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[ACHEVE] Aftermath ㄨ

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MessageSujet: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 2:34


Aftermath

C'est marrant.


Après des années et des années de routine et de monotonie, on pense que tout ira bien. Que plus rien ne pourrait vous surprendre. Et puis, d'un seul coup, un grain de sable vient s'immiscer dans ces rouages bien huilés. Et tout fout le camp. Toute cette routine, cette sécurité qui vous entoure disparaît et vous laisse hébété, incapable de faire le moindre geste pour réparer. Car la réparation, le retour à la normalité n'est plus possible.


J'étais sur le point de l'apprendre. Et ce petit grain de sable qui menaçait mon équilibre venait de Kalel.


Sharmal Dan Derlion avait tenté de tuer mon frère la nuit dernière. La nuit que j'avais passé à le chercher dans les ruelles sales et froides de la basse-ville. Je n'y avais pas appris grand-chose, à part que je ne connaissais rien de mon frère, et qu'il était désormais bien loin du petit garçon que j'avais connu. Cette nuit-là, l'équilibre avait basculé dans le chaos. La suite des événements ne consistait qu'en une conséquence, une suite logique, une machine infernale que je ne pouvais plus arrêter.


J'étais toujours à l'hôpital, je me remettais à peine de ma rencontre étrange avec la chasseuse de vampire quand mon téléphone vibra dans ma poche. Un rappel à l'ordre de mon frère. Evidemment il devait avoir deviné que je m'étais rendu au travail, bravant ainsi son interdit et reniant l'ordre impérieux qu'il m'avait donné. Il allait probablement me réprimander, même si je venais avec les vivres promises. Mais qu'est ce qu'il voulait que je fasse ?


Las, je passais une main sur mon visage qui se glissa dans mes mèches sombres.


Qu'est ce qui voulait de moi ? Que je reste assis bien sagement, pendant qu'il met sa vie en danger ? J'avais rencontré cette personne, je l'avais regardé dans les yeux. Oui, étrangement j'avais osé affronter son regard. Tout ça parce que j'avais douté de lui. Mais s'il ne me cachait pas tant de choses, peut-être aurais-je suivi son conseil. Peut-être l'aurais-je cru sur parole, sans remettre en cause son innocence présumée. Mais au final, aucun des deux ne m'avaient fourni de réponses. Je pouvais avoir devant moi deux victimes comme deux coupables.  


Mes yeux brûlaient, tout comme l'avant de mon crâne. La fatigue ne m'aidait pas à clarifier les choses. Je sentais son poids dans chacun de mes gestes, un frisson glacé dans ma nuque. Serait-il possible que j'ai pris un coup de froid hier ? Ce n'était pas à exclure... Mon service terminé, j'allais me changer avant de reprendre la voiture.


Mais je n'étais pas soulagé. Mon corps souffrait et j'avais le coeur lourd. Qu'est ce qui m'attendrait à la maison ? Et surtout comment allait-il prendre le message de Dan Derlion ? Devrais-je lui donner son avertissement ? J'hésitais. Idiot et plein d'orgueil comme il était, il risquait de prendre ses mots pour de la provocation et aller...aller quoi ? Mettre les points sur les "i" ? Lui régler son compte ? La descendre ? Je ne pouvais pas prévoir ses réactions...Hier soir, il était effrayé mais aujourd'hui ? Si jamais il avait des envies de revanche...


Je tournais et retournais la situation sous tous les angles, cherchant la bonne réponse, celle qui ne causerait du tort à personne vu le doute que j'entretenais. Le regard vide et absent, j'observais les paquets de chips et les boîtes de thon défiler sur le tapis roulant du supermarché jusqu'à ce que la voix de la caissière me rappelle à l'ordre :


«Ca fera douze runes, s'il vous plaît.»    

***

L'anxiété me remontait dans l'estomac plus j'approchais de chez moi et atteint son paroxysme au moment où j'ouvrais la porte.

«Salut.»grommelais-je vaguement dans mon écharpe, que j'enlevais après avoir laissé mollement tomber le sac de courses.

J'évitais soigneusement son regard pour éviter d'y lire la désapprobation et bien d'autres choses. J'étais certain qu'il aurait ce regard mauvais et amer et qu'il me fixerait longtemps.  Je rangeais mon manteau avec lenteur et je déposais le sac de course sur le comptoir de la cuisine, entreprenant de vider méticuleusement son contenu.
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 13:32




Angoisses diurnes
Les battements de cœur, la sueur me coulant du front, des hallucinations qui s'insinuaient sous mes paupières closes, j'étais plus vulnérable, et après avoir bu son sang, je ressentais davantage ses coups de cœur, et là, je savais pertinemment que ça ne venait pas de moi. Je me réveillais en sursaut avec ce besoin pressant de m'assurer qu'il était là, qu'il m'avait obéi, sans plus de convictions que cela, mais au moins apprendre qu'il n'y était pas allé, qu'il ne s'était pas jeté dans la gueule du loup malgré toutes mes recommandations. Je déboulais brusquement dans sa chambre, faisant sursauter le chat qui dormait profondément sur son lit trop bien fait. Sa chambre était nickel, absence de bordel, l'antonyme de la mienne, mais absence de sa présence aussi, ce qui me contraria, me faisant foutre un coup de poing dans le mur, faisant un trou dedans, c'est fou ce qu'on pouvait compter sur la solidité des constructions aujourd'hui...

Toute la matinée journée, j'avais angoissé, tournant en rond dans ce loft où je me sentais à l'étroit, ne sachant que faire de mes mains, prenant mon portable pour tenter de l'appeler, mais ce serait synonyme d'inquiétude et je ne voulais pas le laisser douter sur ce genre de sentiments. Je le reposais, me dirigeais dans sa chambre, pour retourner dans le salon, m'asseoir un instant pour me relever presque aussitôt en le maudissant intérieurement. Un volcan bouillonnait en moi, et je devais le refouler pour ne pas tout foutre en l'air dans cet appartement.

Les heures passaient et la tension descendait tout de même, me laissant convaincre par les miaulements de la boule de poils qu'il avait ramené, qui réclamait je-ne-sais-quoi, avec sa queue levée en train de me tourner dans les jambes, comme s'il voulait me faire tomber. J'avais râlé dessus à plusieurs reprises, mais il revenait à chaque fois à la charge pour m'amadouer. Las, je me laissais tomber dans le fauteuil et il me sauta sur les genoux en ronronnant et me regardant avec ses yeux globuleux. Nonchalamment, ma main se posa sur sa tête sans que je ne lui accorde un regard et l'animal se frotta tout contre avec plaisir. Mon dieu ce que ça pouvait être con un chat... Mais je me laissais attendrir par cette chose poilue qui m'offrait un instant de répit.

Me sentant plus apaisé, je me relevais, laissant Socrate vaquer à sa toilette ailleurs que sur moi, pour finalement me lancer et envoyer un message à cet idiot de frère qui était le premier à râler sur ma santé mais qui ne prenait pas soin de lui, alors qu'il était plus fragile. Quel inconscient. J'étais prêt à aller le chercher par la peau des c... mais la raison l'emportait, je n'étais pas encore prêt à me présenter face à mon ennemie, je devais préparer un plan pour l'acculer, sans qu'elle ne me menace avec sa foutue arme qui dormait dans son corps. L'avantage c'est que j'en savais davantage sur elle qu'elle n'en savait sur moi. Mais est-ce que je pouvais avoir confiance en Bertram pour garder le silence ? Je pense que oui, je ne connaissais personne d'autre en qui on pouvait avoir plus confiance, et puis je l'avais travaillé au corps, mon frère, il savait que s'il me trahissait, il le regretterait, amèrement. De toute évidence, sur ce plan, il serait sans doute dans la même mouise que moi après toute ces années de complicité dans un tabou humain.

Cependant, l'anxiété avait pris place de la colère, et je n'avais pas de nouvelles, pas de sentiments négatifs qui fourmillait dans mon ventre. Que se passait-il, il était en retard, non ? 5 minutes de retard... non plus, un quart d'heure, peut-être. C'étaient quoi ses horaires ? Je regardais les secondes s'écouler lentement. Et puis finalement je me bougeais, je devais m'occuper l'esprit pour ne pas me laisser avoir par ces émotions. Je me mis à ranger ma chambre. Surtout que Socrate avait eu la mauvaise idée de s'y fourrer pour chasser les indésirables, les parasites qui grignotaient les miettes qui trainaient. Et puis d'avoir vu l'autre chambre si propre... Raaah, ça m'énervait, il voulait peut-être se croire supérieur à moi ! Bref, ma petite pièce personnelle se retrouva comme neuve en prenant tout le temps qu'il me fallait pour la rendre... vivable et accessible, aérée, et changeant complètement de l'ambiance glauque qui s'y était installé. J'avais même retrouvé quelques slips que je croyais disparu...

M'essuyant le front après tant d'efforts, échevelé, j'entendis les rumeurs de ses pas dans le couloir, le déclic de la porte qui s'ouvrait lentement et ce petit « salut » tout penaud tandis qu'il déposait le sac de courses dans l'entrée. La colère remonta dans mon cerveau et je me plantais dans le salon en train de l'observer rentrer tranquillement comme si de rien n'était. Cependant, je ne pouvais laisser passer la trahison qu'il venait d'essuyer. De mon regard inquisiteur, je vins vers lui pour le prendre par le col et l'observer sans rien dire, essayant de lire sur son visage ce qu'il s'était passé. Je pouvais voir qu'il était étrangement pâle et fatigué, inhabituel figure qu'il me présentait malgré le fait que je m'étais ressourcé la veille, il aurait dû s'en remettre mieux que cela. Mes questions ne se firent pas attendre et mon ton froid signalait que j'essayais de conserver mon self-control, empêchant ce volcan de déborder :

« T'étais où ?! Tu l'as rencontré, n'est-ce pas ?! Pourquoi tu ne m'as pas obéi ?! Tu t'es regardé ?! »


Mon poing se serrait sur le tissus, rendant les phalanges plus blanches que son visage, un nerf battant contre ma tempe. J'avais une sainte envie de le foutre à terre, mais ça aurait été cruel, enfin... plus que je ne l'étais en temps normal. Lui n'était pas en état, et j'avais assez fait de dégâts, en sachant que j'étais déjà responsable de son état actuel. Je le secouais un peu et haussa le ton :

« Réponds ! »

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 14:47


Please don't hit me



Pendant un bref instant, il n'y avait que le froissement du sachet en plastique et le bruit mat des boîtes de thon que je déposais doucement sur le comptoir. C'était juste qu'à ce qu'il déboule dans la pièce. Je ne le regardais pas, je fixais avec un intérêt soudain les boîtes de thon et les paquets de chips que je déballais, car quelque chose dans la rapidité de ses pas ne présageait rien de bon.


Mais le pire, c'était l'attente.


Heureusement je n'ai pas dû attendre longtemps. Ses doigts épais s'emparèrent du col de mon pull pour me retenir, comme on tient un chat par la peau du cou. J'accusais le coup, fermant les paupières, laissant tomber un paquet de chips qui émit un bruit de froissement en tombant sur le sol. La brutalité de sa poigne m'avait secoué, produisant une douleur dans la raideur de ma nuque. Et c'est alors qu'il commença à vociférer, le ton glacial de ses paroles ne masquant en rien la menace qui pesait sur moi. Je n'essayais même pas d'empêcher ses mains de serrer le tissu de mon pull, c'était inutile, je ne pouvais qu'endurer et espérer que ça viendrait vite s'il devait me frapper.  


Evidemment, ça allait être ma fête...


Pendant un instant je songeais à protester, à lui demander d'arrêter, mais c'était inutile. Le ton de sa voix ne laissait pas de place à l'insubordination et je n'avais pas suffisamment d'énergie pour lui résister. Il me secoua à nouveau et je serrais les dents à cause de la douleur dans ma tête et dans ma nuque. Choisissant maladroitement mes mots pour ne pas le faire attendre et risquer de le mettre davantage en colère je commençais à lui répondre :


« J-J'étais à l'hôpital...»


Je me sentais pas très bien. J'avais mal partout et mes yeux me brûlaient, tout comme mon crâne d'ailleurs. En temps normal, j'aurai peut-être été capable de désamorcer la situation, mais dans cet état, rien ne me venait à l'esprit.


« ...et oui je l'ai rencontrée.»

Je déglutissais difficilement.

« Mais elle ignore qui tu es. »

L'adrénaline montait rapidement en moi. Je savais que mon frère était sérieusement en colère et j'ignorais jusqu'où il pouvait aller. Je l'avais rarement vu dans cet état. Mais moi, je n'avais pas d'énergie à dépenser, j'avais froid et j'avais chaud et j'étais exténué. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi, prendre un bain et aller me coucher. Mais là, j'étais terrifié.


[ACHEVE] Aftermath ㄨ 21563146« S'il te plait, ne me frappe pas » soupirais-je, incapable de poursuivre avec cette peur qui me paralysait.




Dernière édition par Bertram L. Blackwood le Dim 16 Fév 2014 - 16:43, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 16:21

Dors, je te frapperai après
Bien sûr que j'étais en colère, il m'avait désobéi délibérément et était même allé à sa rencontre ! Il avait discuté avec elle ! Je le secouais un peu plus pour vociférer, approchant mon visage du sien pour être sûr qu'il m'entende :

« Bien sûr qu'elle ne me connait pas ! Comme si j'allais balancer mon nom à n'importe qui ! »


Il n'avait pas confiance en moi, c'était pour ça qu'il était allé discuter avec elle, il voulait sans doute savoir si je lui mentais ou non. Ne connaissant pas le fin mot de l'histoire, et découvrant une petite blondinette en plus mauvais état que moi, il avait dû se demander qui avait attaqué le premier... Du coup, j'étais trop énervé pour lui accorder d'autres explications, de douter ainsi de moi, ça me mettait dans une rage folle que je maintenais tant bien que mal.

Mais sa voix, son état ne me permettait pas de me laisser exploser à ma rage, j'étais cruel avec lui, mais là, je n'avais pas le « coeur » pour le frapper, surtout lorsqu'il me supplia de ne pas le frapper. Je voyais ses cernes, ses pupilles humides de fatigue, ou de fièvre (?), et je me tus, ravalant le flot de reproches qui voulait continuer à se reverser sur lui. Je l'observais, l'air sévère et sans prévenir, je le tirais, toujours en le tenant par le col, pour le faire traverser le loft jusqu'à sa chambre où je le balançais sans manière sur son lit en lui lançant :

« T'as pas de justifications ! T'es consigné dans ton lit jusqu'à nouvel ordre. N'essaie même pas de t'esquiver ! »


J'ignorais le trou dans le mur que je n'avais pas touché depuis mon réveil, mais celui traversait bien le mur de la chambre de Bertram, insistant sur la menace qui pesait sur lui s'il essayait encore de me désobéir.

Sans attendre de réponse, je lui laissais la porte ouverte, pour garder un œil sur lui pendant que j'allais me calmer dans la cuisine, pour je ne sais pas trop quoi faire. En fait, je regardais un peu ce qu'il y avait dans le frigo, après avoir ramassé le paquet de chips tombé au sol. Parce que ce soir, il était hors de question que je le laisse cuisiner ou faire quoi que ce soit d'autre, je n'allais pas le laisser crever à la tâche, je n'étais pas si ingrat, même si je ne montrais pas l'inquiétude profonde qui me nouait l'estomac. Je serrais le poing et ferma la porte du frigidaire pour revenir me poster dans l'encadrement de sa porte, d'un air nerveux, et lui demander brusquement :

« Tu comptais préparer quoi pour manger ce soir ? »


En parlant de nourriture Socrate vint se frotter contre mes jambes avant de rejoindre son maître, sans que je ne dise mot. Quoi, lui aussi, il a la dalle ?! C'est pas le restaurant ici ! Je veux bien accorder un peu d'attention à mon frère... Oh et puis merde...
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 18:19



Unwanted

Il criait, rapprochant son visage du mien pour que je comprenne la menace qui pesait sur moi. Sa main retenait mon col et m'empêchait de reculer. Je détestais quand il faisait ça. Il était en colère, j'avais désobéi et par conséquent il affirmait sa domination sur moi de cette façon. Il était furieux, et j'aurai mieux fait de m'abstenir. Seulement après ce que j'avais appris la nuit dernière je ne pouvais pas faire l'impasse, je ne pouvais pas ignorer le doute qui m'habitait. Hélas, ma quête avait été vaine et je n'avais pas obtenu de réponse claire.

Mais c'était de sa faute. Il m'avait caché trop de choses....Il avait mis stupidement sa vie en danger...

Etais-je censé le croire sur parole, lui qui était devenu un inconnu pour moi ? Evidemment, et on ne désobéit pas à sa majesté, à moins d'être prêt à en payer le prix.

Le supplier de ne pas me frapper, c'était un peu comme  un pari risqué. Soit il m'écouterait et aurait pitié de moi, soit au contraire, le simple fait que j'ai osé le supplier suffirait à le mettre suffisamment en colère pour le faire passer à l'acte. Je retenais ma respiration et je fermais les paupières, attendant peut-être le choc, la douleur. Il me tira par le pull, m'étranglant un bref instant par surpris et me traînant à travers la cuisine, comme un chien. Arrivé devant la porte de ma chambre il me jeta à l'intérieur. J'entendis la fibre craquer et j'atterrissais lourdement sur mon lit, la nuque toujours douloureuse par ses acrobaties.

Il m'ordonna de ne pas quitter ma chambre. Pris d'un vertige je restais allongé, la tête lourde, sans répliquer. Je n'aimais pas quand il agissait de cette façon. Je n'étais pas un gamin, et il n'était pas mon père. Et pourtant, il me donnait des ordres et je devais courber la nuque docilement pendant que lui bravait les interdits comme cela lui plaisait, au point de nous mettre tous les deux en danger. Non ce n'était pas juste. Mais c'est la vie, Bertram.

J'étais humilié, effrayé et blessé. Poussant un gémissement je me recroquevillais sur mon lit, tournant le dos à la porte grand ouverte. Je n'avais pas l'énergie de me lever pour aller la fermer. Enfonçant la tête dans mon oreiller, je laissais couler quelques larmes silencieuses pendant que la douleur et ce qui semblait être un début de fièvre me tourmentait. Avec peine, j'enlevais mes chaussures, et je retombais sur le lit, les paupières closes je cherchais le repos sans le trouver.

Ma tête brûlait mais mon corps était froid. Je posais mes doigts glacés pour caresser le col de mon pull désormais trop élargi pour être porté décemment et je m'enfouissais sous les couettes.

Je déteste...quand il me traite comme ça....Je me sens si...

Je poussais un soupir qui ressemblait davantage à un gémissement.

Et encore, je ne lui ai pas tout dit...

C'était sa voix qui me tirait de ma torpeur et me ramenait à la réalité. Tiens, le repas. Je n'y avais pas pensé. Quoi, il avait faim ? Je lui avais ramené des chips pourtant....Il n'allait quand même pas cuisiner, lui, il ne savait pas cuire un oeuf. Je réfléchissais un instant,  frottant mes paupières avec mes doigts glacés.


« Juste....commande quelque chose, ce que tu veux.»  soufflais-je faiblement. « Les publicités sont dans le tiroir du meuble du téléphone. »

On en recevait toujours des tonnes dans la boîte aux lettres. Pizzas, chinois, mexicains...Je les rangeais dans une poche en plastique que je rangeais dans le tiroir prévu. Parce qu'on ne sait jamais. J'entendais ses pas s'éloigner et je me  retournais, cherchant une position confortable, sans succès. J'entrouvrais mes paupières lourdes et j'apercevais un trou dans le mur de ma chambre.

Hein....?

Dans cet état mon cerveau était incapable de donner du sens à cette information. En revanche, il réagit davantage à la paire de moustache rousse qui se pointa joyeusement dans ma chambre.

Socrate !

L'animal m'arracha un demi-sourire. Au moins Chris ne l'avait pas foutu dehors. Il restait sagement assis au pied de mon lit attendant patiemment que je me lève.

Hummm.... je parie que Chris t'as oublié et qu'il ne t'as pas filé à manger ? Evidemment, il ne pense qu'à lui.

Je me redressais et j'ôtais les couvertures qui pesaient des tonnes. De toute façon je n'arriverai pas à dormir. Pas maintenant, avec cette sensation d'oppression dans la poitrine, avec ce vertige brûlant qui tourmentait mon crâne et ma nuque. Et en plus...

Lentement et avec précaution, je me relevais. Ma tête pesait une tonne et j'avais des frissons.  J'esquissais quelques pas et je m'arrêtais sur le seuil de la porte, me retenant au chambranle.

«Chris...»  appelais-je mollement avant de relever les yeux. « Je dois pisser. Et prendre une aspirine, je peux sortir ?»    

Je passais une main dans mes cheveux puis sur mon front. J'arrive pas à croire que je doive lui demander la permission....

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyDim 16 Fév 2014 - 20:33

Dé-tendu
La faim était une notion bien dérisoire pour un vampire, mais peut-être était-ce inconscient, une habitude gravée dans mon cerveau, mais pour ne pas me déstabiliser, je devais conserver ce rituel que nous avions de manger ensemble, pour ne pas perdre pied. Car sachant mon frère affaibli à ce point, je ne me sentais plus moi-même. Grognant en guise de réponse, je me dirigeais vers le téléphone pour découvrir les prospectus aux mille couleurs, complètement décontenancé devant la multitude de choix qui s'offraient à moi. Et je ne savais pas quoi choisir, parce que... Je n'étais pas difficile, tout avait un goût plutôt fade à mes papilles. Tant pis, je devais prendre sur moi, et j'embarquais les publicités pour les présenter à Bertram en lui demandant, toujours avec ce ton autoritaire :

« Choisis ce que tu veux. Il y a trop de choix pour moi. »


Ce n'était pas par flemme, mais plutôt par souci de ses goûts, à lui, parce que je ne voulais pas faire l'erreur de tomber sur quelque chose qui ne lui plaise pas. Non pas que j'étais sensible à son bien-être... mais si ! Vexé par mon propre relâchement, j'attendais avec impatience, montrant ma nervosité avec des tics tel que mon doigt tapotant nerveusement mon bras, et une fois que son choix fut fait (parce que je te laisse pas le choix), je pris les papiers pour les remettre à leur place, gardant sa sélection sous les yeux pour téléphoner au candidat. Je m'éloignais dans la cuisine pour passer commande discrètement, de crainte qu'il ne m'entende parler d'un ton mesuré. Une bonne chose de faite, il fallait attendre une demi-heure pour aller chercher la pitance, j'aurais peut-être le temps de régler mes comptes avec lui.

En effet, je n'étais pas encore prêt à lui pardonner qu'il se mette dans cet état pour son boulot. Voilà, pour avoir refuser de prendre un jour de repos, il aurait droit à un arrêt maladie de quelques jours, ce qui était pire finalement, que ce soit pour lui ou pour l'hôpital, c'était inconsidéré. Nerveusement, j'ouvrais un paquet de chips pour piocher dedans et en manger une ou deux, sentant la craquelure sous la dent, apaisant ce besoin de destruction. Je m'appuyais contre le comptoir et observais les boîtes de thon, qu'il avait tout de même acheté. Je ressentais comme un pincement au cœur, qu'il réalise tout ce que je lui demande, ou presque parce que là... il avait carrément désobéi à mes recommandations, nous mettant tous deux en dangers. Ouais, pas un pour rattraper l'autre en fait. Voulait-il se faire pardonner de cette manière ? Non j'aurais préféré qu'il n'y aille pas... A moins qu'il n'y soit simplement allé pour me fuir, car je sais que ma présence ne l'enchante pas, il va travailler pour fuir l'ambiance que je crée ici, en plus, comme je n'y vais pas souvent... C'est un échappatoire... Et pourtant, ici, il était en sécurité, non ? Peut-être pas... Il se sentait sans doute mieux ailleurs qu'en ma joyeuse compagnie.

Mon regard se tourna vers la gamelle vide de Socrate. Je pensais que je ne m'en occuperais jamais, mais s'il était alité et y restait comme je le lui avais gentiment ordonné, il ne pourrait pas s'en occuper, ça allait de soi. Aussi, si je voulais aller dans mon sens, je n'avais pas le choix. J'avais cette partie féline en moi, et dans cette forme, le poisson était instinctivement une friandise que j'affectionnais, aussi je savais parfaitement qu'il apprécierait. Le boîte d'aluminium émit un petit son métallique lors de l'ouverture et le parfum de la mer vint encombrer mes narines et je me sentais frétiller de l'intérieur, prenant une fourchette que je mis en bouche, juste pour goûter un peu... Le reste fut reverser dans la gamelle du matou roux et déposer à porter de gueule, sans qu'il n'ait besoin de grimper sur les meubles pour y foutre ses poils.

Je fus surpris dans mon geste par la voix faible de Bertram que je soupçonnais qu'il s'était levé. Je fis dépasser ma tête pour l'observer et soupira en haussant les épaules pour lui répondre :

« Bah, va pisser, écoute... »


Mais hors de question de le laisser entrer dans la cuisine ! Non, non, non, il n'avait pas le droit. Il allait se fatiguer pour rien. Je fouillais dans les placards pour essayer de trouver où étaient rangés les médicaments, choses à laquelle je ne touchais jamais, puisque... Eh bien, j'étais un vampire et les médicaments humains n'avaient pas d'effets sur nous. Pour se soigner, en général, nous préparions nous-mêmes nos décoctions, introuvables en magasin, puisque notre existence était reniée, et il en fallait des plus puissantes et spécifiques à nos maux. Trouvant enfin dans le dernier tiroir, normal, l'objet de mes recherches, je fis sortir une des gélules, la posa sur un plateau avec un verre d'eau pour aller le poser sur le chevet de mon frère.

Ma tension était descendu, j'étais plus calme, plus apte à communiquer sans doute, et je voulais savoir surtout. Peut-être était-il temps que nous ayons une discussion entre frères, ce genre de discussion de l'on redoute de crainte de découvrir des vérités difficiles à entendre. Mais ce devait être nécessaire avant... avant que l'on se perde. Il y avait ce fossé que j'avais créé... Depuis ce jour... Ma main se portait sur le bandeau qui masquait cet œil handicapé, et je m'assis sur le lit, en attendant qu'il revienne, réfléchissant à tout. Je voulais savoir ce qu'il avait dit à cette femme. Je ne pouvais le laisser dormir et oublier ce qu'il s'était passé, ce serait stupide, il en allait peut-être de notre survie.
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyLun 17 Fév 2014 - 1:59


He always picks the queen

Derrière le rideaux de mes paupières se développait un kaléidoscope fantasmagorique, ma nuque me faisait mal, mes yeux me brûlaient mais le reste de mon corps restait frigorifié. Bien sûr, m'enfouir sous les couette avait quelque chose de rassurant et de reposant, mais comment aurais-je pu trouver le sommeil  après ça ? Après qu'il m'ait brutalement rejeté et alors que je me torture encore.

Devrais-je lui dire ? Je n'arrive pas à réfléchir clairement....

Et puis, j'étais plus bouleversé par sa réaction que je voulais l'admettre. Au fond de moi, il y a toujours un enfant qui pleure. C'est fatiguant. Il me brise, il me casse en mille morceaux et il me laisse tout seul le temps que je les ramasse et que je recompose ma confiance, mon coeur de verre.  

Je suis vraiment désespéré

Mais qu'est ce que je peux faire contre ça ? Rien. Je n'étais même pas capable d'en vouloir à ceux qui m'avaient abandonné  en premier lieu. Mais c'était de leur faute, et de leur faute uniquement si je vivais dans ce monde où  j'étais le  seul coupable de cet abandon,  un monde où je n'aurai jamais la réponse au pourquoi ? qui me dévorait de l'intérieur.

Alors, à chaque fois que Chris se comportait de cette façon avec moi, j'avais peur. J'avais peur qu'il m'abandonne à son tour, lui, la seule personne qui n'ait jamais voulu de moi dans sa vie. Et je sais que parfois je le déteste, qu'il n'est pas difficile de lui trouver une tonne de défaut mais... C'est la seule personne qui n'ait jamais voulu de moi. Mon sauveur, ma rédemption. Alors quand il me jetait à travers la pièce, oui ça piquait un peu. Et ma tête d'orphelin se remplissait de ces idées noires qui pesaient sur ma poitrine, les démons de mon enfance se réveillaient et posaient leurs griffes glaciales sur moi.

Et pourtant....

Ses pas le menèrent jusque dans ma chambre, un lieu qui lui était normalement interdit. Mais dans mon état et étant donné les circonstances, je n'avais pas l'impertinence de m'en plaindre, surtout qu'il brandissait un éventail de menus colorés, m'ordonnant d'en choisir. Je le regardais avec mes yeux las.

Tu ne peux vraiment pas en choisir un toi-même ? C'est au dessus de tes forces ?

Honnêtement, là tout de suite, je n'en avais rien à carrer de ce que j'allais manger. Je n'avais même pas faim, en fait. Cependant il fallait faire un choix alors je sortais mollement un bras des couette pour choisir le menu rouge foncé, celui que je connaissais bien puisqu'il nous arrivait de commander quelque fois là-bas. De pizzas. Il prendrait sûrement la reine comme toujours, et moi  celle à l'aubergine.

Il choisit toujours la reine songeais-je fiévreusement, cette pensée soudainement teintée par une ironie qui m'échappait mais que j'approchais, dans mon état second.

Je m'étais levé et je demandais la permission à sa majesté. Il valait mieux être prudent, traverser le loft sans sa permission pouvait être dangereux, surtout que je ne survivrai pas s'il me lançait de nouveau à l'autre bout de la pièce. Et pourtant je fus surpris par sa réaction. Moi qui m'attendait à ce qu'il monte de nouveau sur ces grands chevaux, il paraissait indifférent. Après la violence de la scène qu'il venait de me faire, c'était suspicieux.  Je soupirais et je trottinais en chaussette jusqu'à la salle de bain. C'est moi où il faisait super froid ? Je cachais mes mains dans les manches de mon  pull désormais trop échancré, serrant les dents pour ne pas les claquer.

Une fois mes besoins physiologiques assouvis, je me lavais rapidement les mains à l'eau brûlante.  En sortant de la salle de bain je regardais autour de moi. Pas de trace de Socrate. Pourtant il devais mourir de faim.... Je passais devant la cuisine, remarquant l'absence de mon frère et également celle du chat, qui se nourrissait avidement d'une boîte de thon préparée pour lui.

Hein ?

Chris l'aurait nourri ? Chris ?! Le mien ?  Suis-je tombé dans la quatrième dimension ? Je ne me posais pas davantage de question et je trottinais docilement jusqu'à ma chambre - ou ma prison, puisque mon frère en avait décidé ainsi. Cependant je m'arrêtais au niveau du seuil. Mon frère m'attendait, assis sur mon lit. Un verre d'eau et des gélules étaient déposés sur ma table de chevet - par lui j'imagine, pas par le chat.  C'était bizarre. Je le fixais, interdit. Je lui avais déjà accordé le privilège de traverser mon territoire mais le voir assis sur mon lit, s'établir au milieu de mon sanctuaire.... C'était bizarre et déplaisant. Mais j'avais foiré et de toute évidence, Chris avait décidé de m'ôter le privilège de l'espace privé.

Ce fut avec un pincement au coeur que je fus forcé de faire le tour de mon lit  et d'enfouir rapidement mon corps sous les couettes avant que les frissons ne se transforment en tremblements incontrôlables. J'avalais rapidement les médicaments et je m'allongeais pour reposer ma nuque douloureuse.




«Merci...pour les médocs. Et pour avoir nourri Socrate aussi. »   murmurais-je en levant les yeux vers lui.


Il était rare que Chris lève le petit doigt pour quoi que ce soit mais alors pour les autres, ça relevait du miracle et je ne savais pas trop quoi en penser.  Je gardais les lèvres closes, dans le silence qui nous enveloppait. J'avais du mal à garder les yeux ouverts, mais je ne pouvais pas les fermer, surtout ne pas baisser ma garde avec lui dans la pièce. Quelque chose allait se produire, sinon il ne m'aurait pas attendu. Il ne resterait pas là... Mais quoi ?

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyLun 17 Fév 2014 - 18:30

No comment
Du coin de l'oeil, je le regardais faire le tour du lit, lui lançant un regard que j'espérais le dissuader de dire quoi que ce soit sur la situation actuelle, mon acte de mansuétude, ma présence dans sa chambre, l'attente. C'était suffisamment inhabituel de ma part pour que ça en devienne gênant. Il passa dans mon dos pour se faufiler sur la partie du lit où je n'étais pas, sous la couette, pour se mettre au chaud. J'avais donc visé juste, il nous couvait quelque chose, car il ne se faisait pas prier. Je lui en voulais d'être allé au boulot dans cet état qui, du coup, ne s'était pas arrangé par les efforts et le stress engendré par ma propre situation.

Il me remercia, alors que je le sentais trembler. Trembler de froid, j'imagine. Que devais-je faire ? Le laisser se reposer ? Sans doute que je l'aurais laissé tranquille si ça n'avait pas été aussi grave, et je m'inquiétais pour lui, pour nous. Ce que j'avais fait la nuit passée... N'était pas dû à ma volonté, mais je sentais que cela avait déclenché quelque chose qui nous changeait lentement, inéluctablement. Comment aborder le sujet ? Baissant le regard, soudainement intéressé par la danse qu'exerçaient mes doigts entre eux comme des automates, je murmurais, incertain :

« J'ai besoin de savoir... »


Je repensais aux éventuelles raisons qui l'avait poussé à aller la voir, à discuter avec elle, et à aborder le sujet. Tout ceci n'était pas normal. A moins qu'elle ne soit vraiment blonde, et je ne remettais pas en question sa couleur de cheveux si naturelle, elle n'aurait tout de même pas balancé une histoire à coucher dehors au premier infirmier qui lui appliquait les soins, à moins de se faire passer pour folle ?! Où était la part de vérité ? Pouvais-je vraiment faire confiance à Bertram, mon frère ? Qu'est ce qu'il lui avait dit ? Et si... s'il essayait de se débarrasser de moi en payant un professionnel ? Non, je n'osais imaginer cette dernière supposition, tant elle était excentrique. Pas lui, pas mon Bertram...

Le doute m'envahit, me meurtrissant le cœur, tandis que je serrais les dents pour ne pas me laisser submerger par ce flot incontrôlable d'émotions indésirables. Mes poings se serrèrent sur mes genoux, alors que j'imaginais ces mille scénarios, en essayant de trouver les mots pour entamer la discussion, sans paraître violent, ou faire passer mes sentiments. Je respirais profondément, silencieusement. Je n'étais pas médecin, mais je savais que s'il devait se remettre rapidement, il avait besoin de calme, et ce serait totalement con de ma part de ne pas adhérer à son prompt rétablissement. Toujours le dos tourné, je me lançais alors, d'une voix nerveuse :

« Raconte-moi tout. En détail. Tes raisons, ta rencontre avec elle, je veux tout savoir. »


Je tenais un ton neutre, pas froid, pour une fois, juste neutre. Mais j'avais autre chose derrière la tête, un sentiment de culpabilité, comme si... l'absence de davantage d'explications sur mes blessures de la veille l'avait poussé à en savoir plus. Que voulait-il en réalité ? Je trouverais le fin mot de l'histoire. Mon frère, depuis combien de temps n'avions-nous plus parler ? Depuis quand m'étais-je refermé ainsi ? Ne comprends-tu pas que j'essaie de te protéger de moi-même ? Mais je vois tes tentatives désespérées à essayer d'en savoir plus sur moi... Mais que veux-tu savoir ? Tu serais plus déçu.... Je déglutis, je crois que je n'avais pas le choix, alors dans un souffle...

« En échange... Je... t'expliquerais ce qu'il s'est passé, comme tu sembles douter de moi... »


Vous ne pouvez pas imaginer deux secondes les efforts que je fais pour prendre sur moi... Mais c'est mon frère, et je ne peux pas permettre de le perdre.

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyLun 17 Fév 2014 - 19:56


The tale of the bloody princess




J'appréhendais ce qu'il allait me demander. Il était déjà rare de l'avoir vu furieux et violent comme tout à l'heure mais ce dont j'étais témoin était particulièrement inédit. Sa colère s'était refroidie plutôt qu'apaisée et maintenant je le retrouvais sur mon lit pour violer notre convention mutuelle d'espace personnelle, une expression  la fois sérieuse et énigmatique sur le visage. Au fond de moi j'appréhendais. Je sentais venir la discussion qui changerait tout. Peut-être qu'il allait m'avouer qu'il comptait se débarrasser de moi ? Peut-être même qu'il allait faire en sorte que je sois renié. Sous mes draps, je tremblais un peu, à cause des frissons et de la nervosité.

Quand il se mit à parler, c'était d'une voix grave et profonde. Il me demandait de tout lui raconter sur ma rencontre avec Dan Derlion et en échange...il m'expliquerait ce qui c'était passé. S'agissait-il d'une hallucination causé par la fièvre ? Chris ne négociait que lorsqu'il y était forcé et encore. La plupart du temps, il ordonnait ou cédait de sa propre volonté, à l'image d'une divinité toute-puissante. Mais pas cette fois, il me proposait un échange, un marché. Mais ce n'était pas ce qui me surprenait le plus. Il avait remarqué mes doutes, ma soif de connaissance à son sujet. Pourtant...il n'est pas du genre à remarquer ce genre de détails, ni même à écouter mes états d'âmes...

Aurais-je eu tort ... à propos de lui ? Peut-être est-il plus sensible qu'il ne veuille le montrer.

Je fermais les yeux et je me frottais nerveusement le front. Il n'avais pas à faire ce marché, je lui aurai tout raconté - parce qu'il me l'aurait demandé et pas parce qu'il m'aurait proposé un stupide marché. Je rassemblais me souvenirs et je commençais, ouvrant lentement les paupières, mais évitant soigneusement de le regarder :



«Et  bien.... pour commencer... Elle a été admise la nuit dernière,  et elle était plutôt en sale état.»


Je revoyais la scène, ma présence dans la chambre de cette jeune femme, sa chevelure blonde étalée sur l'oreiller alors qu'elle dormait paisiblement. Et le sang séché, foncé, collé à sa peau pâle. A ce moment-là, elle ressemblait davantage à une princesse d'un conte sanglant et dramatique qu'une meurtrière en série. Et c'était ça, qui m'avait fait douter.

« Elle disait... qu'elle avait été attaquée par un chat sauvage à Kalel.  J'ai nettoyé ses plaies...»    

Je me retournais et mon regard glissa vers mon frère.

« Il y avait un peu de ton sang dessus. »    

Je soupirais et je fermais les yeux. Mon front brûlait encore. Il fallait encore un peu de temps avant que les médicaments ne fassent effet. En attendant tout se mélangeait dans ma tête.

«Elle... m'a demandé si un homme borgne avait été admis,  je ne lui ai rien dit, mais elle m'a donné un message à transmettre. Quelque chose comme " j'ai l'argent, il sait où me trouver." Je ne rappelle plus ce qui s'est passé après, mais elle a été plutôt claire... elle s'est vendue... à moitié. Et elle m'a donné un autre message. " Son baiser d'argent l'attend." »    

Je redoutais sa réaction. S'il le prenait mal et décidait de faire quelque chose de stupide et n'irresponsable ? Alors je l'attrapais par le poignet, ajoutant rapidement pour exprimer mon inquiétude :

« Mais ne réponds pas à ses provocations. Reste-loin de cette femme....s'il te plaît. »    

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyLun 17 Fév 2014 - 21:07

This isn't what i want
Je l'écoutais, comme m'enfonçant lentement dans la pénombre, imaginant la scène qui s'était déroulé, les paroles de la femme, le silence dubitatif de mon frère face à ses propos. Un fin sourire vint illuminer mon visage à l'entente de la menace, me rassurant sur le fait qu'elle n'ait pas oublié et que ce « baiser » risquait de la hanter suffisamment longtemps pour que je m'apaise et que ma plaie cicatrise. Ca, c'était pour le fait de ne pas m'avoir laissé d'alternative dans son sauvetage. Finalement, cette gamine risquait de m'amuser un peu plus que ce que je pensais... Du moment qu'elle n'avait pas ses cabots à ses pieds, foutus chasseurs qui me feraient la peau s'ils apprenaient quel sang me coulait dans les veines.

Cependant, je sortis de mes pensées lorsqu'il m'attrapa le poignet d'un air désespéré, me suppliant de ne pas répondre aux provocations, comme s'il avait deviné mes intentions. Merde, il me connait mieux que ce que je pensais, mais sur ce point, j'avais fait une promesse, et aussi mauvais que je pouvais être, je tenais toujours à les tenir, quoiqu'il arrive. Et puis, d'une certaine façon, ce n'était pas elle qui me provoquait, mais plutôt l'inverse, elle ne faisait que répondre à la mienne. Je lui ôtais la main de mon bras, et un sourire étrange barra mon visage, le regard au loin, le rassurant :

« J'ai passé l'âge de répondre à ces conneries. »


Ca restait sincère de ce point de vue, en tout cas. Je ne lui promettais pas de ne pas m'en approcher, ce serait rompre un autre engagement. Cependant, quelque chose me déplaisait et c'était comme si on s'amusait à tourner autour du pot, en évitant soigneusement les sujets fâcheux, et cela, du côté de Bertie, ça ne me plaisait pas. Je fronçais donc les sourcils et reposais ma question, un peu plus sévèrement que la fois précédente, pour être sûr qu'il ne s'esquive pas cette fois :

« Pourquoi tu ne m'as pas écouté ? Pourquoi tu es allé la voir alors que je t'avais recommandé de ne pas y aller ? Tu n'avais donc pas confiance en moi ? »


Il me semblait que j'avais besoin de sa réponse pour avancer, pour passer à la suite, pour être soulagé ou à l'inverse pour plonger. Contrairement à ce que je montrais, j'étais tourmenté parfois par ce qu'il pouvait penser de moi. Le fait que je perde sa confiance, alors que nous possédions un lien étroit était inenvisageable. Ne devrions-nous pas être complémentaires ? Je ne sais plus...

Depuis ce jour, je redoutais de lui parler plus franchement, plus chaleureusement, mettant en place ce rempart froid entre nous, nous éloignant l'un de l'autre, craignant de le blesser, de perdre le contrôle de nouveau, car cette pulsion bestiale qui avait pris possession de mon corps cette nuit-là, pouvait ressurgir à n'importe quel moment, et je ne voulais pas qu'il en pâtisse de nouveau.

Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres. C'était peut-être à moi de briser cette glace que j'avais forgé avec le temps. Passant une main dans mes cheveux, je ne savais pas par quoi commencer, me sentant acculé par tout ceci. Peut-être que le fait de retirer mon bandeau retirerait ce masque qui m'aidait à paraître fort et cruel envers le regard du monde, comme une carapace qui permettait d'enfermer la bête en cage. Le fil se dénoua et tomba lentement sur mes genoux, mon œil se tournant vers lui d'un air triste, coupable. Mes épaules s'affaissaient, mais mon ton restait clair, plus sincère que jamais :

« Bert'... Je... Cette femme... Je ne l'ai pas blessé. C'est un DeadLine qui nous a attaqué. En réalité, c'était une lamentable méprise. Je me suis retrouvé sur la scène d'un crime de cette chose, et les chasseurs m'ont pris pour cible. J'ai réussi à leur échapper, sauf à elle. Mais elle s'est fait attaquer par le DeadLine et … j'ai été embarqué dans cette histoire... contre mon gré... »


J'étais nerveux d'avouer ce genre de choses. Je ne sais pas pourquoi cela me foutait mal à l'aise de dévoiler ce genre de choses. Peut-être était-ce parce que je dévoilais aussi une partie de ma personnalité d'une certaine manière. Je me sentais comme dans une confession, et je n'aimais pas parler de moi, c'était tout. J'espèrais qu'il serait indulgent et qu'il ne ferait aucune remarque désobligeante, qu'il ne me jugerait pas. Mais c'était Bert', la seule personne qui ne m'avait jamais rejeté pour ce que j'étais, malgré tout ce que j'avais pu lui faire subir.
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMar 18 Fév 2014 - 14:53


It was written in his smile



C'est vrai.

J'avais peur. Et surtout je ne parvenais pas à le croire quand il me souriait en m'affirmant qu'il ne répondrait pas à sa provocation. Je le connaissais. Il ne pourrait pas rester à la maison à ne rien faire alors qu'on avait porté atteinte à sa vie et à son orgueil. Je le connais. Il va y avoir des répercussions. Et ca va faire mal.

Mais à part le supplier comme je le faisais, je n'avais aucune arme en ma possession. Je ne pouvais pas l'empêcher de sortir, et je n'avais pas l'autorité pour lui ordonner de rester. Je ne pouvais que supplier, les yeux brillants et espérer. Espérer quoi ? Comme dans ces pièces dramatiques, je savais déjà qu'il braverait l'interdit. Je le savais et je ne pouvais pas l'en empêcher.

Je pouvais lire tout ça dans son sourire. Mais je ne pouvais encore deviner que les conséquences seraient si désastreuses

Et après un léger silence il me posa sa question.

« Pourquoi tu ne m'as pas écouté ? Pourquoi tu es allé la voir alors que je t'avais recommandé de ne pas y aller ? Tu n'avais donc pas confiance en moi ? »


J'ai enfoncé ma tête dans l'oreiller en soupirant. Par où devais-je commencer ? Est-ce qu'il m'écoutait des fois ? Est-ce qu'il prêtait attention à moi. Apparemment pas, sinon il aurait déjà la réponse à sa question. Ce qui était inédit en revanche, c'est qu'il exprime qu'il en ait quelque chose à faire. Je tournais la tête sur le côté.


«Tu ne " recommandes" pas, Chris. Tu ordonnes. »    


Je poussais un long soupir. Essayait-il vraiment de me mettre dans cette position, dans celle du gamin stupide qui aurait dû obéir sagement et écouter son grand-frère. Ca je le fais tout le temps. Mais pas cette fois.


«Et puis, c'est mon job, tu sais. Je n'y suis pour rien si elle a atterri dans mon service, je n'allais pas refuser de la soigner ! »    


Non, je n'avais pas traversé tout l'hôpital pour la trouver. Elle m'avait trouvée toute seule. Ou plutôt le destin nous avait réuni. Cependant je ne pouvais pas me mentir à moi-même. Quand j'ai pris la voiture pour me rendre au travail ce matin, deux sentiments étaient présents. J'avais peur de la rencontrer et pourtant...j'étais curieux.


C'est vrai. Je n'avais pas confiance en lui. Mais comment aurais-je pu alors que j'avais devant moi un étranger ? Je déglutissais difficilement, j'avais une boule dans la gorge.

«Et comment pourrais-je te faire confiance alors que j'en sais aussi peu sur toi ? J'ai découvert des choses par moi même hier... J'ai découvert que je ne te connaissais pas. Depuis que tu es parti de la maison....Je ne sais plus qui tu es.»    

Je sais que c'était sans doute blessant. Mais c'est ce que j'éprouvais au plus profond de moi. Bien sûr, on essayait de passer au dessus de ça; on agissait comme les gamins que nous étions...Mais ce n'était pas suffisant. Le lien était corrompu. Et la symbiose que nous nous efforcions de reconstruire était aussi factice qu'un palais en carton.  Je fermais les yeux et je m'exprimais davantage sur ce que j'avais ressenti cette nuit-là. Oui, mon frère était devenu un étranger, mais je ne voulais pas l'aliéner. Il était toujours mon frère et je m'inquiétais pour lui, plus que pour n'importe qui.

« C'est effrayant....sentir le danger et ne pas savoir où tu es. Se demander....Imaginer le pire...»    


Mon frère, je l'ai bien connu.  Evidemment, pendant les premières années de sa vie, j'avais été son confident, son compagnon de jeu. J'avais observé ses réactions avec moi et avec les autres. Et auparavant je n'avais aucun doute. Je le connaissais par coeur, je savais que même s'il était dur, voire même cruel avec moi, c'était "pour jouer". Mais depuis le jour où il m'a mordu, tout a changé. Il ne me regardait pas, il ne me parlait pas. Il était absent. Et donc il est devenu quelqu'un d'autre...Quelqu'un que je ne connais pas.

Ces endroits où il va...ce qu'il fait... Ca me choque peut-être un peu mais je m'en fiche. Ce n'est pas le principe. Qu'est ce qu'il me cache, qu'est ce qu'il ne dit pas ? J'ai peur....de ce qu'il cache.

Et c'est cet accident, son oeil invalide qui l'avait ramené à moi.  Je devrais être reconnaissant n'est-ce pas ? Et pourtant je ne pouvais pas. Quand je voyais la cornée opaque qu'il découvrait, tout ce que je pouvais ressentir c'était de la culpabilité. D'une certaine façon j'aurai dû le ramener à la raison bien plus tôt. J'aurai dû l'empêcher de partir. J'aurai dû être capable de mieux le soigner....

Et ensuite, comme promis, il me raconta toute l'histoire. D'une certaine façon, j'étais soulagé. Il n'avait donc pas agressé cette femme. Je ne doutais pas de la véracité de ses propos : il n'aurait rien à gagner à me mentir maintenant. Cependant quelque chose me chiffonnait, quelque chose qu'il ne disait pas.

« Et... qu'est-il arrivé au Deadline ?»    

Si j'en avais eu un dans l'hôpital je l'aurai su. Les deadline sont connus pour foutre le bordel.


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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMar 18 Fév 2014 - 20:46

I love you as much as I hate you
Bon, ok, ma recommandation sur le coup était plutôt un ordre, mais c'était bien caché en fait ! De toute façon quelle autorité avais-je vraiment sur lui, puisqu'il n'écoutait même pas mes ordres, alors pour le coup, la différence était infime. Mais qu'il le fasse remarquer de cette manière me fit l'effet d'un couteau planté dans le dos, la douleur de la culpabilité me transperçant le corps sans prévenir. Oui, je donnais des ordres et alors ? Il ne comprenait pas que c'était dans le souci de le protéger ? Quand je lui avais « ordonné » de prendre un congé, c'était plus pour qu'il se repose, plutôt que... D'accord, ça me donnait l'occasion de faire d'une pierre deux coups, en prenant ce congé, je l'aurais éloigné de cette femme, en faisant en sorte qu'il garde la santé. Mais qu'est ce qu'il avait dans le crâne pour ne pas deviner ça ?

Mais je le connaissais, mon frère, même si j'avais espéré qu'il outrepasserait ses principes pour m'écouter et penser à sa santé avant de faire preuve d'empathie envers les autres. Sa place au sein de l'hôpital était plus indispensable que la mienne, tout du moins en matière de présence. J'aurais pu être une personne seulement morale, cela n'aurait rien changé, du moment l'hôpital tournait, une personne physique à sa tête était utile que pour mettre la pression sur les employés, surtout chez les Blackwood. J'avouerais que cette place me convenait parfaitement, et je n'enviais pas celle de mon frère, mais je souhaiterais qu'il prenne un peu plus soin de lui, qu'il met de côté au détriment des autres. Et le destin en avait décidé ainsi, je poussais un profond, comme s'il avait fait passer ma question pour stupide, alors qu'il savait très bien où je voulais en venir.

Et le passé revint à la charge. Il disait qu'il ne connaissait pas alors qu'il utilisait les mots les plus blessants pour me toucher ? Quel outrage ! Je me retenais de l'envoyer balader en prenant sur moi, les poings se serrant sur mes genoux pour conserver ce semblant de calme, alors qu'il me balançait ce genre de choses. Profitait-il de sa faiblesse passagère en sachant que je ne lèverais pas la main sur lui pour me dire mes quatre vérités ? Je ne disais rien, je le laissais continuer. Quitte à tout prendre dans la figure, je préférais prendre toute la vague en une fois, ce serait plus gérable, même si pour cela je devais faire des efforts inimaginables pour ne pas exploser de fureur. Mais au moins, je savais ce qu'il pensait. Et j'eus la surprise d'entendre son inquiétude, savoir ce qu'il ressentait. Un effort récompensé... ? Je fermais les yeux. Il y avait des choses que je ne pouvais pas dire sur moi, des choses qu'il ne devrait jamais savoir, mais je n'avais jamais imaginé qu'il pouvait s'inquiéter de la sorte, pensant que la barrière que j'avais fondé avait créé plutôt une haine ou une méprise de sa part... C'était complètement raté, et j'en prenais un coup. Et du coup... je me sentais désormais obligé de lui raconter l'histoire. Peut-être qu'il se calmerait ? C'était étrange, nous étions diamétralement opposés, et pourtant nous avions des points communs tels que l'obstination ou ce que nous ressentions l'un envers l'autre peut-être, et que nous ignorions.

Le silence se fit, entre nos révélations, les vérités avaient été posées, bien que pas encore éclaircies complètement, et les questions devaient fuser dans les deux camps, bien que nous n'osions pas forcément les partager. Et c'est lui qui ouvra le débat avec ce genre d'interrogations qui m'énervaient tant, comme s'il savait, comme s'il me soupçonnait. Que pouvais-je bien répondre à cela ? Oui, je l'avais liquidé froidement, d'un coup de main traversant son corps, ce qui expliquait amplement le sang rouge sur mon bras, et alors ? C'était deux vies contre une, un cas de légitime défense. Mais sans doute imaginerait-il que j'étais en réalité un meurtrier qui aimait tuer pour la plaisir. Vu ce qu'il ignorait de moi, ce qu'il me reprochait de lui cacher, il n'était pas difficile de s'imaginer le pire sur mon compte. Alors... Eluder la question ou répondre sincèrement ? L'un ou l'autre, de toute façon...

« Il est mort. »


C'était tombé comme une pierre dans l'eau. Il s'attendait à quoi ? Que je lui dise que je l'avais achevé d'un coup ? Peut-être que ça aurait été mieux, je n'en sais rien. Je me levais et remettais sans rien dire mon bandeau sur mon œil, après avoir consulté l'heure sur le réveil de mon frère, le signalant qu'il était temps d'aller chercher la pizza. Je poussais un profond soupir et avant de franchir le pas de la porte de sa chambre, je lui indiquais d'un air las :

« Oui, je l'ai tué. De sang froid. »


Je franchis la limite pour sortir, le laissant imaginer les pires choses sur mon compte. Mais Bert' n'était pas si stupide, puisqu'il me connaissait tout en ignorant tout de moi. Se douterait-il que je ne l'ai pas tué pour le plaisir ? De toute façon, la discussion reprendra une fois que je serais allé chercher sa pizza. S'il ne s'enfuyait pas de la maison entre deux. Mis par précaution, je fermais la porte à clé.

Il faisait nuit, le vent soufflait ses flocons de neige contre mon visage, plongé à demi dans mon col, tandis que je resserrais ma veste sombre autour de mon corps pour me protéger du mordant du froid. De la fumée sortait de ma bouche, marquant les différences de température. Mais je marchais, d'un pas déterminé vers ma destination, pour payer la commande et repartir plus rapidement pour rentrer, à la chaleur du foyer. J'espérais juste que je n'avais pas fait l'aller-retour pour rien. Essuyant mes pieds sur le tapis, faisant tomber la neige sur le sol, j'ôtais mes vêtements d'extérieur, pour me mettre à l'aise et frapper lentement à la porte de la chambre de mon colocataire pour lui présenter sa pizza. Est-ce qu'il dormait ? Je passais mon œil valide à travers l'entrebaillement et murmurais :

« Bert...ie ? »


Depuis combien de temps ne l'avais-je plus appelé ainsi ?
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMer 19 Fév 2014 - 2:37


How many ghosts haunt your shadow?


Il a dit qu'il me dirait tout, mais en réalité il gardait quelques aspects soigneusement cachés. Non, je ne connaissais pas toute l'histoire, et si mon frère n'était pas responsable, alors pourquoi est-ce que la chasseuse aurait proféré des menaces à son égard ? Elle devait connaître la vérité, non ? Mais surtout, qu'était devenu le deadline ?

Il m'avoua qu'il était mort, comme ça de but en blanc. Après réflexion ce n'était pas étonnant s'il avait été pris par des chasseurs... Mais la voix neutre de mon frère confirma les suspicions  silencieuses qui demeuraient en moi. Je...Je ne m'attendais pas à ça. Mes yeux s'écarquillèrent sous le choc, un choc qui me fit l'effet d'un coup de poing qui m'ôta le souffle.


«...»    

Mes lèvres ont essayé de bouger mais aucun son n'en est sorti. J'avais envie de lui demander : c'est une blague Chris, tu plaisantes n'est-ce pas ?  C'est encore une de tes blagues pas drôles ?

Mais dans le ton de sa voix j'avais décelé qu'il disait la vérité.  Je l'ai regardé avec gravité, sans comprendre. Je l'ai vu se lever et sortir de la pièce, sans être capable de produire un son ou même de respirer.

Ce n'est pas possible...ça ne peut pas...

Les lèvres pincées, j'ai entendu la porte claquer. C'est à ce moment-là que le temps, qui m'avait parut extrêmement long et lent sur ces quelques secondes de choc , reprit son cours. Ma respiration s'accéléra, chaotique, alors que je plaquais ma main sur ma bouche pour ne pas crier, ne pas hoqueter.

J'avais réalisé, qu'il disait la vérité. Ce n'était pas un cauchemar, c'était la vérité, tout concordait, le sang...tout ça...Et alors tout le reste s'enchaîna et la machine infernale reprenait de plus belle. Mon frère est un meurtrier. Sans se justifier. Il dira sûrement que c'était de la légitime défense mais était-ce bien le cas ? Un deadline, un vampire, une chasseuse.... Comment n'avaient-ils pas été simplement capable de..l'arrêter...je ne sais pas. Le meurtre, la "légitime défense"...c'est un autre terme pour la solution de facilité.

Et cette personne....elle devait avoir une famille, des amis....des enfants peut-être...Oh bon sang.

Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il m'avait lâché cette information avec une banalité affligeante. Rien dans son comportement ne suggérait qu'il pouvait regretter, éprouver des remords, ou même qu'il avait été chamboulé dans cette expérience. Putain, Chris, tu as tué quelqu'un. Cette personne...avait une vie....des gens....

Les larmes coulaient le long de mes joues. J'essayais de me reprendre, mais en vain. Je devais aller au bout de ce cauchemar qui malheureusement n'était pas causé par la fièvre.

Combien de personne as-tu tué pour être aussi blasé, aussi irrespectueux envers la vie ? Combien de souffle arrachés ? Combien de regards éteints ?  Combien de fantômes hantent ton ombre, mon frère ? Combien de personnes... ? Voulais-je vraiment savoir à quel point mon frère est un sociopathe ? Les gens... ne sont pas des jouets...ni des personnages secondaires d'un mauvais films... Mais ça évidemment tu as toujours traité les gens comme des objets, remplaçable. Comment pourrais-tu leur accorder la moindre valeur, comment ne pourrais-tu pas disposer de leur vie comme bon te semble ?

J'aurai aimé avoir été capable de lui dire tout ça, de l'exprimer avec autant d'éloquence. Mais au lieu de ça, je pleurais misérablement, seul, désespéré et profondément dégoûté. Jusqu'à ce que mon épuisement eut raison de moi, et je plongeais dans une série de rêves plus cauchemardesques les uns que les autres.

D'abord je rêvais que j'étais enfermé dans le loft et que j'avais soif. Mais les placards étaient vides et lorsque j'ouvrais un robinet pour essayer d'étancher ma soif, un flot de sang rouge foncé en sortait et non pas de l'eau. Ensuite j'ai rêvé que j'étais dans une vieille maison, que je n'avais jamais vu. Dehors tout était blanc, comme partout à Froënbourg, mais l'intérieur de la maison était plongé dans une obscurité lugubre. Je marchais entre les vestiges de cette famille inconnue, avec une anxiété grandissante . J'avais le sentiment que quelque chose de terrible s'était passé ici...et la maison...avait le même parfum que la mort.  

Ce fut le claquement de la porte d'entrée qui me tira de mon sommeil. Je me réveillait après un bref sommeil, transpirant sous mes vêtements. Le médicament avait fait effet, je ne tremblais plus de froid au contraire, j'avais trop chaud. Mais sachant qu'il était rentré, je me cachais puérilement sous les couettes. Attention au croque-mitaine...

Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas lui parler.  Mais ses pas venaient définitivement dans ma direction. La porte grinça un peu quand il l'entrouvra. Et il m'appela par ce surnom puéril que je détestais. Comme si. Comme s'il était toujours mon grand frère. Sauf qu'il ne l'était plus. J'étais orphelin à nouveau.

Mais je ne pouvais pas rester là, en silence sous ces couettes étouffantes. Je ne pouvais pas me taire, jouer le jeu de silence. Ce n'était pas une chamaillerie de gamin. C'était une trahison. C'était grave. D'un geste, j'ôtais les couettes en les balançant à terre et je me redressais, assis à genoux dans mon lit. Malheureusement, même si a fièvre était passée, je n'étais toujours pas en grande forme.

J'ai osé l'affronter du regard. J'aurai aimé être capable de garder mon sang-froid, mais je ne pouvais pas. J'étais en colère, j'étais dégouté. Et je pense que l'intensité de mon regard horriblement ocre suffisait à faire passer ce message. Mais il n'y avait pas que ça. J'étais...triste...je me sentais...si vide... Mes yeux déjà rouges s'humidifièrent à nouveau et ma voix trembla quand je lui demandais :

« C-Com..bien....Combien de personnes.... ?»    

J'aurai aimé lui hurler dessus, mais je ne pouvais que renifler et insister en serrant les dents

«Dis-m-moi....»  

Mes doigts se refermèrent autour des draps, y cherchant une quelconque détermination. Je dois un masochiste pour lui demander ça, mais je dois savoir...j'ai besoin de savoir...

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMer 19 Fév 2014 - 15:54

Open your eyes...
Je n'avais pu m'empêcher de lui répondre sincèrement, mais aurais-je dû être si franc, ou plutôt aurais-je dû amener le sujet plus doucement ? Ce devait être naturel chez moi, ou bien mon caractère me guidait sur le chemin de la cruauté, après avoir dévoilé certaines part de faiblesse, je devais casser de nouveau cette atmosphère pour reforger ce fossé entre nous. Pourquoi j'agissais ainsi ? Parce que j'étais un vampire et que j'étais, par définition, une créature qui ne devrait pas exister. Car quand bien même nous guidions l'humanité dans l'ombre depuis des lustres, notre existence était muette, et nous nous cachions dans l'obscurité pour commettre nos forfaits et subvenir à nos besoins incurables et souillés.

Nous ne sommes plus des enfants... Il est temps d'ouvrir les yeux...

Le jour où je les ai ouvert, il ne m'en restait plus qu'un. Au sacrifice de l'autre, j'avais appris la vérité, ce sang qui coulait dans mes veines serait à jamais une plaie, comme un sceau maléfique qu'on m'avait jeté lors de ma conception. Comment ne pas devenir amer en sachant que non pas notre existence était renié, mais toute une race ! Nous étions une puissance construits sur des bases branlantes, si les humains apprenaient la vérité, nous n'existerions plus. Comment digérer ce genre de choses, finalement ? J'enviais ce sang rouge qui coulait dans les veines même des vampires qui n'étaient pas nés ainsi. Mais leur douce folie montrait bien la dangerosité de notre espèce. Mon voyage initiatique m'avait montré combien nous étions redoutés et ce, à juste titre.

Je ne pensais pas une seconde que j'avais fait une erreur en achevant ce DeadLine. Non pas seulement à cause de la légitime défense, j'aurais pu simplement le battre à mort pour qu'il ne se relève pas pendant un temps et me laisse me barrer tranquille de la ville, mais ça aurait été le condamner sans doute à la torture offerte par les chasseurs, longue et douloureuse jusqu'à ce que la mort l'emporte si elle le voulait bien... C'était aussi une forme de compassion, pour ce pauvre être qui ne contrôlait plus ces instincts acquis. Mais pourquoi je me posais ce genre de questions ? Peut-être parce que je sentais le cœur serré de Bertram. Lorsque je lui avais dit, j'avais senti que ça n'allait pas, mais que vouliez-vous que je fasse ? Le mal était fait, il voulait la vérité. Il veut à la fois en savoir plus sur moi et se voiler la face... Je ne suis plus cet enfant qui avait peur du sang...

Pénétrant dans la chambre lentement, car je n'obtenais pas de réponse, pourtant je sentais toujours ce sentiment qui le rongeait autant lui que moi, mais je fus surpris de le voir se redresser brusquement pour me lancer un regard que je n'avais pas l'habitude de voir, venant de lui, cette colère, cette haine... Il avait trouver suffisamment de force pour m'affronter du regard. Mais je ne me laissais pas perturbé par cette attaque, faisant le tour du lit pour prendre une chaise et m'y asseoir, simplement, en lui posant sa pizza sur le bureau, comme il semblait plus apte à vomir des reproches plutôt qu'à avaler de la nourriture...

« A quoi ça t'avancerait de le savoir ? »


Un sourire s'esquissa sur mes lèvres. J'avais envie de lui ouvrir les yeux sur le monde, mais peut-être était-ce de ma faute s'il s'était enfermé dans cette bulle idyllique ? Me penchant en avant, pour m'accouder sur mes genoux, doigts entrecroisées, je changeais de ton, plus sérieux, plus grave. Il voulait tout savoir. Est-ce qu'il le regretterait ?

« Je ne sais pas. Bertram. Je suis un vampire. »


J'avais cette impression qu'il n'avait jamais réalisé ce que cela signifiait. Et pourtant, ce simple mot, cette qualification, était synonyme de « meurtrier ». C'était naturel, inscrit dans notre sang. Mais je me doutais bien que cette simple justification ne pardonnerait pas mes actes. Mais je n'avais jamais tué pour me nourrir, c'était un trop grand risque de m'en prendre à notre entourage, rien que pour ma propre survie, au cas où je tomberais sur un calice qui ne m'appartenait pas. C'est pourquoi nous avions un petit trafic de poches de sang, c'était sans risque et sans reproche, à part économiquement parlant où il fallait un peu falsifier les données, mais c'était sans conséquence fâcheuse.

Lentement, un autre sentiment s'installa au creux de mon estomac, lancinant, prenant lentement possession de mon corps, me faisant agir inhabituellement, notamment mes jambes se plièrent contre mon torse, mes pieds prenant appui contre la chaise, et je les entourais de mes bras, cherchant dans son regard tous les reproches qu'il ne m'avouait pas. Et j'avais peur qu'il ne me jette. Ce sentiment de peur d'être rejeté par tout le monde, l'humanité entière, jusqu'à mes propres parents... Il le savait ce que c'était, alors, au fond de moi, le désespoir prenait sa petite place, et je m'attendais à ce qu'il me crache cette dénomination que j'avais encore encaissé la veille. « Monstre »... Je l'avais peut-être cherché... S'il se débarrassait de moi, il serait libre...

Je baissais le regard, se vidant d'émotions, et mes lèvres articulèrent machinalement ces quelques mots :

« Tu aurais sans doute préféré que ce soit moi qui meurs... Tu aurais gardé une belle image de ton... « frère »... »


Quelle ironie... Il avait peur que je risque ma vie et limite il me reprochait d'en avoir sacrifié une autre pour ma sauvegarde... Bertram, tu me fais rire, mais je ne sais plus où me foutre, maintenant. Ma main passe lentement sur mon œil bleu qui me lançait, un sourire étrange sur les lèvres. Non, je ne savais plus où me foutre...
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMer 19 Fév 2014 - 17:43


I'll be sad for you tomorrow

but tonight you can go to hell


Je sais, je suis un être lamentable n'est-ce pas ? A pleurer tout le temps, sans la moindre fierté...Comme un enfant. Mon orgueil, je l'ai abandonné il y a longtemps, après sa destruction complète par l'esprit dominateur de mon prince de grand-frère. Alors je m'en fiche de pleurer en face de lui. Je veux qu'il sache...Qu'il me blesse, qu'il me tue. Certes je m'imaginais bien que Chris était loin d'être un doux agneaux. Et je ne peux pas mentir en affirmant que je ne doutais pas que ce genre de choses soient arrivée...mais...Tuer...C'est impardonnable. Je pouvais lui pardonner s'il se battait, s'il buvait, s'il faisait d'autres choses répugnantes...Mais tuer, arracher la vie sans regrets, c'est immonde. C'est la porte ouverte à toutes les cruautés, qu'elles soient humaines ou vampiriques. Comment pouvais-je le croire ? Qu'avait-il fait d'autre ? Avait-il torturé ? Avait-il violé ? Avait-il défiguré, lacéré... ?

Au plus profond de moi même j'avais prié pour que ce soit un mensonge. J'avais prié pour que faux. Et maintenant j'ouvrais les yeux sur mon frère, sur celui qu'il était vraiment et pas seulement cette image qu'il me donnait. Je découvrais le cadavre dans le placard et oui ça faisait mal. Je ne pouvais que le haïr et le mépriser.  Et ce n'était pas juste, car ce n'était pas ce que je voulais. Mais aurait-il été préférable d'ignorer la vérité et de continuer, complice d'un meurtrier ? Qu'est ce que j'étais censé faire ou penser ?

Je lui lançais mon regard assassin, comme je ne l'avais jamais fait à personne. Il m'avait menti, il m'avait trompé, et il l'avouait tout cela sans le moindre remord, sans même être désolé. Il se déplaçait dans ma chambre comme si de rien n'était, libre de ses mouvements alors que tout ce que je pouvais voir, c'était le sang sur ses mains. Je n'en avais rien à faire de la nourriture. Je n'aurai pas été capable d'avaler quoi que ce soit avec la colère et le dégoût qui me crispait l'estomac.

Et bon sang, il souriait. Il osait sourire... Et me dire sérieusement que s'il avait fait c'est parce qu'il était un vampire.  

«Tu te moques de moi ?! J'espère que ce n'est pas ce qui te permet de dormir la nuit parce que c'est loin d'être une excuse !! »    

Ce genre de raisonnement me mettait dans tous mes états. Je ne pouvais simplement pas l'accepter. Evidemment,c 'était facile de blâmer sa nature. Mais je ne croyais pas à ce genre de conneries, c'était même le premier argument que j'aurai réfuté dans la bouche de ces stupides chasseurs de vampires. Fou de rage, je commençais à hurler.

« LES HUMAINS TUENT AUSSI ! CA VEUT DIRE QUE J'AI LE DROIT DE LE FAIRE ?!! TU N'AS PAS BESOIN DE TUER QUI QUE CE SOIT. C'EST POUR CA QUE TU M'AS MOI,  CHRIS !!»    

Mes mains s'abattirent sur ma poitrine pour marquer l'intensité que je disais. C'était ça le noeud du problème. Comment je pouvais continuer en sachant ça ? En sachant que je nourrissais un meurtrier?  Et dans le tourbillon de colère et de dégoût qui m'envahissais, mes paroles dépassèrent rapidement ma pensée.


« POURQUOI TU CROIS QUE JE CONTINUE A VIVRE AINSI ?! POURQUOI TU CROIS QUE JE L'AI ACCEPTÉ ?! C'EST POUR QUE PERSONNE D'AUTRE NE SOIT OBLIGÉ DE MOURIR A CAUSE DE TOI  ! »    

Je sais que c'était mal de le penser comme ça, mais c'était vrai. Des années que je survivais en songeant sans cesse à être libre. Des années que mes pensées suicidaires semblaient de plus en plus séduisantes. Mais je ne pouvais pas, parce que je vivais pour lui et pour épargner les autres. Certains soirs c'était la seule chose qui me faisait tenir. Et lui, il balayait tout ça avec un sourire, et du sang sur ces mains. Et tout ça pourquoi ? Pour se défendre, je veux bien le croire, mais combien de fois avait-il dû se "défendre légitimement" ? Et combien d'erreurs  auraient pu être évitées s'il seulement il avait fait preuve de retenue ou de sagesse ?

Et ensuite il essayait de m'amadouer. Une question de vie et de mort. Combien, Chris, combien ? Parce qu'il y en a sûrement plus d'une. Je ne pouvais pas rester ici plus d'une minute. J'aurai aimé le frapper, mais je savais que c'était inutile. Ca le ferait probablement rire que j'essaie.  


«Je préférerai que tu sois en vie et innocent. Et que tu arrêtes de t'attirer des ennuis.  Tu le sais ça. »  répliquais-je sèchement. «Maintenant, sors de ma chambre. »    

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMer 19 Fév 2014 - 18:38




Darkness is inside...
Le flot de reproche me fit plus d'effets que ce que je pensais, comme des coups de couteaux en argent, bien sûr, planté dans le dos, se retirant pour revenir s'enfoncer dans ma chair, la brûlant lentement comme de la soude sur la peau humaine. La douleur était lancinante, comme celle qui me brulait encore le cou la veille. Lui avait été entraîné à supporter ce genre de propos, toute sa vie, mais personne n'avait jamais, au grand jamais, osé me parler de la sorte. Et j'avais dû mal à l'encaisser, prenant de nouveau sur moi pour ne pas sortir de mes gonds, mais mes mains tremblaient.

Je ne comprenais pas le rapport avec le fait de bien dormir la nuit ou quoique ce soit, j'estimais sans conteste que le fait d'être un vampire ne devait déjà pas vraiment me permettre de m'accorder ce repos, mais je me suis fait à ma condition, il le fallait, même si cela m'a pris des années. Mais à force de gueuler comme ça, je n'arriverais pas à me retenir. Mes poings se serrèrent, j'encaissais, ravalant ma fierté quelques secondes, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je ne souriais plus, mais mon regard avait viré au rouge, sans que je ne le sente, me mordant l'intérieur de la joue nerveusement, pour en sentir le goût du sang, pour me calmer. Et brusquement, je me levais, renversant la chaise derrière moi dans un fracas, pour lui faire face, l'attraper par le col, en serrant les dents pour éviter de gueuler comme un putois, en approchant son visage du mien.

« Tu n'as rien à voir avec ça. »


Je lui lançais un regard hautain, comme si j'avais face à moi un être misérable, il me décevait. Je ne lui avais jamais demandé de me suivre sur ce plan, je le laissais dans son ignorance et tout avait été mieux ainsi. Mais c'est vrai qu'il n'avait pas tort, la condition de vampire ne justifiait pas tout à fait les meurtres, lorsque nous avions un calice. Mais avait-il pensé une seconde que si nous n'éliminions pas certains éléments, nous aurions affaire à une hécatombe ? Déjà parce qu'ils tuaient gratuitement pour s'abreuver, et ensuite, parce qu'ils risquaient de dévoiler notre existence aux yeux du monde, ce qui nous condamnerait finalement. Les conséquences de ce genre de liberté pouvaient aller jusqu'à l'extinction de notre espèce. Je ne m'en souciais pas plus que ça, si ça ne me concernait pas, hélas, j'en étais contre mon gré. Déjà que les chasseurs voulaient notre peau... Si tout le monde s'y mettait...

mon souffle s'était accéléré, mon poing se serrait autour de son col comme tout à l'heure, j'avais une envie folle de le frapper pour lui remettre les idées en place, mais je m'en voudrais, si je le blessais. Et il eut encore ses mots qui me sortirent définitivement de mes gonds. D'un geste brusque, je le sortis de son lit pour le faire reculer et le plaquer contre l'armoire en sifflant ses mots que la colère m'empêchait de sortir autrement, retenant les cris hystériques :

« Tu ne connais rien à ma condition ! Je ne tue pas pour boire. Mais si ta condition te déplait, je te retiens pas. »


L'étape suivante aurait sans doute été ma sortie spectaculaire de sa chambre, comme il le désirait, je serais même carrément sorti de l'appartement pour aller faire mes nerfs dans un bar, ou aller me bastonner dans une rue, le plus innocemment du monde, pour retenir mes coups contre lui et les faire déferler sur des pauvres victimes qui ressortiraient simplement avec quelques points de sutures au pire, s'il n'y avait pas eu ce phénomène qui me figea sur place...
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyJeu 20 Fév 2014 - 1:40


Reflection

Je crois qu'il ne réalisait pas ce qu'il disait où ce qu'il faisait.

Quand les Blackwood avaient décidé de m'adopter, c'était pour lui pour lui faire plaisir. Je n'avais pas trouvé de vraie famille parmi eux, si ce n'était en la présence de mon frère. Et quand le moment était venu, j'avais accepté ma condition. D'abord, parce que c'était le  rôle qu'on me donnait, comme une condition à ma présence parmi eux. Mais ce n'était pas suffisant. Avec l'âge et l'ensemble de sacrifices que j'avais à faire,  je devais trouver une autre raison. Et  je l'avais trouvée. En devenant son calice, j'épargnais la vie d'innocents, des erreurs. J'épargnais un autre qui aurait pu prendre ma place et renoncer à tout ce que la vie pouvait lui offrir. N'était-ce pas...noble ?

C'est là que j'ai trouvé ma détermination. Mon frère n'était pas n'importe quel vampire : il avait été élevé avec un humain, moi. Toutes ces légendes sur ces créatures cruelles et sanguinaires, je n'y croyais pas. Les vampires faisaient partie de ma famille, et je ne pouvais pas les voir autrement. Les légendes restent des légendes, il suffit d'un peu de bonne volonté pour ne pas leur donner raison. Les stéréotypes sont fait pour être brisés. Et l'argument de la race ne faisait pas le poids avec moi.

Alors, quand il m'avouait avec un demi-sourire qu'il avait commis un meurtre, et sans doute plusieurs, je n'avais pas le choix   : je passais d'abord par le déni, puis le désespoir. Et comment aurait-il pu en être autrement. Je m'étais fait une raison. Pendant des années, je m'étais résigné. Je n'aurai pas une vie normale. Tout ça à cause de lui. Je ne pourrai pas simplement me marier et avoir une famille. Je ne pouvais avoir une grande carrière. Je devais rester dans son ombre, en loyal servant et le nourrir.

Et il venait balayer tout ça avec un sourire, sans le moindre remord, à parler de race et de légitime défense. Oui, je crois qu'il ne réalisait quelle bombe il venait de lâcher sur moi.

C'est pour ça que je ne pouvais pas rester calme, pour ça que je devais crier à plein poumon. Il venait de m'enlever ma seule raison de rester en vie. Combien de nuit j'ai passé  contempler la mort comme une douce amie, une mère chez qui revenir. Combien de regards avais-je lancé à mon revolver songeant que je pouvais glisser le canon dans ma bouche et presser la détente ? Mais à chaque fois je repoussais l'idée, je repoussais ma libération. Tout ça pour lui, car il serait incapable de vivre sans moi. Et tout ça pour mon futur remplaçant qui pouvait profiter de la vie à ma place.

Je suis son sacrifice.

Et je lui vomissais tout ça au visage avec haine et dégoût. Je me fichais si ses poings serrés tremblaient, ou si son oeil unique prenait une teinte cramoisie. Je m'en fichais. Parce qu'il venait de foutre à l'eau tout ce que j'avais fait. Dans un mouvement brutal, il se leva et m'attrapa de nouveau par le col. Inutile de se débattre, une fois de plus. Son visage à quelque centimètres du moins, il me souffla que je n'avais rien à voir là-dedans.

Une fois de plus j'en doutais. J'étais celui qui avait laissé faire, j'étais celui qui l'entretenait. Il me jeta un regard méprisant. Je ne baissais pas les yeux cette fois-ci. Oui je sais mon frère, je ne suis qu'un faible humain, et stupide probablement à tes yeux. Mais je dis la vérité et c'est bien ça qui t'énerves n'est-ce pas ? Alors.... quand tu me regardes comme ça qu'est-ce que tu vas me dire ? Tu vas me dire que je ne suis pas ton frère ? Que je ne suis qu'un être misérable qui a le droit de vivre que parce que tu le veux bien ?

Alors que je n'ai jamais eu autant envie de mourir.

Mais ce n'était pas ça qu'il cria alors qu'il m'envoya valdinguer contre le miroir de ma garde-robe. Je fermais les yeux attendant le choc, le bruit du miroir qui se brise et peut-être même la douleur vive des éclats déchirant superficiellement l'arrière de mon crâne. Mais il ne vint pas. Au contraire je tombais en chute libre, jusqu'à heurter le sol. J'ouvrais les yeux. J'étais libre. Il n'était pas là. Je me retrouvais allongé devant ma garde-robe, intacte mais étrangement....tout avait changé de place. Au lieu d'être dans mon dos, le miroir se trouvait en face de moi. Et à l'intérieur, le reflet de mon frère qui le fixait avec une expression que je n'avais jamais vu sur son visage auparavant.

Mon regard glissa en arrière , mais ne le rencontra pas. Il n'était pas dans la pièce, mais son reflet existait.

«Hein ?»


Il fallut quelques secondes à mon cerveau pour analyser l'information. Toute ma chambre, à l'envers....Et Chris dans le miroir... ? Non...j'étais dans le miroir. Là où il ne pouvait pas me toucher. Je me suis relevé et j'ai esquissé un pas en avant, pour toucher le miroir. La surface n'était pas solide. En fait j'avais l'impression qu'il n'y avait pas de surface, comme si je pouvais passer de l'un à l'autre à volonté. Mes doigts ont reculé et j'ai  regardé mon frère.

Il ne peut pas m'atteindre ici.

Je poussais un soupir. Cette récente découverte attirait mon attention sur autre chose que notre dispute, mais elle restait vive dans mon esprit. Je me souvenais de ce qu'il avait crié. " Si ta condition te déplaît, je ne te retiens pas". Je lui ai lancé un dernier regard, et sans rien dire ( puisque je ne savais même pas s'il pouvait m'entendre ) je suis sorti de ma chambre.

Je devais être chanceux que quelque chose comme ça se produise juste au bon moment. J'aurai dû être content d'avoir éviter une raclée monumentale. Je n'avais jamais osé parler à mon frère de la sorte, et honnêtement, j'étais surpris de ne pas m'être pris de coups plus tôt, connaissant son tempérament. Mais je ne me sentais soulagé. Non. Je me sentais seul et trahi. Dans le loft tout était arrangé à l'envers. J'essayais en vain d'attraper une tasse ou d'ouvrir une armoire mais rien ne se produisait. Je ne pouvais pas altérer le monde du miroir. Alors, avec le coeur lourd, je m'allongeais sur le canapé, passant une main sur mes yeux.

Et maintenant, quoi ? Je ne peux pas lui tourner le dos éternellement. Je ne peux pas fuir pour toujours.

Mais le mieux à faire pour l'instant c'était de rester là et d'attendre qu'il se calme. Il va probablement me jeter dehors....mais tant pis.


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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyJeu 20 Fév 2014 - 20:04

Darkside of the force
Il ne comprenait rien à rien, il s'entêtait à ne rien voir, à garder les yeux fermés dans son petit monde de bisounours, pensant que son seul frère était un saint. Bien sûr que non ! Alors que, de par mon sang, j'étais de toute évidence maudit, à côtoyer le sang de trop près, il devait s'estimer heureux que je ne tue pas à la chaîne comme le ferait n'importe quel vampire. Peut-être qu'à ses yeux, mes raisons n'étaient pas valables, mais que pourrait-il y comprendre ? Lui, s'il n'y avait plus de vampires, ça l'arrangerait bien. A son regard, je percevais qu'il m'aurait préféré mort, finalement. Je ne digérais pas ce regard, j'aurais voulu lui arracher cet œil, pour qu'il comprenne la douleur qui me transperçait le crâne dans celui qui m'était devenu inutile, une douleur incompréhensible, que je faisais en sorte de taire.

D'habitude, il baissait le regard et opinait du crâne sans rien dire, mais sa révolte me mettait hors de moi, surtout que c'était injustifié. Alors que je faisais mon possible, même si ça restait maladroit, pour faire en sorte qu'il se rétablisse, je prenais sur moi, après tout ce qu'il venait de me faire comme coup bas, je me sentais trahi, désarçonné, et complètement perdu. J'essayais de reprendre le dessus, pour ne pas perdre pied, usant de la violence pour le réveiller. Mais cela n'eut pas l'effet escompté... Au contraire...

Estomaqué par ce qu'il se passa, ma main lâcha le col tandis que Bertram... traversait le miroir contre lequel je venais de le plaquer ?! Je reculais d'un pas, comme pour bénéficier d'un nouveau point de vue de ce qu'il venait de se passer, mais je ne comprenais pas. Bertram était... de l'autre côté du miroir, à côté de mon reflet. Instinctivement, j'esquissais un geste sur le côté comme pour essayer de le toucher, avec mon reflet, mais rien ne se passa, je brassais de l'air. Ma colère s'était aussitôt envolé pour laisser place à la plus totale incompréhension, me frottant l'oeil, pensant que ce pouvait être un effet hallucinatoire dû à la migraine, mais rien n'y fit. J'avais bel et bien devant moi un miracle magique. Mais... mon frère ne possédait pas un tel don !

Je m'avançais lentement pour toucher le miroir, effleurant la surface solide, mon reflet m'empêchant de rejoindre mon calice de l'autre côté, et celui-ci en fit de même, mais l'effet était différent, comme s'il n'y avait rien. Il semblait aussi étonné que moi, me semblait-il, comme si... il avait développé un nouveau don.

La perspective de cette nouveauté, les conséquences se mirent à fuser dans mon cerveau et la peur me prit à la gorge, celle de la réalisation de sa fuite, dans ce monde où je ne pouvais pas l'atteindre, je ne pouvais pas le rejoindre. Il pouvait... réellement disparaître de ma vie. Mon souffle s'accéléra et j'aperçus son regard qui impliquait tant de choses et me signalait son intention de réaliser ce que je lui avais lancé. De colère, mes poings frappèrent le miroir, sans le briser et je hurlais une fois son nom pour l'appeler, lui ordonner de revenir, mais il semblait que ça ne l'atteignait pas. Bien sûr, je ne pouvais rien faire... Il était en sécurité, là-bas, de l'autre côté. Et il disparut de mon champ de vision. Où était-il ? Que se passait-il ? Il comptait vraiment... me laisser ?

Mes poings restèrent plaqués contre la surface réverbérante, mon autre moi refusant de m'ouvrir le passage, se moquant bien de ma figure énervée en m'imitant à la perfection. Je réalisais lentement la gravité de cet événement, les conséquences... je m'imaginais les pires choses, et mon cœur se serrait, pressant le membre qui desservait ce liquide vital dans tout mon corps, comme si on essayait de me l'arracher. Ma respiration se saccadait lamentablement, et mon visage se déforma dans un rictus entre le désespoir et la colère, baissant la crâne, tandis que l'un de mes bras retomba à côté de mon corps.

Je devais me reprendre, mon autre poing se serra, laissant blanchir les jointures, ma mâchoire se serra et un rictus mauvais, un regard rouge se tourna vers le dernier lieu où je l'avait vu et mon murmure dépassa mes lèvres.

« Très bien... Tu as fait ton choix... »


Qu'y avait-il de plus à dire ? Je me sentais soudainement amer, me détournant de ce miroir maudit qui m'avait privé de mon frère, mais je ne pouvais le briser, dans la crainte de briser ce monde où il avait fui. Car même si pour le coup je le détestais, je ne voulais pas en finir avec lui. Il était mon frère... Celui que j'avais choisi pour un caprice, mais que je chérissais plus que tout au monde, mon frère. La seule personne qui m'accepte tel que je suis... Qui m'acceptait...

Je sortais de la chambre, confus, ne sachant plus ce que je devais faire. Comme un drogué, je titubais dans le salon, manquant de me casser la gueule à plusieurs reprises en me retenant au canapé, sur lequel je me laissais tomber lamentablement, en espérant faire passer la céphalée qui avait empiré à la réalisation d'une telle vérité. Mon frère... me détestait. Je l'avais vu dans ce regard, il me reniait, il reniait notre lien. Qu'allais-je faire sans lui désormais ? Je visualisais déjà son absence pour le reste de mes jours. Je n'avais pas imaginé cela, pourtant, je savais qu'un jour ce serait inévitable, alors que j'étais immortel, lui bénéficiait de son humanité, et l'idée d'en faire un vampire ne m'avait pas effleurer, rien que le fait d'en avoir faire un calice avait été une erreur...

Mon bras passa devant mes yeux, pour masquer la lumière du jour qui n'arrangeait pas la douleur. Et le temps passa, tandis que je me sentais aussi malade que je l'avais été avant de m'abreuver de son sang, complètement vidé de tout, me sentant engloutir par les ténèbres. Si je l'avais su... Je serais resté à Kalel... Je l'aurais laissé me capturer, ou tuer... J'aurais... pas fait cette connerie... Les remords...
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyVen 21 Fév 2014 - 14:26


His feelings echoed deep within me...

Epuisé par cette dispute, je m'allongeais sur le canapé et j'essayais de retrouver une sorte de clarté. Tout d'abord, comment avais-je pu faire pour traverser le miroir ? Serais-je capable de faire demi-tour ? Il me semblait bien, car lorsque j'avais tenté de presser mes doigts là où la surface aurait dû l'arrêter, je n'avais rien senti. Mais comment est-ce possible ... ? J'ai touché des miroirs auparavant...enfin... Comme me disait mon maître, le pouvoir de la lumière est spécial : on ne peut jamais complètement le maîtriser, ni connaître l'étendue de ses possibilités. A moins que ce ne soit autre chose.

Je n'aime pas m'observer. Je n'aime pas voir mon reflet.  En temps normal, j'évite son regard à moins que ce ne soit impérativement nécessaire. Peu importe l'angle sous lequel j'ose me regarder je vois toujours la même chose. Un regard fuyant, un regard horriblement ocre et jaune, et cette question qui revient sans cesse :  Pourquoi ? . M'ont-il abandonné à cause de mon apparence ? Et quand j'y pense, je me sens encore plus misérable.  

Je me demande pourquoi Chris m'a choisi...

C'est vrai, de tous les gamins de l'orphelinat, je devais être le moins attirant, le moins vivant, le plus ordinairement effacé. Peut-être que c'est ce qu'il cherchait....

Ah....Chris...

Penser à lui maintenant n'arrangeait pas les choses. Sauf qu'au lieu de ressentir de la colère, c'était la culpabilité qui serrait mon coeur. Autrefois il a été si bon envers moi. Je lui dois...beaucoup de choses. Et même s'il a été désagréable, même si parfois je le déteste et j'ai envie que tout s'arrête...Même s'il me repousse et s'il me tape dessus... Même s'il me cache des choses, même s'il tue....

C'est toujours mon frère, le seul que j'ai, le seul que j'aime.

Bon sang...pourquoi lui avais-je dit toutes ces choses horribles ?! Et pourquoi ce n'était que maintenant que je réalisais mon erreur ?!  Ou bien était-ce mon esprit de contradiction qui s'amusait à me torturer, me rappelant soudainement les bons moments que nous avions passé ensemble ?  Non évident, cela n'avait jamais été mon intention de le laisser tomber. Mais j'étais si en colère, si désespéré...La colère est un poison auquel je m'adonne rarement et pour cause... Cela ne crée jamais rien de bien. Je l'avais laissé m'aveugler et tout détruire sur son passage.

Ce n'était pas bien. Ce n'était pas juste. Ca ne me ressemblait pas.  

Quand je ressentais des sentiments aussi forts et intenses, ça effaçait tout sur son passage. Et du coup je devenais aveugle et sourd.  Mais maintenant que j'étais calmé je pouvais le ressentir à nouveau....c'était léger et presque imperceptible mais c'était là. Notre lien. Chris.  J'ai fermé les yeux et j'ai mis de côté mes sentiments. Je l'ai oublié dans un recoin de moi-même. Et allongé sur ce canapé, j'ai écouté, pour la première fois depuis longtemps, sans interférences.

J'ai ressenti sa confusion résonner dans mon âme. Sa douleur, ses regrets, sa solitude qui s'amplifiait en écho. Et je devais m'arrêter car des larmes coulaient librement le long de mes joues et que je ne pouvais plus garder mes sentiments loin de moi.

Chris...derrière sa grosse carapace mal dégrossie, derrière son sourire cruel et son apparente indifférence... Je l'avais blessé au plus profond de lui.  Je me suis redressé et j'ai essuyé mes larmes avec les manches trop longues de mon pull désormais trop large.  J'ai inspiré et j'ai soupiré.  J'ai passé une main dans mes cheveux, laissant la paume de ma main briller à l'arrière de ma nuque, pour soulager la douleur et me redonner du courage.

Il allait probablement me jeter et me rejeter par fierté.  Mais je devais essayer de me faire pardonner.  De toute façon je ne pouvais pas me cacher ici jusqu'à la fin de mes jours, je devrais l'affronter à un moment ou un autre.  

Je suis retourné dans ma chambre, regardant prudemment à travers le miroir. Aucun signe de lui. Une bouffée d'anxiété me remonta dans la gorge.

Et s'il était parti faire une connerie ?!!

Poussé par le stress et l'anxiété, je retraversais le miroir dans le sens inverse, sans me poser de question, sans même avoir peur de moi. J'avais peur pour lui. Je me suis précipité hors de ma chambre, pour le retrouver, avec soulagement, allongé sur le même canapé où je me trouvais tout à l'heure. Le même canapé contre lequel il s'était appuyé et où je l'avais soigné.

Nous n'avions pas l'habitude de nous disputer. En général je ne faisais pas de manière et je cédais tout de suite à ses demandes. De la même façon, je n'étais pas habitué aux réconciliations. Je ne savais pas comment faire. Alors j'ai improvisé. Je me suis approché du canapé en l'appelant.

«Chris ! ... Chris...»    

Je me suis mis à genoux par terre et j'ai collé mon front sur le bord du canapé.

«Je suis désolé... » soufflais-je. Je relevais la tête, et mon regard implorant vers lui. « On est frères, on ne devrait pas se disputer, n'est-ce pas ?»    

C'est probablement ce que notre mère aurait dû, si nous n'en avions jamais eu une qui s'intéressait à notre sort commun.


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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyVen 21 Fév 2014 - 16:17

Spleen
J'avais mal, mais pas seulement dans la tête, ma poitrine était comme oppressée dans un étau invisible m'empêchant de respirer profondément pour me détendre et essayer de trouver le sommeil pour oublier. C'était ça mon truc, dormir pour oublier ce monde auquel nous appartenions, pour me plonger dans une chimère qui me voilait la face, respirer un bon coup, avant de revenir m'éveiller dans cette obscurité. Etais-je ce papillon qui rêvait d'être humain ou plutôt l'humain qui rêvait d'être un papillon ? Mais comme lorsque j'étais enfant, je ne trouverais plus ce sommeil tant que je savais pas ce que faisais mon frère. Il était mon pilier, sur lequel je m'appuyais de tout mon poids, mais celui qui gardait mon équilibre. Et je m'étais senti défaillir, au point que j'en avais perdu le sentiment du lien qui nous unissait, l'oubliant même en pensant qu'il était pet-être rompu même.

Les choses s'étaient accumulées en quelques jours, des sentiments que je pensais faire disparaître avec le temps ressurgissait imparablement pour me transpercer de part et d'autre,me blessant profondément sans se refermer. Je n'avais pas la force psychologique pour cicatriser, de toute façon, puisque ma seule force provenait de lui. Il n'était pas mon frère de sang, et quand bien même j'en aurais eu un, notre lien n'aurait pas été si profond que celui que je partageais avec Bertram, même si j'avais essayé de mettre de la distance entre nous pour ne pas le blesser, il l'était irrémédiablement, car nous ne pouvions nous échapper de notre destin, celui qui nous avait été ancré lors de cette morsure.

Mes lèvres se retroussèrent dans une grimace amère, le doute s'emparant de mon cœur, au point de me faire souffrir des maux que j’espérais ne jamais connaître, mais maintenant que j'étais seul, à quoi bon jouer sur les apparences ? « Le grand frère qui se voulait tout puissant » avait lamentablement échoué en perdant tout ce qui était cher pour lui. Sous mon bras, un filet liquide s'échappa sur ma joue que je laissais filer pour la première fois depuis tant d'années, puis un soupir suivit le mouvement et mon œil se ferma de lassitude, dans l'attente que l'on vienne m'achever, que l'on abrège mes souffrances. Une simple dispute, aussi stupide soit-elle avait réussi à me mettre dans un tel état, je ne savais plus quoi faire, j'étais confus et ne trouvais plus de raison de me battre. Jamais, au grand jamais, je n'avais vu Bertram réagir ainsi, mais il fallait croire qu'il y avait une première à tout et le ras-le-bol avait débordé. Ce devait être inévitable... Je n'avais pas la force de me relever, même m'asseoir sur le canapé requerrait un effort trop important. Mon corps était le reflet de mon âme.

Dans un état second, j'entendis ses pas, vaguement, ses appels, mon surnom prononcé de sa voix inquiète, mais ça restait flou, comme si c'était un rêve. Cependant ma respiration s’accéléra, comme si mon corps avait décidé de remettre la machine en route, en vie. Et je percevais ses mouvements près de moi, sans que je ne réagisse davantage, me pinçant simplement les lèvres. Comment devais-je réagir ? Je venais de recevoir une claque, je ne l'avais pas encore digéré, que ce soit sur son comportement, ou sur ma propre réaction, j'étais complètement désarçonné, dépité par les actions. Je ne savais pas si j'étais capable de lui pardonner... Et j'avais pourtant eu si peur de le perdre, plus que de mourir... C'était relativement comparable finalement. Pendant quelques heures, en son absence de l'autre côté du miroir, c'était comme s'il avait emporté ma vie avec lui.

Et l'animosité me revint lorsqu'il s'excusa, me relevant brusquement pour le fusiller du regard, découvrant un œil rougi mais pas la pupille cette fois, plutôt la sclérotique irritée par des larmes salées. Je lui en voulais de m'avoir foutu dans cet état, mais je ne voulais pas l'avouer, alors je ne répondis rien, détournant le visage, partagé entre l'émotion que m'infligeait ses paroles et la colère de mon manque de contrôle. Je n'arrivais pas à articuler quoique ce soit, me rendant compte que ma gorge était momentanément obstruée par une boule. Mais l'une de mes mains se tendit vers lui, tremblante, hésitante, jusqu'à se poser sur son épaule pour la serrer en plantant mes ongles à travers son pull et mon front vint se poser contre son autre épaule, retenant les tremblements qui essayaient d'envahir tout mon corps, ému par ce contact, malgré tout. J'étais perdu par tout ceci, mais cela ne m'empêcha pas de lui murmurer, d'une voix neutre :

« Je te déteste. »


C'était clair, sur l'instant, je le détestais de m'avoir fait subir tout ça. Peut-être avait-il tout calculé ? Ce serait encore plus méprisable. Ma prise se resserra et après quelques secondes de silence, je repris :

« Ne me refais jamais ça... »

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyVen 21 Fév 2014 - 20:46


I hate you too, with all my love



C'est vrai qu'il avait commis l'irréparable mais... La colère m'avait empêché de voir ce qui se passait vraiment derrière son masque. Que malgré l'âge et les cicatrices, en ce qui me concernait, il était toujours le même. Le même stupide idiot plein d'orgueil. Le même crétin qui n'était pas fichu de s'exprimer correctement. Le même imbécile qui souffrait toujours à l'intérieur et qui avait besoin de toute mon attention et de toute ma patience.

Parce qu'au fond de lui, c'était toujours le même gamin, avec des blessures d'adulte, des préoccupation d'adultes, mais toujours le même gamin qui réclamait et réclamait encore...dissimulant sa faiblesse derrière une arrogance mal placée.

Cependant, quand il me regarda avec son oeil rouge, j'avoue que j'ai eu un doute. Et quand sa main s'est levée, j'avoue que pendant quelque secondes je pensais que j'allais recevoir une gifle bien méritée. Mais de toute évidence, j'avais visé juste en lui demandant pardon. Il enfonça ses serres longues d'oisiveté dans mon épaule droite et coller son front sur mon épaule gauche. En me disant qu'il me détestait.

Chris....

Oui, pour mon frère, c'était ce qui ressemblait le plus à un câlin. Et son " je te déteste" était ce qui ressemblait le plus à un " je t'aime", bien que l'un ne semblait jamais aller sans l'autre, dans mon cas comme pour le sien. Ces paroles m'arrachèrent un faible sourire, que je dissimulais rapidement, la tête penchée, nouant mes bras ou je pouvais autour de lui dans une brève étreinte.

Désolé Chris...

Cela ne me ressemblait pas de perdre mon sang-froid, ni même de perdre le nord à vrai dire. Mais les années, la distance qu'il mettait nous aliénait de plus en plus l'un de l'autre. Et si quelqu'un devait faire un pas en avant, si quelqu'un devait ouvrir ses bras à l'autre, c'était moi. J'avais oublié....comment avais-je pu oublié ce que je lui devais ? Comment ne pouvais-je pas voir qu'il faisait de moi une exception, sa seule exception et qu'il ne ferait jamais de mal consciemment ? Qu'il ne tuerait jamais personne juste pour le plaisir mais plutôt par nécessité ? J'ai oublié de l'écouter...et j'ai oublié qui il était vraiment.

Quand il m'ordonna de ne plus jamais refaire ça, j'ignorais s'il parlait de la dispute ou du coup du miroir. J'acquiesçais simplement, même si j'avais envie de lui dire  " toi aussi", mais je ne souhaitais pas mettre en danger nos retrouvailles, aussi fragiles soient-elles.

Nos corps se séparèrent un bref instant et j'inspirais pour me remettre de mes émotions. Je pouvais ressentir qu'il avait été ému aussi. C'était si rare de le voir se laisser aller à ce genre de démonstration...Mon regard absent s'attarda sur son épaule un moment avec l'impression d'avoir oublié autre chose. Jusqu'à ce que ça me revienne avec la vivacité d'un éclair.

« Ah ! Et comment se porte ta blessure ? Elle te fait encore mal ?»    

J'étais parti ce matin s'en m'en inquiéter, et j'étais revenu en trop mauvais état pour m'en souvenir.

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptySam 22 Fév 2014 - 13:14

Eclat de verre...
Ce contact, ce simple toucher, me rassura au fond, effaçant toute la peur que j'avais eu lorsqu'il avait traversé le miroir, lorsque j'avais perdu la prise de son col dans cette barrière qui nous séparait. J'étais soudainement vidé, le calme étant revenu après la tempête. Je lui en voulais, mais j'étais capable de l'oublier complètement face à la crainte de le perdre. Jamais, pas une seconde je n'imaginais qu'un jour nous soyons séparés par la force des choses, parce que je l'avais choisi, parce qu'on me l'avait promis, à un enfant qui ne connaissait pas encore ce genre d'engagement, mais qui espérait au point que ça s'était ancré inconsciemment dans sa façon de vivre. Je m'appuyais dessus inlassablement, et en même temps, je le protégeais de toutes les menaces qui pourraient corrompre notre lien. Je ne pensais pas que je pouvais être la source même des raisons qui pourraient le pousser à partir. Jusqu'à maintenant, il m'avait supporté, qu'est ce qui ferait que ça changerait ?

Cette scène m'avait comme réveillé sur la précarité de notre lien, il était si fragile qu'il pourrait se briser à n'importe quel éclat. Peut-être qu'à force de le surprotéger, j'avais fini par arriver à l'émousser, à le fragiliser... Mais si je ne le faisais pas, il se briserait inéluctablement... non ? Je n'étais plus sûr de rien et cet éclat me remettait en question, le doute prenait place dans mon esprit, et mon regard vira au loin lorsque nous nous séparâmes, virant sur une teinte inhabituelle, exprimant les hésitations.

La discussion, si nous pouvions appeler cela ainsi, dériva soudainement sur ma blessure, que j'avais complètement oublié, car elle n'était que physique, et en matière de plaies, j'avais vu pire, sans mauvais jeu de mots. Aussi je haussais les épaules et répondis par la négative, pour ce point en tout cas.

« Il n'y a plus rien... Comme si un DeadLine pouvait vraiment me faire du mal... »


J'esquissais un sourire, mais un peu attristé. Regrettais-je de l'avoir achevé ? Je ne sais plus. Lorsque j'avais planté ma main dans son corps, j'avais repensé à ce corps allongé, vidé de son sang qui m'avait fait inculpé par ces chasseurs. Cette saloperie s'était bien rassasié pendant que moi je courais comme un lapin pour m'enfuir, innocent de tout pour ce soir-là. Mais à voir la réaction de Bertram, je me demandais si j'avais bien fait. Pourtant, toutes mes raisons étaient bonnes, alors pourquoi je doutais ? Je n'allais tout de même pas lui demander l'autorisation de tuer à chaque fois en sachant que d'autres vies étaient peut-être en danger, la mienne en premier ?! Ce serait ridicule...

En y repensant, je riais un peu et repris d'un coup mon sérieux en lui appuyant mon doigt sur son front, dans le but de le faire tomber en arrière, fronçant les sourcils et reprenant mon ton autoritaire, sans qu'il ne soit aussi froid qu'à l'habituel.

« Au lieu de te préoccuper de ça, retourne te coucher et va manger, tu seras plus utile une fois remis sur pied. Et tu vas m'expliquer un peu ce que t'as fait, là... avec le miroir. »


Car nous n'avions pas résolu ce mystère. Je veux bien croire que l'effet miroir provenait de la lumière, tout ce qu'on voyait était dû à la lumière, mais, la traverser de cet élément n'avait rien à voir ! Ce n'était pas une évolution de son don... Un dérivé ? Intéressant... Même si je le détestais, cela pourrait sans doute lui être utile.

Je me levais et lui tendis la main pour l'aider à se relever, de ma clémence rare, il devait en profiter. Je sais que je réagissais étrangement, mais j'étais encore bien chamboulé, et les questions se bousculaient dans mon cerveau. En tout cas, la douleur de la céphalée s'était un peu atténuée. Je me demandais... ce qu'il se passerait si je lui en faisais part... Mais seules les gonzesses se confient de la sorte. Moi je suis un homme, un vrai...
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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMar 25 Fév 2014 - 1:13


Tomorrow is another day




Cela ne me ressemblait pas d'éclater comme une bombe. Il fallait croire que j'avais accumulé trop de sentiments négatifs, j'en avais trop enduré et j'avais atteint le seuil de tolérance. Mon frère n'était pas un ange, ça je m'en doutais. Mais l'imaginer en meurtrier sans merci, sans remords et sans conscience, c'était trop difficile. C'était annuler tous les bienfaits de mon sacrifice, ce que je n'étais pas capable d'accepter. J'étais loin d'idéaliser Logan, vraiment loin. Mais j'avoue que je ne le croyais pas capable de tout ce que j'avais appris sur lui en peu de temps...c'était assez...indigeste.

Chaque jour, chaque seconde, nous nous éloignions loin de l'autre. C'était sans doute normal, et peut-être même sain pour des frères. Sauf que nous étions plus que cela. A nous deux nous formions notre seule et unique famille. Je sais que je le blâme souvent de ne pas m'aider à faire de ce loft un vrai foyer. Néanmoins, c'est notre endroit, celui ou retourner et ou se ressourcer quand nous en avions besoin. Et il était le seul qui m'accepterait en toute circonstances. Le seul qui resterait à mes côtés jusqu'à la fin. Mais il était si habile à dissimuler ses sentiments que je l'avais oublié. J'avais oublié que lui aussi pouvait être affecté par mes paroles et que pour lui, j'étais le seul auprès de qui il trouverait toujours du soutient et du réconfort.

Je l'avais un peu négligé...j'avais oublié. Frère ingrat que je suis. Cependant il me rassura en affirmant que sa blessure se portait bien. Je devais le croire, même si j'aurai aimé y jeter un oeil, juste pour m'en assurer. Le reste de ses égratignures avaient disparu, ça je pouvais le voir à l'oeil nu. C'est tout de même fantastique la capacité de régénération des vampires. Je me demande si mon pouvoir pourrait rentrer en compétition.

J'expirais de soulagement, mes épaules s'affaissant. Ca faisait beaucoup d'émotions en deux jours, et ça me donnait un peu mal aux tempes. La peur, l'angoisse, la colère, l'hystérie...

Il esquissa un sourire, mais resta pensif. Il devait remarquer que je l'observais avec un air curieux, puisqu'il enfonça son index dans mon front et mon faible corps suivit cette poussée, retombant lentement en arrière, sur les coudes alors qu'il me réprimandait gentiment. Je me frottais le front et j'acquiesçais.

« Tu as raison...On mettra tout ça au clair demain. »

Pour l'instant j'avais besoin de reprendre des forces et surtout de me reposer. Une bonne nuit de sommeil, un sommeil réparateur qui serait sans doute accordé par un peu de paracétamol supplémentaire. Je ne m'inquiétais pas à propos du pouvoir du miroir. Il s'agissait d'un pouvoir comme un autre, j'en avais maîtrisé plus d'un : celui-ci ne ferait certainement pas exception.

J'observais avec étonnement cette main tendue à mon attention. Tiens, cela ne lui ressemblait pas. A moins que ce ne soit une feinte de sa part ? Je prenais le risque et ma main alla rejoindre la sienne et il m'aida à me relever. Je glissais un regard timide vers lui et j'esquissais un faible sourire.

«Ah je m'en fiche. Mangeons dans le canapé. »

Alors que d'habitude, c'était strictement interdit. Tant pis. J'ai la flemme. Les meubles sont faits pour être abîmés. Je retournais rapidement dans ma chambre chercher les cartons plus froids que tièdes et je tendais le sien à Chris avant de me laisser tomber sur le canapé et de dévorer un quart de pizza froide ( de toute façon je la préférais comme ça, sans le fromage qui se barre). Entre deux bouchées, je lui fis part d'une de mes questions.

«Au fait...pourquoi il y a un trou dans le mur ?» demandais-je sincèrement perplexe, tournant la tête dans la direction indiquée.




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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyMer 26 Fév 2014 - 13:18





Une fois n'est pas coutume
Lui répondant d'un hochement de tête en pensant que d'habitude, il m'interdisait formellement de grignoter ici, je poussais un profond soupir sans rien dire. Il n'y en avait vraiment pas un pour rattraper l'autre, ce soir. Mais bon, à bas les apparences, on était entre nous, épuisés psychologiquement par les évènements, il était temps de s'accorder une pause. Surtout que cela faisait combien de temps que nous vivions ensemble, sans avoir revu les parents ? Je devrais faire une croix sur eux, sur ce qu'ils nous ont fait... Finalement, le seul geste que je pouvais gratifier de leur part, c'était Bertram... Et encore, sur un caprice, mais je n'avais aucun regret.

Je me laisse affaler sur le canapé, laissant de la place pour mon frère, dans un nouveau soupir, fermant les yeux un instant car ils me brulaient, jusqu'à ce que je reçoive ma pizza sur les genoux. Je ne savais pas si j'avais envie d'en manger... Mais bon, c'était un rituel, j'accompagnais Bert' dans son repas, le laissant toujours prendre la première bouchée avant moi. Finalement, j'avalais une simple part, interrompu dans ma dégustation par une question dont j'avais complètement oublié l'objet. Ah oui... Le trou dans le mur. Tirant sur le fromage qui était devenu un peu élastique à force de refroidissement, j'accordais un regard en biais et esquissa un fin sourire en mâchant :

« T'es sûr que tu veux savoir... ? »


J'avalais ma bouchée, en jetant ma tête en arrière, éclatant d'un rire sincère, en repensant à la situation du matin. Stupide ? Non, mais sans doute exagérée. Quoique, j'avais encore un peu de rancoeur quand au fait qu'il ne m'avait pas obéi. Même si d'une certaine façon, je comprenais son geste, connaissant son caractère compatissant, je n'arrivais pas à tolérer le fait qu'il pense aux autres avant lui. C'était illogique. D'ailleurs, une question me taraudait, plus personnelle :

« Pourquoi tu t'entêtes à travailler alors que tu es malade ? Tu sais que tu pourrais faire des conneries dans un tel état ? En plus, tu ne t'arranges pas... »


Ca m'inquiétais sincèrement, mais que voulez-vous, l'habitude de paraître indifférent à ce genre d'évènements... Je fronçais les sourcils et pris un ton plus sérieux en reprenant une part de pizza, que je roulais sur elle-même :

« Une erreur médicale est si vite arrivée. Et puis... »


Je pris une pause repensant à sa rencontre avec la chasseuse de vampire. Ca me travaillait beaucoup trop, mais est-ce qu'il était possible de l'interroger sur ce sujet ? Il semblait avoir repris un peu de poil de la bête, mais quand même... Je mangeais un peu, le regard dans le vide, cherchant mes mots, jusqu'à lui demander, un ton un peu plus bas :

« Tu ne lui as vraiment rien dit, à propos de moi, à la chasseuse ? Elle ne me connait pas, et je ne me présenterais pas à elle à l'hôpital, je grillerais ma couverture, surtout que nous avons bon nombre de cette espèce qui profitent de nos services... Tiens, il n'y a pas moyen de glisser un peu de curare dans leurs poches de sang... ? »


Une idée de génie ! Ca pourrait être pratique pour éliminer tous les chasseurs, mais bon, sans eux, la boite coulerait, je ne m'illusionnais pas, ils étaient très bon clients. J'éclatais de rire et tapa dans le dos de Bertram par réflexe.

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MessageSujet: Re: [ACHEVE] Aftermath ㄨ [ACHEVE] Aftermath ㄨ EmptyJeu 27 Fév 2014 - 16:08


Never mind



La pizza était à peine tiède, mais les aubergines bien grillées fondaient facilement dans ma bouche.

Han putain c'est trop bon

Quand on se dispute aussi violemment avec quelqu'un qu'on aime, c'était toujours le même schéma. La tension monte progressivement, au point que ce ne soit plus tolérable puis tout éclate en mille morceaux. On dit des choses que l'on regrette, on claque la porte derrière soi. Et puis on réalise son erreur, on comprend qu'on a agit comme un gros con et on demande pardon. Et la tension redescend de façon effrénée et on se retrouve avec un léger mal de crâne et une flemme phénoménale.

Oui j'étais dans cette phase là. Assis sur le canapé dans une drôle de position, mâchant ma part de pizza avec l'envie d'aller m'allonger quelque part de ne plus bouger. Prendre un bain peut-être ? Pour l'instant tout allait bien, mais la fièvre pouvait revenir à tout moment....

Quand je lui posais la question du trou dans le mur, il se mit à sourire.

« T'es sûr que tu veux savoir... ? » et il éclata d'un rire ravageur.

Je l'ai regardé du coin de l'oeil, faisant une pause dans ma dégustation. Qu'est ce que ça voulait dire ? Evidemment que je voulais le savoir sinon je n'aurai pas posé la question. Simple, basique. Et pourtant il ne me fournissait pas de réponse. Insinuait-il que je ne voudrais pas le savoir ? Peut-être. Je tournais la tête pour fixer le trou mal dégrossi qui défigurait le mur. En fin de compte, ce n'était pas si intéressant de savoir pourquoi. Il s'agissait sans doute d'une maladresse ou d'une volonté de Chris de démonter le mur pour une raison quelconque. Le plus important serait de le réparer...Plus tard.

Chris paiera pour les réparations, bien sûr.

Mais après il redevint plus sérieux et me posait un tas de questions auxquelles je n'avais pas envie de répondre. Et puis il ajouta un truc vraiment stupide. Sur le coup je me tournais vers lui, choqué par sa propositon, juste avant qu'il n'éclate de rire. C'était une blague mais c'était pas drôle. J'enfonçais ma tête dans mon cou, boudeur.

«Evidemment que je ne lui ai rien dit...Et c'est pas drôle !»

Je mâchais une autre bouchée de pizza, sans doute la dernière pour ce soir.

Chris avait un peu raison. Ca avait été dangereux de partir au travail dans mon état mais...il ne comprenait pas. Je n'avais pas de bonne raison pour rester les bras croisés. J'étais juste...fatigué mais cela n'allait pas si mal. Et puis je n'avais pas commis d'erreur. Je poussais un soupir. Mais si ça avait été le cas ? Hm...Ca m'énerve que Chris ait raison. Je poussais un long soupir. J'aurai bien aimé parler d'autre chose, qui ne me rappellerait pas notre dispute ou le fait qu'il ait tué un autre vampire. J'ai déposé le carton de pizza sur la table du salon et je me suis levé.

« Je vais prendre un bain et aller me coucher. Je rangerai demain. »

J'ai tout laissé en plan et je me suis traîné jusque dans la salle de bain, fermant la porte derrière moi.


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