Two cats and one man

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Goldeneye

Il apparaît dans mon viseur, marchant sans rien soupçonner, discutant avec d'autres personnes en blouse blanche. Ils se serrent la main, s'échangent des salutations, des sourires amicaux avant de passer leur chemin et sortir de mon champ de vision.

Je relève la tête, soupire et observe au-dessus des immeubles s'il y a un éventuel mouvement, mais je suis seul. Seul sur ce building, dans le silence uniquement perturbé par le vent qui souffle dans mes cheveux, la circulation tout en bas et ses klaxons assourdissant que je n'entends que vaguement de là-haut.

Me laissant tomber en arrière, je m'allonge sur les quelques centimètres de neige, à regarder un ciel trop blanc pour les yeux, m'aveuglant au bout de quelques secondes. je me redresse, essuie d'un revers de manche les larmes qui commençaient à immerger, me piquant les pupilles, alors qu'une chatte vient se frotter tout contre toi en ronronnant. Un sourire, et ma main vient empoigner sa fourrure, ne s'y accrochant pas, pour la faire glisser tout le long du pelage. Je me remets alors à scruter ma cible, au cas où il réapparaitrait dans la lunette de tir. Il ne donna plus signe de vie jusqu'à la fin de la journée...

∞ ∞ ∞

Le soir est tombé, je me réveille en sursaut, reprenant aussitôt forme humaine et me rhabillant en panique et gelé, sans la fourrure protectrice. Je ne me suis pas senti partir, mais il est certain maintenant que j'ai loupé ma cible et vu l'heure, j'ai aussi raté le dernier bus qui aurait pu me ramener chez moi. Je grogne et jure en donnant un coup de poing en l'air de dépit, j'ai été distrait.

∞ ∞ ∞

Laissant des traces de chaussures dans la neige, vagabondant sous les feux des lampadaires, je côtoie les maisonnettes du quartier résidentiel. Je me demande s'il vis ici, ou bien dans l'immeuble là-bas, ou ailleurs. Je n'ai pas de renseignements finalement, j'ai juste son visage en tête, et pas son nom, mais je ne m'en soucie pas. A vrai dire, ce que je me soucie, maintenant, c'est de trouver un coin au chaud, dans un cave dont la fenêtre est ouverte, ou un garage, histoire de passer la nuit.

Un camarade surgit devant moi, s'arrête dans l'ombre d'une voiture et m'observe, surpris, avant de venir se caresser contre mon pantalon. Maintenant que je le vois dans la lumière, je me rends compte que ce n'est pas son ombre qui est grise, mais son pelage, un type chartreux. Le prenant dans mes bras avec un sourire serein, je lui caresse le menton avant de le relâcher. La queue levée, il prend la direction de la porte d'entrée juste en face de là où je m'étais arrêté.

Une idée germe dans mon crâne. N'ayant pas trouver de fenêtres ouvertes - vu les températures qu'il faisait dans ce pays - il ne me restait qu'une solution. Je me retrouve face à la porte avant que mon cerveau ne le comprenne et mon poing frappe trois fois...

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Farewell

Winston n’était pas rentré ce matin. Ce n’était qu’un détail trivial, un détail qui n’aurait pas dû inquiéter le docteur Miller. Mais aujourd’hui cette disparition prenait un sens mais il ne le laissait pas affecter sa routine. Après ses préparations matinales, ses rituels, c’était l’heure de partir travailler. Découper et recoudre la chair humaine pour rendre son fonctionnement plus optimal. C’était son moment de gloire, son moment d’oubli. Il avait fallu du temps, mais les souvenirs n’affluaient pas lorsqu’il était concentré sur ses patients. Ils avaient tendance à surgir à d’autres moments. Dans cette pièce éclairée, affublé de ses chemises chirurgicales, il était un peu comme dieu, réparant les erreurs humaines. Ensuite il nettoyait ses mains, reprenait sa blouse blanche et informait les familles de l’état de leur proches.

Ironiquement c’était une bonne journée. Pas la moindre erreur, pas la moindre surprise. Toutes les opérations furent des succès sans complications. Tout le monde était content, sa journée était gagnée. Mais au lieu de retourner directement chez lui après avoir enfilé à nouveau ses vêtements de civil, il restait à l’hôpital. Il avait une visite à faire.

Il avait rencontré George il y a bien longtemps. A l’époque Georges avait une vingtaine d’années et une famille dont il devait s’occuper. George était prêt à tout. Alors naturellement… Heinrich en avait profité. Pendant 54 jours, George avait été sa seule et unique source de subsistance. George avait toujours fait sa part du contrat, sans se plaindre. Oui, George était un homme de parole. Mais aujourd’hui George était allongé sur un lit d’hôpital à attendre la mort. Un calice ne peut jamais vivre très longtemps. Et Heinrich pouvait presque le sentir dans sa chair que sa délivrance arriverait bientôt. Le lien entre vampire et calice est privilégié. Et 54 ans… ce n’est pas rien. Alors il pénétra dans sa chambre en silence. L’homme était endormi. Le George robuste qu’il avait connu n’était qu’un souvenir, devant lui il n’y avait qu’un vieillard. Les visites étaient censées être terminées, donc le vampire ferma la porte derrière lui. Il s’assit au bord du lit en fixant d’un air presque bienveillant le visage endormi, ajusta une mèche de ses cheveux. Il prit le temps de le regarder pendant qu’il ôtait l’intraveineuse pour se servir avec son propre matériel. Quelques tubes. Les derniers probablement et arrangea tout à sa place une fois finit.

Il adressa un sourire à l’homme endormi.

« Merci George. Bon voyage. »

Ensuite il finit par rentrer chez lui. Il annula tout ce qu’il avait prévu pour la journée. Il devait rester à la maison et attendre que cela se produise. Et pendant ce temps-là, Winston, son compagnon de solitude ne se montrait toujours pas. Il alla jusqu’à sortir et l’appeler. Sans succès. Il avala le contenu d’un des tubes avant de ranger les autres à leur place, caché quelque part dans le frigo. Heinrich s’installa au piano pour détendre ses doigts et faire passer le temps, regardant longuement la peinture qui trônait dans le salon. Imposante, dominante, écrasante. Guernica oppressait l’air de la pièce, et c’était pour une de ses raisons qu’il affichait cette copie sur le mur du salon. Il adorait la regarder.

Quelqu’un frappa à la porte. Le vampire s’arrêta donc dans sa contemplation pour aller ouvrir. Il n’attendait personne. Ce fut donc avec prudence qu’il ouvrit la porte. Devant lui se dressait un parfait inconnu, ce qui semblait être un jeune homme. Sa coupe de cheveux mais surtout la couleur de ses yeux étaient particulièrement déstabilisante.

« Je peux vous aider …. ? »

Le regard d’Heinrich tomba sur son chat qui s’enfuit directement par l’entrebâillement de la porte pour filer directement vers sa gamelle.

« Winston ! Où étais-tu ?!!»

codage par Tic Tac Frey

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Sleepy Hollow

La porte s'ouvre sur un grand type à lunettes et des cheveux bleus pétants qui me surprirent, à tel point que je laissais échapper une exclamation, le reconnaissant immédiatement :

❝ Han ! T'es le mec qui discutait avec… ! ❞

Avec qui ? Je ne suis pas capable de ressortir le nom de l'homme qui était ma cible, mais je le reconnaitrais entre mille, ça c'est sûr. D'ailleurs, je me dépatouille avec ma mémoire pour essayer de ressortir son nom, mais pas moyen, alors je le décris avec de grands gestes, en mettant en avant l'évidence :

❝ Mais si ! Tu sais à l'hôpital, là ! T'as discuté avec lui quelques minutes et voilà ! Il est blond, grand, avec une blouse bleue ! ❞

Mais d'un autre côté, il y avait tant de gens dans cet hôpital… Même ma cible avait rencontré plusieurs de ses collègues, des patients, des parents… En tout cas, ce type qui se tenait devant moi m'avait marqué, au point de le surnommer Lazuli, en référence à la pierre qui possédait la même couleur que ses cheveux.

Je ne m'embête pas avec les formules de politesse, après, tout, je le connais, ce gars, Lazuli. Et puis, moi et le vouvoiement, ça fait trop de choses dans ma petite tête, c'est trop compliqué, rien que pour la conjugaison des verbes, on ne sait même plus si la personne est seule ou avec d'autres gens. Ca devrait pas exister, comme ça, on serait tous égaux, on n'aurait pas de problèmes de respect.

Me mordant le pouce en recherchant le nom, finalement je ferme les yeux pour les rouvrir presqu'aussitôt et changer de sujet comme de chemise :

❝ Bon bref ! Tu peux m'aider ! Tu aurais pas une petite place chez toi pour dormir juste cette nuit ? Il caille trop dehors, et j'arrive pas à trouver d'hébergement… Je suis propre et je ne prends pas beaucoup de places. ❞

Levant les paumes face à lui pour démontrer mon innocence, je ne voulais pas non plus me montrer trop cavalier, mais j'avais les moyens de lui donner confiance, en argumentant :

❝ Ton chat s'appelle Winston ? Je l'ai croisé à l'instant dans la rue, là. Il est très câlin ! T'aimes les chats ? On va bien s'entendre ! ❞

Ajoutai-je avec un sourire.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Bait

La réaction de l’homme étrange au pas de sa porte surprit Henry Miller encore plus que le contraste de ses yeux. Deux cercles rouge sang dans une piscine d’un noir profond. Existait-il seulement des lentilles similaires ? Cependant le docteur était certain de ne jamais avoir rencontré cette personne, même si lui semblait l’avoir déjà vu. Qu’est ce que cela voulait dire ? Etait-il encore suivi ? Mais ensuite, l’inconnu révéla que ce n’était pas lui qui était ciblé par l’apparente curiosité de cette inconnu, mais bien un de ses collègues : le docteur Emerson dont l’individu ne connaissait apparemment pas le nom. Il fronça légèrement les sourcils

« Excusez-moi mais…. Vous connaissez mon collègue ? Vous êtes un de ses patients ? »

Cela restait une autre possibilité. Mais cet individu était louche, ç’était une certitude. Il ne pouvait pas être un ami du docteur Emerson, sinon il connaîtrait son nom. Et il doutait sincèrement que so collègue pouvait s’acoquiner avec… ce genre de personne. Il suffisait d’un coup d’œil. La couleur de ses yeux, sa coupe de cheveux, son style vestimentaire, ses piercings et ses quelques tatouages apparents pour le savoir. Ce type sortait d’un cirque ou quoi ?

Le docteur n’était pas au bout de ses peines. Apparemment ce type était un sans-abri qui venait réclamer droit d’asile ici, complètement au hasard ( ou pas). Il fallut à Heinrich quelque secondes supplémentaires pour analyser l’absurdité de la situation. Avec un sourire un peu gêné le docteur se reprit :

« Excusez-moi mais… je ne suis pas sûr d’avoir bien compris. Vous avez quelque chose à me demander vis-à-vis de mon collègue ou vous avez frappé ici au hasard pour trouver un toit ? »

Ca c’était la réaction humaine à avoir. La réaction vampirique demeurait interne et Heinrich voyait dans cette rencontre une certaine opportunité – à vérifier toutefois.

« Quoi qu’il en soit… Je ne suis pas sûr que je puisse vous laisser dormir ici… Mais attendez un moment. Si vous n’avez nulle part où aller… je peux essayer de contacter un centre d’hébergement pour vous.»

Ces endroits sont toujours pleins. Mais qui laisse entrer un parfait inconnu chez lui comme ça ? Il fallait jouer le jeu. Avoir l’air normal.

codage par Tic Tac Frey

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Edward Scissorhands

Je le fixais, comme s'il venait de dire quelque chose d'invraisemblable, et je levais le doigt en l'air subitement, comme si j'avais eu l'illumination, entrouvrant la bouche pour déclarer quelque chose, mais, je bloquais. Pour finalement me replonger dans une profonde réflexion. Je devais réfléchir avant d'agir, car il ne semblait pas être le dernier des imbéciles. Alors, surpris, je retourne mon visage vers lui et souris de nouveau en lui expliquant :

❝ Oh non ! Je ne suis pas un patient ! Je le connais juste de loin, on m'avait parlé de lui, mais je ne me souviens plus pourquoi. J'étais juste curieux. Mais j'ignorais qu'en frappant ici, je tomberais sur un de ses collègues ! Que le monde est petit, haha ! ❞

C'était très crédible, en tout cas, même s'il n'y avait pas toute la vérité, il y en avait déjà une bonne part. De toute façon, je n'étais certainement pas un ami, et si j'avais menti en disant que j'étais un patient, alors que je ne possède pas de dossier médical, ça n'allait certainement pas aller.

Me calmant, je me penchais un peu en avant, les bras dans mon dos, et lui avouais, dans une voix un peu plus basse :

❝ C'est vraiment un hasard, je t'assure. En fait... J'ai vu ton chat - j'adore les chats - et du coup... Je me suis dit que tu étais sans doute une âme charitable... ❞

Oui, et il existe aussi des gens malsains qui abritent des chats. Mais bon, personne n'est parfait. Je jouais les parfait naïfs - enfin pas dit que c'était un jeu d'acteur, puisque je l'étais... - et continuais d'expliquer alors qu'il semblait se méprendre sur mon compte :

❝ Non, mais... je ne suis pas un clochard. J'ai loupé mon bus pour rentrer chez moi, du coup, je suis coincé ici, tout simplement. Si tu veux, je peux te dédommager pour cette nuit, mais me laisse pas dormir dehors... ❞

De la fierté ? C'est bien un truc d'humain, ça. Faire les yeux doux pour quémander et se barrer sitôt qu'on avait obtenu ce que nous voulions, ça, c'est bien un comportement félin. Alors, je n'avais pas peur de lui lancer un regard suppliant. Et puis, si ça ne marchait pas... Il y avait bien une autre astuce...

Me redressant, je pose ma main droite sur mon coeur, et lève la gauche, paume sous ses yeux en jurant :

❝ Je ne ferais aucun dégât, c'est simplement pour dormir, j'ai déjà mangé. Il ne me faut pas grand chose, même un tapis devant la cheminée me suffirait amplement ! ❞

Et surtout un tapis devant la cheminée en fait ! Alors que dehors... Lorsque je jette un oeil aux alentours pour constater qu'il se remettait à neiger, je resserre les pans de ma veste contre moi et réprime un frisson qui me traverse tout le corps. Que devais-je faire de plus pour qu'il accepte ? En tout cas, je ne pouvais pas aller dormir au milieu des clochards, je n'étais pas répertorié dans les sans-abris - oui oui, j'ai déjà essayé une fois et je me suis fait remballer direct, ces bénévoles tiennent des registres... - donc... Pas le choix, je devais lui forcer un peu la main.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Last resort

Il écoutait attentivement la façon dont l’inconnu justifiait sa connaissance du docteur Emerson. C’était vague, vraiment très vague. S’il le connaissait de loin comment pouvait-il identifier le docteur Miller aussi facilement comme étant un de ses collègues ? Ah oui. Les cheveux bleus. Ca aide. Quoiqu’il en soit, ses explications étaient juste assez vagues pour paraître toujours un peu suspicieuse. Heinrich se serait contenté d’un « c’est mon cousin » ou encore « c’était le petit ami de sœur il y a longtemps ». Le lien entre eux et l’hôpital restait sybillin. Toutefois le docteur n’insista pas sur cette partie de son discours. La vérité se révélerait en temps voulu.

Le vampire feint un sourire lorsqu’il mentionna son chat. En réalité il n’en avait cure. Il était satisfait d’avoir retrouvé son compagnon, mais que l’individu soit un ailurophile, il n’en avait rien à faire. Qu’est-ce que ce mec cherchait ? Son apparence était bizarre autant que son discours. Néanmoins, Henry Miller ne montrait rien, souriant faiblement et hochant la tête à ses explications.

« Oh je vous prie de m’excuser. Je ne voulais pas paraître impoli…»

Enfin bon… c’était une erreur honnête. Quel genre d’adulte porte ce genre de vêtements ? A moins que ce ne soit une rock star ou quelque chose genre.. mais alors il n’aurait pas ce problème. L’individu commença à supplier, ce que le docteur trouvait assez étrange et inconfortable. Il écarquilla les yeux à l’évocation de laisser l’individu sur un tapis ? Qu’est-ce que… quoi ? Il lui fit signe de se calmer.

« Attendez un peu… je ne vais pas vous laisser dormir par terre mais… vous ne préfériez pas plutôt prendre un taxi ou encore louer une chambre d’hôtel ? Ne serait-ce pas plus… confortable pour vous ? Je pourrais éventuellement vous conduire chez vous si c’est si important…»

Quel personnage étrange. Qui frappe aux portes pour demander asile avant de considérer ses options ? Soit ce type venait fouiner du côté de chez Heinrich, soit il s’agissait d’un parfait imbécile. Le vampire avait du mal à discerner laquelle de ces propositions était la plus probable. S’il était capable de dédommager quelqu’un, il pouvait certainement se rendre dans un hôtel bon marché dans le centre-ville. Et puis quoi ? Ce type n’avait personne à contacter, pas de famille ? Là ça pouvait devenir intéressant. Mais avant d’agir il fallait se renseigner. Evidemment qu’Henry Miller ne le laisserait pas dormir dehors. Mais uniquement si c’était la seule solution. Sinon ça serait louche. Qui accepte un inconnu avec une apparence aussi peu recommandable sans résister un peu ?

codage par Tic Tac Frey

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Dead Snow

Ma tentative de séduction ne fonctionnait pas. Que cet individu pouvait être rigide ! Mais après tout, je ne me rendais pas forcément compte que mon physique pouvait repousser de la sorte. Enfin, dans le sens où on pouvait se méprendre sur mon compte. Après tout, loin d'être un punk à chien, je n'étais pas un chat de rue, j'aimais juste bien ce style… Et puis, il n'avait rien à dire avec ses cheveux… Enfin, ça lui va bien, mais il faut avouer que ce n'est pas commun non plus.

J'emprunte un air embarrassé, passant la main dans ma nuque et détournant le regard, avant d'avouer en haussant les épaules.

❝ Seiryu, c'est pas la porte à côté, et la route de nuit… Je veux pas abuser non plus. Et l'hôtel… Je… En fait, je ne suis jamais allé à l'hôtel, j'ai… peur de ne pas m'y sentir à l'aise, tu sais, avec ces caméras, tous ces gens… ❞

Ce n'était pas question d'être sociable ou non, mais dans les films, on voyait souvent des gens circuler dans les couloirs d'hôtel, pour les services, ou les voisins qui allaient et venaient et cette idée m'effrayait, de me sentir menacé, que quelqu'un entre dans ma chambre alors que je suis… sous ma véritable forme, avant de me jeter, si encore on ne déduit pas ma nature en passant. De toute façon, mes parents me disaient d'éviter ce genre de lieux.

Fouillant dans mes poches, j'en sortais mon portefeuille en cuir rapiécé pour compter les quelques billets qui trainaient dedans en comptant de tête.

❝ Hum… J'ai pas grand chose non plus… ❞

Avec un soupir, je remettais le portefeuille dans ma poche de pantalon arrière, avant de ramasser ma besace - qui contenait mon sniper démonté - dans un bruit métallique et d'esquisser un sourire déçu qui disparut tout aussi rapidement.

❝ Bon… Navré de t'avoir embêté. On verra si j'trouve ailleurs. ❞

Je m'apprêtais à partir mais je bloquais sur quelque chose, un détail qui m'avait interloqué au début, mais qui persistait tout de même. Aussi, comme ce serait peut-être la dernière fois qu'on se croiserait, je lui demandais ;

❝ Au fait… Tu sens le sang. T'es médecin en quoi ? ❞

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Be my guest

Apparemment l’inconnu venait de Seiryu. Un nouvel endroit découvert récemment. De toute évidence il était étranger à cet endroit. Peut-être venait-il ici pour le travail ? C’est ce que sa mallette semblait suggérer. C’était à se demander… est-ce que tous les habitants de Seiryu ressemblent à ça ? Henry Miller espérait que non, qu’il ne s’agissait que d’un original vu le reste de son discours. Pourquoi serait-il si conscient des caméras ? Décidemment plus il parlait plus il semblait louche. Soit il ne voulait pas être vu, ni enregistrés pour des raisons sans doute illégales, soit il s’agissait d’un paranoïaque. Mais un paranoïaque qui vient de lui-même frapper à la porte des inconnus, ça ne tenait pas. Le docteur se gardait de commenter cette dernière information se contentant d’un simple :

« Oh je vois… vous n’êtes vraiment pas d’ici. »

Lui demander s’il avait quelque chose à se reprocher, même en tant que plaisanterie risquait de ne pas donner de bons résultats. Heinrich regarda l’individu fouiller dans son portefeuille usé mais ne remarqua rien de particulier. Alors qu’il allait lui expliquer quelque chose, voilà que pseudo clochard lui faisait une remarque étrange. Quelque chose qu’un humain n’aurait pas pu remarquer. Mais loin de paraître suspicieux, le docteur agissait comme un stupide humain

«Je suis chirurgien général mais…» il s’agita dans un sens et dans l’autre faisant mine de renifler sa chemise et ses mains. « C’est bizarre. J’aurai juré m’être nettoyé correctement. »

Sauf qu’il savait très bien que ce n’était pas le cas. Les blouses opératoires, les gants, les masques avaient tous été jetés ou lavés. Le sang aurait pu gicler quelque part sur son cou ou ses cheveux mais il savait que ce n’était pas le cas. Il ne restait qu’une option, d’une certaine façon cette personne avait été capable de percevoir ce feint parfum dans son haleine. Etant donné qu’il n’attendait personne se soir, le vampire n’avait pas eu l’occasion de manger ou de boire quoi que ce soit qui aurait pu masquer cette effluve. Dangereux. Pas humain. Probablement pas un vampire non plus… quoi que…ça vaudrait la peine de vérifier.

Il reprit d’un ton également amical :

« Faîtes ce que vous voulez mais… je connais les gens de ce quartier et… » son visage exprima un sorte d’expression à la fois désolée et embêtée « Comment dire… mes voisins sont tous des familles avec enfants, non seulement je doute qu’ils aient de la place dans leur foyer mais en plus… sans vous manquer de respect, votre apparence n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler ‘ accueillante ‘. »

Il lui adressa un sourire , rangeant ses mains dans les poches arrières de son pantalon.

« Moi en revanche… j’ai de la place de vous accueillir et puisque vous être incapable de vous rendre dans un hôtel… j’imagine que je pourrais vous prêter ma chambre d’ami. Ca vous conviendrait ? Les nuits sont très froides ici donc je ne vous recommanderais pas de tenter votre chance dehors. »

codage par Tic Tac Frey

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Daybreakers

C'était pas une odeur qui disparaissait avec du savon ou même de la javel, elle persistait sur cet homme, comme si elle lui collait à la peau. Mais tout dans ses gestes, ses réactions, ne trahissait quoi que ce soit d'anormal, il paraissait parfaitement humain. Bien que je ne sois pas un exemple d'acteur en la matière, je pouvais néanmoins dire qu'il y avait des créatures capables de jouer les humains plus que d'autres, et les vampires en étaient les meilleurs. Mais ce serait tout de même un comble pour un chasseur de tomber par hasard là-dessus. Pourtant, l'odeur s'en rapprochait.

Alors, innocemment, je me retournais et lui fis un sourire complice :

❝ Quand on est dans le métier, ça ne doit pas partir si facilement. ❞

Oui, c'était une bonne raison. Satisfaisante. En revanche, je dressai l'oreille à l'entente des descriptions sur son voisinage, ce qui me fit douter. A vrai dire, je n'étais pas sûr que j'aurais été sonné ailleurs - je suis timide ! - mais je pensais plutôt reprendre une forme animale où ma fourrure, en plus des vêtements, aurait pu davantage me protéger du froid. Mais à Froënbourg, je ne savais pas si ça aurait été efficace. Si ça se trouve on me retrouverait mort gelé le lendemain matin, et jeté dans un sac poubelle comme un vulgaire animal. Cette idée ne m'enchantait pas.

D'un air curieux, je scrutais mes vêtements, en écartant légèrement les bras, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire. En quoi mon physique n'était pas accueillant ? C'est vrai que mon père adoptif n'approuvait pas des masses, mais sous mon incompréhension, en général, il abandonnait les explications et soupirait en me rassurant que j'étais moi-même et c'était tout ce qui comptait.

❝ Peut-être que t'as raison, pourtant, je n'ai jamais agressé personne. ❞

Enfin, il n'avait aucune preuve, et ce n'était pas forcément convaincant, mais je n'avais rien d'autres à répondre. J'étais prêt à reprendre la route, marcher toute la nuit pour espérer garder de la chaleur… Oui, ce n'est pas forcément une mauvaise idée.

Mais il parlait encore, m'interrompant dans mon élan. Je n'étais pas sûr d'avoir bien entendu, alors, je me retournais pour scruter son visage, détecter un mensonge, une plaisanterie dans une grimace qui n'apparaissait pas. Non, je n'étais pas sourd, il se montrait plus accueillant. J'aurais peut-être dû me montrer méfiant, comme un humain, lui redemander s'il ne plaisantait pas, mais ma réaction, à moi était de lui prendre la main, avec un sourire et un regard d'admiration :

❝ Vraiment ?! Je peux ?! Je ferais tout ce que tu veux pour dédommager ! Je peux même te faire à manger ! ❞

J'ai beau être un animal… Dietrich m'a appris à me débrouiller, et je lui préparais parfois des repas, encore aujourd'hui, quand il a la flemme, répartition des tâches qu'il dit.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Treshold

« Oui et bien… personne ne m’a fait la remarque auparavant.»

D’un geste, le docteur passa une main dans ses cheveux. Il tentait de paraître sincèrement embarrassé, après tout peu de gens faisaient de remarque sur son odeur, encore moins sur son hygiène personnelle. Il rétorqua donc par une petite remarque concernant l’apparence de son visiteur qui se justifia faiblement. Il connaissait ce genre de personne. Ce genre d’apparence. Soit ils s’agissait d’une personne qui souhaitait consciemment ou non donner une image effrayante, une image de guerrier, une image dangereuse pour se préserver. Parfois il s’agissait simplement d’une appartenance à une communauté, dans tel cas, le sujet démontrait un manque cruel de personnalité qu’il compensait par une apparence originale histoire de se prouver son individualité à lui-même. Apparemment, à la base ce genre de marques, de signes et autre scarification avait un sens. Il l’avait perdu aujourd’hui. Il ne s’agissait plus de fier guerriers montrant leurs marques, leurs expériences, leurs échecs, leurs honneurs. Juste un tas de gamins anarchistes qui aimait ce qu’on pouvait à peine appeler de la musique tant elle était assourdissante.

Mais bien en entendu, tout cela ne faisait pas d’eux quelqu’un de réellement dangereux.

« Ne vous en faîtes, je vous crois ! C’est juste que ce n’est pas très… standard et il s’agit d’un quartier plutôt vieux-jeu. »

Et dès que le vampire accepta le visage de l’inconnu s’illumina de gratitude et il alla même jusqu’à proposer ses services. Henry leva brièvement les mains éclatant d’un léger rire.

« Non merci c’est bon. Ce n’est que pour dépanner. Allez, entrez. »

Il le laissa entrer. C’est toujours quelque chose de laisser un inconnu passer le seuil de votre maison. Il l’ignore mais il pénètre dans un sanctuaire, un antre, un refuge. Tout cela en même temps. Heinrich sait quels sont les éléments qui vont poser question. Cette peinture d’abord. Le piano ensuite. Peut-être le chat et la cuisine…

« Asseyez-vous, je vais préparer la chambre d’ami dans quelques instants. Désirez-vous quelque chose à boire ?»

Le docteur se dirigea rapidement vers la cuisine pour se servir un verre de vin rouge, de quoi dissiper l’éventuel parfum de sang de son haleine. Sans se presser, il servit la nourriture de son compagnon, Winston, qui dessinait des huits entre les chaises de la cuisine et le regardait avec insistance. Ce ne fut qu’après, faisant mine de chercher un snack dans le réfrigérateur, qu’il dissimula dans son emplacement habituel. Pas la peine de prendre des risques, il fallait être prudent.

codage par Tic Tac Frey

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Welcome to the jungle

Calmant un peu mon enthousiasme pour reprendre contenance, je toussotais un peu et le suivis dans sa demeure. Selon les règles de bonne éducation, je retirais mes rangers pour les abandonner à l'entrée ainsi que mon sweat à capuche, car il faisait suffisamment bon à l'intérieur pour ne rester qu'en tee-shirt, rayé blanc et noir. Emportant ma besace - encombrante quand même - je n'étais pas prêt à m'en séparer, même si je ne me rendais pas forcément compte que sa vue réelle pouvait en effrayer plus d'un, je ne voulais juste pas la laisser traîner, ou simplement la perdre, on sait jamais.

Marchant sur ses pas, je découvris la décoration atypique des lieux, un peu surpris, et gêné à la fois, comprenant lentement les goûts de mon hôte. Cependant, l'exposition de tes objets excitaient aussi bien mon regard qui se baladait partout sans complexe, que ma curiosité que je limitais à la vision, avant de l'encombrer de questions. Pour l'instant. Mes yeux ne se détachaient pas du tableau accroché au mur au dessus du piano, je répondis machinalement :

❝ …Un verre de lait… ❞

Réponse quasi-systématique, peu importe la réaction - en général surprise - de mon interlocuteur, j'avais pris l'habitude des regards interrogateur qu'on me lançait quoi que je dise ou fasse. Rien que mon physique attirait l'oeil, aussi, c'était devenu un quotidien.

Pourtant lorsqu'il s'éclipsa, je le cherchais du regard, et finis par utiliser son odeur pour le chercher, jusque dans la cuisine où je le découvris en train de fouiller dans son frigo. Observant le chat en train de manger, j'en étais presque alléché à le voir se régaler, que mon estomac réclama de vive voix d'être rempli, mais je n'y prêtais pas attention, après tout, je jeûnais régulièrement.

❝ Sympa, ta maison. Tu vis seul avec le chat ? ❞

Et encore ce n'était qu'un début, concernant les multitudes de questions qui me trottaient dans la tête, à tel point que j'en oublierais certainement dans le tas. Je m'appuyais contre un meuble de la cuisine, n'osant pas rester seul dans une pièce, pendant qu'il s'occupait de tout, ça me mettait mal à l'aise.

❝ T'as l'air d'aimer l'art, mais ton tableau est flippant, c'est censé représenter quoi ? ❞

C'était sur un ton léger que je lui parlais, sa réponse m'intéressait, bien sûr, mais il ne fallait pas trop prendre à coeur ce que je pouvais sous-entendre. Ca me faisait rire, car il trouvait aussi que ma tenue n'était pas très accueillante, mais finalement… Chacun ses goûts. Je n'étais juste pas "vieux jeu".

❝ C'est "vieux-jeu" ce genre de déco ? ❞

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Proper introductions

Le vampire n’était pas au meilleur de ma forme. Graduellement, inexorablement, il sentait l’énergie quitter son calice petit à petit. Il ne pouvait pas l’empêcher, il pouvait juste essayer d’ignorer cette sensation, ce sentiment qui rampait sous sa peau jusqu’au soulagement final. Mais désormais il avait son cher Winston avec lui, ainsi qu’une autre distraction. Quand il proposait quelque chose à boire, l’étranger répondit qu’il désirait du lait. Un drôle de choix. Il avait quoi, 10 ans ? Sans faire de commentaire, Henry Miller sortit un grand verre de son armoire et le remplit du liquide blanc et brillant. Il posa le verre dans sur la table de la cuisine et alors que je consultais mes réserves de nourriture. L’étranger arriva dans la cuisine après un bref passage dans le salon et s’enquit de savoir si son hôte vivait seul.

« Oui, ce n’est que moi et Winston ici ~ » répondit-il avec un sourire et une caresse affectueuse pour son compagnon.

Henry consulta également le contenu de ses placards, notant sur un morceau de papier ce qu’il manquait. Il se retourna vers son invité :

« Est-ce que vous avez faim ? Je comptais me préparer quelque chose»

Il commença à sortir quelques éléments de son frigo, mais également quelques légumes et autres aliments, les assemblant dans son esprit pour former une recette. Après des centaines d’années à se faire passer pour un être humain, il avait fini par en mémoriser pas mal. Il se lava les mains avant de commencer quoi que ce soit comme d’habitude et esquissa un sourire malicieux lorsque l’étranger mentionna la peinture. Il éclata d’un léger rire convenu.

« C’est plutôt vieux. Et si je vous disais ce que ça représente ça serait dommage. Vous voyez l’art c’est aussi le processus intellectuel qu’il suscite. Qu’est-ce que vous voyez ? Qu’est-ce que vous ressentez en l’observant ?»

Eventuellement le vampire lui donnerait la réponse. Mais il était toujours intéressant de voir ce qu’il pouvait percevoir sur ce tableau qu’il avait observé pendant si longtemps. Y verrait-il quelque chose différent ? On ne sait jamais.

« Au fait, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Henry Miller.»

Heinrich attrapa une des planches de bambou traînait dans un des placards ainsi qu’un grand couteau. Il remonta ses manches plus au moins au niveau du coude et commença à peler un oignon.

« Et vous ? Qu’est-ce que vous faîtes si loin de chez vous ? Vous n’avez pas l’air d’un touriste… »

codage par Tic Tac Frey

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L'arbre de Guernica

Le tableau était plutôt charmant, un maître qui prend soin de son chat qui semble bien éprouver du plaisir, ça donnait envie tout de même… Devenir un bon gros chat de salon… Je le jalousais presque, mais je ne saurais me contenter d'une vie aussi paisible, j'avais besoin de chasse, d'aventures, de découvertes ! Mon instinct me poussait trop à visiter les quatre coins du monde pour satisfaire ma curiosité.

Etonné, je penchais la tête sur le côté et hésitais. Manger, on parlait de manger, mais qu'est-ce qu'il pourrait me proposer ? Je ne pensais pas particulièrement à manger, même si mon estomac s'amusait à se tordre pour réclamer, je savais passer outre les exigences de mon corps. Et poliment, je répondis en attrapant le verre de lait :

❝ Je ne saurais abuser davantage de ton hospitalité. Le verre de lait me suffira amplement. ❞

Bon, s'il insistait vraiment, je ne pourrais pas refuser longtemps non plus…

❝ Mais si tu insistes… Je veux bien te tenir compagnie. ❞

Comment ça "sans-gêne" ? Non, on m'a aussi appris que dire "non" pouvait être malpoli. il n'est pas bon non plus d'être trop hypocrite. Oui, je l'avoue, j'avais faim, mais s'il me présentait un plat de brocolis ou autres saloperies vertes, il fallait bien que je me garde une ouverture pour refuser. Enfin, s'il y a de la viande, j'en mange de l'herbe, s'il le faut. Mais la viande avant tout. Normal, quoi.

J'observais les éléments s'accumuler sur la table d'un air absent, tout en repensant au tableau, qui me perturbait. Je réfléchissais à ce que je ressentais en le voyant en fronçant les sourcils. Une main vint se frotter contre mes lèvres en signe d'activité cérébrale.

❝ … De la peur… Des meurtres, du sang… Des esprits affolés… La guerre… La guerre est laide. Et toi, il t'inspire quoi ? Pourquoi ce tableau ? ❞

C'était plutôt bien résumé, je détestais ce tableau, mais il hantait lentement mon esprit, comme s'il s'agissait d'une prophétie, une peur grandissante annonciatrice d'un malheur prochain, inéluctable. Je ne connaissais pas la guerre, mais les meurtres, le sang, la peur… c'était semblable. Mon teint devint sombre, mais je secouais la tête rapidement afin d'éviter de replonger dans le passé. Inutile de ressasser, le passé appartient au passé.

Enregistrant vaguement le nom et prénom du médecin, tu relèves la tête et te mets à sourire, un air gêné inscrit sur ton visage, en passant la main derrière la nuque pour la gratter :

❝ Ah ! Je m'appelle Aion. Aion Antwoord, je suis chasseur. ❞

Mentir sur son travail ? Non, je ne sais pas faire. de toute façon, s'il commençait à me poser des questions sur le métier de mon mensonge, j'aurais été encore davantage dans la mouise, donc, ça ne servait à rien. Je me souviens que mon père, pour me tester, m'avait acculé un jour comme ça, en me posant plein de questions et finalement, il m'avait donné cette astuce :

❝ Mon employeur me demande en général de chercher des objets, ou des personnes, ça dépend du client, et moi je trouve. ❞

Je bois une gorgée de lait et continue sur le ton de la plaisanterie :

❝ Je ne suis jamais venu ici en touriste, je viens, et je repars, mais ce soir, j'ai pas réussi ma mission, et j'ai oublié l'heure… Le soleil se couche tôt ici. ❞

inutile d'en raconter davantage, sinon nous entrions dans la confidentialité, en espérant ne pas trop en avoir dit non plus, qui pourrait éveiller les soupçons. Mais s'il était un simple civil, il ne s'y intéresserait pas davantage. D'ailleurs, je changeais de conversation, sans prévenir, simplement curieux, et comme j'avais l'occasion de poser plein de questions…

❝ Et pourquoi ces cheveux bleus ? C'est pas naturel, hein. Ou tu sais utiliser la magie, un truc dans le genre ? Ca fait longtemps que tu vis ici ? Tu aimes ton métier ? Tu sais jouer du piano ? ❞

Avalanche de questions… Je m'arrêtais, histoire de lui laisser placer deux mots quand même...

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Catharsis

Son appétit une fois sustenté, Winston s’en alla de la cuisine pour se rendre sur un de ses emplacements favoris pour sa sieste. Probablement le pouf. Quoi que parfois il aimait squatter le piano quand le propriétaire des lieux n’était pas là - il le savait car il le retrouvait parfois profondément endormi dessus, là où le soleil chauffait la surface plane et lisse.

Il aurait été malpoli de ne pas proposer à son inviter de manger. Henry avait suffisamment de nourriture pour deux vu qu’il en stockait pas mal et en utilisait peu. Aucun de ses aliments ne pouvait apaiser sa faim, mais faire semblant de se nourrir régulièrement faisait partie de ces nécessités du jeu de rôle. Il avait donc ses routines. A l’hôpital il prenait un café et un snack quasiment toujours à la même heure pour imiter l’horloge biologique humaine. L’invité faisait mine d’être gêné ce qui était surprenant, vu la facilité avec laquelle il osait demander asile. Chasser le naturel et il revient au galop, voilà qu’il acceptait. Evidemment. Il n’allait pas manger tout seul. Henry était en train de couper quelques tomates, tout en restant attentif aux commentaires de l’inconnu. Quelque chose sortait du lot. Du sang ? . S’il avait bien quelque chose que cette peinture monochrome ne m’inspirait pas c’était le sang. Au contraire tout semblait...exsangue. Dépourvu du vie, de couleur. S’agirait-il d’une sorte de transfert ? Intéressant. Il jeta les rondelles de tomates dans un saladier.

« Moi ? Oui, c’est plus où moins ça. Vous savez comme certaines regardent des films d’horreurs ou des émissions sanglantes et violentes ? Moi, je regarde ce tableau. Pour la catharsis. Et puis contrairement à n’importe quel autre tableau… on ne peut pas rester indifférent. »

Dominant, oppressant, il dominait la pièce, c’était le moins que l’on pouvait dire. Il effeuillait lentement une partie de la salade qui rejoignait les tomates et alluma le four. Son explication tenait la route. Il avait connu certaines personnes, les plus naïves et les plus gentilles du monde, des institutrices et autres qui raffolaient d’histoire meurtrières, vous savez, ces reportages sordides sur des faits divers particulièrement sanglants. Cela ne faisait pas de ces personnes de psychopathes, juste des êtres humains.Tout comme des millénaires avant lui, les civilisations jouaient des pièces cruelles. Pour la catharsis.

Son invité divulga son nom de façon amicale. Un drôle de nom. Avec une apparence pareille, il ne pouvais pas s’appeler comme monsieur-tout-le-monde. Antwoord. Réponse, en germanique, mon dialecte maternel qui avait disparu depuis un moment. Mais chasseur que voulait-il dire par là ? Ne serait-ce pas drôle qu’Heinrich héberge par hasard un chasseur de vampire ? Mais quel hasard y avait-il là-dedans. S’il savait, il aurait déjà probablement agi. Ce n’était pas le cas. Peut-être qu’il se trompait. Ca valait la peine de fouiner un peu.

« Un peu comme un détective ? » demanda-t-il innocemment. « Ne me dites pas que la personne que vous cherchiez était mon collègue. » ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Si cet homme était un chasseur de tête, il n’aurait pas eu de raison de ne pas employer ce terme. Or il ne l’avait pas fait. S’il s’agissait d’un homme de main pour un quelconque collectionneur, il aurait été plus précis. Il restait vague à propos de ça, délibérément. Il avait donc quelque chose à cacher, comme le contenu de sa mallette.

Le vampire acquiesça faiblement aux remarques de son invité.

« Qui sait ? Peut-être que vous reviendrez visiter un jour. Nous avons une très belle patinoire en ville près de la place. »

Il ouvrit le réfrigérateur et sorti un paquet de pommes duchesse du congélateur avant de les enfourner rapidement. Le temps de faire ça, le dénommé Aion le fusillait de question. Henry éclata d’un léger rire.

« Okay okay, une chose à la fois heum…. Non je n’utilise pas de “magie”, mes cheveux, c’est juste de la teinture. »

Le docteur fit une pause dans ses préparation, jouant avec une de ses mèches, parfaitement à l’aise.

« J’habite ici depuis quelques années. Oui, je joue du piano et oui j’aime mon métier. Les horaires sont parfois un peu difficiles mais sinon ça va.»

Il marqua une pause, regardant son interlocuteur.

« Et vous, vous aimez votre travail ? Et puisque vous avez mentionné mes cheveux… qu’en est-il de vos yeux ? Je n’ai jamais vu de lentilles qui masquaient le blancs des yeux de cette façon.» Il marqua une pause avant d’ajouter, comme s’il venait de l’oublier :

« Au fait, pour la cuisson de votre viande, vous l’aimez comment ? »

codage par Tic Tac Frey

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Chronicle

Chacun avait sa vision des choses, moi, ce tableau me faisait franchement flipper, j'avais le sentiment qu'il était trop vivant, trop réel, malgré l'abstrait qui se dessinait dessus, à la base. Peut-être était-ce dû à mes souvenirs d'enfance, traumatisant, qui se reflétaient dedans ? Quoiqu'il en soit, maintenant, j'évitais de le regarder, surtout après avoir avoué ce que je ressentais, c'était comme si le ressentiment devenait plus puissant une fois dit. C'est sûr, en tout cas, on ne pouvait pas rester indifférent. Je hochais la tête simplement pour confirmer, mais cela ne m'empêchait pas de me sentir mal à l'aise en en parlant.

En parlant de mon métier, il était évident que des questions allaient surgir, tant ça restait curieux pour un médecin, ce genre de métier aléatoire, qui ne demande pas d'études non plus, qui ne représentait pas forcément une utilité à la communauté, qu'un petit service, que, si les gens se bougeaient d'eux-mêmes, ils pourraient le réaliser. C'était un profit sur la fainéantise populaire, et ça payait bien, en plus.

❝ Ma foi, non, ça n'a pas de rapport. Je ne peux te dévoiler l'objet de mes recherches. ❞

Sur le coup, je ne pouvais pas répondre "oui oui", ce serait balancer ma couverture en direct, surtout s'il connaissait son collègue autrement qu'en apparence. Après tout, je ne connaissais pas leur lien et je devais rester prudent sur ce sujet. Je lui fais tout de même un sourire et un clin d'oeil complice, lui signifiant que ce ne serait pas la peine d'en demander plus, car je ne dirais rien. Il pouvait le comprendre, lui-même devait respecter le secret professionnel. A moins que je ne confonde avec un autre corps de métier ? En tout cas, c'était le cas pour les psychologues. Il n'était pas psychologue ? Peu importe.

Finalement, je hausse les épaules, tout en continuant à sourire, enthousiaste à l'idée de ne pas être touriste, mais de visiter chaque ville sous un angle différent de celui du touriste justement, et je répondais par la même à ses questions, mais dans le désordre, merci la mémoire auditive de trois secondes et demi...

❝ L'avantage de mon boulot, c'est de pouvoir visiter justement les villes. J'ai déjà fait le tours des grandes villes, et à chaque fois, c'est un nouveau plaisir d'y entrer, surtout quand on rencontre des types comme toi. ❞

Nouveau clin d'oeil. C'est vrai que l'accueil de gens comme lui était un enchantement, lorsqu'on se rendait dans les villes, où on pouvait se perdre, ou se loger, un peu comme dans les émissions de télévision où les présentateurs se font héberger justement, dans le but d'accomplir leur mission télévisuelle.

Je reste cependant surpris par sa question sur mes yeux. Pour le coup, je ne saurais pas répondre. Mentir en disant que de telles lentilles existaient ne serait pas vraiment mentir, cependant, je ne peux pas les enlever, c'était devenu une habitude pour moi qu'en changer me demanderait un gros effort.

❝ Il en existe, des lentilles… Mais moi, c'est de la magie. ❞

Passant une main devant l'un de mes yeux, je me sens comme nostalgique, en repensant à mon jumeau disparu qui aimait mes yeux. Lui aussi, il avait son truc à part, ses cheveux tachetés… Je pousse un soupir et réagis à l'annonce de la cuisson :

❝ Bleu pour moi ! ❞

Je regardais les légumes avec un petit air réprobateur, mais tant pis, il en faut aussi, pour garder un équilibre. Le lynx n'était pas uniquement carnivore, mais omnivore, comme les chats, donc pour ma santé, je devais manger de tout. Par contre, une question me revint à l'esprit, alors qu'il servait les assiettes :

❝ T'as pas l'air surpris de parler de magie. Tu connais quelques tours ? Enfin, moi, à part mes yeux… Je serais curieux de voir si tu sais faire des trucs ? ❞

Un petit regard suppliant, et je commençais à manger le contenu de ma gamelle devant mon nez, prêt à continuer la conversation. De toute façon, c'était toujours intéressant et enrichissant de rencontrer des gens !

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Boring as hell

Evidemment il ne pouvait pas s'empêcher de se poser des questions sur le métier de son hôte. Il faisait tant de mystère qu'il était difficile de ne pas être curieux et essayer de le pousser un peu à la confession. D'autant plus que le terme de chasseur avait tendance à l'alarmer. Les chasseurs existaient. Ils étaient une menace aux siens mais aussi un outil. Mais il ne fallait pas se précipiter vers de telles conclusions hâtivement. Heinrich ne pouvait pas s'empêcher de faire le lien avec son collègue. Si après tout ce type n'était pas d'ici, il n'avait aucune raison de le connaître. A moins d'être un patient. Ce dont il doutait vu que le docteur Emerson était pédiatre. Et de toute évidence, cet homme n'avait d'enfants. Du moins il l'espérait. Est-ce que son collègue avait une double vie ? Ou bien devait-il de l'argent à quelqu'un ? Il pouvait difficilement imaginer ces situations.
Quoiqu'il en soit, "La Réponse" décidait d'en priver le vampire, ironiquement. Bien, il était prévenu et devrait éviter d'aborder le sujet. Au moins c'était clair. Henry Miller poursuivait ses préparations avec un calme olympien. Il se retourna vers son interlocuteur un peu surpris par ses paroles.
« Des types comme moi ? Je ne fais rien de spécial. J'imagine que ça doit être agréable mais fatiguant de voyager tout le temps. »

Il le savait. Ce n'était pas à la même échelle, mais pour être intraçable, il valait mieux changer de nom, changer de métier, changer de ville quelque chose comme tous les trente ans. C'était fatiguant à la longue.

Ensuite la conversation changea complètement de sujet, passant à quelque chose de trivial et de plus... superficiel. Le vampire sauta sur l'occasion pour aborder les yeux hors du commun de son hôte qui lui répondit avec ce qui semblait être une brutale sincérité. Lui mentait sans cesse sur lui-même. Il ne mentionnait pas ses pouvoirs car il n'était pas censé en avoir. Il devait être discret, un visage dans la foule, un personnage secondaire sans visage, un PNJ, un décor, un papier peint en arrière plan.

L''homme aux cheveux bleus feint la surprise :

«De la magie ? Qu'est-ce que vous voulez dire ? C'est purement esthétique ou vous pouvez lancer des lasers avec vos yeux ? »

Il esquissa un sourire malicieux à l'annonce des préférences culinaires de son hôte. Bleu. Comme un vampire l'aimerait. Ou plutôt, le détesterait moins. Toutefois il n'allait pas prendre le risque de lui donner des indices vers cette direction. Quitte à manger insipide, cela pouvait bien être un peu plus dur.

« Ah, on reconnaît le connaisseur. En revanche, je préfère le mien un peu plus cuit.»

Une fois que tout fut prêt, la poêle chaude et le beurre fondu, il posa les deux pavés de viande sur la surface brûlante. La nourriture grésilla, émettant un parfum qu'un humain aurait trouvé agréable. Le docteur,lui, n'y voyait qu'un morceau de chair sanguinolent qu'on privait de certaines molécules petit à petit. Répugnant. Dégoûtant. Néanmoins le docteur souriait faiblement,le regard absent. Juste le temps de mettre les assiettes et la viande de son invité était déjà prête. Il le servit donc généreusement de pommes duchesse.

«Servez vous de salade. »

Aion mentionna de nouveau la magie, lui demandant s'il était capable de faire quoi que ce soit.

« De plus en plus de gens sont capable de faire ce genre de choses. J'ai eu quelques surprise lors de certaines opérations, croyez-moi ! Mais non, je suis incapable de faire quoi que ce soit. Parfaitement ordinaire... je dois vous paraître ennuyeux n'est-ce pas ?» Ses lèvres lui adressèrent un sourire amical avant de changer de sujet :
« Désirez-vous du vin ? »

codage par Tic Tac Frey

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Shining

Je le regarde sur sa réflexion et commence à pouffer de rire, alors qu'il insinue qu'il est un homme ordinaire. Je précise alors ce que je voulais dire :

❝ Des chics types ! On en rencontre pas tous les jours. Et comme tu dis, mon physique n'a pas l'avantage d'inspirer confiance. M'enfin, on fait avec ! Mais j'aime bien voyager, donc c'est pas trop fatigant. ❞

Cela dépend évidemment des gens. Lorsqu'on est casanier, il est normal de trouver tous ces mouvements épuisants, mais j'aime voir le monde, satisfaire ma curiosité, découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles têtes, de nouvelles traditions. Entre les différentes villes, il y a ce petit air singulier qui fait son charme à chacune d'elle. Un homme pourrait les comparer à des femmes, elles ont toutes un goût, un parfum différent qu'on ne peut que les aimer pour leur différences.

Je bois une gorgée de mon lait et m'étouffe en entendant l'hypothèse que je pouvais tirer des lasers avec mes yeux. En fait, je suis si surpris que j'ai avalé de travers. le temps de tousser et de me calmer, avec un petit rire suffoqué, je lui réponds :

❝ Non non non ! C'est juste esthétique ! Je suis pas capable de tel exploit ! ❞

L'oeil-de-Lynx n'étant pas un pouvoir, mais une capacité de mon espèce, ça n'a rien de magique à mes yeux. On m'a souvent dit que c'était exceptionnel, mais comme j'ai toujours eu cette vision, je ne suis pas capable de comprendre ce que les gens veulent dire. Mais je réfléchis deux secondes, les yeux en l'air et le souligne :

❝ Il paraît que j'ai une bonne vue, mais je crois pas que ce soit un pouvoir magique ! Hahaha ! ❞

Et le repas démarre, alors que nous discutons sur la cuisson du steak. Trop cuit, ça devenait une semelle de chaussure - et je peux comparer pour avoir déjà goûté, erreur de jeunesse - mais par évidence, je préférais carrément bleu, plutôt que saignant, on perd moins de la saveur.

❝ Que veux-tu, je suis carnivore. Hahaha ! ❞

Pas de mauvais sous-entendu, il y a beaucoup de gens qui le disent, entre eux, comme une blague, signifiant que l'on a sa petite préférence pour la viande et la charcuterie. Et puis, ça me permet par la même de justifier mon aversion pour les légumes. Cependant, par politesse, je me sers un peu de la salade, pas trop non plus.

Par gourmandise, je mange rapidement, plus vite que lui, qui semble détenir bien plus de bonnes manières que moi. D'ailleurs, sa consommation de vin en dit long, mais je n'aime pas ce genre de boisson, aussi, je pose ma main sur mon verre vide.

❝ Non merci, je ne bois pas d'alcool. Mais même si t'as pas de pouvoirs, t'es bien plus intéressant que certains magiciens. Rien que ta maison… J'adore, elle est flippante, mais j'aime bien ce genre d'ambiance, ça donne des frissons. ❞

Sur ces paroles, mes mains viennent serrer mes épaules et je sens en effet des frissons me monter dans le corps, des frissons de plaisir.

❝ Je vais venir plus souvent dans le coin, je crois ! ❞

Et j'achève mon assiette sur ces paroles, finissant par lécher littéralement le jus de la viande qui reste au fond et ponctuant par un :

❝ C'était très bon ! Mes compliments au chef ! ❞

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

L'empire des lumières

Il est jeune et humain - jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas étonnant qu’Aion ne s’ennuie pas en voyageant. Mais quand on a déjà tout vu et tout fait, que reste-t-il ? Un profond ennui, dans une vie monotone qui ressemble davantage à une longue répétitions d’automatismes. Comme une machine. Et c’est fatiguant. Certes quelques détails changent. Mais pas les gens. Pas l’essentiel.

Le repas se poursuit. Henry n’a pas eu d’invité depuis un certain moment, et il faut admettre que la perspective de manger avec autre chose que le bruit des couverts qui raclent l’assiette est plutôt agréable. Même s’il s’agit d’un original aux yeux rouges et noirs qui apparemment raffole du lait. Comme Winston. En manquant de s’étouffer son étrange invité lui assurer que se yeux sont bien inoffensifs et qu’il ne s’agit que d’un effet esthétique. Il sourit :

«C’est un donc un choix esthétique ! Je me demande, à quoi ressemble votre vrai regard ? »

En réalité il s’en fichait bien. Bleu, brun, vert, marron, gris…. Il avait déjà vu toutes les nuances. Même parfois le pourpre ou encore l’ocre. Mais une couleur aussi vive avec le blanc des yeux noirs, c’était...intriguant. Perturbant. Un peu comme Guernica. Et lui à sa façon, avait sa propre soif de sang. Il aimait la viande, la plus crue possible. Il n’était pas de mauvaise compagnie, il était plutôt amical et enclin à rire pour un rien. Ce qu’Heinrich trouvait d’autant plus suspicieux. Peut-être s’agissait-il simplement de sa nature insouciante ? Personne ne peut être si insouciant. Pas quelqu’un avec un métier semblable au sien. Le vampire mange lentement. Normal, il n’a pas d’appétit pour cette nourriture. Mais tout va bien, cela s’accorde parfaitement avec la nature calme et posée qu’il essaie d’instaurer.

Le commentaire d’Aion a son petit effet. Ma maison ? Flippante ?! Il en serait presque vexé. Mais inutile de faire preuve de la même grossièreté envers son invité, ce serait malvenu. Autant le prendre au deuxième degré. Il prit son verre de vin entre ses doigts et ajouta sur le ton de la plaisanterie :

« C’est étonnant venant de quelqu’un comme vous. Qui sait, peut-être que je devrais faire payer l’entrée. Comme une maison hantée. »

Il avale une gorgée du liquide âcre avant d’esquisser un sourire convenu à ses compliments.

« Merci .»

Il lui faut encore quelques minutes pour terminer son assiette et quelques minutes pour tout ranger avant d’annoncer :

«Si ça ne vous dérange pas, je vais vous préparer la chambre d’ami. Je n’ai pas eu d’invité depuis un certain temps, je dois dépoussiérer quelques trucs. »

Changer les draps, aérer un peu la pièce, vérifier que tout fonctionne. Normal quoi.Le docteur monta donc à l’étage, enleva les draps qui couvraient les quelques meubles et pris son temps pour changer les linges de la literie. D’un regard nostalgique il observa un instant les peintures qu’il avait choisies pour cette pièce. Plusieurs versions de l’empire de lumières. Une peinture moins agressive sans aucun doute. La question était : est-ce que son hôte parviendrait à remarquer sa singularité ? La vampire redescendit rapidement et invita Aion à le rejoindre à l’étage.

« Alors, votre chambre est ici, la mienne là-bas et la salle de bain est au bout du couloir. Je vous laisse le temps de vous installer. »

Henry lui laissa donc le temps de visiter sa chambre tranquillement. En temps normal il aurait passé le reste du temps qu’il avait éveillé à jouer au piano. Mais ce serait inconvenant pour son invité. Autant regarder la télé.

codage par Tic Tac Frey

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House on haunted hill

Mon hôte a l'air d'apprécier les excentricités, car il me pose beaucoup de question sur mes yeux. Bon il n'est pas le premier, mais habituellement, j'ai surtout droit à des regards étonnés et au silence plutôt qu'un intérêt prononcé. Mais comme je les aime ainsi, atypique, j'aime en parler.

❝ A la normale, ils sont verts. Un peu comme eux de ton chat. ❞

Je laisse le mystère quand à la forme de la pupille, lui donnant uniquement le détail sur la couleur. Inutile d'en dire plus. De toute façon peu de gens connaissaient l'existence de ceux de mon espèce, aussi, ils n'en croiraient pas leurs oreilles si je leur disais, à part avec une belle démonstration de métamorphose… Et encore, il y avait des humains capables de se transformer en animaux. J'en ai déjà vu, des vampires se changer en chauve-souris pour mieux s'enfuir.

Eclatant de rire, je ne m'attendais pas à ce qu'il sorte qu'il devrait faire payer l'entrée de sa maison, suite à ma réflexion. Cependant, je m'enfonce un peu plus dans mes a priori en lui déclarant :

❝ J'adore ! Je serais ton premier client ! ❞

C'était un compliment de toute évidence, je ne voulais pas l'offusquer, mais comme il avait l'air de le prendre, ça passait crème.

Le repas s'achève, et il m'invite à visiter ma chambre, dans laquelle je dépose mon matériel, mon fameux sac aux bruits métalliques et je respire l'air frais pénétrant dans la chambre, tandis qu'il prépare les draps. Puis il m'abandonne, rejoignant le salon pour regarder la télévision comme n'importe qui, alors que je redescendais pour rester en sa compagnie, je me voyais mal aller dormir maintenant. M'accoudant sur le dossier du canapé, je le regarde de haut et l'interroge :

❝ T'as pas l'air tout jeune, enfin… Je veux dire, t'as quoi ? La bonne trentaine, allez ? T'as pas de famille ? Marrant, je te verrais bien avec des marmots ❞

C'était une réflexion venue de nulle part, il ne faut pas chercher parfois. Mais je continuais sur ma lancée :

❝ Enfin, t'aimes peut-être pas ça, les enfants ? C'est vrai qu'à la longue, faut les supporter pendant… 18 ans, c'est ça ? Après, ils se cassent de la maison. ❞

Je ne savais pas trop comment cela se déroulait, comme je n'avais plus de parents et qu'on avait convenu d'un commun accord avec mon père adoptif humain qu'on vivrait ensemble pour éviter des frais inutiles. Surtout que je m'en foutais pas mal, mais il était un peu le gardien de mon secret, alors il voulait toujours garder un oeil sur moi.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Sugar-coated

Petit à petit, Henry en apprenait plus sur son invité. Doucement mais sûrement, une esquisse de plus en plus précise se dessinait dans son esprit. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que quelque part, il y avait quelque chose de louche. Qu’à cela ne tienne, tout le monde finit par se trahir. Sauf lui, peut-être. Une chose était certaine, malgré son apparence Aion n’était pas contrariant. Juste un peu.. brutal. Maladroit dans ses termes. Quant à savoir si c’était un choix ou plutôt un manque cruel d’éducation, c’était encore trop tôt pour le déterminer.

Après avoir préparé la chambre de son invité et lui avoir laissé le temps de déposer ses affaires histoire de se mettre à l’aise, il était simplement descendu s’asseoir dans le canapé, regardant distraitement les informations. En vérité, Heinrich avait d’autres choses qui lui occupait l’esprit. Comme la lente agonie de son calice, sa peur de la mort, sa douleur et ses derniers efforts pour se raccrocher à la vie. Mais il en fallait plus pour perturber le vampire. Même si le lien devenait handicapant, il en avait vu d’autres. Une douzaine d’autres. Et même si l’envie de courir à l’hôpital pour abréger ses souffrances se faisait sentir, il se contentait de rester assis sur son canapé, jetant un bref coup d’oeil à la peinture.

Jusqu’à ce que son invité fasse brutalement irruption, avec ses questions toutes aussi brutales. Le docteur éclata d’un léger rire, se massant le menton du bout des doigts.

« Vous dîtes toujours tout ce qui vous passe par la tête comme ça ? »

Il aurait pu prendre la peine d’édulcorer ses propos.

« J’ai 32 ans. Et comme je vous l’ai dit, ce n’est que Winston et moi ici. J’apprécie la vie de célibataire dirons-nous. Et vous ? Vous avez une femme, des enfants, une copine peut-être qui vous attend ? »

C’était peu probable. Sinon il ne demanderait pas l’asile à des étrangers. Winston dormait paisiblement sur le pouf, à sa place, pendant que le présentateur annonçait les accidents, les évènements et les changements de législations.

« Et je connais peu de personnes qui peuvent se permettre d’être complètement indépendant à 18 ans, en sortant de l’école. C’était votre cas ?»

C’était l’occasion d’en apprendre plus sur son invité et éventuellement.. savoir s’il pouvait faire l’affaire. Son temps lui était compté après tout.

codage par Tic Tac Frey

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American Pie

Je suis perplexe sur sa question, me demandant pour la première fois si j'avais bien fait de lui poser de telles questions trop curieuses, sans faire attention à ce qu'il pourrait en penser. Je m'étais peut-être montré trop indiscret à ses yeux ? Mais ça ne l'empêche pas de me répondre, me rassurant sur mes mauvaises habitudes. Mais d'un autre côté, je lui répondais en bougonnant un peu :

❝ Je suis curieux, et je ne t'oblige pas à répondre, mais on m'a toujours dit d'être sincère, alors... ❞

Les humains avaient trop tendance à jouer aux hypocrites, à scruter comme des idiots une personne, sans oser poser des questions pour finir frustrés, alors je ne vois pas pourquoi je devais agir ainsi, si c'était pour finir moi-même frustré. Surtout que les questions se retournaient vers moi, au final et je pouffais de rire en lui répondant à mon tour :

❝ Tu perds pas le nord non plus. J'ai 29 ans aux dernières nouvelles, et célibataire. Je vis avec mon père adoptif, mais je voyage trop pour me fixer avec quelqu'un. Et puis, 'faut que je la trouve, l'âme soeur. ❞

Un haussement d'épaule démontre l'indifférence que je portais à ce genre de relation, accompagné d'ne voix plate, suivie d'un soupir.

Quant à la question sur l'indépendance à dix-huit ans, il me fallu réfléchir un moment, avant de me souvenir de mes années lycée, qui n'ont pas existé en réalité. J'ai tout de suite été pris en apprenti chasseur.

❝ J'sais pas ce que t'appelles indépendant… Mais si c'est pour se débrouiller pour survivre, je sais faire, pour quelques jours. Mais j'aime pas rester dehors, il fait froid la nuit, et c'est dangereux. ❞

Etait-ce vraiment la réponse attendue ? Je ne sais pas, mais je ne développe pas davantage, passant par-dessus le dossier pour me laisser tomber souplement à ses côtés sur le fauteuil et commençant à bouquiner les revues qui traînaient sur la table. Evidemment, des magazines médicaux, scientifiques ou culturelles, et le programme télévisé. Rien de bien surprenant, mais rien d'accrocheur à mes yeux. Je soupire et laisse tomber la lecture pour regarder l'émission qu'il avait sélectionné sans plus de conviction.

Le problème de ce genre d'appareil, c'est que ça fatiguait rapidement mes yeux, trop aiguisé pour supporter les vingt-quatre images par secondes et la luminosité. Et puis nous étions trop près, mais ça, je m'en gardais bien de lui dire, surtout que je n'analysais pas forcément ce détail. Mais je sentais lentement mes yeux se fermer au fur et à mesure que la soirée avançait, peut-être plus épuisé que ce que je pensais, mais je me réveillais en les rouvrant, pour ne pas perdre le cours, et surtout ne pas perdre le contrôle sur ma métamorphose, il ne serait pas bon qu'il me découvre sous ma véritable forme…

Finalement, je me levais du canapé et m'excusais :

❝ Je crois que je vais aller dormir. Bonne nuit. ❞

Et hop, direction la chambre où je retirais mes vêtements, gardant uniquement le caleçon pour me faufiler sous les draps. Mais une fois allongé, impossible de fermer l'oeil, trop perturbé par le changement d'environnement, peut-être ? L'idée de me faire découvrir ? Je sentais mon ouïe s'agiter pour essayer d'entendre ses pas, mais lentement, je me sens glisser dans le sommeil. Jusqu'à ce que je me réveille en sursaut, à peine endormi depuis quelques secondes, toujours sous forme humaine.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Music of the Night

Son manque de bonnes manières s’exprimait avec une claire évidence. Il la justifiait par une forme de sincérité. Cela faisait gentiment sourire le vampire. N’en avait-il pas rencontré de vrais sincères ? En général ceux là possédait une certaine candeur - ce n’était pas le cas d’Aion. Cependant, pour ne pas se montrer malpoli, il répondit tout de même aux questions de son invité. A ce stage, il ne se rendait même pas compte qu’il mentait. C’était vraiment devenu une seconde nature. A force de répéter et de répéter les mêmes mensonges. Il écoutait attentivement Aion répondre à ses propres questions. Quel dommage. Si on oubliait son père adoptif, on pouvait considérer qu’il était le candidat parfait. En revanche le ton de sa voix laissait bien croire qu’il ne croyait pas aux absurdités qu’il proférait. Il ne croyait pas en l’âme soeur. Voilà qui était sage, vu qu’elle n’existait pas. Toutefois, le docteur répondit par politesse :

« Je suis sûr que ça finira par arriver. »

En revanche sa conception d’indépendance ou plutôt de survie laissait entendre que l’homme avait du vivre dans la rue. Intéressant pour quelqu’un comme Henri, qui était né avec un héritage important. Il est rare de trouver des sangs-pur dans l’indigence. A moins que ce ne soit leur choix. Les vampires qui avaient survécus pendant des millénaires et qui prenaient soin de leur descendance possédaient généralement le sens des affaires. Et il ne supportait plus de vivre comme des mendiants, refusant tout maître.

« Ca a l’air épouvantable. Mais au moins vous ne dormirez pas dehors ce soir. » conclut-il simplement.

Le reste de la soirée se passa en silence. Heinrich se concentrait sur les derniers et lents battements de coeur de son calice, il peinait à faire la conversation avec son invité, qui finit par aller se coucher. Une fois qu’il fut certain qu’il ne risquait pas de redescendre, il fouilla rapidement son frigo trouvant la précieuse fiole de sang, qu’il ingurgita immédiatement. C’était trop peu. Ca ne durerait pas longtemps.Il devait trouver un autre calice rapidement. Mais ce n’était pas encore le moment. Il fallait attendre. Alors, il éteignit toutes les lumières, monta se coucher à son tour, habillé. Allongé dans le noir, il comptait les battements de coeur faiblissant à chaque minute, jusqu’à ce qu’il s’arrête. Heure du décès : 2h24 du matin.

C’était fini. Un sentiment de soulagement vint soulever le poids qui pesait sur sa poitrine. Pour quelques heures il était libre. Et il savait ce qu’il devait faire. Dans la chambre d’à côté se trouvait une moyen de subsistance. Pas parfait et certainement pas un premier choix. Mais au pire, il pouvait toujours le tuer et se débarrasser du corps. Mais par principe il lui proposerait le même deal. Lentement, progressivement, Henry laissait place à Heinrich. Il douce musique envahissait son esprit. Une mélodie des plus envoûtante, un orchestre exquis . La musique de la nuit accompagnait ses pas dans le couloir. Le prédateur savait comment faire.

Avec l’obscurité pour complice, le vampire se glissa furtivement dans la chambre. Son invité y était endormi. Le vampire esquissa un sourire. Cela faisait des années qu’il n’avait plus “ chassé”. Et sa proie se trouvait là, vulnérable. La chair exposée. Il pouvait choisir de mordre là où cela lui plaisait. Avec une lenteur imposée par la musique qui accompagnait son esprit, Heinrich s’installa prudemment au bord du lit et attrapa doucement la main de sa proie. Bien qu’ éveillé par son toucher, Aion n’avait pas le temps d’agir et les crocs se plantèrent avec grâce sur son poignet.

Au moment de la morsure, un vampire a le contrôle sur sa proie. En l’occurence, Heinrich faisait en sorte que sa proie ne puisse pas bouger alors qu’il pompait doucement le sang de son corps. Juste un peu, quelques gorgées, mais très lentement. Et alors que le liquide chaud s’écoulait avec plaisir dans sa gorge, quelque chose d’autre vint le parasiter. Des images. Des souvenirs. Aion sur un toit. Aion avec un énorme fusil. Deux jeunes félins. Du sang. Aion éliminant sa cible. Un vampire. Même si l’image des félins n’avait aucun sens là-dedans, Heinrich venait de découvrir le métier de son invité ainsi que le contenu de sa mallette. Et cela s’avérait délicat. Profitant de la paralysie momentanée de sa proie, il utilisa sa main libre pour maintenir l’autre contre le lit juste avant que ses crocs ne se retirent. Aussitôt une résistance se fit sentir. Qu’à cela ne tienne, il prit le temps de lécher la blessure afin qu’elle cicatrise et marqua une pause avant de prendre la parole.

« Alors… tu sais ce que je suis. Je crois que je n’ai pas besoin de me présenter.» dit-il avec une pointe de malice dans le ton de sa voix.

« Mais puisque nous parlions de sincérité tout à l’heure, laisse-moi être honnête avec toi. Je vais te proposer un marché. Peut-être que tu ne le ressens pas encore mais nous sommes liés. Tu es désormais...mon seul et unique calice. Je suis raisonnable. Tout ce que je demande, c’est que tu me fournisses suffisamment en sang et que tu restes hors de danger. De mon côté je te fournirais en tout ce que tu as besoin, de l’argent, du travail, un toit...tu auras ta vie de ton côté, peut-être même une famille et crois- moi tu pourras vivre très vieux. En revanche, si tu refuses ou que tu désobéis, ou encore que tu cherches à m’éliminer et bien… je n’aurais pas d’autre choix que de te tuer. »

« Alors…Aion, qu’est ce que tu décides ? »

codage par Tic Tac Frey

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Hellraiser

Je sentais les crocs percés ma peau et lentement je comprenais ce qu'il se passait, mais il était trop tard, trop tard pour que je réagisse que mon corps refusait de bouger pour s'extirper de son emprise. Mon sang était en train de se faire sucer par ces lèvres, j'en ressentais un piquement à mon poignet, mais surtout un profond dégoût et l'horreur de ce qui allait se passer par la suite.

J'aurais pu mourir, ici, mais ce n'était pas le point le plus étonnant de l'histoire. Ce qui me choquait, c'était qu'il avait pu boire de mon sang, ma nature si particulière pouvait donc nourrir un vampire ? Mon père adoptif avait pensé que j'aurais pu être épargné par ce rang, du coup, il ne m'avait pas expliqué exactement ce qu'était un calice, bien que j'en connaissais les grandes lignes, et lorsque je sentis mon corps reprendre ses droits, ses paroles me confirmèrent ce qu'il se passait.

Encore sous le choc de l'acte, je reprenais mon poignet et observais là où il avait mordu, mais rien, pas une trace de cicatrice, pas une goutte de sang, comme si tout ceci n'était qu'un rêve. Je n'arrivais pas à en croire mes yeux, mais je sentais mon coeur s'accélérer, comme l'animal que j'étais sentait le danger face à cet homme dont je ne me méfiais pas avant. Il m'avait pris dans sa toile, et me voilà piégé, alors que j'étais moi-même d'origine prédatrice.

❝ Bordel de merde... ❞

En entendant mon nom prononcé de ses lèvres, j'eus un mouvement de peur,remuant des jambes pour m'extirper ou lui donner un coup qui m'aiderait, en vain. Je n'avais pas écouté son fameux marché, je n'y comprenais rien, mais la panique s'empara cette fois de moi et je tentais de m'échapper, mais il possédait une puissance qui m'empêchait tout mouvement. Moi, un animal d'origine prédatrice, se faire avoir par un autre, piégé dans sa toile, c'était impensable et l'instinct prit le dessus, tandis que je perdais le contrôle de la métamorphose humaine, ressentant une soudaine fatigue dans mes gestes.

Même sous ma réelle forme, je ne pouvais pas lus bouger, mais je le menaçais de crocs et de regards verts haineux, prêt à le mordre s'il esquissait le moindre geste dans ma direction, mais ma première idée était la fuite.

❝ Vampire... ❞

Au fond de moi, je sentais que j'allais avoir du mal à l'agresser, comme si… des sentiments m'en empêchaient. Un profond respect envers lui brisaient ce sentiment de haine que j'aurais dû ressentir. Mais je ne pouvais pas bouger.

codes par shyvana

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Aion

Heinrich

Animals

La musique aidait beaucoup. Un souvenir qu’il connaissait par coeur et qui aidait à cette transition. Percer la chair, même la toucher rappelait un sentiment de dégoût, cette machinerie précise n’était qu’un moyen de subsistance nécessaire, autrement il ne l’aurait probablement pas fait. Mais ça Aion ne pouvait pas le savoir. Comme il ne pouvait pas deviner que l’individu qui se tenait face à lui n’était pas du tout Henry Miller. Dans ses souvenirs, le vampire y avait lu la haine de sa race mais n’avait pas été suffisamment loin pour y trouver son déclencheur. Voilà qui allait compliquer les choses. Un chasseur de vampire comme calice ? Ca n’allait pas être de toute repos. Dans le regard de sa proie, on pouvait y lire tous les signes de la terreur.Rien de bien original, même si on n’avait pas regardé Heinrich de cette façon depuis longtemps. Cependant il n’éprouvait pas de satisfaction. Cela faisait partie d’une sorte de routine.

Aion jura. Il pouvait. Il était fait comme un rat. Un choix simple s’offrait à lui. Mais au lieu d’écouter les paroles de son maître,il paniquait, s’agitait vainement. Et alors quelque chose d’inattendu se produisit. Les poignet que le vampire maintenait dans ses doigts se transformait progressivement, tout comme son invité. Il serra plus fort pour s’adapter. Donc il s’agissait d’un humain capable de métamorphose ? Intéressant.

En revanche quand il se mit à parler ce fut au tour d’Heinrich d’ouvrir deux grands yeux étonnés. Regardant dan les pupilles fendues de l’animal présumé il demanda à voix basse :

« Je le suis. Mais qu’est ce que tu es, toi ? Tu n’es pas un simple humain. » dit-il, visiblement intéressé.

Il lâcha les pattes de l’animal et en profita pour fermer la porte. Sous cette forme il serait incapable de sortir. La seule autre issue disponible restait la fenêtre, mais vu sa taille et le double vitrage, il ne pouvait pas la traverser aisément. Il devrait se transformer en humain pour sortir. Et là, le vampire pourrait l’en empêcher. D’ici en revanche il pouvait mieux apercevoir le félin qui se trouvait en face de lui, le fixant du regard sans ciller, prêt à se déplacer en cas d’attaque.

«Et moi qui pensais être un maître dans l’art de la tromperie… Me voilà dupé...mais par quoi ? »

Voilà qui était intéressant. Enfin quelque chose que le vampire n’avait jamais vu. Mais voilà, c’était problématique. S’il refusait, il devrait quand même se résoudre à l’abattre. Ca serait dommage.

codage par Tic Tac Frey

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Spirit trouble

La pression se détendit sur mon corps, me laissant croire qu'il était sur le point de me libérer, et tout se déroula si vite que mon esprit n'a pas eu le temps de calculer la possibilité de fuite que m'offrait la porte ouverte. Elle était désormais fermée, mais moi, je me retrouvais sur mes pattes, debout sur le lit, abandonnant les vêtements devenus trop grand pour mon véritable corps, sous les draps, menaçant d'un sourire et d'un grognement sourd, prêt à lui sauter à la gorge s'il faisait un pas en ma direction. Je savais que je ne ferais pas le poids, mais je ne me laisserais pas mordre une nouvelle fois.

Démuni, découvert, je ne pouvais rien faire face à ce monstre. J'ai beau être chasseur de vampire, la réalité, c'est qu'en tant que sniper, je n'en ai jamais approché de près sans qu'il ne soit neutralisé, donc je n'avais jamais eu à affronter directement une de ces créatures. Aujourd'hui, malgré toutes les précautions que j'aurais dû prendre, que je connaissais, je me suis fait mordre comme un bleu.

Le temps était-il vraiment à la conversation ? Pourtant, en dehors de la colère qui m'habitait parce qu'il a profité de mon sommeil pour m'attaquer, je m'en voulais de ne pas avoir été assez vigilant, il ne se montrait guère plus agressif, voire même il essayait d'instaurer une ambiance curieuse, attisant mon intérêt. Mes muscles se détendent lentement, bien que mon regard ne le quitte pas, gardant le silence un bon moment avant que la nervosité ne me pousse à m'exprimer.

❝ Quelle importance ? Me voilà devenu… calice, c'est ça ? C'est quoi c'truc ?! J'veux pas d'tes services ! Tu es de ceux qui ont tué ma famille ! Crève ! CREVE ! ❞

Je revivais la peur de ce soir-là, là où j'avais perdu ma famille, mon frère, ma vie, où mon destin avait changé. Moi-même, j'aurais pu y laisser la peau, et ce soir, le sacrifice de mes parents demeura vain, car me revoici devenu proie de l'un de ces meurtriers. Le poil hérissé, je demeure sur la défensive, entêté et aveugle, mais en retour, il ne m'offre que de promesses de longue vie. On pourrait se laisser berner par cette douceur, mais suis-je si aveugle ?

Mon regard le fuit, finalement, hésitant, perturbé par ses propositions, son regard curieux, loin de la menace que je me rappelais. Je tremble et finis par m'allonger, en le scrutant de bas, soumis. D'une voix faible, je lui révèle alors mon identité, conciliant, car je savais qu'il pouvait dès lors me tuer quand il le désirait, mais, il ne le faisait pas. Pourquoi ?

❝ …lémures. Je suis un lémure. ❞

Aurais-je la capacité d'expliquer en quoi ça consistait ? Je me redresse légèrement, observant ses gestes, dans la crainte qu'il ne fasse un écart, mais je me sens obligé d'en dire plus, sentant un chamboulement au fond de mon esprit.

❝ On dit de nous que nous sommes des animaux avec des dons… On peut devenir humain. ❞

Satisfait de ma réponse, ou plutôt ne sachant que dire de plus, je surenchéris dans la peur et lui demande derechef :

❝ Qu'est-ce que tu vas faire de moi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Tu... ❞

codes par shyvana