cobaye, considéré avec un cerveau de la taille d’une cacahuète, avec un peu de chances ? Je pouvais au moins me dire qu’il avait conclu que j’étais peut-être apte à apprendre la vérité. Ce que je ne prouvais pas sur l’instant. Mais je n’y pensais même pas. J’avais trop mal au crâne pour réfléchir à quoi que ce soit. Je n’aurais même pas réussi à dormir. J’étais incapable de prendre une décision. Pour le peu que j’avais secoué la tête, en guise de réponse contre une éventuelle nouvelle envie de vomir, la migraine tapa contre mon front, me tirant une grimace de douleur et un affaissement du haut de mon corps, pour poser de nouveau mon crâne contre le support.

Soufflant fortement, j’essayais de m’apaiser, en évacuant mes pensées, chose peu évidente, la douleur occupait toute mon attention. Je relevais cependant la tête sur sa proposition, rouvrant les yeux pour le regarder de ce regard de cocker. Un bain ? Je ne suis pas en état… Je n’imaginais pas que quelqu’un d’autre pouvait me préparer ça à ma place, mais il n’avait pas tort. Je me voyais mal agoniser seul dans ma chambre en plein milieu de l’après-midi, même si je n’avais plus tellement conscience du temps qui s’écoulait que par la luminosité naturelle du jour, c’était comme s’il s’était arrêté.

Afin d’éviter d’avoir à hocher la tête, j’ouvrais la bouche, baissant le regard.

« D’...accord... »


Opiner à celui qui venait de me détruire, c’était plutôt invraisemblable. Mais son ton était conciliant et la colère avait disparu avec les morceaux dans le tourbillon des toilettes. Dans un état second, je rassemblais mon peu de forces pour me soulever, en m’appuyant sur le cabinet, et une fois sur mes jambes, je titubais un peu, et me retint sur son épaule, seul appui à ma hauteur, tout en me tenant le crâne qui martelait en continuité. Etrangement, l’idée de pouvoir me détendre dans de l’eau, sans penser à rien me redonnait un peu de vigueur, un objectif à court terme, mais c’était toujours mieux que de devenir un cadavre. Mon corps réclamait de la vie, contre mon esprit, et comme mon esprit était ailleurs, je ne faisais qu’obéir à un instinct humain.

Cependant, une chose me dérangeait, une phobie qui persistait à me faire réagir de la sorte, un complexe : Je refusais qu’on me voie nu. Encore torse nu, je dis pas, mais pas l’intégral, même pas en caleçon. Sauf en cas d’urgence. Mais on ne parle pas des cas extrêmes. Quoiqu’il en soit, je pensais être encore en état de me dévêtir tout seul. Pour plus de facilité, je baissais la lunette des toilettes pour pouvoir m’asseoir dessus et retirer mon pull, pendant qu’il préparait le bain. Heureusement que j’avais enfilé une chemise, je n’avais qu’à la déboutonner, sans avoir à passer la tête par le col. Je tirais avec difficulté sur les chaussettes pour les enlever, mais là, ça me demandait un plus gros efforts. Pour le reste qui me recouvrait encore, j’attendais que Takehiro termine pour qu’il sorte. Au cas où il se pose des questions, j’anticipais :

« Je… vais continuer tout seul… »


On avait beau être entre mecs, non, non et non, je ne me déshabillerais pas devant qui que ce soit, même si pendant mon hospitalisation, ça avait déjà été le cas, je n’étais pas conscient, ça change la donne. Par contre, dans le doute… Je n’étais pas sûr de ne pas faire un malaise au cas où… Alors, un peu honteux, je bougonnais :

« Je… laisserais la porte ouverte… au cas où… »


Sait-on jamais. ce n’était pas une invitation, mais une prévention, il ne fallait pas confondre. En tout cas, une fois nu comme un ver, je pouvais me faufiler en grelottant dans l’eau chaude, qui eu pour effet de faire rougie ma peau pâle, mais pour la première fois depuis des heures, je ressentais chaque parcelle de mon corps au travers un frisson de plaisir et de soulagement. Je me laissais couler en fermant les yeux jusqu’au milieu du visage pour apprécier toute la chaleur de l’eau. Juste quelques minutes comme ça… Ma conscience semblait s’échapper tant je me détendais, je ne ressentais rien d’autres…


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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyVen 4 Avr 2014 - 18:55




Purification

feat. Ludwig Frey Eberhart



Je l'avais trouvé là, comme une poupée désarticulée, amoprhe, sans volonté. Ses yeux rougis me disaient qu'il avait pleuré et le contenu de la cuvette des toilettes, qu'il avait vomi. Il ne réagissait pas à ma présence, ni à mon contact. J'aurai cru qu'il allait crier, me dire de m'en aller, me défendre de le toucher, mais non, il restait là, perdu dans la vacuité de sa condition, assommé par la vérité. Il soufflait, soupirait, étouffait. D'une voix douce, prévenante, je lui soufflais quelque suggestions, espérant en tirer quelque chose, une réponse, une réaction, n'importe quoi.

Je m'en voulais de l'avoir traîner dans ce chantage. Je m'en voulais de ne pas m'être écouté et de lui avoir délivré la vérité puisqu'il la désirait si ardemment. Mais je m'étais trompé et maintenant j'avais une poupée sans vie entre les bras. Il finit par murmurer une réponse. Un " d'accord" que j'accueillais avec espoir. Je refermais la cuvette des toilettes et je le laissais se reposer là, le temps de rincer et de remplir la baignoire que nous avions tendance à négliger. Je versais un peu de bain moussant et je préparais le nécessaire. Pendant que l'eau coulait à un rythme régulier dans la baignoire, je l'ai vu se bouger un peu, enlever péniblement une partie de ses vêtements.

Je soupirais de soulagement, au moins il n'était pas si amorphe que ça.Il m'exprima son besoin de s'en occuper seul. J'acquiesçais et je me préparais à quitter la pièce quand il me demanda de laisser la porte ouverte " au cas où"...Je devenais froid. Au cas où quoi ? Il ne comptait pas faire de bêtise n'est-ce pas ? Au cas où il glisserait ? AU cas où il aurait besoin d'aide ? Je restais interdit, hésitant. Mais s'il comptait faire quelque chose...il ne me dirait pas de laisser la porte ouverte. Personne ne fait ça. A moins qu'il voulait que je l'en empêche ?

J'étais inquiet. Dans un état pareil, il ne me paraissait pas stupide que Ludwig aurait voulu essayer de mettre fin à ces jours. Qu'il y ait pensé... J'acquiesçais et je partais donc, laissant la porte ouverte mais restant dans le couloir, attendant quelques minutes, le temps qu'il puisse entrer dans l'eau, se mettre à son aide avant que je rentre. J'ai compté 12 minutes avant de frapper contre le chambranle de la porte.



« Ludwig tout va bien ? »


Pas de réponse. Je passais ma tête à travers la seuil pour jeter un oeil. Non il n'avait pas disparu, il était bien là, dans son bain, regardant le vide. Il m'ignorait. L'eau lui arrivait au milieu de l'abdomen et la mousse qui recouvrait toute la surface de l'eau m'empêchait de distinguer quoi que ce soit.

« Ludwig ?  »


Toujours rien. Je prenais sur moi et j'avançais dans la pièce. Il avait...complètement ailleurs. Je ne pouvais pas déterminer s'il m'ignorait spécialement où s'il n'avait simplement pas envie de bouger, de parler ou de reconnaître mon existence. En m'approchant je constatais que sa peau pâle était rougie par la chaleur. L'eau était trop chaude ? J'y trempais quelque doigt, c'était chaud mais pas brûlant. En m'approchant je constatais également que sa peau ne portait aucune trace de savon, si sur lui, ni sur le gant-éponge que je lui avais préparé.

Il avait l'air... amorphe. Catatonique. Je me sentais mal...qu'avais-je fait ?!


« Ludwig, vous voulez que je vous lave le dos ou bien...les cheveux ...? »


Ses lèvres n'esquissèrent aucun mouvement, restant murée dans un silence pesant. J'attendais un peu. Je prenais ça pour un oui. Je retroussais mes manches jusqu'au coude et je m'approchais, m'asseyant sur le bord de la baignoire. Je m'emparais du gant-éponge, je le trempais dans l'eau  et je le pressais au dessus des épaules de F347 pour que l'eau mouille son dos. Pendant tout ce temps, j'avais des mots sur le bout de la langue. Mais je n'étais même pas sûr qu'il m'entende. A moins que tout cela ne soit qu'une sorte de jeu... Mais j'en doutais, son désarroi semblait sincère.

«  Vous avez la peau qui marque  »


fis-je remarquer stupidement . Toujours pas de réaction...bon... Je poursuivais mon oeuvre avec délicatesse. Savonnant doucement sa peau à l'aide du gant, traçant des cercles. Je regardais intensément la forme de son dos, songeur. Il était un peu plus musclé qu'il en avait l'air et la forme de son dos me rappelais vaguement un autre, un dans lequel j'avais enfoncé mes doigts et mes ongles...Mon sentiment de culpabilité augmenta, oppressant ma poitrine pendant un moment. En regardant son dos, j'avais vraiment un drôle de pressentiment...

 Continuant sur ma lancée, et comme Ludwig ne se plaignait pas j'en profitais pour continuer mes soins. Doucement, je sortais ses bras de l'eau et je les savonnais dans leur longueur, sans oublier les mains. Puis je laissais le gant glisser sur ses épaules, une partie de ton torse, mais aussi son cou. Je rinçais le gant et j'y appliquais de nouveau du savon.


« Fermez les yeux, je vais vous laver le visage... »


Contre toute attente, il s'exécuta .Avec une douceur et respect, je frottais doucement les contours de son visage, je débarrassais ses lèvres des souillures de la régurgitation et j'essayais d'apaiser son front avec de l'eau chaude et savonneuse. Tout ça ne semblait n'avoir aucun effet sur lui, qui restait là comme un spectateur absent.  J'aurai pu le frapper, je n'aurai obtenu aucune réaction. Alors  à la place, je lui offrais un peu de douceur et de réconfort . Je prenais un peu soin de lui vu que de toute évidence, il était incapable de le faire. Je rinçais le gant avec de l'eau chaude  et je commençais par ôter le savon de son visage, comme pour effacer sa douleur. Comme on touche une oeuvre d'art.

Je m'emparais du pommeau pour rincer le reste de son corps. D'un geste, je relevais son menton pour lui intimer de pencher la tête en arrière et je mouillais ses cheveux blancs qui une fois humides prenaient une teinte grisâtre et sale.  J'arrangeais ses cheveux en arrière , glissant mes doigts pour tracer des sillons  et j'appliquais le shampooing  sur sa chevelure et je commençais à masser doucement.

Durant tout le procédé, j'avais ressenti le poids de la culpabilité sur mes épaules pour diverses raisons. Et j'avais vraiment envie de dire quelque chose...quelque chose qui me pesait.  Je me levais  pour aller chercher un peigne aux dents larges et peigner me débarrasser des quelques noeuds.


« Vous savez....   »
commençais-je...


« Je ne voulais pas vous le dire. Je pensais que vous n'étiez pas prêt.... Désolé.  »



J'avais envie de lui demander de dire quelque chose, n'importe quoi, de me répondre, de donner signe de vie mais je pensais en avoir assez fait pour l'instant. Je devais éviter de le brusquer davantage.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptySam 5 Avr 2014 - 12:15

Travel

feat. Takehiro Hamada


Une image me traversa l’esprit, alors que j’avais les yeux clos, dans cette salle de bain où il n’y avait rien, il ne se passait rien, simplement le bruit lent des flots qui remuait au rythme de ma respiration qui ralentissait. La lumière semblait s’obscurcir progressivement derrière mes paupières et les muscles de mon visage s’alourdissait, alors que mon corps glissait dans l’eau, retenu par mes pieds à l’autre bout de la baignoire, empêchant la noyade. Ce n’était qu’une image subliminale qui passa, un souvenir peut-être d’un film que j’avais vu, un bras pendant à l’extérieur d’une baignoire, la main engourdie, laissant coulé un liquide rougeâtre goutte à goutte sur le sol en une flaque distinctive. La peau était blanche et il semblait que les rouages du temps s’étaient arrêté sur cette scène, un violon en fond pour accentuer le côté dramatique.

J’entouvrais les yeux alors qu’une voix me sortit de ma rêverie glauque, mais je ne répondais pas, n’étant pas sûr de ce qu’il s’agissait, à peine conscient de mon monde. Etais-je un papillon qui rêvait d’être humain, ou un humain qui rêvait d’être papillon ? Je ne savais plus distinguer le rêve de la réalité et les questions métaphysiques avaient pris place dans mon cerveau, imaginant des mondes parallèles où il n’y aurait que de la végétation, ou bien où les vélociraptors dominaient la Terre. Des Terres où ne règneraient que le désespoir, dans les flammes provenant du tréfonds du globe, émergeant sous forme de lave et consumant tout sur son passage. J’imaginais toutes ces scènes le regard dans la vague, et l’on pouvait me tirer de ce monde où j’avais pris la fuite. J’étais comme à mille lieues de cette salle de bain où mon corps baignait, apathique entre les mains de… mon colocataire.

Mon âme était comme libre au-dessus de ma tête, j’étais conscient, mais mort à l’intérieur. Pourtant un fil me reliait à cette enveloppe charnelle et mon esprit refusait de le briser, par crainte d’achever la besogne, de fermer les yeux à jamais et de disparaître. Et puis, si tout cela était bien réel, n’avais-je pas déjà ce risque de périr spirituellement par l’escamotage de mon âme face à l’autre ?Non, je ne voulais pas mourir. Et cela m’effrayait. J’avais comme accepter la réalité, tout en la refusant de tout mon être, la peur m’envahissait.

A quoi bon…

Le sujet de l’expérience, ce n’était pas moi. Si l’autre prenait ma place, ça arrangerait tout le monde et ce ne serait peut-être pas douloureux, je pourrais partir en paix et mon corps pourrait refaire sa vie sans moi, à sa guise. D’ailleurs, c’était comme s’il agissait de lui-même, fermant les yeux quand on le lui demandait, comme une poupée qui fermait les yeux quand on l’allongeait.

Je fermais les yeux et ressentais la chaleur, une douceur que je n’avais jamais ressentie, et une foule de sentiments s’insinua en moi, me faisant redescendre sur terre, mon âme regagna son réceptacle lentement, et je repris le souffle. J’entendais de nouveau, je ressentais de nouveau les sensations contre ma peau comme une première fois, le poids du coeur endolori dans ma poitrine, la brûlure de l’air chaud et de la vapeur dans mes poumons, mes doigts de pieds engourdis dans l’eau. Je me sentais vivre, mais c’était douloureux et une larme descendit doucement, réanimant mon regard tout en gaspillant le travail qu’il avait exercé pour me nettoyer.

Ecoutant ses mots, je n’avais plus de réaction vis-à-vis de ça, une grimace douloureuse simplement, des nouveaux doutes, l’absence de choix me mettait mal. Sa révélation avait perturbé tous mes sens et je balançais dans un sens puis dans l’autre, ne sachant qu’en penser. Croire et l’accepter ou bien tout refuter en masse en espérant qu’il s’agissait d’une bonne blague, une caméra cachée, ou simplement le délire d’une secte même ? Mais il y avait trop d’éléments qui me faisait croire en la réalité. Il ne mentait pas. J’étais l’objet d’une expérience bien trop réelles, mais je ne pouvais rien y faire, personne ne me croirait ou me prendrait pour un fou. D’ailleurs, c’était pour cette raison que je ne lui avais pas parlé de cette voix.

Cette fois, c’était ma voix rauque qui prit le pas, n’ayant pas parler depuis un moment, sous le coup de l’émotion, elle était plus qu’incertaine, fantomatique :

« … Que… va t’il advenir de… mon âme ? »


Voulais-je simplement le savoir ? De sa réponse dépendrait sans doute ma décision. Car… “ A quoi bon ? ” Il n’y avait plus d’espoir. Il devait le savoir, n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi tenter l’expérience sur un être vivant au risque de perdre une vie ? C’était… interdit par la loi, surtout que je n’étais pas particulièrement consentant, à moins que ma mère n’ait signé une décharge à ma place, comme un don d’organes ? Je ne savais pas si cela était possible, déjà que l’euthanasie était un sujet tabou dans certaines contrées. A moins que pour certaines… personnes il existe… comme une rédemption, une manière de recommencer sa vie de zéro après… certains évènements. Que s’était-il passé avant ? Pourquoi avais-je perdu la mémoire et si son diagnostic était vrai, pourquoi est-ce que je faisais un blocus ?

Qui suis-je ?

Mon regard se tourna de nouveau vers le plafond blanc, aveuglé par la suspension lumineuse qui brûlait ma rétine sans que je ne le détourne. Je voulais m’aveugler. Ne plus voir ce monde qui me faisait souffrir. Et ma voix s’éleva de nouveau :

« Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Pourquoi ? »


Bien sûr qu’il y avait plein de questions qui me tourmentaient maintenant. Et puis j’avais peur, peur que ce “double” prenne ma place, que je perde le contrôle. D’une fois, il avait abusé de mon corps avec la boisson, me faisait passer pour un pervers en traînant dans ce club en bas de chez nous, je ne pouvais pas avoir confiance en “ça”. Et si tout ceci n’était qu’une invention de mon esprit ? Et si on m’avait hypnotisé pour que j’imagine ces voix ? Mon regard se tourna vers Takehiro, bouleversé :

« Qui suis-je ? »


J’avais besoin de le savoir, ça devenait primordial, j’en devenais fou. J’avais besoin d’avoir des certitudes pour me raccrocher quelque part, pour ne pas chuter.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyDim 6 Avr 2014 - 14:34




Futures

feat. Ludwig Frey Eberhart



C'était bizarre n'est-ce pas. Et aussi un peu surréaliste comme scène, je le réalise. Pourtant dans ma culture, c'est une tradition de laver le dos de ses invités. C'est une vieille tradition, tombée en désuétude depuis un moment mais parfois encore pratiquée. Ce que je n'avais pas prévu, en revanche, c'est que ma culpabilité me ferait jouer les aides soignants. Il était là, baignant dans l'eau chaude, apathique, absent, sans bouger, sans parler, respirant  à peine, comme une poupée sans vie, une carcasse oubliée. Il aurait pu se laisser tomber dans l'eau et se laisser mourir, c'est un des sentiments qui semblait se dégager de lui. Il était perdu, abattu. Et il y avait quelque chose d'autre que je n'arrivais pas à déterminer., probablement parce que chaque jour, je perdais un peu de cette extra-lucidité.

Je ne pouvais pas l'abandonner comme ça, livré à lui même. Rien de bon n'en sortirait. En ce moment il était incapable de prendre soin de lui-même, donc, j'endossais ce rôle. C'était ma faute, ma responsabilité. Je l'ai à peine touché, vraiment prudemment pour ne pas lui faire mal, pour ne pas le brûler. J'ai lavé sa peau de porcelaine avec respect et délicatesse, une peau blanche et fragile mais qui ressemblait davantage à une toile vide qu'à un chef- d'oeuvre. Je passais le peigne dans ses cheveux gris argent encore plein de shampooing quand soudainement sa voix se fit entendre.

Une voix rauque et fatiguée, une voix abîmée par l'acidité de ses reflux gastrique. Une voix un peu étranglée aussi. Mais au moins, il parlait. Il exprimait. Je n'aimais pas la façon dont il intériorisait tout. Non seulement cela se mettait dans le chemin de mon travail mais en plus...contrairement à moi, il n'avait pas les épaules pour garder ce genre de choses pour lui et rester mentalement sain.  Je continuais ma tâche, réfléchissant un peu avant de lui répondre d'un ton neutre mais plus doux que d'habitude, presque comme un murmure rassurant.



« Rien. Votre âme reste ancrée dans votre corps, il ne lui arrivera rien.  »


Que croyait-il au juste ? Qu'il allait disparaître au profit de son cohabitant ? Etait-ce qui l'effrayait à ce point ? Ce n'était pas forcément facile de capter ce qui se passait sous son crâne quand ses lèvres restaient scellées et que son regard vide m'évitait.  Je poursuivais d'un ton plus professionnel.

« Vous n'êtes pas le seul dans ce cas, vous savez. Les autres vivent parfaitement normalement.  »


Effectivement nous avions d'autres sujets qui devaient supporter la cohabitation divine. Et que je sache aucun de ces sujets n'avait perdu sa vraie personnalité. Ils n'avaient pas disparu.De plus Freyr semblait apprécier Ludwig. Je doutais qu'il veuille s'emparer de son existence pour la vivre égoïstement. Vu comment il le défendait...Et puis les seules "conquêtes" de la divinité étaient loin d'être belliqueuses si vous voyez ce que je veux dire.

Mais cela ne suffisait pas à apaiser son angoisse, ni à mettre fin à sa curiosité. Il leva la tête, demanda au ciel ce qu'il avait fait pour mériter ça. J'aurai pu lui répondre, mais cela allait contre les directives qu'on m'avait donné. Donc je gardais le silence. De toute évidence il allait commencer à s'apitoyer sur lui-même,  à pleurnicher. Une réaction humaine sans aucun doute, mais un réaction stupide. Son destin, il ne l'avait peut-être pas choisi. Mais c'était ça ou la prison donc ...N'empêche, en y repensant ...quelle ironie qu'un défenseur de la nature soit transformé en expérience scientifique.

Mais ensuite, ses iris désespéré se plantèrent sur moi, demandant une fois de plus, la réponse à laquelle je ne pouvais pas répondre.  Je soupirais et je baissais les yeux. je rinçais mes mains pleine de shampooing dans l'eau du bain qui commençait déjà à tiédir, mais la mousse restait accrochée à mes doigts. Je m'emparais du pommeau et je commençais à faire couler de l'eau, vérifiant la température.


« Qui vous êtes ... ?  »
répétais-je.

« Je ne sais pas. Mais vous n'êtes pas votre passé. Et c'est la seule chose que vous avez perdue...Vous pensez que ça vous définit à ce point ? Regardez plutôt en avant.  A toutes les possibilités que vous avez devant vous. »


Parfois...je devrais m'écouter plus attentivement.  Je n'y connaissais rien en psychologie et dans tous ces trucs là mais...J'avais l'impression que plus il cherchait désespérément à s'accrocher à son obsession, à son passé, plus il s'enfuyait. Mais que ferais-je si j'étais à sa place ? J'aimerai bien me débarrasser de mon passé. Comme des millions de gens. Devenir une toile blanche, pouvoir être moi-même, sans influence, sans rien.

« Qui sait ? Peut-être que si vous arrêtiez de vous rendre malade à cause de ça, peut-être que si vous preniez plus le temps de construire votre futur...peut-être que ça reviendra naturellement.  Penchez la tête en arrière, s'il vous plaît.  »



Son regard me mettait un peu mal à l'aise, comme si j'avais été pris en flagrant délit, comme s'il voulait m'enfermer dans un coin, comme s'il comptait sur ma culpabilité pour que je lui avoue ce qu'il voulait. Sauf que cela ne fonctionnait pas comme ça.  Je rinçais ses cheveux, en faisant attention à ce que l'eau ne coule pas sur son visage.  Une fois ses cheveux propres et rincés, je me levais.

« Bon je vais vous chercher des vêtements.  »



Evidemment, dans tout ça, il n'avait pas pris le temps d'emporter des vêtements de rechange.

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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyDim 6 Avr 2014 - 16:14

A path...

feat. Takehiro Hamada


Il était si sûr de lui lorsqu’il me révéla que mon âme restera là, que cela eut l’effet de me rassurer. Cette expérience n’aurait donc aucune répercussion sur mon âme ? Mais c’était tout de même étrange de se sentir absent pour l’espace d’une soirée, d’une demi-journée, et peut-être plus même ? Et si cela durait des années, n’y avait-il aucune chance pour que je disparaisse avec le temps ? Comme mon passé avait disparu de ma mémoire, c’était comme si je n’avais pas exister en cette terre jusqu’à mon premier souvenir, aussi, si mon âme venait à s’absenter temporairement, ne serait-ce pas comme si je n’avais plus existé pendant ce laps de temps ?

Que de questions existentielles qui tournaient autour de ma tête, me faisaient fermer lentement les yeux pour éviter de nouvelles douleurs crâniennes. Je ne devrais peut-être pas me poser ce genre de questions, mais un nouvel objectif me fit ouvrir de nouveau les yeux, l’existence d’autres cas comme moi… Mon regard fatigué se tourna vers lui avec une lueur d’espoir, qui pouvait s’éteindre à tout instant, mais la question ne franchit pas mes lèvres. Je possédais déjà la réponse, c’était bien sûr “non” au fait de peut-être pouvoir les rencontrer. Discuter avec eux de leur expérience, pouvoir appréhender et peut-être… entrer en communication avec cette entité ?

C’est vrai que je refutais son existence, mais si elle ne pouvait me faire aucun mal, pourquoi… ne pas ouvrir la communication entre nous, si cela était possible ? Mais peut-être simplement que je me berce d’illusions. Ca me fait penser aux schyzophrènes, j’aurais l’air con si je commençais à me parler à voix haute à moi-même, enfin… pas con, mais, schyzophrène, quoi.

Mais restait toujours mon angoisse, oui, je suis un homme angoissé par ses craintes intérieures, cette question qui me définit, le pourquoi j’en suis arrivé là. A cela, je n’obtenais jamais de réponse, ou alors, on me disait de regarder au fond de moi, de chercher. C’est bien ma veine, car ça ne m’aide pas. En deux mois, je n’avais pas évolué.

Je ne savais comment interpréter sa réponse, c’est vrai que j’étais le seul à pouvoir répondre, que je ne pouvais pas avoir de certitudes servies dans un plat d’argent qui me tomberaient miraculeusement entre les mains. Et puis après tout, qu’est ce qui nous définissait ? Il avait raison. Je ne suis pas mon passé. Jusqu’à maintenant, je me suis construit par rapport à mon quotidien avec lui, en recherchant mon passé, mais était-ce vraiment bénéfique ? D’un autre côté, j’avais peur du regard des gens, de ceux qui me connaissaient. Et si j’avais été totalement l’inverse de ce que j’étais aujourd’hui, leurs regards seraient mon jugement, sans que je ne comprenne. N’est-ce pas angoissant ?

Baissant le regard, je n’avais rien à rétorquer, mais une chose me venait à l’esprit. Tous ces questionnaires que nous avions fait depuis deux mois… Quelle était leur finalité ? C’était comme s’il contredisait tout ce que nous avions soi-disant fait jusqu’à maintenant, et les yeux étonnés, je me posais la question :

« Alors… Les tests que vous m’avez fait passer jusqu’à maintenant… Ca n’avait aucun rapport… Vous… m’avez menti… »


Devais-je lui en vouloir ? Je n’en avais pas la force. Je poussais un profond soupir de désarroi, avant de m’affaler de nouveau dans la baignoire, une fois qu’il m’avait rincé, tandis qu’il allait cherché des vêtements. Je n’étais pas énervé, mais ma réaction avait prouvé qu’il avait peut-être eu raison de mentir tout le long. Ou alors de me le dire tout de suite, plutôt que de monter cette mascarade.

Par contre, maintenant que je me sentais un peu mieux, après le contrecoup, le bain revigorant et le soulagement d’obtenir quelques réponses rassurantes, je revenais un peu plus sur terre, dans le sens où je sentais l’eau tiédir, l’air froid par rapport au liquide qui me donnait la chair de poule et… la mousse qui commençait à disparaître. Ma peau avait commencé à prendre des rides, et ça me dérangeait, il était temps en effet de sortir de là, mais… J’écoutais ce que Takehiro faisait pour être sûr qu’il ne débarque pas dans la salle de bain au moment opportun, et je sortis de la baignoire, les membres branlants, puisque je m’appuyais avec les bras sur le rebord pour lever ma carcasse, manquant de glisser dans l’eau que j’avais faite s’évaporer par le conduit d’évacuation. De là, j’attrapais ma serviette et m’enveloppa dedans, l’attachant autour de ma taille pour masquer au moins mes parties génitales. Un autre linge sera utilisé pour essuyer le haut de mon corps et mes cheveux, parce que je grelottais, de sentir les gouttes sécher naturellement sur le grain de ma peau.

Mais déjà épuisé par l’effort, je fis trois pas pour m’asseoir sur la cuvette, où j’étais installé un peu avant et soupira de nouveau en me frottant le visage. Je me sentais un peu mieux, bien que j’étais mentalement et physiquement au bout du rouleau. Néanmoins, j’aurais moins de mal à trouver le sommeil maintenant que mon corps au moins était détendu et mon esprit un peu rasséréné.

Lorsqu’il revint, je le regardais faire les moindres gestes de mon oeil endormi, sans expression et une question traversa mes lèvres:

« Et vous… ? Qui êtes-vous ? »



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MessageSujet: Re: [Achevé] Wake up - Get up - Move on [Achevé] Wake up - Get up - Move on EmptyDim 6 Avr 2014 - 18:56




Getting blind

feat. Ludwig Frey Eberhart



Au moins il commençait à parler. C'était son silence qui m'effrayait le plus, son absence. Quand il ne parle pas , il meurt à l'intérieur. Dieu sait ce qu'il pense, et s'il pense correctement. Et je doute qu'il réfléchisse logiquement. Quand il se taisait, il devenait imprévisible et honnêtement je n'aimais pas ça. Moi, j'aime ce qui se calcule, ce qui s'étudie, ce qui se vérifie. Je n'aime pas ce qui peut fluctuer à cause d' ' éléments qui échappent à ma compréhension ou dont je n'ai pas connaissance. Ce n'est pas juste.

Mais je ne lui mentais pas en ce qui concernait les âmes. Les âmes ne meurent pas, elles ne disparaissent pas. Non seulement nous avons pu l'observer chez d'autres sujets mais c'est quelque chose que je sais avec certitude. Les âmes, l'énergie, c'est ce qui fait vivre ce monde. Certaines s'envolent vers des cieux plus propices, chercher leur paix. Et d'autres demeurent sur terre, accrochées à certaines choses, à certains individus. Parfois même les deux. Et puis quand le temps est venu, elle se transforme, elle rejoint le grand cycle de la vie pour être réincarnée. Faire battre le coeur d'un enfant, ou bien celui d'une plante ou de la terre. Rien ne se perd, rien ne se crée. Le monde n'est qu'un éternel renouvellement.

Cependant, Ludwig ne le sait pas. Moi je l'ai vu avec mes propres yeux, je l'ai senti avec mes sens. Les énergies qui gouvernent ce monde. Je sais combien de personne se cachent dans mon ombre, je sais qui me protège. Je sais comment me débarrasser de l'influence néfaste de ces énergies désincarnées. Je sais comment les disperser, vers l'ouest, là où le soleil se couche. Je ne peux pas tout expliquer logiquement mais je le sais. Je connais les mantras, je connais les procédures, mais le ressenti...ça ne s'apprend pas.

Seulement, chaque jour un peu plus, j'ai peur de le perdre. Je me sens comme un homme qui devient progressivement aveugle et sourd : insensible et  isolé. Il m'est de plus en plus difficile d'atteindre un stade d'ouverture via la méditation. Est-ce que je vais perdre ce don ? Est-ce que je dois le rendre ? Je n'en suis probablement plus digne désormais... j'ai défié la nature en implantant des dieux dans des humains. Il s'agissait sûrement d'une sorte de justice cosmique qui décidait de me punir, me privant de mon don.

Que se passera-t- il quand je ne pourrai plus rien faire ? Quand je ne parviendrai plus à distinguer Freyr de Ludwig ?

Je préférais ne pas y penser. Mais cette inquiétude revenait me hanter sans cesse.

D'une certaine façon, mon colocataire me parut plus calme mais plus éveillé. Apparemment ma tentative de le rassurer et ma nouvelle perspective semblait lui parler. Tant mieux. Au lieu de bloquer toujours sur la même chose, autant emprunter un autre chemin, n'est-ce pas ? L'intellect de Ludwig se réveilla, puisqu'il me lança un regard étonné en me posant des questions su les tests. Vraiment ? Avais-je menti ? C'était possible, sans doute pour l'obliger à passer ces tests. Oui sans aucun doute. J'esquissais un faible sourire, je n'avais pas l'intention de demander pardon pour ça.



« Les tests ont été créés pour repérer les éventuels changements, altérations, ou évolutions  dû à cette ... cohabitation inhabituelle»


Je songeais aux contraintes auxquelles il allait devoir se soumettre et je poussais un léger soupir.


« Mais maintenant on va devoir tout recommencer...à partir de la semaine prochaine. »


Enfin, ça c'était s'il se sentait mieux. Sinon on devrait encore postposer. Je me levais et je quittais la pièce. J'étais assez content que Ludwig soit revenu parmi nous et qu'il se décide enfin à parler. Il allait un peu mieux, je l'entendais dans le ton de sa voix - à moins que je ne fasses des idées, trop désireux qu'il se rétablisse vite. Mais au moins il ne restait pas dans sa baignoire sans bouger, sans rien dire,  à fixer un point imaginaire dans son esprit.

Je quittais la pièce sans plus de cérémonie pour me rendre dans sa chambre. J'ouvrais sa garde-robe, choisissant quelques vêtements au hasard : Un t-shirt, un pantalon qui ressemblait à un de ces pantalons de pyjama ( de toute façon il était hors de question qu'il sorte, autant qu'il se mette à l'aise ) et il me fallut quelques minutes pour trouver ou le galopin cachait ses sous-vêtements.  Je retournais aussi tôt dans la salle de bain et je retrouvais mon précieux colocataire, constatant qu'il était déjà sorti de la baignoire. J'interprétais cela comme un résultat encourageant, même si la chair de poule qui couvrait son corps n'avait rien de rassurant. Je lui tendais sobrement les vêtement que j'avais choisi et je tournais les talons, pour le laisser s'habiller seul. Toutefois, ses mots me retenaient.

Qui je suis ?


« Depuis quand ça vous intéresse ? »



Pris au dépourvu par cette question, j'avais réussi à garder une expression neutre voire même détachée en lui répondant par une autre question : habitude défensive. Il connaissait  mon nom, mon travail, mon âge et d'où je venais. C'était tout ce qu'il m'avait demandé en deux mois, et tout ce qu'il avait besoin de savoir. Alors qu'est ce qui le rendait curieux aujourd'hui ? Je chassais sa curiosité d'un coup.


«De toute façon, ça n'a pas d'importance. Je vais descendre faire du pudding. Ca serait bien si vous pouviez manger quelque chose...vous n'avez rien avalé depuis hier midi. »


Je fermais doucement la porte derrière moi et je descendais les escaliers pour rejoindre la cuisine.


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