▬ J'ai fini, à plus.

Quelques dernières paroles sont soufflées par les lèvres de la blonde, avant d’enfin passer le pas de la porte de ce bar dans lequel, elle travaille actuellement. On entend dans les rues ses talons doucement frapper le sol tandis, que son regard portait au loin. Elle déambulait dans des lieux plus ou moins fréquentable, croisant les yeux d’un chat, brillants dans la pénombre. Ce soir le ciel est noir, grisé par des nuages. La musicienne ne doit pas tarder à rentrer.

C’est si immense, cette capitale, ce monde et ses multiples mystères … Et là au milieu, une insignifiante gamine aux cheveux décolorés qui se baladent à des heures peu recommandables, une clope aux lèvres. Polluant l’air comme tous ces immeubles qui semblent étouffer les fleurs. Fleurs immortelles, source d’admiration mais avant tout de jalousie. Vous n’aimez pas l’ombre et préférez le soleil, alors qu’elle, elle se retire toujours à part, ne flattant pas sa beauté …

En cette nuit automnale, les étoiles se cachent tandis que la silhouette de la lune va et vient derrière un voile nuageux. La jeune femme s’arrête alors, et observe. La cigarette tombe à ses pieds, puis suit le courant du vent. Elle, elle reste la, au pied d’un réverbère, fixant les papillons de nuit voltiger autours de la lumière. Serait-elle comme ces papillons ? Fascinée par une chose que jamais elle ne pourra atteindre ni toucher ? Voilà bien les traits de son humanité…

Humaine, c’est ce qu’elle est et qu’elle restera. Peut être sera-t-elle considérée comme un monstre à cause de ses pouvoirs inquiétants, mais elle ne sera jamais plus qu’une créature de dieu, non de Satan comme on pourrait le penser. Dans cet instant elle pensa alors aux vampires, d’où ces créatures viennent-elles vraiment ? Lavinia n’a d’ailleurs jamais compris les chasseurs, sont-ils si dangereux au point qu’on veuille les exterminer comme de la vermine ?

La paix est un de ces seuls désirs, pourtant elle-même n’arrive pas à la faire régner. Monde infernal … A cette heure, le danger scrute, et pourtant c’est le calme qui semble régner. Dans son esprit comme dans l’espace. Elle entame donc une nouvelle marche, sortant de ces pensées, trop exténuée pour continuer à réfléchir. La jeune femme soupire avec lassitude se demandant encore ou elle avait garée sa moto noire. En prenant du recul, le fait d’acheter une moto noire alors qu’elle ne sort presque que la nuit, n’était peut être pas un très bon réflexe …

Chaque fois, elle trouve le moyen de la garée n’ importe où, en même tant vu les retards qu’elle se prend, elle ne prend jamais son temps … Bref, elle devait donc marcher dans un labyrinthe de ruelles, interminables, crasseuses et malodorantes. Cette capitale est peut être vantée pour sa nature fertile mais, les rues n’en sont égales qu’en matière d’abomination. Et la revoici, la revoilà, elle tourne en rond, se perd, soupire puis tombe enfin à genoux, suppliant le très haut de l’aider à rentrer.

Le sommeil la berce, la fatigue la gagne, elle décide de s’adosser à un mur pour fixer les alentours, mais il apparait toujours le même tableau. Du gris pour les rues, du noir pour le ciel et du blanc pour la lune. Elle aurait envi de s’isoler, de se réchauffer, d’être loin de tout… Puis enfin ses efforts de recherche finissent par payer quand elle aperçoit l’endroit gravé dans sa mémoire en face d’elle et devant ses yeux. Elle sourit alors jusqu’au oreilles puis court vers la liberté, mais comment aurait-elle pu prédire l’embûche qui allait lui tomber dessus en chemin…

 

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Le danger était la, tapis dans l’ombre, et pourtant la joie l’emportait tant qu’elle n’y fit point attention quand il lui sauta dessus. Au début, elle pensa juste qu’il s’agissait d’un homme. Juste un homme. Les cheveux rouges et hérissés en arrière,  grand et élancé, c’est vrai qu’il avait une drôle allure ainsi. Effrayant et pourtant étrangement attirant, il serait difficile de définir ses intentions par son sourire. Il s’excuse et alors elle rougit, se sentant gênée à son tour, elle tente alors de se rattraper, mais pas de temps d’agir que l’inconnu semble déjà avoir ravalé ses propos…

Elle se sent alors emporté par une immense peur la prenant à la gorge. Sa virginité allait-elle lui être volée, par un homme qu’elle ne connaissait même pas ? Cela se déroulait si vite sous ses yeux qu’elle arrivait à peine à y croire. Comme piégé dans un rêve obscur dont elle n’arrivait pas à se réveiller, elle tente de s’échapper en vain. Faim ? Voulait il dire par la qu’il s’agissait d’un vampire ? Ou d’un pervers au sens de l’humour douteux ? Soit, ça pouvait être l’un comme l’autre, la jeune femme restait littéralement choquée.

Néanmoins, plus forte que la peur, une rage infernale brulait en son cœur. Après une si longue journée et une fatigue si pénible à porter, il faudrait encore que monsieur x barre la route à la demoiselle, par un simple prétexte de faim ? Dommage pour lui, car il aurait pu tomber sur la plus parfaite des gourdes mais ce soir, il ne fera rien à la magicienne. Certes, on ne pouvait pas nier que le jeune homme soit dépourvu d’ardeur et de délicatesse dans ces gestes, mais ils ne sont surement pas adresser à la bonne personne…

Alors, soupirant, la jeune fille blasé ayant essayé de se libérer sans résultat, vint prendre le menton du jeune homme entre ses doigts pour bien qu’il la regarde dans les yeux et non la tête nichée dans son cou. Cette fois ci, elle décida de n’avoir peur ni des gestes, ni des mots, posant alors son index sur les lèvres de l’inconnu dans l’espoir qu’il ne l’interrompe pas quand elle allait prendre la parole. Le regardant donc fixement dans les yeux, elle dit d’un ton sévère ;
     
   
 

▬ Vous êtes affamé ? Soit, je m’en contre fout, et ça ne vous autorise en rien à me tripoter de la sorte. Alors, soyez gentil et lâchez moi, avant que je m’occupe de vous calmer, vous et vos pulsions écœurantes.

Ne cherchant en rien à se montrer douce ou délicate, elle se contentait d’employer des termes crus sans modération. Défigurant l’homme sans nom malgré la beauté de son visage. Elle était prête à parer tout geste non-désiré venant de lui, elle était même prête à le frapper si malheureusement elle s’y sentait obligé. Désormais, cela ne dépendait que de l’inconnu, reste à savoir s’il choisirait de laisser s’enfuir la demoiselle ou au contraire de la retenir contre son gré...  Cela dit peut être qu’avec plus de délicatesse, la jeune femme serait elle tentée de changer d’avis ?

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Lavinia voulait s’enfuir, loin, très loin de cet homme, et elle le pouvait très bien. Cela dit, ce dénommé Abaddon avait quelque chose de particulier, d’intriguant, et la jeune femme aurait bien été tenté d’aller plonger dans ses souvenirs. Mais pour le moment, il était trop tôt. Gardant son sang froid tant qu’elle le pouvait, elle l’écoutait d’une oreille vive. Restant sur ses gardes, la situation demeurait tendue, en prenant compte qu’à ses heures là, Lavinia n’est pas d’humeur rieuse. Il avait pourtant raison, et cela la torturait de l’intérieur. Pourquoi, ou qu’elle aille, il fallait obligatoirement que quelqu’un vienne lui faire la morale ? La vie a déjà été assez rude à vivre pour elle, et elle en a gardée la maturité qu’elle possède aujourd’hui. Alors elle soupire et baisse le regard, ses mèches blondes bercées par une brise nocturne. Sa raison lui dit toujours d’arrêter de foncer droit et tête baissée vers tous les dangers mais il faut croire qu’elle ne le fait pas exprès …

Après tout on l’appelle demoiselle depuis le début et pourtant elle n’est qu’un garçon manqué. La nuit est si belle, mais les créatures obscures la défigurent… Regarder les papillons, épier les ombres qui dansent, contempler la lune qui brille d’une lumière si pure et sentir le froid automnale s’engouffrer doucement à travers ses vêtements pour caresser ses courbes. En réalité, pour une ombre solitaire comme la jeune femme, rien ne vaut la nuit pour se balader en paix, mais le danger vient gâcher ce calme apparent… Abaddon avait donc en effet raison, et pourtant elle aurait presque envi de le frapper. Un sourire arrogant se dessine alors sur ses lèvres fines, son doux visage prenant alors des allures plus provocatrices dans le but d’intimider le vampire. Décidant alors de lever le mystère sur son identité, elle prend la parole, restant adossée au mur bras croisés.

   
 

▬ Enchantée… Aby. J’ai bien un nom, mais toi tu te contenteras de m’appeler Lavi’. Et pour répondre à tes propos, ma présence ici est simplement due à mon job, je bosse à des heures tardives mais je ne l’ai pas choisit et crois moi je préfèrerais être au chaud dans mon lit… Cependant, malgré les dangers qui y règnent, ne trouves-tu pas la nuit d’une beauté exquise ?

Un sourire plus véritable redessine les contours de ses lèvres pour aborder l’inconnu, en tentant de détendre un peu plus l’atmosphère. La raison lui murmure tout de même de garder sa méfiance tout près, discrètement mais surement. Les vampires ont du charme, voilà bien la le problème. Ils savent séduire et tromper leurs proies, et ça c’est tout ce qu’elle à retenu de papa. Certains sont tendres, d’autre ont le cœur plus brut, dans tous les cas il vaut toujours mieux rester prudent. Son sourire s’efface alors quand sa main vient caresser doucement sa peau. Il se rapproche alors de la jeune femme qui se met à frémir, une certaine peur revenant la hantée. Son regard ne faisant que prier l’homme de la laisser mais visiblement il n’en avait pas l’intention. C’était la une douce violence qui régnait dans le cœur de la jeune femme à l’égard de son approche tendancieuse. C’est alors que son regard se vide peu à peu et que les paroles du jeune homme défilent dans sa tête agissant comme une hypnose.

Puis vint le temps de sa décision. Pure, simple, brut, elle en avait assez de se casser la tête et ce soir elle tombait de fatigue. Elle en avait aussi assez de jouer si familièrement avec lui et devait régler la situation au plus vite. C’est alors que soupirante elle agrippa alors les cheveux rouges du jeune homme dans le but de ramener sa tête dans son cou. Se tenant alors très proche de lui elle ferma les yeux à contre cœur puis dit, le coupant presque dans ses propos.
 

▬  Chut, tais-toi. Il est tard et je ne voudrais pas que tu me retarde encore plus car, je n’en peux plus … Sers-toi donc, mais fait en sorte de me laisser assez d’énergie pour rentrer, or si tu me trahie tu auras intérêt à me raccompagner en bon uniforme… Ne me déçois pas, vampire.

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Probablement agacée par toute cette mise en scène, elle finit donc par accepter cette proposition à laquelle elle avait répondu sans grande liberté de choix. C'était bien la toute une comédie pour finalement passer à l'acte ... Lavinia avait beau sourire aux compliments elle n'avait qu'un mot qui lui passait par la tête. Menteur.Peut être qu'elle se trompait et que le fameux Abaddon se montrait vrai envers elle, néanmoins elle avait des soupçons sur son comportement bien trop familier pour elle... À peine leur lien venait-il de naître que le jeune homme semblait déjà vouloir attiser l'égo féminin de sa compagne en déviant la conversation sur des compliments. Il semblait avoir vu mieux comme somptuosité nocturne néanmoins, il fut donc intrigué par une autre beauté.

Même si la demoiselle avait toujours un dégoût profond pour les compliments en général, les jugeant trop cire-pompes ou bien mal inspirés à son goût, elle su apprécier ceux d'Abaddon. Pour une fois qu'on ne la complimentait pas sur son corps mais plutôt pour son visage, elle ne pouvait en être que plus ravie. La couleur écarlate de ses yeux n'était en fait qu'une illusion, mais c'est vrai que le rouge était une couleur qui rendait bien sur elle ... Puis cessant de jouer aux bons amis, elle lui ordonna presque avec violence de la mordre simplement. Elle n'avait besoin d'aucun détail, et se demandait d'ailleurs si il la prenait vraiment pour la dernière des abruties en la dorlotant comme si il s'agissait d'une amie proche.

Elle sent donc son dos s'écraser doucement contre le mur mais cette fois ne se débat pas, laissant ses bras longer la parois glacée. Elle frémit violemment lorsqu'il se remet donc à caresser son cou de sa langue et, déglutit sans dire un mot. Mais sa réaction la plus surprenante fut celle des caresses au niveau du ventre. Jugeant cette partie comme sensible à ses yeux, elle décroche alors un mélange de son entre la complainte et le grognement, non que les mains d'un jeune homme manque de finesse, mais avoir la vague impression que des glaçons lui caressent le corps, par une fraîche nuit d'automne ? Non merci. Enfin, elle n'eu pas le choix, sous l'emprise qu'avait Abaddon elle se sentait comme paralysée ... Et dire que la sensation lui paru désagréable aurait été un mensonge.

Aucune douleur ne fut ressentit, seulement une sorte de plaisir étrange mais exaltant. Elle se laisse comme portée par les sensations, bien que vite, elle court à sa perte...Ses rêves la bercent en même tant que ses cauchemars et peu à peu, elle prends conscience que l'homme est en train de lui voler sa santé, une des rares choses qui continue tant bien que mal de subsister chez elle.. Elle voudrait alors faiblement prononcer un "arrête" mais même ça elle y renonce. Son énergie toute entière semble avoir été absorbée par le jeune homme, la retrouvant alors plus qu'au dépourvu, si déstabilisée qu'on aurait pu croire qu'elle avait prit de la drogue.

Enfin l'acte cesse, et les canines de l'homme se rétractent. Le visage pâle, la jeune femme tremble légèrement. Une de ses mains vient alors tâter son cou, la respiration lourde, puis se rends compte de cette profonde marque qu'il lui a laisser. Elle fronce les sourcils, puis lui réponds, en se tenant encore au mur, assez déstabilisée ;


 

▬   C'était assez spécial en effet, mais tout le plaisir est pour toi je suppose... Ce qui est sur, c'est que tu n'es pas un homme de confiance et je saurais le retenir. Toi, comme tes mains aux tendances baladeuses d'ailleurs...

Grognant silencieusement, elle manque de lui mordre les doigts quand il tente de saisir son menton. Se faire raccompagner par cet homme ? Encore un piège foireux, se dit-elle. Mais à son regret, il semblerait que la jeune femme n'ai plus le choix vis à vis du vampire. Seule, qui sait ce qui pourrait lui arriver, mais en même tant, elle avait perdu toute confiance en Abaddon. Il ne sait pas se limiter mais ça Lavinia ne peut pas lui faire de reproche, car elle non plus, et elle en est bien consciente.

Elle tente alors de marcher un peu, semblant tenir le coup malgré sa tremblote. Finalement, à quelques mètres du but et à quelques pas de son prétendu agresseur, elle tombe à genoux. Psychologiquement comme physiquement, c'est le burn out. Elle a peur, elle est faible, son âme robuste semble s'écrouler, pourquoi ... Il ne lui restait plus qu'une chance de ne pas dormir dehors ce soir, qu'Abaddon l'escorte et la soutienne pour rentrer. Mais savait-il au moins conduire ? Ou aurait-il seulement la force de la trainer jusqu'à chez elle ? Aucune idée à priori, mais quitte à ce que cette histoire se finisse mal, il serait dommage que la jeune fille choppe la pneumonie avec tous les problèmes respiratoires qu'elle rencontre déjà ...

▬  Même si je n'ai aucune confiance en toi, il me semble en effet que tu me dois quelque chose... Je te demanderais donc de me raccompagner, et après ce, tu me feras le plaisir de partir... Et cette fois pas de coup fourré ! ... Et, à titre d'information, j'habite bien à terraria, dans un quartier peu fréquentable, mais habitable ... Et une fois arrivé, inutile de t'attendre au thé et aux petits gâteaux bien que je doute que ce soit ton fort ...

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J’étais faible et encore une fois trop naïve … « Ce monde est sale, ce monde est sale. »  m’as-t-on pas suffisamment répété cette phrase pour que j’arrête de donner ma confiance aussi facilement ? Qu’elle imbécile je fais … Je soupire, mes genoux heurtant ce sol glacé et ma respiration haletante, je mettais les choses au clair avec lui, même si j’avais bien compris que chez lui, ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre, décidément quel cas … Je gaspille ma salive au final ce faux gentleman ne m’écoute jamais.

Puis les tensions semblaient s’apaiser, il me prenait pour me porter, je n’en demandais pas tant mais soit, l’essentiel est que je puisse rentrer. Je devenais alors bien plus silencieuse, et l’écoutais parler. Sympa les compliments, dommage qu’ils me soient présenté dans de telles circonstances, j’aurais pu bien les prendre mais ça commence à me fatiguer de passer pour une potiche. Je me contente alors de le regarder d’un air froid, voir hautain, avant de détourner le regard pour contempler, les contours nocturnes tracés par les ombres et puis même, sourire légèrement, une brève seconde.

Je le guidais, sans pour autant lui adresser la parole, je préférais me contenter de pointer du doigt le chemin. Voyez comme je m’entends avec certains mâles, pas étonnant que je sois enchaînée par un éternel célibat. La communication chez les humains comme pour toute autre créature n’a jamais été facile … Mais enfin, il faut bien faire des efforts. Tient nous arrivons. Le lieu était loin d’être accueillant ; tandis que des chats sauvages se battaient, certains individus semblaient roder comme pour traquer une proie, la démarche nerveuse, il devait surement s’agir des amateurs de drogues du coin cherchant leur dealer…

Mais, serait-il intéressé par ma personne tout d’un coup ? Mon histoire ? Non honnêtement ? Oh seigneur, mieux vaut que je me taise, il risquerait de prendre peur tient… Ah oui, « la bête », « la sauvage » ou encore « le monstre ». Je me souviens bien de tous ces petits surnoms ah … Au final j’ai bien finit dans le caniveau, c’est ce qu’ils désiraient tous n’est ce pas ? Enfin, tous … sauf lui peut être mais comme on dit,c’est toujours les meilleurs qui partent en premier.

Pour raconter ma fameuse histoire comme il le désirait, je le repoussais doucement pour descendre, sans gestes brusques pour une fois. Je me plaçais alors en face de lui, lui barrant le chemin. Un grand sourire nerveux se dessina sur mes lèvres ainsi qu’un rire ironique me resta en travers de la gorge quand je commençais à parler. Sans parler du stress supplémentaire que  je recevais à chaque fois que ses yeux croisaient les miens… Mais enfin, essaye juste de ne pas fondre en larme comme une mauviette.

▬   - Haha t’es vraiment sur de vouloir en parler parce que … Bon ok, stop. Donc, euhm … Je ne vois pas vraiment comment on pourrait qualifier ma vie d’une… Histoire. Mais soit, que veux-tu donc savoir de si intéressant ? Tu veux que je te dise que ma mère était une pauvre conne, mon père bien trop fier de sa connerie et de son sadisme amer et de sa capacité à refouler son humanité ? …

J’émis un soupire avant de continuer sur un ton moins agressif et un regard moins haineux.

▬  Excuse moi, je m’emporte vite … Tu vois mon histoire, c’est pas vraiment un truc tout rose et, je n’ai pas vraiment envi d’en parler…Je dirais juste que, j’ai perdu … quelqu’un de cher et … J’ai coupé les ponts avec ma famille. Depuis j’habite dans ce taudis dégueulasse puis je me démerde pour survivre… Bref, c’est l’essentiel à savoir sur moi.

Je soupirais suite à cette désolante scène de crise puis je me retournais. J’avais mal à la tête à force de grogner … Enfin, Abaddon n’était peu être pas parfait mais, ça m’embêterait de lui créer des ennuis… Puis merde ! Ça va encore me foutre dans la merde cette histoire. Nous étions à quelques mètres des fameux rodeurs, et je ne comptais pas faire un pas de plus avec lui. Alors, pour l’amadouer, je préférais jouer sur la douceur et le calme en lui murmurant.

▬ Hm, je pense qu’il est préférable pour toi de t’arrêter ici. Comme tu peux le constater je … n’habite pas un quartier très … fréquentable. Je te remercie pour … M’avoir raccompagnée. Au revoir, Abaddon.

On voyait à quel point j’étais lunatique enfin… Je déteste le mot histoire à lui seul alors. Tant pis, désormais, il fallait que je rentre … Pas facile, généralement je rentre avant l’arrivé de ses sales types mais la je n’ai pas le choix. Qui sait ce qu’ils vont tenter, sauf qu’ils sont trop défoncés pour … Enfin dans ces conditions, je suis aussi faibles qu’eux … Oh suffit de rentrer rapidement enfin … J’espère…

Je déglutis donc puis me mit à courir sans même me soucier des choses ou personnes que j’allais heurter, mais foutre, il fallait que je me prenne une putain de marche, comme d’habitude ... Je me fracasser donc par terre comme le pire des déchets, avant qu’un sale type me choppe le bras et m’envoie valser contre un mur. Aouch quel connard … A croire que j’ai le don pour attirer les emmerdements.

C’est alors que le boulet se pencha sur moi et m’en colla une, tss ça change, il m’insulta alors, qu’elle politesse dit donc, et puis pour finir, je souriais. Puis en une fraction de seconde le court silence provoqué par mon sourire se brisa, pour que je lui enfonce mon poing dans la gueule. Mais merde, il fallait qu’il dégaine son cutter pour me cisailler, par chance j’esquive le coup et retourne l’arme contre lui pour manquer de lui esquinter le visage. Heureusement j’arrivais à m’enfuir dans le bâtiment puis a me cacher de telle sorte, a ce que ce sale gars et sa bande passe devant moi sans même me remarquer.

Encore une soirée foutu en l’air, soit, au moins Abaddon doit être en pleine forme lui au moins, peut être que j’aurais mieux fait de mourir dans ses bras au final… Ils étaient chaleureux eux au moins. Je touchais ma joue, rouge, irrité, virant au bleu… Décidément me voilà bien.

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