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I -What's worth fightin' for FT. Hadès

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MessageSujet: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyDim 17 Mai 2015 - 20:02

It's time to face it.
What's worth fighting for.




Il est tellement aisé de tomber. Il est si simple de se perdre. Perdre toutes notions, toutes limites. Redéfinir les barrières, en briser quelques unes. S’abandonner à cette douleur, lâcher prise sur cette brûlure. Se laisser bercer à des issues incertaines, oublier ce qu’était la conscience. Et tandis que le feu me dévorant s’était éprit de mon être, je sentais traces de plaie béante se former, fendant ma cage thoracique en un foyer cinglant. Je ne pouvais plus respirer, plus avancer. Je m’abandonnais peu à peu aux ténèbres environnants, ces mêmes démons m’ayant observée et suivie depuis tant de décennies. Je n’avais guère chassé, ou même nourris mon organisme, depuis quelques jours désormais. Trois, quatre, peut-être plus. Je ne pouvais l’affirmer. De fait, les journées se faisaient de plus en plus longues -les nuits, de plus en plus sombres. Et ce poids, écrasant mon maigre thorax de son horreur, perturbant la sagesse fraîchement installée en moi. Je n’arrivais plus à discerner les contours de ma personne, je ne parvenais plus à observer mon propre seuil de tolérance.


« Je ne peux pas. Je ne veux pas. Laisses moi. Laisses moi !
Je ne veux plus t'entendre. Tais-toi. LAISSES MOI !
»

Je restais là, immobile, le dos raide contre le sol froid, mains posées sur les pavés sombres. Le soleil tendait à montrer ses premiers rayons, tandis que la ruelle commençait à s’éclaircir. Les yeux rivés vers le ciel aux nuances de l‘Aube, je gardais cependant concentration en le trouble qu’imposait mon apparence, tentée de virer au brun. Prise de douleurs, la souffrance touchait son paroxysme, alors que je me tordais contre les pierres crasseuses. M’agrippant au rebord d’une fenêtre brisée, je me relevais doucement, la gravité n’ayant jamais semblé si pesante. Le port de la Capitale proférait dès lors agitations et signes de vies -navires accostant le long des quais, équipage gagnant la cité. Supportant difficilement la lumière du soleil, je me tournais vers une bâtisse condamnée par planches et pierres. Arrachant sans difficultés les fracas qui obstruaient une porte secondaire, je pénétrais dans les ombres. De nouveau.

« Je ne veux pas t'écouter. Je ne tuerais pas d'autres innocents.
Je m'y refuse. Alors vas-t'en. Laisses moi tranquille..
Je t'en prie, laisses moi, PARS !
»

Laissant ma faible carcasse s’écraser contre ce qui semblait être un vieux sofa poussiéreux, je me permettais quelques minutes de repos. De toutes les épreuves, je n’aurais jamais cru être la plus douloureuse, longue et épuisante à passer. Des cernes marquaient désormais mon visage d’ordinaire si parfait. La pigmentation de mes yeux se faisait terne, mon teint devenu maladif. Du moins plus qu’il n’aurait du l’être. Et la flamme m’habitant s’embrasa de nouveau, déclenchant toux rêche et feulements rauques en ma trachée. Plaçant une main sur ma gorge sensible, je tentais d’avaler les restes de salive présents dans ma bouche. Tel poussière et cendre venues remplir mes poumons, je m’étouffais de plus bel. Je finis par tomber face contre terre, prise de faibles tremblements. Mes cheveux, virant au châtain, puis au brun, je m‘abandonnais peu à peu à l‘appel du sang. Nombreux lieux de cultes se trouvaient non loin de l’endroit où je me situais actuellement. Cachés dans les sous-terrains, loin sous les maisons, les caves et tunnels. Bloqués. Piégés.

« Ne sois pas stupide. Tu as besoin de te nourrir.
Je vais te nourrir.
»

Oh, oui, il est si aisé de tomber pour ses penchants. Laisser son instinct le plus primitif refaire surface, raser toute raison présente. Tout était désormais silencieux, rien ne semblait perturber l’atmosphère; devenu si lourde, quelques instants auparavant. Levant les yeux aux sons qui m’étaient alors parvenus, je sortais vivement de la maison délabrée. Observant brièvement mon environnement, je grimpais sur les toits avec habileté. Moindre détail n’aurait pu m’échapper -en passant du cœur palpitant d'un Capitaine de Navire installé dans ses appartements privés, jusqu’au souffle de la petite fille jouant avec sa poupée de chiffon, à l’arrière d’une boutique environnante. Le vent soufflant contre mon visage, affolant mes longs cheveux noirs dans l’air. Inspirant profondément, je retournais dans les ruelles du quartier abandonné, guidée par les voix lointaines de fanatiques. Assez fous pour se penser en sécurité.



Dernière édition par Aleksei Von Lyovitch le Dim 24 Mai 2015 - 17:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyMar 19 Mai 2015 - 14:02

Aleksei se battait contre elle-même, ses ombres et ses cauchemars. Hadès lui, apprenait à apprivoiser une nouvelle facette de ses propres ombres. Son pouvoir sur les ombres était évident, indéniable. Il n’empêchait que même aujourd’hui, après des millénaires d’existence, il continuait de découvrir, d’apprendre. Pour la déité qu’il était, c’était fascinant. Ca lui permettait aussi de laisser son esprit dériver ailleurs que sur des tracas quotidiens qui pesaient de plus en plus, et qui avaient un nom : Macaria. Après tout ce temps passé dans le monde mortel, à tenter de retrouver la trace de sa fille aînée en vain, le seigneur des Enfers était obligé de reconnaître qu’il commençait à sérieusement s’inquiéter pour son héritère.

Il avait retrouvé Thanatos, il avait retrouvé Perséphone. Il avait même découvert Noah, une fille dont il avait alors ignoré jusqu’à l’existence. Entre ça, la réunion des sorciers à Kalel, et tant d’autres choses, autant dire que les dernières semaines, et de façon plus large, les derniers mois, avaient été des plus mouvementés ! Hadès avait besoin de calme, de s’isoler. Reclus il était, reclus il restait, la solitude était une compagne qui, du moins, ne trahissait personne. Mais à l’heure actuelle, Hadès cherchait, plus qu’à comprendre ce nouveau monde qui le fascinait tant, à apprivoiser cette nouvelle capacité qui s’était éveillé dans son ombre… Cette présence, imposante, presque dérangeante, qu’était la Bête. A défaut de meilleure dénomination possible, c’était le nom qu’il avait donné à la créature qui se manifestait quand il faisait appel à ce nouveau pouvoir, à la créature à l’air presque irréeele qui le fixait de ses grands yeux blancs, presque lumineux.

Probablement parce qu’elle n’avait aucune volonté, aucune âme propre, il n’avait aucune difficulté à contrôler cette étrange entité, qui n’avait visiblement qu’un but : survivre en vampirisant la moindre source d’énergie vitale qu’elle pouvait trouver, et qu’Hadès lui désignait comme étant une cible, une proie. C’était une chose bien étrange, et surtout la raison pour laquelle le juge des âmes s’était décidé à trouver un endroit isolé, ou il avait peu de chances d’être dérangé, à l’exception de… personnes face à qui il n’aurait aucun scrupule à lâcher la Bête. Oui, la moralité d’Hadès pouvait paraître plus que questionnable sur bien des points, mais peu lui importait, seul importait qu’il parvienne à comprendre et correctement maîtriser cette chose. Et il avait commencé à comprendre pas mal de truc, sur cette bien étrange bestiole.

Premièrement, elle, ou du moins son corps, n’appartenait de base pas au plan physique. Elle avait d’énormes difficultés à se manifester, et le faire la vidait visiblement de son énergie, tant et si bien qu’elle avait rapidement besoin de se nourrir pour maintenir et ancrer son existence, se montrer puissante et réellement efficace : plus elle pompait d’énergie, plus elle parvenait à gagner en tangibilité, en force. Elle grossissait aussi. De base à peine assez haute pour lui arriver au genoux, après s’être remplie jusqu’à un seuil qu’Hadès qualifiait de maximal, elle semblait cesser d’emmagasiner l’énergie vitale qu’elle volait pour maintenir son existence physique, mais l’envoyait ailleurs… bien qu’il ignorait où. Très certainement au même endroit que celui où allaient toutes les matières inorganiques qu’il dévorait, qui, elles, disparaissaient sans laisser la moindre trace. Cette chose dévorait, stockait, et emmagasinait, mais il ignorait dans quel but exact.

Peu importait pour l’instant. A manipuler la chose toute la nuit et la forcer à se soumettre à sa volonté, Hadès était forcé de reconnaître qu’il avait dépassé ses propres limites. Sa façon de diriger la créature était trop brouillonne. Les ordres qu’il lui donnait étaient aussi sans doute trop complexes, et rajoutaient encore à la dépense d’énergie ? Il devait penser à une autre méthode, plus efficace. Mais pour l’instant, il avait besoin de repos. Le seigneur des morts se laissa aller contre un mur, s’asseyant sur le sol en fixant le ciel. Sans se rendre compte que, dans son inattention récente, il avait laissé quelqu’un, ou quelque chose, se rapprocher de lui. Se rapprocher dangereusement de lui. Et la Bête invoquée la veille, elle, avait été révoquée...
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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyMar 19 Mai 2015 - 20:29


Le temps ne comptait pas en la présence de mon alter égo, tandis que secondes s’écoulèrent telles des heures. Gardant doutes et hésitations pour les êtres en besoin d’expériences, les miennes étaient déjà loin derrière moi. Le regard lourd, rubis scintillants dans le vide,  bercés par le néant. Il fut pourtant nécessaire de remarquer détail jusqu’alors échappé à mes sens; ne pas placer confiance exacerbée en mon ancienneté. Une odeur familière -une sensation de gène s’éprit de moi, douleur infusée tel poison en mon sang. L’atmosphère semblait étrangement s’obscurcir, tandis que je concentrais mon attention sur l’individu se trouvant à quelques dizaines de mètres. Une présence si puissante à mon âme, tintement fracturant ma réalité. Dos courbé, je m’obstinais à garder mon calme, avide de me nourrir. Et tandis que la violence marquant la fin de tout âge se posait contre ma peau, au plus profond de mes cellules, je retrouvais mon souffle.

Le vent attise le feu, la calme précède la tempête. L’ombre puise sa force de l’ombre. Un pas après l’autre, je laissais mon odorat me porter vers cette entité. Ruelles après ruelles, la pression qui d’ordinaire se serait accrue, ne faisait que s’apaiser. L’obscurité installée ne procurait guère peurs et insécurités -uniquement chaleur et aisance, et je ne pouvais stopper ma personne. Peut-être était-ce ma proximité aux ténèbres, me familiarisant à cette opacité dérangeante -tentée que celle-ci eut-été prête à me submerger. Leurre de ma psyché ou instinct de réalité, je me dirigeais vers l’inconnu. Un inconnu que je semblais déjà avoir croisé. L’inconnu que l’on s’accorde d’oublier, pendant un temps. Un temps nécessaire à toute chose, avant d’être enfin prête. Prête à voir, à accepter. Et je n’avais jamais soulevé ce voile. Je n’avais jamais fais lumière sur cette ombre. Une émotion nouvelle m’emporta, larmes s’écoulant le long de mes joues.

Je n’avais jamais été enfant. Je n’avais jamais vécu la joie et l’innocence imposées aux âmes fraîchement incarnées en ce monde. Je ne savais me réjouir de vieilles photos de famille, partager de nombreux souvenirs ravivant nostalgie. Je ne savais ce que signifiait l’amour d’une mère et d’un père pour leur enfant. Cela n’avait jamais paru me manquer, la question, à mon esprit ne s’était jamais imposée. Je connaissais ma mission première, avant que celle-ci ne s’éteigne peu à peu, ternie par de très nombreuses années, passé relégué au rang de mythes poussiéreux. Je n’avais moi-même jamais croisés tels êtres, quand bien même je n’aurais été que le produit de leur création. Les siècles ont passés, et je finis par oublier. Nombre de rumeurs sur le retour des déités ne m’avaient interpellée, pour cause, je n’avais jamais regardé en arrière. Quand bien même; cette émotion restait bien réelle. Me bouleversant, me subjuguant.

Et tandis que l’étranger n’était qu’à quelques mètres de moi, maigres murs nous séparant, mon cœur semblait désireux de quitter mon sein. Angoisse piquant mon corps, je ne pouvais plus avancer. Je ne pouvais plus regarder. Sans que conscience ne fut, mes cheveux avaient reprit la teinte des blés, calme installé en mon centre. Paume contre la pierre, je me plongeais dans ces abysses, ce mystère si attrayant à toute curiosité. Ce parfum de naissance, ce gout de commencement. Jamais je ne me suis permis le moindre jugement à mon égard, pensant que ce devoir en reviendrait aux Dieux. Ces mêmes Dieux m’ayant amenée à ces terres, ces contrés. Le passage obligatoire, dira-t-on. Et l’ombre grandissante au dessus de ma tête n’avait de cesse de me sourire, accueillante au possible. Une bourrasque s’infiltra dans le labyrinthe qu’imposaient les ruelles du quartier, provoquant sifflement dans les quelques trous marquant un passage, dans le mur devant lequel je me trouvais.

Poussant la porte finalement aisée à distinguer, je pénétrais dans l’enceinte du domicile délaissé. Respiration calme, cœur ne trahissant aucun signe de stress; L’inconnu semblait parfaitement à l’aise -tout à mon contraire. Foulant une pièce, passant à une autre, je laissais mon instinct effectuer le reste du parcours, tandis que je n’arrivais plus à retrouver mon sang-froid. Finalement, j’entrais dans un salon élégamment décorer -du moins pour l’époque. Trace de combat -d’entrainement peut-être, marquant la pièce. Et je le vis, pour la première fois, de toute mon existence. Rien ne lui ressemblait, rien ne lui rendait justice. Ni statue, ni autel. Il était là, je restais immobile. Je ne pu contenir larmes, incapable de bouger le moindre de mes membres. Livide. Je n’aurais pu cacher les nombreux doutes s’effaçant de mon esprit, quittant ma conscience, ma réalité. Laissant place à une nouvelle.

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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyMer 20 Mai 2015 - 23:21

Les vampires avaient pris leur indépendance. Ce n’était pas quelque chose de nouveau, c’était plutôt un fait prévisible, une réalité inévitable, face à laquelle aucun des dieux endormis n’aurait rien pu faire. Il était normal, qu’au cours des siècles, une mission stérile s’oublie, et finisse par ne devenir qu’un vague souvenir, un devoir qu’on a tôt fait d’oublier pour son propre bien. Hadès n’en avait jamais voulu aux suceurs de sang pour cela. Ou plutôt, c’était quelque chose qu’il savait inévitable, le temps est le plus terrible des effaceurs, pour ceux qui le subissent, et nul doute que continuer à farouchement défendre les temples des dieux aurait fini par conduire les vampires à la folie…

Puis Hadès n’avait jamais caché avoir été opposé à la création de serviteurs immortels, à la mise à bas de créatures sans âmes à proprement parler, qu’on privait volontairement du repos qu’était la mort. Il avait participé à la création des vampires, mais ce n’était pas de gaieté de coeur. Et le seul ordre qu’il avait donné aux serviteurs qui venaient directement de sa chair et de son sang avait été simple et clair : “Vivez vos vies”. Avant même qu’ils ne prennent leur fonction, Hadès les en avait démis, leur donnant une liberté qui, peut-être, arrivait trop tôt, qui peut-être, allait les laisser déroutés. Mais il ne doutait pas que ses propres enfants parviendraient à trouver leur propre chemin.

Il ne s’était jamais attendu à un jour revoir l’une de ses créations. Il ne s’était jamais attendu à la revoir elle. Aleksei était la première vampire à laquelle il avait donné naissance, et très certainement celle qui avait le plus baigné dans son pouvoir, dans son essence. Celle qu’il pourrait presque appeler sa fille, en réalité. Et c’était pour ça que lorsqu’il avait été trop tard pour penser à une éventuelle menace, ou se mettre sur la défensive, Il l’avait sentie. Comme une part de lui qui revenait. Un fragment de son être. La même sensation que lorsqu’il avait rencontré Noah, quelque part. C’était une sensation… étrange. Non… Ce qui était le plus étrange, c’était la réaction de la vampire. Certes, elle était jeune, encore une enfant de son point de vue malgré son âge, bien plus avancé que celui de n’importe quel être humain en vie. Mais… il ne comprenait pas. Pourquoi ces larmes ? Pourquoi… lui semblait-elle si perdue ?

... Tu as… conscience de qui je suis, n’est-ce pas ?

Sans un autre mot, Hadès s’était relevé du mur contre lequel il s’était addosé, puis approché de la blonde, levant une main vers son visage, pour venir cueillir du bout des doigts les larmes qui affluaient sur son visage, tentant avec une douceur indéniable d’en stopper le flot.
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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyVen 22 Mai 2015 - 14:49


« … Tu as… Conscience de qui je suis, n’est-ce pas ? »

Et il était là, et tout prenait enfin sens. Rapidement vint le son de sa voix, coupant court à toutes réflexions alors devenues bien futiles. Quelques lumineux rayons de soleil bafouant la pièce dès lors particulièrement sombre, mon regard aurait voulu dévorer l’entité se relevant alors. Si beau, si confiant. Et n’eut de cesse de s’approcher, jusqu’à entrevoir mon reflet dans ses profondes pupilles. Sa blanche épiderme, frôlant alors de son imperceptible frisson ma personne. Je ne pouvais guère bouger, pas plus que je ne désirais parler. Traits par traits, je le contemplais avec une avidité peu commune. Sa présence, son aura. Tout ceci n’avait en aucun cas la marque de la race mortelle. Se trouvait devant moi une divinité, finalement. Rien de plus, rien de moins. Et après l’extinction de ma croyance envers ces êtres, je ne savais comment réagir. Quelles étaient les coutumes, les informations essentielles à savoir, avant de s’adresser, s’approcher, ou même regarder une déité.

Sa voix se réverbéra à mon être, tel tintement délicat et cristallin s’abandonnant à l’atmosphère. Et la pièce tournait, tandis que ma délicate conscience reprenait place. Ma mission première, la facilité avec laquelle je m’en étais détachée en premier lieu. Mon amour de la solitude, de l’obscurité.  M‘aurait-il expressément faite à son image, que je n‘aurais pu lui dévoiler cette facette similaire de ma personne. La soif me brûlait encore et toujours les entrailles, souffle prohibé jusqu’alors. Et tandis que son arôme se découvrait enfin à moi, je ne fus que plus abasourdie par la similitude de ma propre fragrance. Plus complète, plus vivante, je sentais un attachement réapparaître, sans limites. Ayant tout d’abord un mouvement de recul, je baissais instinctivement les yeux en direction du sol poussiéreux. Mon être tout entier me criait de disparaître dans ses bras, de retourner à la création.

Retrouver ce goût de découvert, là où tout n’est que commencement. Et mes barrières se baissèrent, les unes, après les autres. Je n’étais rien de plus qu’une bête, une créature. La chose du Dieu se trouvant en ma présence, son arme. Je ne pouvais me permettre de me présenter en égale, je ne pouvais partager quelconque regard. Fallait-il bien que ma langue se délie, question flottante restant sans réponse. Déglutissant avec difficulté, mes lèvres se descellèrent alors, tandis que je puisais dans ma mémoire fraîchement réacquise. Yeux clos pour un temps donné, je n’avais pas eut à formuler de telles éloquences depuis notre dernière et unique rencontre. Depuis que sa puissance en moi était encore à son paroxysme, et où je ne pouvais être plus imprégnée de son énergie. Relevant la tête, je faisais face à celui qui m’insuffla vie et existence.

« Comment pourrais-je ignorer l'identité de celui qui se tient devant moi en cet instant,
plus que quiconque en ce monde…
»

Sans hésitation d’aucune sorte, je ne laissais paraître l’envie de sang -celle-ci me provoquant frissons le long de l’échine. Puis vint le manque, ces siècles de manque sous-jacent, inconnu de ma conscience jusqu’à ce jour. Je n’avais cessé de verser larmes en cet instant, je ne tentais pas même d’arrêter, mes yeux emplies de flots. Porte ouverte vers ses nombreuses douleurs bafouées, cachées depuis bien trop de temps. De tout mon être émanait cette lueur presque dérangeante, et jamais je n’avais pleuré -et jamais je n’avais adulé. Inconsciemment, je tendais lentement ma main droite en sa direction, paume vers le sol. Doigts tressaillants, fébriles, je n’avais pas plus de force et d’énergie en mon physique que précédemment. Il fut à tout moment possible pour moi de m’écrouler.

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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyLun 25 Mai 2015 - 23:26

Elle avait l’air fatiguée. Aussi fatiguée que las, comme si le poids des années, de ses expériences, l’avait forgée de cette façon : elle était devenue une enfant lasse, peut-être lasse de vivre, peut-être lasse d’autre chose. Mais dans touts les cas, d’une enfant lasse. Se… nourrissait-elle correctement ? Ou bien, son problème était-il tout autre ? Il l’ignorait, il l’ignorait totalement. Il lui avait littéralement donnée naissance, condamnée à une vie éternelle dont la mort ne siginifierait pas une délivrance mais une fin, et pourtant… Hadès se rendait maintenant compte d’à quel point avoir cédé aux plaintes d’Hestia, et avoir donné naissance à des vampires avait été une grave erreur. Il se rendait compte, aussi, d’à quel point leur avoir donné l’ordre de vivre par eux-mêmes avait peut être été une erreur.

Elle semblait forte, indépendante. Et dans le même temps, fragile, incroyablement fragile, si fragile qu’un souffle de vent suffirait à la renverser, à souffler les étincelles de sa volonté et de sa vie, et poser un point final à son existence. Elle était paradoxale. Elle était une part de son être, quelque chose qu’il ne pourrait jamais nié avoir crée. Elle semblait plus fragile encore que la plus fragile de ses enfant, Mélinoé. Et il ignorait tout d’elle. Quel avait le poids qu’avait eu sur elle l’enfer que représentaient les âges ? Avait-elle même encore une véritable volonté de vivre ? Avait-elle quelque chose sur quoi elle pouvait se reposer, ou bien était-elle seule, désespérément seule comme lui-même l’avait été avant que son chemin ne croise celui de Perséphone ? Il ignorait les réponses à chacune de ses questions.

Pourquoi se montrer si… soumise, comme une enfant prise en faute, ou, presque même, un animal se soumettant à l’alpha de sa meute, quand elle avait tout les droits de le détester ? De le penser venu pour lui reprendre sa liberté, comme l’avaient tentés bien des dieux éveillés ? Elle pourrait aussi bien détester le créateur qu’il était, celui qui, comme si il avait renoncé à la notion même de coeur, l’avait abandonnée peu après sa naissance, et laissée là, comme une poupée de chiffon devenue crasseuse dont un enfant se serait lassé. Elle était parfaitement en droit de ressentir toutes ces émotions. Pourtant, ça semblait être tout le contraire. Elle semblait même… être soulagée.

Hadès ne savait ni quoi dire, ni quoi faire, en réalité. Il sentait les larmes qui roulait sur les joues de la vampire, il voyait la main qui lui était tendue… main qu’il saisi. Son autre main, elle, releva avec douceur le visage de la vampire. Il ne lui souhaitait aucun mal. Il ne souhaitait pas voir un cérémonial qui n’avait pas lieu d’être. Elle n’était pas qu’une servante quelconque. Son sang, son être battait en elle. Elle était une part de lui. Il ne savait comment le dire, quels mots choisir, mais son regard, lui, se faisait insistant, brûlant même peut-être. Relève le regard. Fixe-moi dans les yeux. Tu n’es pas ma chose, Aleksei. Tu n’es pas ma chose, ma fille.
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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyMar 26 Mai 2015 - 16:56


Contact tiède, brisant peu à peu le malaise planant dans l’endroit. Il n’était pas aisé de tenir ce regard si profond, profondeur révélatrice d’âme des plus anciennes. Je ne savais comment agir, guidée par l’impression de piétiner sur braises fumantes. Et les braises me brûlèrent de nouveau, tandis que je portais mains à ma gorge. Traits durs, mine lugubre, j’arquais les sourcils, affichant ainsi la douleur s’exerçant en moi. Je n’aimais pas montrer moindre faiblesse devant qui que ce soit, d’où l’intérêt de mes retraites dans cet endroit désolé -du moins d’ordinaire. Reculant de plusieurs pas, mon dos se voûtant, puis se cambrant, je perdais peu à peu conscience. Je ne tolérais ce genre de faille, certaines pourtant composantes de ma personne. Et cependant la colère me prenait, luttant férocement contre cette ombre fleurissante, insinuant et courant mes cellules.

« Je dois me nourrir. »

De but en blanc, je n’avais su davantage contenir ma soif, pas plus que l‘expression de cette dernière. Et la situation était un peu plus complexe que pressentie auparavant -humains grouillant sur le port à quelques dizaines de mètres, fanatiques courant les sous terrains du quartier. Et je ne pouvais pas exécuter moindres actions, affligée des voix imprégnant et enchaînant de nouveau esprit et conscience. Me tournant alors subitement vers mon créateur, une pensée me traversa. Lui, Hadès, ne pouvait-il rien pour moi ? N’y avait-il pas maigre chance qu’il puisse influer d’une quelconque façon sur mon état ? Levant les yeux vers celui-ci, le fond de la pièce s'obscurcissait en son dos, ombre grignotant plafond et sol, m‘offrant vision informe et hautement brouillée. La rage bouillonnait en mon centre, tandis que je maudissais amèrement ma condition et ses conséquences.

Une main vint alors effleurer mon épaule, rassurante. Sens embrumés, tout d’abord bercés par ces tendres noirceurs, toiles d’ébènes emprisonnant mon être, si douces. Sous l’hypnose de cette silhouette, je sentais le brasier s’amenuiser, tandis que je laissais paupières lentement se clore. Posant ultime regard sur mon alter égo, celle-ci me tenait dans le creux ses funestes bras -souriante, extase vainement bluffée. Elle n’était que sombre fumée, elle n’était que poison. Une partie de moi, elle était la veuve noire. Confortée par son contact, sa présence m’inspirait nouveau souffle, tandis que mes cheveux portaient désormais la teinte du corbeau, présage de mauvaise augure. Mes iris s’assombrir, adoptant la vive coloration du sang, grenats brûlants ayant remplacés émeraudes tendres. L'hallucination était complète, l'illusion m'emportait.

Était-ce cette proximité au Dieu des enfers, appliquant tissus d’horreurs aux démons m’habitant, ou pouvais-je présumer que ma faim soit seule et unique responsable. D’un cas comme de l’autre, je ne tenais plus concentration sur autres présences que celles des nombreux mortels aux fragrances si alléchantes. Et je me détestais, et je me déchirais. La scène se déroulant en ma psyché était acide -le supplice de ne pouvoir retirer cette épine se cachant en mes cellules, me détruisant vicieusement. Je ne pleurais guère davantage, je ne me prosternais plus longtemps. Si l’enfer était mon père, tout laissait à penser que la souffrance était ma mère, à l‘instar de l‘ombre. Et celle-ci n’avait de cesse de me rouer de coups, sans accalmie, sans merci. Je ne voulais me larmoyer, je ne voulais être aussi fragile. Pas plus que je ne désirais de surcroît être éprouvée. Je n’étais guère en condition de supporter plus amples tournures et variations de ma présente situation.

Et je me perdais.

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MessageSujet: Re: I -What's worth fightin' for FT. Hadès I -What's worth fightin' for FT. Hadès EmptyVen 5 Juin 2015 - 18:18

Hadès avait vu juste. Elle n’était pas son état normal, mais il ne pensait avoir bon au point de deviner ce qu’il n’allait pas : pour une raison ou pour une autre, elle avait cessé de se nourrir. Avait-elle, à force de vivre parmi les humains, cessé de les considérer comme étant des proies ? Tuer pour se nourrir avait-elle éveillé en elle un certain dégoût du meurtre ? S’était-elle lassée du goût du sang ou, à l’inverse, avait-il fini par l’insupporter ? Cette question, il n’était pas certain qu’elle lui en donnerait la réponse. Cependant, ce qui était indéniable pour le seigneur des Enfers, c’était que sa fille se laissait mourir à petit feu, et il n’aimait pas du tout cette situation.

“Je dois me nourrir”

Cette simple phrase suffisait à exprimer, combinée à l’expression déchirée que son visage avait pris, toute l’ampleur du dilème qui la prenait. Elle devait se nourrir. Il le fallait, sa survie en dépendait. Et pourtant elle s’y refusait aussi férocement qu’il lui était possible. Elle luttait contre elle-même; contre ses instincts, contre sa nature. Pourtant, autour d’eux, ce n’était pas les sources de nourriture qui manquaient. Pourtant, au cours des jours, des semaines, des mois même peut-être qu’elle avait passé sans se nourrir, il ne faisait aucun doute que les occasions n’avaient pas manquées. Elle était belle, elle aurait pu sans mal charmer une victime qui lui aurait offert sa gorge sans prendre conscience de son erreur. Elle était forte il le savait, elle aurait sans mal pu se faire chasseresse, se laisse perdre dans l’ivresse d’une traque dont elle sortirait à coup sur victorieuse, pour ensuite réclamer son sanglant du. Mais à la place, elle luttait. Mais à la place, ses yeux appelaient à l’aide. L’appelaient à l’aide.

Si il le lui ordonait, alors sans doute pourrait-il la contraindre à aller chercher un humain, à le vider de son sang. Si il le lui ordonnait, sans doute pour un temps pourrait il la forcer à se nourrir, mais et après ? Non, la solution n’était clairement pas là, et il le savait. Surtout que… si, en cet instant, il lui ordonnait de se nourrir, alors la chasse serait floue, confuse, bestiale. Peu lui importerait d’être vue, peu lui importerait de risquer de révéler aux yeux du monde l’existence des vampires, quand bien même ils étaient supposés rester des êtres de légendes. La solution n’était clairement pas là.

Pourtant, il devait agir, et agir vite, il le savait. Il ne pouvait la laisser ainsi, il devait la nourrir, et peu importait comment. Il lui fallait du sang, et peu importait sa nature. … Et peu importait sa nature...

Les ombres s’élevèrent.

D’un pas calme et mesuré, il s’avança vers la progéniture qui avait reculé.

Elles se glissèrent, silencieuses, derrière la vampire à la chevelure d’or, immatérielles, elles grimpèrent sur son dos, dans ses bras.

Hadès posa une main sur la chevelure d’Aleksei, l’air grave, presque royal. Son regard se faisait presque brûlant, même.

Les ombres se firent matérielles, autour des bras, des jambes de la femme. de puissantes entraves qui étaient destinés à l’empêcher de se mouvoir, d’échapper à son créateur…

Nourris-toi.

L’ombre d’Hadès s’éleva, telle une lame mençante à laquelle il tendit son poignet. L’hésitation se lisait dans son regard, mais pas dans le gest vif de la construction, qui creusa une entaille, laissant le liquide de vie du dieu s’écouler. Il tendit la main vers Aleksei, laissant le précieux fluide couler sur ses doigts, emplir ses narines de son odeur, tentateur. Elle n’avait qu’à ouvrir la bouche. A ne pas se montrer trop vorace. Ce ne serait que temporaire, mais au moins la faim s’appaiserait-elle pour un court temps. Après, on verrait, on réfléchirait à une solution…

Nourris-toi.

Quel autre nectar que celui là pourrait à ce point aiguiser l’appétit d’un vampire ? Ce qu’il lui offrait là devait sans doute s’apparenter au plus suprême des repas… un repas auquel elle n’aurait droit qu’une seule et unique fois.
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