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Satisfaction

Ça ne va pas... Bordel, mais qu'est-ce qui me prend ? C'es ridicule... J'inspire profondément, parcourant rapidement les rues du quartier résidentiel à la recherche de... De rien du tout. Du repos, c'est tout ce dont j'ai besoin et j'suis pas foutu d'être capable d'y accéder. J'ai chaud, ironie du sort puisqu'il fait si froid que même les sans-abris du coin préfèrent voler des manteaux plutôt que de l'argent. Comme quoi il faut toujours être proche de la mort pour se rendre compte que l'argent sert totalement à rien. Et puis quoi encore ? Rien ne va dans ce monde. Rien du tout... Absolument rien. Rien, rien, rien, rien ! Je m'arrête, cognant d'un coup pied l'un des lampadaires qui illuminait ma route, laissant place à l'obscurité que du ciel pour pouvoir se loger. Si brusque fut le choc, je reste pris dans le métal du poteau. Une brise de vent transperce l'air avant que je ne comprenne ce qui venait d'arriver et je ne fis que sourire faussement. Oui, bien sûr. À quoi je m'attendais ? Que le tout allait tout simplement tomber ? Non, ce serait trop simple, trop gentil, trop facile, trop bref... N'est-ce pas ?

J'essaie même pas de retirer le membre que je cogne à nouveau contre le fer, l'ouvrant à l'aide de ma force pour y sortir mon pied. J'en profite ensuite pour me défouler dessus. Quand c'est terminé, je me redresse comme si rien n'était arrivé. Tout va bien... Tout va absolument très bien. Je suis seulement... Je ne sais pas. J'ai aucune idée. J'ai des sensations pas très nets pour le moment. Enfin, pour être franc, la seule chose qui traverse mes pensées, c'est Dev... Sa présence, son regard, sa bouche, son odeur, son... Non, mais What the fucking fuck !? Je déteste cet homme. Je déteste tout chez lui... Ou pas ? ... Non. Non, non, non... Je ne l'aime pas. Je ne le déteste pas, mais je ne l'aime pas non plus. C'est... De l'envie ? Suis-je devenu débile au point d'aimer me sentir dominer par d'autre personnes ? C'est ça la vie vampirique ? Est-ce que je suis normal ? Qu'est-ce que je suis censé me dire en fait ? C'est bien où c'est mal de penser comme ça ?

Je grimace, allant me trouver une place à côté d'un bac à ordures. Il n'y a personne... Il n'y a que moi. Que moi et ma chaleur étouffante... J'ai mal au ventre. Je me replie sur moi-même, attendant sagement que le temps arrange les choses. Qui sait, peut-être trouverais-je le sommeil ?

...

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Work

J'ai assez galéré dans la vie... Alors pourquoi me faire chier avec les petits soucis des autres ? Sérieusement... Dès ma rencontre avec le chasseur, j'ai pas mal compris que mon existence ne tenait que sur un fil. D'ailleurs, l'attaque de Mad me l'a prouver d'avantage. À présent, je me concentre que sur moi-même et fuck les gens. Je ne peux pas toujours être le gamin bien gentil que tout le monde veut câliner. Je ne peux pas toujours être l'innocent dans l'histoire... Bref. Changer de vie et de peau, c'est ce que je vais faire pour la première fois ce mois-ci. Je vais essayer un truc dans la Cité Marine. Travailler, vivre sagement, pas de conflits, pas de merde. Tout va bien. Enfin, non, tout va plutôt mal quand je pense à ce que j'ai fait la semaine dernière. Dev... Tant que je ne le rencontre pas, je devrais bien me porter. En mettant pied dans la cité, je vais droit dans mon appartement. Rien de bien gros, puisque, encore une fois, c'est un immeuble désaffecté. J'ai pas un sous, alors voilà... Je marche dans les couloirs, sursautant alors que je fais brusquement face à un groupe d'adolescents qui eux, se mirent à crier comme s'ils venaient de voir un fantôme.

❝Calmez-vous !❞

Bon sang, ils sont plus malades que moi. Ils me regardent, certains se mettant à rire. Nous entamons ensuite une discussion plutôt simple. Des histoires traînent dans le bâtiment, comme quoi plusieurs personnes s'y serait suicidés durant les dernières années. Intéressé par les armes qu'ils traînaient avec eux, je finis par tout simplement leur demander ce que c'était. L'un d'eux m'explique alors tout l'univers du Paintball et il m'invite à y faire un tour si jamais ça m'intéressait. Il manquait justement de gens pour y travailler. Bon aller... Ce pourrait être drôle, hein ? Ou pas... Bordel, j'aurais jamais autant eu de bleu de toute ma vie en une seule semaine. On me surnomme bien rapidement le ''Frustré'', comme quoi c'est très amusant de me voir perdre les nerfs. Je deviens presque une mascotte, à envoyer chier ceux qui arrivent à me toucher. On m'apprécie bien malgré tout et je ne vais pas m'en plaindre.

Les deux premières semaines coulent comme de l'eau et chaque partie me donne la chance de devenir plus habile. Mon pouvoir du battement d'approche me permet d'ailleurs d'éliminer des groupes complet sans m'être fait prendre une seule fois. Ça devient un défi de pouvoir m'avoir et j'admets que j'apprécie l'adrénaline qui m'habite durant ces heures de 'guerre'. Seulement, tout à une fin, n'est-ce pas ? Alors que j'enlève mon masque, je me tourne vers mon chef de groupe.

❝Je t'en ai déjà parlé, hein ? Du fait que je dois partir.❞

Il me sourit, secouant la tête de gauche à droite avec l'air de me dire que je disais n'importe quoi.

- Arrête avec ça Nath. T'as pas les couilles de foutre le camp, ça va trop te manquer tout ça.

Nath... C'est le faux nom que je leur ai donné et je n'arrive pas encore à m'y faire. Je m'en veux de leur mentir journée longue, que ce soit sur ma vie ou mes relations diverses.

❝Je suis sérieux, je m'en vais avant le premier du mois qui arrive. Je ne peux pas rester.❞

Il claque la porte de son casier, son regard perçant le mien.

- Pourquoi ?

Pourquoi ? C'est une bonne question et je ne lui réponds pas. On ne fait que se regarder, comme deux idiots. Je n'ai pas envie d'inventer quoi que ce soit en ce moment. Je veux seulement qu'il comprenne que d'ici les trois prochains jours, je m'en vais.

- C'est bon, j'ai compris, mais pense à faire un tour de temps en temps.

Je ne peux même pas lui promettre, mais je vais essayer... Je quitte durant la nuit, préférant partir sans qu'il ne le sache plutôt que de devoir subir les ''Au revoir''. Je retourne là où tout a commencé, me retrouvant à nouveau dans le quartier résidentiel de la cité Nordique. J'ai accumulé assez d'argent pour subsister dans une chambre à louer. Enfin, j'ai dépensé pour quelques moyens de transports, mais ce n'est rien de trop gros. J'espère que je vais me trouver un autre travail bientôt.

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Home

Une chambre à louer... C'est facile à trouver, mais plutôt difficile à garder, surtout vue la situation dans laquelle j'ai réussi à me mettre après avoir dealé avec le propriétaire. Je me fais passer pour un étudiant qui a lâché ses cours pour quelque chose de mieux. Vous savez, ce que l'on appel le marché du travail... En final, je ne sais pas si c'est mieux. Il faut croire que personne ne se cherche du personnel en ce moment. Mes économies prennent lentement poussières et je me vois bien retrouver la rue d'ici la semaine prochaine. Moi qui voulait réussir à au moins passer le mois sous un toit. C'est pas gagné. Assit contre le lit, je me permets de me détendre un instant, parcourant le journal pour essayer de trouver une annonce pour le moins désespérée. Aller, il y a bien quelqu'un qui a besoin d'aide dans cette cité, sans que ce ne sois absolument fort fort lointain de ma chambre.

Je soupire, retirant le journal de devant mon visage en entendant toquer. De la visite ? Ça doit sûrement être la femme du proprio. Je me lève, allant ouvrir. Alors que mes pupilles rencontrent celle de l'inconnu, un regret bien amer me perce. Je recule brusquement, me cachant presque sous le lit, mais je ne le fait pas. Je reste bien droit, refermant la porte, mais l'homme y met son pied pour m'empêcher d'y arriver.

❝Calme Elliot... Ce n'est que moi.❞

Il utilise sa force pour ouvrir davantage l'accès et je ne tarde pas à utiliser la mienne pour l'empêcher de pénétrer le lieu, ce qui ne fit que briser la porte. Bravo, merci, là pour sûr, on va me foutre dehors.

❝Comment t'as fait pour me retr-❞

❝Je suis celui qui t'a transformé. De qui crois-tu prendre les capacités qui t'habitent à présent ?❞

J'ai mal au coeur à l'entendre. Il fut un temps où j'aurais préféré mourir plutôt que de revoir mon beau-père, mais là, je sens que je n'ai pas le choix. Notre dernière rencontre remonte à peu après l'attaque de Mad. Il fallait que je sache si tout allait bien et en final, j'ai appris que ma mère avait succombé.

❝Tu n'es pas venu aux funérailles de ta mère.❞

❝Cette femme n'était pas ma mère. Je te demanderais de partir.❞

Il va déposer des papiers contre le matelas, regardant la porte en souriant en coin. Il se tourna ensuite vers moi, me fixant alors que je prenais les papiers. Je lis avec une certaine hésitation. Qu'est-ce que tous ces chiffres veulent dire ?

❝Moi et ta mère, nous avons divorcé quand tu es parti... Elle a hérité de la moitié de mes biens et de beaucoup d'argents. En mourant, elle t'a tout laissé ce qu'elle possédait... Sa nouvelle maison, sa voiture, ses meubles, et assez d'argent pour pouvoir rembourser cette porte et la mettre en diamant sur tu veux.❞

❝Tu es venu me tuer ?❞

❝Non... Je suis venu me faire pardonner. Non pas par toi, mais surtout par ta mère. Je ne veux pas que tu lui en veule. Déteste-moi, mais pas elle. As-tu au moins pleuré sa mort ?❞

Je secoue la tête négativement, me demandant si toute cette mise en scène n'était qu'un rêve. Non... Ce ne l'es pas. C'est ça ? Mon regard se vide de sens et sans même m'en rendre compte, je me mis à pleurer. La douleur à ma poitrine est si forte que j'en perds l'équilibre. Je sanglote pendant des minutes qui se transforment rapidement en heures et je finis par m'endormir. Lorsque je reviens à moi, j'ai de la misère à comprendre où je suis. Je fronce les sourcils, repoussant la couverture que j'avais sur les genoux. Une vielle horloge accrochée au mur sonne trois fois à ce moment. Woh, qu'est-ce que c'est que tout ça ? Les murs sont bruns, beiges, recouvert de cadres sur lesquelles figurent des paysages diverses. Sinon, il y a du papier peint, toujours dans les même couleurs. Les meubles sont vieux, en fait, tout est vieux. Où suis-je ? Je ne suis même plus habillé de la même façon. Bon sang, c'est pas chez moi, je rêve encore. Je me redresse, prenant une lettre qui traînait sur la petite table. Il n'y a qu'une petite feuille à l'intérieur sur laquelle il est écrit; 'Bienvenu chez toi'. Je la retourne.

Bonjour Elliot,

Comme tu n'es pas majeur, à la base, tu ne serais pas supposé toucher l'argent ni même la maison. Cependant, j'ai réussi à faire modifier toutes tes informations personnelles pour une simple poignée de billet. Cadeau d'anniversaire que je t'offre. À présent, tu t'appels Jonathan Halvorsen, tu as 19 ans, tu es amateur du 'Old Fashion' et tu n'es qu'un fils de riches parmi tant d'autre. Ne joue pas trop le connard et évite de sortir. Plus tu es discret, moins tu es suspect. Essaie de faire en sorte d'avoir des appartements un peu partout pour toujours posséder un endroit où te cacher si jamais il y a un problème.

Lorsque tu auras terminé de lire ceci, regarde à ta gauche, il y a une cheminer. Fait en sorte que ce papier ait disparu.

Bonne chance pour le reste

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