Love is one-eyed

Sujet: Re: Love is one-eyed Sam 31 Jan 2015 - 15:39

More and more

Avec Sharmy

Pourquoi n'étais-je pas satisfait, pourquoi est-ce que je rageais de la sorte pour si peu de choses ? Dire que j'avais tout fait pour ne pas ressentir de telles choses jusqu'à maintenant, de peur de blesser. Ca avait été toute une bataille avec Bertram, ô combien il avait été cruel d'en faire du simple gibier pour vampires alors qu'il représentait tout à mes yeux ? Je ne pensais pas une seule seconde que de faire d'une chasseuse ma calice impliquerait les mêmes sentiments. Il faut croire que je suis encore bien jeune et naïf et dans ce genre de moment, je me demande si je vais pas finir comme Veneg...

Il n'y avait vraiment rien pour me faciliter la vie. Le seul problème était que j'étais né Sang-Bleu. Je savais que c'était une plaie, je maudissais mes parents, encore et encore. A vrai dire, qu'elle se serve de moi pour tuer les membres vampires de ma famille, à la limite peut-être épargner Gautier que je respecte un peu plus que les autres, m'arrangerait bien. Mais je n'aime pas qu'on se serve de moi, je préfère qu'on me demande gentiment, ce n'est pas comme si je ne comptais pas coopérer, enfin, tout dépend ce qu'on me propose comme marché, c'est toujours pareil.

Les lèvres closes, j'observais la profondeur de ses pupilles pour essayer de décoder un fond de mensonge, mais rien, hélas, ne soulignait qu'elle déconnait. Mais ça m'énervait justement, aussi je ne pouvais m'empêcher de jouer les sarcastiques, quoique mes paroles étaient réelles, mais sincères... allez savoir.

« Alors, ce sera réciproque. Tu es et resteras mon buffet, avec Bertram. Vous serez protégé des autres vampires et je protégerais ce lien. »

Et puis, il était inutile de lui avouer que de mon côté aussi, le fait qu'elle soit une chasseuse ne serait pas accepté si cela venait à se savoir, déjà que Veneg veut s'en prendre à Bertram, il est hors de question qu'il s'en approche. Je n'ose imaginer ce qu'il se passerait si mes parents étaient au courant, mais d'un autre côté... je m'en tape, comme je ne suis pas plus attaché à eux qu'une vieille paire de chaussettes.

Quant à vérifier la véracité de ses propos, c'était justement là que ça me bloquait. Je n'arrivais pas à lire ce qu'il se passait. Alors la regardant de dos, alors qu'elle s'affairait sur sa tasse, je m'approchais avec lenteur, dégageant sa nuque de ses cheveux humides avec tendresse et scrutant la peau de sa nuque. Les cicatrices d'une précédente morsure dont je n'étais pas l'auteur me firent l'effet d'aiguilles plantées dans ma propre nuque, comme si la crainte de m'être approprié le repas d'un autre me supplantait.

Mais elle n'était pas juste un buffet. Et mon regard devint mélancolique alors que je murmurais :

« ... T'es pas juste un buffet... »

Puis soudain... L'illumination ! Mon oeil s'ouvrit et je déclarais subitement, comme sorti de nulle part, d'une voix plus forte, entre l'espoir et le désespoir :

« Quitte les chasseurs ! Si tu viens vivre ici, je subviendrais à tous tes besoins. T'as pas besoin d'eux et t'as rien qui te rattache à eux. Qu'est-ce qui t'en empêche ? Tu pourrais même continuer ton travail de chasseuse ici. »

Un adolescent qui imagine son avenir éclairé des plus beaux lustres, tout dessiné comme il le désire, par simple caprice.

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Mes mains s'activaient lentement autour de la tasse. Je voulais que ça prenne du temps, je voulais que cela s'éternise. Pour ne pas avoir à me retourner, pour ne pas avoir à regarder Logan. J'hochais lentement la tête à ses paroles. Son buffet. Cela faisait mal d'entendre ça, mais après tout, à quoi d'autres aurais-je pu m'attendre ?

J'étais si concentrée sur ma tasse, que je faisais rouler sous l'eau chaude, que mon cœur rata un battement quand ses doigts écartèrent les quelques mèches humides qui s'étaient échappées de ma tresse. Il dégagea ma nuque et la peur monta en flèche en moi. Il... il ne comptait tout de même pas me mordre ? Je me détendis en comprenant qu'il ne faisait que regarder ma cicatrice, cette trace de dentition qui n'était pas la sienne. La trace me picota, comme pour me rappeler ce que j'avais fait.

Je serrais les poings dans l'eau. Il n'y avait même pas cinq minutes, il me disait que je n'étais qu'un buffet, et maintenant il venait marmonner que je n'étais pas que ça.

« Et que suis-je donc, alors, si je ne suis pas juste qu'un buffet ? »

À mon oreille, sa voix se fit plus forte, pleine de dualité, entre espoir et désespoir. Mais je ne comprenais pas cette tonalité. Qu'avait-il donc ? Un rire amer me secoua tandis que je lâchais ma tasse au fond de l'eau. Je me retournais vers lui et croisais les bras, tentant de me persuader que, non, je n'étais pas prise en sandwiche entre lui et le meuble-évier. Alors que c'était le cas. Je décroisais lentement les bras et posais mes mains sur ses joues, que je caressais doucement du bout des pouces.

« Logan... je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas dépendre financièrement de quelqu'un, et ce n'est pas la chasse qui me paye mon pain. Je ne peux pas quitter la taverne. Pas comme ça. »

Je m'arrêtais un instant, hésitante. Au fond de moi, j'aurais aimé pouvoir lui dire oui, ne plus avoir à me réveiller avec les braillements des chasseurs, à les voir toute la sainte journée et parfois même la nuit. Pouvoir me dire que j'étais protégée par quelqu'un de compétent, par quelqu'un qui me comprenait et à qui je n'aurais pas à cacher que j'étais liée, parce que cette personne serait justement celle à qui j'étais attachée.
Mais je ne pouvais pas. Il y avait bien trop d'éléments qui m'en empêchaient. Je ne voulais pas m'immiscer encore plus dans la vie des deux frères. J'avais déjà suffisamment chamboulé ce qu'il y avait entre eux. Et puis, jamais Jevy ne me laisserait partir comme ça. Pas plus que je ne pouvais me résigner à le laisser seul à la taverne avec les autres. Il avait fait tant de sacrifices pour moi, je ne pouvais pas cracher là-dessus en l'abandonnant.

« J'apprécie ta proposition, mais je ne peux pas accepter. Ce ne sont pas les chasseurs qui m'en empêchent mais tout simplement... moi. Et quand bien même j'aurais accepté, comment aurais-tu fait ? Je doute que Bertram soit aussi enthousiaste que toi. Où m'aurais-tu casée ? »

Je lui adressais un grand sourire un peu pâlot, tout en rabattant mes mèches et mon col sur ma cicatrice, la dissimulant à ses yeux et aux miens.

« Je ne veux pas chasser si tu es dans les parages, je serais trop distraite, murmurais-je en me blottissant contre lui, dans l'espoir d'atténuer la déception que je devais lui infliger. »

Codages de Logan

Sujet: Re: Love is one-eyed Sam 31 Jan 2015 - 23:50

Let me believe

Avec Sharmy

Evidemment, j'avais trop espéré, je m'étais trop emporté dans cette idée loufoque. Les humains ne pouvaient pas modifier leur destin comme ça, ils étaient bloqué dans leur quotidien, aspirant à la paix, une vie tranquille pour pouvoir mourir le coeur léger. Moi, je ne connaissais pas ça. La Mort était si lointaine... Pourtant j'y pensais, j'y pensais régulièrement à cette notion que je ne pouvais qu'effleurer, comme atteindre une forme de paradis, le silence de l'âme, l'adieu final de l'enfer sur Breath.

Je me recule d'un pas, comme si je venais d'essuyer une gifle, bien que ce n'était pas forcément de son envie, elle avait réduit mes espoirs à néant en refusant mon invitation. Je tirais une moue désappointée, et détournais les yeux sur le côté, comme vexé, fronçant les sourcils, les lèvres pincées. Au final, malgré toutes les belles paroles qu'elle pouvait dire pour me consoler, j'avais pris juste un trop gros coup, après toutes ces épreuves, j'en avais assez de chercher des solutions qui s'envolaient aussi vite qu'elles débarquaient. Ma seule réponse fut :

« Je vois. »

Ni plus ni moins. Mais c'était un mensonge, bien sûr que non, je ne voulais pas voir. Elle aurait pu simplement tout envoyer péter, où était l'intérêt de se laisser enchaîner par ces ivrognes qui ne la respectait même pas ? Je lui aurais tellement promis mieux... Une vie sans soucis, de princesse, elle n'aurait pas eu à se soucier de là où elle dormirait, il suffisait de déménager... Ou lui offrir un appartement où elle se serait plu.

Mais non, elle refusait. Elle n'avait qu'à peine réfléchi à la proposition en fait, et c'était ça qui me plombait le plus. Je me détachais d'elle, comme dégouté soudainement et m'en allais au salon en espérant m'affaler dans le canapé, mais je découvrais qu'il restait encore les traces de son sommeil, avec les coussins éparpillés. Je les ramassais pour les jeter sur le meuble, avant de me poser aussi à leurs côtés la tête levée contre le dossier dans un soupir. On venait tous de se réveiller, mais je me sentais déjà las, de trop réfléchir, de se prendre la tête, alors que la solution était peut-être ici, sous nos yeux.

Le pire, dans tout ça, c'était que je ne savais pas ce que je voulais, jouant les girouettes, à ne pas savoir où me situer dans tout ça. Alors je me redresse en avant, courbe le dos pour me pincer nerveusement l'arête du nez accoudé sur mon genou. Finalement, je laisse échapper un soupir, me calme et articule en la sentant dans la salle :

« Désolé... J'essaie de trouver des solutions, mais... on est dans une impasse, hein. Ca aurait été sans doute mieux que nous ne nous soyons jamais rencontrés... Et pourtant... je ne regrette rien. »

Relevant le regard sur elle, je cherche encore la vérité de ses sentiments. Qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? Je me sens perdu, je ne sais plus à qui ou à quoi me raccrocher. La vie avant était si facile, tout m'était dû... La vie d'un Sang-bleu...

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Etaler de la confiture sur un couteau n'en fera pas un joli bouquet de roses, c'est bien connu. Et j'avais beau faire de mon mieux pour englober l'amère pilule de miel suave, ça n'en restait pas moins quelque chose qui devait être assez déplaisant à entendre. Je le regardais reculer, éviter mon regard. Sharmy, tu es la reine de la gaffe monumentale. Bon dieu, tu aurais au moins pu tenter de faire semblant de réfléchir un peu à la question, peser le pour et le contre, faire genre que ta décision n'était pas déjà inscrite en toi avant même qu'il n'ai fini de prononcer ça phrase. A vrai dire, sa proposition me ravissait autant qu'elle me faisait flipper. Comprenez-moi, après ma traumatique première expérience de morsure, ça me terrifiait un brin qu'un vampire - mon vampire- me propose de venir habiter chez lui. Comme quoi, certaines choses restent bien ancrées.

Je le regardais regagner et le salon, avant que mes yeux ne se posent sur un paquet de biscuits qui traînait sur la table. Je mourais de faim. J'en chipais un que j'avalais en quelques secondes, avant de suivre Logan. Ramassant une des couvertures par terre, je m'enroulais dedans pour bénéficier d'un peu plus de chaleur, et m'installais dans le canapé, aux côtés de Logan. Mon dos contre son bras, je ne tenais pas à lui imposer ma vue. Certes, j'aurais pu rester dans la cuisine, lui laisser le temps. Mais la vérité était que j'avais besoin de contact.

« Ç'aurait été tellement plus simple qu'on ne se rencontre pas, répétais-je d'une voix absente. Mais rien ne sera jamais simple. »

Il ne regrettait rien. Ce n'étaient que quelques mots, mais ils me réchauffaient autant qu'un bon chocolat chaud. Je me renfonçais un peu dans mon cocon de couvertures en camouflant un sourire idiot.

« D'ailleurs, je voulais te remercier. Si ce n'avait pas été toi dans cette ruelle, cette nuit-là, si j'avais eu le force de te tuer, je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui. Tuée par une horde de DeadLines, mordue par un Ancestral... tu n'as fait que me sauver depuis qu'on se connaît. Et je t'en remercie. »

Je me lovais encore un peu plus contre son épaule, les yeux fermés.

« Par sécurité, je vais rester encore quelques jours. Et... et je reconsidérerai ... ta proposition. »

Oh, par tous les dieux, pourquoi diable rougissais-je ainsi ? Je me débarrassais de ma couverture et me levais, pour ne pas dire fuyait, en direction de la cuisine. J'avais faim. Trop faim que pour avoir les idées tout à fait claires.

Codages de Logan

Tarlouze

Avec Sharmy

Etait-il possible qu'un Poison puisse atteindre le bonheur dans cet univers ? Non, la question n'est pas là, car cela dépend évidemment du caractère, des désirs de la personne, tout comme pour les humains, en fait. Ainsi, puis-je espérer un jour effleurer cette notion du doigt, sans me prendre la tête ? Non, ce serait trop simple. Et ça me plombe que ce soit ainsi confirmé.

Je ressens sa chaleur contre moi, tournant le regard vers elle, sans faire de bruit, que me mordant machinalement la lèvre inférieure, pour finalement me laisser aller contre le dossier et me détendre. Arrêter de réfléchir serait un bon début. Je regarde le plafond d'un air absent, et des nouvelles réflexions viennent me polluer l'esprit, alors qu'elle me remercie.

Pourquoi avais-je agi de la sorte ce soir-là ? J'aurais pu en effet la laisser sur place, ne pas la sauver, comme il était déjà arrivé à d'autres chasseurs. Mes souvenirs ressurgissent, me flanquant une claque psychologique. Je ne me souvenais pas vraiment les raisons, j'avais juste agi pour m'amuser. mais pourquoi elle en particulier, alors que j'aurais pu la tuer à plusieurs reprises ? Non, je ne tue pas, sauf quand la menace est réelle.

Mon bras se retira de son dos pour l'enlacer tout contre moi, dans un soupir, puis je m'accordais un répit dans mon silence.

« J'aurais pas imaginé deux secondes qu'on en arriverait là. C'est peut-être le destin qui nous réunit, j'en sais rien. Mais... »

J'hésitais à m'avancer plus en avant. J'avais franchement le sentiment de devenir trop sentimental. Moi, Logan, exprimé des émotions à une personne autre que Bertram qui se trouvait déjà bien limité sur ce point. Mais elle n'était pas une fille banale, comme celle qui m'avait délaissé son sous-vêtement rose comme une invitation à la revoir.

« Par contre, je savais à peu près dans quelle merde je me mettais en te mordant, toi, chasseuse, entouré de malabars sur-armés, et de mon côté, une famille de sang-pur qui n'approuverait certainement pas - enfin, je m'en branle un peu de leur avis... »

Nouveau soupir, je m'en remets à ma contemplation du plafond, du lustre classique au plafond, du choix de Bertram parmi toute la décoration intérieure, et ma tête se posa contre la sienne. Je finis par avouer à mi-voix :

« Tu peux rester ici le temps que tu veux. Et comme je te l'ai déjà dit... Tu es libre. Si tu veux rompre tout lien avec nous, pour ta survie... Enfin... je ne m'immiscerais pas dans tes choix. J'en ai assez fait. Je pense. »

Je toussais, à l'idée que j'avais déjà fait pas mal pour gâcher sa vie, entre la morsure - qui lui assurait tout de même une sacrée protection anti-vampires en fait - et l'attaque contre son éventuel amant. D'ailleurs...

« En fait... tu comptais vraiment sortir avec ce mec ? Je veux dire... s'il avait été humain ? Il avait un peu une gueule de tarlouze, quand même. »

Enfin c'est que mon avis, mais rien que le fait qu'il pose un oeil sur elle faisait d'office un ennemi, donc même s'il avait été parfait pour n'importe qui, j'aurais toujours trouvé quelque chose à redire.

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Je sursautais dans son bras, sur lequel je m'appuyais et me blottissais, se dégagea pour venir m'enlacer. Je me retrouvais encore plus proche de lui que je ne l'aurais supporté en temps normal. Mes joues se teintèrent de rouge mais je ne fis rien pour me dégager. Je pense que nous avions besoin de ce contact tous les deux. Je fermais les yeux, me laisser aller, sans un mot. Je l'écoutais. Le destin. Non, pitié, je ne voulais pas entendre parler de cette idiotie. Je ne croyais nullement au concept du destin ou de la prédestination. Je voulais avancer par moi-même, sans qu'un élément quelconque ait déjà décidé de mes gestes à l'avance. Je ne voulais pas me sentir prisonnière d'une fatalité.

Il continua sa tirade et il parvint même à m'arracher un petit rire. Des malabars sur-armés. Oui, c'était un terme qui leur allait à la perfection. Pour la première fois, je crois, il me toucha un mot de sa famille. J'avais déjà à peu près compris que ce n'était pas le grand amour... il le confirmait clairement. Au moins, je supposais que ça m'éviterait d'un jour me confronter au reste des Blackwood. J'avais très peu envie de me retrouver face à des Ancestraux et des Sang-Bleus. Mon pauvre cœur ne survivrait probablement pas au stress et à la peur.

« Quelle famille de vampire saine d'esprit autoriserait l'un de ses rejetons à se lier à un chasseur ? murmurais-je pour moi-même. »

Je sentis sa tête se poser contre la mienne. Ses mèches me chatouillèrent mais je n'esquissais nul geste pour les écarter.

« Même si je voulais m'éloigner de toi, ce serait impossible. Un vampire a besoin de son Calice, mais cela fonctionne aussi dans l'autre sens, soufflais-je doucement. Et les chasseurs repèrent plutôt bien les signes de manque. »

Mes doigts frôlèrent la cicatrice dans mon cou. Ils m'avaient déjà vu dans un état de manque profond, ils n'auraient donc aucun mal à repérer à nouveau les signes chez moi. J'avais réussi à camoufler ma seconde morsure et tout le mal-être qui m'envahissait alors que Logan m'avait fait comprendre que je devais continuer à vivre sans m'occuper de lui, mais cela n'avait été qu'un coup de chance. Je ne pouvais pas me permettre une nouvelle tentative, surtout maintenant, alors que notre lien s'était encore consolidé. Mes petites mains se posèrent sur le bras puissant qui me tenait, qui me maintenait.

Mon sourire se tordit en l'entendant parler d'Hyksôs et je remontais un peu la couverture sous mon menton, boudeuse. Tarlouze. Il l'avait traité de tarlouze. Avais-je donc si mauvais goût en matière d'hommes ?

« Je ne sais pas. Je me sentais bien avec lui. Je me sentais en confiance... mais visiblement, je manque de nez. Regarde-moi ça, je me sens parfaitement en sécurité dans les bras d'un Sang-Bleu, un homme qui devrait me haïr et aurait dû me tuer il y a bien longtemps ! Je me sens si... si incompétente... »

Je fermais les yeux, refoulant les larmes. Tous ces sentiments que j'avais enfouis en moi depuis hier, toute cette peur, toute cette haine, tout cet amour que j'avais éprouvé pour Hyksôs, tout ça remontait en une grosse vague en moi. Je me recroquevillais sur moi-même.

« Mais qu'est-ce qui cloche chez moi, à la fin ?! Pourquoi est-ce que je fini invariablement dans les bras d'un vampire ? D'abord Lucian, puis Hyksôs, et maintenant toi... »

Je m'accrochais à lui, sans réellement m'en rendre compte. Il était ma bouée de sauvetage.

Codages de Logan

Woups !

Avec Sharmy

En repensant à ma famille, son évidente sanité me faisait sourire. C'était ma seule réponse sur ce sujet. Je ne parlais de ma famille que pour évoquer Bertram uniquement, le reste pouvait aller se brosser, ou crever, que ça me ferait une belle jambe. A vrai dire, je me demandais tout de même ce qu'ils pourraient en penser, les vieux, de ce genre de liens, justement, eux qui avaient déjà eu le plan foireux d'adopter un humain, m'en faire un frère pour que je le morde au moment voulu. C'était quand même bien sadique, alors ils auraient sans doute penser que c'est une bonne idée pour être protégé par une chasseuse... Ou pour se moquer d'elle. Enfin, je pense qu'ils s'en foutent surtout. Mais pas Veneg. Lui, il viendrait m'emmerder, s'il l'apprenait, je devais rester prudent concernant mon frère de sang... Parce que ce ne serait pas une partie de rigolade avec lui non plus... Je crois qu'il m'effraie plus que ce Hyksos.

Pourtant je restais pensif concernant les besoins du calice. Mais ce fut comme une révélation pour moi et je réagis, surpris par ses propos :

« Hein ? T'es sérieuse ? Ca voudrait dire que... Bertram... C'est pareil ? »

En y repensant, ce qu'elle disait expliquait donc les réactions de Bertram. Pendant quelques temps, j'avais pensé qu'il était peut-être homosexuel et qu'il était attiré par... non, c'était con quand même de penser ainsi de son frère, complètement stupide. Je m'en pinçais le nez en secouant la tête pour effacer ces divagations imaginaires. Au moins, j'étais rassuré sur ce plan.

Par contre, en reprenant l'histoire de l'Ancestral, je sentis un ton boudeur, vexé, et sentis comme un pincement au coeur en entendant sa réponse, me rendant compte que je l'avais blessé, alors que ce n'était pas particulièrement le but. Enfin, si, peut-être, je ne sais pas, d'un autre côté, j'étais un peu vexé - beaucoup - qu'elle se soit amouraché d'un mec comme ça - alors que j'étais là - sans se méfier. Et maladroit comme je l'étais, surtout sur ce plan, je ne savais pas la consoler. Je ne savais pas quoi faire pour la réconforter, alors je tentais...

« Hum... T'es déjà moins mauvaise que les malabars de ton bar, ça c'est sûr. Au moins, toi, t'as continué à me pourchasser, alors que les autres n'auraient même pas vérifier si j'étais mort ou non. Après bon... t'es tombé sur des pervers, c'est pas ta faute non plus... T'es peut-être pas assez expérimentée. »

Je lui caressais maladroitement les cheveux, embarrassé qu'elle s'accroche à moi de la sorte. Je ne voulais pas non plus me mettre dans le même panier que les autres, je ne comptais pas mourir non plus... Enfin... pas vraiment. Alors, pour plaisanter :

« Non, mais moi, je t'ai juste mordu, après t'es libre, si tu veux te trouver un humain à marier... Du moment que c'est pas un clochard... et qu'il me fasse pas chier... Bon, finalement, c'est peut-être pas si con. D'un autre côté, t'es chasseuse de vampire, tu peux pas vraiment finir autrement, hein ? Enfin, je sais pas, mais j'imagine que tu en côtoies beaucoup, avec les chasseurs. »

Je n'arriverais pas à la voir avec un autre, sérieusement. Rien que d'y penser, ça me mettait en rogne et je serrais le poing instinctivement.

Il fallait changer de sujet, retrouver une ambiance plus conviviale, ou je sais pas, mais virer ce qui est gênant, alors, sur un ton plus léger, je me levais et lui déclarais, avec un rire presque convaincant :

« De toute façon, tu vas pas tomber amoureuse de moi, hein. Ce serait vraiment... enfin, tu les collectionnerais vraiment... Haha... »

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Malgré moi, je me sentis mal. N'avait-il donc jamais pensé à ce que ressentait Bertram ? À ce que je ressentais aussi, lorsqu'il m'avait mordue pour finalement dire que je n'avais pas à me sentir forcée de le nourrir et que je devais m'envoler afin de vivre ma vie ?

« Je ne peux pas parler pour Bertram, il est bien possible qu'il n'ait pas cet effet -là. Je suppose que tout dépend du vampire, du lien et de la relation entre les deux intéressés. Mais lorsque j'ai tué Lucian, c'est ce que j'ai ressenti. C'est aussi ce que je ressentais, en moindre mesure, quand je me suis éloignée de toi après la morsure. »

Peut-être cet effet de manque diminuait-il avec le temps et l'évolution du lien ?

Je fermais les yeux, me laissais aller contre lui en remontant la couverture sur mon nez. J'aurais pu rester indéfiniment ainsi, dans mon cocon soyeux et chaleureux. Mais comme toute bonne chose, cela doit prendre une fin et, parce que la Vie a l'air d'avoir envie de nous rappeler chaque jour son existence, ça se finit généralement désagréablement. J'étais cruellement consciente qu'il tentait de me réconforter, de colmater la plaie qu'il avait infligé à mon cœur et me révélant de but en blanc l'identité de mon Roméo. Mais ce n'étaient pas les mots que j'attendais. J'étouffais un petit rire dénué de toute trace de joie.

« Ils pensaient t'avoir touché et comptaient laisser ton corps là jusqu'au matin. Mais saouls comme ils l'étaient, j'étais certaine qu'ils ne savaient même pas où tu étais tombé. Et quand j'y suis arrivée, c'est l'absence de corps qui m'a alertée. Tout ce qui me différencie d'eux, c'est l'absence d'alcool dans le sang. »

Et un vampire, ajoutais-je mentalement.
Je me renfonçais en l'entendant parler d'expérience. Ouais, deux malheureuses années au compteur, ça faisait peu. Mais les autres n'avaient pas non plus décelé le vampire qui se cachait sous les traits séducteur d'Hyksôs. Peut-être était-il si vieux qu'il se fondait parfaitement dans la masse, au point d'en paraître plus humain que le plus humain des humains ?

Je l'écoutais en silence, tournant et retournant ses paroles dans ma tête. Trouver un compagnon ? Mais il se foutait de ma gueule là, c'était pas possible. Comme si je pouvais imaginer une seule seconde que j'allais pouvoir me marier et élever des gosses. Ce serait juste invivable de se savoir liée encore plus intimement à un autre par un lien psychique quand on jure fidélité à un autre. J'aurais l'impression de parjurer mes vœux avant même de les avoir prononcés. Et puis, bonjour l'intimité. Jamais je ne parviendrais à maintenir une barrière sur notre lien tout en étant activement occupée avec autre chose.
Non, je ne pouvais vraiment pas. C'était un choix de vie d'ores et déjà impossible pour moi. Pas avec Logan au bout du fil.

« Clochard et chieur. À t'entendre, je n'attire que ça, grommelais-je. Et les vampires que je côtoie avec les chasseurs sont le plus souvent soit morts soit torturés à mort. En tant que chasseresse, c'est pas de ce côté-là que je vais aller chercher l'amour. Et ceux qui se dissimulent à nous... bah, généralement ils évitent de trop attirer notre attention sur eux. »

Dans le fond, qu'est-ce qui avait bien pu motiver Hyksôs à me séduire ? Sans doute ne le saurais-je jamais. Je ne pouvais que tenter d'imaginer. Une attirance sincère ? Une envie d'humilier une chasseresse ? Une envie de tuer une chasseresse ?
Tout ça me donnait mal au cœur.

Et ça ne s'arrangea pas quand Logan se leva, crevant ma bulle de bien-être. Ça s'empira quand il se remit à parler. Ô pitié, mais faites-le taire. Pourquoi chacune de ses paroles m'apparaissait-elle comme un couteau en plus enfoncé dans mon cœur ?

« De toute manière, qu'est-ce que cela changerait ? Au pire, ça ne me rendrait que plus fidèle, ça m'éviterait d'aller me fourrer dans les bras du premier venu. Pour reprendre tes mots préférés, ce serait une énième protection que tu m'offrirais. »

Mais dieu ce que ce serait douloureux d'aimer quelqu'un comme Logan. Savoir que l'on disparaîtra bien avant lui, savoir que notre apparence se flétrira tandis qu'il respirera toujours la jeunesse, savoir qu'un jour on sera incapable de vivre sans l'aide d'autrui, réduite à la force musculaire et au visage d'une vieille pomme ridée. Ça, je pourrais encore le supporter. Nous avions chacun notre sang et notre nature, que pouvions-nous faire à cela.
Ce qui me tuait réellement en ce moment-même, c'était de ne pas savoir. Ne pas savoir ce qu'il ressentait pour moi, ne pas savoir si j'avais une quelconque valeur autre que nutritive à ses yeux.
Ne pas savoir si moi-même je l'aimais. Ne pas savoir si, au fond de moi, j'étais déjà tombée dans ses bras.
Je redoutais sincèrement les réponses à ces questions.

« Mais qu'en est-il de toi ? Si je tombais amoureuse de toi, que ferais-tu ? Serais-je à nouveau éloignée dans le but d'assurer ma liberté ? Ou bien me garderais-tu auprès de toi, tout en sachant à ce que tu représenterais alors à mes yeux ? »

Mais ça, ce n'étaient que les options où moi je l'aimais sans que lui n'éprouve rien de plus qu'une vague affection à mon encontre.
Je fermais alors les yeux et serrais la couverture autour de mes épaules.

« M'aimes-tu, Logan ? »

Arrivés à ce point-là, nous ne pouvions plus mentir, n'est-ce pas ?

Codages de Logan

Sujet: Re: Love is one-eyed Dim 8 Mar 2015 - 19:19

Mise au point

Avec Sharmy

Ca donnait à réfléchir ses paroles, en imaginant que tout cela soit bien vrai, ça expliquerait les réactions de Bertram, mais dans ma famille, on laissait trop les enfants se faire à leurs expériences que j'ignorais totalement tout ce qui concernait ce fameux lien, même si je le ressentais tout de même. Toutes ses explications m'éclairaient sur la condition des calices, chose que Bertram n'avait jamais su m'expliquer, et après tout, je ne lui avais jamais demandé non plus, trop coupable de l'avoir embarqué dans cette histoire. Mais désormais, je le voyais sous un autre jour, c'était enrichissant.

Cependant, même si j'ignorais le niveau de ses gars, ou même le sien - certes, par rapport à un sang-bleu, difficile de faire le poids - elle ne remarquait pas que j'essayais de la consoler. Je soupirais donc et haussais les épaules sans en ajouter, puisque ça semblait inutile d'insister. D'un autre côté, entre choisir une mignonne blondinette et un vieux barbu imbibé en tant que calice, le choix est vite vu tout de même... Et c'était bien sur l'exercice de ses fonctions, il me semble, qu'elle s'était fait avoir, n'importe qui aurait pu y passer. Sérieusement, ce soir-là, je me serais retrouvé avec un mec, je l'aurais laissé en pâture aux vampires... Enfin, c'est du passé, maintenant que le mal est fait.

Je mime la boude, lorsqu'on commence à discuter de ses éventuels prétendants, mais elle semble se vexer aussi bien que moi, sur ce sujet. On ne devrait pas parler de choses qui fâchent, et c'est stupide après tout, moi qui pousse Bertram à aller se trouver une compagne... Je vois pas pourquoi je n'en ferais pas de même avec elle, du moment que ça ne nous mettait pas en danger. Et je n'aspirais que le meilleur pour elle, après tout, je suis au petits soins avec mes calices, c'était normal. Alors avec lassitude, je lui réponds :

« Pardon de m'inquiéter, alors. »

Finalement, je me tourne vers elle avec un air doucereux, m'engageant dans son histoire, en pensant qu'elle rigolais aussi.

« C'est sûr que ce serait pas con, surtout si officieusement on est ensemble, ça fera plus crédible aux yeux des autres chasseurs... »

Je prenais un air pensif, en y réfléchissant. Mais je n'arrivais décidément pas à y prendre au sérieux, préférant esquiver ce genre de sentiments, les fuir, plutôt que d'affronter la réalité. Je ne suis pas un sentimental, je n'aime pas me laisser happer par des concepts dont on refourgue un joli nom juste pour faire rêver, alors que...

Mais je ne m'attendais pas à ce que ça devienne aussi sérieux. Je me souviens avoir eu des conversations de même avec des femmes que j'avais fréquenté pour un soir, que je n'avais jamais revu, mais elles n'étaient pas mes calices, ni même un quelconque lien, elles se laissaient simplement embarquées dans l'alcool et le désespoir, se raccrochant au premier homme qui les invitait pour une petite partie de jambes en l'air en espérant plus.

Sharmal, c'était pas pareil. J'aurais pu m'étouffer en l'écoutant, mais en tout cas, j'ai senti mon coeur louper des battements, comme si le temps s'était interrompu deux secondes avant de sentir comme un coup de batte derrière la tête. Je la fixe d'un air stupide, comme si je cherchais le tic qui me vendrait sa blague. Allez, elle déconne, là.

Je me sens pâlir, la gorge sèche, je n'arrive pas à esquisser un mouvement, je me fige, comme si j'entrais dans une autre dimension. Merde, c'est quoi ce monde ? Puis ma langue se délie, faiblement, réalisant qu'elle ne rigolait pas.

« Je... »

La question était délicate. Si je répondais du tac-au-tac, je la blesserais, je le savais. Je ne suis pas délicat, j'ai du mal à comprendre ce genre de choses et pour me protéger, je me serais même montrer relativement violent en la renvoyant chez elle, mais... elle est ma calice, et l'idée de ne plus la revoir... je ne l'imagine même pas. Je fronce les sourcils en détournant le regard, ma main vient se frotter contre mes lèvres, incapable de réfléchir autrement.

« J'en sais rien ! Tu me poses de ces questions, sérieusement ! »

Ca donne l'effet d'une bombe. Je panique, je stresse, elle me dessert ça tellement subitement, elle aurait pu m'y préparer mais là, je me sens vidé. Je n'aime pas me retrouver acculé, sans trouver de réponses. La frustration me tue, et je me retrouve à me laisser tomber de nouveau sur le canapé à ses côtés, la tête entre les mains.

« Tu me donnes du fil à retordre, et c'est clair que je pourrais pas me débarrasser de toi si facilement. Alors je préfère encore t'avoir sous les yeux. »

Quant à l'amour...

« Le lien te perturbe, il me perturbe aussi. Alors je suis sûr de rien. En tout cas, c'est pas pareil avec Bertram, mais peut-être parce t'es une femme, j'en sais rien. C'est trop soudain, tu me prends au dépourvu. »

Elle me désespère, à me coincer comme ça. Je ne peux pas répondre par un oui ou par un non, c'est trop risqué des deux côtés. Mais je réalise, alors que ma réponse pourrait l'aider. Alors je me calme, retire mes mains de mon visage, et l'observe.

« Si je réponds oui, qu'est-ce que tu vas faire ? »

Non mais, est-ce vraiment le moment de parler de sentiments ? De toute façon, on est au moins obligé de faire semblant, alors... Finalement, s'il faut partir sur de la sincérité... Je lui prends la main, la caressant avec le pouce et lui parle.

« Ecoute... Je peux rien affirmer comme ça. Je t'apprécie, c'est déjà beaucoup me demander. T'as qu'à discuter avec Bertram, c'est pas tous les jours. T'avoir vu minauder dans ton bar avec l'autre, ça m'a foutu en rogne. Mais tu seras malheureuse avec moi. Je suis un vampire et toi une humaine. On est pas fait pour ce genre de choses, surtout que toi, t'es chasseuse. »

C'était impossible de base, mais nous avions déjà bravé tant d'interdits.

« Il y a une solution, ce serait que tu deviennes une vampire toi-même. Mais bon, tu risquerais de te faire chasser à ton tour. Enfin bon... c'est stupide. Pourquoi tu veux savoir ça ? Pourquoi ces questions soudaines ? »

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Je n'aimais pas du tout son ton. Mais alors là, pas du tout. Mais vraiment vraiment pas du tout. C'était le ton que prenaient les méchants dans les films, juste avant de trucider la jeune et jolie otage. Avec Logan dans le rôle du méchant et moi dans le rôle de l'otage. Son ton doucereux me donnait froid dans le dos.

« Cr-crédible pour les autres ch-ch-chasseurs ? bafouillais-je. O-oui, peut-être... »

Un silence gêné prit place. Je regardais avec effarement mon vampire changer successivement d'expression. Comme si peu à peu il se rendait compte de certaines choses et que cela ne lui plaisait pas du tout. Ouille.
Puis vint la bombe atomique. « J'en sais rien ! Tu me poses de ces questions, sérieusement ! » Ne pouvait-il pas simplement m'achever d'un oui/non, au lieu de commencer à partir dans ce foutu monologue ? Je me poussais un peu sur le côté lorsqu'il revint s'asseoir dans le fauteuil. Sans vraiment m'en rendre compte, je fermais les yeux et posais ma tête contre son épaule, l'écoutant sagement. Je lui donnais du fil à retordre ? Comment ça, JE lui donnais du fil à retordre ? Non mais, ça allait dans les deux sens, là. Moi aussi il me foutait dans un merdier pas possible, lui. Je serrais les poings sous la couverture, ne me détendant légèrement qu'en l'entendant dire qu'il préférait encore me garder à vue.

Le lien. Mais évidemment ! Je poussais un profond soupir de soulagement en ignorant délibérément les pincements de mon cœur. Pourquoi n'y avais-je pas songé plus tôt ? C'était évident que tout ça, c'était la faute du lien.
Mais quand même. Pouvions-nous réellement imputer cela au lien seul ?

Mais si ça réponse était oui... oui je t'aime... alors ça changeait tout.

« Ce que je vais faire ? »

Je pris son visage en coupe entre mes mains et posais délicatement mes lèvres sur les siennes, déposant un bref baiser sur ses lèvres.

« Si ta réponse est oui, c'est ce que je ferai. Mais si ta réponse est non, alors nous oublierons tout les deux ce qui vient de se passer. »

M'sieur, c'est le lien qui me pousse à réagir comme une gamine de quinze ans travaillée par ses hormones, j'vous l'jure ms'ieur !

Par contre, la suite ne me plaisait pas du tout. Il m'appréciait ? Certes, c'était déjà pas mal. Mais maintenant, il me jetait au visage que nous n'étions pas compatibles, que je serais malheureuse auprès de lui ? Je ne pouvais le supporter. Je me détachais de lui, comme brulée.
Mais c'est vrai. Qu'est-ce que je m'imaginais, moi ? Depuis le début, les signes étaient clairs. Il avait tout fait pour nous éloigner et moi, comme la blondasse que j'étais, j'avais pris ça pour un affront personnel et tenté de me battre contre ça.

Ses dernières paroles furent pour moi pareilles à des coups de couteau enfoncés droit dans le cœur. J'étais épouvantée. Devenir une vampire ? Devenir une VAMPIRE ? Mais à quoi pensait-il ? Que croyait-il ? Qu'espérait-il ? Que je me laisse gentiment transformer en ce que j’abhorrais le plus au monde ? Que j'allais envoyer mon passé aux roses, que j'allais d'un seul coup tourner le dos à ce que j'étais, à ce pour quoi je me battais. Je me levais, furieuse et dégoûtée. S'il avait cherché un moyen de m'éloigner définitivement, il n'aurait pu trouver mieux. J'en tremblais de rage.

« Plutôt crever que devenir vampire, crachais-je avec haine. »

Je serais même capable d'aller me livrer moi-même aux chasseurs tant je me haïrais moi-même. Je me dirigeais vers mon arme que j'empoignais comme s'il elle était ma bouée de secours, la preuve de mon humanité.

« Pourquoi toutes ces questions ? sifflais-je entre mes dents. Parce que je veux savoir. Parce que je veux comprendre. Mais quand je pense enfin avoir compris quelque chose, quand je pense enfin avoir touché du bout du doigt une réponse, tu détruis tout sans aucune vergogne. Je pensais que je pourrais... que je pourrais passer un bout de chemin avec toi... et toi... tu oses me suggérer une chose aussi... aussi... j'en arrive à penser que la meilleure solution pour moi serais d'aller me faire none dans un couvent. Pas de relations, pas de vampires. Ce serait parfait pour moi, non ? En plus, je pourrais peut-être même continuer à brasser la bière avec les moines. »

Je me pris la tête entre les mains, luttant contre les sanglots.

« Je préférerais entendre un non plutôt que des solutions aussi abominables ! »

Codages de Logan

Sujet: Re: Love is one-eyed Jeu 19 Mar 2015 - 14:25

Conclusion ?

Avec Sharmy

Merde, c'est quoi cette conversation de gonzesse, et pourquoi suis-je tout chamboulé, alors que c'est pas mon truc de me poser ce genre de questions ? Elle en a des bonnes quand même, je deviens trop sentimental. Où est passé le vampire adolescent qui faisait les 400 coups sans se préoccuper des conséquences ?

Elle arrive encore à me déstabiliser en m'embrassant, mais je ne comprends rien au message qu'elle essaie de me faire passer. Instinctivement, je réponds vaguement à son baiser, mais rien de plus, je ferme les yeux et sens une pétale de rose effleurant le bout de mes lèvres avec sa chaleur. Mais la suite me refroidit. Si je réponds oui, elle m'embrassera ? C'est tout ?! Eh bin, je vais pas aller loin avec ça. Génial. Et si je dis non, on ne pourra pas me faire aussi facilement oublier ce qu'il vient de se passer. Ne pas en parler, facile, mais oublier. Non. Elle se fout de moi, là.

Tout comme je venais de la blesser - pourtant ce n'était qu'une suggestion humoristique - elle me rendit la pareille, en mettant en avant son horreur pour les vampires. Bien sûr qu'il était inconcevable que je ne transforme quiconque en Deadline, ce serait une mort assurée pour celui-ci. Je déglutis, encaisse sa colère, alors que je sentais mon coeur - oui oui j'ai un coeur - en train de se faire lacérer. Je remballe mon orgueil et attends que le silence se fasse.

Un silence pesant. Mais la tempête semblait se calmer. je ne réponds rien, pas encore, mais je finis par me lever, blessé profondément et articule, conservant un self-control que je ne me connaissais pas, les poings serrés, mais la voix parfaitement stable et calme.

« D'accord. J'ai donc rien à répondre. C'était pas une solution, je plaisantais. Mais vu ta réaction, au moins, je peux voir que tu n'es pas prête à tout sacrifier pour un amour aussi artificiel. Donc pourquoi tu te poses des questions ? Ta vie est si courte que tu ne devrais même pas y réfléchir. »

Dos tourné, je ne veux pas qu'elle voit l'expression douloureuse qui voile ma face, elle n'aura droit qu'à mes paroles distantes. Elle pourra croire que je l'ai manipulé pour savoir ce qu'elle ressentait, peu importe. Je suis le méchant de l'histoire et ce rôle me sied bien mieux que n'importe quel romantique. Si elle attend de moi que je sois un chevalier servant, je ne suis pas du genre à aller chercher les croissants avec un bouquet de roses pour son réveil.

Je suis ce mec possessif, qui ne pense qu'à la sauvegarde de ses biens. Car les humains, un jour, se brisent, comme n'importe quel objet, comme n'importe quel jouet. Et je reste seul dans cette obscurité, parmi des semblables masqués qui rigolent de ces sentiments superficiels, de cette attache qui nous blesse. Je suis un vampire et elle ne sera et restera qu'à jamais une humaine, une chasseuse de vampires, et je ne voudrais en aucun cas en faire autre chose, car c'est ainsi que je l'aime.

Mes poings se serrent de plus belle, je ne dis plus que deux phrases, ne pouvant supporter davantage de tension.

« Je sors. T'as mon numéro ou celui de Bertram au cas où. »

Je fuis. J'ai besoin d'air. M'éclaircir les idées. Peut-être boire un coup. Parler. Ne pas être écouter. Fuck ce monde de merde. Fuck ma naissance.

La porte se referme, je lui abandonne même les clés, elle est libre de faire ce qu'elle veut. Je suis incapable d'assumer, là.

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Logan&Bertram

Évidemment, cette conversation ne pouvait que déraper. Comme cette situation. Pourtant, en tant que chasseuse, j'aurais dû savoir qu'il ne pouvait rien exister entre lui et moi. C'était contre-nature, complètement immoral et suicidaire. Et pourtant, je m'étais surprise à espérer. J'avais cru voir des signaux de sa part et au final je m'étais enfoncée dans de fausses hypothèses. Lui, protecteur, jaloux et possessif ? Que nenni. Il ne vouait juste pas partager sa bouffe, il n'y avait rien de sentimental là-dedans.
Son baiser l'affirmait clairement. Mais après tout, à quoi m'attendais-je ? Sa vague réponse devait déjà être un grand sacrifice de sa part. Déçue, j'avais reculé d'un pas. Je devais freiner mon imagination débordante et mon âme profondément romantique. Un vampire ne pouvait que semer chagrin et destruction. Je le savais. Mais alors, pourquoi n'en avais-je pas tenu compte ?
Parce que j'avais cru qu'il serait différent. Mais au final, un vampire reste un vampire, quoi qu'il fasse. C'était la seule conclusion à tirer de tout cela. C'était la seule conclusion que je voyais.

Ses mots me faisaient mal. Un amour artificiel. Parce que je ne pouvais pas envisager de tout balancer aux roses comme ça, ce que je ressentais n'était qu'artificiel. Artificiel. Merde. Ce mot me restait en travers de la gorge. Et zut quoi, je savais très bien que ma vie était bien courte par rapport à la sienne, pourquoi devait-il donc se sentir obligé de m'envoyer ça en pleine figure ? C'était bas. C'était douloureux.
Mais devenir vampire, c'était vraiment au-dessus de mes forces. J'étais végétarienne, bon dieu ! La seule vue du sang me retournait le cœur, alors savoir que ce serait ma pitance... j'en arriverais probablement au niveau des anorexiques, me faisant vomir pour régurgiter cette chose si infecte (moi: le sang, les anorexique: la bouffe) mais si nécessaire à ma survie.

Je ravalais mes larmes, par pure fierté. Il m'avait déjà démontée de bout à bout, alors une crise de larmes en plus ou en moins ne ferait guère de différence.

« L'amour se juge-t-il réellement sur les sacrifices ? murmurais-je, abattue. Mais alors, je me demande... si je sacrifiais mon humanité pour toi, que sacrifierais-tu pour moi ?»

Dans une sorte d'état second, je le vois tourner les talons. Je ne sais pas si il a entendu mes dernières phrases. A vrai dire, je m'en moque. Je ne vois pas ce qui pourrait valoir mon humanité, chez lui. Il n'a rien à sacrifier à cet amour qu'il trouve si artificiel. Et de toute manière, pourquoi sacrifierait-il quelque chose ? Il n'éprouve aucun amour pour moi. Tout au plus, la seule chose digne d'amour chez moi à ses yeux, ce serait mon sang. Le reste, le contenant, n'a nulle valeur. Un instant, je me dis que si me réduire à l'état d'objet ne serait pas la meilleure solution; je vivrais par procuration, je me contenterais d'être là pour le maintenir en vie.

Mais, comme il le soulignait, l'aimais-je réellement ? Peut-être que cet amour était vraiment artificiel, au final. Je m'étais faite à l'idée depuis longtemps que ma vie de couple ne serais pas évidente. Je m'étais prise une sacrée gamelle avec Hyksôs et je m'étais accrochée à Logan. Son attitude protectrice m'avais touchée et j'avais interprété cela en un intérêt soutenu de sa part. Oui, c'était cela. En fait non. Je sentais que je me mentais à moi-même, que je tentais de faire l'autruche et de nier.
Merde alors, je suis vraiment tombée amoureuse de lui.
Et ça me fit un choc.

Il me fallut un long moment pour que je me reprenne. Une heure, deux heures, je n'en savais toutefois rien. Perdue, j'attrapais le téléphone et dû m'y reprendre à trois fois pour réussir composer le numéro de Bertram. Comme il travaillait, je tombais sur le répondeur.

« A-allô Bertram ? C'est Sharmal. couinais-je. Je dois absolument te parler, je ne sais plus quoi faire, j'ai tout gâché. T-tu le connais mieux que moi... il est parti et je ne sais plus quoi faire. Je t'en prie, appelle-moi au plus vite !»

Je raccrochais et me roulais en boule au milieu des couvertures du canapé. J'avais pris ma décision. Je devais me détacher de Logan. C'était dans nos intérêts. Il allait donc falloir que je dise à Bertram que je m'effaçais, que j'abandonnais les "responsabilités" de Calice. Ce serait à lui de détourner l'attention de Logan et de s'occuper de lui. Moi, je ne pouvais plus. Je ne voulais plus me mêler de sa vie. J'en avais déjà trop fait, il fallait que le carnage cesse.

Vous serez à nouveau deux. Je n'ai pas ma place à vos côtés.

Codages de Logan

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Crisis

« Bertram ? Est-ce que tout va bien ? »

Je sursautais alors que ma collègue posait sa main sur mon épaule. Je me retournais aussitôt pour la rassurer.

«Oui, oui. Tout va bien.»

« T’es sûr ? Ca fait 10 minutes que tu regardes les comprimés »

Je regarde les compartiments de divers comprimés et pilules que je dois trier avant de donner aux patients. Ca faisait vraiment 10 minutes que j’étais debout à les regarder ? C’était évident. J’étais fatigué et j’avais la tête ailleurs. J’avais ces signaux fluctuants qui venaient de mon frère, ses sentiments désorganisés qui me parasitaient le cerveau. Et je ne savais pas quoi en frère. A ma connaissance, je n’avais jamais ressenti quelque chose de semblable venant de sa part. Devais-je m’inquiéter ? Evidemment que j’étais inquiet. Mais j’essayais aussi de lui faire confiance.

«Euh oui…. pardon. J’ai pas bien dormi cette nuit.»

« Ah ! Faut aller se coucher tôt ! Allez, courage ! »

Je sais que ma collègue ne cherche pas à me culpabiliser. Mais d’un autre côté, il est vrai que je ne pouvais pas mettre en péril les soins des patients juste à cause d’une mauvaise nuit. Il était temps que je sorte du mode automatique dans lequel j’avais été toute la matinée.

********

A la fin de mon service, je retournais dans les casiers pour me changer, détacher mes cheveux qui commençaient vraiment devenir trop long et je récupérais mon téléphone. Pour des raisons évidentes, on ne peut pas les garder en service. De toute façon ce n’est pas comme si on avait le temps et puis avec toutes les machines dans l’hôpital...il valait mieux les laisser au vestiaire. Je remarquais rapidement que j’avais reçu un message de “ la maison”. Je l’écoutais aussitôt. Alors que je m’attendais à entendre la voix de mon frère, c’était la voix étrange de Sharmal qui me parlait. Sa voix paraissait étrange. Comme si elle avait pleuré. J’ignorais de quoi elle parlait, mais elle confirmait mes craintes. Quelque chose s’était produit entre eux et apparemment Chris avait décidé de prendre la fuite. Génial. Je coupais court à l’appel et je me précipitais hors de l’hôpital jusqu’à ma voiture. Si je comptais l’appeler ce n’était pas dans un lieu public

Une fois à l’abri des oreilles indiscrètes, je composais le numéro familier. J’attendais. Une sonnerie. Deux. Trois. Elle décrocha.

« Sharmal ? C’est Bertram… Je… Je viens de terminer le travail et j’ai reçu ton message… reste - là. J’arrive et tu pourras tout m’expliquer...»

Ca serait mentir de dire que je n’étais pas inquiet. Mais je n’avais pas le sentiment que Chris était en danger. Il était perturbé, indécis, en colère sans aucun doute mais il n’était pas en danger. Combien de fois il n’était pas parti sans rien dire ? Il revenait toujours. Toujours. Et pourtant je craignais qu’un jour il s’en aille pour de bon. Qu’il m’abandonne, comme mes parents biologiques m’avaient sans doute abandonnés. Je secouais la tête. Non, je ne pouvais pas penser à ça maintenant.

J’ai roulé aussi vite que j’ai pu jusqu’au loft, espérant que Sharmal n’avait rien fait de stupide comme s’enfuir à son tour. Je me suis rendu au loft aussi rapidement que possible pour la retrouver.

«Hey. Je suis là… qu’est ce que…. qu’est ce qu’il s’est passé au juste ?»

Malgré les apparences, j’étais loin d’être calme. J’étais alarmé, mais au téléphone elle avait l’air d’être dévastée. Et on avait pas besoin de deux personnes en train de paniquer au milieu d’une crise.

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Bertram

Je serrais compulsivement le combiné entre mes doigts, attendant avec crainte et impatiente le moment fatidique où le précieux objet se mettrait à vibrer et à sonner, indiquant le début d’une conversation qui serait tout sauf une partie de plaisir.

Quand le téléphone se mit enfin à sonner, je frôlais la crise cardiaque et la combustion spontanée. J'étais beaucoup trop à cran. Mais j'avais de bonnes raisons, non ?

Il arrivait. Pas bouger. Pas bouger. Paaaas. Bouuuu. Geeeeeer. Si je m'étais écoutée, j'aurais déjà fui depuis longtemps sous une couverture en position fœtale pour me cacher du monde, faire oublier à l'univers mon existence et oublier l'existence du monde.

Je frôlais une deuxième fois la crise cardiaque lorsque la porte claqua. Bertram ! J'hoquetais de soulagement. Bientôt, je serai libérée. Bientôt, tout sera fini. Bientôt. Dès que je l'aurais briefé sur la situation.

« J'ai voulu faire le point avec L-Logan, de comprendre ce qui venait du lien et ce qui venait de nous mais... ça ne s'est pas bien passé. Nos réponses et nos envies ne correspondaient pas. Je... je l'ai blessé, je crois.»

Je l'ai blessé et il m'a rendu cruellement la pareille. Au final, nous avions plus éparpillé le puzzle que nous ne l'avions assemblé. Quel désastre.

J'inspirais profondément pour faire cesser l'assourdissante cacophonie de mon coeur. Je devais me calmer. Me concentrer. Ne pas flancher en parlant. Aller jusqu'au bout de ma pensée, aller jusqu'au bout de l'idée. Puis partir. Oui, c'était ça. partir. Ne pas me retourner. Ne pas y repenser. Oublier était impossible, alors il fallait nier. Renier. Faire semblant que rien de tout cela ne s'était passé, que j'étais encore une simple chasseresse affublée du costume de tavernière. Me dire que je n'avais été mordue que par un vampire et non par deux. Oui, c'était ce qu'il fallait faire.
Tout renier.

« Je voulais te demander pardon, murmurais-je. Pardon parce que j'ai été stupide de croire à tout ça. Je ne suis pas faite pour garder un vampire en vie. Je suis seulement capable de les détruire. Alors, pour le bien de Logan, je vais partir. Je vais retourner à ma vie d'avant, agir comme si je n'étais pas Calice.»

Je serrais mon épée d'argent contre moi, comme une bouée de sauvetage.

« Pardon pour avoir débarqué ainsi, pardon pour m'être immiscée entre vous deux. T-Tout allait bien mieux sans moi. Je ne veux plus vous causer d'ennuis.»

Je sentais le torrent de larmes qui remontait en moi et je fermais les yeux pour les empêcher de s'échapper.

« Logan a besoin de toi. Il a besoin d'un amour sincère, d'un lien fraternel. Je ne suis qu'un poids pour lui, une chose artificielle.»

Les vannes cédèrent. Je commençais à hoqueter et à sangloter. Essuyant rageusement les larmes qui me brouillaient la vue, je vrillais mes prunelles vertes sur Bertram.

« Je vais couper tout contact avec Logan. Je vais bloquer notre lien. Mais je vais avoir besoin de ton aide pour garder Logan à distance. Enfin, si tu es d'accord.»

Je me mordillais nerveusement la lèvre, au supplice.

« Je t'en supplie, aide-moi... aide Logan !»

Codages de Logan

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Resonance

Ca remplissait la pièce. La tension. La tristesse. L’absence. Cet endroit j’avais essayé d’en faire une maison, mais au final, cela restait toujours la même chose. Des murs entre des gens trop différents, des cris et des pleurs qui résonnent entre ces mêmes murs. L’atmosphère est lourde, comme avant l’orage. Sharmal a l’air complètement perdue. Elle me regarde avec un air désespéré et elle m’explique rapidement ce qui s’est passé sans trop de détail. Je l’écoute car je sens qu’elle a besoin de vider son sac, sans être interrompue.

J’essaie de lire entre les lignes. La chasseuse oublie que je ne suis pas au courant de tout mais.. je ne suis pas stupide. Je sais ce que mon frère a ressenti et ressent toujours à son propos. Alors quand elle parle de déterminer ce qui venait du lien et d’eux-même… Je n’ai aucun mal à imaginer les contenus de cette conversation.

Ils sont amoureux …

Où du moins ils pensaient l’être, c’était très compliqué et Chris n’était pas le genre à rendre les choses faciles. Mais je savais une chose : je n’avais jamais vu la même fille deux fois à la maison. C’était une première et donc ça voulait dire quelque chose.

Jusque là je comprends. Par contre je ne m’attendais pas à des excuses. Alors quand elle poursuit en disant qu’elle n’est pas capable et qu’elle s’en va je ne peux pas rester sans rien dire

«….Quoi…?.»

Elle continue mais je ne l’écoute qu’à moitié. J’ai la sensation d’avoir été frappé. Elle veut s’en aller. Quoi là, comme ça ? La connexion se rétablit et je peux entendre la fin de ses paroles. “ Bloquer tout contact avec Logan”. “ Aide-moi, aide Loan”. Je me met clairement dans le chemin entre elle et la porte. Pas question de la laisser partir.

«Non,non,non,non. ...Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas partir comme ça.»

disais-je d’une voix mal assurée.

« Tu ne peux pas …. venir t’immiscer comme ça, foutre le bordel et puis partir comme si de rien n’était.»

C’était trop facile. Les gens font ça. Ils viennent, ils foutent votre vie en l’air et puis ils vous abandonnent quand c’est trop dur. Mais un Blackwood ça n’abandonne pas. Elle avait eu le choix. Elle avait eu l’occasion de partir avant que tout ça ne devienne un véritable vortex. Maintenant elle changeait d’avis. Non. Pas comme ça.

« Si tu veux vraiment l’abandonner, tu vas devoir lui dire en face. Tu vas devoir avec une conversation avec lui. Lui expliquer. Mettre tout ça à plat. »

ma voix devenait plus sûre.

Je la regardais différemment maintenant. D’abord je l’avais admiré. Puis je l’avais jalousé. Et maintenant je n’étais pas sûr. Ce n’était pas du mépris. Ca ressemblait un peu à de la colère. Mais ce n’était pas uniquement contre elle. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux et je la fixais avec détermination.

«Tu ne peux pas juste faire tes valises et abandonner les gens comme ça.»

Il y avait un écho à l’intérieur de moi. J’en avais confiance. Je n’étais pas juste en colère contre Sharmal. J’étais en colère contre mes parents. La nervosité me secouait de l’intérieur et j’essayais de me calmer en prenant une inspiration profonde. Sharmal avait l’air paumée. De toute évidence, elle était comme mon frère, complètement confuse. Et moi je devais gérer ces deux là. Je devais mettre de côté mes propres sentiments pour le bien de Chris.

« Ne t’inquiète pas pour Logan. Il s’en va quand il a besoin de réfléchir. Il fait tout le temps ça. Il reviendra. Je l’ai déjà fait partir tant de fois… pas besoin de te torturer à propos de ça. Maintenant assieds-toi. Est-ce que tu as faim ? Ou soif ?»

Moi j’avais les deux. Et je souhaitais enlever mon manteau, me sustenter et m’occuper de Socrate, le seul être vivant censé de cette maison.

Crédits de Tictac Frey

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Sérieusement...

feat. Bertram

Je triture l'ourlet de mon haut, incapable de croiser le regard de Bertram. Je me rend bien compte que je suis lâche et que je fuis, que je refuse de me confronter une nouvelle fois à tout ce que j'ai causé. Moi qui avais si mal pris le fait qu'il me mette de côté après la morsure, maintenant je devenais malade à l'idée de me retrouver en sa présence.

« Je ne veux pas partir comme si de rien n'était !, me défendis-je. Mais je n'ai plus le choix. »

Je l'écoutais m'asséner les "conditions de départ". Il voulait que je me confronte à Logan ? Que je lui dise en face ? Converser avec lui ? Non. Non non non. Mille fois non. Je ne m'en sentais absolument pas capable. Je n'en étais plus capable. Certes, après la morsure, je lui avais mené la vie dure parce que je n'avais pas supporté le rejet, j'avais exposé mes arguments. Quelle idiote j'avais été. J'aurais dû m'en tenir à sa proposition, qui me semblait aujourd'hui si alléchante. J'aurais dû rester loin de lui et continuer ma petite vie tranquille au milieu de mes fûts de bière et des chasseurs.

« Il comprendra parfaitement que je m'éloigne, assénais-je. »

Peut-être même que ça avait été son but, lorsqu'il m'avait gratifiée de ces horribles paroles.

« Nous... nous avons justement tenté de mettre les choses à plat, murmurais-je presque pour moi-même. Mais parce que j'ai refusé d'y sacrifier mon humanité, il a qualifié mes sentiments d'artificiels. »

Je détournais la tête, mal à l'aise d'exposer ainsi à Bertram ce qui m'avait tant blessée et motivée à prendre le large.

« Alors si, cette fois, j'abandonne. C'est ce qu'il a toujours voulu. J'ai eu tort de m'entêter, je n'ai réussi qu'à me blesser toute seule. »

J'étais bien plus déterminée, maintenant. Bertram avait ravivé en moi la colère et la douleur, sans le vouloir. Il m'avait encore plus ancrée dans ma décision et rien ne me ferait revenir en arrière. Pour notre bien à tous, il fallait que la frontière se replace entre nous; la chasseuse devait rester avec ses chasseurs, le vampire et le calice devaient rester loin des chasseurs. Punt aan dee lijn.

je l'écoutais distraitement essayer de me rassurer. Logan allait revenir, il fait tout le temps ça, pas besoin de se torturer. je réprimais difficilement un haussement d'épaule indifférent. Dorénavant, ça ne me concernait plus. Toutefois, je m'asseyais avec joie sur le canapé, sur lequel j'avais posé la montagne de couvertures que j'avais repliées pour m'occuper l'esprit depuis le départ de Logan.

J'hésitais. Je n'avais qu'une envie, et c'était partir d'ici en vitesse, de peur que Logan ne revienne avant et que je sois obligée de le revoir. Mais en même temps, je n'avais pour ainsi dire rien mangé ce matin et je savais que je n'irais pas bien loin le ventre vide.

« J'ai un peu faim, avouais-je à contrecœur. »

Et si je ne mangeais pas rapidement un bout, j'allais bien vite être incapable de maintenir le blocage sur le lien qui me reliait au vampire.

« Je peux t'aider à quelque chose ? »

Codages de Logan

Penses-tu que Invité respirera encore longtemps ? Invité

Resonance

Elle a l’air mal à l’aise. Evidemment. Je sais que j’ai raison. Je sais quelle est la bonne décision à prendre - enfin...je pense. Elle ne peut pas juste l’abandonner comme ça sans lui donner de raison ! Elle clamait ne pas vouloir partir comme une voleuse mais se justifiait en disant qu’elle n’avait pas le choix. Etait-ce vraiment le cas ? je me demande si c’est la même excuse que mes parents ont trouvé pour m’abandonner. “ On avait pas le choix”.

«On a toujours le choix .»répondis-je à voix plus basse mais audible.

C’était trop facile de prétendre ne pas avoir le choix. Evidemment qu’elle avait plein de choix. C’est juste qu’il n’y en avait peut-être qu’un qui lui plaisait. Maintenant je voyais Sharmal d’une façon différente. Elle n’était pas cette chasseuse forte et indépendante. Elle était juste… effrayée. Et faible. Ensuite elle tenta de m’expliquer ce qui s’était passé. Ils avaient essayé de parler et apparemment ils en étaient arrivé à… ça. Sharmal sacrifiant son humanité pour lui ? J’étais un peu surpris au départ, mais elle ne me mentait sûrement pas. C’était du Chris tout craché. Tout exiger et ne rien demander en retour. Je poussais un soupir et je secouais la tête négativement. Mon crétin de frère….

« Je ne te demande pas de rester avec Logan. Je ne te demande pas de l’aimer. Tout ce que je te demande… c’est de lui expliquer tout ça. Sinon… il risque de ne pas comprendre. Tu es son calice maintenant. Tu ne peux pas disparaître dans la nature comme ça.»

Je baissais les yeux, embêté. Ah… Chris...Sharmal. Dans quoi ils s’étaient fourrés tous les deux. Ils se connaissaient à peine et déjà il lui demandait un tel sacrifice ?! A ce stage d’une relation est-ce qu’on ne s’interroge pas simplement sur son statut ? Les gens normaux - ou du moins ce que j’en vois à la télé… Ils passent plus de temps à psychoter pour savoir s’ils doivent se considérer comme ensemble ou quand trouver le bon moment de dire je t’aime sans que ce soit trop tôt. C’était vraiment de la fiction.

« Il doit comprendre ce qu’il fait de mal, tu vois ? Il doit comprendre pourquoi tu ne peux pas accepter ça. .»

Sinon il n’y arrivera jamais. Il n’évoluera pas. Pendant un instant j’ai ressentir de l’amertume. Sharmal. C’était sa faute après tout. C’était elle qui avait insisté pour rester son calice, elle qui avait choisi ce chemin. Et maintenant elle voulait faire marche arrière...Et bien ça ne fonctionnait pas comme ça. Certes je pouvais comprendre qu’elle ne souhaite plus ce...train de vie. Mais elle allait devoir faire face à ses responsabilités.

« Tu lui dois au moins… une explication. Une occasion de s’expliquer. »

Je ne sais pas si elle m’a trouvé convaincant, mais au moins elle a décidé de rester. Je lui proposais à boire et à manger et elle accepta. J’étais affamé. Alors je fouillais rapidement dans le frigo pour trouver quelque chose de facile à faire. J’avais toute ma journée dans les pattes, plus la fatigue nerveuse que je venais d’endurer. Chris… qu’est-ce que tu fais ? Où es-tu ? J’avais beau essayer de la rassurer, de lui dire qu’il reviendrait, son départ m’angoissait toujours un peu. D’après le contenu du frigo je décidais de faire des pâtes avec du jambon, du fromage, de la crème et des petits pois. Ca serait prêt en 15 minutes pas plus. Par politesse, elle me demande si elle peut aider. En temps normal je m’occuperai de ça seul, mais je ne la considère plus tellement comme une invitée. Elle est temporaire, sur le point de partir.

«Est-ce que tu peux mettre la table ? Les… les assiettes sont dans l’armoire avec les verres...là. Et les couverts sont dans ce tiroir...»

C’était étrange pour moi de voir une inconnue fouiller dans mes affaires, dans ma maison. Mais bon je suis pas à ça près. Une fois la nourriture préparée je m’empressais de la servir dans les assiettes, murmurait un simple bon appétit sans grande conviction et je commençais à manger. Malgré mon stress, j’arrivais à engloutir la moitié de l’assiette avant de me calmer un peu. Je posais mes mains sur mes genoux.

«Tu sais, il a toujours fait ça, Logan. Partir quand il est bouleversé. La première fois c’est quand il m’a mordu pour la première fois. Ca s’est produit presque contre sa volonté. C’était un réflexe. Il n’a jamais vraiment voulu le faire et depuis ce moment là… Il m’a évité. Il partait, revenait, et repartait. Jusqu’à ce qu’il revienne avec… son oeil… enfin, tu sais. »

Je poussais un soupir et je regardais ailleurs.

« Il n’est pas trop doué pour… la romance, ce genre de chose.Il ne sait pas comment aimer quelqu’un correctement - moi non plus d’ailleurs mais.… En tout cas, ce n’est pas quelqu’un de mauvais, au fond. »

Crédits de Tictac Frey

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