« Ordinary day for an extraordinary life »

« Ft Elena & Eden »

Elena.

Cette voix, il la reconnaitre entre mille, même dans un état aussi semi-comateux que le sien. C’est sûrement d’ailleurs grâce à cela qu’il se réveilla a demi. La douleur se fit plus vive lorsqu’il réapparut du néant. Il avait failli se laisser faire et abandonner, mais cette voix tant haie l’avait, malheureusement pour elle, fait refaire surface. Il aurait pu s’endormir pour ne plus jamais se réveiller. Mais non, le destin en avait voulu autrement, et Elena était là.

Il rouvrit légèrement les yeux. La frêle jeune fille avait laissée la place à une tigresse. Un vampire. Il savait qu’il n’avait aucune chance face à elle, surtout dans cet état. Qu’importe. Il tenait un bout. Bon, pour le moment, il n’arrivait même à tenir debout. POURQUOI, mais pourquoi ne possédait-il pas un pouvoir utile dans ses moments-là ? Qu’importe, c’était pas vraiment sa principale préoccupation pour le moment.

Il se prit le bras mordu dans son autre main et le serra pour tenter d’en faire un garrot. Sa vue se brouillait encore une fois de rouge, allongé là sur la terre froide. D’ici, il ne voyait que les pieds de la vampire, et sa voix tranchante dans le silence ambiant.

Prends ton pied, monstre, et attend de voir. Tu auras ce que tu mérite, fallait-il qu’il en crève.

- Elena, mais quelle surprise… grimaça-t-il. Je dois avouer que te voir en ces circonstances ne m’enchante guère.

Surtout, lui faire croire qu’il était complètement soumis à sa merci.

Bon, il fallait avouer qu’il n’était vraiment pas en position de force. Il avait perdu un de ces avantages déjà, celui de son sang empoisonné. Si elle ne l’avait pas su, nul doute qu’elle ne s’amuserait pas à le provoquer et surtout, qu’il ne serait plus en vie maintenant. Elle n’aurait pas pu se retenir, il connaissait les Deadline assez pour le savoir.

Mais elle était là. Nul ne sait comment, et surtout pourquoi, elle était là. Elle restait un vampire. Et elle restait sa proie. Et jamais il ne la lâcherait avant d’avoir tout donné pour la liquider, qu’importe son statut méprisable au sein des vampires, elle restait une saloperie de vampire.

Il savait qu’il n’avait aucune chance s’il tenait une approche directe. Mais même s’il avait été en voie de crever, il tenterait quelque chose. « Moi qui possède un sort de guérison. » Hahahaha. Il en rirait s’il en avait eu la force. Se rendait-elle au moins compte de l’information précieuse qu’elle venait de lui révéler. Il finirait bien par en tirer avantage. Pas pour le moment, mais il nota cette information dans un coin de sa tête.

- Merci, tu sais, un vampire comme ça, ça peut être vraiment stupide parfois, murmura-t-il d’une voix faible. J’avoue que c’est pas vraiment la solution que je préfère. C’est dommage d’ailleurs que tu t’en sois rendue compte. Ça aurait aussi pu marcher avec toi.

Une petite voix dans sa tête lui signala quand même que c’était pas DU TOUT une bonne idée de la provoquer. Il n’avait pas pu s’en empêcher, c’était tellement tentant. Ses joutes verbales étaient des plus savoureuses, quand il croisait un vampire. Même si, en générale, elles ne duraient pas très longtemps.
Il peinait à se concentrer sur une seule chose. Et pourtant, Dieu seul sait combien il avait besoin de réfléchir pour se sortir de cette fâcheuse situation. Il sentait bien qu’Elena ne le laisserait jamais partir.

Il eut un petit sourire narquois.

- Franchement, Elena ? Depuis le temps que je te cherche ? Je mourrais, et ce ne serait même pas de tes mains ? Dans l’état où je suis, m’achever ne serait que me rendre service.

Le sang coulait de plus en plus, tâchant les pavés sombres de la ruelle. Tout au fond de lui, il espérait que ses foutu « collègues » finisse par le trouver. De préférence avant que la vampire finisse ce qu’elle attendait depuis si longtemps.

- Aaah, Juliette. Je me doute que c’est à elle que tu penses…

Il eut un subit haut-le cœur en pensant à elle et s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Oui, elle savait taper là où ça faisait mal. Il plissa les yeux, elle n’arrêtait pas de lui tourner autour, comme une charogne qui attendait que sa proie meure pour se délecter de son repas. Il ne bougeait pas, se concentrant sur la vampire, aux rôles qui s’étaient subitement échangés.

- Sauf qu’il y a quand même une chose que tu n’as pas prise en compte. Tu as sans doute oublié ce détail...

Il s’arrêta là, de toute manière trop épuisé pour continuer. Il haleta, doucement, mais de manière suffisamment audible pour qu’elle entende sa respiration sifflante. Signe qu’il s’épuisait. S’il voulait négocier, il ne fallait pas qu’il traine, avant de perdre tout son sang. Il avait bien peine à le dire, mais Elena était sa dernière chance. Il espérait qu’il l’écoute. Espérait bien que sa dernière phrase avait suffisamment piqué sa curiosité pour qu’elle ne l’achève pas… tout de suite.

 

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« Ft Elena & Eden »

Elena.

Cette voix, il la reconnaitre entre mille, même dans un état aussi semi-comateux que le sien. C’est sûrement d’ailleurs grâce à cela qu’il se réveilla a demi. La douleur se fit plus vive lorsqu’il réapparut du néant. Il avait failli se laisser faire et abandonner, mais cette voix tant haie l’avait, malheureusement pour elle, fait refaire surface. Il aurait pu s’endormir pour ne plus jamais se réveiller. Mais non, le destin en avait voulu autrement, et Elena était là.

Il rouvrit légèrement les yeux. La frêle jeune fille avait laissée la place à une tigresse. Un vampire. Il savait qu’il n’avait aucune chance face à elle, surtout dans cet état. Qu’importe. Il tenait un bout. Bon, pour le moment, il n’arrivait même à tenir debout. POURQUOI, mais pourquoi ne possédait-il pas un pouvoir utile dans ses moments-là ? Qu’importe, c’était pas vraiment sa principale préoccupation pour le moment.

Il se prit le bras mordu dans son autre main et le serra pour tenter d’en faire un garrot. Sa vue se brouillait encore une fois de rouge, allongé là sur la terre froide. D’ici, il ne voyait que les pieds de la vampire, et sa voix tranchante dans le silence ambiant.

Prends ton pied, monstre, et attend de voir. Tu auras ce que tu mérite, fallait-il qu’il en crève.

- Elena, mais quelle surprise… grimaça-t-il. Je dois avouer que te voir en ces circonstances ne m’enchante guère.

Surtout, lui faire croire qu’il était complètement soumis à sa merci.

Bon, il fallait avouer qu’il n’était vraiment pas en position de force. Il avait perdu un de ces avantages déjà, celui de son sang empoisonné. Si elle ne l’avait pas su, nul doute qu’elle ne s’amuserait pas à le provoquer et surtout, qu’il ne serait plus en vie maintenant. Elle n’aurait pas pu se retenir, il connaissait les Deadline assez pour le savoir.

Mais elle était là. Nul ne sait comment, et surtout pourquoi, elle était là. Elle restait un vampire. Et elle restait sa proie. Et jamais il ne la lâcherait avant d’avoir tout donné pour la liquider, qu’importe son statut méprisable au sein des vampires, elle restait une saloperie de vampire.

Il savait qu’il n’avait aucune chance s’il tenait une approche directe. Mais même s’il avait été en voie de crever, il tenterait quelque chose. « Moi qui possède un sort de guérison. » Hahahaha. Il en rirait s’il en avait eu la force. Se rendait-elle au moins compte de l’information précieuse qu’elle venait de lui révéler. Il finirait bien par en tirer avantage. Pas pour le moment, mais il nota cette information dans un coin de sa tête.

- Merci, tu sais, un vampire comme ça, ça peut être vraiment stupide parfois, murmura-t-il d’une voix faible. J’avoue que c’est pas vraiment la solution que je préfère. C’est dommage d’ailleurs que tu t’en sois rendue compte. Ça aurait aussi pu marcher avec toi.

Une petite voix dans sa tête lui signala quand même que c’était pas DU TOUT une bonne idée de la provoquer. Il n’avait pas pu s’en empêcher, c’était tellement tentant. Ses joutes verbales étaient des plus savoureuses, quand il croisait un vampire. Même si, en générale, elles ne duraient pas très longtemps.
Il peinait à se concentrer sur une seule chose. Et pourtant, Dieu seul sait combien il avait besoin de réfléchir pour se sortir de cette fâcheuse situation. Il sentait bien qu’Elena ne le laisserait jamais partir.

Il eut un petit sourire narquois.

- Franchement, Elena ? Depuis le temps que je te cherche ? Je mourrais, et ce ne serait même pas de tes mains ? Dans l’état où je suis, m’achever ne serait que me rendre service.

Le sang coulait de plus en plus, tâchant les pavés sombres de la ruelle. Tout au fond de lui, il espérait que ses foutu « collègues » finisse par le trouver. De préférence avant que la vampire finisse ce qu’elle attendait depuis si longtemps.

- Aaah, Juliette. Je me doute que c’est à elle que tu penses…

Il eut un subit haut-le cœur en pensant à elle et s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Oui, elle savait taper là où ça faisait mal. Il plissa les yeux, elle n’arrêtait pas de lui tourner autour, comme une charogne qui attendait que sa proie meure pour se délecter de son repas. Il ne bougeait pas, se concentrant sur la vampire, aux rôles qui s’étaient subitement échangés.

- Sauf qu’il y a quand même une chose que tu n’as pas prise en compte. Tu as sans doute oublié ce détail...

Il s’arrêta là, de toute manière trop épuisé pour continuer. Il haleta, doucement, mais de manière suffisamment audible pour qu’elle entende sa respiration sifflante. Signe qu’il s’épuisait. S’il voulait négocier, il ne fallait pas qu’il traine, avant de perdre tout son sang. Il avait bien peine à le dire, mais Elena était sa dernière chance. Il espérait qu’il l’écoute. Espérait bien que sa dernière phrase avait suffisamment piqué sa curiosité pour qu’elle ne l’achève pas… tout de suite.

 

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« Ft Elena & Eden »

Respiration rauque, de plus en plus sifflante. Il se mourait. Son sang se vidait sur les pavés, inlassablement. Le temps n’était plus aux paroles. Il fallait la convaincre de le soigner. C’était l’unique objectif que le chasseur avait en tête.

Vivre. Il voulait vivre. C’était un désir, un besoin ardent qui le prenait en même temps que sa vie l’abandonnait. « Qu’est ce que j’ai oublié ? » Il faillit en ricaner s’il n’était pas en aussi mauvais état. Une vampire ne réfléchissait pas, en présence de sang. C’était le cas d’Elena. Elle ne se rendait absolument pas compte, ou en tout n’avait pas l’air, de se rendre compte qu’elle pourrait le faire marchander. Malheureusement, ça serait à lui de le faire. S’abaisser à passer un marché avec une saleté de vampire.

S’il fallait en passer par là pour vivre, il était prêt à courir ce risque et à s’humilier. Bordel, qu’était la fierté par rapport à la vie ? C’était bien à cause de ça que beaucoup mouraient de manière profondément débile. N’empêche, il se rapprochait dangereusement de la limite, sa limite. Surtout quand elle lui donna un violent coup dans la mâchoire.

Mal. Douleur, souffrance. Encore pire. Sa vision se brouilla une nouvelle fois de rouge, il s’effondra encore plus si c’était possible à terre. Un petit gémissement plaintif d’animal blessé s’échappa de ses lèvres.

Il ne se rendait même pas compte qu’elle avait plus de mal à se contrôler à la vue de tout ce sang. S’il avait eu plus de lucidité, il aurait pu jouer là-dessus, mais il était concentré sur cet unique point, ce qu’il allait dire, ce à quoi il allait s’abaisser pour rester en vie. Il entrouvrit les yeux et gémit doucement quand elle se rapprocha encore une fois, et faillit lui briser la mâchoire. Encore un coup comme celui-ci, et il clamserait comme une vulgaire fourmi qu’on écrase sous sa chaussure.

Non. Il n’était pas une fourmi.

Elena ▬ « Vas-y, parle. »

Et il n’allait certainement pas le devenir. Il serra sa plaie plus fort de manière à en faire un garrot plus épais. Le sang coula moins vite. N’empêche qu’il en avait déjà perdu beaucoup trop. Il fallait commencer à parler avant qu’elle ne continue encore.

Elena ▬ « Ah, quand tout ceci sera terminé, je me demande comment je m'y prendrai avec Juliette. Ce serait marrant qu'elle meurt ici, au même endroit que toi. Non, j'ai mieux. En apprenant la mort de l'amour de sa vie, Lisa-Serah Levy se serait suicidée pour le rejoindre. Comme Tristan et Iseult. N'est-ce pas magnifique ? »

Il en perdit ses moyens. Merde, la vampire arrive encore à réfléchir. Et elle allait pas le lâcher, cette poufi… cette saloperie. Cette bête. Elle n’était plus que ça, pour Eden en tout cas. Une proie qui s’était retournée contre le chasseur. Qui sous-estimait qui ? Personne, ils connaissaient tous deux les points forts et faibles de l’autre. Ils se « connaissaient » depuis trop longtemps pour se sous-estimer. Et elle savait parfaitement en profiter, de son énorme point faible.

Une haine farouche le prit. Il vit rouge, la regarda avec une telle animosité que si les regards pouvaient tuer, elle serait certainement morte sur le coup. Malheureusement, il ne possédait pas ce pouvoir, n’empêche que le visage de haine que prit Eden aurait pu faire reculer n’importe qui tant il avait laissé échapper un côté bestial, sauvage. Jamais.

Jamais elle ne la toucherait. Il y veillerait. Même dans l’au-delà, il la pourchasserait, Elena et tous les autres qui s’en prendraient à sa dulcinée. Jamais il ne les laisserait lui faire du mal. Jamais. La haine irradiait tous les pores de son corps, ce qui était une mauvaise idée dans son état. Même s’il lui donnait une dose d’adrénaline, ça ne suffisait pas. Il tenta de se relever sur les coudes et la foudroya du regard avec toute la haine du monde.

- Je ne doute pas que ce soit à portée de ton esprit, monstre, cracha-t-il avec venin. Tu ne comprendras jamais.  Tu ne comprendras jamais la portée de ce qu’on peut ressentir, et j’espère, que même si je meurs maintenant, tu ne connaitras jamais ce bonheur. Sois certaine, Elena, que je ne te laisserais jamais lui faire de mal. Je te jure, vampire, que si je meurs maintenant, mon esprit te hantera a tout jamais, t’empêchera de vivre, et je trouverais un moyen, n’importe lequel, je vendrais mon âme au diable, mais jamais, jamais, tu ne toucheras ne serais-ce qu’un seul de ses cheveux.

Il haleta. Il n’aurait pas dû s’énerver autant. Il reprit un ton calme. Il fallait qu’il soit plus posé, cette haine était tout ce que voulait la vampire.

- Serah ne se suiciderait pas. Elle ne te ferait pas ce plaisir, ne rêve pas.

Il fit une petite pause, trop épuisé. Dans sa colère, il avait failli oublier le lieu, le contexte, et le fait qu’il se vidait de son sang. Il n’avait pensé qu’à sa haine et son amour pour Serah. Il tenta de se raccrocher à la dernière image qu’il avait d’elle. Sa petite blonde, ses beaux yeux qui le regardait avec des yeux pétillants et pleins d’amour… il s’accrocha à cette image et planta ses yeux dans ceux, bien moins chaleureux, sauvage, de la vampire.

- Mais tu sais…

Il se concentra à nouveau sur ce qu’il devait dire, avant qu’elle ne le fasse dévier. Brutalement, il repensa à son marché. Est-ce qu’il était prêt à faire ça ? Oui, pour Serah. Pour la retrouver. Pour pouvoir vivre avec elle. C’était le plus important.

- Tu sais qu’ils te rechercheront. Toujours. Les autres, les chasseurs. Tu n’es qu’une Deadline. Tu n’es rien, rien qu’une proie, pour nous, pour eux. Même pour les vampires, qu’est ce que tu es, hein, franchement ? Ils te traqueront comme un gibier jusqu’à la fin de ta vie, jusqu’à ce que tu meures. Tu ne vivras jamais en paix. Jamais, sois en certaine.

Il aurait mieux fait de ne pas la rabaisser ainsi. Mais il haïssait tellement. Il se rattrapa rapidement et murmura d’un ton mielleux :

- Alors que, si tu te décidais de m’aider… de me soigner... je pourrais m’arranger avec eux. Faire une exception. Je n’ai pas le mérite d’avoir une influence aussi grande que certain, mais j’ai tout de même un certain pouvoir. Je pourrais… disons… m’arranger pour qu’ils te laissent tranquille. Moi aussi, du coup… évidemment, ajouta-t-il d’un ton amer.

Il reprit son souffle.

- Ce serait une sorte… d’arrangement entre nous. Tu m’aide, je t’aide. A long terme. Ça ne te coûte rien. Et tu gagnes beaucoup plus.

En tout cas, c’était l’impression qu’elle aurait. Elle ne se douterait jamais à quel point elle aurait perdue.
Il ajouta simplement, pour la persuader et la presser un peu. Le temps commençait à lui manquer…

- Un chasseur n’a qu’une parole.

Intérieurement, il se mit à prier. Très fort.

 

« Ordinary day for an extraordinary life »

« Ft Elena & Eden »

Il avait gagné. Il savait qu’il allait réussir, qu’elle allait le soigner en utilisant les mots comme des armes. Quand le corps est trop faible, les mots sont la meilleure défense qu’il puisse exister, quand on sait trouver les bons. C’est ce qu’il avait fait.

Eden menaçait de perdre connaissance encore une fois à tout moment. Il sentait son esprit partir au moment où il aperçut une étrange lueur rouge. Il n’osa ouvrir les yeux – mauvaise idée si c’était un piège, mais il était bien trop faible pour ne serais-ce qu’entrouvrir les paupières –, mais sentit peu à peu une étrange chaleur le parcourir des pieds à la tête. Ouvrant les yeux peu à peu, il vit avec surprise la vampire penché sur lui, et surtout, ses plaies qui se refermaient. La souffrance diminuait à une vitesse impressionnante, et elle ne fut bientôt qu’un lointain souvenir. Etrangement, il se sentait à nouveau débordant d’une vitalité extrême. Comme si rien ne s’était passé.

Ses pouvoirs étaient impressionnants, remarqua-t-il sans oser bouger d’abord. Il n’en revenait pas. Ça avait marché. Il était vivant. Il allait vivre. Il cligna plusieurs fois des yeux et se redressa légèrement. Il avait toujours été allongé jusque là. Plus rien, même pas de maux de tête. C’en était hallucinant. Il avait beau chasser les vampires, il avait beau cacher une arme à l’intérieur de son corps, voir l’effet de la magie lui donnait toujours un drôle d’effet, parfois.
Il se leva, d’abord doucement, au fur et à mesure qu’elle reculait. Il se rendit compte à quel point il était plus grand qu’elle. Plus grand. Plus fort. Elle reculait, et il la regardait. Fixement. Avec des yeux dans lequel il était impossible d’y lire quoi que ce soit.

Sa main se dirigeait déjà vers l’autre, s’apprêtant à sortir son arbalète. A cette distance, il ne pouvait pas la rater. Elle n’aurait pas le temps de s’enfuir, il pouvait la charger bien plus vite qu’une arbalète normale.

Peu à peu, son instinct se remit en marche.

« Fais-le. Tue-la. Tu peux le faire. Tu DOIS le faire. C’est ton boulot. Elle ne mérite que ça, la mort. Pourquoi tenir une promesse que tu savais pertinemment que tu ne tiendrais pas ? Elle ferait pareil à ta place. Regarde la trembler, elle a compris… elle sait que tu vas la tuer, qu’elle n’a aucune chance face a toi, maintenant qu’ELLE t’a soigné… alors fais-le, sors cette foutu arme, abat la. Abat-la ! »

La petite voix dans sa tête murmurait sans fin à son oreille, promesse de mort et de vengeance, de tranquillité quant à au moins cette vampire là. Pourquoi hésitait-il à présent ?
Il avait peur de cette voix, de ce côté bestial et aussi sauvage. Non, pas qu’il en avait peur, mais il ne pensait pas cacher autant de brutalité en lui. Mais c’était le cours naturel de la vie. Un chasseur, une proie. Une victime. Un mort. Ça DEVAIT se terminer comme ça, c’était normal. C’était son job.

- Non..murmura-telle, encore étonnée.C'est impossible..

Il eut une meilleure idée. Il avait fait une promesse. Il se redressa de tout son long et sortit son arbalète d’un geste vif. Il l’arma avec souplesse et rapidité, sans quitter Elena des yeux. Un regard qui voulait tout dire, froid, sombre. Sans une once de pitié. Il se rapprocha d’elle, faisant fi de son instinct qui lui hurlait de reculer. Malgré tout, elle était une menace. C’était une Deadline, elle risquait à nouveau d’exploser à tout moment. Ne surtout pas l’oublier, elle en restait une vampire.

- Tu vois, Elena, murmura-t-il d’une voix doucereuse qui ne lui ressemblait pas, c’est ça la différence entre toi et moi. Tu es un monstre, articula-t-il avec mépris. Rien qu’un monstre.

Il continuait de la regarder droit dans les yeux. Espérant qu’elle ne remarquerait pas cette étrange lueur qui devait briller tout au fond de ses prunelles. Celle qu’il ne fallait surtout pas qu’un chasseur ait.

- Je vais tenir ma promesse. Tu m’as soigné par profit, uniquement par profit. Et je veux que tu vives. Je veux que tu vives pour que tu puisses te rendre compte de tout ce que tu n’auras jamais. Tu ne vivras jamais ce qu’on peut vivre, tout ce qui mérite d’être vécu et ce qu’il y a de plus beau sur cette Terre.  Je veux que tu vives pour que tu connaisses cette souffrance que tu vas endurer, tout le malheur qui s’est abattu sur toi depuis que tu n’es plus qu’un monstre. Mais, je t’ai fait une promesse. Ce n’est pas nous qui t’abattrons. D’autres s’en chargeront.

Et malgré tout, ils avaient tout les deux perdus. Où avait-il bien pu accumuler tant de haine ? Même pour sa sœur. Il n’avait été jamais aussi proche du « côté obscur ». Finalement, même quand il croyait l’avoir oublié, il revenait au galop.

- En tout cas… il y a une chose que je voulais te dire aussi.

Il se rapprocha dangereusement d’elle. Des éclairs traversèrent ses yeux.

- Ne t’avise jamais, jamais de toucher ne serais-ce qu’à un cheveu de Juliette. Si n’importe lequel vampire, ou n’importe qui, s’en prend à elle, je t’en tiendrais pour responsable. Et promesse ou pas, je te traquerais et te tuerais. Ça, je te le promets. J’espère que je me suis bien fait comprendre.

Toujours essayer de la protéger, dans toutes les situations. Lui faire bien comprendre qu’il était sérieux. Essayer de faire porter le chapeau à Elena pour qu’elle la protège, indirectement… oui, il aimait bien utiliser sa meilleure ennemie pour la protéger inconsciemment.

Il recula. Il avait repris l’avantage, mais il avait perdu tout autant qu’elle.

- Mais aussi….

A reculons, il se dirigea vers la sortie des quartiers abandonnés. Lui n’avait plus rien à lui dire, à présent. Plus vite il sortirait de là, mieux ça vaudrait. A moins qu’elle n’ait encore un commentaire à faire.

- Merci.

Il laissa planer ce mot, dit avec une once de douceur en plus, minuscule, imperceptible, dans le silence ambiant. Elle lui avait malgré tout sauvé la vie. Et toujours, il la regardait droit dans les yeux. Comme un jeu du chat et de la souris. Elle pouvait interpréter ce dernier mot comme elle voulait. Ça lui était égal. Ou presque.