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nathanaël | rêver ne fait pas de mal. sauf quand on finit par se prendre des arbres.

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nathanaël | rêver ne fait pas de mal. sauf quand on finit par se prendre des arbres. Empty
MessageSujet: nathanaël | rêver ne fait pas de mal. sauf quand on finit par se prendre des arbres. nathanaël | rêver ne fait pas de mal. sauf quand on finit par se prendre des arbres. EmptyMer 16 Juil 2014 - 16:09




Vladimir

Nathanaël

Von Herzen
ft. Saitou Yakumo
de Shinrei Tantei Yakumo










24 ans ✘ sang rouge ✘ hétérosexuel ✘ professeur d'histoire/géographie

La tête dans les nuages;
M.I.N.D.

R
êveur serait peut être l'adjectif qui te caractériserait le mieux. Tu es un grand rêveur, Nathanaël. Tu n'en as peut être pas l'air, tu le camoufles peut être comme tu peux, mais tu l'es. Et même tes élèves mono-neuronaux le voient -ouais, tu te démerdes très mal, à le cacher, pour le coup. Toujours un peu ailleurs, qui plus est; dispersé, tu as du mal à te concentrer sur une seule et unique chose à la fois. Tu ne t'en sors pas trop mal non plus, mais tu es toujours en train de songer à d'autres choses, quoi que tu fasses. Un rien te distrais et ceux capables de monopoliser toute ton attention sont dignes d'éloge. On en vient à se demander si tu es vraiment là, quand on te parle. Pourtant, si, tu es bien là, et tu ne rates pas une miette. T'es multi-fonction, cela doit être cela.

Distrait peut être, tu n'en restes pas moins quelqu'un de vif et susceptible, parfois moqueur et un brin manipulateur, gosse joueur qui s'ennuie le plus généralement. Oui, c'est exactement cela : et tu boudes de ne trouver de copain pour jouer avec toi. Tu as besoin de te sentir vivre, et le jeu en est un excellent moyen; vivre sans profiter, sans s'amuser n'a ni sens ni saveur, vivre seul n'apporte rien, aucune richesse personnelle ou intellectuelle, juste une sérénité qui ne t'intéresse que par moments, moments aléatoirement courts ou longs et limités en quantité. La solitude, tu ne l'aimes pas particulièrement, bien qu'elle soit parfois préférable à un gros balourd sans discussion qui ne cherche que les ennuis pour se prouver qu'il est viril. Que ces gens là peuvent t'ennuyer !

Tu aimes converser, et il n'y a de doute que ton âme sœur se devra d'être cultivée. Parler d'un sujet ou d'un autre, apprendre, apprendre, apprendre, tu pourrais passer ta vie à ne faire que cela, sans manger, sans boire, sans dormir. Apprendre devient une seconde nature, presque une raison d'exister. Tu aimes te perdre dans les bibliothèques entre les pages jaunies de vieux livres que la majorité des personnes trouveraient barbants. Un rien t'intéresse, un rien te passionne, et ta curiosité n'a pas de limite à ce jour; bien que tu ne t'intéresses plus à la culture qu'aux dernières histoires de cul de ton voisin. Tu aimes savoir, oui, mais il y a des limites. Il y a des choses qui te désintéressent complètement, aussi étrange que cela puisse paraître. Sauf, à la limite, les anecdotes embarrassantes et les infos permettant de mettre la pression. Ça, c'est intéressant, selon tes critères.

En fait Nathanaël, tu es un gamin. Un vrai, un pur, un dur. Suffit de voir plus haut :  tu n'aimes pas être seul, tu aimes jouer, tu aimes te jouer d'autrui aussi; t'es un vrai gosse, puérile à souhait. Tu as peut être l'air adulte dans ta tête, la première fois que l'on te voit, mais c'est une réalité : t'es un mioche, en vrai. Tu aimes par dessus tout faire tourner en vrille les autres, jusqu'à les humilier. Oui, tu es un brin sadique. En fait, dans une salle de cours, tu es carrément un monstre de sadisme, qui n'hésite pas à utiliser ses avantages pour en faire souffrir un maximum, ces petits cons qui ne respectent même pas leur Histoire. Oui. Parce que tu es un gosse, mais un gosse respectueux qui n'aime pas qu'on marche sur l'Histoire -qui n'aime pas qu'on piétine ce qui lui tient à cœur. A savoir que tu adores ton travail. On ne peut cependant pas dire que tu es un mauvais professeur : tu as d'ailleurs d'excellent résultats en moyenne. Tu sais les faire travailler, ces petits merdeux.

Plutôt ouvert d'esprit, tu es prêt à écouter tous les opinions et a de ce fait un contact particulièrement facile; parler avec autrui ne te dérange déjà pas, mais discuter, même sur des sujets qui te déplaisent, n'est pas impossible, tant que l'on sait un minimum argumenter. Tu aimes plaisanter aussi, en homme civilisé -ce que tu es au premier rendez-vous seulement, ou avec tes supérieurs-; tu sais ne pas être qu'un enfant quand la situation l'exige. Tu n'es pas juste puérile, tu es surtout en quête d'occupation. Alors tu peux te montrer correct, si cela n'est pas nécessaire à ton plaisir. Mais le plus généralement, tu t'amuses à taquiner et à manipuler, alors forcément, ces cas sont plutôt rares. Disons le en des termes plus familier : tu es dans les pires troll de ta génération.

Plutôt sensible et affectueux, tu n'est pas particulièrement avare en amour et ne cherche pas par dessus tout à cacher ce que tu ressens -tu as même déjà chialé en public, c'est pour dire. Peut être assez orgueilleux et fier pour ne pas assez facilement assumer tes erreurs ou faire pleinement face à ce que tu ressens, tu restes assez doux et, quand tu aimes, n'as absolument aucune limite. Tu peux même avoir des côtés stalker et obsessionnel, tu es possessif et jaloux à souhait, bien que tu fasses de ton mieux pour te contrôler. Tu peux même devenir carrément collant et étouffant, et il faut savoir te dire stop. Tu n'es pas particulièrement gêné face à cet aspect là de ta personnalité, bien que tu saches que tu devrais d'avantage l'être.

Tendances je-m'en-foutiste et pas très rancunier, on peut dire que tu pardonnes plutôt vite. Enfin. Disons que tu trouves absurde de rester bloqué sur des rixes et des rancunes passées. Tu es de ceux qui préfèrent regarder devant eux quoi qu'il leur en coûte, qui s'en prennent parfois plein la poire de ne pas être assez méfiant. Non pas que tu sois naïf, mais la méfiance n'est juste pas dans tes gênes. Tu es tout ce qu'un paranoïaque n'est pas. Tu n'accordes pas si facilement ta confiance, c'est un fait, mais tu ne vois pas en tout un chacun un ennemi potentiel. Tu es plutôt... Neutre. Et puis. Vivre dans la peur, ce n'est pas vivre, pas vrai ?

Et toi, tu veux vivre. Vivre quelqu'un soi le prix, te sentir vivant. Sinon, à quoi bon rester sur Terre ?
P.O.W.E.R.
marionnettiste; Tel un marionnettiste, tu tires sur tes fils d'argents et actionnes les mouvements de tes pauvres victimes, toi dans l'ombre faisant danser tes pauvres marionnettes. Nathanaël, tu es un marionnettiste, et ceux qui t'entourent sont tes victimes, tes marionnettes. Tu contrôles les mouvements des autres, voilà en quoi consiste ce don. Tu peux les faire danser, courir, manger, faire des choses ridicules le plus souvent. Parce que oui, tu adores les ridiculiser avec ce don -en fait, tu ne l'utilises que pour cela ou presque-, les faire ce qu'ils veulent le moins faire -et pour cela, tu lis au préalable dans leurs pensées, ou en même temps, pour les entendre supplier leur corps désobéissant de ne pas faire telle ou telle chose. Il te suffit de fixer ta pauvre victime, d'un peu de concentration, et le tour est joué. Tu ne peux contrôler qu'une personne, et ne maîtrise que leurs mouvements, ce qui est du domaine de leur psyché ne se dévoile pas à toi et tu ne persuades pas l'autre, juste son pauvre système nerveux. Et elles s'en souviennent après, tes marionnettes. Peut être est-ce pour cela que tu fais en sorte qu'elles ne sachent pas que c'est toi qui les manient. Parce qu'il y a de fortes chances qu'elles se vengent, tu vois. Cela a cependant tendance à être un peu fatiguant, après tout, tu manipules le corps d'une personne qui fait de son mieux pour se défendre... Même si face à toi, c'est peine perdue.
lecture des pensées; Ce don, il fait partie intégrante de ton être depuis si longtemps que tu n'arrives même plus à dater son apparition. Peut être au moment où tu as quitté tes souliers d'enfants pour entrer dans une adolescence toujours peuplée d'êtres merveilleux, rêveur ? En tout cas, il est simple : tu lis dans les pensées d'autrui. Attention, il ne te suffit pas de regarder la personne que tu cibles, oh non. Parce qu'en fait, ce don, tu pourrais plus l'appeler "radio people" si tu voulais. Tu entends en permanence les pensées de ceux qui t'entourent, et dois te fermer, te rendre imperméable à leurs songes non stop, ce qui explique en partie que tu sois le plus généralement distrait, occupé à ne pas entendre toutes les bêtises qui traversent brièvement l'esprit des gens. Donc, quand tu veux entendre les pensées d'une personne, il te suffit d'ouvrir un peu cette carapace que tu t'es forgée, ouvrir ton esprit en direction de la personne dont tu veux violer l'intimité et écouter. C'est tout. Et te voilà en permanence déconnecté d'une réalité qui ne t'attire guère plus que les pensées les plus saugrenues de tes élèves.
télékinésie; Ce que c'est cool, de pouvoir rester sur son fauteuil et prendre la tasse qui était sur la table, soit à 5m de sa place, sans se lever. Si, la télékinésie est une capacité de feignasse. Et tu en uses et en abuses. Les répercussions sur ton organisme sont nulles, ou presque, rien qu'une migraine ou deux, puisqu'elle nécessite une certaine concentration -comme toutes tes capacités si on y regarde bien. La télékinésie est peut être la capacité que tu contrôles le moins et sur laquelle tu travailles le plus, ne pouvant déplacer d'objets trop lourds -tu as déjà essayé de soulevé Felicia, et quand tu as fait remarqué qu'elle était trop lourde, elle l'a très mal pris, ce qui t'as valut un œil au beurre noir- ni sur de trop longues distances. Quelques dix mètres tout au plus, et encore, c'est proportionnel au poids à soulever. Cela te nécessite une certaines concentration, mais déjà moins importante que pour le premier don évoqué. Il n'empêche que c'est une capacité de fainéant.
il s'éveillera;
royaume; Tu aimes tant t'enfermer dans ta bulle que tu as fini par t'isoler complètement, sans même t'en rendre compte, dans une bulle matérielle à l'abri du monde réel. Ton monde de rêve t'entraîne dans un royaume d'argent et de songes qui n'appartient qu'à toi et que toi seul peut voir, et dont toi seul connaît la simple existence. Tu t'y plonges et t'y endors, t'enfonces dans cet espace irréel rien qu'à toi. Cet espace, tu aimes le parcourir, cet endroit né rien que pour toi, de toi. Il te correspond, n'est rien que le reflet de ton être pleins de rêves, parce que voilà : dans ton monde, rien n'est réel, et rien n'y ressemble. Des plantes qui n'existent pas, des couleurs inconnues aux odeurs pleines d'un mystère qui se cache entre tes omoplates, ce monde, c'est toi. Tu aimes t'y réfugier, y rêver en paix, redevenir pleinement un gosse, et parfois entraîner avec toi quelqu'énormes bouquins poussiéreux que tu pourras parcourir tranquillement. Il n'empêche que tu ne peux y rester plus d'une à une heure et demi, et que cela t'épuise considérablement -au moins autant que si tu combinais tes trois autres pouvoirs en même temps et les utilisait pendant plus d'une demi-heure. Oui, tu vas souvent à l'hôpital. Parce qu'en plus de cela, tu n'es vraiment pas raisonnable. Malgré tout, le temps s'écoule de la même manière dans ta bulle de rêveries que sur cette zone trop terrestre pour toi qui abrite cependant les tiens.
S.T.O.R.Y.
T
u es né un jour pluvieux, pas moins ordinaire qu'un autre, dans la cité terrestre. La seule originalité, peut être, à ta naissance demeure dans ton sang : tu es né de l'union de deux sang bleus, et par conséquent, es né sang-rouge. Mais même ce fait en lui-même n'était en rien perturbant; tu vivais parmi les humains sans la moindre difficulté, même s'ils ne savaient, évidemment, rien de votre nature. Vous ne vous faisiez pas vraiment remarqué, en même temps. Tu as une grande sœur de trois ans ton aînée, Felicia, et petits, vous étiez très très proches. Puis est né, cinq ans plus tard, tes deux petits frères : les jumeaux Dante et Camael -ou Idriss et Dimitry, selon qu'on les appelle par leur premier ou leur deuxième prénom. Tu as eu une vie des plus banales, des plus heureuses. Tu t'entendais bien avec tout le monde, même si Camael te harcelais tout le temps -et tes parents disaient tout le temps que c'est parce qu'il t'adorait. Tu allais souvent au parc avec Felicia, Dante et Camael. Le parc, il était juste à côté de la maison. Vous viviez un peu à l'écart, vous les Von Herzen, mais vous n'étiez pas pour autant isolés. Tu avais pleins de copains à l'école, tu t'entendais bien avec tes instituteurs. A tes huit ans est née ta plus jeune sœur, Abigail. Tu étais heureux, tellement heureux. Tu ne savais pas ce que "douleur" signifiait. Mais tu n'avais pas à t'inquiéter.

Cela ne tarderait pas.

Tu ne te souviens plus trop. On dit que c'est normal : une histoire de mémoire sélective, quelque chose comme ça. Tu te souviens juste de son regard : celui de Dante, vide, atrocement vide. Voilà que toute forme de joie avait fait ses valises pour partir le plus loin possible. Tu te souviens de Camael essayant de le faire réagir, de Felicia, livide, porter Abigail et te dire d'emmener tes deux frères. Tu ne comprenais pas bien. Non, tu comprenais. Tu comprenais, mais tu ne voulais juste pas accepter. Tu aurais aimé que cela ne soit qu'une mauvaise blague. Mais tu baissais les yeux sur Dante, et la vérité te frappait avec autant de violence qu'un train lancé à pleine puissance. Tu étais sorti au parc avec Camael, parce qu'il t'avais harcelé avec cela pendant plusieurs heures -il est tenace quand il s'y met-, et l'espace de quelques secondes, tu le regrettas. Tu avais attrapé, tu t'en souviens, la main de Camael, tu l'avais regardé le plus sérieusement du monde, et tu avais lâché ces mots qui s'étaient gravés au fer rouge dans ton esprit, ces mots qui signifiaient vivre seuls.

« Camael, occupe toi de Dante. Il a besoin de toi. Prend lui la main, vient... On quitte la maison. »

Tu avais neuf ans, et voilà que tu n'avais plus de parents. Tués par des chasseurs de vampires, à ce que tu en avais compris. Dante ne s'en est jamais relevé, lui qui a tout vu. Pauvre gosse. Tout le monde disait toujours ça. Tu le regardais, mais tu ne ressentais pas de pitié. "Pauvre gosse" ? Oui. Alors arrêtez de le lui rappeler. Arrêtez. Arrêtez de lui faire revivre ce passage de sa vie en boucle ! Arrêtez ! Ce que les gens sont stupides.

Tu as observé ta famille muter, comme si tu n'étais que spectateur de ta propre vie. Felicia vous a emmené loin, loin. Il faisait chaud, vachement plus chaud qu'où vous aviez vécu jusqu'alors. Elle vous a emmené à Kalel, chez votre oncle paternel. Il était déjà passé vous voir, et tu te souvenais bien de lui. Quelqu'un de gentil, vraiment. Tout comme sa femme, ta tante. Ils se sont bien occupés de vous, ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient. Mais quoi qu'ils faisiez, c'était toujours de la pitié que tu lisais dans leurs yeux. Et ce que cela pouvais t'excéder. Tu n'en avais pas besoin, de leur pitié. Tu pourrais très bien grandir tout seul. Et puis même, après tout, tu n'étais pas tout seul. Felicia, était là. Et Dante et Camael aussi, ils avaient tellement besoin de soutien. D'un soutien que tu ne pouvais leur donner. Abigail aussi. Mais c'était différent, avec Abigail : aucun traumatisme, elle devrait juste grandir sans parents, sans aucun souvenir de ces deux figures aimantes. Mais ça irait. Après tout, ils n'étaient pas tous seuls, pas vrai ?

Il a fallu les surmonter, ces douleurs. Tu avais du mal, disons le. Mais tu restais toujours ce gosse à la trombine souriante. Felicia te regardait parfois avec incompréhension et un soupçon d'envie. Tu étais toujours capable de sourire, quand elle avait presque oublié comment faire, trop préoccupé à l'idée de sauver ses frères et sœurs. Trop préoccupée à le faire seule, alors qu'ils se séparaient peu à peu du reste du monde, alors qu'ils n'arrivaient pas vraiment à communiquer avec leur oncle et tante. Alors qu'elle portait tout elle-même sur ses épaules.

« Mais tu sais, Felicia, si tu n'es pas capable de t'aider toi-même, tu n'aideras personne. »

Tu te souviens de son regard. Toi le gosse lui donnait une leçon. Tu te souviens de son regard brillant, de ses larmes qu'elle ne pouvait plus retenir. Tu te souviens avoir fait un pas en avant, et l'avoir prise dans tes bras. Tu te souviens être le seul à l'avoir vu pleurer ainsi. Tu te souviens que cela avait été lourd, pour toi, d'être celui qui soutenait. Tu n'avait pas comprit comment elle pouvait faire pour tenir debout. Et finalement, une forme de respect était né dans le tien, de regard.

Alors tu faisais du mieux que tu pouvais pour l'aider. Mais bien sûr, tu foutais plus le bordel qu'autre chose. Alors tu boudais. Peut être n'étais-tu juste pas fait pour ça ? Et tu levais le regard vers les nuages. Et tu boudais les nuages. Oui, t'étais un gosse de dix ans boudant les nuages. On peut noter ta maturité hallucinante. Et des fois, tu craquais. Tu n'étais pas Felicia. Alors tu t'éclipsais, tu prenais l'air. Tu savais que tu te ferais engueulé après. Ta famille était devenue si parano ! Mais vivre dans la peur, ce n'est pas vivre, n'est-ce pas ? Alors tu prenais tes jambes à ton cou, et personne n'arrivait à te retrouver avant que tu ne rentres de toi-même, le plus généralement dans la soirée. Personne ne savait ce que tu faisais, et tu ne voulais jamais le dire. Ce que tu faisais ?

Tu rêvais.

Tu rêvais des couleurs qui n'existaient pas, des animaux mystiques aux cent visages, tu rêvais de ton monde magique bien à toi. Tu pensais rarement à ce qui aurait pu être trop terrestre, trop réel. Tu ne songeais presque jamais à ces choses comme comment serait ta vie sans la disparition de tes parents. C'était déprimant, et tu n'avais pas que ça à faire, de déprimer. Alors tu te dessinais des images joyeuses, des sons agréables, tels des éclats de rire. Tu fuyais, c'est vrai. Mais qui aurait pu réellement te le reprocher ? Après tout, tu n'avais que dix ans. Après tout, tu n'étais pas inébranlable, après tout, tu ne te mentais pas à toi même, tu le savais. Qu'y pouvais-tu si, toi, tu étais incapable de rester debout à entendre pleurer, hurler, et à attendre ? Tu ne savais pas faire. Tu ne savais pas.

Tu te souviens de ce squatte. Tu l'avais regardé avec ce regard curieux et vif qui te caractérisait -qui te caractérise- et tu avais fait le tour, tu avais visité, joyeux luron que voilà. Tu te souviens avoir ouvert de grands yeux en voyant une silhouette. Mais toi, tu n'étais jamais sur la défensive -un brin con, pourrait-on dire, après ton expérience personnelle. Tu t'étais approché, tu avais vu qu'il s'agissait d'un garçon de quelques années seulement ton aîné. Qui parlait tout seul. Fait perturbant, aux premiers abords. Mais ça passe vite, ce genre de détails. Armé de ton immense sourire, tu t'étais assis sans la moindre gêne à côté de lui. Tu attendais qu'il ne réagisse. Quand cela fut enfin le cas -soit qu''il tourna carrément la tête vers lui-, tu posas la première question qui te passait par l'esprit. Tu fonctionnais comme ça.

« - A qui tu parles ?
- A mon frère. »

Une jolie petite bouche en "o", tu ne réfléchis pas une seconde avant de poursuivre une discussion qui, en toute logique, aurait dû te troubler. Mais tu n'était pas bien logique, il faut dire.

« - Ah bon ?
- Oui.
- Il est où ?
- …Là-bas. Il court après les papillons.
- …Ah ? Il est cool ? Tu m’le présentes ? »

Tu le fixais, passionné, ta tête sur ta main. Tu étais un rêveur. Ce genre de choses ne t'effrayaient pas. En fait, tu le croyais. Aussi fou que cela aurait pu paraître. Tu le croyais. Après tout, tu étais bien un vampire sang-rouge, et tes parents c'étaient bien faits tués par des chasseurs de vampires pour ce qu'ils étaient eux-même. Ça ne te paraissait même pas bizarre. Oui. C'était qu'un détail, de toute façon. Il te regarda avec des yeux des mouches, tu souris. Il semblait avoir du mal, visiblement. En même temps, tomber sur des cas comme toi, trouvant le fait de parler tout seul et prétendre parler aux esprits tout à fait normal, cela ne devait pas lui être arrivé souvent dans sa vie.

« Oui. Il est très gentil et…gamin. Steafan !, quelques secondes, puis il lui montra un espace vide. En même temps, tu ne parlais pas aux esprits, toi. Voici Steafan. Mon frère jumeau. Il est mort il y a quatre ans alors maintenant c’est un fantôme… Moi je m’appelle Lilian. Et toi ? »

Tu souris tristement quelques secondes. Il avait perdu un être cher, lui aussi. Oui, tu le croyais. Tu croyais facilement, à cette époque. Puis ton habituel sourire gai vint balayé cette triste mine qui ne te ressemblait guère.

« Nathanaël. Enchanté, Lilian, Steafan. »

Tu regardais le garçon parler tout seul. Parler à son jumeau décédé. Et tu imaginas ce que vivrais Dante ou Camael, séparés, l'un sans l'autre. Ils ne tiendraient pas debout. Alors, ce garçon devait être aussi fort que Felicia. Puis tu ouvris de grands yeux. Le fantôme t'appelait Nathou, de ce que te disait Lilian.

« ....Naaa...thou ? Nathou ? Tu hausses les épaules, souris. C'est pas ça qui va te troubler. Pas alors que tu es en train de faire ami-ami avec un gosse que quelqu'un de normal qualifierait de fou. Ça me va, Steaf -c'est ça ? Je suis sûr qu'on va s'entendre ! Alors, hmm... Ça te-vous dit d'être mes amis ? »

Ta langue avait fourché. Faut dire, en même temps, que tu ne voyais qu'une seule personne. Fallait te laisser le temps de t'habituer. Lilian hocha la tête, rougit un peu. Tu attendais patiemment.

« D'accord. Ça nous va. Mais tu...es notre premier ami alors...je ne sais pas trop comment agir... »

Ta bouille se para d'un immense sourire heureux comme tout.

« Bah t'sais quoi ? On est trois ! »

Et tu éclatas de rire.

Tu ne te souviens plus trop du reste de la journée. Vous aviez papoté. C'était vraiment ton premier ami. Tu n'avais jamais eu que des copains, avant. Avant de ne plus avoir que tes frères et sœurs. Tu t'étais bien fait engueulé, en rentrant. Comme d'hab, quoi. Mais tu étais tellement heureux que tu t'en moquais complètement. Parce que tu avais un ami. Et qu'avec lui, vous avez gardé contact -le pauvre-, que tu ne te sentais plus seul. Parce que, Nathanaël, malgré tout, tu te sentais un peu seul.

Tu te souviens aussi, du jour où tu as décidé que ce n'était pas toi ? Que quoi que tu faisais, tu n'y arrivais pas ? Tu ne pouvais pas soutenir Felicia, pour Dante. C'était à Camael de le faire, ni à toi, ni à elle. Tu te souviens, quand tu l'as regardé, le plus sérieusement du monde. Il avait dix ans, tu en avais quinze. Crise d'adolescence, bonjour. Tu te souviens de la raison, aussi. Il avait tué un humain, en se nourrissant. Tu étais le seul au courant -même pas Felicia ne le savait. Tu étais rentré plus tôt. Il était arrivé en sang, en larmes. Et tu avais dû t'occuper de tout -même du corps. Tu lui avais promis de te taire. Mais tu ne lui ferais plus de cadeau si facilement. Et tu ne t'étais pas gêné pour lui en coller une.

Tu gardais le secret, et personne ne comprenait pourquoi Dante souffrait plus encore qu'avant. Tu aurais pu le trahir, en parler, pour qu'ils l'aident tous. Mais tu as préféré tenir ta promesse. Mais plus les jours passaient, et plus cette situation t'exaspérais. Tu te souviens, de ta réaction, une fois qu'il pleurait, une fois de trop, à ce sujet ? Pourtant, sa réaction à lui était normale. Mais la tienne aussi, non ? Tu avais pris tes affaires, les avaient jetés au sol. Puis tu l'avais attrapé, l'avais jeté sur le canapé et tu t'étais penché. Tu explosais.

« Je ne t'aiderais pas, Dante. Je ne t'aiderais pas, parce que ce n'est pas mon rôle. Et parce qu'à mes yeux, tu es normal. Et il faudra bien que tu l'acceptes, si tu veux avancer. Enlises-toi si ça t'amuses. Continues de faire du mal, si ça t'amuses. Mais je ne t'aiderais plus. »

Tu l'avais laissé là. Il lui avait fallu quelques heures pour se relever, aller dans sa chambre. Quelques jours pour reparler, aussi. Mais il n'a jamais dit pourquoi, et toi non plus.

Tu sais qu'il a recommencé, mais tu n'as jamais rien dit. Tu sais aussi que Felicia s'en doute. Tu sais que Camael est au courant. Mais tu es le seul à avoir vu, à l'avoir aidé. Et tu ne voulais pas de ce rôle. Ce n'était pas ton rôle.

Tu continuais de grandir sans ton père, sans ta mère. Tu étais un ado normal, si on omettait cela. Tu étais populaire à l'école, t'avais plein de potes. Des potes, pas des amis. Tu n'étais pas comme Felicia, Dante ou Camael. Tu ne voulais pas t'isoler, être éternellement une victime. Il fallait bien avancer, et tu t'y évertuait. Tu as eu ta première copine à quatorze ans. Rien d'extraordinairement sérieux, surtout au vu de votre âge. Mais tu as découvert que la stabilité t'étais agréable. Tu n'étais pas de ceux qui changeaient de partenaire toutes les semaines, tu n'étais pas le garçon le plus adulé de ton établissement. Tu ne sortais pas de la normale. Pour ne pas changer. Mais ton amour pour l'humiliation a débuté à cette période. Tu adorais emmerder les profs et ceux que tu ne supportais pas. Depuis ton plus jeune âge, tu pouvais lire dans les pensées. Et à cette époque, tu as apprit à contrôler les mouvements des gens. C'était drôle. Mais Felicia te disait toujours de ne pas l'utiliser en public. Tu la trouvais parano, tu ne craignais rien. Mais tu obéissais, parce que tu l'aimais, et tu savais combien elle était effrayée à l'idée de vous perdre. Tu n'obéissais que pour cela. Parce que tu l'aimais énormément, ta grande sœur. Même si tu lui rajoutais plus de boulot qu'autre chose, concrètement. Tu avais abandonné depuis longtemps le rôle de second. Tu l'aidais pour les tâches ménagères, la cuisine... Tu ne pouvais l'aider que comme ça.

Un jour de tes seize ans, Felicia s'est affalée sur la table de la cuisine. Face à elle, en pleins devoirs, tu ne réagis même pas. Elle travaillait comme une folle, économisait, en plus d'étudier à côté. Tu pensais vraiment que cette fille était un monstre. Tenir bon, rester forte... Un monstre. Tu tournais ta page quand elle se releva, toujours installée n'importe comment sur sa chaise -et dire que c'était elle qui vous engueulait quand vous vous teniez mal- et t'avais demandé ce que tu lisais. Tu avais soufflé, levé le regard vers elle.

« C'est mes devoirs d'histoire. J'étudie la fondation de Kalel. »

Elle te savait passionné par tout cela. Son regard dans le vide, elle semblait complètement épuisée. Elle ne se laissait aller ainsi que devant toi. Alors toi, en échange, tu te devais bien d'essayer de faire quelque chose pour elle, pas vrai ?

« Je m'occupe du repas, ce soir. Couche toi tôt, t'es complètement à plat. »

Elle avait levé le regard vers toi, t'avais sourit, l'avait de nouveau baissé.

« Tu viens avec moi à la visite de la maison ? »

Tu avais relevé le regard. Tu étais le seul au courant de cela aussi. Que Felicia faisait des pieds et des mains pour récupérer votre garde. Qu'elle était sur le point d'y arriver. Et qu'avec l'héritage et ses économies, vous alliez bientôt pouvoir emménager ensemble, chez elle. Tu avais reposé ton livre, lui avait simplement sourit.

« Bien sûr. »

La maison n'était pas aussi grande que celle de votre enfance, mais c'était largement convenable. Bien placée, qui puis est. Tu avais ta chambre à toi, tout comme Felicia -tu avais insisté sur ce point-, et Abigail. Les jumeaux avaient une chambre ensemble -tu avais même plaisanté à ce propos, disant que dormir sans l'autre était fait impossible, alors tant qu'à faire. Avec Camael, vos relations se détérioraient considérablement, sans que tu ne saches vraiment pourquoi. Et tu ne cherchais pas à comprendre, en fait. Avec Dante, par contre, votre relation s'était améliorée. Avec Abigail... C'était encore autre chose. Elle, c'était ta poupée, ta princesse, ta petite sœur que si on la touchait tu mordais très très fort. Vous faisiez de votre mieux, tous, pour qu'elle ait une vie la plus normale possible, malgré l'absence de parents et la folie de Dante -qui faisait de son mieux, surtout vis-à-vis d'elle, à se contrôler. Tu es devenu son confident, celui qui écoute ses doutes et sèche ses larmes. Felicia te disait souvent qu'elle en croyait pas ses yeux. Toi, t'occupant de quelqu'un d'autre ? N'était-ce pas un trop lourd fardeau, n'était-ce pas ce que tu disais ? C'était vrai. Mais ton rôle n'était pas le même. Tu était un grand frère, pas un gardien. Et ce rôle te convenait. D'ailleurs, tu étais la même chose avec Dante, et avec Camael -bien que lui t'envoyait bien chier comme il faut. Tu es devenu très proche de ta cadette. Mais elle était comme toi. Alors, peut être est-ce pour cela que c'était si simple, avec elle. C'était une rêveuse, joyeuse, innocente enfant. Profondément normale, même si orpheline et vampire. Alors, forcément, ça rapproche.

Ta vie était calme et sans soucis, à cette époque. Non, parce que maintenant, c'est toi qui en cause, du soucis, à tes pauvres élèves. Enfin... Ils rêvent juste que tu te manges un train, c'est tout.

Tu te souviens, aussi, de ce jour ? Oui, celui où tu as tout dit à Lilian -ton meilleur ami, là, le type tellement badass qu'il arrive à te supporter-, à propos de ton sang, de toi. Tu devais avoir dix-neuf ans. Tu te souviens pourquoi ? Oui. Tu t'en souviens... Tu t'étais dit qu'il était temps qu'il le sache, que tu pouvais avoir confiance en lui. Que Felicia n'y verrait pas d'inconvénients -surtout au vu de la personne à qui tu le dirais. Cela fait du bien, des fois, de se décharger. Tu en avais juste assez de lui cacher quelque chose d'aussi important. De le leur cacher. Oui, parce qu'il y a Stefan aussi. Même si on a tendance à l'oublier, comme on le voit. Sauf quand il possédait ton meilleur ami...

Tu te souviens t'être levé, et l'avoir regardé, le plus sérieusement, le plus solennellement qui soit. Et tu avais lâché cette phrase d'introduction des plus clichées et sur laquelle on pouvait le plus rebondir. Tu devais le faire exprès. Tu voulais te la jouer à la Twilight en fait, sous fond de musique tragique et tout... Oui mais non, pas avec Lilian, mec.

« Lilian... Il y a quelque chose que je dois t'avouer. »

Il avait levé le nez de son livre avec un air quelque peu surpris. Quelques secondes.

« Nathanaël... Si tu m'annonces que tu m'aimes, je te tue. »

Tu explosas de rire. Il était vrai que ta phrase d'introduction aurait pu induire à une confession... Oui mais non. Tu préférais le volume. En haut, le volume. Les courbes félines, tout ça. Tu n'étais pas vraiment du même bord que lui.

« Et donc ? Tu voulais m'avouer quelque chose ? »

Tu t'arrêtas de rire net. Et il fallait croire que ce changement était un rien perturbant et amusant, parce que ce fut au tour de ton ami de rire. Tu arquas un sourcil -en fait, t'étais juste un dieu, c'est tout- puis tu inspiras un bon coup. Twilight, le retour. Musique tragique et tout en fond. GO !

« Je suis un vampire. »

Comment ? Une transition ? Qu'est-ce que cette chose ? Cela se mange-t-il ? Naaan, il l'avait déjà eu sa phrase d'introduction -ne pas commenter, merci-, c'était booon... Tu attendis quelques longues minutes. Tu t'attendais à ce qu'il hurle, ou qu'il devienne tout blanc, ou qu'il recule, ou...

« Ah. Je vois. C'est bien. »

Tu te serais bien cassé la gueule. Il retournait à son, livre, comme ça. Comme. Ça. Hzertgyh. Tu le regardas avec des yeux de mouches et, tout aussi brusquement que ta révélation, tu t'exclamas -parce que ton habitude de ne pas l'ouvrir sans y avoir réfléchi au préalable revenait toujours au galop- :

« - Mais ! Mais ! Mais ! Je viens de t'annoncer que j'étais un vampire ! Tu sais, ces créatures qui se nourrissent de sang et qui se transforment en chauve-souris ! Même si tu ne connaissais aucun vampire se transformant en chauve-souris. Et toi tu...tu... ! C'est tout ce que ça te fais ? Tu pourrais au moins faire semblant d'être un tout petit peu surpris !!
- Nathanaël. Je vois les morts. Mon frère est un fantôme qui me hante depuis 11 ans. Je me fais régulièrement possédé par toute sorte de mort. Ma grand-mère peut lire l'avenir et le passé de ses clients. Alors non, désolé, je ne suis pas plus étonné que ça. A la rigueur, si tu m'avais dit que tu étais un dieu...
- Maiiiiiiiis... Maiiiiiiiiiiis... Maiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis...! C'est tout ? »

Il était vrai que vu comme ça... Ouais mais quand même. Des vampires, quoi, des vampires ! C'était pas comme ces histoires de mediums là, c'était des vampires, ces trucs -oui il parle de lui- qui boivent le sang des gens, merdam. Et puis non. Tu t'affalas à côté de lui, l'envoya presque dire bonjour à maman Gaïa avant de pousser un long soupir. Très long, le soupir.

« Ouais. T'as raison en fait, c'est teeeeeeeellement banal. Je pourrais le crier sur le toit que tout le monde s'en foutrais. »

Tu te levas aussi brusquement que tu ne t'étais assis, mis tes mains en porte voix, et te mis à hurler.

« JE SUIS UN VAAAAAM- !! »

Et puis non en fait. Tu te stoppas net, te rassit. Tu aurais presque oublié qu'il y avait des chasseurs, dehors, et que tes parents s'étaient déjà faits descendre pour ce qu'ils étaient. Non mais sérieux, c'était pourtant pas des choses qu'on oublie si facilement... Ce que tu pouvais être con, aussi.

« En fait non. Mauvaise idée. »

Lilian semblait désespéré. Mais ça, c'est parce que t'étais désespérant... Non, pardon, tu l'es toujours. Il posa une main sur ton épaule.

« - Je ne suis peut-être pas surpris. Mais tu sais, tu as choqué Steaf pour la vie. Enfin, pour la mort.
- Hmmmmmmmmmmmm... So. Well. Sorry gamin. »

Tu te tournas vers Lilian, toujours aussi brusquement, et approchas ton visage tout près du sien, le fixant avec de gros yeux.

« - Tu vois, CA, c'est une réaction NORMALE !! CA, c'est une BONNE réaction.
- Hmmmmmmmmmmmm... So. Well. Sorry, gamin. »

Tu l'avais visiblement vexé. Tu gonflas la joue, secoua la tête, te réinstalla correctement. Tu vis Lilian se lever, bouger la main dans le vide. En fait, tu savais ce qu'il devait être en train de faire : il devait chercher une réaction chez son jumeau de fantôme. Tu fronças les sourcils, et demandas, à tout hasard -parce que tu es très très con quand tu t'y mets- :

« Euh... Il est mort ? »

C'est à peu près à cette époque que tu décidas d'être professeur, passionné par l'histoire et la géographie -mais surtout l'histoire. Tu aimais partager tes connaissances avec autrui, et tu n'avais pas vraiment un mauvais contact avec autrui -et puis tu n'avais pas une sainte horreur des gosses. Alors tu commenças tes études pour devenir professeur d'histoire géographie pour les lycéens. Pauvres gosses.

Tu excellais dans tes études, et il n'y avait pas vraiment de doute quant à ta réussite future dans le domaine professionnel. Mais il en était tout autre à la maison... Vos rapports avec Camael étaient plus chaotiques que jamais, et tu ne comprenais décidément pas pourquoi. Même Idriss t'affirmait ne pas comprendre. Tu ne représentais pourtant pas une figure d'autorité à défier pour un ado en pleine crise existentielle, si ? Felicia, cela l'amusait la moitié du temps, l'exaspérait l'autre partie. L'amusait, pourquoi, tu ne savais pas trop. Elle s'entendait à merveille avec le chieur pathologique. Ce qui était encore plus étrange dans la mesure où c'était elle qui représentait une figure parentale, dans leur petite maison au cœur de Kalel. Mais tu avais abandonné à chercher toute logique. C'était après toi qu'il en avait. Point.

« Il était déjà comme ça petit, tu t'en souviens pas ? Toujours sur ton dos. Qu'est-ce que tu veux, il montre son affection bizarrement. »

Il y avait pourtant une différence entre "toujours sur ton dos" et "te chercher des emmerdes dés qu'il te voyait". Tu doutais de la validité de ses propos. Non. C'était pas logique du tout, c'est tout.

« Ha ha ! Je déteins un peu sur toi, non ? Je croyais que c'était moi la trop rigide, trop logique ! Allez rêveur, te prends pas la tête. C'est pas ton genre de toute façon. »

Elle finissait de lacer ses bottes, et tu la regardais un peu hébété. Voilà qu'elle te la renvoyait en pleine face, la leçon que tu lui avait fait, petit. Pourtant, tu ne pus que rire sur l'instant, quand elle avait fondu en larmes. Felicia releva les yeux, surprise. Il y avait de quoi : qu'est-ce qui te prenais, subitement ? Et tu t'en souviens aussi, tu lui avais juste répondu, bêtement :

« Et toc, dans mon nez ! »

Sur le moment, elle n'avait pas trop compris. Mais elle avait fini par rire à son tour, jusqu'à ce qu'Abigail ne se pointe comme une fleur et vous fixe avec des yeux de libellule. Parce qu'en fait, vous étiez ridicules à rire comme des glands. Mais cela faisait tellement du bien ! Tu profitas de cet instant pour te pencher vers ton aînée, et lui glisser, comme si tu ne lâchais pas une bombe :

« Au fait, tu te souviens du type dont je t'ai parlé qui s'appelle Lilian ? Je lui ai dit pour nous. Enfin pour moi mais c'est logique quoi. »

Elle s'était brusquement arrêtée de rire, avait baissé le regard sur les pointes de ses bottes ébènes. Tu lui en avais parlé, beaucoup parlé, de cet humain. De cet humain qui était ton meilleur ami, qui voyait les morts et était hanté par son jumeau disparu lorsqu'il était encore enfant. Et elle savait que tu finirais par lui dire.

« Et ? Sa réaction ? »

Tu haussas les épaules.

« Prévisible, c'est passé comme une lettre à la poste. Une moue. En fait c'était prévisible, peut être, mais je suis toombé sur le cul quand même. "ah bon ? c'es bien." Il m'a sorti ça, t'y crois toi ? »

Un sourire.

« J'aurais surement réagi pareil. T'es sûr que t'es pas pote avec parce qu'il me ressemble un peu, des fois ? »

Rires. Tu te sentais un peu con. Lilian et Felicia, ressemblants ? Noooon. Non non. Non mais vraiment non. Elle éclata de rire, se redressa, envoya une veste à Abigail. Elles sortaient faire trois courses, à la base.

« Alors, à quand les présentations avec le Grand Amour de ta vie ? »

Tu lui avais tiré la langue, tu n'étais pas trop sûr, vis-à-vis de Dante et Camael. Tu voulais... Attendre. Attendre que ça passe un peu mieux avec Camael, ouais. Mais ça ne passait pas mieux, quoi que t'y fasses, alors tu fis comme Felicia te l'avais conseillé : tu avais laissé tombé et tu l'avais laissé dans sa crise d'adolescence. Cela te correspondait tellement plus. Et puis vinrent tes 20 ans, et avec eux la rencontre taant attendue... Non, ça ne sent pas Twilight. Sauf si Lilian, 1m80 et des poussières, long cheveux roux et tout ce qu'il y a de plus masculin était en fait le vrai visage de Bella. Le secret de ce truc était mis à jour, ouaah... Enfin, ne nous égarons pas. Tu présentas donc enfin ton meilleur ami à ta famille, parce que voilà, c'était ton meilleur ami et que Felicia t'avait relativement pris le choux avec ça. Mais vraiment.

Bien sûr, n'étant pas totalement stupide, tu l'avais prévenu, Lilian, pour ta famille... Et son histoire. La mort de tes parents, la folie de Dante, et sa haine partagée avec Camael pour les humains. Sur le moment, il avait cru que tu te foutais de sa gueule. Puis, après que tu lui ais préalablement sourit et affirmé le contraire, il te promis une mort longue et douloureuse. Non, Lilian, c'était vraiment pas Bella.

« Yoooo ! C'est moi ! Et Lilian aussi ! »

Tu rentrais dans votre maison familiale, pendit ton manteau, indiqua à ton ami de faire de même, ce qu'il fit. Puis tu l'entraînas dans la cuisine, où Felicia se trouvait. Où Felicia se trouvait, un tablier rose à fleur, une coiffe de bonne, les cheveux tirés en arrière et une loupe à la main. Elle se tourna vers vous, un sourire rayonnant sur les lèvres -si, c'est Felicia, ça, et vous étiez bien les seuls à la connaître sous ce jour là- avant de lâcher, pimpante comme tout :

« Oh un dieu ! Sérieusement, chapeau pour ne toujours pas l'avoir étranglé ! »

Les présentations ? Non mais c'est de famille. Tu fit une moue boudeuse, souffla, puis te tourna vers le jeune homme.

« Je te présente Felicia, je t'en ai déjà parlé... Et Felicia, tu auras deviné mais bon, voici Lilian. »

Elle reposa son ustensile de cuisine, s'essuya les mains, en tendit une au nouveau venu. Ce dernier la serra, un peu surpris, visiblement. Bien. Tu l'avais pourtant prévenu que ta famille était composée de dégénérés -suffisait de te regarder-, mais il n'était visiblement pas suffisamment préparé psychologiquement. Il allait pourtant falloir, surtout avec Dante... Après quelques minutes à papoter, Felicia proposa de retourner s'installer dans le salon pour discutailler plus confortablement, ce que vous fîtes. Le courant passa étonnamment bien entre les deux aînés ce qui te rassura énormément. Et puis arrivèrent les deux monstres.

Camael arriva le premier dans la pièce, pillant littéralement dés que son regard se posa sur la tête rousse de l'intrus. Tu devinas instinctivement ce qui traversa ses yeux d'or et te redressa, tous sourires. Qu'il essaye. Qu'il essaye de lever le petit doigt et il allait morfler. Felicia posa un regard serein sur le jeune homme, la tension montait peu à peu. Mais là, c'était rien. Parce que quelques secondes plus tard, son jumeau arriva derrière lui, expliquant qu'il venait de déposer son sac ou tu-ne-savais-quoi mais s'arrêta brusquement dans sa phrase. Tension. Une poignée de secondes à peine suffirent, et voilà que Dante réagissait comme un félin face à une proie. Il lui sauta dessus, sans préavis. Non mais face à un humain, il avait du mal à être civilisé. Ce qui expliquait qu'il ne sortait jamais seul, histoire d'éviter les bains de sang. Et puis vous vouliez le garder votre frère quand même.

Tu l'envoyas dire bonjour au mur d'en face et Felicia se redressa, ordonnant à Camael d'aller dans leur chambre avec Idriss, expliquant rapidement qu'il s'agissait de Lilian, le meilleur ami de leur aîné et que, comme ils avaient pu le constater, non, tu n'aimais pas qu'on saute au cou de ton pote sans même dire bonjour avant. En fait même avec le bonjour avant ça passait pas m'enfin. Tu lanças un regard un rien blasé à ton aînée, et tu n'eus le temps d'ouvrir la bouche ou même de te rassurer quant à l'état psychologique de ton humain d'ami qui venait de se faire agresser qu'Abigail pointa le bout de son nez, surprise du raffut. Elle dormait, expliqua-t-elle.

« Ah ! Abigail, voici Lilian. Lilian, Abigail... Abigail ? »

Elle était déjà postée devant lui avec d'immenses yeux.

« Ses cheveux. Sont beaux. Elle avait des paillettes dans les yeux. Je peux te coiffer ?? »

Felicia éclata de rire. Et toi aussi quand, dix minutes plus tard, Abigail s'attaquait à ses ongles, armée de vernis et de matos pour nail art. T'étais dégueulasse. Tu savais qu'il était trop gentil et qu'il se défendrait pas. Mais tu rigolais quand même. Oui, ça, c'est un meilleur ami digne de ce nom.

Cette rencontre eut des conséquences certaines sur leur petite famille. Felicia adorait Lilian et ils devinrent vite proches, tout comme Abigail qui vit en lui un autre grand frère, somme toute vachement plus sympa que Camael. L'humain fut vite vu comme un membre de la famille, sauf par les jumeaux avec qui, malgré tout, cela avait du mal à passer. Mais bon, tant qu'ils ne lui sautaient pas à la gorge, tu t'en moquais. Ta relation avec Camael n'en fut bien évidemment pas améliorée, et il devint plus corrosif encore qu'avant. Avec Dante, c'était délicat, mais il faisait de son mieux pour ne pas te montrer son aversion pour l'amitié que tu lui portais. Quelque chose semblait s'être brisé. Mais il fallait bien qu'il accepte. Hé, ça serait quoi si tu ramenais ta copine et que cette dernière était humaine ? Déjà que pour ton meilleur ami c'était l'enfer, mais alors là... Rien que d'y penser tu étais déjà fatigué.

Tu continuais de grandir, poursuivait tes études, eut tes premiers petits boulots et économisa. Votre famille était plein aux as et une petite partie de l'héritage restant te permit, avec tout le pécule durement amasser, d'avoir enfin un coin d'intimité : tu déménageas, tout simplement parce que tu devenais trop grand pour vivre dans la maison familiale, tout simplement parce que tu avais besoin de t'envoler et de grandir, d'avoir une vie rien qu'à toi... De ramener de jolies filles à la maison... Euuuh. Voilà. Tu ne peux pas démentir, hein ? Bref, tu te payas un petit apart' avec deux chambres, et grand bien t'en fasse, car très vite, la chambre fut inondée d'affaires de ta cadette. Autant le dire, il ne s'agit vite plus d'une chambre d'invités, et ces derniers visiteraient le canapé et des matelas alignés au sol. Pas le choix, piaule réquisitionnée par Abigail.

Ton intimité, tu l'eus, mais pas autant que prévu. Abigail passait facilement plus de temps avec toi qu'à la maison familiale, à telle point que tu te décidas à la marquer sur ta boîte aux lettres. Tu recevais ses copines, parfois. Très pratique quand on passe son examen pour devenir professeur. Quand elle savait que tu vais besoin de calme, elle allait chez elles. Non parce que ramener des humaines dans la même maison que Dante, on avait déjà vu le résultat avec Lilian. Il avait servi de test. Le pauvre.

Le reste de ta vie s'écoula lentement sans le moindre remous. Tu réussis haut la main ton examen, et on dit de toi que tu étais excellent pédagogue. Tu trouvas vite un emploi -un miracle-, continuait d'avoir quelques relations sans lendemain et sans attaches réelles. Abigail piaillait tout le temps, cherchant à te caser absolument, et tu lui répète inlassablement que tu as tout ton temps. Après tout, tu n'as que 24 ans.

La vie est paisible, tout simplement. Il lui arrive de se voir un peu chamboulée, mais toujours, c'est de ta seule faute. Et puis, tu as toujours un endroit à squatter quand tu as envie de faire chier/de tranquillité/est de passage sur Froënbourg -rayez la mention inutile. Pauvre Lilian, comment il te supporte ?

Tes relations avec Camael et Dante n'ont pas tant évoluées : avec Dante peut être, cela s'est un peu amélioré. Avec Camael, tu as jeté l'éponge, tu attends qu'il se calme, si cela vient à arriver un jour. Tu t'entends toujours aussi bien avec Felicia, même si tu es un véritable boulet à son pied. Et bien sûr, ta squatteuse d'Abigail est ton petit trésor, et chaque jour n'est que pur délice.

En HD avec fibre optique;
K.I.N.G.Y.O.
oui, là, c'est mwa. so, KC, Kingyo, Oksy quoi ♥ oui, ceci est donc un DC (t'es long si t'as pas encore percuté :DD /sort). j'ai toujours 17 ans, toussa -je me souviens plus de ce que j'avais dit sur Oksy lolilol. BREF. je vous n'aime, la preuve en direct live, puisque j'ai ramené Nathou (qui est un perso que j'affectionne et que j'avais envie de ramener depuis un bail. ♥). vouala. je vous zaime kwa. *meurt* et pour le code qui décape ta face au détartrant nucléaire (whut ? d'où ça vient ça ?) c'est : validé par le plus magique des doubles 8D





Dernière édition par V. Nathanaël Von Herzen le Ven 18 Juil 2014 - 15:47, édité 16 fois
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nathanaël | rêver ne fait pas de mal. sauf quand on finit par se prendre des arbres.

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