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Achevé || Don't wake me up [ Ludwig]

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MessageSujet: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptySam 3 Mai 2014 - 16:34




Don't wake me up

feat. Ludwig Frey Eberhart



Je restais silencieux pendant tout le trajet, luttant contre le sommeil et l'envie de fermer les paupières. J'avais mis la radio, histoire de rester éveillé, écoutant de la musique ou les informations qui n'avaient rien d'intéressant. Le paysage défilait, Ludwig se reposait sur le siège passager. J'avais hâte de rentrer, de mettre tout ce bordel derrière moi et surtout d'aller me coucher. J'avais passé une nuit horrible et  j'imagine que tout n'a pas été rose pour Ludwig non plus. Il fallait rentrer, retrouver le confort de l'appartement et lécher ses plaies -métaphoriquement parlant.

Nous quittions donc le paysage enneigé de la ville de Froënbourg pour retrouver le charme champêtre de Terraria. Je me suis en pilote automatique, sans vraiment faire attention et je me retrouvais finalement dans l'allée de l'appartement. J'aidais Ludwig à sortir de là et à arriver jusqu'à l'appart. Je fermais la porte à clé et les jetais dans le coin, rangeant mon manteau à sa place. Je balayais le salon du regard. Exactement dans le même état où je l'avais laissé. Il y avait quelques tâches de sang sur le sol. J'avais trop la flemme pour nettoyer quoi que ce soit. C'était étrange de retrouver l'appart dans la lumière de l'après-midi alors que je l'avais quitté au beau milieu de la nuit. J'avais l'impression d'être parti depuis 3 jours. Je m'étais pas lavé en plus. Peut-être que je devrais commencer par ça. Je déposais le sac de médoc sur la table du salon.



« Voilà... Je...Je vais  prendre une douche et aller me coucher...»


Je savais qu'il était tôt mais les nuits blanches, ça ne me faisait pas de bien. Ca me rendait grognon et renfermé. Oui je sais. Plus que d'habitude. Je passais une main dans mes cheveux, frottant mes yeux.

« Tes médocs sont là, si t'as besoin de quelque chose : réveille-moi.  »


J'espérais secrètement qu'il n'allait pas le faire, qu'il serait capable de se débrouiller seul pour prendre ses médicaments et éventuellement manger.  J'espérais aussi qu'au réveil je ne le trouverai pas gisant dans une flaque de sang à ma porte une fois de plus - tout ça à cause de l'effet Freyr. J'entrais dans la salle de bain pour prendre une douche bien chaude, et me brosser les dents. Je soupirais - j'avais oublié de prendre mes vêtements de rechange. Je me rhabillais donc avec mes vêtements sales le temps d'aller dans ma chambre, de changer de sous-vêtements, de troquer mon T-shirt de pyjama contre un de ceux que je mettais jamais ( le vert avec un gros panda dessus ).Je déposais mes lunettes sur la table de nuit. Je pris 10 minutes pour chercher après mon pantalon de pyjama ( probablement parce que j'avais pas mes lunettes) - j'abandonnais et je me laissais tomber sur mon lit. Je me glissais sous les draps frais, appréciant le contact du tissu contre mes jambes. C'était divin. C'était merveilleux. J'avais l'impression que les couettes m'entouraient comme des bras doux et chaleureux qui m'invitaient à me laisser aller au sommeil. J'y trouvais tout le réconfort dont j'avais besoin, je m'étirais et sur le dos, la tête calée par l'oreiller, je finissais par m'endormir.


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptySam 3 Mai 2014 - 18:16

Back to normal

feat. Takehiro Hamada


Ce que je ferais sans lui ? A l’heure actuelle, pas grand chose, c’était sûr, mais d’un autre côté, où en serais-je aujourd’hui si nos chemins ne s’étaient pas croisés ? Mort ? En train de continuer ma vie ? Interné ? Je n’ose imaginer toutes les possibilités et accepte simplement ce qui m’arrive, puisque je n’ai pas vraiment le choix. Le destin ? On peut voir cela de cette façon, peut-être que tout est déjà écrit. Et puis, maintenant que toutes ce que je croyais a été brisé par tout ce que je vivais aujourd’hui, je ne sais plus trop ce que je dois croire ou non.

Mais passons. Là n’est pas le souci, il est temps de se nourrir convenablement et j’accepte avec plaisir sa salade de pâtes, même avec la présence de poulet. Mais je crois que j’ai trop faim pour faire de chichis. Approchant la fourchette à hauteur de mes yeux en louchant d’un air curieux le morceaux de poulet qui y est planté, j’hésite. Manger de la viande, c’était dire “oui” à la tuerie des animaux. Mais comme je vois Takehiro manger sa viande sans broncher, je ferme les yeux, soupire et enfourche l’aliment dans ma bouche pour prendre exemple. De toute façon, mes convictions sont brisées et je ne veux pas le décevoir.

La suite se passa sans problèmes, j’ai l’accord du médecin pour sortir de l’hôpital, avec quelques recommandations, là où la réflexion de mon colocataire prenait toute son importance, se rendant indispensable. Le retour se déroula sans anicroches, excité de retrouver notre appartement pour profiter d’un peu de calme, et à la fois épuisé par tout ce qu’il s’est passé. J’ai sans doute mieux dormi que Takehiro, mais je ne peux pas lui proposer de prendre le volant, avec un seul bras… Mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour lui.

Aussi, une fois rentré, je le laisse vaquer à ses occupations, hochant la tête sans broncher sur ce qu’il avait prévu et lui sourit d’un air rassuré.

« Oui. Merci. »


Je ne compte pas le réveiller, par contre, je ne voulais pas dormir, surtout après tout ce que je lui fais subir. Je dois me faire pardonner et en voyant l’état du salon, l’idée surgit. Un brin de nettoyage ne ferait pas de mal, bien que je ne sois pas très doué dans le domaine, au moins quand il se lèverait, il n’aura qu’à se mettre les pieds sous la table. Je ne sais pas vraiment pourquoi je réagis de la sorte, juste, je veux le remercier comme il se doit. Et puis… le partage des tâches… Je pourrissai la baraque, ce n’était pas une raison pour que ce soit lui qui nettoie derrière.

M’armant d’une éponge et de produit trouvé dans le placard de l’entrée, parmi tout le matériel de nettoyage, je fais couler de l’eau chaude dans une bassine, renversant la quantité indiquée sur la bouteille pour récurer les sols. Au préalable, j’avais rangé un peu, ramassé la veste ensanglantée que mon alter ego avait utilisé comme éponge pour la blessure en rentrant ici, la trousse de soin qui avait servi pour le premier pansement, et bien d’autres choses du quotidien qui traînaient par-ci par-là. J’avais aussi fait le tour des autres pièces, mais en dehors de la machine à laver le linge à faire tourner pour laver quelques vêtements et le lave-vaisselle à vider, il n’y a pas grand chose à faire. Il ne reste que les traces de sang coagulé au sol. Accroupi au sol, avec une seule main, je frotte avec dextérité les tâches qui mirent un peu de temps avant de disparaître entièrement, essuyant d’un coup de sopalin pour ne laisser aucune trace sur le sol.

C’était ça de fait. Je me lève pour aller ensuite ranger tout ça, vider le lave-vaisselle, sans faire de bêtises, et ensuite… Il n’y a plus rien que je ne puisse faire. Le lave-linge reste en attente de plus de linge. J’avais essayé de récupérer ma veste , mais vu les trous qu’il y avait au niveau de l’épaule, il n’y avait rien à faire, elle était bonne à jeter. Tant pis… Je ne l’aimais pas tant que ça, cette veste. Et puis l’été pointait le bout de son nez.

Epuisé par ses quelques activités, je m’affale enfin dans le canapé, pour zapper sur les chaînes proposées à la télévision, regardant d’un air absent les programmes, m’arrêtant finalement sur une fil de guerre en noir et blanc. je ne me souviens pas s’il s’agissait d’un documentaire, car au bout de quelques minutes, je sombrai dans le sommeil, mon corps se retrouvant allongé, les pieds au sol. L’oubli m’emporte, ne pensant pas à prendre mes médicaments laissé en plan sur la table, et l'autre me laisse tranquille, je le sens, il est là, mais il dort…

Une petite sieste, juste quelques minutes pour me ressourcer… Mais les dix minutes espérées ont tendance à se rallonger en trois heures...
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 4 Mai 2014 - 14:19




Sleep Cloud

feat. Ludwig Frey Eberhart



Les bras serrés autour de mon oreiller, je finissais par me réveiller. Ce n'est pas mon genre de faire la sieste au milieu de la journée, mais là j'en avais besoin. Je faisais ma nuit. Je frottais mes jambes contre les draps, apaisé par la sensation. J'avais l'impression que j'allais me faire dévorer par mon lit. Je m'étirais et je poussais un long gémissement. Je me fichais de savoir combien de temps j'avais dormi. Je gardais ma contre le coussin et je soupirais d'aise. J'avais dormi comme une pierre - j'étais tombé dans un trou noir sans rêve. Pendant quelques heures j'avais tout oublié. Mon mariage raté, ma rupture, mes questionnements sur ma sexualité, et les ennuis que me procuraient mon travail. Pendant quelques heures, j'avais été heureux. Je me raccrochais à cette sensation plaisante de vide et je me levais doucement, frottant mes paupières. J'avais dormi, mais j'avais encore l'impression d'être fatigué. J'enfilais mes lunettes et je me décidais à sortir du pieu pour enfiler un pantalon , chopper le briquet et le paquet de cigarette que j'avais abandonné sur mon bureau et je descendais lentement les escaliers.

J'avais l'impression d'avoir retrouvé mon calme. Mon équilibre. Vous savez ce qu'on dit ? Qu'une bonne nuit de sommeil peut vous éclaircir les idées. Ce n'était pas faux. J'avais le sentiment que mes problèmes qui pesaient si lourds sur mes épaules s'étaient envolés.  Je descendais dans le salon et je trouvais Ludwig allongé sur le canapé. J'ai failli lui dire " Bonjour" mais je me ravisais au dernier moment. Il faisait presque nuit. Je remarquais qu'il avait fait un peu de ménage mais je ne le félicitais pas pour autant. C'était normal après tout, on vivait dans le même appartement, on devait se partager les tâches. J'ai traversé le salon à pied nu, pour me rendre sur le balcon de la cuisine. Je me suis assis sur le bord, j'ai allumé ma cigarette et j'ai commencé à fumer tranquillement.

Il faisait un peu frais dehors et j'étais en T-shirt, mais je m'en fichais. Je fumais tranquillement, pensif, regardant les gens rentrer chez eux, imaginant un instant à quoi leur vie ressemblait. Et puis, j'ai vu une silhouette familière à mes côtés. Mon frère. Je pouvais le voir désormais, avec ce halo trouble distinctif. Mais je pouvais le voir. C'était réjouissant, mais cela ne me troublait pas. La fumée s'échappait de mes lèvres pendant que je tapotais le bâton pour en faire tomber les cendres.

Alors...Qu'est-ce que je fais maintenant ?  

Les problèmes de Ludwig sont les siens, je ne peux pas les porter à sa place. Je ne peux pas l'aider constamment. Et Freyr...je ne peux pas l'enfermer à l'intérieur. En fin de compte, ils n'ont que ce qu'ils méritent. Et si quelque chose de fâcheux arrive ...et puis quoi ? Je me ferai virer. Je trouverai un job ailleurs. Je ne peux pas prendre la responsabilité pour des choses qui ne m'appartiennent pas. Et de mon côté, même si ça ne me plaît pas, il y a des choses que je dois accepter. Ca ne sera pas facile, mais pas à pas, je finirai par y arriver non ? D'ailleurs...si je le voulais...Je pourrais sortir ce soir. Peu de chances que Ludwig quitte l'appartement dans son état. Je pourrais...faire un tour...dans des bars...rencontrer des gens...leur parler...Des gens comme moi ?

Je restais pensif, hésitant. Non. Pas aujourd'hui, pas ce soir. J'ai écrasé ma cigarette dans le cendrier et je suis retourné à l'intérieur.



«T'as faim ? Je vais faire quelque chose . »
m'écriais-je assez fort pour qu'il puisse m'entendre.

Après tout il était quoi...20h ? De toute façon avec son bras en écharpe, il était préférable que ce soit moi qui prépare le repas et s'il n'avait pas faim, il pouvait toujours manger plus tard.  Je faisais bouillir l'eau, jetais deux paquets de riz et préparais quelques légumes en boîte ainsi que des dés de jambons pour les faire sauter dans la poêle avec le riz, servir ça dans de larges bols avec de la sauce soja et une cuillère. J'ai rejoins Ludwig dans le salon et je lui ai tendu son bol. Je trouvais ma place sur le canapé, mangeant, regardant distraitement l'émission qui passait à la télé.

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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyMar 6 Mai 2014 - 10:50

drowsiness

feat. Takehiro Hamada


Ce qui m’a réveillé ? Je ne me souviens pas clairement, peut-être le bruit des pas de Takehiro dans les escaliers, sa présence à proximité, ou bien simplement la douleur qui se réveillait six à huit heures après la dernière prise ? En tout cas, je me réveillais courbaturé d’avoir dormi pendant un laps de temps dans une position plutôt inconfortable, avec le rappel de prendre ces médicaments. Gémissant vaguement, j’ouvrais les yeux, en me redressant, les frottant sans grande conviction pour enfin me lever et prendre le traitement, tout du moins ce que je devais prendre maintenant. D’un regard ensommeillé, je consultais tout de même la notice par mesure de précaution, jusqu’à ce que j’entende mon colocataire me parler de nourriture. D’une voix rauque et après une bonne réflexion profonde poussée par le grognement de mon estomac qui réclamait, je lui réponds, essayant de pousser le son pour qu’il entende :

« Oui, j’arrive. »


J’embarquais le sachet avec les boites de médicaments dans la cuisine, pour qu’il puisse m’aider à m’y retrouver, trop maladroit pour que je ne mélange pas tout et lui demandai pendant qu’il était en train de cuisiner :

« Euh… Excuse-moi de te déranger… Je dois prendre quoi, là ? J’arrive pas à lire ce que la pharmacienne a écrit... »


L’écriture du personnel médical était juste illisible, mais je soupçonnais qu’ils utilisaient un code entre eux pour nous intoxiquer au moins avec leurs saloperies, pour ceux qui n’avaient pas de décodeur.  Mais Takehiro était scientifique, il devait savoir lire, lui. En tout cas, je savais que je pouvais davantage lui faire confiance qu’en moi-même, ce qui était assez surprenant, mais pas si con, vu que mon corps était capable de se faire la malle sans que je n’ai aucun contrôle…

Mais en lui posant la question, je regardais avec curiosité ce qu’il préparait et aperçus les dés de jambon qui me firent des frissons dans le dos. Devais-je lui dire ? Il serait temps, parce que je n’avais pas l’impression qu’il le sache… Enfin, le souci, jusqu’à maintenant, c’était que je n’avais pas su justifier mon refus de manger de la viande… Et encore moins maintenant, finalement puisque le midi j’en avais goûté. Et je n’avais pas trouvé ça dégoûtant, c’en était déroutant. C’était davantage par conviction, rien que l’idée que cette nourriture provienne d’animaux morts, pour certains des nouveaux-nés même. Mon regard ne se détourna pas et envoya de la haine à cette charcuterie, avant que je ne retourne au salon avec un verre d’eau pour prendre mes médicaments en silence.

Lorsqu’il arriva avec les deux bols pleins, je pris celui qu’il me tendait, voyant les dés roses flottés au milieu des légumes et du riz. Et la vision de ses choses m’obsédèrent tant que je lui avouais timidement

« Takehiro ? Hum… Je… Je dois t’avouer que… je… je… ne veux pas manger de viande… J-j’aime pas ça… »


Je ne voulais pas remettre en question le fait qu’il cuisinait bien, au contraire, c’était juste un choix. Mais j’avais honte, aussi je baissais le regard, rougissant de mon audace. Cependant, je voulais me rattraper en exclamant :

« Mais tu cuisines vraiment bien ! C-c’est juste que… je peux pas… »


Pourquoi ? J’en sais rien en réalité. Pourquoi il y avait des gens qui mangeaient sans culpabilité alors que c’était avant un animal vivant ? Comment faisaient-ils abstraction de ça ? Ca devait venir de la forme que prenait la viande, totalement méconnaissable par rapport au produit de base. Quoiqu’il en soit, je mangeais ce qu’il y avait dans le bol, hésitant à faire honneur à sa cuisine en mangeant tout ou alors répondre à mes convictions en triant. J’avais peur de le vexer, aussi… je ne fis pas de choix et fis les deux en mangeant, les yeux clos, quelques dés, que finalement je trouvais plutôt écoeurant, le porc par rapport au poulet, c’était autre chose, malgré le fait que ce soit bien cuisiné, surenchérissant avec une fourchette de légumes pour faire passer le goût.

Mais cette scène de deux colocataires devant la télévision, un soir, en train de manger en silence leurs bols, sans plus d’affinité me ramenait à un quotidien sans rebondissements, sans soucis presque, où ma seule préoccupation était de retrouver mon passé. Aujourd’hui le contexte avait changé et j’en avais presque oublié mon objectif premier, le laissant bien largement au second plan pour regarder un avenir sombre en cohabitation avec une entité inconnue qui m’avait procuré des dons accessoirement, j’avais de quoi flipper et me croire dans un cauchemar. Mais encore en phase de digestion de cette phase, je le prenais en rigolant. Takehiro pouvait me croire fou de prendre tout cela à la légère, mais j’avais du mal à m’y faire. Et je fis la réflexion à voix haute, le regard figé sur la télévision, sans pour autant faire attention aux images :

« Dis, tu te souviens avant ? J’ai l’impression que ça remonte à loin, il y a des années, le temps où je ne savais rien de… tout ça… Pourtant ça fait que… un ou deux mois… »


Un air mélancolique passa sur mes traits, mais je relevais la tête, je devais arrêter de déprimer sur le sujet et ne pas regretter. Après tout, je l’avais obligé à tout me dire, je n’avais pas le droit de me plaindre. Je tournais la tpete dans sa direction et lui souris en blaguant :

« Mais pour toi, ça doit pas changer grand chose, hein ? Tu dois faire ton boulot, te coltiner un maladroit, enfin deux du coup pour le prix d’un. »


Je riais légèrement, mais en fait cette pensée que notre relation était strictement professionnel me faisait de plus en plus mal, de me dire que toutes ces gentillesses, cette attention n’était dirigé que par sa conscience professionnelle. C’était douloureux de se dire qu’on ne représentait rien d’autre qu’un vulgaire cobaye aux yeux de la seule personne qui tournait le regard sur vous.


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyMar 6 Mai 2014 - 21:30




Self-Machine

feat. Ludwig Frey Eberhart



Quelque chose a dû changer, j'ignore quoi, quelle pièce s'est retrouvée à sa place pour que je puisse de nouveau voir clairement les esprits qui m'entouraient. Peut-être était-ce parce que j'avais de nouveau accepté le caractère éphémère de ma vie et de mon identité. L' instabilité, la non dualité de ce monde et de moi-même. Et qu'au final, tout cela n'avait pas tellement d'importances puisque nous ne vivions que dans un monde d'illusion ? Ou bien parce que j'avais l'impression d'être calme et équilibré après avoir passé une nuit de sommeil. C'était un mystère. Les choses viennent et s'en vont, ce n'était pas la peine de s'y attacher. Peut-être perdrais-je de nouveau la vue après un moment. En tout cas pour l'instant je devais satisfaire ma faim et probablement celle de mon colocataire.

J'étais en train de sortir les légumes de leur conserves quand il arriva dans la cuisine, me demandant de l'aide avec ses prescriptions. Je poussais un soupir exaspéré. Quoi ? Il n'avait pas pris ses médocs ? C'était la seule chose qu'il devait faire putain, mais quelle nouille. Je rangeais mon exaspération dans un coin, me rappelant qu'elle n'avait rien à faire dans cette cuisine. La seule personne qui en souffrait c'était Ludwig, et tant pis pour lui. Sans regarder la prescription, je lui rappelais d'un ton indifférent les paroles de la pharmacienne :


« Tu prends les anti-inflammatoires jusqu'à 4 fois par jour en mangeant, le reste du temps, tu alternes avec le paracétamol. Et le reste c'est trois fois par jour. »


Imperturbable, je continuais tranquillement mon office. Et alors que je découpais les dés de jambon j'essayais de me raisonner. Il finira par y arriver. Il n'a pas le choix sinon. Il va bien devoir finir par se passer de moi...Dans a tête je songeais au moment où je pourrais retrouver la tranquillité, sans avoir personne à baby-sitter. Parce qu'à ce niveau là Ludwig était semblable à un gamin de 8 ans, mais en pire. Enfin bon, là il avait l'épaule en compote, le moins que je pouvais faire, c'était de lui faire à manger. Après, c'est pas vraiment de ma faute s'il se noie dans son bain ou avale tous les médicaments n'importe comment. Il a 27 ans - que je sache il ne vivait plus avec ses parents. Il doit être capable de vivre tout seul.

Je dégustais tranquillement mon repas devant la télé, me relaxant un peu face à toutes ces imbécilités télévisuelles - les publicités en particulier. C'était marrant d'essayer de deviner pour quelle produit elles avaient été filmées et ce n'était pas toujours évident. Ensuite il m'avoua qu'il n'aimait pas manger de viande. Il m'annonça ça avec autant de sérieux et de honte que lorsque quelqu'un fait son coming out. Sans détacher les yeux de la télévision j'apaisais ses angoisses.


« Pas de problème. Ne mange pas la viande. Mais je peux pas te promettre de préparer que des plats végétariens. Tu devras trier. »


Voilà c'était simple. Il n'avait pas envie de manger de viande, okay. Contrairement à lui je n'allais pas lui faire de petit sermon sur à quel point c'était pas sain et blablabla et blablabla. Oui, ça s'appelle respecter le choix d'autrui, quelque chose qu'il ne semblait pas comprendre. Mais je n'étais pas vraiment d'humeur à lui envoyer toutes ses conneries à la gueule. J'étais trop occupé à regarder des pubs dont une qui était particulièrement maline et originale, m'arrachant un sourire. Moi de mon côté je ne comptais pas devenir végétarien, ni me priver. J'adorais les crustacés et puis les nouilles dans n bouillon de poulet, c'est absolument divin. Ses compliments sur ma cuisine ne me faisaient ni chaud ni froids. C'était pas comme s'il se rappelait de quoi que ce soit donc... son compliment était en fait : c'est meilleur qu'à l'hôpital. Ce qui en soit n'était pas grandiose, et n'avait pas de grande valeur.

J'avalais quelques cuillères de riz en silence, les jambes croisées tout en regardant l'hypnotisante télévision. C'est dingue ce qu'on peut passer du temps à parler dans le vide. A montrer du vide. Tout ça juste pour divertir les gens. Et maintenant, ça passait à cette téléréalité pleine de bons sentiments ou en aidant les gens. Pour sûr, la ménagère de plus de 40 ans devait pleurer dans sa petite chaumière. Et puis d'un coup - la musique de jurassic park. Juste comme ça. Parce que c'est épique. J'adore. Et puis au milieu de tout ça, il se mit à parler plus sérieusement. Mon bol étant vide, je tournais mon regard vers lui.


« Hmm ? »


Qu'est ce qu'il voulait dire ? Cela ne faisait pas deux mois qu'il était au courant de tout ça. Et honnêtement je ne voyais pas de grandes amélioration... Le faire sortir était difficile, il était à peine capable de s'occuper de lui-même et puis il avait Freyr, ce gros handicap sur le dos. Mais avec un peu de chance, les pouvoirs de ce derniers pouvaient se transformer en une véritable compensation. C'était tout ce que je lui souhaitais. Et s'il parlait de la magie et de tout ce bordel, des esprits et tout ça... Je pouvais comprendre. Mais n'était-ce pas mieux d'avoir les yeux grands ouverts que de rester aveugle ? Je n'étais pas sûr de ce qu'il essayait de me dire, ni de me faire dire.

« Ce n'est pas tout à fait correct. C'était plus facile tant que l'autre âme ne s'était pas manifestée. Contrairement à toi, il est vraiment déraisonnable. »


Je poussais un soupir.

« C'est juste une difficulté supplémentaire pour moi - Une difficulté temporaire. En revanche, c'est toi qui doit vivre avec. Ca serait bien si tu pouvais essayer de le modérer et de lui faire entendre raison. Je sais que c'est facile à dire mais... je sais qu'il est conscient de ta présence. De toi. De ce que l'on dit en ce moment. Est-ce que toi... tu es conscient de sa présence ? De sa volonté ? »





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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyJeu 8 Mai 2014 - 13:15

Remember the past

feat. Takehiro Hamada


Avalant mes médicaments avant de commencer à manger ce qu’il avait préparé, je tirais une grimace de dégoût, à la limite de l’étranglement à chaque fois que j’avalais tout rond les comprimés, avec un verre d’eau. je n’aimais pas ces trucs, mais je n’avais pas le choix, si je voulais guérir, ou au moins apaiser la douleur. J’espérais que ça ne durerait pas, mais cela se verra avec le temps. Pour l’instant j’avais à peu près deux semaines de médication, ça je me souvenais. Je devais tirer la même figure lorsque j’aperçus les morceaux de viande dans mon plat, en avouant à Takehiro que je n’aimais pas ça. Sur un accord, je hochais la tête quand au fait qu’il ne préparera pas que des plats végétariens, ce que je comprenais et ne l’obligeais pas. je ne comptais pas le faire devenir végétarien, je tenais juste à le prévenir, pour qu’il ne se vexe pas ou quoi que ce soit, ça me semblait… normal. Mais comme il semblait s’en moquer aussi profondément que de l’an 200…

Recherchant un peu d’intérêt de sa part, je me décidais à changer de conversation abordant sans cesse les mêmes peut-être, mais à l’heure actuelle, je me voyais mal parler d’autres choses, car c’était notre seul lien, finalement, même si j’en étais navré. Je n’arrivais pas à faire abstraction et lui semblait s’en accommoder. Je fronçais les sourcils sur sa réponse, sachant qu’il avait raison concernant cet intrus, vu ce qu’il s’amusait à me faire faire et réfléchissant à ma propre perception de cette âme qui cohabitait en moi… Un silence pensif s’installa jusqu’à ce que je donne ma version, hésitant, conscient que c’était peut-être quelque chose que j’aurais dû lui dire avant...

« Euh… En fait… Je crois que.. j’entends sa voix depuis… un moment déjà… Je pensais que ce n’était rien de spécial ,que… ça venait de ma mémoire ou je ne sais pas… Mais maintenant que je sais… Je crois que… je peux le sentir. Mais je ne sais pas comment… il arrive à me parler. Et je ne sais pas comment faire pour… »


Et je ne pouvais pas lui demander conseil, il ne savait pas ce que c’était, il ne vivait pas la même chose, et de toute façon, je n’étais pas sûr qu’il me réponde. J’osais de moins en moins lui poser de questions, puisque toutes ses réponses revenaient à “ Je ne peux pas vous le dire, c’est confidentiel ” ou quelque chose dans le genre. A croire que finalement, il avait tenté l’expérience sans en connaître les conséquences, un peu comme un savant fou. Et finalement, je devais m’appuyer sur quoi, moi ? une idée me traversa l’esprit et je tâtais le terrain pour savoir.

« Peut-être que… Si je rencontre d’autres… hôtes (?), ils pourraient… m’aider ? C’est… possible ? »


J’avais l’audace de demander, sait-on jamais, peut-être essuyerais-je une nouvelle déception. Takehiro était un homme beaucoup trop à cheval sur ses principes, et j’avais dû mal à connaître les limites. Sinon, je cherchais une autre solution qui était :

« Sinon… Comme tu ne peux pas tout me dire sur lui… Que dois-je savoir ? N’y a t’il pas des choses… que je pourrais savoir de plus sur son sujet ? Je veux dire… en dehors de ce qu’il me fait vivre... »


J’avais des questions sur ses pouvoirs, d’où est-ce que ça venait, lui d’où il venait, avait-il un passé et pourquoi lui arrivait mieux à entrer en contact avec moi et non l’inverse ? Sans doute du fait qu’il était le parasite ? Et si je me trompais, et si c’était moi le parasite ? J’effaçais ce doute en pensant à autre chose, me sentant juste un peu… de trop en fait.

« Je… suis désolé de… te demander ce genre de choses. Je comprends tes obligations… »


Mais que dois-je faire ? Je dois me débrouiller seul depuis le début, en dehors du fait qu’il s’occupe de moi pour la cohabitation et tout. Mais heureusement que de ce côté-là je n’ai rien à faire, sinon je crois que je serais mort quelques dizaines de fois… Si ce n’est de maladresse, ce serait peut-être de faim.


Dernière édition par Ludwig F. Eberhart le Jeu 8 Mai 2014 - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyJeu 8 Mai 2014 - 20:15




Bye Bye Baby

feat. Ludwig Frey Eberhart



Peu importe ce qui se passait, peu importe le contexte, cela devait toujours revenir à ça n'est-ce pas ? On ne pouvait pas avoir une simple conversation courtoise sur autre chose comme je sais pas ...ce programme débile par exemple. Est-ce qu'il l'aimait le regarder? Pourquoi ? Mais bon, je pouvais essayer de me mettre à sa place. Dans sa situation et aux vues des dernières déclarations à son sujet, je pense que ça me laisserait matière à réflexion. Il était curieux. Il était inquiet. Et bien je ne pouvais pas vraiment le rassurer. C'était lui qui avait souhaité savoir - maintenant il devait vivre avec la triste vérité. Il n'y avait pas de paroles rassurantes à donner. Pas de " c'était une blague". Pas de retour en arrière. C'était plutôt explicite et il le savait. En revanche, ce qui m'intéressait c'était son point de vue de l'intérieur. Je lui dévoilais donc que son cohabitant était conscient de sa présence et je lui en demandais s'il en était de même pour lui. Qui sait, peut-être que Ludwig aurait la force et la présence d'esprit de l'empêcher de faire conneries ? Et peut-être que Freyr l'écouterait. Si c'était le cas....ça pourrait être vraiment plus facile pour eux deux.  Freyr pourrait pousser Ludwig à retrouver ses souvenirs, à vivre normalement, à sortir sans avoir peur. Et de son côté Ludwig pourrait modérer les ardeurs du dieu et lui rappeler les règles du jeu. Dans ce cas là on pourrait parler de coopération, de symbiose même.

Les réponses de Ludwig étaient un peu déstructurées mais me laissaient croire qu'il y avait de l'espoir. Il ne savais pas comment communiquer directement avec son parasite, mais au moins il avait conscience de sa présence. Et la voix de Freyr se faisait parfois entendre apparemment. J'étais curieux :



« Quel genre de choses te dit-il  ?   »
?  - demandais-je curieux.

J'espère que Freyr ne lui faisait pas de fausses promesses ou ne le harcelait pas à venir m'étouffer dans mon sommeil. Ce serait fâcheux, vraiment.  Et ensuite, il souleva un point plutôt intéressant. Il hésitait plus que d'habitude, choisissant soigneusement ses mots. C'était plus intéressant et plutôt malin. Seulement....ce n'était pas si simple.


« ...Je ne sais pas... Je ferai part de votre requête à la prochaine réunion.  »


Toutefois je doutais que cela se produise. Les identités des membres du projets étaient sous haute sécurité, et je n'avais pas accès à ces dossiers. Ca m'étonnerait que mes supérieurs autorise une petite dînette entre tous les hôtes. Il ne manquerait plus qu'ils s'organisent et qu'ils se soulèvent...Cependant, cela restait une possibilité.

Quoi qu'il en soit je reconnaissais mon ignorance à ce sujet et Ludwig tenta une autre piste, puisque la première avait été un échec. Mais sa question me fit froncer les sourcils. Je m'en fichais il avait beau avoir l'air hésitant et misérable, il savait très bien ce qu'il demandait. Je gardais les lèvres serrées avant de pousser un long soupir. Il m'exaspérait. Il posait sans cesse les mêmes questions, sachant pertinemment que je ne pouvais pas lui répondre. Pas parce que j'étais un grand méchant et que j'en avais pas envie. Juste parce que je n'étais pas autorisé à lui répondre. Bon sang quand allait-il finalement comprendre ?


« Apparemment pas, sinon tu n'aurais pas pris la peine de me poser la question. La réponse sera toujours la même, Ludwig.  »


Sérieusement il s'attendait à une réponse différente ? Il pouvait me la poser un million de fois ,la réponse sera toujours la même. N'était-ce pas simple ? Son petit manège commençait sérieusement à m'agacer. Il voulait des réponses, mais pouvait à peine les gérer.  Il s'attendait à ce que je lui donne tout dans la bouche, comme un oisillon ?S'il était si déterminé à savoir il n'avait qu'à trouver un moyen. S'adresser à Freyr. Je ne sais pas....

Mais non, la seule chose qu'il savait faire, c'était resté assis sur ses fesses et demander. Demander et demander encore, avec ses yeux larmoyants, sa voix tremblantes et ses lèvres hésitantes, espérant sans doute que j'aurai pitié de lui et que je déciderai soudainement de tourner le dos à mes employeurs, d'envoyer valser les règles juste pour ses beaux yeux ? Il avait tort. Ludwig était un bébé. La seule chose qu'il savait faire c'était essayer de se faire plaindre afin d'obtenir ce qu'il voulait. Rester assis sur ses fesses et quémander, quémander encore et encore. Comme un gamin, plein de morve. je faisais déjà tout à sa place,  Honnêtement quand j'avas lu son profil dans le dossier je ne 'm'attendais pas à ça. Il n'avait pas eu une vie facile... alors pourquoi est-ce que je me retrouvais avec un bébé plein de morve qui savait uniquement se défendre en faisant un caprice de temps en temps ?

Freyr c'était une autre histoire. Freyr était aussi un bébé à sa manière mais pas celui qui reste assis en attendant que tout lui vienne dans la bouche. Freyr c'est le gamin qu'ont doit surveiller non stop, car à la seconde où on regarde ailleurs il enfonce ses doigts dans la prise.  La différence avec Freyr, c'est que s'il connaissait et respectait les règles du jeu, il s'en sortirait pas mal. Il pourrait se tenir sur ses deux jambes. mais Ludwig... Ludwig était un cas désespéré.  Il devenait même de plus en plus difficile à apprécier, si ce n'était en comparaison avec son alter ego.

Je n'avais pas demandé à être baby-sitter que je sache.


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyJeu 8 Mai 2014 - 22:47

Lose One’s Nerve

feat. Takehiro Hamada


Les choses que mon parasite me disait n’avait pas de réels intérêts, et je n’y avais pas plus prêter attention tellement je pensais que ça venait de mon propre esprit…  Aussi, je n’avais rien retenu en particulier si ce n’est que des petits exemples tels que :

« Bah… des trucs du genre “ Debout ! “ ou “ Attention ! ”, rien de bien… transcendant, loin d’une conversation…  »


Rien de notable de toute façon, de sorte que je ne voyais pas la différence avec ma conscience qui aurait pu me dicter ma conduite un peu plus énergiquement que la normale. Quoiqu’il en soit, j’aurais voulu partager ce genre d’expérience désormais avec d’autres, puisque Takehiro m’avait dit qu’il existait d’autres hôtes comme moi, qu’ils me content leur expérience. Mais la réponse restait la même, me laissant sur ma faim, sans certitudes, plânant toujours dans le doute. La prochaine réunion… Certes… Je restais perplexe sur sa réponse, sans rien dire, juste déçu.

Ce fut la suite qui enflamma mes ardeurs. J’avais beau être fatigué. Non. J’étais fatigué, énervé, j’avais trop de doutes, et il avait les réponses, il pourrait me les donner s’il n’était pas un mur tel qu’il l’était trop à cheval sur ces foutus règles à la con. Je fronçais les sourcils et me levais, furieux, serrant les poings et sifflant ma haine entre mes dents :

« En effet, la réponse est toujours la même. Moi je tourne en rond sans savoir où tourner et tu me presses à trouver les réponses, avec c-ce… ce parasite qui fait n’importe quoi ! Et je dois lui dire de rester tranquille alors que je ne sais pas comment ! »


Ma voix tremblait et à force de serrer le poing gauche, je sentais la douleur lancinante de mon épaule, malgré les calmants, les nerfs se contractaient. Par réflexe, je posais mon autre main dessus, en espérant que ça calmerait la douleur, en vain. mais je sentais le venin de la haine s’infiltrer dans mes neurones, crachant des insultes gratuites pour trouver autre chose que cet éternel mur sans émotion qui restait bloqué dans son truc.

« Finalement, t’es rien qu’un scientifique de pacotille. tu crois tout savoir, mais finalement, tu ne sais rien et tu ne veux pas l’avouer. T’agis juste comme un toutou devant ses patrons. Tu ferais mieux de me remettre là-bas, au moins, tu serais tranquille... »


« A moins qu’il ne se serve de nous pour pallier sa vie sentimentale qui semble être un fiasco. »


Surpris par cette intervention intempestive de l’autre, je plaquais ma main sur la bouche et reculais d’un pas. Je ne savais pas de quoi il parlait. Mais le pire, c’est qu’il ne s’arrêta pas là, et enchaîna sur d’autres faits dont j’ignorais tout, sans que je ne puisse rien contrôler, j’étais juste spectateur :

« Sans oublier que t’es un frustré. Rien qu’à voir ta virilité, ça fait pitié. Pas un centimètre carré de poils, de l’indifférence face aux belles femmes… Pas étonnant que tu te noies dans le travail, t’as rien réussi d’autres... »


Des paroles si horribles, gratuites… Mais comment pouvait-on en dire autant ? Qu’est ce qui était vrai ? Comment pouvait-il savoir, à moins que ce ne soit que du bluff pour blesser Takehiro. Je reculais encore, horrifié par ces propos. Mon alter ego prononçait ses mots par ma bouche, sans se montrer. Peut-être craignait-il que Takehiro ne nous frappe ? Je le scrutais pour connaître ses réactions. Mais tout ce qui avait été dit me semblait… révéler tant de choses sur lui, expliquer ses comportements vis-à-vis de moi. Si c’était vrai… Mais je le saurais tôt ou tard...
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyVen 9 Mai 2014 - 15:42




Come at me, bro

feat. Ludwig Frey Eberhart




J'hochais la tête en silence, plutôt soulagé d'apprendre que Freyr ne s'amusait pas à remplir le crâne de Ludwig d'ineptie. Apparemment ses interventions restaient minimes et pas très significatives. Tant mieux. Si Freyr pouvait communiquer avec Ludwig  pourquoi ne s'était-il pas manifesté ? Etrange. Peut-être qu'il n'est simplement pas très intéressé par le fait de se dévoiler. Ou bien qu'il n'y a pas pensé. Ca m'étonnerait pas, on ne peut pas dire qu'il soit le plus malin de tous les dieux.

Quant à sa demande de voir d'autres hôtes, je doutais qu'elle aboutisse. Non seulement ils étaient sous haute sécurité pour des raisons évidentes, mais en plus on ne pouvait pas dire que F347 avait un dossier impeccable et qu'il ne représentait aucun danger.  En d'autres termes, même si c'était possible, le labo n'aurait sûrement pas confiance en F347 et ne le laisserait pas entraver les progrès des autres hôtes.

Et puis...il repartait sur le même délires, essayant de pêcher auprès de moi des informations que je ne pouvais pas lui donner. Il demandait sans cesse, les mêmes choses. Il s'attendait à quoi ? A ce que je rompe mon contrat pour ses beaux yeux larmoyants ? Il pouvait toujours espérer. Dès qu'il avait l'occasion, il se jetait dessus. Et quand je lui répétais sèchement que je ne pouvais rien lui dire et qu'il le savait très bien, cet imbécile se mit à s'énerver. Oui bien sûr. Parce que tout son petit manège, hésitant, désolé, larmoyant ce n'était que ça. De la poudre aux yeux. S'il pensait qu'il parviendrait à me faire culpabiliser avec ça, il se trompait. Au final, ce n'était qu'un manipulateur avec peu de moyens. Alors quand il voyait que ça ne le menait nulle part, il s'énervait. Il se levait, les poings serrés, comme un gamin fait une crise de colère parce que sa maman a pas voulu lui acheter les bonbons qu'il voulait. Est-ce qu'il avait conscience de ça, à quel point il se rendait ridicule ?  Il ne se mettait pas en colère pour les bonnes raisons et surtout pas envers les bonnes personnes.

S'il devait être en colère envers quelqu'un c'était envers Freyr et lui même. Moi je n'ai fais qu'obéir aux ordres c'est lui qui s'est mis dans ce pétrin tout seul. Il pouvait en vouloir à sa mère pour avoir signé le papier. Il pouvait se mettre en colère contre le labo qui avait organisé tout ça. Mais moi ? J'étais un pion. Mais j'étais le seul présent dans la pièce. Je poussais un soupir exaspéré, sans vraiment me sentir concerné par ses petits problèmes. Il allait me donner mal à la tête.  Il essayait de m'insulter mais n'y parvenait pas. Evidemment que je suis le brave toutou de mes patrons. C'est ce que j'ai toujours été. C'est ce que les gens normaux font. Ils font partie de la société, ils obéissent à leurs supérieurs, ils gagnent de l'argent...Ils ne vont pas faire exploser des bâtiments.

J'aurai pu lui dire tout ça, mais ça n'aurait fait que remettre de l'huile sur le feu. Et puis il ne me laissait pas vraiment le temps de commencer. Mais il soulevait un point intéressant : pourquoi ne pas le renvoyer au labo. Je suis sûr qu'il adorerait. Etre enfermé entre 4 murs blancs. Sur le coup, il me provoquait et ce que j'aurai dû garder pour moi, je me surprenais à le dire à voix haute.


« Ah, si seulement je pouvais... »


S'il le désirait tellement pourquoi ne pas lui donner un petit avant-goût. Je suis sûr qu'il me regretterait. Dommage que ça ne fonctionnait pas comme ça. Il m'énervait à la longue. Moi aussi j'étais fatigué de le supporter, ses cris de bébé, sa façon de se positionner en victime tout le temps alors qu'en réalité, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui. Je n'allais pas le plaindre non plus. Et puis c'était la remarque de trop, qui venait de nulle part et dans une voix différente. J'haussais un sourcil, frappé par cette remarque qui ne venait de nulle part.

« Je te demande pardon ?! »


Qu'est ce que ça venait foutre la dedans? Rien à voir. Et puis ce n'était même pas vrai. C'était juste des mots en l'air destiné à me blesser personnellement. C'était comme être frappé sous la ceinture, c'était pas juste, et ce n'avait pas sa place ici. Ludwig plaqua sa main sur sa bouche, horrifié. Drôle de geste pour quelqu'un qui venait de m'insulter personnellement. Je pensais qu'il avait compris la menace dans mon regard mais de toute évidence ce n'état pas le cas. Il fit un pas en arrière mais cette voix poursuivit. Cette voix c'était celle de Freyr. Mais étrangement ce n'était pas lui était au premier rang, mes yeux ne me trompaient pas c'était bien Ludwig.

Les remarques fusaient. En soit cela n'avait rien de très insultant. J'aurai pu lui clore le bec avec la vérité, avec la réponse. Mais il ne méritait pas de la savoir, ça ne le concernait pas. Et je ne me sentais pas de lui avouer ma sexualité  à voix haute.  A la place, je me levais et j'avançais dangereusement vers Ludwig, le regard mauvais. J'aurai pu simplement partir et laisser couler ses insultes débiles. Mais je n'étais pas encore dépourvu d'orgueil et après tout ce que j'avais fait pour lui, j'estimais que je méritais un peu de respect - même de la part de Freyr. A quelques centimètres à peine, je plantais mon regard perçant dans les yeux apeurés de Ludwig. Mais ce n'était pas lui que je regardais, je regardais à travers lui.


« Mais regardez qui parle... Si t'as quelque chose à dire, dis-le moi en face espèce de lâche. C'est facile de se cacher derrière Ludwig.... A moins que t'aies peur que je te mettes la raclée de ta vie ?  »


Mon ton était menaçant mais je parvenais à maîtriser la colère de ma voix. Nan, je n'avais pas l'intention de frapper le pauvre bouclier humain. Il m'avait insulté aussi mais ça je pouvais laisser passer. C'était pas déloyal. C'était juste sa frustration de petit bébé qui ne sait rien faire d'autre que se plaindre et réclamer. Je provoquais davantage la divinité.

« Alors ? Tu te montres ou t'as oublié tes couilles dans l'auto ? »
- ajoutais-je en le défiant du regard.


Sur le coup, j'étais furieux. Pour Freyr, je ferai une exception. Je lui botterai le cul. Ca sera facile. Il est faible. Il est blessé. Si je pouvais maîtriser son autre bras pour pas me faire trancher par son arme, ça serait du gâteau. Pas question de lui faire des hématomes ou de le faire saigner. Ce lâche allait partir dès que possible. Je ferai en sorte que ça ne laisse pas de marque et pas de douleur pour Ludwig.


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyVen 9 Mai 2014 - 23:39

Fight Club

feat. Takehiro Hamada


Plaqué entre le mur et Takehiro, je voyais son regard me percer de part en part au point de me sentir acculé sous le poids de sa haine envers mon alter ego. Je me sentais me recroqueviller de peur, son ombre sur moi, menaçante, ne sachant comment réagir, comme il s’agissait de mon corps, sa voix glaçant tout mon sang. Là, ouais, j’aurais voulu ne pas être là, entre ces deux-là, sans que je ne puisse rien y faire. Heureusement d’un autre côté que j’étais là, sinon, Takehiro aurait mis ses menaces à exécution sur mon corps… Il était déjà suffisamment en miettes comme ça…

Mais sans crier gare, je me sentis comme… oppressé d’un coup, mon âme amené au second plan m’offrant une autre vision de mon environnement, comme s’il était à la fois à proximité que je pouvais le toucher, mais sans pouvoir interférer, si loin. Je savais ce qu’il se passait, ce n’était pas la première fois que je le ressentais, mais cette fois-ci, j’en avais conscience et je voyais ce qu’il se passait comme hier soir, où la créature avait arraché mon épaule et que je m’étais éveillé. De là, je pouvais ressentir les sentiments, plus profondément de mon squatteur, mélange d’amusement et de défi. Se rendait-il compte de la situation ? Je ne crois pas, il s’en amusait et répondait à l’appel de mon colocataire pour le narguer :

« Me traite pas de lâche, p’tite bite, j’ai affronté des plus gros que toi, qui en avait dans l’froc, eux. »


Simple spectateur, je voyais mon corps se mouvoir nerveusement sous le contrôle de l’autre, dont je ne connaissais toujours pas le nom, me rendant compte qu’en effet il réagissait inconsidérément. Je m’en doutais, mais je pouvais le voir de mes yeux, désormais et mon âme criait la peur et la raison à cet individu qui prenait mon corps pour un punching ball. Mais je ne pensais sincèrement pas que Takehiro s’y mettrait non plus sérieusement… Simple spectateur que j’étais, j’étais impuissant, observant de mon regard horrifié les coups que mon alter ego essayait de donner dans le vent, étourdi peut-être par la blessure, ou alors était-ce le fait que je sois conscient et qu’il ne possède pas le contrôle total du corps comme lorsqu’il avait pris la parole alors que j’étais là ?

Néanmoins, je pouvais apercevoir une certaine dextérité dans ce corps qui n’avait jamais été entraîné au combat, enfin, que je sache, montrant que l’esprit, lui, avait déjà de l’expérience dans le domaine. Etait-ce le cas de Takehiro ? Je ne savais pas, je ne faisais qu’observer, sans pouvoir rien faire, impressionné à la fois par le fait que l’autre ait réussi tout de même à lui porter un coup, et effrayé à l’idée de me faire rétamer la gueule par terre. Ce qui arriva rapidement, finalement. Mon corps était plus petit que le sien, plus mou, adéquat pour l’oisif que j’étais, loin d’être à la mesure du combattant qui affrontais le scientifique, apparemment. Trop sûr de lui, en tout cas, il se fit simplement rétamer la tête au sol, complètement immobilisé et je pouvais sentir la douleur de la torsion, ainsi que l’autre dans l’épaule. Lui, il gémissait misérablement, mais toujours avec ce sourire qui étirait mes lèvres d’un air doucereux, cherchant plus loin la provocation

« Alors, t’es fier de m’avoir mis à terre ?! Tu sais trop bien que j’ai raison, et t’es trop orgueilleux pour l’admettre. La violence… la voix du faible... »


Sur ces mots, mon âme fut tiré cette fois en avant, me passant au premier plan, comme si je n’étais qu’une marionnette, et là, je sentais avec plus d’intensité la douleur qui me traversait les bras, essayant de me détacher de l’étreinte en gémissant faiblement.

« A-aïe… L-lâche-moi… s’il te plait... »


Quel enfoiré, l’autre… Il me laisse vraiment récolter la tempête… J’en avais les larmes aux yeux.

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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptySam 10 Mai 2014 - 16:32




No winner

feat. NomPrénom




Je savais que ma provocation fonctionnerait sur lui. La plupart du temps on ne peut pas dire que je sois quelqu'un de très bagarreur. D'habitude, je laisse ce genre de remarque passer sans même leur prêter attention. Mais je commençais à en avoir marre de son attitude, et s'il fallait que je lui botte le cul pour qu'il comprenne qui était le patron, alors tant pis. Ca en valait la peine. Sans compter sur le fait que ça faisait un moment que j'avais envie de le remettre bien à sa place, j'avais sérieusement les poings qui me démangeaient.  C'était facile de se planquer derrière Ludwig. Rien que ça, c'était un aveu de faiblesse. S'il était une divinité aussi puissante qu'il le pensait, dans ce cas pourquoi n'étais-je soumis ? Ma simple existence faisait preuve de sa faiblesse. Personne ne croit en lui.

Je l'ai vu changer. Les cheveux blancs de Ludwig ont prend un halo doré et ses yeux jaunes une teinte bleutée. Son visage changeait. Mais ce n'était pas réel, juste un changement de perception. Freyr mordait à l'hameçon, comme je l'avais prévu. J'étais prêt, il allait mordre la poussière. Il essayait de me frapper. Mais avec sa seule main valide ses efforts restaient faibles. Moi de mon côté, j'étais déterminé à ne pas laisser de trace de ce combat. J'étais autorisé à utiliser le stun gun en cas de besoin, mais ce serait punir inutilement Ludwig pour des broutilles. Je ne répondais pas à ses quolibets.Il parvint néanmoins à me frapper sur le joue. Je serrais les dents, accusant le coup  et j'entravais son bras valide, le tordant derrière son dos. De cette façon il était obligé de se déplacer d'une certaine façon pour éviter la douleur, et avec une certaine confiance en moi je parvenais à le mettre à terre.

J'avais mal à la joue, qui brûlait sous l'effet de son coup.  Mais j'étais compté. J'étais supérieur. J'avais réussi à lui montrer c'était qui le patron. Mais alors pourquoi est-ce qu'il souriait ? Sa réponse n'énerva encore plus.


« Je ne suis pas faible !  »


répliquais-je aussitôt.

Quel crétin ! Non... Quelle imbécile. Ca ne veut rien dire. D'abord je doute qu'à son époque, un duel soit considéré comme une preuve de faiblesse. Ca n'avait aucun sens. Ce genre de duel était courant, et en ces termes, il m'avait provoqué et il avait perdu. Et puis s'il ne comptait pas se battre, il aurait pu rester derrière Ludwig...Après tout c'était lui qui avait porté le premier...Mais tout ces arguments venaient malheureusement trop tard, conscient de contredire non seulement sa nature mais son propre comportement, il était retourné en arrière, bien à l'abri de ma colère et de mon amertume.  

Ce sale petit con....Ce lâche...

Il avait raison cependant. Je n'aurai pas du m'emporter. C'était lui donner trop d'importance. Et de toute façon, il ne semblait pas être le genre d'individu à accepter la défaite. Bien. Il pouvait se leurrer tant qu'il voulait. Ca ne me concernait pas. Mon problème en revanche ? C'était Ludwig qui gisait, gémissant faiblement sur le sol.  Bon apparemment ce petit spectacle avait eu pour effet de calmer sa colère à lui. Je le lâchais immédiatement.

« Ah. Pardon. »


Je l'aidais à se relever, avec une épaule en compote, c'était pas évident.

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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptySam 10 Mai 2014 - 22:34

Revenge

feat. Takehiro Hamada


Je n’avais pas douté une seconde de la force de Takehiro, tout du moins qu’il était forcément plus puissant que moi, il était supérieur par rapport à moi dans beaucoup de domaine, à vrai dire, je ne savais même pas dans quel domaine j’arrivais à le surpasser… Quoiqu’il en soit, en plus de la taille, il possédait aussi des muscles plus nerveux que moi, c’en était frustrant, tant je me sentais écrasé par son poids. Je n’arrivais même pas à esquisser un mouvement, en plus de la douleur qu’il exerçait contre mon épaule intacte, je ne pouvais que gémir faiblement, bien que j’aurais préféré me libérer tout seul sans supplier. Surtout après tout ce qu’il venait de se passer.

Parfaitement contre la provocation de mon alter ego, j’étais loin de défendre les actes de mon colocataire. D’autant que le combat avait éveillé en moi une haine profonde, quelque chose d’imprimé dans mon corps, un ressenti profond qui me fit une grimpée d’adrénaline au moment où il lâchait l’entrave. Il avait beau m’aider à me relever, le coup était parti tout seul, le surprenant sans doute, dans la même joue, sans que je ne réussisse à le mettre à terre pour autant, il ne fallait pas exagérer.

Mais lui, il était toujours en forme, éraflé par le double coup sur la joue, il me rendit la pareille sans doute par réflexe, qu’en sais-je, l’adrénaline n’était pas redescendu et j’étais loin d’avoir les réflexes d’un athlète pour esquiver, tout juste essoufflé par le coup que je lui avais porté. Et son attaque me toucha directement dans le pif. Dans un craquement osseux, je fermais les yeux et parti en arrière, renversant la table du salon en essayant de me rattraper dessus, je l’avais embarqué dans ma chute, et me retrouvais de nouveau allongé au sol, complètement sonné. Mais lentement, je commençais à me recroqueviller en approchant la main de mon nez, le sentant douloureux, et quelque chose de sang commençait à inonder dedans, dehors. Putain, je pissais du sang par le nez.

Il pouvait me dire ce qu’il voulait, sous le choc, je n’y faisais pas attention, j’avais les larmes aux yeux, à cause de la douleur ressentie aux alentours, mais j’étais loin de me plaindre, j’étais surtout ébranlé par la vue du sang qui ne s’arrêtait plus de couler, et bien sûr, je n’arrivais pas à respirer par ces conduits. Je plaquais ma main sur les orifices pour que ça s’arrête et me releva lentement, en lui lançant un regard assassin. Mais sans plus. Je savais que je le méritais, je n’allais pas le supplier de m’aider.

Titubant encore étourdi par le coup, je faisais attention à ne pas remettre du sang partout - J’avais nettoyé quoi ! - m’appuyant par moment sur les murs pour me diriger vers la pharmacie, manquant de me prendre les pieds dans les meubles qui traînaient au milieu du chemin en gémissant. Les soins, je me les prodiguerai tout seul, mais pour le coup, je ne savais pas trop quoi faire pour ce genre de cas, à part mettre du coton dans les orifices pour que ça s’arrête de couler… Et de la glace, pour calmer la douleur, et éviter que ça enfle. Est-ce qu’il m’avait péter quelque chose ? Putain, j’espère pas, j’ai pas envie de retourner à l’hôpital. Je réussis à me hisser jusqu’à la salle de bain pour nettoyer la coulée et mettre le pansement, avec mon seul bras valide, tremblant de colère en marmonnant des mots de haine pour moi-même, histoire de passer ce sentiment d’une manière ou d’une autre, entre mes dents.

« Connard… Enfoiré… Je te déteste… »

Et l’autre qui ramène sa fraise.

* Il est vraiment pas fréquentable… *

« TA GUEULE TOI ! »


C’était sorti tout seul, mais là, c’était vraiment pas le moment. Laissez-moi ruminer ma haine un moment, ça ira mieux. Toutes ces histoires d’expérience, de souvenirs, d’alter ego, de scientifique, de pouvoirs, j’en avais plus rien à foutre. Je voulais qu’on me foute la paix, car je n’y voyais qu’une grosse mascarade. Que des conneries qu’on essayait de me vendre pour m’amadouer. Takehiro n’était qu’un menteur, il savait rien du tout en réalité, c’est pour ça qu’il ne disait rien. J’avais la haine contre lui, mais plus je me frottais le visage et la main avec un gant de toilette d’eau froide, plus la température baissait et ma colère avec.

Finalement, je poussais un profond soupir, m’ouvrant les yeux sur ma propre culpabilité. Je baissais le regard, en réfléchissant à ce que je pourrais dire lorsque je redescendrais… S’excuser ? Lui en vouloir ? Ne rien dire ? Lui faire des reproches ? Laisser la place à l’autre ? Hors de question. Le silence était ce qu’il y avait de plus intelligent à faire. Peut-être qu’il engagerait lui-même la conversation, ou bien me ferait la gueule… Ou me ferait des reproches… Je m’étais mis encore dans une situation… Je ferais tout aussi bien de faire comme si de rien n’était…

Une fois propre et pansé comme je pouvais n’étant pas doué pour les soins quels qu’ils soient, je redescendais à l’étage inférieur, constatant que c’était plus calme qu’en partant, me suggérant que Takehiro n’était plus dans la pièce. Je fronçais les sourcils, pensant qu’il était peut-être dans la cuisine, que je rejoignis rapidement au moins pour allez chercher des glaçons que je glissais dans un gant de toilette propre pour le poser sur mon nez, afin d'anesthésier la douleur, remarquant qu’il n’y était pas non plus. En fait les pièces étaient éteintes en dehors du salon qui était resté dans le même état, et je ne me souvenais pas l’avoir entendu monter dans la chambre. Je ne sentais pas sa présence en fait.

« ...Takehiro… ? »


Le doute s’insinuait en moi et je me dirigeais vers l’entrée pour constater que sa veste et ses clés avaient disparu… Il était parti sans me prévenir. Je déglutis sentant la panique m’envahir. Que devais-je faire ? Ca faisait depuis combien de temps qu’il était parti ? Est-ce que je devais aller le poursuivre pour le ramener ? Et s’il faisait une connerie ? Je ne savais pas de quoi il était capable. Peut-être qu’il était juste sorti pour prendre l’air et qu’il reviendrait bientôt ? J’essayais de m’en persuader, et pour la peine, je m’installais dans le canapé, en regardant d’un oeil anxieux la porte, écoutant le moindre bruit qui pouvait venir de l’extérieur sans faire attention au son de la télévision. J’attendrais ici jusqu’à ce qu’il revienne.

Takehiro….


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 1:02




Run Away

feat. Ludwig Frey Eberhart



C'est ce que je pensais vraiment. Je ne suis pas faible.  Certes, je n'étais pas le meilleur combattant du monde, je ne connaissais aucun art martial... mais une chose était sûre. Si quelqu'un devait me décrire, le mot " faible" ne serait pas dans sa liste de vocabulaire. Et c'est ce que je me prêtais à croire. Après avoir mis Freyr à terre et avoir compris qu'il n'admettrait jamais la défaite, je m'occupais du dommage collatéral et je l'aidais à se relever. J'étais désolé qu'il ait eu à subir ça, ce n'était pas vraiment de sa faute...Enfin si, s'il ne commençait pas sans cesse avec ses questions auxquelles je n'étais pas autorisé à répondre, attendant que je me sacrifie pour lui fournir ce que je voulais. C'était pour ça qu'il s'était énervé et une chose en entraînant une autre...L'autre imbécile m'avait sérieusement provoqué.

Je l'ai aidé à se lever, sans soupçonne le sort qui m'attendais. Un coup que je n'avais pas vu venir, un coup de poing que je n'attendais pas, dans la joue. Je poussais un exclamation de surprise de douleur. Mais pourquoi  il me frappait cet enfoiré?! Presque automatiquement alors que je ressentais la brûlure honteuse de son coup de poing et cette douleur qui résonnait dans ma mâchoire, une boule de colère se forma dans mon estomac. Peut-être était-ce la fatigue, la colère, l'adrénaline et la testostérone, mais je fus incapable de retenir mon coup, qui comme un réflexe, frappa Ludwig dans le nez de toute mes forces. J'ai senti son quartilage se plier sous la force du coup et le bruit humide.  Il tomba sur le sol, entraînant la table basse avec lui.

C'est alors que cette boule de colère se dégonfla complètement, pour me laisser avec les conséquences de mes actes : Ludwig déjà blessé, par terre, saignait abondamment du nez. Très vite, je comprenais l'étendue des dégâts et je regrettais ma violence passagère :

« Oh merde, putain... Ca va ?  »


Je m'approchais, inquiet. Et si je lui avais vraiment fait mal. Han putain... J'étais dans la merde. Je n'étais pas censé frapper Ludwig, alors lui mettre un coup qui le faisait saigner du nez et lui laisserait sûrement un bleu... J'étais foutu. Tout aurait pu bien se passer si j'avais pu communiquer avec lui, si j'avais pu arranger les choses, mais alors que je m'approchais pour voir si tout allait bien, il recula, me lançant un regard assassin qui me transperça. Voilà. J'étais mort. J'allais perdre mon job. Ludwig allait retourner au labo comme il le voulait. J'allais me faire virer, c'était sûr. Et une fois de plus, toute la merde qui me tombait dessus était due à mon comportement. A mon tempérament. A mes désirs, et à ma volonté.

Fais chier !

Ludwig disparut de mon champ de vision. Je ne le suivais pas. A quoi bon. Je l'avais vu dans son regard. Il me détestait. Et ça allait me coûter mon job, ma réputation et tout le reste. " Rétablir la confiance", hein ? J'avais bien foiré mon coup. Ca ne pouvait pas être pire. Ah si. J'aurai pu le tuer par accident. J'aurai été un criminel, en plus d'un incompétent. J'aurai juste dû prendre le coup sans rien dire. Lui crier dessus à la limite. Mais le frapper ? J'avais été trop loin et maintenant j'allais tout perdre à cause de ce contrat à la con. C'était sûr.

Les murs se resserraient autour de moi alors que les possibilités s'amenuisaient. J'avais frappé Ludwig. J'allais me faire virer. Je ne trouverai jamais un tel job. Qu'est ce que je pouvais faire ? Fuir encore, prétendre être quelqu'un d'autre ? Ca me semblait être la seule option. La fuite. Je n'allais pas rester ici à attendre qu'il redescende. J'avais besoin de prendre l'air. J'avais besoin de me vider la tête. De sortir de cette atmosphère toxique ou ça allait me rendre dingue. Sans réfléchir, agissant sous l'impulsion instinctive de la fuite, j'enfilais mes chaussures, ma veste et je fermais la porte derrière moi.

Je n'attendais pas l'ascenseur, je descendait les marches quatre à quatre, comme si j'avais peur de me faire rattraper par une bête sauvage. Mais qu'est ce que je fuyais réellement ? Là était la grande question. Je me suis retrouvé dehors. Je me sentais pousser des ailes, au lieu de prendre la voiture et de conduire loin, très loin,  je détalais comme un lapin jusqu'à en perdre le souffle et être obligé de marcher. Ma mâchoire me faisait mal, ma pommette aussi, mais pas autant que ce qui m'attendait. J'étais foutu. Je marchais sans but dans les rues de Terraria. Je finissais par croiser un bar, un établissement pas très chic et assez peu fréquenté. Sans réfléchir je suis entré et j'ai commandé trois bières.  Il essaya d'entamer la conversation avec moi, mais rien ne sortit, en tout cas pas avant la troisième bière qui me monta pas mal au cerveau. La chaleur de l'alcool réconfortait mon corps et surtout ma joue endolorie. Mais mes problèmes sont toujours là.


« Je suis dans la meeeerde, mec. Tu devineras jamaiiiis.  Demain, je me fais virer c'est sûr. J'ai foiré, mec mais...troooop.
»


J'entamais alors la quatrième. Le liquide ambré, lui ne m'avait jamais laissé tomber.

« Et en plus j'ai tapé mon coloc. J'te jure. Droit dans nez. PAF !  »


J'esquissais le geste

« Han putain. Il saignait et tout...J'te le dis. La grosse merde. J'ai vraiment merdé sur coup là. »


Il me suggéra de lui présenter des excuses. Je secouais vivement la tête.

« Nan. Y'm' déteste de toute façon. Ca changera rien. »


Après la cinquième j'étais vraiment trop loin pour me maîtriser. Epuisé, je collais mon front contre le comptoir, m'autorisant à m'apitoyer sur moi-même.

« Mais pourquoi je fais toujours tout foireeeeeeer...J'en ai maaarrre....J'veux pas rentrer... »


Je me déteste.

C'est là qu'il me demanda si j'étais venu en voiture, parce que sinon il devait m'appeler un taxi. Je lui expliquais que j'étais venu à pied. Je sais c'est con de chercher des réponses ou du réconfort dans l'alcool. Mais c'est tout ce que j'avais. Personne à qui parler à part le barman qui m'entendait balbutier mes inepties sans comprendre, mais avec pitié. Ah comme j'aurai aimé que Kei soit là pour me réconforter, me prendre dans ses bras. On aurait fait l'amour, deux fois et je me serai senti mieux. Il était capable de me faire tout oublier, même ma fiancée, même mon mariage et sur le coup, je ne me sentais même pas coupable. Alors que Chiyo..;elle était du genre à parler tout le temps et à juger et blablabla et blablabla....

Mais le fait était là : je n'avais vraiment personne et je n'aurais bientôt plus de job. Je devrais bouger, trouver autre chose ailleurs. Mais avec mon taux d'alcoolémie, au moins ça devenait supportable. Je veux dire, j'avais toujours l'impression d'être un déchet, mais c'était tolérable. Mais comme le bar devait fermer, j'ai dû prendre la route. Je me suis perdu. J'ai retrouvé mon chemin. Je ne savais même pas quelle heure il était quand j'ai réussi à ouvrir la porte après la troisième tentative. J'espérais que Ludwig serait couché. Que j'aurais pas à le revoir ce soir, que je pourrais discuter avec lui demain, quand tout ce serait calmé et que j'aurai trouvé mes mots - que je pourrais gérer la situation comme un adulte responsable - comme le brave petit soldat que j'étais censé être.


« Han pu-tain...  »


Il était là, ce con. Il m'attendait. Merde, j'étais censé faire quoi. Je me suis redressé correctement. Si c'était possible, ne pas laisser transparaître à quel point j'étais bourré. Je refermais la porte et je rangeais la clé dans ma poche. Pas question qu'il sorte lui, c'était trop dangereux.

« T'es pas encore couché ?  »


J'enlevais mes chaussures, mais pas mon manteau. Je les envoyais maladroitement balader. Ludwig avait vraiment une sale gueule. Avec des cernes qui lui creusaient les yeux et l'hématome qui commençait à se former qui n'arrangeait rien. Je lui aurai bien dit ça : qu'il avait vraiment une sale gueule, mais je le gardais pour moi. A la place je tentais l'approche du barman.

« Okay. Ecoute.J'sais qu'tu t'en fous mais... Ch'suis vraiment désolé. J'aurai pas dû te frapper. Et surtout pas aussi fort, okay. Vraiment. C'était pas mon intention. Désolé.  »


Parler me faisait mal à la joue. Je la sentais gonfler un peu maintenant. J'aurai pu prendre un médoc ou mettre de la glace, mais j'avais juste envie d'aller mettre mon bide plein de bière dans mon lit et de dormir avec le crâne vide.  J'avançais prudemment, pas à pas, évitant la table basse comme si je faisais un parcours du combattant. Chacun de mes pas me demandait énormément d'effort pour ne pas tituber ou me cogner contre un truc. Je soupirais.

« De toute façon, j'vais m'faire virer. Tu retourneras au labo...Comme ça, tu s'ras content. Bonne nuit.  »
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 10:40

Guiltiness

feat. Takehiro Hamada


Je regardais l’aiguille des secondes tournée lentement, comme si le temps menaçait de s’arrêter, mon coeur battant au rythme des tic tac risquait de me lâcher si l’horloge dysfonctionnait. J’avais éteint la télévision, sentant qu’elle ne faisait qu’accentuer ma nervosité avec ses bruits qui parfois me faisait sursauter alors que j’avais la tête ailleurs. Je m’étais surpris en train de me ronger les ongles nerveusement, tandis que la scène repassait dans mon cerveau au ralenti, la culpabilité s’insinuait en moi. J’étais responsable de tout, je n’aurais jamais dû le frapper, j’aurais dû me taire… Et maintenant, qu’allait-il se passer ? Il allait revenir n’est-ce pas ? Au bout d’un moment, je commençais à regarder fixement le téléphone fixe de l’appartement. Et si je l’appelais au moins pour savoir où il était, pour me rassurer ? Et si au contraire, il ne me répondait pas ? Ou bien que j’apprenais qu’il lui est arrivé quelque chose ? Je me mordais la lèvre inférieure avec anxiété.

Combien de temps est passé, combien de temps suis-je resté assis les genoux contre mon torse à stresser le temps qu’il rentre, hésitant sur ce que je devais faire ? Je ne me souviens pas, mais la tête commençait à tourner, je sentais les yeux me brûler de fatigue, sans que je n’arrive à les fermer. J’avais abandonné mes glaçons sur le canapé, sans avoir la force de les ramener à la cuisine pour que l’eau s’évacue dans l’évier, plutôt que tremper le tissus. Tant pis, ça séchera. L’attente est longue…

Puis, au milieu de la nuit, j’entendis un bruit, un cliquetis. Mon regard fatigué se tourna vers la porte avec une lueur d’espoir et d’inquiétude, imaginant tous les scénarios possibles, y compris la visite d’un cambrioleur, mais j’attendais avec impatience de voir apparaître Takehiro derrière cette porte. C’était hésitant, maladroit, et ça m’inquiétait de plus en plus. Je m’étais levé furtivement du canapé, m’avançant lentement, méfiant vers l’entrée et m’arrêtait à distance raisonnable, au cas où; jusqu’à ce que le panneau laisse apparaître mon colocataire.

Je ne sais pas trop ce qui m’a le plus choqué, le fait qu’il sente l’alcool à 3 mètres à la ronde, le fait qu’il essaie de le cacher, ou bien simplement le fait qu’il soit rentré sain et sauf, juste pour aller boire un coup dans un bar, sans rien me dire alors que je m’étais fait un sang d’encre, pour rien. J’avalais la boule de sentiments qui s’était formé, retenant les larmes de joie de le revoir quand même, et détournais le regard, comme un gamin qui n’osait pas regarder en face les conséquences de ses bêtises. Je n’arrivais pas à articuler quoi que ce soit, les mots restaient coincés, j’hésitais à m’excuser ou lui reprocher son absence ou lui dire combien j’étais rassuré. Le silence était alors plus sage.

Mais ce fut lui qui prit la parole, articulant avec difficulté, et même s’il était sous l’effet de l’alcool, je pouvais sentir toute la sincérité de ses excuses. Mais au final, ce n’était pas ce que je voulais. Je ne voulais peut-être pas me l’avouer, mais j’étais plus que rassuré qu’il soit là. Les larmes me montèrent aux yeux, plus fatigué que ce que je pensais et ma bouche s’entrouvrit pour dire quelque chose qui ne sortait pas. Mais je l’observais dans sa démarche branlante, essayer de trouver le chemin à travers l’appartement, le suivant de loin, hésitant. Jusqu’à ce qu’il dise qu’il allait se faire virer et que je retournerais au labo. Ces mots me firent l’effet d’un glaçon dans le dos, je me figeais, secoué d’un frisson, tendu et le visage soudainement pâle. Je digérais la nouvelle comme si je venais de recevoir un nouveau coup de poing dans la face.  Ma langue se déliait et je lui attrapais le bras avant qu’il ne monte à sa chambre en balbutiant d’un air paniqué :

« A-attends ! »


Je n’avais pas compris le sens profond de sa déclaration. Se faire virer, pourquoi ? Parce que… il m’avait frappé ? Je ne comprenais pas, mais… Je ne savais pas que tout ce qu’il s’était passé entre ces quatre murs pouvaient avoir des conséquences aussi fâcheuses. Je n’avais pas mesuré les conséquences de mes actes, aussi bien le concernant lui que pour mon avenir. Ma menace, celle de retourner au labo, ce n’était que du bluff, je ne voulais pas y retourner, j’étais bien ici, et je ne voulais pas être responsable de son licenciement. Paniqué, je ne voulais pas le lâcher, ma poigne se resserrait au fur et à mesure de mes mots, comme si j’avais peur qu’il ne s’échappe de nouveau si je relâchais ma prise, je le fixais d’un air désespéré avec l’espoir qu’il me sorte “Mais non, je déconne” avec un sourire blagueur. Cette image était juste impossible…

« T-tu ne peux pas te faire virer ! C...c’est ma faute, ça ! Si je… n’avais pas frappé, rien ne serait arrivé ! Tout ça, c’est ma faute ! Je… suis désolé… »


Le désespoir m’envahissait de nouveau, la boule dans ma gorge remontait, et à chaque déglutissement j’essayais de la repousser, alors qu’elle bloquait ma voix. J’en venais à le supplier, me rendant compte de la gravité de la situation, si on trouvait un moyen, il y avait moyen de changer la donne…

« J-je veux pas retourner au labo… J’ai menti… On… peut peut-être s’arranger, non ? Rien ne s’est passé, ils ne connaîtront pas la vérité. On est pas obligé de leur dire…  »


Je tenais trop à ma “liberté” pour vouloir réellement retourner au laboratoire, ça n’avait été qu’une menace. Et puis en fait, je n’avais jamais dit que je voulais y retourner, en vérité, c’était plutôt pour qu’il se débarrasse de moi, comme je n’étais qu’un parasite à sa petite vie tranquille, et cela se confirmait davantage ce soir. D’un regard suppliant, j’insistais davantage, de toute façon, avec ça, je n’arriverais pas à fermer l’oeil, donc même si nous n’avions pas les idées claires, j’avais besoin d’être rassuré :

« Je t’en prie… »


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 13:13




What's the point ?

feat. Ludwig Frey Eberhart



Aussi longtemps que je m'en souvienne j'avais toujours eu cette impression, celle de marcher sur un fil en face du vide. Je devais obéir, je devais correspondre à ce qu'on attendait de moi, sans réfléchir et tout allait bien, je continuait à avancer, à marcher sur le fil. Mais pendant un instant j'avais un moment d'inattention, si pendant un instant je devenais moi-même, si j'obéissais à ma propre volonté alors je tombais. Et le karma me le rendait bien. Ce n'était pas différent d'aujourd'hui, j'étais ivre, et chacun de mes pas me donnait l'impression de marcher incertain, sur ce fil, prêt à tomber.

Ludwig m'avait attendu sur le canapé. C'était gênant, j'avais espéré pouvoir rentrer sans qu'il me voie dans cet état...mais bon tant pis. Je m'excusais pour mon comportement - ça ne pouvait pas faire de mal - et je décidais de monter rapidement me coucher, histoire de limiter les dégâts et de pouvoir enfin dormir, me noyer dans le sommeil et tout oublier. Mais c'était sans compter sur Ludwig qui m'attrapa par le bras, m'empêchant d'avancer. En temps normal je l'aurai ignoré et j'aurai continué mais j'avais un peu le vertige et si je luttais, je risquais vraiment de me casser la figure et de me faire mal. Je tournais lentement vers lui, une question dans le regard :

Kess tu m'veux ?

Il serrait sa poigne autour de mon bras, étrangement. Pourquoi ? Il a peur que je m'envole ? Mais son geste semblait faire écho à quelque chose que je ne comprenais pas, surtout dans mon état. Son regard désespéré et plein de larmes était bizarre. Ca me donnait une drôle de sensation dans l'estomac et sur ma peau. Il disait qu'il était désolé et que c'était sa faute. C'était bien gentil mais ce n'était pas vrai.

C'était ma faute. Moi aussi j'avais des responsabilités, moi aussi j'avais des interdictions. De toute façon quand quelque chose foire dans ma vie, c'est toujours de ma faute, il était inutile de se leurrer. Mais comme le petit bébé qu'il était il continuait de se faire plaindre, de supplier. Mais qu'est ce qu'il voulait que je fasse ? Mentir ? Je poussais un soupir et je secouais la tête.



«Les mensonges, les mensonges, ça vous empoisonne et puis ça vous explose à la gueule. »


Ne m'étais -je pas menti à moi-même toutes ces années ? Ne m'étais-je pas convaincu, ne m'étais-je pas empoisonné ? Et puis un jour, la nature avait repris ses droits et je me retrouvais exposé. Si j'avais eu le courage, si j'avais eu la force d'accepter qui j'étais, j'aurai pu éviter de la souffrance à tout le monde. Surtout à Chiyo, elle ne méritait vraiment pas ça. Je commençais à me perdre dans toutes ses histoires, ça se mélangeait, et ça devenait n'importe quoi dans ma tête.

« Et puis... pour toi on pourrait dire que c'est quand tu t'es fait agressé... Mais moi ? »


Je soupirais, et je baissais les bras. J'abandonnais.

« Et puis même... Si c'est pas demain, ça sera un autre jour. Une connerie de plus...et je me fais virer. T'aurais pu mourir l'autre jour...par ma faute »


'avais raison. Ludwig qui sabote les test et qui s'enfuit. Freyr qui fait le mur et qui manque de mourir....Encore combien d'erreur avant que je ne sois licencié ? J'esquissais un sourire sardonique, comprenant moi même où mon raisonnement menait. Dun geste, je remontais maladroitement les lunettes qui glissaient sur mon nez.

« Tu piges ? Ch'suis in-com-pé-tent. Je devrais démissionner en fait. Ca s'rait mieux pour tout le monde. »


Oui c'était clair. Si je démissionnais au moins je n'aurais plus à vivre dans la peur, dans l'angoisse de me faire virer. Je serai libre. Okay je devrais trouver un autre endroit ou vivre et autre job, probablement merdique mais au moins je serai libre. Ludwig retournerait au labo, et il serait en sécurité. Freyr ne pourrait jamais lui faire de mal. Oui, c'était définitivement la bonne solution.


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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 14:27

I need you

feat. Takehiro Hamada


Ce n’était pas la peine de le raisonner dans cet état, ni quoi que ce soit en fait, il me giflait avec la vérité, les actes passés qui révélait toutes ces défaillances, peut-être pas son incompétence, mais que quelque chose n’allait pas. Pourquoi fallait-il en arriver là ? J’étais sans doute égoïste, inconscient, immature, mais jamais ce genre de conséquences n’avait été dans mes intentions. Dans un dernier sursaut, le regard baissé, sans grand espoir ces trois mots franchirent de nouveau le pas de mes lèvres :

« Je t’en prie… »


Mais dans ses mouvements, je voyais qu’il lâchait prise, qu’il abandonnait, qu’il m’abandonnait même. j’avais failli, je n’avais jamais voulu de telles choses. Mais ses dernières paroles m’énervaient, et je réagissais tout de même sur le fait qu’il se contredisait sur certaines choses. Je l’avais lâché, pour le laisser aller, mais ça ne m’empêchait pas de lui crier :

« Et alors ?! Pourquoi t’as fait tout ça ?! Pour abandonner ?! T’es humain, bordel ! T’as aussi tes faiblesses ! Mais t’as pas le droit de m’abandonner ! »


Je ferais quoi sans lui… Retourner au labo ? Alors que depuis que je vivais ici j’avais appris beaucoup plus ? Non, je ne le permettrais pas. Au laboratoire, on me garderait enfermé, je ne verrais personne à part des scientifiques qui ressemblaient plus à des machines qu’à des humains. Et s’il me faisait tout recommencer du début… Non ce serait ridicule, ils ne pouvaient pas virer Takehiro. Et puis même si j’avais fait des conneries, c’étaient les aléas de la vie, je ne comprenais pas qu’ils ne prennent pas ça en compte dans leurs calculs. Tout ne pouvait se résumer à des mathématiques, la psychologie était aléatoire. Même en promettant aujourd’hui de ne plus en faire, je n’étais pas sûr de respecter cet engagement, en plus avec l’autre incontrôlable, ça devenait plus difficile. Mais même lui, il avait besoin de Takehiro, même s’ils ne s’appréciaient pas. Je le sentais, il n’était pas tranquille sur cette annonce. Eh oui, sans Takehiro, adieu la liberté et les bonnes choses.

Une boule de colère se coinça dans ma gorge, et l’idée de cramer le laboratoire s’il s'exécutait dans sa démission me venait à l’esprit, mais qu’est ce que ça ferait ? Ca ne changerait strictement rien, lui, il serait déjà loin, et moi je serais soit en cavale soit derrière les barreaux, ce qui reviendrait finalement au même. J’étais au bord du gouffre, prêt à sauter. Mon regard se releva, et dans une dernière supplique, je tentais de le ramener vers moi :

« Me laisse pas tomber… J’ai besoin de toi… Tu es… Tu es… la seule personne…  »


Il est la seule personne sur qui je puisse compter. Peut-être que j’essayais de le faire culpabiliser, mais je savais que c’était inutile. Je voulais juste tout faire pour ne pas y retourner, j’étais prêt à tout. Mais je ne pouvais l’avouer, car les sanglots ravalés m’empêchaient d’en dire plus. Les larmes dépassèrent les frontières et se mirent à couler. lorsque je les sentis, je déguerpis dans la cuisine, pour qu’il ne me voit pas. Ca servait à rien de me battre. C’était fini, hein.

Appuyé contre un meuble, dans l’obscurité, je me retenais encore, affolé par ce qui allait advenir, me mordant les doigts, tandis qu’un voeu d’évasion loin d’ici m’arracha une vision étrange. Dans l’obscurité, là, se dessinait un cercle lumineux dans le vide et je me sentais attiré comme un aimant vers elle. Ma main s’approcha lentement et s’appuya sur une poignée invisible qui s’actionna. Dans un grincement, une porte s’ouvrit et la lumière éclaira la cuisine, comme un rayon de soleil, m’éblouissant, tandis qu’un vent marin faisait voleter mes mèches de cheveux. J’étais abasourdi par cette vision. Mon regard se détourna pour regarder autour, pour être sûr que je n’hallucinais pas, tandis que mon inquiétude reprenait le dessus, vis-à-vis de Takehiro. C’était une connerie de plus… non ?

La vision disparut dans un claquement de porte soudain, me faisant faire un pas en arrière, toujours aussi surpris, dans cette pièce redevenue sombre. Je n’avais pas tout compris ce qui venait de se passer, mais… ce ne pouvait pas être un simple effet de fatigue et l’autre me confirma :

* Ce n’était pas un rêve... *


Ooookay. Je me frotte les yeux, essuie les larmes qui avaient arrêté de couler avant de me décider à monter aussi à ma chambre. Trop de fatigue, trop de choses aujourd’hui. Il faudra que je discute avec Takehiro demain matin, je ne comptais pas abandonner aussi facilement, moi. J’espérais juste qu’il n’appellerait pas le laboratoire, pendant que j’aurais le dos tourné pour annoncer sa démission. Mais dans l’état où il était ce soir… Il ne se lèvera certainement pas aux aurores…

Contre toute attente, je m’endormis rapidement, dans mon lit, une fois changé, malgré le fait que j’ai galéré pour enlever mon haut avec mon épaule blessée. Mais ma nuit fut agitée, revoyant des scènes de mon réveil au labo, dans ces salles blanches, aseptisées, avec ces migraines, les scientifiques qui s’agitaient en blouses bleues, les “bip-bip” répétitifs de l’électrocardiogramme et tous ces détails qui me rappelaient de mauvais souvenirs. Et puis il y eut des souvenirs plus lointains - ou plus proche ? - , des coups reçus, des gifles, des bleus, des douleurs, des pleurs… La souffrance d’être abandonné. Tout se mélangeait.

Au matin, mes yeux s’ouvrirent avec grande difficulté, mais la douleur me rappelait à l’ordre, que ce soit celle au nez ou celle à l’épaule. Claudiquant, je me traînais jusqu’à la salle de bain pour découvrir le visage violacé qui était le mien. J’avais mal, et à peine j’effleurais de mon doigt la tâche qui prenait forme autour de ma cloison nasale, la douleur me donnait mal au crâne. je refermais les yeux et soupirais. Je ne savais pas vraiment quelle heure il pouvait être, mais je n’avais pas dormi bien longtemps vu la gueule que je me tapais… Et en retournant à ma chambre, je fis une halte à la porte de Takehiro pour voir s’il dormait encore, ce qui fut vérifier par une respiration endormie. J’esquissais un sourire. Au moins il dormait, lui.

Enfilant rapidement une nouvelle chemise, esquissant quelques grimaces selon les mouvements que j’exerçais avec mon bras, je descendis dans la cuisine, revoyant la scène de cet autre monde d’un air curieux, comme si je m’attendais à ce que ça recommence, mais je ne m’arrêtais pas, je devais prendre mes médicaments rapidement et petit-déjeuner en même temps. Je préparais la bouilloire pour faire le thé et me débrouillait tant bien que mal avec un bras pour me faire mes tartines. J’espérais qu’il se réveillerait bientôt… En attendant, je lisais le journal...
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 16:00




I don't want you - I don't need you - I'll forget you - It doesn't matter

feat. Ludwig Frey Eberhart



J'étais ivre comme je ne l'avais plus été depuis un moment et pourtant j'avais l'impression de voir tout clairement pour la première fois. Tout ce qui m'arrivait de mal était ma faute. Dès que je sortais du sentier établi, je me retrouvais puni. C'était le karma ! Forcément. J'aurai dû suivre les consignes à la lettre, garder ma colère à l'intérieur de moi et ne pas frapper Ludwig. C'était entièrement ma faute, et j'allais être puni pour ça. Et si ce n'était pas maintenant, ça serait autrement à un autre moment. Je finirais par baisser ma garde, ou Freyr parviendrait à faire une connerie dans mon dos...Il fallait que ça s'arrête maintenant. Et la seule façon d'empêcher l'expérience de foirer ou de mourir, c'était simplement de ramener Ludwig au labo ou encore le confier à quelqu'un d'autre ! Je n'étais...vraiment pas qualifié pour ça. Qui sait ? Peut-être que je trouverais un petit emploi sympa quelque part, dans un bureau, ou comme laborantin, peu importe... Quelque chose de standard. Et puis qui sait ? Peut-être que je rencontrerai quelqu'un, qu'on se mariera et qu'on aura des enfants. La vie reprendrait son cours si je parvenais à m'étouffer. Peut-être que j'arriverai à me convaincre que je serai heureux. Ou pas.

Mais quoi qu'il en soit, c'était dangereux, et malhonnête de garder ce poste. C'était clair dans ma tête. En démissionnant...je réglerai tous les problèmes de tout le monde. Et tout le monde serait content. Du moins c'était ce que je pensais. Ludwig, lui ne me lâchait pas, et il continuait de me supplier, les larmes aux yeux, mais tout ce que je voyais c'était son nez violacé, la cicatrice de mon erreur. Jusqu'à ce qu'il s'énerve. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Il me criait dessus, mais pourquoi ? Parce que je n'allais pas dans son sens ?

Ses mots résonnèrent dans mes oreilles sans que je les comprenne. Pourquoi j'ai fait ça ? Bonne question. Pour l'argent ? Parce que c'était mon job. Oui...c'était quelque chose comme ça. Je ne croyais pas aux dieux, je ne les vénérais pas. La raison était purement pragmatique et non pas idéologique. Il criait que je n'avais pas le droit de l'abandonner. Ca m'a un peu secoué, mais bon...

Si. Si. Justement


« Ah...euuuh....Je.... »


Mais je ne parvenais pas un articuler un mot de réponse, choqué par l'intensité de son comportement.C'était triste à dire pour lui et j'ignorais qu'il s'était autant attaché mais moi...Il n'était rien pour moi. Il n'était pas mon enfant, ni qui que ce soit à mes yeux. Je pouvais parfaitement l'abandonner. Même si c'était lâche, c'était la meilleure chose à faire pour nous deux. Il ne pouvait comprendre ?  Son bras autour de mon poignet commençait à me faire mal, la prise s'était un peu resserrée pendant qu'il criait. Mais alors qu'il comprenait qu'il ne parviendrait pas à m'atteindre de cette façon, alors qu'il devinait sans doute mes réponses logiques, il changea d'approche. Il releva ses yeux dorés vers moi, ses yeux de chien battu pendant que ses lèvres me suppliaient encore. J'étais absorbé par son discours et au moment où il allait semblablement dire quelque chose d'important, et de révélateur, ses lèvres humides et tremblantes...Il s'enfuit hors de ma vue.

Je restais planté là quelques secondes, vacillant sur mes deux pieds. Il avait l'air si triste. Si désespéré. Etait-ce vraiment à cause de moi. Ou bien parce qu'il avait peur de retourner au labo ? Si c'était le cas...le labo pourrait me trouver un remplaçant et Ludwig pourrait rester ici...C'était la moindre des choses que je pouvais essayer de faire pour lui après avoir démoli son joli visage. Mais pourquoi est-ce que je ressentais ce drôle de frisson dans mon dos ? Pourquoi est-ce je restais là, à hésiter, songeant vaguement à le rejoindre dans la cuisine et à apaiser son chagrin ? A cause de ce qu'il avait dit ?... Est-ce que je voulais croire que c'était vrai, qu'il en avait quelque chose à faire de moi ? Que j'étais important ?

Nan Take. Tu te sens si mal et si seul que tu délires. Ouais sûrement.

Alors je l'ai laissé tranquille et je suis monté mourir dans mon lit. A 11h30 j'émergeais du trou noir dans lequel j'étais tombé. Ma langue claqua contre mon palais, j'avais la bouche pâteuse et un léger mal de crâne. Ma mâchoire et ma joue me faisaient mal également.Je poussais un soupir. J'avais mal...Je frottais mon crâne, mes yeux, mes lèvres avant de remettre mes lunettes sur mon nez et de revenir lentement à la réalité. Ludwig avait été blessé - il était revenu et je lui avais refait le portrait. Et puis... Je suis parti. Je suis allé dans ce bar et quand je suis revenu...Oui ça me revient maintenant. Loin d'être soulagé, je ressentais une pression dans ma poitrine, un sentiment de désastre imminent. Qu'est ce que j'étais censé faire ? J'avais perdu ma clairvoyance dû à l'alcool et maintenant j'hésitais. Quoi qu'il arrive, si les choses restaient telles qu'elles étaient, je fonçais droit dans le mur. J'allais me faire virer. Mais...je devais démissionner dans ce cas ? J n'avais pas de plan B...C'était risqué.

Je poussais un soupir et je décidais qu'une bonne douche m'aiderait à me rafraîchir les idées. Dans le miroir, je contemplais l'étendue des dégâts. Je pressais la bosse mauve sur ma pommette. Aïe. Oui il m'a pas raté. Deux fois en plus. J'enfilais une chemise et un pantalon et je descendais docilement dans la cuisine.Ludwig était là, l'air de rien. Avec son nez violet.

Ah putain je l'ai pas raté.


« Bonjour   »
- murmurais-je avant d'éviter son regard et de faire semblant de rien.

Je me servais un verre d'eau. A cette heure-ci je pouvais tout aussi bien commencer à dîner. Je gardais les lèvres serrées, mal à l'aise. Qu'est-ce que je devais dire à Ludwig après hier soir ? Qu'est-ce que je devais faire ? Après...je téléphonerai au labo. Je leur expliquerai toute la situation et je demanderai que Ludwig puisse rester en " résidence surveillée".  J'avalais quelques gorgées d'eau et j'ajoutais par politesse :


« Comment tu te sens ? »




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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 18:31

We stop playing

feat. Takehiro Hamada


J’entendis les rumeurs d’une présence éveillée à l’étage, me signifiant que Takehiro avait enfin émergé de sa léthargie. Je me demandais dans quel état il devait être au réveil, après ce qu’il avait pris comme cuite la veille, j’imaginais qu’il aurait mal au crâne au moins. Enfin, ça, je le tire de ma seule expérience à ce niveau, donc je n’en savais rien. Je me replongeais dans la lecture passionnante de l’histoire d’un horloger qui expliquait dans son interview son expérience dans son travail, sa passion et j’en passe et des meilleurs en buvant une gorgée de mon thé devenu tiède, abandonnant la moitié de la seule tartine que je pensais avaler, l’estomac trop noué pour en avaler davantage, mais il me fallait bien ça pour prendre les médicaments.

Au bout d’un moment, il descendis les marches d’escaliers, et je le quittais pas du regard par-dessus le papier recyclé depuis qu’il était entré dans la cuisine répondant machinalement à son bonjour par un autre :

« Bonjour. »


Sans doute devait-il sentir la pression qu’exerçait mon regard plein d’espoir et de reproche, car il l’évita comme si de rien n’était, et pourtant j’attendais, j’attendais qu’il me donne une réponse claire, qu’on engage la conversation sur le sujet qui me bouleversait. Mais rien ne vint. A part une demande de santé. Ma réponse fut tout ce qu’il y avait de plus ironique avec une pointe d’agacement :

« Physiquement mal, moralement mal. Tu veux en savoir plus ? »


J’aurais voulu rester calme, après tout j’étais inquiet, mais son comportement, le simple fait qu’il essaie d’esquiver m’énervait. J’étais exigeant et je voulais qu’on résolve le problème au plus vite et que surtout ça aille dans mon sens. Je ne le laisserais pas s’en tirer comme ça. Même si hier j’étais fatigué, j’étais en pleine possession de mes neurones, sans effets d’alcool. Aussi, sans attendre de réponse de sa part, j’enchaînais :

« Comment tu te sentirais, toi, à ma place ? Mon colocataire compte m’abandonner aux mains d’autres scientifiques, après m’avoir foutu une raclée, comme si j’allais être plus en sécurité là-bas. C’est sûr qu’être enfermé là-bas, j’ai moins de risque de me faire agresser dans la rue, PARCE QUE JE N’IRAIS PLUS ! »


Claquant le journal sur la table pour me passer les nerfs, en me levant brusquement de table pour le fusiller du regard, je lui faisais tous les reproches possibles. Mais de toute façon, il en avait rien à foutre. Il abandonnait son projet comme une vieille chaussette parce qu’il n’était pas capable de franchir les épreuves. Et je surenchérissais :

« Qu’est ce que t’en as à foutre que j’aille bien ou pas de toute façon ?! »


Arrête de te foutre de ma gueule. Tu ne t’es jamais intéressé à moi que si j’avais été un clébard désobéissant.

Ca m’énervait de plus en plus, même si ce n’était pas forcément justifié. En fait j’étais perdu, et la situation me déplaisait. Lui seul pouvait régler le problème, et je ne savais pas comment le convaincre de changer d’avis.

Je me tus. Il fallait que j’arrête de lui vomir ma colère, après tout, il venait de se lever, après avoir bu la veille, il n’était pas vraiment frais, ça se voyait sur son visage, même s’il devait être un peu plus frais après la douche. Je soupirais et lui lançais la boîte de doliprane en la faisant glisser sur la table, en ronchonnant quelques mots d’excuse en rapport avec mon agressivité passagère :

« Désolé. Prends ça, si t’as mal à la tête, après ce que t’as pris hier soir… Oublie pas qu’il faut que tu me refasses le pansement aussi. »


Décidément, je n’arrivais pas à ravaler ma rancoeur. Je pourrais être plus cool pourtant, genre lui proposer un thé, ou simplement lui foutre la paix. Mais non. Je n’arrivais pas à faire abstraction de ce qui risquait de nous arriver dans les prochains jours. Et je ne l’acceptais pas.

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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 21:04




I don't want to fight anymore

feat. Ludwig Frey Eberhart



Un bourdonnement à l'arrière du crâne, la légère impression d'avoir la tête dans un seau où tout résonne. Un mélange de douleur et d'insensibilité. Je me sentais pas en forme, plutôt faible même avec ce bordel dans ma tête. Je pouvais m'estimer heureux : au moins je n'avais pas la gerbe...pour l'instant. Une boule de stress se formait immédiatement dans mon estomac lorsque mon regard croisa celui de Ludwig. Je ne sais pas pourquoi, j'aurai préféré qu'on évite de se croiser. Mais c'était idiot, on était colocataire...on allait forcément se croiser quelque part. Son visage violacé me rappelait la tragédie de la veille - j'étais incapable de soutenir son regard. Du moins pas tant que j'aurai trouvé ma détermination, pas tant que j'aurai pris ma décision en toute  certitude. Je faisais semblant de rien, entamant la conversation comme s'il ne s'était rien passé. Même ma voix rauque et enrouée trahissait l'étrangeté de la situation.  J'avalais quelques gorgées d'eau pour faire passer le goût désagréable que j'avais dans la bouche - en vain.

Sa réponse me fit l'effet d'un choc électrique. J'écarquillais les yeux. Ses mots, son ton...Ca ne ressemblait pas du tout à Ludwig. Evidemment qu'il m'en voulait toujours. Je gardais le silence, mes neurones endoloris cherchant une réponse, les épaules rentrées vers l'avant pour accuser le coup. Qu'est ce que je pouvais dire pour désarmer la situation ? Mon colocataire était plus rapide que moi. Il avait des choses à me dire et j'avais été pris en faute. Sur ce coup là, il avait la supériorité morale.  Face au plan de travail, je lui tournais le dos alors qu'il m'incendiait en personne.

J'ai pas envie de me battre, je n'ai plus d'énergie...

Alors je le laissais faire. Je prenais ses mots comme on prend des coups de poings. Mais l'uppercut restait à venir et il me laissa sans voix pendant de longues secondes. Qu'est ce que j'en ai à foutre qu'il aille bien " de toute façon" ? Sa petit crise ressemblait à s'y méprendre à celle d'un adolescent rebelle. Au moins on pouvait dire qu'il avait évolué - songeais-je avec un faible sourire. Mais c'était une bonne question. Qu'est ce que j'en avais à foutre ?  Et bien...

....

Je ne sais pas pourquoi j'avais envie de nier cette affirmation. Parce que si je décidais de démissionner ce n'était pas uniquement pour moi. C'était pour lui aussi. Il n'arrêtait pas de se plaindre. Qui sait, peut-être qu'il tomberait sur quelqu'un de plus laxiste en information et de plus discipliné en ce qui concerne les dangers de sa condition ? Quoi qu'il en soit je me sentais étrangement blessé par cette affirmation. Je serrais les lèvres et le verre d'eau que je tenais sans rien dire. J'avalais une autre gorgée. La boule de stress grandissait et me défendait de me nourrir de quoi que ce soit. Dans mon état il fallait mieux attendre que j'ai faim.

Seul un soupir s'échappa de mes lèvres. J'en avais marre. Je n'avais pas de réponse. Mais j'étais incapable de continuer comme ça. J'avais surestimé mes forces. Je passais ma paume sur mon front. Il ne me rendait pas la vie facile. Il ne rendait pas ma décision facile. Quelque chose me perturbait. Quelque chose à propos d'hier. Ca n'avait pas de sens. Hier... il pleurnichait. Et aujourd'hui il m'engueule. Han putain...J'entendis le bruit d'une boîte de carton qu'on glisse. Je me retournais, il m'avait tendu la boîte d'aspirine et me rappelait que je devais faire son pansement. Ouais bien sûr. Qu'est ce que j'ai cru ? Ce mec n'était qu'un grand "JE" qui prenait tout l'espace, tout l'oxygène.


« J'arrive. Je vais fumer. »


J'ignorais son geste, j'emportais mon paquet de cigarette et mon briquet et j'allais fumer sur le balcon, comme habitude, prenant soin de lui tourner le dos.  Je prenais mon temps, appréciant ma pause à l'extérieur, regardant vaguement les alentours, les voitures, les gens. Ils avaient tous une petite vie bien tranquille. Comme je les enviais. Enfin c'est ma faute. J'aurai pu être l'un d'entre eux si j'avais renié qui j'étais. Je secouais vaguement la tête. Quel chemin prendre ? Rester ici dans cette atmosphère toxique où non seulement je risquais d'étouffer mais ou je risquais d'être licencié ? Ou bien devancer l'inévitable et recommencer à zéro, encore ? Ludwig ne devait pas faire partie de l'équation. Il n'était que ce grand "JE", cet égo qui ordonnait, qui réclamait, qui quémandait et qui faisait des caprices. Tant que je pouvais maintenir son niveau de vie, la personne responsable n'avait pas d'importance. Elle serait de toute façon écrasée par son égo. Elle n'aurait pas de place pour exister, juste le servir, répondre à ses questions.  Homme ou femme, leur personnalité n'aurait pas d'importance.

J'étais un peu déçu.  Mais à quoi je devais m'attendre ?  Le brave petit Ludwig qui balbutiait "merci" et qui rougissait comme une adolescente pré-pubère face à un boysband ? Un mensonge. Ses remerciements n'avaient aucune saveur puisqu'il les oubliait. Au final, tout ça n'était qu'une stratégie maladroite pour m'amadouer et obtenir ce qu'il voulait.

J'expirais la fumée toxique de mes poumons. Quoi qu'il arrivait je ne parvenais pas à sortir Ludwig de l'équation. J'aurai dû simplement penser au terme de réceptacle. Ludwig se battait pour son confort, j'avais le droit de me battre pour le mien. Et en ce moment, qu'est ce que je voulais ? Un job simple. Un 9 à 17h sans problèmes, un bureau, quelques collègues... Une vie simple. Pas devoir gérer les crises d'un gamin ni celle d'un dieu.

J'écrasais ma cigarette dans le cendrier que j'oubliais toujours de rentrer et je retournais dans la cuisine.


« Enlève ta chemise, je vais changer ton pansement.  »


J'allais chercher la trousse de premiers soins dans la salle de bain et j'enlevais les compresses de leur boîte le temps que Ludwig se déshabille. J'arrachais doucement les compresses sales de sa peau blanche, laissant des marques rouges irritantes. Les plaies étaient un peu gonflées mais propres. Les fils noirs brillaient sous la lumière. En tout cas tout semblait en ordre. J'avais eu peur d'avoir ouvert une plaie en le maintenant à terre hier, mais ce n'était pas le cas. Je poussais un soupir de soulagement.


« Ca va piquer.  »
- le prévenais-je.

J'utilisais le spray pour désinfecter les plaies. Lentement je détachais les compresses de leur emballages et je les posais une  à une sur les plaies de mon colocataires. D'abord celle de devant et puis je me déplaçais derrière lui pour commencer à recouvrir celle qui marquaient ses omoplates.  Je pouvais palper la tension entre nous. Lui qui m'en voulait toujours et moi de mon côté, nerveux à l'idée de lui révéler mon plan. Pourtant je rassemblait mon courage et je me jetais à l'eau sur un ton neutre.


« Tu sais. Même si je démissionne je peux m'arranger pour que tu restes ici. T'auras juste un remplaçant.  »



Voilà, c'était dit.

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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 22:01

Regrets

feat. Takehiro Hamada


Pas de réponses, mes provocations étaient inutiles, mais je devais ressortir toute la colère, la frustration qui s’entassaient au fond de moi. Mais une fois qu’il disparut de ma vue pour aller fumer, j’avais perdu toute mon énergie, conscient que j’avais été trop loin, que c’était inutile que je ne faisais que m’enfoncer finalement. J’étais stupide. Le front contre la table, je soupirais, reprenant mon souffle, mon calme et réfléchissant un peu plus intelligemment à la situation plutôt que de me laisser emporter par la colère.

Surtout que finalement, je réagissais ainsi pourquoi ? Pour mon propre confort. Je ne savais rien de lui, rien de ses pensées, ce qu’il voulait. Peut-être qu’il n’avait attendu que ça, se débarrasser de moi ? Mais alors pourquoi était-il parti pour boire, revenir dans cet état, comme un désespéré ? Il n’était pas sorti comme ça pour aller fêter ça ? Enfin, ça n’en avait pas l’air… Et je trouvais cela ridicule. Et sa réaction de la veille ne coïncidait pas non plus. Je me faisais peut-être des illusions, mais pourquoi avait-il l’air si abattu, si c’était ce qu’il désirait au fond ?

Il me sortit de mes pensées en rentrant, cette odeur de nicotine me fit me lever pour m’éloigner, c’était plus fort que moi, même si ce n’était qu’un peu, je n’arrivais pas à la supporter. Je m’installais dans le canapé après avoir retiré ma chemise avec un peu de difficulté, sans pour autant me plaindre, serrant les dents sur la douleur. Et mon corps se mit à frissonner à son contact. Mes nerfs étaient encore à fleur de peau et j’avais la chair de poule, de crainte quil ne me fasse mal en retirant le pansement. J’avais pourtant confiance, mais c’était une zone sensible, et rien que de repenser au coup de griffes, j’avais mal psychologiquement. Mais pas un cri, juste quelques gémissement retenus, alors que les dernières compresses de gazes étaient retirées.

Le silence était de mise pendant cette opération, mise à part ses préventions, je ne faisais que réagir en contractant mes muscles lorsque je sentais les picotements du produits, et de nouveau les lingettes qui recouvraient la plaie. Jusqu’à ce qu’il me dise ce qu’il avait à dire. C’était donc ainsi. Mes épaules s’affaissèrent en avant, et mon ton énervé avait disparu. Je parlais sur un ton déçu :

« Ah… »


Il ne comprenait pas ce que je voulais. Et il me fallut plusieurs minutes pour rassembler mes idées et prendre mon courage à deux mains pour lui dire :

« C’est… vraiment ce que tu désires… ? »


Si oui, je n’avais rien à redire. Mais j’étais découragé par tout ça. Ce n’était même pas une histoire de rester ici, en fait. C’était bien plus profond. En deux mois, j’avais pris mes habitudes, mes marques… Et puis j’avais perdu des choses chères, j’avais appris tant de choses. Mais tout cela n’aurait pas été possible sans lui. Oui, je m’étais attaché à Takehiro, comme un bon toutou, bien que désobéissant, je ne voulais pas changer de maître. Etait-il temps de faire ses aveux ? Alors je me lance, toujours en lui tournant le dos, sans le regarder :

« Takehiro… Je… suis désolé pour mon emportement… Je… Il faut que tu saches que… j’espère que tu ne regretteras pas ta décision… Si c’est ce que tu veux… Je n’ai rien à dire… Mais… sache que… que… »


Mes mots s’engouffrèrent dans ma gorge pour former une boule. La gêne, l’émotion m’empêchait de parler. Je baissais la tête et me triturais les doigts nerveusement, jusqu’à ce que je reprenne mon souffle pour terminer ma phrase :

« … que ce soit ici ou au laboratoire… Je m’en fous, je ne veux juste… pas que tu partes… S-sans toi… Je n’aurais pas tant avancé… Je sais que c’est égoïste, mais… je… ne pensais pas que… tu voudrais un jour te débarrasser ainsi de moi… J’avais… espéré... »


Contre toute attente, je souriais. Tristement, mais je n’étais pas en larmes. Je devais simplement prendre sur moi pour lui cacher mon désarroi.
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyDim 11 Mai 2014 - 23:50




Stand on your own two feet

feat. Ludwig Frey Eberhart



Ma pause cigarette s'était révélée plutôt productive. Quoi qu'il arrive, tôt ou tard, j'allais me faire virer. Autant choisir son propre chemin. Après tout ces expériences n'étaient pas pour moi. Travailler sur des gens, avec des soi-disant divinité. Non, c'était franchement pas mon truc. Je préférais développer un outil ou  analyser des données. Travailler avec les gens c'est pas pour moi. J'ai besoin d'espace pour réfléchir, d'espace blanc et vide. Et Ludwig et son ego enflé commençait à prendre toute la place. Je devais penser, réfléchir à sa place.  C'était pas sain. On allait droit dans le mur. Et le moins que je pouvais pour le labo, c'était de ne pas ruiner l'expérience qu'on avait entamé.

Oublie ce qui s'est passé hier soir, c'était faux.

Je suis retourné dans la cuisine et j'ai commencé à soigner sa plaie, comme il me l'avait ordonné quelques minutes plus tôt. J'étais coupable donc je ne pouvais pas le contredire. Alors je l'informais de mon plan. Il n'avait pas l'air aussi satisfait que je l'aurai cru. Qu'est ce qu'il voulait au fond ?  Et moi qu'est ce que je voulais ? Puisqu'il me le demandait. Je ne lui répondais pas. Je ne pouvais clairement l'affirmer. Ma démission ce n'était pas quelque chose que je voulais. C'était quelque chose qui devait arriver avant que je me fasse virer, ce qui n'allait pas tarder vu la façon dont j'étais incapable de le contenir...et de me contenir. Je ne tenais pas à être ce mec là. Le mec qui faisait encore tout foirer. Et comme je me dirigeais vers cette pente, je préférais tout arrêter avant de commettre l'irréparable.

Mais je ne lui disais rien de tout ça. Ca ne le regardait pas. Il s'en fichait. Je continuait à poser les compresses sur ses blessures et à les coller avec du ruban. Parce que c'est mon job. Alors, comme je ne lui répondais toujours pas. Et parce que " Qui ne dit mot consent", il enchaîna sur le ton hésitant qu'il avait perdu. Ce type allait me rendre dingue. La minute d'avant il me hurle dessus et puis quoi. Il a l'air...triste ? Et puis il continuait et sur le coup j'ai cru que j'allais péter un câble. J'arrêtais un instant de m'occuper des compresses et du papier collant et je serrais mes doigts autour de mes genoux .


« Tu te fous de ma gueule ? Hein ? Tu te fous de ma gueule ?  »


C'était une blague. Quand je disais qu'il allait me rendre dingue, je ne pensais pas que ça serait à prendre au sens littéral. Son double discours me mettait en colère. A voix forte, je lui faisais part de mon opinion.

« Alors quoi ? Tu passes ton temps à te plaindre de moi, que je ne te dis jamais rien, je...je te mets en danger et  tu..tu...tu me frappes au visage et tu me détestes et puis quoi ?! T'as pas envie que je parte ? Mais tu t'écoutes, des fois ?! »


Comme électrifié je me relevais passant une main sur mes lèvres, essayant de me calmer, d'arrêter là le flot de mot qui me venait à l'esprit mais je ne pouvais pas. L'occasion était trop bonne.  

« Et puis quoi ? Tu crois que tout ça c'est juste parce que j'ai envie de me débarrasser de toi ? Breaking News Ludwig, le monde ne tourne pas autour de toi ! Et puis même. Tu réalises qu'à la fin de cette expérience tu seras tout seul. Hmm ? C'est le but. Je compte pas passer ma vie à être servant juste parce que t'en as envie!  Et toi tu dois être capable de tenir tout seul sur tes deux pieds !

Oh mon dieu ! »
- blasphémais-je, exaspéré.

De toute façon c'était foutu. Rétablir la confiance ? On peut jeter ça à la poubelle désormais. C'était mort. Et même déjà froid. Je suis foutu depuis hier. C'était la parole de trop, le geste de trop. La goutte d'eau qui fait déborder le vase.

« Alors si tu penses que tu peux m'amadouer avec tes minauderies, comme hier soir,  tu te trompes. Je ne pars pas à cause de toi. Je suis incapable de te gérer je l'admets. Et je ne veux pas être le gars qui fait foirer l'expérience. Alors il faut que je laisse ma place avant que quelque chose de grave ne se produise.  Et ça, c'est si je ne fais pas virer demain.  Parce que si ça n'arrive pas demain, ça arrivera un autre jour alors fais-toi à l'idée.  »



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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyLun 12 Mai 2014 - 16:28

Do you want more ?

feat. Takehiro Hamada


Je devais avoué que je n’espérais pas une seconde qu’il monte sur ses grands chevaux pour me re-balancer mes propos à la figure. J’avais avoué plutôt des choses assez gênantes et il en profitait pour me descendre, me ramenant à d’autres paroles que j’avais proféré sur le coup de colère. Si seulement je n’étais pas si impulsif et irréfléchi, je ne m’en mordrais pas les lèvres à ce moment-là. Mais il avait raison, et je le savais pertinemment, c’était ça qui m’énervait. Agacé, par la vérité, je ne faisais que rétorquer maladroitement, d’un air boudeur :

« Oui, bin… J’en sais rien. Je ne te déteste pas, c’est juste que… T’es un peu comme ma famille, on la choisit pas mais on l’aime bien quand même, et on y peut rien. T’as beau m’énervé par moment, je sais très bien que je n’en serais pas là aujourd’hui si ça avait été quelqu’un d’autre. »


Que ce soit dans le bon sens ou dans le mauvais… Peut-être qu’une autre personne n’aurait jamais osé lever la main sur moi, mais elle ne m’aurait jamais remis à ma place, peut-être que je serais devenu encore plus con, peut-être que je n’aurais jamais su pour mon alter ego, je serais resté dans l’ignorance sans comprendre quoi que ce soit. Je le regardais droit dans les yeux et continuais sur la même lancée :

« Mais en dehors de moi, t’es en train d’entâcher la confiance d’autres personnes, avec tes conneries. Tes employeurs, ils t’ont donné leur confiance aussi ! Tu m’as frappé ? Et alors ? Ca aurait pu arriver à n’importe qui ! Je crois que je le méritais, non ?! Et tu veux abandonner à cause de ça ?! Si t’abandonnes parce que tu fais un pas de travers, t’es juste un lâche ! »


Non, mais pourquoi je me bats, là ?! De toute façon, il n’écoute pas. Et puis ça m’énerve tout ça. D’un bond, je me levais, sans attendre qu’il eut fini le bandage, en fait je ne savais même pas où il en était, et je m’en fichais. De toute façon, nous tenir ensemble dans la même pièce ne faisait rien d’autre que de créer de nouvelles tensions en ce moment, et ça n’améliorait pas la situation. Il en a fini avec moi ? Eh bien, qu’il se casse. Je ne lui souhaitais pas le bonheur du monde. Et rien que pour le faire chier, je me promettais de faire échouer l’expérience si mes conditions changeaient, même si je savais qu’il n’en aurait rien à faire, c’était puéril, mais j’en avais rien à foutre, moi non plus. j’avais promis de faire des efforts, ce n’était qu’à une personne, point barre.

Abus de confiance, j’avais cru en lui. Je m’étais éveillé sous son regard, comme un père aurait pu regarder son fils, en train d’évoluer, ou plutôt comme un frère, avec qui on ne s’entend pas forcément, mais qu’on aime quand même par la force des choses. Au début, on se supportait, et puis, on s’engueulait parfois pour finalement se réconcilier amicalement, sans jamais dépasser les limites. J’y avais cru à tout ça. Naïvement. Surtout avec… la perte de ma mère, je pensais qu’il serait toujours là pour me soutenir. Mais ce n’était qu’une fable pour m’amadouer. Il était capable de me tourner le dos sans remords, tourner la page de cette part de vie.

Je tournais en rond désormais dans la cuisine en remuant mes idées sombres, avec cette envie de destruction ce besoin de casser quelque chose pour faire ses nerfs, mais rien ne venait. Même le ciel n’était pas avec moi, avec ces nuages sombres, cette tension électrique qui n’arrangeait pas mon humeur, comme si un orage allait éclater à tout instant, mais ça restait ainsi, il faisait chaud, l’air était lourd, c’était insupportable. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais été capable d’être dans un tel état, et d’un côté… ça me désolait.
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyLun 12 Mai 2014 - 17:35




Tell me the truth !

feat. NomPrénom



J'avais raison. Dans tout ce que je disais, j'avais raison. Et contrairement à Freyr, Ludwig n'était pas capable de déformer la vérité à son avantage. Je ne parvenais plus à suivre ses sautes d'humeur. La veille il m'avait hurlé dessus en disant qu'il préférait rester au labo. Il m'avait jeté ce regard plein de haine alors que j'essayais de l'aider à se relever. Il m'avait frappé, et je ne sais même pas pourquoi. Et quand je revenais, il m'attendait, les larmes aux yeux et il me disait toutes ses choses pour me faire rester. J'imaginais qu'il devait vraiment avoir peur de retourner au labo - mais pourquoi l'avoir dit alors ? C'était censé être une menace ? C'était censé me faire peur ?

Et puis aujourd'hui, c'était complètement différent. Il était sur la défensive mais quand j'essayais d'arranger le problème, il m'avouait qu'il avait envie de que je reste ? Qu'est ce qui était vrai ? Qu'est ce qui était faux. Il m'avait menti mais où et quand et surtout pourquoi ? Comment étais-je censé savoir ce qui se passait vraiment dans sa tête. On s'était déjà joué de moi auparavant. On m'avait murmuré ces mots qui meurent pas. Je les avais cru. Mais ce n'était que des mensonges....Je n'aimais pas qu'on me manipule et c'était clairement ce que Ludwig avait essayé de faire. Son innocence apparente n'avait donc aucune valeur. Comment pouvais-je le croire ? Comment pouvais-je le croire quand sa voix tremblait, hésitait sous le coup d'une pseudo émotion ? J'aurai été stupide, n'est-ce pas ? Il devait se moquer de moi, il n'y avait pas d'autre option.

Enfin son ton changea, il essayait de se justifier. Mais une fois de plus s'agissait-il de la vérité ou d'un mensonge pratique ? Je ne savais plus quoi croire. Mais si ce n'était pas pour ma présence, pourquoi serions nous en train de nous disputer ? S'il désirait rester ici, il pouvait. Le problème c'était qu'il voulait que ce soit moi , l'incompétent de service qui reste responsable de lui. Et pourquoi ? Parce qu'il me considérait comme de la famille ?

....?

Il me défia du regard et osa me parler de confiance. A moi ?!! Et de lâcheté en plus. Alors là, c'était le bouquet. Il était grand temps de lui remettre les idées en place. Je ne suis pas lâche. J'estime juste avoir commis suffisamment d'erreur, à quoi bon s'acharner quand on est mauvais. Evidemment, lui pour des raisons....personnelles....il préférait que ce soit moi. Mais la vérité c'est qu'il serait mieux servi par quelqu'un d'autre. Comme un adolescent il sortit tel une furie du salon pour rejoindre la cuisine. S'il espérait m'éviter, il se trompait. En plus je devais encore terminer son pansement. Sans compter qu'il se baladait torse nu depuis tout à l'heure l'autre imbécile. Je prenais une minute pour me calmer, récupérer les compresses et je lui suivais dans la cuisine, déposant violemment le matériel sur la table. Dehors, le ciel ne présageait rien de bon. On était en plein milieu de la journée mais d'épais nuages noirs menaçaient nos toits, lourds au dessus de nos tête. Il faisait sombre. Déterminé, je ne me laissais pas distraire par ce détail, et j'entamais ma plaidoirie.



« Comment oses-tu me parler de " confiance envers mes employeurs" ?! C'était pas toi qui étais si désespéré hier, désespéré au point de vouloir leur mentir ? »


Pour que je restes... ?

C'était ce qui me déstabilisait un peu. Pourquoi moi ? Et puis je réalisais le problème. Ludwig n'avait aucun souvenir. J'étais son point d'ancrage. Sa famille. La seule personne qu'il connaissait. Ce n'était pas comme s'il avait réussi à se faire des amis entre temps sinon ça ne serait pas un problème. S'il me perdait il perdait son repère. C'est pour ça qu'il ne voulait pas que je parte. Stockholm Syndrome. Il n'y avait pas d'autres mots pour ça. Et ça me troublait un peu. Et si ce n'était pas le cas ?


«
J'ai un contrat Ludwig. J'ai des devoirs, des responsabilités et des interdictions. Comme toi. En te frappant, j'ai brisé mon contrat. J'ai désobéi. Tu comprends à quel point c'est grave ?
»


Alors pourquoi je me sentais hésitant ? C'était si clair. J'avais finalement trouvé ma résolution. Et maintenant je n'étais pas si certain. Mais pourquoi. Quelque chose me gênait. J'avançais d'un pas, plantant mon regard sévère dans le sien.

« Alors...J'aimerai que tu arrêtes de mentir. Dis-moi la vérité et peut-être que j'y réfléchirais. Pourquoi est-ce que c'est si important que ce soit moi ? Pourquoi est-ce que ça te pose un problème que je démissionne ? »





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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyLun 12 Mai 2014 - 19:03

Avowal

feat. Takehiro Hamada


Il m’avait suivi, mais je ne voulais pas le voir, l’ignorant royalement, en continuant à faire les cent pas dans la petite salle, lui passant devant, quitte à le bousculer s’il se foutait en travers de mon chemin. Et il déblatérait encore des vérités qui ne faisait que m’échauffer un peu plus. Avec le temps, je me disais que finalement, le coup de poing, il l’avait mérité aussi.

Tais-toi !

Je me retenais en serrant les dents, accélérant le pas. Il n’avait jamais tort, et je percevais ses paroles comme des gifles. Je sais que je dis n’importe quoi ! Mais je sais ce que je veux ! Je me rongeais le bout des doigts nerveusement, sans rien dire, ne daignant pas lui lancer un regard. Moi, je n’avais rien à leur devoir à ses employeurs. Et puis qu’est ce qui était le mieux ? Mentir pour garder son emploi ? Ou bien dire la vérité et devoir tout recommencer ? Pour moi le choix était vite vu, et pas seulement de mon point de vue. Mais je le gardais au fond de moi, car je savais qu’il me rétorquerais autre chose de plus blessant encore.

Cependant, je ne comprenais pas vraiment son histoire de contrat. Mais d’un autre côté je ne connaissais pas les limites qui étaient imposés justement par son engagement envers ses supérieurs, et je me plantais finalement devant lui avec un regard blasé en lui avouant simplement :

« Non je comprends pas. »


Je ne connaissais rien à son foutu contrat, déjà je ne savais pas vraiment en quoi consistait l’expérience. Mais si ce n’était pas pour me remettre sur le droit chemin, par rapport à mon alter ego et mon mystérieux passé, alors là, je ne sais plus. J’étais parfaitement conscient que la violence physique pouvait parfois faire du bien, certes, peut-être pas si spontanément, mais c’était un cas de légitime défense. Et si je l’avais agressé, il aurait fait quoi ? Il se serait laissé faire ? Pour moi, tout son cirque n’avait pas de sens.

Mais ça, encore, je le gardais pour moi, le fixant du regard pour chercher les explications, mais je m’ébranlais sous ses interrogations qui me surprirent, son regard perçant qui me transcendait… Il venait de me poser une belle colle.

… Pourquoi… ?

Je fronçais les sourcils et voyant qu’il ne me lâchait pas, je me suis senti acculé, au point que je le détournais. Il cherchait la vérité, une vérité que je n’étais pas capable moi-même de connaître. Qu’attendait-il de moi ? C’était le genre de question qui remuait tout un tas de sentiments au fond de moi, remettait en question tout ce que je pouvais penser de lui, toute ma colère, ma haine que je pouvais éprouver contre lui en l’espace d’une seconde qui s’effondrait sous le poids de ce que je ressentais au fond.

« Je… »


Il était trop près de moi. De mes deux mains, je le repoussais, reculant moi-même de deux pas, comme pour pouvoir mieux l’affronter, de sorte que je n’étais pas à portée de mains, ou de pression exercée par son regard. Et d’un air boudeur, hésitant, je lui disais :

« Je te l’ai dit… »


C’était très gênant. Mais je me demandais s’il voulait que je lui répète finalement que je le considérais un peu comme un membre de ma famille, tout du moins la seule représentation que je pouvais m’en faire ? J’étais un peu comme un poussin qui, lorsqu’il sortit de son oeuf, avait pris pour sa mère le premier individu qu’il avait vu. Je rougis de honte et me reculai encore de crainte qu’il exerce encore sur moi son regard sévère, me mettant à nu, comme s’il devinait tout ce que je pensais. Il m’avait vraiment pris au piège, cette fois, et je me sentais faiblir un peu plus, la colère se transformant en honte :

« Je sais pas… J’en sais rien ! »


Je paniquais, je perdais pied, je me perdais dans mes sentiments, c’était désastreux. Mais la simple idée de vraiment le perdre me mettait dans un état de remise en question totale. Mais à force de vouloir fuir, pour finalement se retrouver collé à un mur dans une impasse m’obligeait à avouer alors, tête basse, une voix honteuse et renfrogné, le visage rouge :

« Je… J’ai peur… »


Il est la seule personne qui me connaisse, qui sache mes réactions, à peu près, qui ait réussi à me sortir de bien des situations gênantes, qui m’a appris à marcher, quitte à jouer les bourreaux. Il tenait les rôles les plus importants pour moi, alors comment réagir autrement ? Il avait pris sa place dans ma vie actuelle, je ne pouvais simplement pas faire autrement. Si je faisais abstraction de ça, je devrais tout recommencer depuis le débuts, ce serait une régression.

« T-tu… es la seule personne que je veux… »


Ca sonnait comme une déclaration d’amour, ou un caprice de gamin. Et je n’arrivais pas à l’expliquer. C’était tout, c’était comme ça. La seule certitude que j’avais. Et relevant la tête, un regard déterminé prit place et le fixa :

« Je ferais tout pour que tu ne sois pas licencié, si tu ne démissionnes pas. »
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MessageSujet: Re: Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] Achevé || Don't wake me up [ Ludwig] EmptyLun 12 Mai 2014 - 21:32




You win.

feat. Ludwig Frey Eberhart



Il prétendait ne pas comprendre. A quoi bon jouer les idiots ? Il savait ce qu'était un contrat. Bien sûr il ne connaissait pas la liste de toutes mes interdictions, moi je les connaissais par coeur. Mais cela n'avait pas sa place ici. Si je rompais le contrat, non seulement je  faisais virer  mais en plus ils pouvaient m'attaquer en justice. Et là je n'étais pas d'accord pour me compromettre. Perdre son emploi c'est déjà un coup assez élevé - mais subir une attaque des tribunaux ? Non merci. Je n'avais pas ce qu'il fallait en stock pour résister à ce genre de choses.  Je ne pouvais pas le frapper. Logique. Je devais utiliser le taser au cas où il représenterait une vraie menace pour moi ou pour lui. Peut-être devrais-je en abuser avec Freyr ? Même si l'idée de blesser Ludwig une fois de plus ne me tentait pas plus que ça.  

J'ignorais sa remarque, la prenant pour de la simple mauvaise foi. Si Ludwig était en train de faire sa crise d'adolescence - et il semblait que ce soit le cas - il disait ça juste pour le plaisir de me contredire et de m'énerver. Mais je ne comptais pas en rester là. J'en avais marre de son petit jeu de manipulation. Quel but, quel intérêt avait-il à me mentir s'il ne comptait vraiment pas que je parte. Alors je profitais de l'occasion. Je lui demandais simplement ses raisons. Il devait pouvoir répondre non ? Et honnêtement j'aimerai les entendre. Etait-ce parce que j'étais de la famille ? Qu'est-ce qu'il essayait sans cesse de me dire avant de s'interrompre ? Et sinon, pourquoi ce mensonge ?

Je l'avais en face de moi,  fait comme un rat. Son regard glissa sur le côté m'évitant. Je l'embêtais. Mon regard sérieux  le mettait mal à l'aise. Alors... combien de temps avant qu'il craque. Combien de temps avant qu'il m'admette qu'il mentait ? C'est bien connu, quand quelqu'un ne peut pas vous dire quelque chose en face, c'est qu'il ment. Je me souviens de la façon subtile dont Kei évitait de me regarder quand il me disait... Ca n'a plus d'importance maintenant.

De son côté Ludwig était en train de s'étouffer. A moins qu'il n'essaie de gagner du temps. J'avais tout mon temps. Il posa ses mains sur mon moi et me repoussa. J'esquissais un pas en arrière. Il avait l'air suffisamment troublé, je n'avais pas besoin d'en rajouter.  Mais s'il hésitait tellement, cela voulait dire que... ce qu'il m'avait dit auparavant était un mensonge ? Alors pourquoi n'osait-il pas me le dire en face. Puis il disait qu'il ne savait pas.



« Regarde-moi quand tu parles.  »


C'était important. Sinon comment je pouvais savoir s'il mentait. Par contre, il me semblait plutôt sincère quand il m'avoua qu'il avait peur avec ses joues rouge pivoine. Oui, ça c'était quelque chose que je pouvais comprendre. Moi aussi j'avais peur. Pourquoi croyait-il que je voulais démissionner ? Au final moi aussi j'avais peur. Peur qu'il se passe quelque chose de grave, peur que ce soit de ma faute, peur de me faire virer, peur d'être rejeté, peur de finir tout seul et aussi... Peur de la météo qui se profilait à l'horizon et qui représentait les sentiments de Ludwig... Mais de quoi avait-il peur ? De se faire abandonner. Ca, ça arrivera un jour où l'autre, je finirais bien par reprendre ma vie et lui la sienne. Mais alors, il aurait retrouvé ses souvenirs. Il ira sûrement retrouver les siens.

Et puis de ses lèvres sortit le truc le plus bizarre et le plus ambigu qu'il aurait pu prononcer. J'haussais les sourcils et une chaleur envahit mon visage pendant quelques secondes avant de me raisonner. Ludwig ne connaissait rien de mes préférences, c'était impossible. Quant aux siennes... elles n'étaient pas spécifiées dans son dossier.  Mais ce n'était certainement pas ce qu'il voulait dire. Il voulait dire à mes côtés. Comme son...euh... tuteur quoi. Comme son gardien. Bref, il avait juste mal choisi ses mots, c'était forcément ça. Ensuite il finit par oser croiser mon regard, avec ses yeux dorés comme ceux d'un aigle et qui trahissaient sa véritable détermination.

Je restais sans voix pendant une minute. Pas vraiment sûr de ce que j'avais entendu, mais convaincu qu'il ne mentait pas. Je poussais un soupir et je fermais les yeux, me pinçant l'arrête du nez pour réfléchir. Qu'est-ce que je devais faire? Il avait l'air...déterminé. Il a l'air...d'avoir besoin de moi... Et si en partant je compromettais l'expérience ? Je compromettait sa santé mentale. Je compromettait sa sécurité. J'ouvrais de nouveau les paupières pour redécouvrir Ludwig, torse nu, en face de moi. Je laissais tomber mes épaules.


« Okay. A une condition. Ne me mens pas. Ne me cache rien non plus. »


C'était mon verdict. C'était sans doute une très mauvaise idée et un jugement basé sur autre chose que de la pure logique, mais c'était la décision que j'avais choisi de prendre. Pour l'instant. Je pouvais toujours couvrir mes arrières de mon côté. Mais officiellement. C'est l'idée. On continue.

« Allez....Assieds-toi, je dois encore terminer ton pansement.  »
-reprenais plus doucement.

Il s'exécuta et je reprenais ma tâche, plaçant doucement les compresses avant de les coller maladroitement. J'aurai pu lui poser un tas d'autres questions. Mais je comptais en rester là.  Je chassais doucement ses longs cheveux de la plaie. Je collais les compresses avec le ruban collant, un peu mal je dois l'avouer.


« Désolé, je suis pas très doué. »


Je regardais son dos. Il allait avoir des cicatrices c'était évident. Il n'en avait pas de l'accident en revanche, ce qui était surprenant. A part son épaule gauche, ce n'était qu'une vaste étendue pâle, avec les vertèbres qui ressortaient un peu. Avec de longs cheveux blancs qui lui retombaient sur la nuque. Avec des épaules larges. Comme je les aime.

« C'est terminé.  »



J'allais jeter les compresses sales, et sans un autre mot, je rangeais tout le nécessaire dans la cuisine.

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