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On va cracher nos souhaits || Sohan

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MessageSujet: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyDim 30 Nov 2014 - 20:06


Pas facile, pas possible de compter sur soi


Y'a eu ce mec sur son scooter, y'a eu toi, y'a eu l'impact et y'a eu la chute. Ça s'est passé si vite. Tu sortais de chez toi, tu as à peine eu le temps de faire trois pas, de commencer à traverser la route pour rejoindre le bus que boum. Astrid sur le sol et un poignet explosé, peut-être les doigts aussi, éclatés contre le coin du trottoir. Foutu réflexe qui t'a fait mettre la main en premier pour ne pas tomber sur le crâne. Tu aurais mieux fait de te cogner une bonne fois pour toutes, tu ne crois pas ?

Il y a eu cet instant de flottement durant lequel il a fallu que tu remettes les éléments dans le bon ordre. Il a fallu quelques secondes pour que tu fasses le lien entre la chute, la douleur, le scooter et toi-même ; quelques secondes pour comprendre que c'est bien toi qui es tombée, que c'est bien toi qui as mal, que cette douleur saisissante est bien la tienne, que c'est bien toi, là, les larmes aux yeux sur le bitume, qui peines à reprendre ton souffle.

Il y a eu cet instant de flottement durant lequel tu as bêtement cligné des yeux. Les passants ont commencé à s'agglutiner autour de toi, à te poser des questions, trop de questions, à te parler ; te parler trop, trop fort, trop de bruit.

Tes oreilles ont sifflé.
Tu as eu envie de vomir.
Tu ne sentais plus que ton poignet enflammé et ton coeur qui battait dans tes tempes.
Tu as eu le temps de voir le regard du jeune homme qui se tenait en face de toi, sa main se tendre vers toi, l'entendre dire « mademoiselle, restez avec nous ! »

Mais l'envie de dormir et de ne plus ressentir la douleur a été plus forte que toi. Tu as sombré.


Le pompier dans l'ambulance te demande qui tu es. Il touche ton poignet, tu pousses un râle rageur, bestial, bien loin du stéréotype de la demoiselle qui se contente de pleurer. A vue de nez, c'est cassé, qu'il te dit. Sans blague... Il t'explique que tu as été renversée par une personne sur scooter, que cette personne va bien, que tu n'as à première vue aucun traumatisme crânien mais qu'on fera des examens, « On » veut être qu'il s'agissait bien de « malaises vagaux », il t'explique que tu es, d'après les passants, partie rejoindre Morphée de force au moins cinq fois d'affilé ; ils ont eu du mal à te faire garder les yeux ouverts. Il t'explique ce que c'est, qu'un « malaise vagal », mais t'en as rien à foutre, toi. Tu aimerais juste qu'on te coupe la main pour qu'elle arrête de te faire mal à ce point ; mais la douleur te coupe le sifflet. Tu te contentes de hocher la tête, l'air de dire que tu as bien compris la définition.

Tu te laisses mollement transporter. Aucun son ne sort d'entre tes lèvres. On t'envoie en radiologie, on regarde ton poignet, tes hanches qui ont vécu l'impact avec l'engin, ton crâne ; on te balance à la tronche le diagnostic, « fracture du scaphoïde avec grand déplacement » qui nécessite un « traitement chirurgical à ciel ouvert » à associer à une période d'immobilisation et de rééducation. On te fait signer les papiers d'admission – heureusement que c'est le poignet gauche qui a pris, hein –, te demande si tu as quelqu'un à prévenir en particulier. Tu secoues la tête. Non, toi, t'as personne à prévenir ; tu ne dérangeras jamais ton frère pour un poignet cassé, tu n'inquiéteras pas ta mère pour une petite chirurgie de rien du tout, malgré les potentiels risques.

Une perfusion posée – tu as horreur d'avoir un tube dans le bras –, un analgésique dans une poche, on te balade jusque dans une chambre. La morphine fait immédiatement effet ; la douleur cède la place à une douce torpeur, à une légère envie de dormir. Tu te sens déjà plus à même d'entretenir une conversation civilisée avec les membres du personnel médical, maintenant que tu n'as plus envie de les mordre jusqu'au sang.

On t'aide à t'installer, poignet bleui, gonflé, immobilisé, sur le lit blanc ; on te montre où se trouve le bouton d'appel, on désinfecte les égratignures sur ton bras et sur ta joue, puis on s'en va. Mais avant, on te branche à un électrocardiogramme, il paraît qu'avec de la morphine il faut être prudent, « on ne sait jamais », qu'elle dit la dame…

Tes yeux roulent sur le côté et suivent le départ de l'infirmière. Tu sens que la bosse sur ton front tire sur ta peau.
Elle ferme la porte derrière elle. Ton regard finit sa course sur ton compagnon d'infortune. Et là, une pensée, une sorte de conscience féminine, te fait prendre conscience que tu ne ressembles sûrement à rien. Ou si, tu ressembles à ce que tu es : une pauvre crétine qui se serait faite renverser bêtement sur la route.
Tant pis.




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 0:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyLun 1 Déc 2014 - 18:01


   
An encounter, an exchange

Chaque jour, tu t'éveillais, chaque jour, tu découvrais ce plafond blanc, devenu ciel noir sur ton avenir, au rythme du compte-goutte qui s'écoulait dans la perfusion, le signal sonore qui mesurait les battements de ton coeur. C'est comme si tu faisais parti des meubles, un engrenage du mécanisme qui tournait dans cette pièce, un être sans volonté.

Le regard vide, il n'y avait plus que ton souffle pour signaler réellement que tu étais vivant, car ton esprit était parti, il ne voulait pas revenir de ce monde de rêves, où il préférait se perdre. Pas même tes proches, qui te visitaient, n'arrivaient à te faire revenir. Ta soeur te tenait la main encore la veille, te parlait en te racontant ses journées, ses embrouilles avec ses copines, son petit copain, son quotidien ennuyeux, mais coloré. Il n'arrivait pas à contaminer ton teint blafard. Puis elle te promettait de revenir, mais pas le lendemain.

Tes parents venaient moins souvent, eux, ta mère fondait en larmes à chaque fois qu'elle te voyait, ce qui n'arrangeait en rien ton propre désespoir. Ils avaient moins de temps, mais ils disaient sans cesse qu'ils pensaient à toi, dans ces moments, au fond, tu te demandais si c'était vrai. Et puis, tes collègues, tes camarades ou encore quelques uns de tes profs qui avaient ouï de ton état. Et cette fille qui se disait déesse.

Depuis quelques jours, tu n'avais pas eu de nouvelles, tu ne savais pas trop s'il fallait en attendre, elle était si désolée, elle culpabilisait. Tu ne pouvais pas lui répondre, tu n'avais pas la force, car tu n'arrivais pas encore à comprendre ce qu'il s'était passé, tout avait été si vite. Mais tu sais que le seul responsable, c'était toi. Toi qui t'étais précipité sans rien en main, toi qui avais embrassé une branche professionnelle si rebutante au fond, toi qui ne maîtrisais pas tes dons, toi qui avais un trop grand coeur…

Mais aujourd'hui, un évènement te tire de ton train-train quotidien…

Animée par la curiosité, ta pupille se tourne en direction de l'agitation sur le lit d'à côté. Le visage se tourne avec fatigue, mais tu vois, une fois que les infirmières et médecins sont partis, une jeune femme, à peine plus âgée que toi, vos regards se croisent. Instinctivement, tu lui envoies un faible sourire, avant de reprendre la contemplation de ton plafond.

Où es-tu, Sohan ? Qui es-tu ? Tu soupires et fermes les yeux, une larme s'échappe, conscient que tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Mais tu peux faire un effort. Tu n'es pas le plus à plaindre, Sohan, non, il y a bien pire. Toi, tu vis.

Le bras vient essuyer ton visage et tu décides de ne pas rendre désagréable le séjour de ta colocataire. T'appuyant sur tes bras, tu te recules, attrapes la télécommande de ton lit pour le redresse, te permettre de t'asseoir, alors que tu peux à peine bouger. Puis cette fois, tu lui souris à nouveau et lui accordes un brin de conversation :

« … Mauvais jour, hein ? J'espère que ce n'est rien de grave. Je m'appelle Sohan. Je t'aurais bien serré la main, mais… nous sommes tous deux dans l'incapacité d'un tel geste... »

Petite note d'humour misérable. Mais il en faut peu pour éclairer parfois une journée. Tu essaies de rire. Tu aurais voulu te rapprocher, car vos lits étaient bien éloignés, pour discuter tranquillement. Mais au moins, elle était une personne qui ne te connaissait pas, qui ne s'apitoierait pas sur ton sort en pleurant. C'était une rencontre rafraichissante, et tu avais besoin de t'envoler Sohan, vers d'autres univers.

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 6 Déc 2014 - 15:33


Quelqu'un ici a-t-il vu nos sourires ?


Ça sent le médicament ici, le produit désinfectant pour sol sans extraits odorants ajoutés, le désinfectant, ça sent la bétadine, les gants de latex. Ça sent la peur, ici, ça sent les larmes, ça sent l'angoisse. Seuls vos draps ne sentent rien, ou alors pas grand-chose. Tu ne sais pas ce qu'il y a de pire entre pas d'odeur ou odeurs neutres. Pas d'odeur familière à laquelle se raccrocher ; pas de point à fixer sur ce plafond immaculé pour s'y accrocher. Il n'y a rien, dans un hôpital, qui puisse permettre de s'y sentir mieux et en sécurité.

L'hôpital… C'est comme retomber en enfance. C'est comme se retrouver dans la peau du gamin qui, tard le soir, sent l'angoisse monter au moment où ses parents, après un baiser, viennent fermer la porte de sa chambre et éteindre la lumière. C'est se retrouver seul face à ses peurs profondes, sa peur de l'abandon, sa peur de la mort ; sa peur de la vie, aussi, parfois, de ce qu'elle va bien pouvoir réserver.
Les enfants se rassurent parfois seuls en trouvant le courage de poser un pied à terre pour aller la rallumer, cette foutue lumière. Mais il n'y a rien, à l'hôpital, qui puisse être l'équivalent de la lumière rallumée ; il n'y a rien qui soit réellement consolateur.
Tu ne pouvais pas t'accrocher désespérément à la voix de Loki. Tu le fais déjà tous les soirs. Comment Loki aurait-il pu te consoler, de toute façon ? Lui non plus ne croit plus en l'avenir. Tu ne peux pas te relever pour aller secouer ton grand-frère pour qu'il vienne dormir avec toi. Tu l'as fait trop longtemps.

Alors, cette présence dans le lit d'à côté, tu ne pourras pas cracher dessus. Tu la vois même comme libératrice et apaisante, cette opportunité que l'on t'offre d'entendre quelqu'un respirer, d'entendre quelqu'un vivre. Chanceuse que tu es, tu ne seras pas seule entre quatre murs blancs, cette nuit.

Les yeux mi-clos, tu n'avais pas vu cette larme avant qu'il ne l'essuie ; et tu te demandes depuis combien de temps il est là, ce garçon, à regarder seul les murs de cette chambre vide.
Tu réagis lorsqu'il te parle d'incapacité de réaliser un geste. Presque immédiatement, ton corps pivote sur le côté. Le bras gauche est tendu, immobilisé par l'atèle et la perfusion.

« J'ai une main droite. »

Ton bras droit se tend, libre, comme pour former un pont entre vos deux lits. À la recherche de contact et de chaleur humaine, même si ce ne sera certainement que du bout des doigts. La morphine te fait faire de drôles de choses ; à moins que ce soit la douleur sourde de ton poignet ; à moins que ce soit la crainte, étranglante, de devoir malgré sa présence te contenter de regarder ton plafond.

Loki ne te dit rien. Il te parle peu, depuis ces derniers jours. Il « réfléchit ».

« Rien de bien grave me concernant, enfin, je crois... »

Tu n'as pas vraiment écouté. Tu voulais attaquer le médecin qui s'entêtait à te triturer le bras sans rien faire d'autre que regarder le poignet enflé. Tu as seulement retenu que l'opération en anesthésie générale aura lieu le lendemain matin. Ils ont fait aussi vite qu'ils ont pu, ont-ils dit, mais ce n'est pas le cas le plus urgent que le service de chirurgie avait à traiter.

« Tu es là depuis longtemps, toi ? Rien de grave ? »

Tu tentes même une moue qui s'apparenterait plus à un sourire, si elle n'avait pas tant l'air d'une grimace.




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyDim 7 Déc 2014 - 18:29


   
Et si c'était vrai ?

Ta blague tombe à l'eau, mais cette main tendue vers toi, c'est le signe d'un espoir, un refus d'accepter cette condition de handicap. Cette jeune femme, elle te tend cette poignée, irrésistiblement, tu es attiré par sa chaleur. Tu tends ta propre main, en te penchant en dessus du vide, légèrement, mais en restant prudent, si tu te penchais de trop, tu chuterais de ton lit. Les doigts s'effleurent, tu t'étires un peu plus, concentré sur cette main pour finir par attraper le bout des doigts, les serrer doucement, étirer encore un peu et sentir la chaleur de l'étreinte. Tu souris, fier de ton exploit et la secoues un peu en signe de "bonjour"

« Enchanté ! »

Elle ne s'est pas présentée, elle ne veut peut-être pas, mais tu ne la forceras pas, tu n'es pas de ce genre, Sohan. Toi, de ton côté, tu as rempli ton devoir de politesse, il te semble.

Mais lorsqu'elle te demande ce qu'il en est pour toi, ton visage s'assombrit, ta main revient vers toi, et tu baisses le regard, comme si on venait de jeter un froid dans la chambre. La mélancolie se marque sur ton visage et tes lèvres tremblent de l'avouer de toi-même tant tu as encore du mal à le digérer. Pourtant, tu restes positif, car tu es né ainsi, alors ton visage se relève, tu lui fais un sourire faux, et essaie de minimiser la réalité.

« C'est… Je… R-rien de grave, non. Pour l'instant, je ne peux plus marcher. Mais ça reviendra un jour, hein ? »

Qui essaies-tu de convaincre ainsi ? Peut-être plus toi que elle.

Tu aurais voulu changer de sujet, passer à autre chose, mais tu manques de temps, l'infirmière vient s'occuper de toi, elle ferme le rideau entre vous pour que tu puisses laisser dormir ta colocataire inconnue. Il est temps pour toi aussi de te reposer après avoir mangé, fait ta toilette et changé.

Mais le soir, tu peines encore à t'endormir, mais avec les anti-douleurs, tu t'endors sans difficulté, plongeant, comme le dirait les humains normaux, dans un sommeil sans rêves. Mais tu n'as plus fait de rêves à toi depuis que tu as ce don, non, cela fait déjà quelques années que tu voyages parmi ceux des autres. Et ce soir, il y en avait un que tu voulais voir en particulier, rencontrer une personne dans un univers plus enclin. T'excuser aussi, même si elle ne se souviendra pas, indirectement pour avoir foutu en l'air l'ambiance.

Guidé par ton élément, tu marches, tu surfes sur les vagues de sable, dans la direction d'une porte précisé. Habituellement, tu fais en sorte de ne pas rencontrer les gens, car tu doutes que parfois, ils se souviennent. Si encore tu ne les connais pas, ce n'est pas grave, mais ce soir, c'est exceptionnel… Tu la cherches, tu sens son aura, elle n'est pas loin de ton point de départ. Puis soudain, tu la trouves, la brêche, tu y pénètres, un pas, puis deux… Cet univers s'ouvre à toi… Tu découvres de tes yeux émerveillés, tu es totalement différente, tellement plus vivant qu'alité dans ce lit d'hôpital.


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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyMer 24 Déc 2014 - 2:15


Is this a dream or is it real ?


Les infirmières et leurs rideaux tirés coupent court à votre échange, trop bref. Pour une fois que tu ne crachais pas sur de la compagnie, ce sont les autres qui t'imposent la solitude. Le comble, pour toi qui la recherches tout le temps sauf maintenant. Car maintenant tu es un enfant qui a peur du noir et de l'hôpital. Même si tu n'as rien de plus grave qu'un poignet cassé. Ton compagnon d'infortune n'a plus usage de ses jambes, même si ce n'est que pour un temps d'après ses dires. Tu vois ? Tu n'es pas la plus à plaindre.

Ce soir, tu seras bercée comme tous les soirs par les fanfaronnades de Loki – tu vas connaître toute sa vie, à force – et par la puissance de la morphine. Qui endort assez ton bras et toute douleur pour pouvoir t'assommer toi-même. Tu sombres plus vite que tu aurais pu le croire.

Tu sombres vers un monde sans poignet cassé, un monde sans scooter trop rapide, où quand on meurt on se réveille dans un lit ensuite car on n'y meurt jamais vraiment, un monde où tous les mauvais souvenirs peuvent être balayés au réveil, un monde sans Loki, un monde sans dieu et sans homme pour mourir à tes pieds. Le monde des rêves. Là où tu es toi, sans artifices ; toi sans distance avec les autres. Toi dans toute ta sensibilité et dans toute ta fantaisie. Là où tu es cette Astrid que les autres ne voient jamais, trop bien cachée sous ce masque d'indifférence.

Les rêves sont, pour toi, l'occasion d'être celle que tu n'oses pas devenir sous le regard des autres. Un endroit où tu sembles perdre dix ans.

Où es-tu, cette nuit ?
On dirait une vieille ville de pierres – maisons de pierres, rues de pierres tout en pierres, pierres grisâtres – presque en ruine. Elle semble inhabitée, mais toi, ça ne te surprend pas. On est dans ton rêve, après tout, rien ne te surprendra jamais à l'intérieur. Grand ciel bleu et soleil, pas un nuage à l'horizon. Le ciel est celui de Froënbourg en été ; tu ne connais que ce ciel-là.

Où es-tu, dans cette ville déserte ? Habillée comme à ton habitude – avec ton sweat trop large gris, tu te fonds presque dans le décor des maisons – tu es plaquée contre un mur, à l'ombre, dans une petite ruelle. Tu observes, tu attends. Aujourd'hui, tu pars à l'aventure ! C'est décidé. Tu as une mission à accomplir. À ce stade de ton rêve, tu ne sais pas encore laquelle ; l'information viendra plus tard, en temps et en heure, il te semble normal de ne pas encore le savoir.

Tu es donc contre un mur tel un félin qui chercherait une proie sur laquelle bondir. Ce n'est pas une proie que tu cherches, mais un compagnon de route. Car si tu as la certitude d'avoir un but, tu as aussi la certitude d'avoir besoin d'un compagnon ; la mission en question et l'identité du compagnon en question, tu verras plus tard.

… ou pas ! Ce monde est plein de surprises ! Sur la route principale, un jeune homme se retrouve comme… téléporté ? Peu importe ! Tout va bien, tout est parfaitement normal. Une téléportation, dans ton monde onirique, ne te semble pas impossible. Ici, le rationnel s'est fait la malle ; le rêve est le terrain de jeu de l'inconscient, de l'irréel, du fantastique.

Une lueur déterminée éclaire ton regard. Le voilà, ton compagnon !

« Psssst ! »

Tu essayes d'attirer son attention. Tu sais que cette figure t'es familière ; mais impossible pour toi de savoir d'où elle vient. Cette connexion, tu ne la feras que plus tard ; voire peut-être seulement au réveil. Pour le moment, tu acceptes sans rechigner contre toi-même de ne pas savoir où ce jeune homme a pu être rencontré.

« Pssssssssst ! »

Tu te baisses et ramasses un caillou que tu lances à ses pieds. Un second le rejoint rapidement. D'un geste de la main, tu encourages le jeune homme à t'approcher.

« Viens. »

Sans pour autant être tout sourire, tu sembles bien plus vivante ici. Dans ta bulle à toi.




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 27 Déc 2014 - 0:39


   
Sweet dreams

Dans les rêves, il n'y a pas de notions de chaud ou de froid, alors où que tu sois, tu revêts toujours le même sarouel blanc, et cette chemise de la même teinte, couleur de la pureté, symbole de paix et de calme, te représentant. Là où tu atterris, c'est une ville déserte, tu ne la connais pas, mais elle est déserte. Pas comme à Kalel lorsque les températures frôlent les 45°c à l'ombre, non, déserte sans un choix, pas un mouvement.

Tu crains de ne pas la retrouver parmi les immeubles, dans les rues inconnues, tu avances avec lenteur, scrutant comme un touriste les haut-buildings. La route est large, mais il n'y a pas un véhicule, comme dans un film d'horreur dont le titre se diffuse dans ton cerveau pour te faire frissonner, tant il t'avait marqué. Puis au détour d'une rue, cette fois méfiant, tu craignais qu'un zombie débarque.

Soudain, un bruit, un sifflement te fait sursauter, tu te retournes, prudent, en direction du son, mais il fallut qu'il se répète plusieurs fois pour que tu comprennes la provenance. Plissant les paupières, tu découvres enfin la personne que tu cherchais, et tout sourire, tu te diriges vers elle, en jouant les furtifs, mode ninja, genoux fléchi et traces pour te mettre à côté pour lui obéir, d'un hochement de tête.

A chacune de tes intervention dans un rêve, tu te demandes si les gens te reconnaissent. Le premier avait prouvé que ta soeur t'avait bien capté, mais pour les étrangers ? En tout cas, elle avait l'air de ne pas te reconnaître, mais tout allait bien, tu étais dans son rêve et elle se prenait au jeu. Tu la voyais là réelle au plus profond de son inconscient, telle qu'elle devrait se montrer aux autres, mais que tu n'as découvert que par le biais de calmants.

Mais ici, les apparences ne cachaient rien, il n'y avait rien de plus vrai.

Tu lui souris, te plaques contre le mur et chuchotes :

« Je t'ai cherché partout ! Que doit-on faire ? »

N'ayant pas le pouvoir de modifier les rêves, tu ne pouvais qu'être un spectateur. Acteur à demi, tu t'insinuais dans les rêves, sans pouvoir interférer. Pourtant, à avoir pensé à ce film et voir apparaitre plus loin de l'autre côté de la ruelle où elle t'avait entraîné un individu à l'aura sombre, l'oeil rouge, le corps sanguinolent marchant en claudiquant avec des bruits d'évier bouché… Bon ça avait tout l'air d'un zombie. Manquait plus qu'à savoir quel genre c'était, parce que il y en a qui ne sont pas très offensifs, seuls, et d'autres…

Instinctivement, cette vision te fait monter l'adrénaline, et ta main vient chercher la manche de la jeune femme pour la serrer. Non en fait, t'as carrément les pétoches de te retrouver dans un tel scénario. Tu adores les films d'horreur, mais uniquement en tant que spectateurs, pas en tant que proie de ces saloperies de bestioles. Tu t'approches de son oreille sans quitter du regard la créature et murmures :

« Euh… On devrait peut-être pas rester là, si c'est ce que je pense… Non ? »

Non, tu ne pouvais rien faire, elle était maîtresse de son rêve, complètement. Enfin, son esprit. Ou plutôt son inconscient.

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyJeu 29 Jan 2015 - 14:02


'Cause this is Thriller, Thriller night


Un, deux, trois… quatre zombis. Tu n'as pas réellement l'habitude de rêver de mots-vivants. Les rêves de survie sont, par contre, ta spécialité. Contre des OVNI, la mafia, des créatures étranges, des dragons, des vipères, des araignées géantes, une armée, des robots géants venus d'on-ne-sait-où. Des rêves qui commencent par une mission de survie et qui débouchent, le plus souvent, sur n'importe quoi. Un rêve est un rêve ; on peut y changer d'univers en passant une porte sans que cela ne surprenne le rêveur. Combien de fois a-t-on entendu quelqu'un raconter un rêve et raconter des histoires sans queue ni-tête du type « j'étais dans un champ et en entrant dans la forêt je me suis retrouvé dans une piscine, je ne sais pas pourquoi, ça me semblait tout-à-fait normal sur le coup, puis après il y avait des insectes géants et je me suis mis à voler pour sauver le monde » ? Vous n'êtes pas à l'abri d'un changement d'univers, de monde, d'histoire, à tout instant, au gré d'un passage de porte ou simplement d'un battement de paupière.

Mais pour l'instant, nous n'en sommes pas là. Vous êtes toujours en tête-à-tête avec des créatures sorties d'un cimetière qui feraient mieux d'y retourner.

Sohan s'accroche à toi, à ta manche. Ce compagnon-là est d'une douceur incroyable, presque trop doux pour ce monde barbare peuplé de cadavres ambulants mangeurs de cervelle. Mais soit ! Tu t'adapteras. Il te semble sympathique, ce nouveau compagnon, plus vivant que ceux que tu imagines, plus souriant ; le voir y passer, mangé par un zombi affamé, ne te ferait pas plaisir.

Comme de par magie – parce que nous sommes dans un rêve et que l'inconscient se fout des lois de la physique comme de la dernière pluie – deux battes apparaissent à vos côtés. Tu les saisis, lui tends la sienne avec la délicatesse d'une dame de cantine. La technique, c'est ton inconscient qui te l'a soufflée. Puisque nous sommes dans ton rêve, il s'agit de tes lois ; si tu veux que les zombis soient faciles à dégommer, ils le seront. Tu ne contrôles rien. Tu ne fais pas partie de ceux qui arrivent à se rendre compte sur le coup qu'ils sont en train de rêver. Tu ne fais pas non plus partie des quelques exceptions qui réussissent à contrôler consciemment ce qui s'y passe.

« Reste calme, ne cours pas, pas de geste brusque sinon ils te prendront pour leur proie. Plus tu agiras comme eux, moins ils se méfieront. Ça va bien se passer. Tu me fais confiance ? »

Regard vif, alerte, pupilles dilatées par l'avancée lente mais sûre des zombis vers vous, tu bouges le bras pour le détacher, lui saisis la main à la place pour ne pas le perdre.

« Il faut que nous trouvions le moyen de neutraliser le créateur de zombis si vous voulons survivre. »

Tu avances lentement, à l'allure d'un zombi (autant dire que vous n'êtes pas sortis de l'auberge, à cette vitesse), avant de brandir ta batte de ta main libre et d'envoyer voler la tête de zombi, décrochée du tronc par le coup, légère comme un ballon, qui rebondit contre le mur. Les zombis de ton rêve sont aussi difficiles à tuer que s'ils étaient faits de carton.

« Là où on ne voit pas de zombis, nous pouvons courir pour être plus rapides. »

Une nouvelle tête tombe.

« Mais plus nous nous rapprocherons du créateur de zombis, plus ils seront difficiles à tuer. C'est comme ça que nous le repérerons, notre grand méchant. Pour cela, il faut juste que tu acceptes de mener cette mission avec moi jusqu'au bout. … Tu es partant ? »

Jusqu'au bout, jusqu'au bout… Rien ne dit que vous resterez longtemps dans cet univers zombifié.




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyJeu 29 Jan 2015 - 18:15


   
Sweet dreams

Du haut de tes 19 ans, tu en avais déjà vu pas mal de choses, au travers des rêves des autres, oubliant qu'auparavant tu avais tes propres rêves. Mais depuis que tu avais ce don, ton subconscient te refusait ta part d'imaginaire pendant la nuit, aussi, il te l'accordait en journée, lors de tes "absences"… Enfin, tu n'en vivais pas moins heureux pour autant, tu te faisais à ta condition et pensais que c'était une chance pour rencontrer des personnes dans des situations loufoques.

Et pourtant, il y avait des lois dans cet univers qui t'appartenait. Tu en avais enfreint au début, ignorant les conséquences de tes actes, mais avec le temps tu apprenais à être plus prudent. Mais cette fois, cette unique fois, tu avais choisi d'enfreindre une des règles, au risque de vendre la mèche pour découvrir ce qu'il se passe dans la tête de ta voisine de chambre. Vous n'aviez converser que deux ou trois minutes, à peine, pour finir par vous endormir en silence sans demander votre reste.

Pourtant, sa situation t'avait touché, comme si elle te tendait la main pour oublier un moment ta condition. Et tu avais choisi de la prendre, mais d'une autre manière…

Et te voici désormais face à une troupe de zombies, te remémorant des rêves loufoques de jeunes garçons, ou même des films d'horreur. Mais tu n'étais pas très fan de ce genre de fictions. Néanmoins, le contexte présent en compagnie de cette fille qui semblait bien plus extravertie au fond d'elle que ce qu'elle montrait en société t'attirait et t'amusait.

Empoignant la batte, avec un air hésitant, tu l'observais, à son écoute, obéissant à ce qu'elle te racontait - après tout c'était son rêve, elle seule en avait le contrôle - et tu restais un peu en retrait, prêt à en découdre. Une tête vola, tu en était surpris pour le premier coup, mais ça semblait si simple, un peu comme une piñata. Il suffisait de s'imaginer que ces monstres étaient des piñatas. Alors, à ton tour, tu abattis ta batte contre le crâne d'un ennemi, faisant gicler… nous éviterons les détails.

Tu te sens un peu mal à l'aise dans cette effusion de sang, ce n'est pas vraiment ton truc, mais tu la suis, c'est ta mission.

« Le créateur, hein... ? »

Selon son conseil, tu vises la faille parmi les zombies et te mets à courir dans cette direction. Mais lorsque tu franchis la muraille de démons, en remuant ton arme dans tous les sens pour les dégommer, tu sentais que ton don s'amenuisait, ton corps réclamant le réveil pour alléger certains besoins… Tu t'arrêtes brusquement, en lâchant la main de ton guide et déclares d'un air désolé :

« Je ne peux pas aller plus loin. Tu vas devoir accomplir le reste seule… Mais il est possible que le créateur de zombies, c'était moi… »

Un sourire mystérieux apparaît sur tes lèvres et tu t'éclipses sans rien ajouter de plus. Normalement ta disparition subite entraîne un changement d'univers au centre de l'imaginaire. Enfin, en attendant, c'est le dernier de tes soucis, car voilà que ta vessie te mène au supplice. Mais normalement, tu ne devrais pas la sentir…

C'est alors que tu te rends compte que ta jouvence t'a encore joué un tour. Tu as 12 ans lorsque tu te lèves, en tortillant des jambes pour te retenir. Heureusement qu'il y a des cabinets dans la chambre, pour ta colocatrice, car tu ne te sentais pas de te balader en tenue de patient dans l'hôpital, rajeuni et perdu, au risque de perdre le contrôle de ce don capricieux. Silencieusement, sur la pointe des pieds, tu traverses la chambre, mais, tu ne manques pas de te prendre les pieds dans ton lit, te cassant royalement la gueule par terre dans un gros BOUM ! Pour la discrétion, il faudra repasser… Mais tu continues vite fait ton bonhomme de chemin pour atteindre les cabinets en te mordant la lèvre pour retenir les jurons de douleur. Tu ne sais pas si tu as réveillé Astrid, mais ça urgeait de toute façon.

Un soupir de soulagement s'échappe, tu tires la chasse et reviens dans la chambre, un peu gêné, passant discrètement sous tes draps, dans une allure d'un gosse coupable de quelques bêtises. Surtout que tu sens un regard insistant sur toi… Innocent, tu souris, avec un air coupable et essaies de faire passer toute cette histoire inaperçue :

« Euh… Ca va ? O-on retourne à la chasse ? T-t'as trouvé le créateur ? »

On sait jamais, elle pourrait croire qu'elle est encore en train de rêver...

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyVen 30 Jan 2015 - 12:31


Conan a retrouvé l'enfance, c'est le sort qu'on lui a jeté


Le départ de Sohan, du créateur de zombis, a signé la fin de ton rêve apocalyptique et t'a propulsée dans d'autres mondes. Tu aimerais pouvoir dire « dans d'autres mondes meilleurs » mais tu n'en es pas bien sûre. Tu ne sais pas si tu étais en train de cauchemarder ou de rêver simplement lorsqu'un bruit sourd t'a réveillée. Réveillée par le bruit du choc – manifestement, ton camarade de chambre s'est pris les pieds dans son lit – tu n'as complètement émergé qu'au bruit de chasse d'eau, encore à moitié endormie jusqu'alors. Tu t'attendais à voir passer une silhouette masculine de taille, disons, normale, sans te dire une seule seconde qu'il y avait quelque chose d'illogique. Sans te dire une seconde qu'il t'avait dit, quelques heures auparavant, ne plus pouvoir marcher.

Toi, trop fatiguée, encore plongée dans ta torpeur, tu n'y as pas pensé.
Ton divin, lui, ne craint ni le sommeil ni la nuit, en plus d'être le roi des coups fourrés et de la fourberie. Il a senti l'embrouille ; voir une silhouette qui ne devait pas se déplacer se mouvoir, il prend cela comme une potentielle attaque. L'habitude, sans doute. Loki ne devait pas avoir le sommeil léger, de son temps, à bien y réfléchir. C'est sûrement cela qui t'a fait te raidir entre tes draps, les sens en alerte, prête à devoir te défendre en cas d'attaque. La méfiance du dieu envers le monde te contraint à être paranoïaque.

Tu fixes Sohan dans la nuit. Tu le trouve étrangement petit. Un effet d'optique, peut-être ? C'est sans doute lié à l'obscurité, tu ne vois que ça…
Puis il prend la parole. Voie enfantine. Tu te figes dans ton lit. Si c'est une blague, tu ne trouves pas ça drôle, on dirait une sorte de remake de film d'horreur. Si les zombis ne t'impressionnent guère, il n'y a rien que tu trouves plus malsain, plus terrifiant qu'un enfant dans le rôle de monstre, de psychopathe. Ton coeur s'emballe, l'électrocardiogramme le dit, puisque les chiffres passent de tes 70 à un 110 bien dépassé. Un peu plus et tu ferais sonner la machine. Ta main tremblotante vient chercher l'interrupteur pour allumer la lampe.

Tu ne peux pas croire en l'hypothèse d'un rêve. Parce qu'il y a la douleur de ta main. Parce qu'il y a Loki qui veille, présence étonnamment rassurante malgré son statut de dieu chaotique.
Pourtant, l'idée d'être encore en train de rêver te traverse réellement l'esprit. Sohan n'est plus Sohan. Sohan a laissé place à un petit garçon, un petit garçon qui lui ressemble étrangement. On se croirait dans une mauvaise série télévisée.

Tu le fixes, yeux écarquillés, essayes de retrouver ton coeur dans la bataille ainsi que ton souffle. Tu as beau être au courant de l'existence de la magie dans ce monde, tu as beau avoir un dieu enfermé dans ton corps, tu as beau avoir été mise en contact avec un vampire, tu as beau avoir vu un dieu – d'après Loki – mourir, tu ne t'y habitues pas. Tu as vécu plus d'une vingtaine d'années avec des oeillères, être confrontée à ces choses surnaturelles te fait toujours froid dans le dos. Même quand elles viennent de toi. Alors quand elles viennent des autres…

Tu ne comprends pas tout de suite sa réflexion. À vrai dire, tu es trop occupée à te remettre de ce changement de corps ; sans pouvoir t'empêcher de te demander si tu n'es pas effectivement toujours en train de rêver – auquel cas le rêve serait tout de même affreusement réaliste –, si tu n'es pas en train d'halluciner – la morphine peut te jouer de sales tours –, si Sohan n'a pas échangé sa place contre sa version minie durant son sommeil, s'il s'agit d'un complot visant à te distraire assez pour t'assassiner (cette idée t'a été soufflée par Loki et ses histoires de chasseurs de dieux et de gens comme toi) (merci, le dieu, merci beaucoup), si… Trop de questions, pas assez de réponses, et ton coeur refuse de son calmer. Tu es tout bonnement terrorisée.

« … Sohan ? »

Voix hésitante.
Tu te martèles de pensées rationnelles, de « ça doit être la morphine, c'est la morphine », te raccroches à ces idées d'effets secondaires, à défaut de réussir à croire à l'idée du rêve qui continuerait.
Tu aimerais pouvoir réussir à réagir calmement, en douceur. Tu aimerais ne pas être clouée à ton lit comme tu l'es actuellement. Mais c'est juste trop. Trop pour toi, trop pour tes nerfs. Tu as un petit coeur fragile ; se réveiller en pleine nuit et se rendre compte que son voisin, cloué au lit, d'une vingtaine d'années environ, a maintenant moins de quinze ans et semble tenir sur ses jambes, ça aurait foutu les jetons à n'importe qui.

On peut rapetisser avec de la magie ?
Tout est en théorie possible.

Tu hoches la tête dans le vide, en réponse à Loki. C'est un réflexe. Tu n'as pas réfléchi. Tu ne t'es pas dit que tu passerais pour une fille étrange, à acquiescer d'un mouvement de tête alors que personne ne parle dans la pièce.

« Je ne sais pas si c'est la morphine qui me fait avoir des hallu' ou... »

Tu te masses violemment l'arcade sourcilière, comme si cela allait suffire à te calmer. Ton coeur bat un peu moins vite mais frappe toujours violemment contre tes tempes. Les aléas d'un réveil brusque au milieu de la nuit.

« … ou si ça vient de toi. »

Tu parles doucement, comme pour être sûre de n'alerter une infirmière qui passerait par hasard dans les couloirs. Sait-on jamais.

« Mais va falloir m'expliquer ce qui se passe. »

Tu te félicites tout de même de ne pas avoir poussé un hurlement horrifié. Ta pâleur et ta frayeur ne sont pas glorieuses, mais au moins tu n'as dérangé personne.

Tu aurais dû.
Commence pas, toi.





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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyVen 30 Jan 2015 - 18:47


   
Sweet dreams

Tu ne sais pas mentir, tu n'aimes pas mentir, tu as toujours été mauvais pour ça et tu ne comptais pas devenir un expert en la matière. En plus, avec l'âge que tu as actuellement, les mimiques te trahissent lamentablement, alors que tu fuis son regard, tu trembles légèrement des épaules, tes jambes se frottent l'une contre l'autre de gêne, comme si tu t'apprêtais à fuir pour te cacher et éviter d'essuyer une engueulade d'adulte.

Les larmes s'accumulent au coin de tes yeux et ta voix tremble un peu, d'émotions. C'est chiant de se rendre compte que quand on est jeune, on a du mal à se contrôler. Et toi, tu étais particulièrement sensible à cet âge-là, l'époque où tu devenais adolescent, où tu devais mentir sur ta nature à tout le monde pour te préserver, sans trouver personne pour te confier. Et cette jeune femme, avec ses grands yeux surpris, n'a pas l'air de faire exception, tu avais le sentiment de revoir ta mère, au bord des larmes, qui découvrait que tu étais anormal - heureusement que sa santé mentale lui permettait d'effacer ce genre de souvenirs pour que son monde ne s'écroule pas.

« C-c-c'est… o-oui, c'est moi... »

Ta tête se baisse en même temps que ton ton. Le drap se relève sur la moitié basse de ton visage, pour te cacher. Le souci, maintenant qu'elle veut des explications, c'est de savoir par où commencer. Comme tu es jeune, tu perds tes mots, tu hésites, tu n'arrives pas à tenir un discours comme le toi adulte, tu ne sais pas expliquer les choses correctement mais seulement avec des mots enfantins. Et surtout, tu ne sais pas quoi lui dire, si elle te croira ou te rira au nez. A vrai dire, tu as peur de cette réaction, de cette possibilité de rejet.

Et pourtant, tu dois te lancer, car sous le regard autoritaire des adultes, un enfant obéissant et sage comme tu l'étais, se doit de répondre.

« J-je… C-c'est u-une déesse qui m'a donné ce don dans un r-rêve… M-mais j-j'arrive pas à le contrôler... »

Ca passait comme des bobards d'un enfant, dans cet univers où les dieux ne sont pas censés exister. Tu n'avais jamais raconter cela à personne, ni à ta soeur, ni à tes parents - et surtout pas à eux - même si ta soeur avait déjà été témoin d'une de tes métamorphoses, elle n'avait jamais posé de questions, au contraire, elle te consolait pour que tu ne désespères pas. C'était ton seul soutien et même à elle tu avais menti.

Les larmes se mettent à couler toute seule et tes épaules tremblent de plus en plus, alors que tu retiens les sanglots qui remuent ton corps. Tu ne veux pas craquer, tu as 19 ans, tout de même ! Mais tu n'y peux rien, les sentiments sont trop violents et pleurer peut te faire le plus grand bien, tant tu te sens coupable.

« J-je veux pas f-faire peur… J-j'y peux rien *sigh* »

Tu déglutis, renifles, encore et encore, pour ne pas fondre en larmes. Tu plonges même ton visage dans le drap. tu attends la sentence.

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 31 Jan 2015 - 16:04

 

Don't hang your head in sorrow and please don't cry



Ta peur, ton angoisse, tout retombe d'un coup, comme une enclume tomberait sur le coin du nez d'un personnage de cartoon. Ça te tombe direct dans l'estomac qui se noue ; parce que le gamin – Sohan, manifestement – se replie sur lui-même. Tu jurerais qu'il est en train de pleurer. Tu ne t'y attendais pas ; tu n'as pas non plus l'habitude d'essuyer des crises de larmes. C'était toi la cadette, c'était toi qui pleurais, c'était ton frère qui te consolait en te racontait des histoires stupides, qui te faisait rire. Pas l'inverse…

Tu le fixes. À défaut de pouvoir le consoler correctement, tu l'écoutes. Tu es obligée de tendre l'oreille, il parle si doucement… et les mots semblent se tordre dans sa gorge. Ça te fait mal, parce que tu n'es pas dans la possibilité de te protéger, tu n'arrives pas à t'empêcher d'être empathique. En pleine journée, dans d'autres conditions, tu aurais sans doute réussir à revêtir ta couche protectrice de « je m'en foutisme », mais pas cette nuit. Tu es terriblement fragile et terriblement réceptive, la fatigue n'arrangeant rien.
Sohan a l'air de porter tout le poids du chagrin sur ses épaules sans jamais réussir à s'en décharger. Et ça te fait mal, de voir ça. Une grosse claque de relativisation dans la tronche. Tu te rends compte que tu n'es pas la seule à souffrir et qu'il y a pire que toi. Qu'il y a toujours pire que soi, comme il y a toujours meilleur que soi.

« Calme-toi, calme-toi, c'est… c'est pas grave. Tu sais, tu aurais pu juste éternuer et ça m'aurait fait peur, c'est pas toi c'est… » C'est tout, c'est le monde qui te fait peur. Alors que tu fais tout pour t'en protéger. Tu ne comprends pas pourquoi ça ne marche pas. « Arrête de pleurer, s'il te plaît. »

Tu ne sais pas comment faire pour que ça s'arrête. Tu ne peux même pas lui dire que les dieux sont des êtres merveilleux, qu'ils lui ont donné ce pouvoir pour une bonne raison, parce que ce n'est pas vrai. Tu n'as jamais rencontré plus égoïste qu'un dieu, plus insouciant ; ils disent s'intéresser à la cause humaine mais agissent comme s'ils n'en avaient rien à faire. Plus hypocrite, tu meurs.

« Les dieux font chier leur monde parfois. »

C'est un constat. Loki te fait chier autant qu'il t'occupe. Tu le détestes autant que tu l'aimes. Il t'est autant utile qu'il te met de bâtons dans les roues. Depuis que les dieux existent pour toi, ta vie est un bordel sans nom, chaotique.

« Et je n'arrive pas non plus à contrôler ce dont on m'a fait don non plus. Si on peut appeler ça un don et pas une malédiction. C'est pas vraiment un cadeau. »

Tu balances tout ce que tu as sur le coeur. Comme si tu voulais lui montrer qu'il n'était pas seul.
C'est ce qui te tuait lentement, avant l'arrivée de Loki ; cette impression de solitude, le vide en toi qu'il a comblé. C'est ce qui te tuait lentement lentement, après l'arrivée de Loki. Cette impression d'être la seule à entendre des voix, la seule personne au monde à devoir te battre contre une entité divine pour garder possession de son corps. C'était profondément angoissant de ne pas savoir qu'il y en avait d'autres.  

« J'ai failli foutre le feu à ma chambre à cause de ça, y'a pas longtemps, sans le faire exprès. »

Tu ne lui parles pas de Loki. Tu n'es pas sûre d'y arriver, de savoir mettre des mots dessus. Tu as pu le faire avec Jimminy pourtant, mais c'était par écrit et c'est lui qui avait commencé. À l'oral, ça se bloque dans ta gorge lorsque tu essayes de communiquer.

« Le seul que j'arrive à contrôler à peu près, c'est celui-là... »

Tu prends une petite inspiration.

« Haha. »

Tu n'as pas l'intention de le faire éclater de rire, seulement de lui en arracher un petit, pas plus fort qu'un gloussement, qui fasse revenir le sourire. Tu as appris que c'est l'intention, qui compte, pour ce pouvoir-là. Tu romps le charme en moins de deux secondes, en détournant le regard ; parce que tu te doutes que ce pouvoir si inoffensif peut devenir une véritable torture pour sa victime.





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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 31 Jan 2015 - 23:26


   
Sweet dreams

Tu n'arrives pas à t'en empêcher, les larmes débordent toutes seules, sans que tu ne réussisses à les retenir. Pourtant, tu renifles, tu ravales tes sanglots, tu veux rester discret, être fort et essuies constamment l'humidité qui roulait le long de ton visage avec tes draps. Ses mots ne te consolent pas vraiment, sur l'instant, mais ton attention est subitement retenu par la prononciation du mot Dieu. Tu lèves le regard sur elle, étonné d'entendre pour la première fois de telles paroles mais elle a toute ton attention, tu l'écoutes, attendant à ce qu'elle te dise qu'elle te croit, qu'elle est comme toi, qu'elle connait ça.

Tes yeux de chérubins s'ouvrent en grand, animés par la curiosité et l'enthousiasme. Tu aimerais poser des questions, mais en tant qu'enfant bien éduqué, tu n'oses pas coupé la parole pour parler, alors tu écoutes, attends qu'elle ait fini, mais cela s'achève par une onomatopée qui te laisse coi.

Enfin, pas longtemps car tu te sens porté dans une allégresse, te faisant oublier les raisons pour lesquels tu pleurais, tes lèvres s'étirant dans un sourire incontrôlable, jusqu'à ce que tu sentes les spasmes du rire s'échapper. Tu ris, mais tu bloques les éclats avec tes mains pour ne pas alerter les éventuelles infirmières de garde qui pouvaient patrouiller. Heureusement, ça ne dure pas longtemps, mais quand tu réussis à retrouver ton calme, tu te sens soulagé d'un poids et tu t'exclames en murmure :

« Ouah ! Trop bien ! T'as des dons trop cools ! Tu sais aussi utiliser le feu ? Mon papa m'a dit qu'il fallait jamais en parler à qui que ce soit, sinon, on pouvait être humilié. C'est nul, hein ? Mais entre nous… on peut dire nos secrets ? Moi je dirais rien à personne, je garderais tout dans mon coeur ! »

La force de la conviction illumine l'éclat bleuté de tes pupilles en la fixant dans les yeux, lui jurant la vérité. Tu attends à ce qu'elle t'en montre plus encore, car tu l'admires. Même si elle t'a avoué des faiblesses, tu penses que c'est une force, car elle s'en rend compte et va vouloir les affronter, contrairement à ceux qui ferment les yeux. Mais tu te rends compte que c'est inégal, toi, tu ne lui as montré que ta Jouvence, tu n'es pas sûr qu'elle se souvienne du Grain de sable, alors… tu aurais voulu montrer ce don que tu maîtrises pratiquement à la perfection, grâce aux enseignements de ton maître Griffin, mais tu n'as pas de sable sous la main.

Par contre, pour se dévoiler des secrets, il faut rester discret, alors, tu te dis qu'en chuchotant comme vous le faites, vous allez vous faire capter, sans être sûr que vous n'entendiez les paroles de l'autre. Alors, profitant de ta mobilité, tu sautes de ton lit pour grimper sur le sien, entouré de ton drap - parce qu'il fait froid dans ce pays ! - et te rapproches d'elle avec ton air de chenapan.

« Bin, moi je sais contrôler le sable ! Dans mon pays, il y en a beaucoup, alors c'est trop cool ! Mais ici… Il y a trop de neige ! Il fait trop froid... »

Tu tremblotes un peu en exprimant ton malaise.

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyLun 27 Avr 2015 - 10:49


And you know, we're on each other's team


L'enfant Sohan éclate de rire, rire étouffé entre ses petites mains. Les larmes cessent. Comme quoi, il ne valait mieux pas que tu t'échines à communiquer ; consoler par les mots ce n'est pas ton fort, tu es beaucoup trop maladroite. Tu te doutes que ce pouvoir rieur, Loki ne s'en sert pas comme toi ; qu'il doit aimer faire rire simplement pour voir l'autre se tordre dans d'horribles crampes abdominales, le voir chercher de l'air sans jamais le trouver, s'étouffer, s'étrangler, être secoués de spasmes et avoir mal aux zygomatiques. Ton dieu se cogne très certainement la tête contre un mur, mentalement, à te devoir agir de la sorte avec les pouvoirs qu'il t'a légués.

Sohan parle, parle, avec une facilité que tu admires un peu. Il met des mots sur les choses, tandis que chez toi les pensées, les émotions, les ressentis, restent à l'état de fermentation. Tu ressens beaucoup, beaucoup trop de choses, sans jamais pouvoir exprimer.

Il rajeunit, il contrôle le sable, semble accepter la magie de ce monde comme s'il avait toujours vécu là-dedans. Ce qui était peut-être le cas ; plus tu rencontres de gens, plus tu as l'impression que la magie est naturelle. Tu as l'impression d'avoir été l'une des dernières entités vivant sur cette planète à être convaincue que le surnaturel, les dieux, les vampires, les pouvoirs, étaient de l'ordre du mythe, du conte pour enfant. C'est comme se rendre compte que le soleil ne tourne pas autour de la terre mais que c'est l'inverse : une grosse claque dans la figure.

Voilà qu'il se glisse dans ton lit et que tu le regardes arriver, yeux écarquillés. C'est sans doute l'apparence enfantine – et la morphine on ne va pas se mentir – qui fait que tu te décales un peu pour lui laisser de la place dans ton lit, sans te demander une seconde ce que les infirmières pourront bien penser de votre échange d'acariens et de peaux mortes. Il a froid. Toi, tu as presque trop chaud, alors tu lui cèdes ta couette et ta chaleur. En bonne jeune fille convenable élevée par un grand frère psychopathe tu fais en sortes de ne pas le toucher. Il est dans ton lit mais tu restes physiquement à l'écart. En plus, il a beau avoir une vingtaine d'années, là, il a, allez, 13 ans à tout casser ?

Mais tu fous quoi là ?

N'importe quoi. Tu fais n'importe quoi. Un n'importe quoi sous morphine et tu ne sais pas si le malaise que tu ressens est ton malaise à toi ou simplement la fureur de Loki qui se manifeste par le biais de ton estomac qui se serre.

« Du coup tu ne parles à personne de tes pouvoirs ? C'est dommage, s'il y a plein de sable chez toi, ça doit être difficile à cacher et un peu frustrant. Pour moi c'est un peu difficile parce qu'ils se déclenchent parfois tout seul. »

Sans compter tes moments d'absence parce que le dieu dans ta tête te tape la causette.

« C'est vrai que c'est difficile. Ceux qui sont au courant peuvent nous prendre facilement pour des fous. »

Tu n'as pas totalement exclu la possibilité selon laquelle Loki ne serait qu'une création de ton esprit malade, une voix que tu entendrais, une voix un peu mégalomane qui au lieu de se proclamer maîtresse du monde, au lieu de ne faire que t'insulter ou se moquer de toi, se déclare voix divine.

« Je contrôle le feu, enfin, j'le subis un peu, le feu, pour être honnête, j'apprends doucement à l'utiliser avec mon 'maître', enfin, j'apprends plus à ne pas mettre feu à mon lit qu'à l'utiliser vraiment. Ça ne m'intéresse pas vraiment. »

Un rire un peu jaune. Tu ne t'étais pas rendu compte d'à quel point tu avais besoin de parler de ce genre de choses.

« Parlant de fous et de dieux – désolée je passe vraiment du coq à l'âne – … Tu m'as dit qu'une déesse t'avait donné ton don, mais tu as entendu parler d'une histoire qui dirait que... »

Tais-toi.

« maintenant on peut enfermer... »

Astrid, tu la fermes.

« ...des dieux à l'intérieur des humains ? Je ne sais pas trop quoi en penser. »


Tu es stupide ou suicidaire ?


Les deux, je dirais, doublés d'inconscience.




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:13, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 2 Mai 2015 - 15:08


 
Sweet dreams

Accroché à ses lèvres, tu l'écoutes, le regard émerveillé, passionné par ses histoires qui semblent plus improbables que réels, mais dans ton monde, tout est possible, car tu es un dream sailor. Tu sais que certaines choses sont impossibles, mais malgré ton âge si jeune, ton apparence actuelle qui t'en donne encore moins, tu as déjà vu beaucoup de choses, même si tu n'en parles à personne, car on te prendrait pour un fou. Mais tu as le sentiment qu'elle, elle a besoin que quelqu'un la croit, que quelqu'un lui dise que tout ce qu'elle fait est réel, que c'est normal. Elle est hésitante, elle est perdue, mais toi, tu as l'habitude de guider les gens, dans leurs rêves. Rarement dans la réalité car on ne te prend pas au sérieux. C'est peut-être ta chance, justement, en plus même si elle est un peu plus vieille que toi, elle est sans doute dans la même tranche d'âge.

Secouant la tête d'un air négatif pour lui confirmer que tu n'en parlais normalement à personne, mais tu veux la rassurer, lui dire que ce n'est pas grave et qu'elle n'est pas seule, surtout.

« Nan, je suis pas frustré ! J'ai un maître moi aussi, qui m'apprend. Mais au début c'était difficile, parce que ça se déclenchait aussi tout seul. »

Tu souris d'un air innocent et te faufiles un peu plus sous la couverture pour te tenir au chaud tant la différence de température entre cette ville et chez toi est flagrante. De plus, tu n'as pas particulièrement prévu de vêtements chauds, même si vous ne portiez que des blouses finalement ici.

« Le feu, c'est effrayant... ça ne doit pas être facile à contrôler... »

Murmures-tu d'un air pensif, en essayant d'imaginer la chose. Tu ne demandes pas de démonstration, car tu n'es pas particulièrement à l'aise avec cet élément. Et puis si elle non plus ne s'y intéressait pas, tu ne voulais pas l'obliger par des caprices.

Perdu dans tes pensées, elle t'en tire pour parler d'un autre sujet, un sujet qui semble sérieux, alors tu l'observes avec un air sérieux, bien que juvénile, comprenant la gravité de la conversation. Tu restes un instant pensif à sa réflexion, hésites, laisses tes yeux chercher un point de repère dans l'obscurité, comme si tu y trouverais une réponse, mais finalement...

« Je sais pas trop... Tu sais, au début, je croyais que les dieux, c'était que dans les rêves, et puis une femme m'a expliqué qu'elle en était une. Et je le crois, j'ai vu ses pouvoirs, elle était très forte... »

Tu arrêtes de parler, te remémorant que c'est cette rencontre qui t'avait immobilisé dans un fauteuil. Ce souvenir te pince le coeur, et la Jouvence s'ébranle pour te ramener à ton âge réel, te voyant grandir dans le lit d'Astrid.

C'est quand on vieillis qu'on se fixe les barrières, qu'on se crée une conduite, et même si à treize ans tu parais plus à l'aise, enfantin presque sans-gêne à proximité des filles, c'est tout autre chose à l'approche de la vingtaine, où la proximité entre deux corps de sexe opposé te rappelle que tu ne devrais pas être ici. Mais tes jambes ne bougent plus, elles sont immobiles, alors que l'instant d'avant, elles étaient recroquevillées contre toi. Aussi, c'est avec un mouvement violent des bras que tu t'écartes d'elle.

« Euaaaah ! D-désolé ! »

Des excuses précipitées, mais en te repoussant, tu glisses du matelas, pas assez large pour tenir deux corps d'adultes, et tu te retrouves allongé au sol, t'explosant le dos dans un fracas douloureux. Tu n'essaies pas de te relever, le mal te fend la colonne vertébrale, tu es immobilisé, mais tu ne peux pas demander de l'aide à quiconque, il faut que tu trouves une solution.

Après une ou deux minutes de gémissements douloureux, tu t'aides de tes avant-bras pour te redresser faiblement, apercevoir Astrid et la rassurer, tout en lui demandant de l'aide :

« E-excuse-moi... Peux-tu... outch... m'aider ? Faut pas que les infirmières me voient, sinon elles vont se poser des questions... C'était pas mon intention... Désolé de te mettre dans l'embarras... Aïe... »

Tu en as les larmes aux yeux, mais tu essaies de ne rien laisser transparaître. Mais même en demandant son aide, elle ne pourra pas te porter, elle, encore moins avec un poignet en vrac.

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 16 Mai 2015 - 14:30


C'est juste une idée qui passe et que je fuis


Sohan a un maître qui lui apprend la maîtrise de son pouvoir ; toi tu as un dieu peu coopératif avec qui la communication est difficile. Tu sais qu'il est meilleur que toi au contrôle de chaque pouvoir qu'il t'a légué ; tu sais aussi que ton propre corps le limite dans leur expression et que cela l'ennuie. Tu te doutes qu'il doit vaguement s'entraîner mais les pouvoirs et leur utilisation ne font pas partie de vos sujets de conversation. Ils devraient l'être, un jour. Pas maintenant.

Ton attention est piquée lorsqu'il te parle d'une déesse qu'il aurait pu rencontrée. Seulement, tu n'as pas le temps de lui demander de développer qu'il prend de plus en plus de place dans ton lit, que le son de sa voix change. De gamin il passe à jeune homme, à homme d'une vingtaine d'années. Tu te figes, crispée et il te semble que lui aussi. Puis il chute, comme s'il te fuyait, te faisant sursauter, te faisant peur aussi. C'est une tête timide qui se penche, va regarder l'état dans lequel il se trouve. Le petit Sohan gambadait et gesticulait comme un enfant libre, le Sohan que tu as rencontré est cloué au sol par des jambes lourdes comme du plomb.

« Tu t'es pas trop fait mal ? »

Question conne qui trouve réponse dans sa plainte douloureuse que tu écoutes avec peine. Tu n'oses ni tendre la main ni descendre de ton lit qui te sert actuellement de radeau de sauvetage. Il a un homme à la mer – ou un homme à terre – et tu n'arrives pas à lui venir en aide.

Tu hoches la tête lorsqu'il te demande de l'aide, imprégnée du silence de Loki qui a l'air de bouder le fait que tu aies parlé des hôtes. Ne résonne dans ton crâne que les plaintes et la voix de Sohan.
Tu poses timidement les pieds à terre, passes ta couette – ou la sienne, tu ne sais plus – autour de ses épaules, cherches une solution qui ne demanderait pas le passage d'une infirmière.

Comment soulever quelqu'un qui n'a plus le contrôle de ses jambes lorsque l'on pèse moins lourd que lui et qu'on a un poignet en vrac ? Ce n'est pas Loki qui t'aidera.

Accroupie devant Sohan, tu poses la main sur l'interrupteur proche de ton lit et allume de fait la lumière de chevet. Tu le fixes vaguement, en pleine réflexion ; tentes de passer tes bras sous les siens et de le soulever comme on soulève un enfant, sans grand succès. La douleur de ton poignet t'empêche de faire quoi que ce soit.

« Sans vouloir te vexer tu es un peu lourd à porter. »

Tu tentes un sourire qui n'est guère convaincant, quand une idée un peu folle te vient à l'esprit.

« Tu as de la force dans les bras ? »

C'est définitivement une mauvaise idée mais tu n'as pas envie d'expliquer à une infirmière inconnue pourquoi et comment Sohan n'est plus dans son lit.

« Parce que si tu en as, je pourrais mettre mes jambes en biais et te servir d'échelle humaine, enfin, ça a l'air bizarre et compliqué comme ça mais dans ma tête c'était plus normal que quand je le dis. »

Tu fronces les sourcils. Tout bien réfléchi, tu n'es pas sûre que ce soit une si bonne idée que cela.

« Sinon, on peut juste attendre et essayer de réveiller ton pouvoir de rajeunissement. »




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyLun 18 Mai 2015 - 18:09


 
Sweet dreams

On oublie de répondre à la première question, on oublie la douleur qui pourfend le dos, on ramasse ses restes et on se bouge. Tu as tout de même l'art de te foutre dans les pires situations et celle qui t'a amené à l'hôpital n'a apparemment pas servi de leçon que tu t'envoles déjà dans le regard d'une autre. En même temps, celle que tu as fui a fait bien du mal, à transformer ton corps en poupée de chiffon, et dire qu'elle passait son temps à se morfondre sur elle-même alors qu'elle n'était pas à plaindre. Tu t'étais bien planté sur son compte, Sohan, mais elle a beau être une déesse, elle t'avait plus que déçue.

Cette fois, tu étais tout coupable de ton malheur, à ne pas savoir contrôler tes pulsions infantiles, ou masculines. Après tout, elle ne t'avait pas demandé de venir dans son lit et tu ne te serais pas retrouvé comme un con par terre, alors qu'elle n'avait pas l'air des plus ravie de partager son pieu avec un pseudo-môme. Donc tu n'allais pas te plaindre non plus. Tu te mords la lèvre, souris et la rassures :

« Non non, ça va. »

Bah oui, tout va bien ! Ca se voit dans la larme que s'échappe de ton oeil tant tu as mal, la grimace que tu retiens à te faire déformer le visage tant tu forces sur le sourire pour le cacher. De toute façon, qu'est-ce que ça change ? Ce n'est pas comme si ça allait faire du mal que ce que tu as déjà. Enfin, tu espères. Avec un peu de chances, même, ça aurait l'effet inverse, mais les miracles, tu n'y crois pas, parce que les seuls dont tu as été témoin n'ont jamais rien apportés de bon.

Néanmoins, la jeune femme fait de son mieux pour t'aider, et en réalité, tu t'en veux de lui avoir demander de l'aide, alors, tu ne fais que sourire pitoyablement devant sa remarque en t'excusant :

« D-désolé. »

Peine perdue, tu n'allais pas la blesser davantage et tu étais responsables, il te fallait assumer, maintenant. Tu réfléchis à une solution, mais elle t'interrompt, te surprenant alors que tu hoches la tête d'un air ahuri.

« Euh, j'imagine, pourquoi ? »

Tu ignorais la force que tu pouvais avoir dans les bras, tu n'étais pas bodybuildé, et tu ne pratiquais pas particulièrement de sport pour te renforcer - préférant t'exercer à la magie - mais tu n'étais pas un faible non plus, tu étais quelqu'un de nerveux et ça se voyait dans la contraction des muscles de tes bras justement. Pour lui prouver, tu attrapas les pieds du lit pour te tire et avancer jusqu'à ton lit en traînant tes jambes immobiles, mais tant d'efforts est épuisant. Par contre, pour ses explications, on repassera. Tu n'as absolument rien capté de sa solution. Tu ouvres grand les yeux, comprenant même de travers ce qu'elle était en train de dire. Toi ? grimper sur ses jambes ? Non, tu n'oserais pas…

Et sans t'en rendre compte, en essayant de comprendre son plan, les positions qu'elle sous-entendait et que tu pensais comprendre, tu te mis à rougir violemment et refusas catégoriquement sans d'autres explications :

« Bah écoute, on va éviter, hein, je t'ai assez mise dans l'embarras. Hum... »

Maintenant, tu avais du mal à réfléchir, mais pour une blonde, c'est elle qui avait le cerveau pour deux cette fois, et son idée, même si elle n'était pas incroyable semblait être la meilleure. Tu pourrais essayer de te concentrer pour contrôler cette foutue métamorphose et faire comme elle dit, mais là… Difficile de faire quoi que ce soit, tant tu étais mal à l'aise. Encore rouge et gêné, tu remerciais presque le ciel de t'avoir immobilisé toute la partie en-dessous du tronc pour éviter de te retrouver dans une situation embarrassante voire compromettante.

Pour distraire un peu, tu te mets à simuler une toux. détournement d'attention, check. Au moins pour toi. Parce que du coup, tu as réussi à retrouver ton calme. Tu fermes les yeux et prends une inspiration pour essayer de te concentrer et te rappeler les circonstances dans lesquelles ton pouvoir s'active. Des pensées enfantines, des sentiments qui remontent à ton enfance, tu essaies de penser à tout cela en même temps. Tes épaules se relâchent et en même temps, on peut voir qu'elles descendent encore plus que prévu, annonçant que ça marchait.

Pas le temps d'apprécier la victoire que tu te lèves vite fait, entendant un bruit dans le couloir qui t'avait fait paniqué, remontant dans ton lit et te cachant avec la couverture, comme si tu dormais, alors qu'une infirmière entra dans la chambre, alertée par la lumière allumée...

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyVen 22 Mai 2015 - 15:13


But I'm shy, can't you see ?


Il rejette gentiment ton idée, prétendant t'avoir déjà assez mise dans l'embarras. Toi, un élan de lucidité te fait te dire que la morphine te monte sûrement plus à la tête que ce que tu ne croyais. Sohan rougit, tu ne comprends pas pourquoi – parce que toi et l'interprétation des éléments sociaux, ça fait douze – et à vrai dire tu te désintéresses vite de la couleur de son visage. Il tousse, il y a du bruit dans le couloir et lui a rétréci pour détaler jusque dans son lit dans lequel il plonge.

Vous savez ce que cela fait, de se retrouver face à un homme qui se transforme enfant et qui vous abandonne lâchement face à une infirmière ? Ce n'est pas agréable. Pas agréable du tout.

Tu n'as pas eu le temps d'éteindre la lumière ni même de te recoucher. Tu es debout, aux pieds de ton lit, te tournes lentement vers l'infirmière, tel un lapin devant les phares. Extrêmement gênée. Tu n'es pas du genre à te faire remarquer. Tu n'aimes pas ça du tout. Voilà qu'elle te fixe, avec son air dur et fatigué d'infirmière dérangée pendant la nuit et que tu te remémores tes insomnies d'enfance qui te valaient quelques roustes verbales de la part de tes parents et autres couchages de force.

Tu avales ta salive tandis qu'elle te demande sèchement si tu as une idée de l'heure qu'il est et te donne le droit à une leçon murmurée sur le respect du sommeil de ton compagnon de chambre. Tu aurais bien envie de lui rétorquer qu'elle et son speech ne semblent pas avoir grande connaissance du « respect du sommeil de ton compagnon » non plus.
A la place, tu te confonds en « pardon » désolés, affiches un air de profonde culpabilité, lui expliques que tu avais envie de faire pipi et que tu faisais attention à ne pas le réveiller. Elle te demande si ta commission est faite, tu lui réponds que oui, elle t'ordonne de te recoucher et n'accepte de quitter la pièce une fois chose faite et la lumière éteinte.

Une fois la porte refermée, tu laisses échapper un long soupir.

« Un peu plus et elle te voyait hors de ton lit. »

Tu grommelles, sans hausser le ton de la voix car tu ne sais pas crier. Ni même râler correctement. Certains diront que tu es froide (à raison) mais personne ne pourra contredire le fait que tu es douce

« Purée, t'as de la chance d'avoir l'air d'un gosse, c'est plus facile de te pardonner un abandon, comme ça. »

Tu détestes te faire engueuler, surtout sans raison. Tu détestes le fait d'avoir à couvrir quelqu'un, même si ta sympathie (quoique difficile à percevoir) t'empêche de dénoncer qui que ce soit. À moins que ce soit une peur foudroyante des représailles, auquel cas ceci va de paire avec ta peur de te faire engueuler. Tout bien réfléchi, mieux vaut se faire enguirlander par un parfait inconnu plutôt que risquer de se faire engueuler par quelqu'un d'un peu moins inconnu avec qui tu risques de partager quelques jours.

« Même si j'comprends que tu voulais pas vraiment qu'elle te chope sous cette forme-là. »

Tu t'enroules dans la couette que tu as ramassé en remontant dans ton lit.

« On a qu'à dire que maintenant, si on entend une infirmière arriver, faudra dire quelque chose comme… ''Chien méchant'', comme ça, tout le monde f'ra semblant de dormir. »

Tu n'oses pas te relever ni rallumer la lumière, ignores sous quelle apparence il se trouvera ; s'il est redevenu jeune homme ou s'il est toujours enfant.

« Tu as toujours froid ? »




Dernière édition par Astrid Holmlund le Lun 1 Juin 2015 - 1:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptySam 23 Mai 2015 - 19:52


 
Sweet dreams

Tu m'avoues, tu l'avais lâchement abandonné à son sort face à l'infirmière, mais au moment où elle est rentré dans la chambre, tu n'avais pas récupéré ta forme originelle, et vu la taille que tu avais prise, ça se remarquerait immédiatement. Pour ne pas louper ton coup, tu avais pensé à quelque chose de vraiment enfantin, des manèges, le cirque, tout ce qui t'émerveillait à l'époque. Quand tu avais dix ans. Une bonne cinquantaine de centimètres en moins. Même dans ton lit, sous les draps, tu priais pour qu'elle ne remarque pas que tes jambes étaient plus courtes que ce qu'elles auraient dû. Mais la femme n'y prêta pas attention, trop occupée à réprimander ta pauvre colocatrice. Tu t'en mordais les lèvres de l'entendre se faire prendre de la sorte, mais tu ne pouvais pas vraiment faire autrement.

Une fois la tempête passée, tu sortais de tes couvertures et soufflas, profitant de ce répit pour reprendre une taille adulte, ré-encaissant les douleurs qui te traversent le dos après la chute. Tu as le sentiment que des os se sont déplacés encore, et ça ne te semble pas bon signe, mais tant pis, tu fais que des conneries, tu n'as pas le droit de te plaindre. En revanche, tu baisses la tête d'un air coupable et chuchote dans sa direction :

« Excuse-moi, je ne voulais pas te mettre dans l'embarras... »

Tu opines du chef, en souriant sur le trait d'humour du "chien méchant", mais tu ne dis plus rien, comprenant que tu avais fait assez de bêtises pour ce soir pour ne pas l'impliquer davantage. Tu restes allongé, le temps que tes yeux s'habituent à l'obscurité, à regarder le plafond. Tu pourrais t'endormir sans demander ton reste, la laisser tranquille, mais tu es incapable maintenant de fermer l'oeil. Tu aimerais en savoir plus sur elle, lui poser des questions, lui demander si elle dort. Mais tu n'oses pas la déranger, tu as peur qu'elle t'en veuille aussi.

C'est sa voix qui s'élève alors, te posant une question, alors que tu avais oublié que tu avais un peu froid. Mais avec ces aventures, l'adrénaline de la panique, tu sembles avoir un peu plus chaud. Tu souris, la remerciant dans tes pensées de s'inquiéter pour si peu et lui réponds pour la rassurer :

« Non, ça va mieux… Merci... »

Il est temps de poser tes questions, si elle ne dort pas, car tu as peur que le lendemain matin elle ne s'échappe et te laisse dans l'ignorance totale. Surtout sur un point. Alors même si tu laisses un silence s'installer, tu le brises pour ne pas lui laisser le temps de s'endormir :

« Dis… Comment tu t'appelles ? »

C'est vrai que tu ignores toujours son nom, et tu aimerais au moins connaître l'identité de celle qui vient de partager un bout de péripétie avec toi. Tu ne la laisses cependant pas répondre tout de suite, de peur d'avoir paru impoli en demandant directement, et tu joues les maladroits :

« Enfin… Si tu veux pas me le dire, je ne t'en voudrais pas. Après tout, tu dois m'en vouloir, donc je mérite pas de te connaître, désolé encore... »

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyDim 31 Mai 2015 - 22:57

 

We are heading to the wall even if you are sorry


La lumière éteinte te permet de te sentir un peu plus à l'aise. Il ne peut pas voir ton visage ; il ne peut pas voir les émotions défiler dans ton regard alors que tu tentes de les retenir, les cacher à tous jusqu'à les cacher à toi-même. La lumière éteinte, même si elle t'angoisse comme une gamine de cinq ans, t'aide à te libérer. Ainsi, tu peux te permettre d'avoir l'air surprise face au fait qu'il se sent réellement désolé de « t'avoir mise dans l'embarra ». Tu peux te permettre de froncer les sourcils avant de te tourner, le poignet posé le long du corps, pour dévisager la silhouette dont l'obscurité masque les détails.

Tu ne sais pas. Tu ne sais pas comment réagir face à ça et ce n'est pas Loki qui t'aidera. Alors un long silence passe durant lequel tu n'oses respirer. Il croit peut-être que tu es endormie. Tu pourrais même faire la morte, l'ensommeillée, pour ne pas avoir à affronter sa tristesse. Tu pourrais lui répondre que oui, il ne mérite pas de savoir ton prénom, tu pourrais lui dire ça pour le garder à distance et ne pas te mettre en danger puisque tu ne sais pas garder tes amis. Tu pourrais lui répondre que tu t'appelles Loka (comme Loki mais avec un A) et que tu es fatiguée, lui dire bonne nuit et te tourner de l'autre côté. Tu pourrais juste… juste…

« Haha. »

Tu pourrais juste le faire doucement rire, encore une fois.
Tu bouges, ta main gauche va pour saisir le coussin sur lequel reposait ta tête. Tu le lances sur lui ; mais en parfaite droitière tu loupes la figure que tu visais.  

« T'es bête. »

Un temps.

« Je m'appelle Astrid et j'irais pas jusqu'à dire que tu ne mérites pas de me connaître. C'est plutôt moi qui suis sans intérêt, à vrai dire. »

Triste vérité. Qui voudrait connaître une jeune fille qui se sent vide à l'intérieur ? Il n'y a eu que Timeo pour s'accrocher à toi, pour t'inventer des qualités que tu n'as pas, pour trouver tes longs silences intéressants et mystérieux, pour être assez aveugle, pour t'idéaliser. Il n'y a eu que Timeo que tu n'as pas voulu garder.
Tu es sans intérêt et fais tout ce qui est en ton pouvoir pour désintéresser ceux qui se penchent sur toi avec le désir de te connaître. Tu es sans intérêt et te complais là-dedans. Tu es une petite bestiole, un petit insecte qui a pris la forme et la couleur d'un caillou, d'une feuille, d'une branche, pour passer inaperçue. Astrid, le phasme urbain. Une apparence qui passe partout, une petite taille et des t-shirts trop grands font de toi une fille caméléon, qui se noie dans la masse et sur laquelle les hommes ne se retournent pas dans la rue.

Parfois ça te fait peur de te dire qu'il n'y aura que Melen pour pleurer pour toi, s'il apprend un jour ta disparition entre deux missions. Ça te fait peur de te dire que Loki serait bien heureux d'être débarrassé de toi car lui aussi trouve que l'intérieur de ton crâne n'est pas intéressant.
Parfois ça te rend terriblement triste, d'être un cloporte insignifiant.

Il est plus de minuit.
Ce matin, un scooter t'a fait valser.
Demain, tu te fais anesthésier.
Tu es fatiguée, la morphine fait moins effet.
Alors réfléchir à combien tu es un insecte que personne n'aime à part ton frère te fout une boule dans la gorge malgré toi.

Mais, tu n'as pas envie de te plaindre devant un mec qui passera peut-être sa vie en fauteuil roulant. Tu n'as pas envie d'étaler devant quelqu'un qui a beaucoup plus de raisons de se plaindre que toi. Parce qu'au fond, tu n'as aucune raison d'avoir envie de pleurer.

Alors, même si tu as les larmes aux yeux, même si les larmes coulent, tu régules ta respiration pour ne pas laisser passer le sanglot.
Tu tentes alors un changement de sujet. Quelque chose pour te tirer de ton auto-flagellation interne.

« C'est joli comment, Kalel ? Tu pourrais me raconter ? »



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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyLun 1 Juin 2015 - 20:14


 
Sweet dreams

Tu entends les deux onomatopées qui te font sortir de ta mélancolie sans regrets, mais si soudainement, comme pour cacher quelque chose, un arrière-goût amer, mais tu ne peux t'en empêcher que ton diaphragme se contracte frénétiquement. Tout ce que tu retiens, c'est que le rire ne s'échappe d'entre tes lèvres pour alerter de nouveau l'infirmière, avec une main devant la bouche. Puis un coussin dans la tête arrête ton rire devenu nerveux, te rendant un visage mécontent cette fois. Tu attrapes l'objet et le renvoies à son destinataire en râlant en chuchotant :

« Raaah ! Arrête avec ça, c'est pas drôle ! Tu te moques ! »

Mais tu le sens, l'amertume dans sa voix qui tente de rester normale, cet arrière-goût que le rire avait essayé de masquer, tout est dit dans une phrase.

C'est plutôt moi qui suis sans intérêt, à vrai dire.

Tu t'en offusques, mais ne trouves pas les mots pour la réconforter, car elle n'a pas besoin de consolation, ça ne ferait que renforcer l'idée. Tu fronces les sourcils dans l'obscurité et réfléchis. Tu réfléchis si profondément que tu ne vois pas le temps s'écouler.

Tu connais enfin son prénom, et tu ne la trouves pas sans intérêt. Mais, à l'entendre, tu devines déjà que beaucoup de gens lui ont déjà accordé un intérêt qu'elle ne supporte pas, comme tu le connais déjà. Te fondre dans la foule quand cela est nécessaire, rester modeste, car le monde est plus grand que nous ne l'imaginons et tu sais que tu es si petit qu'une fourmi. Mais tu n'as pas baissé les épaules, malgré tes malheurs.

Tout ceci, c'est grâce à tes expériences, les gens de ton entourage qui t'ont aidé à te relever à chaque fois, mais tout le monde n'a pas la même chance que toi. Car même si aujourd'hui, tu te retrouves dans un fauteuil roulant, tu sais que tous n'est pas perdu, car tu vis, tu vis et découvres de nouvelles personnes, à compter Astrid en premier. Son pouvoir était cool, son prénom avait une consonance froënbourgeoise, sa conversation éveille ta curiosité. Alors tu ne comprends pas qu'elle te dise qu'elle n'a aucun intérêt. Car ce n'est pas le cas.

Vous ne voulez pas dormir et la discussion se relance, alors qu'elle te tire de tes pensées, en te demandant de décrire ta ville. Elle n'y a jamais été ? Il faut dire que toi non plus, tu ne connais pas des masses Froënbourg. Pensif, tu regardes le plafond, dans l'obscurité, à peine éclairé par la Lune dont les rayons passent à travers les stores semi-clos, puis tu commences brutalement par un :

« C'est vide. Y a rien. »

Qu'attendre de plus d'une cité désertique ? Pourtant, cette ville, c'est ton enfance. Alors tu y as tous tes souvenirs et tu acceptes de lui faire partager, car tu l'apprécies et tu veux lui faire plaisir.

« Il fait chaud, et le sable est brûlant, on se brûle les pieds quand on marche dessus. Je me souviens avoir été immobilisé pendant trois jours à cause de ça, quand j'étais petit ! Mais il y a l'oasis, avec ses grands cocotiers. On raconte que des gens sont morts en recevant une noix de coco sur la tête... Mais je crois pas que ce soit vrai. Et puis, il y a le parc d'attraction, DromadaireLand, mais je n'y suis jamais allé. Oh ! Et il y a aussi le musée de la mythologie ! Comme tu parlais de... tu-sais-quoi tout à l'heure, ça pourrait être intéressant ! »

D'ailleurs en revenant sur le sujet, ça te rappelle que tu avais plein de questions justement. Tu t'arrêtes dans ton enthousiasme et prends un ton grave, soucieux, conscient que tu empruntes un chemin dangereux. Mais tu ne peux pas t'empêcher de vouloir savoir. Sinon, pourquoi en aurait-elle parlé ? Elle a peut-être besoin de se confier.

« Dis Astrid... Qu'est-ce que tu voulais dire en insinuant qu'on pouvait.. enfermer des dieux à l'intérieur des humains ? »

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyMar 2 Juin 2015 - 17:06


C'est dur d'être un vrai dieu, mais donne au peuple ce qu'il veut


C'est vide. Vide à Kalel, vide à Froënbourg, vide dans ta tête malgré la présence de Loki. Néanmoins, il développe. Te parle du sable brûlant – là où tu ne connais que la fraîcheur de la neige –, du parc d'attraction DromadaireLand (que tu n'as jamais vu non plus ; tu confonds tout le temps qui du dromadaire et qui du chameau a une ou deux bosses), de l'oasis et des cocotiers, des légendes qui vont avec. Tu souris dans l'obscurité. Sourire timide et caché par la nuit qui disparaît aussi vite qu'il est arrivé.

« Tu es resté immobilisé parce que tu t'étais brûlé les pieds ? Nous ici ça nous est arrivé d'être immobilisés pendant les grandes tempêtes de neige. Pas possible de sortir de la maison, du coup ils conseillent d'avoir toujours des bouteilles d'eau et des boîtes de conserve chez soi au cas où. »

Tu t'es laissée bercer par sa voix et c'est agréable ; maigre abandon réalisé grâce à l'obscurité. Le petit apaisement que tu affichais est de courte durée, puisqu'il remet sur le tapis ces histoires de mythologie. Tu ne sais pas ce qui t'a pris de parler de trucs de ce genre, d'évoquer l'existence des hôtes alors que tu ne le connais pas. Il pourrait très bien travailler pour le savant-fou, voire faire partie de ceux qui ont permis l'invention du poison anti-dieu. Loki a raison. Ça te fait mal de l'admettre, mais il a raison. C'était imprudent. Et tu ne sais pas comment faire machine derrière.

« Je ne sais pas trop comment l'expliquer alors je vais juste te raconter ce que j'ai vu. »

Tu ne pourras pas lui parler de toi et de ton cas ; tu n'as pas envie de mettre Loki plus en colère contre toi qu'il ne l'est déjà. Tu as conscience que les derniers événements l'ont autant bouleversé que toi, quand bien même il ne l'avouera pas. Tu en as conscience car vous partagez un corps ; ses émotions et ressentis se calquent sur les tiens.
Vous avez tous les deux assisté à la mort d'un dieu. Prendre des risques en dévoilant qui vous êtes à un inconnu n'est pas la marche à suivre. Tu le sais. Mais tu dois bien lui expliquer pourquoi tu connais toutes ces choses, non ?

« Je ne suis sortie qu'une fois de Froënbourg, y'a pas très longtemps, et j'ai été à Seiryuu. Quand je suis arrivée là-bas, j'ai croisé quelqu'un que je connaissais et en fait ce mec n'était plus… lui-même, de ce que j'avais vu. C'était quelqu'un d'autre. »

Tu sens que Loki surveille chacun de tes propos, prêt à agir au cas où tu déciderais de dire un mot de travers. Il sent ta non-explicable envie de faire confiance à cet individu qui pourrait causer ta perte et la sienne. Surtout la sienne. Parce qu'il se fout de ta propre survie.

« En fait on m'a expliqué que quelqu'un, on ne sait pas vraiment comment ni qui, aurait réussi à mettre les âmes des dieux dans des gens. »

Tu bouges un peu dans ton lit. Tu es couchée sur le flan, au bord du matelas, aussi proche de Sohan que possible. Ta voix n'est qu'un léger murmure.

« Je sais pas si ce qu'ils disent est vrai, peut-être que ces gens ont juste un problème et devraient se faire soigner. Mais en tous cas, c'est très impressionnant à voir, ça fait même un peu peur. »

Ça va. Loki surveille mais il ne menace plus de faire exploser l'intérieur de ton crâne sous le coup d'insultes et remarques te concernant aussi véridiques que cruelles. Il est possible que vous passiez encore, l'un et l'autre, de nombreuses années en colocation crânienne. Ce serait stupide de le provoquer ; il te le ferait payer cher. Il sait sur quelles plaies appuyer pour te faire du mal.

« Ça a l'air de t'intéresser, tout ce qui touche à la mythologie, non ? »


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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyMer 3 Juin 2015 - 17:10


 
Opposites attract

Tu penses que tu t'es mal exprimé, car ce n'était pas tout à fait pareil que d'être bloqué par la neige. Tu n'avais pas été bloqué chez toi, mais pour marcher, ça te faisais simplement suffisamment mal pour que tu puisses sécher les cours contre ton gré. Mais ces souvenirs, bien que cuisants à l'époque, te font aujourd'hui sourire sur ton insouciance qui t'amenait à découvrir par des erreurs les leçons de la vie.

« C'est parce que... j'aime bien marcher pieds nus dans le sable, c'est tout doux et tout chaud. Parfois trop et du coup, ça m'arrivait de me brûler les pieds, du coup, j'avais du mal à marcher, huhu. »

Tu ris doucement, en espérant partager ce rire sincère un peu avec elle, car vous passez un bon moment, alors tu souhaites que ce soit réciproque, surtout après ses paroles lourdes de sens. Les gens n'ont pas besoin d'être exceptionnels pour être intéressants et tu avais appris par la force des choses que c'étaient ceux qui étaient les plus discrets qui cachaient le plus de choses, attisant ta curiosité.

Mais en écoutant les exemples d'Astrid, tu es étonné, et réfléchis un moment en imaginant une tempête de sable blanc sur Kalel qui pourrait bloquer les portes. Ce serait vraiment ennuyeux... Mais ton pouvoir résoudrait facilement le problème. Avec la neige, c'est différent et rien que d'imaginer le fait d'avoir une maison sous la neige te file des frissons, à t'en tenir les épaules et grelotter de froid en sifflant.

Mais, outre vos expériences respectives, il y avait ces paroles qui t'avaient interpellé et tu essayais de t'y intéresser de plus près, réfléchissant à la situation, en essayant d'imaginer ta propre réaction si tu avais été à sa place. Après un instant de silence, tu te décides de répondre.

« J'imagine. Déjà que se rendre compte qu'on côtoie des divinités, ça a quelque chose de... bouleversant. Enfin, j'ai encore du mal à l'imaginer, mais c'est si extraordinaire ! »

Ton enthousiasme enfantin revient au galop avec tes yeux brillant d'admiration et d'imagination. Et tu affirmes ses propos avec un peu trop d'élan, que tu mets la main devant la bouche en baissant de nouveau le ton pour continuer :

« Oui ! Euh... oups... En fait... j'aimerais devenir archéologue, mais... c'est un peu compromis. Enfin, je pense que je pourrais trouver une alternative en travaillant dans des musées, un truc comme ça. Ca demande moins de déplacements et d'efforts physiques. Mais il faut que je rattrape mes cours aussi. Ce serait bête de louper ses études pour un bête accident. »

Soudain, tu entends des pas dans le couloir, et ne bouge plus d'un pouce figé par l'angoisse que l'infirmière vous ait entendu, retenant ton souffle. Mais visiblement, elle s'est juste arrêté pour s'assurer que vous dormiez bien, car elle passe son chemin et continue sa ronde. Tu soupires de soulagement, mais cela ne t'arrête pas, car tu n'as plus du tout envie de dormir. De toute façon, tu passes assez tes journées allongé...

« On a eu chaud. Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »

Tu t'interromps un instant, en te pinçant les lèvres et avant qu'elle ne réponde, tu veux t'assurer que tu ne la déranges pas :

« Si... je t'embête avec mes questions, et que tu veux dormir, n'hésites pas à me le dire, hein... »

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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyMer 3 Juin 2015 - 21:43


Au bout du monde, ici, on se sent bien


Un sourire lorsqu'il parle du fait que côtoyer les divinités est bouleversant ; sourire qui réapparaît parce que son enthousiasme l'a fait hausser le ton sans le vouloir. Tu es bien placée pour confirmer que savoir que les divinités sont parmi les hommes est déconcertant. Bouleversant car tu t'es crue folle avant de voir tes pouvoirs apparaître, bouleversant de te rendre compte qu'il se passait dans ton corps des choses que tu ne contrôlais et ne connaissais pas. Ça l'est encore aujourd'hui ; qui pourrait te prouver que tu ne nages pas en plein délire et que les démonstrations magiques que tu penses avoir vues ne sont pas le fruit de ta folie ?

Voilà qu'il embraye sur ses études. L'archéologie. Tu l'écoutes calmement parler de ses projets, ceux qui tombent à l'eau, des études qu'il veut faire. Tu n'oses pas lui dire que tu le trouves courageux de garder la tête haute, de trouver des alternatives. Alors tu te contentes d'acquiescer, de l'écouter, de laisser un « Hm » s'échapper de tes lèvres afin de lui montrer que si tu ne sais que lui répondre tu sais au moins l'écouter. Il parle de l'accident qui l'a immobilisé comme d'un « bête accident », comme s'il venait simplement de s'ouvrir un doigt ou se cogner en ouvrant une porte. Tu ne sais pas où il trouve ce cran-là, comment il réussit à mettre tant de distance entre lui et ce qui peut lui arriver. Toi pour qui un poignet cassé et une opération ridicule étaient la fin du monde...

Bruit de pas dans le couloir. Tu ne prends pas la peine de murmurer « Chien méchant » car tu sais que Sohan – qui s'est tu aussitôt – sait que l'infirmière passe par-là. Tu fermes les yeux et attends que l'infirmière ouvre la porte. Elle n'en fait rien. Les pieds passent à côté de la porte et s'éloignent, sans doute pour vérifier que tu n'as pas rallumé la lumière. Tu es d'accord avec Sohan sur le fait que « vous avez eu chaud ».

« Si j'ai envie de dormir je te le dirai. Toi aussi, si à un moment tu veux dormir, hésite pas à le dire. »

Tu laisses quelques secondes passer, le temps de trouver les mots adéquats pour décrire ta situation dont il n'y a, finalement, pas grand-chose à dire.

« Je n'ai pas fait d'études, j'ai arrêté juste après le lycée pour travailler. Je collectionne les petits boulots de serveuse ou de caissière ou de femme de ménage depuis. »

Tu vois que je n'en vaux pas la peine.
En plus de ne pas être intéressante tu n'es pas très intelligente, convaincue comme beaucoup d'autres que ce sont les résultats scolaires qui font l'intelligence, alors qu'il n'en est rien.

« Pour l'instant je travaille dans un magasin de jouet, une petite boutique qui s'appelle le Wondershop. Nous ne sommes que deux, mon patron et moi, à y bosser donc c'est assez tranquille comme travail. Je crois que c'est lui qui fabrique les jouets en bois qu'il vend. Ce qu'il fait est très joli. »

Tu n'arrives pas à trouver le moyen de revenir sur le sujet de ton accident. Tu n'es même pas sûre qu'il ait envie d'en parler. Tu n'as pas non plus envie de faire preuve de curiosité mal placée ou de le mettre mal à l'aise quoi que ce soit d'autre. Alors tu décides de te taire.

« Pour en revenir aux histoires de dieux, là… C'était bouleversant pour moi aussi, parce que j'ai appris l'existence des pouvoirs en même temps que celle des dieux, du coup j'suis un peu tombée de haut et il a fallu que je remette en question tout ce que je croyais savoir sur le monde. Je ne sais pas si ça t'a fait la même chose quand tu as découvert que tu en avais ? Chez moi, soit ils ne savaient pas que ça existait, soit ils ont tout fait pour le cacher. »

Tu laisses s'écouler quelques secondes.

« Tu as rencontré beaucoup de dieux, dans ta vie, toi ? »


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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyJeu 4 Juin 2015 - 17:29


 
Opposites attract

Dormir ? Quelle drôle d'idée ! Ce n'est pas avec ce que tu fais de tes journées que tu as réellement besoin de te reposer, limite tu as plutôt envie de te défouler, là, d'utiliser ta jouvence pour aller courir dans les couloirs pour faire tourner en bourrique les infirmières. Alors, tu réponds négativement et lui intimes de ne pas s'inquiéter après avoir ri légèrement.

Et à son tour, elle te raconte sa vie, bien que classique, elle t'apparaît merveilleuses et éclaire tes pupilles d'une nouvelle curiosité, alors que tu retiens les questions pour ne pas l'interrompre, car elle y répondrait peut-être même sans que tu n'aies besoin de les poser. Par contre, tu ne peux t'empêcher de t'exclamer :

« Woah ! T'as du courage d'enchaîner les petits boulots ! Et ça doit être génial de travailler avec un fabricant de jouets artisanaux. J'aime bien ce type de jouets, parce que ce sont des vrais oeuvres, en fait. »

Eh oui, on en doutait pas, mais tu es encore un enfant au fond de toi, bien que tu ne joues plus avec des jouets, tu es toujours admiratif de ce type de créativité. Car même ceux qui fabriquent possèdent une âme d'enfant au fond. Tu trouves ça beau. Les gens qui travaillent pour égayer les vies enfantines.

Mais il faut avouer qu'il t'en faut peu aussi pour t'émerveiller, un simple papillon qui passe pourrait suffire. Alors, imaginez le jour où tu as découvert tes dons ! Tu n'as pas besoin de réfléchir bien longtemps pour te rappeler de ce jour où tu as fait voler du sable autour de toi, au grand bonheur de tes camarades. Tu hausses les épaules et souris dans la nuit, pensif :

« Eh bien... J'étais petit quand j'ai appris que je savais contrôler le sable, mais c'est resté bien ancré. Les enfants trouvaient ça marrant, mais les adultes ont tout fait pour cacher. Ca ne devait pas exister, et je n'avais pas le droit de l'utiliser. Je me suis longtemps poser des questions, mais comme j'ai jamais eu de réponses, j'ai pensé que mes parents voulaient juste me protéger. Et puis, j'ai eu mon maître, qui m'a appris à maitriser ça. Mon père l'ignore, mais tant pis. »

De toute façon, tu as vite appris qu'il ne fallait pas tout dire aux parents, sinon, tu n'aurais rien pu faire. Tu ne saurais pas manipulé la Terre comme tu le fais, même si tu es encore bien loin du niveau de Griffin, et puis s'il avait su que sous son invitation à "t'exorciser" avec l'aide du prêtre se transformerait en apprentissage de la maîtrise de la magie, ton paternel ne l'aurait pas fait. Mais tu t'es toujours demandé pourquoi cet enclin à faire disparaître quelque chose d'aussi merveilleux ? C'est un miracle tout de même ! Prouvé par ton troisième don, qui t'a causé bien des soucis, mais qui te semble avoir été offert par une divinité. Enfin, tu l'associes ainsi, mais tu n'es sûr de rien.

Baissant la tête, tu parles à voix un peu plus basse, après un soupir de lassitude :

« De toute façon, il vaut mieux le cacher, sinon c'est mal vu. Mais je suis toujours agréableent surpris de rencontrer des gens comme moi, ça donne chaud au coeur. »

Et puis, tu aimes bien découvrir de quoi les autres sont capables, pour comparer, pour savoir jusqu'où le miracle va. Puis tu réfléchis à s a question, en penchant la tête sur le côté, comptant dans ta tête tes rencontres. Mais en fait, tu ne sais pas exactement.

« Eh bien... Deux déesses se sont présenté à moi. L'une en rêve et l'autre en vrai. Mais, peut-être qu'on en croise tous les jours, peut-être qu'ils se cachent parmi les gens normaux ? Ce serait vraiment étrange de l'apprendre ! Mais ce serait drôle aussi ! Mais si tu dis qu'ils peuvent aussi se cacher dans les gens, alors peut-être qu'il y en a plus qu'on le croit ? C'est excitant ! Tu imagines ? Ils pourraient nous raconter comment le monde a été créé, comment il a évolué ! »

Tu t'excites dans ton lit, à en devenir trop enthousiaste, mais sous le silence de ta colocatrice, tu penses que tu as été peut-être trop loin. Parce que toi, tu digères facilement ce genre d'informations improbables, mais les personnes matérialistes avaient plus de mal à concevoir une telle réalité. Aussi, tu t'inquiètes pour elle et te penches vers elle en soufflant :

« Astrid ? Ca va ? »


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MessageSujet: Re: On va cracher nos souhaits || Sohan On va cracher nos souhaits || Sohan  EmptyDim 7 Juin 2015 - 17:52

 


The floating boat is carrying me and I can live my story differently


Sohan pose sur ton quotidien un regard plein d'émerveillement alors que ta vie est banale à crever. Tu serais courageuse, Astrid, d'enchaîner ainsi les petits boulots. Courageuse ? Tu ne sais pas. Contrainte et forcée ? Oui, sûrement. Il n'y a rien de glorieux ni de courageux, pour toi, d'aller nettoyer les appartements des personnes âgées, de faire rouler des articles et des légumes sur un tapis en faisant sonner le « bip » du liseur de code-barre, rien de glorieux non plus dans le fait de savoir porter plein d'assiettes en même temps.

Mais Sohan dit que tu es courageuse alors soit, tu joueras le jeu. Tu seras courageuse, au moins pour ce soir.
Il te raconte son enfance, ses pouvoirs qu'on a tenté de brimer, de cacher, qu'on a essayé de faire disparaître alors qu'il s'agit de quelque chose de « merveilleux ». Tu ne sais pas si la magie est merveilleuse. Quand tu as mis le feu au drap que tu étais en train d'étendre, ce n'était pas merveilleux ; rendre un autre homme confus n'est pas merveilleux ; forcer quelqu'un à rire et l'écouter s'étrangler, souffrir, n'est pas merveilleux. Mais, tu commences à comprendre que ce sont les pouvoirs de Loki qui ne sont peut-être pas de beaux pouvoirs.

« Je comprends. Mon grand-frère n'est au courant de rien – j'ai plus été élevée par mon frère que par mes parents –  et donc mes parents non plus parce que mes pouvoirs ne sont apparus qu'y'a un an ou deux. J'ai sûrement eu un peu de chance, ça a pas dû être facile pour toi de grandir en devant te cacher. »

Tu l'écoutes parler des dieux, des hôtes comme s'il s'agissait de quelque chose d'excitant. Il est vrai qu'à force de côtoyer Loki dans ton propre crâne tu es de plus en plus blasée, habituée aux dieux, à l'idée de leur existence. Cela te rassure de savoir que Sohan croit aux dieux, de voir que s'il est surpris de ton annonce il ne te rit pas au nez. Sohan ne te dit pas, comme Jimminy l'a fait – et ça t'a fait mal –  « Vous êtes folle »  – oui, il t'a fait mal, quand il t'a dit ça, Jimminy –  Sohan t'a juste posé des questions. C'est rassurant parce que tu te dis qu'il y a quelqu'un dans ce monde capable d'entendre les choses bizarres que tu peux raconter.
Tu te rends compte que tu es restée silencieuse un long moment. C'est lui qui te ramène doucement à la réalité.

« Oui, oui, je vais bien. Et toi ? »

Il t'a fait chaud au coeur à regarder le monde avec tant de douceur et sincérité, à chercher le bon côté de chaque chose. Il t'a rassurée en ne t'envoyant pas balader, en ne te riant pas au nez. Tu te surprends seule, en te disant que tu ne t'es pas braquée, en constatant que tu ne l'as pas envoyé balader alors qu'il est gentil avec toi. Tu as tendance à virer les personnes gentilles de ta vie, de peur de les voir un jour devenir méchantes. De peur de t'y attacher. Mais il est probablement plus de trois heures du matin et tu es fatiguée. Fatiguée de lutter contre le monde, d'empêcher les personnes bienveillantes de l'être avec toi simplement parce que tu as peur d'être abandonnée par la suite. Pour ce soir, puisque tu as accepté d'être courageuse, tu te laisseras doucement porter.
Alors, tu souris.

« Je réfléchissais juste à ce que tu m'as dit et… et je pense qu'il faut faire attention à qui tu demanderas de t'expliquer le monde, parce que certains seraient capable de te raconter des âneries. »

Tu laisses s'écouler quelques secondes, le temps de réfléchir. Tu sens que Loki s'agite sans savoir pourquoi.

« J'ai croisé trois dieux dans des corps humains et une déesse, donc ça me fait quatre dieux connus pour l'instant. »

Un vague sourire. On te croirait revenue à l'âge où les enfants font le compte des trésors qu'ils trouvent et se sentent fiers d'en avoir un ou deux de plus.
Même si ton « deux de plus » n'est autre que toi-même que tu croises tous les matins. Si l'on compte ainsi, cela fait quatre. Toi et Loki, Jimminy et Heimdallr, Ludwig et Freyr, Freya.

« Ah non, j'ai rien dit, j'ai croisé un quatrième dieu-humain y'a quelques jours. » Tu avais oublié Shine. « Y'en a certainement plein, tout le temps, autour de nous, vu combien j'ai pu en croiser. Ou alors je suis une sorte d'herbe à chats pour dieux et ils viennent tous m'enquiquiner. »

Loki s'agite à l'intérieur puisque tu as manifestement décidé de ne pas poser la question qui le taraude, te remémore les propos de Sohan qui, s'ils ne t'avaient pas alertée, ne sont pas tombés dans l'oreille d'un dieu sourd. Une déesse rencontrée en vrai, et une déesse approche dans le pays des rêves.

« Ah mais. Je viens de tilter. Tu as rencontré une déesse en rêve ? Tu veux dire qu'elle t'a rendu visite dans un rêve ? »


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