Quel plaisir que cette douce journée. Comme bien souvent, je cherchais quoi faire d'amusant. Dans la cité Marine et plus précisément à Marina, il y avait de quoi faire dans cet endroit. Mon habitat était indirectement les quartiers abandonnés, mais j'évitais ce sujet avec mes " amis " et principalement Asellus. Pourquoi diable garder un tel secret malgré notre amitié ? Sans doute est-ce pour ne pas la frustrer ou la choquer. Qui sait.. Ma relation avec elle était simple : sans prise de tête. On est ami et tout est bien ainsi, pourtant, malgré tout, je voulais éventuellement la protéger. Sans doute est-ce pour cela que je me donnais du ma à cacher ma véritable identité, celle de ses pouvoirs ou autre. Au fond, maintenant que j'y pense, est-ce uniquement son chant qui m'avait attiré ce jour là ? Ou est-ce le fait que ses pouvoirs proviennent de mon essence ? Quoi qu'il en soit, notre amitié est sincère et j'en suis le premier conscient.  

Assis sur le toit d'un bâtiment abandonné, je me rends compte que je viens de prendre ma forme humaine. Vu l'heure, c'est bientôt le moment de rejoindre la miss. Car j'avais parfois pour habitude de la rejoindre histoire d'aller manger un truc ici ou là, ou tout simplement aller lui parler comme une fleur. Me rendant compte de mon statut rapidement, je me redressais vivement avant de descendre de là. Bon, il me fallait la trouver et quand bien même j'avais une petite idée de où elle était, je devais en être sûr.
Reprenant ma forme naturelle, tel un simple souffle de vent, je me laissais aller, le ciel et l'espace étant mon espace de jeu. Parcourant le monde en douceur, je cherchais la manieuse de vent à la chevelure verte pomme. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin, mais bon... Quoi de mieux qu'un endroit où le vent est omniprésent pour se rencontrer ? Notre point de rendez-vous était souvent le port et c'est ainsi dans la zone portuaire que je me rendais en coup de vent au sens propre.

Après avoir fais du repérage, je me rendais compte qu'elle n'était pas là, ou alors... je l'avais loupé tout simplement. Quoi qu'il en soit, je choisis un endroit à l'abri des regards indiscret et je repris forme humaine. Autant quand je le faisais au calme, cela était comme apparaitre tel le chat de Cheshire, mais là à la va-vite, cela est comme si le vent soufflé magiquement sur un seul endroit, puis soudain, l'agitation se calme laissant place à une personne réelle.
Ignorant donc le vent qui avait soufflé fortement pendant quelques secondes de façon peu naturelle, je sortais de ma cachette avant de commencer une petite marche sur cette zone portuaire. Le vent marin était un vrai délice, tel un poète, je respirais cette odeur si particulière où l'eau et le sel se mêle en un doux parfum. Oubliant le bruit des alentours, je me poste devant un endroit où l'on peut admirer le paysage et je deviens pensif.

Les flux d'air sont comme des battements de coeur pour moi. Si j'étais à 300% dans ma concentration actuelle, je laisserais filer mes mains au gré du vent, comme si je jouais une musique avec le vent et que je me prenais pour un chef d'orchestre. Durant un très cours instant, j'avais perdu de vue la raison de ma présence ici, que ce soit en cet instant - à savoir, retrouver la miss - ou bien de manière générale - autant dire, retrouver mes amis et compagnons élémentaires - mais heureusement, je revins à moi en re-ouvrant les yeux sur ce bas monde. Prenant un grand bol d'air, je tournais mes talons et m'apprêtais à chercher la présence de la possible miss. Sifflotant tel un enfant joyeux, je laissais ma longue chevelure voler au gré du vent, alors que je me mis à marcher le long de cette grande zone. J'en oubliais presque ma tenue simple, faisant presque pancho... J'avais l'air d'un petit pauvre, ou de quelqu'un qui n'est pas un grand amoureux de la mode, mais passons.

Quand on regarde les mouettes qui volent dans cette zone, il n'est pas rare de vouloir être comme elle : libre. Bon certes, il y a d'autre oiseaux majestueux qui existent, tel un faucon, mais avez vous déjà vu un faucon voler dans un port ? Bref, tout ça pour dire que le ciel faisait rêver de liberté et je ne disais - et pensais - pas cela parce que j'en suis le gardien.  L'air est ma personne, mon élément, la chose que je sois gérer tout le temps, sans quoi, tout peux devenir instable. Le climat, ou bien d'autre choses, sans vent, ou via trop de vent, la vie peut vite devenir chaotique. Bien que malgré tout, à mes yeux, de tout les éléments, je suis le plus gentil. Après tout, pour tuer avec le vent, il faut y aller très fortement... Alors que l'eau, la terre, ou le feu. Un tsunami, un tremblement de terre, ou une explosion ou déflagration, c'est meurtrier.

Enfin bref, me faisant pensif comme souvent, je fus sortit de mes pensées par une voix reconnaissable entre un milliard. Me retournant, je vis alors la demoiselle. Cette fois, c'est elle qui me trouve donc. Son approche était telle, que j'ai cru pendant un court instant qu'elle allait me faucher, ou me sauter dessus. Quand bien même en tant que spectateur on pourrais croire que nos deux personnes sont un couple, ou des gens qui sont frère et soeur, il n'en est rien. Nous sommes des amis, à la complicité assez normale en soit. Pourtant, rien ne nous empêche d'aller plus loin, mais pour moi, ceci n'est pas d'actualité malgré le fait que cela commence à faire un petit temps qu'on se connait. Me plonger dans de longues histoires - aussi belles soient-elles - ce serais risquer d'oublier ou mettre de côté mon objectif principal : savoir ce qui se passe.
Ma rencontre avec elle avait été un imprévu à la base, mais telle une sirène pour elle, et Ulysse pour moi, je m'étais laisser hypnotisé par sa voix ce jour là, sans prendre soin de m'accrocher à un mat juste avant. Et c'est ainsi que de simple connaissance, nous sommes devenus des amis qui se voient très souvent, pour ne pas dire " inséparable ".

La regardant, je me laissais doucement absorber par ses pulilles. Toujours aussi douce à voir et entendre. Invité à manger, je ne pouvais pas refuser et quand bien même j'aurais eu cette idée, elle m'aurait trainé de force. C'est donc le sourire aux lèvres que je m'en allais avec elle, jusqu'à ce lieu plaisant où on pouvais manger les meilleurs fish and ships du coin. Ainsi donc, alors qu'on arrivais, celle-ci fis une petite remarque pertinente.

" Ma foi, je n'y vois pas d'inconvénient. On pourra aller marcher sur les quais, ou alors aller hm... là où ton vent nous mène. "

Je ne criais pas le fait qu'elle était une apprentie holder de l'air sur tout les toits, mais je la titillais souvent sur ce fait. Malheureusement, cette blague sincère avait toujours un fond amer en bouche pour ma part, car je le savais parfaitement : je lui mentais, malgré notre amitié. Douce ironie, moi qui n'aime pas trop ça, mais je lui mens sur bien des choses, à commencer par ma véritable identité, l'origine possible de ses pouvoirs et le fait que moi aussi j'en ais. Et non, je ne suis pas un mec qui est " habitué à voir cela ", mais je suis bel et bien la personne, l'essence même de ses dons. Si je lui mens, c'est sans doute pour la protéger, et peut-être aussi par peur qu'elle change d'avis sur ma personne si elle savait tout. Quoi qu'il en soit, je mettais de côté cette mélancolie afin de ne pas me détruire le moral. Après tout, notre duo est parfait ainsi n'est-ce pas ? Malgré le mensonge, notre amitié est sincère, il n'y a pas de rôle ou autre derrière, alors pourquoi diable se prendre la tete pour ça ?
Fort heureusement pour moi, nous parlions que très peu des sujets comme nos vies sentimentales ou plus personnelle tout court. Je ne savais même pas si elle avait un copain actuellement, et par exemple, elle ne savait même pas où j'habite etcetc. Ce qu'elle sait sur moi se résume au fait que je suis quelqu'un qui aime la vie comme elle est, qui n'a pas d'avis sur ces histoires de Mad ou autre, et qui prends la vie du bon côté. Le reste est assez floue, allant des discours sans queue ni tête, aux esquives subtiles, j'en loupais pas une.

Attendant en sa compagnie, je repose mon regard sur elle. Une vraie pile électrique cette fille, peut-être aurait-elle du être une holder de la foudre, si cela existe ? Enfin bref...

" Tu sais que quoi qu'il arrive, tout va bien. Ce que j'ai fais ? Je me suis baladé au gré du vent, me laissant porter par celui-ci. Grasse mat', puis pas grand chose à côté, je regardais des offres d'emploi en espérant peut-être trouver quelque chose de plus intéressant qu'actuellement. "

Je ne cherche pas de travail, mais je la lui laissais croire cela.  En revanche, je ne lui avais jamais précisé quel petit boulot je faisais actuellement. Enfin bref, souriant en montrant toutes mes dents, je vins à tapoter son crâne, jouant avec ses cheveux doux et soyeux, pendant quelques secondes.

" Et toi ? Comment vas tu ? Toujours aussi explosive. Tu as des bonnes nouvelles à annoncer ? Ou bien c'est ma sublime présence qui t'enchante de la sorte ?  "

Lui tirant la langue de façon malicieuse, je vins alors à voir que la file se rapetissait et c'est donc en la chatouillant que je lui faisais signe d'avancer. Il ne fallait pas perdre de temps, car l'odeur de fritures se faisait de plus en plus forte et... Mon ventre émit un son distinctif, montrant que j'avais faim. Mine de rien, cela faisais un petit moment que j'avais faim.

" Je vais tomber dans les pooooooooommes. Rassure moi, on mange sous peu hein ? "

Bien entendu je ne faisais que l'imiter un peu pour encore plus la taquiner. Je ne remarquais nullement un des hommes dans la pièce qui semblait nous regarder étrangement. Les histoires de vampire ou autre, je les ignorent, n'aimant pas les conflits inutiles, puis ce n'est pas comme si j'étais appétissant. En revanche, j'oubliais le fait que la miss avec moi était humaine avec du sang frais, un corps attirant et de ce fais, elle pouvait être une proie de choix.
Nous voilà enfin au comptoir et il était temps de commander. Ni une ni deux, quand cela fut fait, je pris les commandes et me dirigeais dehors quand la miss eu terminé de payer, comme elle l'avait promis. Attendant qu'elle fasse clairement cela, je gardais au chaud nos commandes. Cela sentais si bon, j'en salivais intérieurement.

" Aller, allons nous trouver un coin tranquille où dévorer ces choses. Quoi que... Je pari que toi, tu auras déjà tout manger avant qu'on arrive à notre destination. "

Lui faisant un clin d'oeil, une fois de plus, je la chariais.

Ce que je voyais en nous deux ? Certains spectateurs pourraient imaginer un couple, mais moi, possédant une vue moins sérieuse, j'avouerais en toute honnêteté voir de la bonne humeur à l'état brut. Ensemble, rien ne nous résiste, il y a de la complicité mixé parfaitement à de l'amitié et tout est parfait comme ça. Les pensées diverses comme les sentiments ou autre sont trop loin pour être abordés sérieusement, puis même si quelque chose devait naître, pour sûr, je ne parlerais de ça que en cas d'urgence. Timide ? Allez savoir...

En sa compagnie donc, je m'amusais comme un petit fou, ignorant le danger que je courais. Après tout, ou ne titille pas la miss, ou on ne la taquine pas de trop sans en payer le prix. De ce fais, je grimaçais légèrement à son coup dans les côtes, mais mine de rien je comprenais le message : note à moi-même, ne pas la chatouiller. Au final, j'étais heureux de la voir comme elle est toujours. Souriante, gentille et direct. Son côté rabat-joie à ses heures était ce que je préférais sans doute, car avouons le, avoir en face des gens qui ne font qu'accepter ce que vous dites ou autre, c'est lassant... Elle, malgré notre amitié, elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense ou autre. Nous sommes bel et bien deux personnes qui s'apprécient et qui se respectent. Aucun n'est le sujet de l'autre, c'est quelque chose de subtile à décrire et même moi, je pense ne pas pouvoir en faire la description correctement tant c'est complexe.

Je reviens à moi quand l'odeur des frites et du poisson fris se fait sentir. Prenant nos deux portions, je laisse la miss payer et ni une ni deux, on se casse de là suite à sa décision. On dirais pas ainsi, mais la miss sait jouer les leader et moi, je la suis sans broncher, car que ce soit elle, ou moi, on a tout deux faim. Or, il ne faut pas déranger nos personnes quand on a faim, cela peut être terrible.
Partant avec elle, nous allions vers le fameux lieu qu'elle avait choisit et je la vis faire ce que j'adorais voir. Usant de ses pouvoirs, elle sauta quelque peu plus haut que la normale - grâce à un coup de vent venant d'en bas - puis elle descendit l'échelle qui nous mènerait sur le toit. La laissant donc prendre les devants, je me mis à grimper quand soudain, j'entendis sa pique.

" Tsss... N'awaaaak... AIeeeuuuuh... "

Je venais de marcher sur le bout de ma queue de cheval... Grognant doucement, je tentais de cacher cela, mais la connaissant, elle avait vu et entendu. Merde... Si j'étais timide, je rougirais de honte, mais il n'en est rien. Je met de côté ce que je ressens feintant l'indifférence. Arrivant en haut, je la rejoins doucement et j'observe l'horizon. Voler tel un courant d'air, dans le coin, c'est juste parfait comme activité.
Passant une main dans mes cheveux, je me penche doucement et je tente de lui piquer quelques frites. Je dis bien " tenter ", car lui prendre de la nourriture, cela reviens à essayer d'approcher un chien qui n'a pas manger depuis deux ans, face à un morceau de viande juteuse, et le tout, sans se faire mordre. Taquin comme souvent, j'ouvris doucement la boite contenant ma portion - plus petite - et je vins à manger quelques frites.

" Merci Ase', c'est sympa, comme toujours, de ta part, je te revaudrais ça. "

Comment hein ? Indirectement, je m'en voulais de pas pouvoir lui rendre immédiatement ce service, mais cela signifierait dévoiler bien des choses et... je sens que ni elle ni moi sommes prêt à faire un pas en avant. Aurais-je peur de perdre cette amitié ? Peut-être... Mais quoi qu'il en soit, je reste concentré sur mon véritable objectif, sans pour autant renier notre relation amicale, bien au contraire, ce serais me mentir à moi-même que de dire qu'elle ne compte pas. Sans doute est-ce ces milliers d'années seul qui me font apprécier chaque instants avec elle.
Me mettant comme elle, les jambes pendant dans le vide, je commençais à manger en silence, jusqu'à ce que ma curiosité me titille. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas parler sérieusement, puis bon, j'avais des objectifs en tête, il fallait coûte que coûte que j'avance...

" J'ai la mémoire qui flanche... Mais... Tu pourrais me dire encore une fois, comment tu as découvert ton don ? "

Je ne disais jamais " pouvoir " car je ne voulais pas la brusquer. Cela restais toujours un mystère de savoir comment les gens deviennent ce qu'un certain scientifique appelle " Holders ". Des gens sont-ils volontaires ? Cet homme était fou, et pourtant, malgré sa notoriété, il intéresse des gens. Si cela se trouve, il est lié aux nombreuses disparitions, dont celles des autres kamis... Peut-être que Asellus avait des clés dont j'avais besoin, il fallait absolument que je la passe à la casserole, pour en savoir plus.

" Tu me traiteras de profiteur, si jte demande de chanter ? "

Rigolant de bon coeur, j'espérais ne pas passer pour une fleur fleue, car malgré tout ce que je pourrais dire, il n'y avait aucune tentative de drague. Pour dire vrai, ces siècles m'ont appris ce qu'est l'amour, mais outre la théorie, jamais je n'ai dépassé le stade de la théorie. Pourtant, cela ne me manque aucunement, ce n'est pas comme si j'étais en manque d'affection.

" Je me disais juste qu'un paysage du genre, une petite chanson et ... une brise miraculeuse, cela serais un cadre parfait. Limite il manquerait plus qu'un oreiller, et cela ne me dérangerais pas de dormir ici. "

Lui tirant la langue, je fis un geste discret de poignet, créant une fameuse brise. Celle-ci semblait bien naturelle, mais si cela se trouve, la demoiselle avait peut-être des soupçons à mon sujet ? Rare étaient les fois où comme ici j'ajoutais le geste à la parole, mais à force de m'intéresser à son côté " spécial ", poser des questions étranges en faisant passer ça pour des taquineries ou autre, peut-être aurait-elle la puce à l'oreille ? Je n'espérais pas, mais un jour ou l'autre, la vérité éclatera n'est-ce pas ?

Tranquille tout les deux sur ce toit, je regardais les mouettes voler proche de nous. Prenant une de mes frites, je la lançais dans les airs et laissais une mouette l'attraper voracement. Et ainsi allait se passer ce petit moment entre nous : discussion, jeux et convivialité. Que demander de plus ?

Parler et vivre la vie comme elle nous vient s'était un plaisir sans fin avec Asellus. Pour dire vrai, le bien que je ressentais en sa présence était si présent qu'il m'arrivait parfois d'oublier mon but principal. Cela me faisais peur, mais heureusement pour moi, elle ne semblait pas avoir de don empathique ou qui lui permettrait de ressentir ce que l'autre ressens au fond de lui. Bref, quoi qu'il en soit, je profitais clairement de cet instant et cela se voyait à mon sourire aux lèvres. Heureux, voilà ce que j'étais avec elle, bien qu'il est rare de me voir malheureux.

La regardant, je riais intérieurement du fait qu'elle essaie de parler la bouche pleine, mais en vain. Mangeant ma portion, je la laissais me signaler que s'était gratuit. Certes, mais bon, quand on est presque un fournisseur officiel, là, on se doit de faire quelque chose n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, je comptais bien lui rendre quelque chose un jour. Cela mettra du temps, mais j'y arriverais pour sûr. Je mis de côté son commentaire sur " Ellie ", car je préférais la surnommer comme je le fais actuellement.
Assis à ses côtés, je me mis donc à écouter sa petite histoire. Mère castor était dans la place et moi, je me laissais bercer par son récit. Quelque chose me dérangeais, mais je ne préférais pas le lui dire. Cela grandissais ? Cela signifie qu'elle a obtenue de mon essence avant, voir peut-être à son insu ? Commençant à réfléchir je vins à doucement soupirer avant de me reprendre. La laissant décrire l'émotion qu'elle avait ressentis en personne compréhensive, je vins à simplement ajouter quelques mots, l'air pensif.

" C'est naturel. "

Je n'affirmais pas que s'était normal, mais bon, cela semblait l'avoir été pour elle. Comme si ces pouvoirs étaient une manifestation de ses plus profonds désirs depuis sa jeunesse. Quoi qu'il en soit, alors que je me taisais, je vins à doucement l'entendre me poser une belle question. Hm ? Caressant ma longue chevelure, je vins rire de bon coeur. Elle en a des bonnes la miss, et lui lançant un doux regard je vins alors à envoyer ma chevelure voler derrière moi avant de reprendre la parole.

" Disons que je n'aime pas couper mes cheveux. Alors, je laisse pousser depuis... loooooooooooooongtemps. "

Simple, moins beau que ses histoires, mais s'était la réalité. La suite était plus douce qu’autre chose, en effet, je lui avais demander de chanter pour moi. Après avoir pris des provisions, celle-ci acceptait ma proposition, à une condition. Souriant en guise de réponse, je me demandais bien si j'étais capable de tenir cette parole. Moi ? Chanter ? Pourquoi pas... Fermant en douceur les yeux, je vins à l'écouter, me laissant bercer, chouchouter les tympans par la mélodie et la douceur dont elle faisait preuve. Me laissant aller, une douce brise plus légère que la précédente mais continu se leva en douceur. Un doux vent nous caressait en douceur, me faisant presque frissonner.
Quand le chant toucha à sa fin, je mis fin à cette brise de trop et me mis à la regarder. Dans mes yeux, brillait une lueur de gratitude infinie. Il n'y a pas à dire, si je devais la comparer à une créature magique, ce serais une sirène. Son chant est incroyable tant il transmet d'émotions en tout genre et moi, j'en étais baba.

" Nul part où dormir ? Comment ça ? Tu as pas un appartement ou quelque part où aller ? "

J'avais du zapper ce détail, ou alors, son chant m'avait fait oublier ça. Malheureusement, quand bien même l'envie de balancer " au pire, je t'abriterais chez moi " me titillait, je ne pouvais pas, n'ayant moi-même pas d'endroit officiel où dormir. Le ciel était ma maison, ma forme naturelle étant aussi ma forme de repos. Et sans lui dire la vérité, dur dur... Alors que j'allais tenter quelque chose, celle-ci se mise à essayer de nourrir les mouettes et j'insiste sur le mot " essayer ", car elle ne semblait pas trop y arriver. Ricanant, je voyais là un moyen parfait de la clasher une fois de plus.

" Tu leur a fais peur avec ta chevelure... "

Dixit la personne avec une chevelure longue et rouge. L'hôpital qui se fou de la charité comme on dit. Lançant à mon tour encore une fois des bout de pain, je vins à commencer indirectement un concours de " celui qui nourris le plus les mouettes ". Laissant le temps s'écouler, je ressentais cette douce chaleur, me faisant presque sentir totalement humain, oubliant même mon statut d'esprit de l'air, de kami. Mais très vite, je me remis les idées en place avant de simplement m'arrêter et manger.

" On pourrais se programmer ça un jour. Dormir à la belle étoile, quelque part à l'abri du froid. Sans pour autant jouer les clodos, même si je t'avoue... je m'en fou de tout ces détails. Tant qu'on est libre, peu importe les apparences n'est-ce pas ? Ellie. "

Faisant un effort pour son surnom, je dévoilais ma personne comme étant le vent libre et intouchable. Certes, ce n'était pas nouveau pour elle, mais bon, j'aimais bien radôter.

" Tient, j'y pense, si un jour tu trouves un travail fixe, tu voudrais faire quoi ? C'est con à dire, mais tu as jamais pensé à devenir chanteuse tout simplement ? A moins que ce plaisir, ce soit ce que tu veuilles garder libre à jamais ? Chose que je comprendrais. "

Le temps des questions semblait être venu même si au fond, manger était plus important. Terminant presque ma portion, je regardais ces mouettes avant de finalement sourire de façon énigmatique.

A environ quinze mètre de nous, une personne semblait nous observer. Caché, discret, l'homme se pourléchait les lèvres semblant avoir une drôle d'idée en tête. Loin d'imaginer ce qui allait nous attendre, je regardais le ciel et comme toujours, je profitais de la vie. Lentement, je me fis basculer vers l'arrière, regardant le ciel qui commençait à s'éteindre. On est bien là, et un draps pour avoir chaud rendrait ce lieu parfait pour dormir à la belle étoile.

Loin d'imaginer les possibles doutes, ou pointes de doute que la belle pouvait avoir suite à mes paroles, je me contentais d'être moi-même. Son pouvoir restait un mystère pour moi, ou du moins, son origine, cependant, j'étais certain de sa provenance. D'une manière ou d'une autre, quelqu'un a réussit à capturer de mon essence et lui injecter, à elle, comme à d'autre si cela se trouve. Je devrais me pencher plus sérieusement sur le sujet, car cela peut vite devenir inquiétant. Autant la belle n'est pas méchante, mais imaginez les dégâts possibles si une armée de personnes mal intentionnées possédaient les même pouvoirs que la miss ? Et encore, je ne parle que de mon élément, mais pensez un peu aux autres... La terre, le feu, l'eau, la glace, la foudre... Autant le dire, s'il y a un complot derrière tout ça, ce dernier est plus que dangereux.

Je revins à moi quand celle-ci commenta ma chevelure. En effet, cela demande du temps de soigner tout ça, bien que pour ce qui est du poids, c'est un préjugé. Souriant en coin, je la regardais en coin et observais sa chevelure. Verte pomme, couleur de l'espoir, la miss avaient vraiment des cheveux étonnant. Elle et moi, on fais un magnifique couple original capilairement parlant. Rouge avec des pointes de jaune d'un côté et... vert de l'autre. Pour sûr, on n'est pas du genre à se fondre aisément dans la masse ensemble et cela m'amuse au plus haut point.

Je tendis l'oreille pour écouter la raison pour laquelle elle n'aurait nul part où dormir si elle tombait malade. Son explication était logique, cependant, aussi rationnel cela soit-il, quelques détails m'échappaient. Sans doute ces siècles voir millénaires qui m'empêchaient de comprendre tout ce qu'elle avait dit. Pourquoi diable le monde a besoin de l'argent pour fonctionner ? La vie n'a pas de prix, alors pourquoi laisser à la rue des gens quand ils ne peuvent pas payer un loyer ? Est-ce si mal de faire preuve de charité ? Tout comme la notion de meurtre, je ne comprenais pas pourquoi certains avaient besoin de ça, les fous notamment... M'enfin, encore une fois, cela ne fais que me rappeler quel genre de personne je suis : différent.

" Et... Tu n'as personne sur qui compter pour t'héberger ? "

Question conne, car si j'étais un vrai ami, j'aurais du simplement dire " je serais là moi ", mais ces dires n'étaient pas sortis, comme si j'avais une certaine crainte. Pourtant, mon regard exprimait cette envie de la protéger, ne serait-ce que faire surgir une brise chaude autour d'elle pour la protéger du froid au cas où elle serait à la rue. Pour sûr... Que je lui dise ou non, qu'elle le sache ou non, elle est une amie et qui plus est, sans doute la personne la plus proche de moi. De ce fais, protecteur comme je le suis à mes heures, je ne la laisserais pas tomber. Surtout si cette dernière continue de chanter pour moi de temps à autre. Secouant donc la tête, je m'excusais brièvement de la question qui en soit est idiote.

Celle-ci acceptait mon offre, mais en précisant que ce sera uniquement en été. Rigolant de bon coeur, j'acceptais ses dires avant de me re concentrer sur la suite. Voyager beaucoup dit-elle ? Cela ne m'étonne pas... Peut-être que le responsable de ses pouvoirs a vu la même chose que moi en elle, d'où ce don de cet élément précis : elle est faite pour être libre. Un courant d'air, voilà ce qu'elle est.

" Je vois... "

Pensif, durant un instant, si je pouvais clairement voir les flux d'air - et non juste les ressentir et les comprendre - j'aurais presque pu lui dédier une forme tant elle collait à cette liberté. La belle enchaîna avec l'histoire du chant et je tentais de rester stoïque face à ce qu'elle disait. Mais son ouverture d'esprit m'impressionnait, elle était vraiment attachée à sa liberté et cela ne faisait que confirmer ma pensée : un courant d'air, doux, et parfois violent, que personne ne peut stopper.

" Vu comment ça... Effectivement, impossible d'allier les deux. Chanter pour le plaisir, libérer tes émotions, sans vendre ce talent, c'est la meilleur option. "

Je comprenais son désir et sa personne, j'en étais convaincu, pourtant, je le savais : je ne la connaissais pas entièrement, j'avais encore maintes choses à découvrir d'elle. Souriant tendrement, je m'attendais au retour de question et je me mis à me gratter le menton. Ce que j'aimerais faire ? Rien... Mais cette réponse n'était pas acceptable, pas tant qu'elle ne savait pas la vérité à mon sujet. Cela me faisait penser qu'il faudrait que je trouve un logement. Quitte à devoir en prendre un abandonné et le refaire à ma façon pour ne rien payer, sans quoi, un jour, elle tomberait sur le poteau rose. Sans doute que si elle avait le pouvoir de se transformer en élément - comme moi - je l'aurais invité dans ma vraie demeure, à savoir le ciel... Mais dans l'immédiat, c'est impossible. Tant de lui faire comprendre que de lui faire partager ce bien là. Et intérieurement, peut-être que j'en étais déçu.

" Tu me verrais quoi toi ? Outre une marmotte, bien entendu. "

Avant de donner mon avis, autant retourner la question pour voir ce qu'elle allait dire non ? Sans vraiment attendre ses dires, je vins à balancer ce que je pensais.

" Je ne sais pas... Quelque chose fait pour moi. Un boulot tranquille, mais où l'on bouge malgré tout. Je sais que c'est assez contradictoire, mais bon, rester assis derrière un bureau je ne pourrais pas, mais faire quelque chose qui ne me stimule pas un minimum, je sais pas. Tu vas trouver cela con mais... j'ai indirectement pensé à faire de la musique. Après tout, on exprime aisément ses pensées, ses émotions, ses envies, de manière douce ou brutale et cela ne demande pas trop d'efforts. Tout dépend de ce qu'on veut transmettre à l'autre. "

Se pourrait-il que j'ai trouvé quelque chose qui nous relie un peu plus ? La musique ? Depuis le départ, c'est un point qui nous rallie, surtout quand on sait que ce qui m'a attiré à elle ce jour là, ce n'est pas sa personne, son physique ou sa mentalité, mais bel et bien son chant. Ce son mélodieux qui s'était distingué de ces autres louanges que j'ai entendu depuis des siècles. Sa voix, c'est différent du reste, c'est meilleur que les chants de guerre, les chants des églises... Elle a sans le savoir un don du ciel, j'en suis persuadé. Mais passons cette vision trop fleur bleue. Redescendant sur terre, je repris doucement la parole en la regardant tout aussi malicieusement qu'elle.

" Quelque chose qui assurerait à jamais ma liberté. Sans doute que comme bien du monde, je ne fais qu'espérer avoir le meilleur choix dans ma vie, en voulant oublier le fait que parfois, nous n'avons pas le choix. Mais aussi dure soit cette réalité, je me battrais encore et toujours pour atteindre ce but. "

Doucement, je tendis mon bras vers le ciel, comme si j'espérais attraper l'air lui-même. Après un moment à rêvasser, je vins alors à me redresser et m'étirer comme elle l'avait fait. Baillant légèrement, je vins alors à m'exprimer.

" On bouge ailleurs Ellie ? Je ne veux pas te monopoliser, tu as peut-être quelque chose de prévu ce soir ? Ou hm... Quelqu'un qui t'attends peut-être ? "

Maintenant que j'y pense, aussi proche soyons nous, nous n'avions jamais vraiment abordé le sujet sentiment dans les deux sens. Elle ne savait pas si j'étais avec une personne et s'était la même chose de mon côté. Bien qu'en soit, ce soit évident comme réponse, vu notre envie d'être libre. Pourtant, n'est-ce pas une mauvaise chose que de se priver d'amour à cause de notre liberté ?

Discutant avec elle, je prenais un malin plaisir à la taquiner. Notre amitié me faisait chaud au coeur. Plus le temps passait, plus je m'en rendais compte : son amitié était un pillier dans ma vie désormais. Bien qu'il n'y ait pas d'amour et que cela ne soit pas une chose importante, le lien qui nous unissait était primordial pour vivre. Et au fond de moi, outre ce bien être, il existait aussi une petite angoisse : celle de s'accrocher de trop. Que se passerait-il si par malheur je ressentais des sentiments pour elle ? Qu'arriverait-il aux autres si j'oubli la mission que je m'étais fixé hein ? Je mis ces questions de côté, ne jugeant pas utile de me prendre la tête maintenant, pas ici...

Je revins à la situation actuelle. Celle-ci me posa la question tant redoutée. Si je la prenais sous mon aile en cas de pépin ? La réponse était évidente et pourtant... sans domicile comment faire hein ? C'est donc le coeur assez lourd que je répondis oui, sachant qu'il s'agissait là d'un mensonge, mais un mensonge nécessaire. Je m'en voulais, mais l'acte était justifié, alors autant relativiser. Puis même sans toit, j'arriverais à l'aider d'une manière où d'une autre.

Par la suite, nous reprenions le sujet du travail. Celle-ci avait une grande imagination à la base et pourtant, là, elle ne semblait pas m'imaginer dans quoi que ce soit. Le découvrir soit-même ? Cela sonnait presque nian nian, mais venant d'elle, ça sonnait mieux. En revanche le sujet de la musique semblait l'inspirer un peu plus et son idée assez loufoque me fit rire. Roadies ? Quelle idée... Il n'y a qu'elle pour dire des trucs pareil. Je riais alors qu'elle remis une couche en parlant de métal et headbang. Effectivement, avec ma chevelure, j'étais destiné à cela, ou comme on dit : j'avais la tête de l'emploi.

Bref, me calmant après quelques instants, je me permis doucement un commentaire nullement flatteur, mais remplit de sincérité.

" Avec ta voix, c'toi qui devrais jouer l'artiste et moi le roadie "

Mais qu'importe. Offrant un joli sourire, je vins alors à rester vague quand à son autre question.

" Guitare, batterie... Un peu touche à tout au final effectivement. Mais je ne suis pas un pro, malheureusement... "

C'est là qu'elle me tapota gentiment, me donnant un peu de son soutient. Appréciant l'entendre dire ça, je m'en voulais presque de pas avoir été celui à l'origine de ce geste. J'aurais voulu échanger les rôles. La remerciant du regard, j'étais touché une fois de plus par sa gentillesse et sa douceur naturelle.

Il était temps de partir désormais. Ne captant pas sa déception, je vins alors à me redresser à mon tour alors qu'elle me confirmait une chose. Elle était attendu. Tombant dans le panneau assez bêtement, au fond, cela ne m'étonnais pas plus que ça... Une fille comme elle, avec ou sans argent, son corps et ses talents restent les même. Une perle rare, voilà ce qu'elle est et les hommes, ça adore ce genre de personnes. Tout ce que je pouvais donc souhaiter, s'était qu'elle soit heureuse. Secouant la tête pour revenir à moi, je l'observais descendre de façon acrobatique et j'en riais intérieurement. Impossible pour moi de jouer à cela, alors que ce serait un jeu d'enfant, mais à la place, je m'accrochais à la gouttière et me laissais glisser. Une fois en bas, je lui répondis en douceur.

" On aurais pu aller chez toi pour continuer à discuter. Mais au pire, rien ne nous empêche de marcher et blablater encore un peu. " Tout sourire, je rajoutais lentement. " Je ne voudrais pas déranger ton copain par contre... Rassure moi, il n'a jamais posé de questions quand à notre lien ? Je veux dire, il c'est jamais montré jaloux n'est-ce pas ? "

C'est là que je me rendis compte d'un détail frappant : jamais nous n'avions parler histoire de coeur personnel. Je ne connaissais pas le statut de la belle et inversement. Avions nous eu des histoires d'amour ? Avions nous déjà eu des aventures sexuelles ? Des coups de coeur, des regrets ? Comme quoi, on a encore mille choses à apprendre.

" On n'a jamais entamé ce sujet tient... M'enfin, mettons de côté, ça, c'plus quand on arrive en fin de soirée, et que la fatigue délie nos langues qu'il vaut mieux parler de ça non ? "

Lui donnant une petite tape dans le dos, je ne remarquais guère cette personne qui nous observait tel un vieux pédophile. Et manque de pot, c'est là que je sentis une certaine envie. Je vins donc m'absenter en douceur afin de faire mes besoins ailleurs. Et c'est là que l'ennemi approcha. Jouant le simple civil, ce dernier s'approche et salut la demoiselle.

" Oh euh... Excusez moi de vous déranger, mais j'ai un souci... Pouvez vous regarder si je n'ai rien ici s'il vous plais ? "

L'homme, âgé d'une trentaine d'années montra alors sa nuque, espérant que sa proie se penche en avant. Et si tel était le cas, il tenterait alors de l'immobiliser et la mordre le plus rapidement possible.

J'étais troublé, mais pas dans le sens où je réfléchissais à mes " sentiments " à son égard. On s'apprécie énormément, mais si je devais être le premier à faire un récapitulatif de notre relation, j'en viendrais immédiatement au fait qu'on se connait depuis peu. De plus, de part mon statut de Kami, peut-on parler de quelconque sentiments ? Nous qui ne sommes pas réellement des êtres de chaire et de sang ? Baaah... Quoi qu'il en soit, la laissant parler, avant de m'en aller dans mon coin pour me ressourcer un peu - et faire quelques besoins urgents - j'avais donc appris que tout ceci n'était qu'une blague. Oh ? Ayant eu vent donc de son opinion sur la question, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter légèrement pour elle. Pas que la savoir célibataire me dérange, en revanche, son état par rapport à cela ne semblait pas parfait.

Mettant de côté ce sujet donc, je m'absentais sans réellement savoir ce qui allait se passer. Tout ceci me faisant juste penser au fait qu'un jour ou l'autre, elle se devra de savoir pour ma vraie nature. Et indirectement, je crains cet instant, car même si on est du même élément, lui avoir mentis tout ce temps pourrait nuir à notre situation amicale pour l'instant. Plongeant dans mes pensées alors que je faisais mon affaire, ailleurs, la situation devenait quelque peu... brutale.

L'homme vampire tentait de séquestrer la demoiselle, mais de façon instinctive, celle-ci se défendit de manière que l'homme n'aurait jamais soupçonné. Sans explications, celui-ci n'avait plus aucune prise sur elle, comme si elle devenait immatériel. Puis du vent souffla en sa direction, le projetant en arrière bien des fois. Mais il semblait persistant et pour cause, il tenta encore et encore de s'approcher, ne cachant plus sa nature de vampire à la soif palpable. Grognant de rage, il tentait de l'attraper entre deux bourrasques, mais en vain.

Pour ma part, après un moment, je cru entendre de drôles de plaintes. Tendant l'oreille, je cru entendre la voie de la demoiselle et mon sang à l'intérieur de mon corps physique ne fit qu'un tour. Courant, j'arrivais à avoir une vision de ce qui se passait au loin. Attaquée ? Sans prendre garde si le vampire me voyait, ou si Asellus arrivait à me distinguer de là où j'étais, je mis fin à mon corps matériel. Disparaissant comme un fantôme, je devins le vent lui-même et sans tarder, je m'élançais vers l'homme afin de le propulser bien plus loin. J'avais bien entendu pris soin de " m'accorder " avec les mouvements de la belle, en priant que celle-ci croit que ce " souffle " venait d'elle, mais en observant bien, elle pourrait aisément voir que la puissance de ce dernier était plus violent que tout ce qu'elle aurait pu faire jusqu'à maintenant. Bien qu'au fond, qui sait si sous l'effet de stress et de colère, son pouvoir ne pourrait pas atteindre ce genre de puissance. Toutes les théories se vallent actuellement.

Bref, sous forme de vent, invisible à l'oeil nu, un simple murmure se fit entendre, suite à une petite brise qui avait approché son visage.

" File plus loin... "

Mirage auditif, ou simple illusion, j'espérais qu'elle n'avait pas reconnu ma voix, même si en soit, avec le stress du moment actuel, qui sait si elle serait apte ou non à cela.
L'homme était quelque peu sonné plus loin et j'espérais qu'elle suive mon conseil. Quant à moi, je m'en allais dans un coin à l'abri des regards. Un vent violent se manifestant et pour cause, je reprenais ma forme physique. Une fois cela fait, vérifiant qu'aucun témoin ne se trouvait là, je vins alors à courir vers la positon d'Asellus, criant son nom.

" Où es tu ?!! "

La cherchant en affichant une certaine panique, j'espérais jouer la " comédie " à la perfection, bien qu'en soit, ce ne soit pas totalement une comédie. Je m'inquiétais pour elle, et encore une fois, l'acte de cet instant me faisait regretter de ne pas lui avoir dit à propos de mes propres dons.

" Que se passe-t-il ? Où es tu Ellie ? "