” Il est psychologue... Il aide les gens alors pourquoi le tuer ? ”
Ce n’était pas à moi qu’il fallait poser la question, j’étais juste mandaté pour exécuter mon travail, je n’avais pas le droit à une faiblesse, chez toute personne, il y avait du bon comme du mauvais. Ce type n’était, à mes yeux, qu’une simple liasse de billet une fois que j’aurais ramené sa tête à celui qui voulait réellement sa peau. Mais est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Après tout ce n’était pas la première personne que je laissais filer… Il y avait eu ce gamin… Ouais, enfin c’était un gamin, et apparemment Guillaume avait bel et bien été coupable, par rapport à Wil’ qui n’était qu’à l’aube de sa jeunesse et qui représentait soi-disant un danger. En tout cas, ce gamin m’avait apporté bien plus que du fric, donc pas de regrets. Qu’en sera t’il de ce vampire ?
Recherchant dans l’annuaire - il fallait limite être stupide pour ne pas l’avoir fait avant - je tombais en effet, rayon psychologue, sur le dénommé Docteur Bohan, exerçant dans cette rue… Ce n’est pas très loin d’ici, mais il semblerait qu’il ne prenne que sur rendez-vous… Très bien, on va faire comme ça… rendez-vous avec la mort, n’est-ce pas ? Soit, j’appelle, je tombe sur la secrétaire qui me donne une date et une heure pour notre rencontre. Pour cette fois, je ne prendrais pas Némésis, j’avais après tout affaire avec un vampire, il n’est pas nécessaire de l’agresser directement, je devais en apprendre plus sur lui, ses points faibles, ou sur lui tout simplement. Les paroles de Luciole m’avaient quelque peu troublé, son désespoir… Ou peut-être étais-je en train de me faire avoir par un don semblable à une forme d’empathie ?
Continuant à enquêter - et à chercher des nouvelles têtes à supprimer, dans le cas où j’échouerais sur celle-ci - j’attendis patiemment le jour J et me présentais à l’accueil innocemment, balançant un faux nom, comme à mon habitude, celui que j’avais donné pour prendre le rendez-vous - Oyvin Nilsen - pour une dépression nerveuse due à l’approche de la quarantaine. Rien de bien compliqué en somme pour un acteur de ma trempe…
J’attendais patiemment dans la salle d’attente jusqu’à ce que l’heure arrive, ponctuel, il m’accueillit et je lui fis face en saluant d’un faux air timide et gêné.
« B-bonjour, Docteur. Enchanté. »
Nous entrâmes alors dans le bureau et j’attendis ses directives quand au déroulement de la séance. Installons un climat de confiance.
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume regarda par la fenêtre de son cabinet provisoire, pour une raison, il était revenu à cet endroit. Il lui manquait, l'agitation dehors, les gens qui le regardais et sa plaque trônant fièrement sur la porte en bois. Il passa une main dans ses cheveux bruns, un certain Oyvin Nilsen avait pris rendez-vous avec lui. Il avait si peu de patient, que même si ce type lui disait rien de bon. Il devait se détendre, il respira à fond afin d'être complètement détendu. Un dépression, ce n'était jamais une mince affaire, il y avait toujours tout un tas d'ascendant. Il gratta la nuque. Bon il était l'heure, il ouvrait la porte et découvrit un type à la chevelure rousse sombre. Une tignasse assez difficile à entretenir. Il saluait le vampire d'un air timide. Sur ses gardes, l'homme à la chevelure brune lui souriait simplement avant de le faire entrer dans le bureau.
-Installez-vous donc, ce n'est guerre pratique de parler debout, surtout de ces choses qui nous rongent. Tout ce qui sera dit n'en sortira jamais. J'en fais la promesse solennelle sur mon diplôme et mon honneur.
Guillaume s'installa sur un tabouret dont le cousin était recouvert d'un cuir rouge comme le sang ou que ces yeux lorsqu'il avait soif et hypnotisait les gens. Ce qui faisait assez rarement, bien que l'hypnose était utile pour certaines pathologies. Il prit son bloc note ordinaire, sans décoration. Il sentais qu'avec cet homme, il devait faire attention au moindre détail, comme si il l'observait, il réprimait un frisson. Il devait se montrer conciliant envers son patient. Il n'avait rien fait du mal, du moins pour le moment. Il prit un crayon et faisait tourner brièvement entres ses doigts avec une facilité acquise après des années d'entraînements. Il sourit en voyant qu'il n'avait rien perdu. Il nota le nom de cet homme avec soin dans un coin de feuille. Il était prêt, il prit une respiration afin de rester parfaitement calme. Heureusement qu'il ne s'énervait pas facilement, sinon il en aurait frappé plus d'un. Il mit un temps avant de dire ce qu'il devait dire. La routine de son métier souvent les mêmes mots revenait dans sa gorge. Il se demandait si il aurait Gabriel à ses côtés ce soir. Il avait soif, du moins un peu. Il Avait aussi envie de le câliner. Il secoua sa tête, il ne devait pas penser à sa vie privée maintenant. Il devait mettre ça de côté pour le moment.
-Prenez votre temps, je ne vous jugerai pas. Mon métier fait que j'accepte les gens tels qu'ils sont, c'est tant mieux dans un sens.
Guillaume se mit à dessiner des petites vagues en dessous du nom de ce type à la chevelure de feu. Il se demandait ce qu'il le rendait si triste. Par contre, il avait un pré-sentiment assez mauvais. Il fit une petite toile d’araignée, il dessinait assez rarement ce genre de choses. Il soulevait un sourcil, tout cela n'annonçait rien de bon. Il garda néanmoins son sourire avenant.
Le vampire avait quand même la gueule d'un gamin de dix-huit ans, et ça avait tendance à le faire baisser dans mon estime tant il manquait de crédibilité physiquement. M'enfin, il y avait ce diplôme.. J'imagine qu'en quelques siècles de vie, on apprenait beaucoup de choses, mais il fallait se méfier de ceux nés de la dernière pluie, ils étaient jeunes et plein de ressources pendant que les anciens se morfondaient dans l'ennui de leur vécu. Surtout quand on est immortel. Bref, je ne me fixe pas là-dessus, je ne suis pas là pour le juger sur son apparence, elle est déjà trop trompeuse à mon goût.
M'installant donc, à son invitation, sur le canapé noir sans pour autant m'allonger, je recourbais le dos en avant, les bras accoudés sur mes genoux dans une position soucieuse, attendant "nerveusement" ses questions. Etait-il vraiment nécessaire de jouer la comédie ? Je sentais que quelque chose sonnait vraiment faux chez lui... Il voulait aider peut-être, mais il était ailleurs, tout dans son attitude démontrait qu'il n'était pas à l'entière écoute de son patient, il répétait machinalement un texte appris par coeur finalement... C'est dans ces moments-là que je me demande si cela vaut vraiment un diplôme et une reconnaissance.
Je me redresse et lui fait face, d'un air innocent et déclare spontanément :
« Où êtes-vous, Doc' ? »
Non, décidément, il avait la tête dans les nuages, et je ne pouvais pas l'accepter. A vrai dire ça m'énervait. Qu'il fasse pas front à l'ennemi, qu'il ne fasse pas attention à moi...
« Même vous, vous n'avez pas l'air convaincu par vos paroles. C'est quoi votre rôle ? Je pourrais tout aussi bien parler à mon miroir que ça reviendrait au même. Les paroles risquent pas de sortir de la pièce et il n'y a pas besoin de diplômes pour ça. »
Oui, certes, je n'avais jamais eu grand respect pour ces métiers qui profitaient du malheur des autres pour se faire du blé, que voulez-vous. Ils restaient là, assis dans leur canapé sans se salir les mains à écouter geindre la première bonne femme qui pissait pas droit. Et ils avaient besoin d'un diplôme pour faire ça... Non mais écoutez-moi ça.
Mais voyons voir sa réplique. Je voulais entendre s'il se sentait vraiment utile pour les gens, comme on me l'avait fait entendre...
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume continua son dessin en étant attentif au gestes et aux futures paroles de cet homme. Il se tenait assez nerveusement, ce qui trompait pour le moment un peu le vampire. Juste son instinct acquis au long de ces années de vie qui se réveillait. Il souleva un sourcil. Il entendit l'homme lui demander où il était, sa fierté en pris un coup, mais il resta calme. Il reprit son discours en mettant en doute son discours qui était devenu machinal. Ses reproches touchait en plein cœur le psychologue. Il serra doucement ce qui lui permettait d'écrire, il pouvait entendre le plastique craquer sous sa force. Il respira doucement pour se calmer, les patients, il devait s'y faire, c'était le risque du métier après tout. Il regarda l'homme avec un sourire qui se voulait avenant.
-J'ai choisis ce métier pour aider les gens. Les forcer à parler n'est pas très conseillé, il faut savoir jouer avec les sensibilités des personnes. Je peux vous venir en aide, mais pour cela, il faut lâcher ce qui vous pèse. Déjà venir ici est un bel effort, ce que je félicite toujours.
Guillaume remit son pull en place d'un geste le tirant vers le bas. Il nota sur la feuille que cet homme malgré sa prétendue dépression disait tout ce qu'il pensait ou presque. Il fit tourner le crayon après avoir noté ces mots sur la feuille déjà recouverte de quelques uns de ses dessins fait à la va vite. Il n'éait pas un artiste, il dessinait surtout pour combler le vide que lui laissait ces patients. Il était quelqu'un de très posé. Attendre ne lui faisait rien. Ce n'était pas cet homme qui allait le perturbé. Seul son calice le pouvait pour le moment. Il sentit son cœur battre. Il était décidément trop accroc pour son propre bien. Il garda à l'esprit qu'il devait l'écouter à tout prix. Que tout écart de conduite de sa part jouerai en sa défaveur. Il affrontait mentalement en patient. Ce n'était pas tout les jours que ces choses arrivait. Il se sentait prêt à l'attaque. Il sourit. Il pouvait prouver que ce métier malgré tout était fait pour lui. Il serra le poing confiant, pour la première fois depuis un moment. Il était déterminé à montrer à son patient ses capacité en temps qu'homme diplômé.
-Après vous pouvez dire ce que vous voulez de moi, des autres, de la planète entière, je vous guiderai vers ce que je pourrai qualifier d'un mieux. Si je ne suis pas efficace, j'en serai navré, mais j'aurai essayé.
Guillaume avait lâcher ces mots sans s'en rendre compte. Son envie d'être un psy de confiante présente en lui. Il n'avait pas confiance en cet homme, mais le travail est le travail. Il n'allait pas cracher dessus, déjà qu'il se faisait rare à cause de son apparence trop jeune. Il sentait ses crocs sortir un peu, il respira et les faisait rentrer. Ce n'était pas le bon moment pour s'attarder sur la soif fugace qu'il avait eu.
Un bel effort en effet, de venir parler à un gamin de ses problèmes pour une modique somme de pas mal de runes, genre, un bon repas dans un restaurant haut de gamme, par exemple, avec un petit verre d'un grand cru... Enfin, c'est bien parce que ma volonté d'en apprendre plus sur lui me l'avait imposé, sinon je serais jamais entré dans un cabinet de psy... Psychopathe, oui. Son sourire me donne des frissons dans le dos, comme si je m'attendais à voir apparaître ses canines vampiriques. Manque de bol, ce n'est pas le cas, mais il est trop avenant pour paraître vraiment innocent. Merde, j'aurais au moins dû prendre Némésis, pour ma propre sécurité... M'enfin, j'ai toujours quelque chose au cas où, si je contrôle bien...
Cependant, je n'étais pas sûr qu'il ait bien compris où je voulais en venir avec mes reproches, mais bon, tant pis. Comme on dit, il y a 9 possibilités de ne pas se comprendre, il fallait saisir la dixième pour qu'on soit sur la même longueur d'onde, c'était déjà raté. Mais je pouvais déjà analysé que lui, manquait cruellement de confiance en lui et ne devait pas se sentir très crédible... J'avais l'impression qu'il me parlait comme si j'étais un gamin... Certes, il devait être plus âgé que moi, mais... quand même, je n'appréciais pas vraiment ce manque de respect, j'avais ma propre expérience de la vie.
J'esquissais un sourire satisfait, comme si je faisais le pari alors de lui offrir ma confiance, bras croisés :
« Soit, essayons alors. Par quoi je dois commencer ? »
Entrons donc dans le vif du sujet... On va voir de quoi il est capable, après tout. Mais qu'il n'espère pas que je lui raconte ma vie... Voyons... Crise de la quarantaine, marié, deux gosses... métier... ingénieur du son dans une entreprise publicitaire. Bref le grand classique quoi. Mais bon, comme c'est la première séance, je ne sais pas par où commencer, c'est pas mon job, mais la logique serait déjà de poser des questions sur ce genre de généralités. On verra ensuite... Pour le coup, je pris les devants.
Poussant un profond soupir, je passais ma main derrière la tête et détournais le regard d'un air gêné, en baissant d'un ton, reprenant mon masque du pauvre homme à apitoyer :
« Eh bien... Depuis quelques temps... J'ai beaucoup de doutes. Ma femme se comporte différemment, mes enfants grandissent, mon patron est toujours sur mon dos... Je crois que j'ai besoin de changer d'air... Mais est-ce que ça en vaut la peine ? »
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume savait que chaque mots pouvait peser contre lui. Il se sentait analyser sur toutes ses coutures et pour une fois ça n'avait rien de flatteur. Ces sourires bien que naturel sentaient tellement la tromperie que ça en devenait infect. Le psychologue sourit toujours, ce n'était pas cette impression qui allait changer les faits. Et cet homme était venu pour être aidé. Il me ferai, il le jurai sur son honneur de médecin et de vampire. L'homme décidait alors de parler. Il sera son bloc-notes doucement le plastique commençait à se déformer sous sa force surhumaine. Il ne le lâchait pas du regard, il devait faire même attention à ses gestes. Le rouquin lui donnait du fil à retordre. Il n'abandonnerait pas pour autant. Il devait juste se montrer prudent. Il regardait l'homme soupirer de façon qu'il trouvait plutôt théâtrale. On ne le trompait pas si facilement. Appelons ça l'instinct, mais dans le cas du sang-bleu, c'était plus l'expérience. Comme quoi vivre un millénaire et un demi forgeait la personnalité. Il n'était pas dupe, il pouvait sentir le mensonge. Pourtant, cet homme en face de lui jouait bien la comédie, il voulait voir jusqu'où il allait porter ce mensonge. Il parla d'une femme, d'enfants. Il étouffait un rire, il ne voyait pas ce type avec des gosses. Il disait vouloir changer d'air. Je faisais tourner mon crayon, mon sourire se faisait compréhensif.
-Vous subissez une pression de votre entourage, les changements opérés sur votre environnement nuisent à votre bonne humeur. Je pense qu'en effet, une pause s'impose, pour cela vous n'avez pas forcément besoin de vous détacher de votre femme et vos enfants. Néanmoins, un moment seul avec vous-même serait profitable. Trouvez-vous quelque chose qui vide votre esprit sainement, donc je déconseille alcool et les autres substances illicites, elles vous apporteront que malheur au final. Vous devez un peu pensez à votre personne. Cessez de vouloir à tout prix faire plaisir à ces gens. Pour votre femme, un dîner en amoureux ou un bon bain parfumé, elle en sortira heureuse.
Guillaume avait vécu quelques histoires d'amours, donc il se servait de ces dernières pour guider ses clients, dans l'espoir que ses mots aident la personne qui venait la consulter. Il se mit à écrire ses soucis entres guillemets. Le vampire devait prouver à cet homme qu'il méritait son diplôme. Il était peut-être un inspecteur du travail. C'était bien la première fois qu'il en voyait un. Il y a un commencement à tout. Il soupira doucement en se disant qu'il devait revoir son calice non seulement pour boire, mais aussi pour comprendre cette distance qui se créait. Pour cela il devait parler. Il était attentif à cet homme, ses pensées se baladaient juste vers cet homme auquel il était attaché bien malgré lui. Il se sentait mal pour lui-même, il savait qu'il pleurerait si il devait se séparer de cet être. Il finirai enfermé dans son château et en sortirai quand il irait à nouveau mieux. L'homme dans son bureau improvisé, avait lui aussi les cheveux longs.
En cette confession, on pouvait y voir une part de vérité, car quiconque n'ayant pas vécu une telle chose ne pourrait comprendre de tels ressentis. Je me fais passer pour cet homme qui avait baissé les bras à une époque, mais j'avais mes raisons, elles étaient parfaitement justifiées.
"En tout cas, merci pour les conseils bidon, Doc', si je n'avais pas déjà essayé, je ne serais pas actuellement en train de vous demander conseil. " étaient les paroles que j'étais en train d'imaginer répondre si j'avais été réellement ce personnage. En tout cas, ma gueule blasée en entendant ses paroles n'était pas feinte... Je remontais mes lunettes pour reprendre une peu de prestance, et détourner le regard pour éviter de lui déballer ma façon de penser... Quoique...
« Vous pensez bien que si je n'avais pas déjà tout essayé, je ne serais pas là... J'ai toujours été là pour ma femme ou mes enfants. Leur donner le meilleur de moi-même, mais il faut croire qu'ils cherchent mieux, ou autre chose. Je suis comme un consommable passé de date. »
Tous ces sentiments, je les avais connu il y a bien cinq ans en arrière, peut-être un peu plus... Ce jour où on vous balance à la figure que vous ne servez plus à rien, plus à satisfaire les besoins du foyer, que vous êtes un incapable, alors que vous vous mettez en quatre pour espérer voir le sourire sur le visage d'un bambin fier de son Papa.
Mais Maman est plus forte, et elle a certainement raison, alors on baisse la tête, on courbe l'échine et on fait ce qu'on peut pour la chair de sa chair, dans l'ombre, sans qu'elle nous voit pour qu'un jour elle soit fier de soi, de ce qu'on lui apporte, si on peut lui ouvrir les portes d'un avenir prometteur ainsi, alors je dis "oui"
Et j'ai dit oui
Peut-être mon visage avait prit cette teinte amère sous l'affluence de ces souvenirs, mais je relevais la tête, me redressais sous le poids de ces chaînes qui devenaient chaque jour plus lourdes à l'idée qu'une petite fille allait bientôt passer son anniversaire encore en l'absence de son Papa.
Oublions cela, il ne faut pas vivre dans le passé, aujourd'hui j'avais un objectif bien précis. Et là, j'avais une ouverture... Un regard désespéré, haineux, pas envers lui, plutôt envers le monde, des dents serrés, je sifflais pour essayer de le faire sortir de ses gonds :
« Mais ça, vous pouvez pas comprendre ce que c'est d'aimer à la folie, au point d'être prêt à la laisser partir pour ne pas l'étouffer. »
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume voyait dans ses yeux que cet home était déçu, il avait dit des choses évidentes, il essayait, mais il n'arrivait pas oublier cette impression d'être observer sous toutes ses coutures. L'homme lançais qu'il avait essayé, certains n'y pensait pas, donc, il n'avait rien à reprocher. Il disait qu(il l'avait poussé toujours plus loin, les gens sont jamais satisfait de ce qu'ils ont. Cet homme avait vécu quoi exactement pour être à ce point ? Le psychologue se mit à écrire sur le coin de sa feuille. Il voyait son visage changer de couleur, il écarquilla les yeux étonné de ce qui arrivait à ce personnage étrange devant lui. Il savait que cet homme allait crier, il l'avait presque prévu. Il allait sûrement lui dire que c'était incapable parce que il ne savait pas ce qu'était de souffrir pour la personne qu'on aime. Et comme prévu, il le disait, son cœur se mit à se serrer. Il se retenait. Les contacts avec son calice lui manquait horriblement. Il sentait son cœur lui faire si mal. Combien de temps resterait-il dans le silence ? Il l'ignorait totalement.
-Moi ? Pas comprendre votre douleur ? C'est là que vous vous tromper monsieur, je sais exactement ce que c'est d'être au point de tout lâcher pour le bien de l'autre. Pourtant j'ai fait les effort, mais les gens sont stupides, ils préfère voir si l'herbe est plus verte ailleurs, bien sûr au début, c'est tout mignon, tout gentil, mais à la fin, ça reviens au même. Ne croyez pas que j'ai essayé le garder prêt de moi aussi ? J'ai beau être ce que je suis, on me fuit aussi. Alors avant de dire que je connais pas votre situation, faut vous renseigner. Avez tenter de les interpeller encore une fois avant de quitter le navire qui coule ?
Guillaume avait mal, ces mots, il les avait sorti à patient, ça devenait n'importe quoi. Il avait le cœur lourd, cet homme lui manquait horriblement. Il n'était pas rare qu'il pleure une fois le soir venu. Il avait tout donné à ce type, qu'est qu'il avait en retour ? De l'ignorance, tout simplement. Il avait besoin lui aussi qu'on le rassure, qu'on lui dise qu'il avait fait de son mieux, mais qu'il était temps de lâcher l'affaire, ce n'était pas simple, le lien calice et vampire est fort. Il devait ressentir la douleur que l'homme aux cheveux bruns ressentait, ce n'est pour ça qu'il revenait et ça me blessait encore plus. Jusqu'où cet homme le conduirait ? Il avait envie de tout exploser sur le sol. Il allait finir par laisser son côté sombre s'exprimer. Quand Guillaume était en colère, ce n'était pas à moitié, il devenait extrêmement violent, il était capable de tuer pour aller mieux. Il l'aimait, fichu sentiment. Il retenait ses larmes devant ce type. Il savait qu'une fois chez lui, il s'effondrait. Pour l'instant, il devait rester fier, quoi qu'il arrive. Il allait revenir ? Il n'en savait rien, ça semblait mort et enterré.
Le plan pouvait donc se mettre en marche, et j'allais enfin pouvoir rassembler les pièces du puzzle. Trouver le trouble, le point faible de ce vampire, m'approcher discrètement et lui foutre un bon coup dans le dos... Ouais... C'était ça l'idée... Pas d'états d'âme, je fais partie de ces gens qu'il qualifie de stupide à ces yeux. Non, je ne le fuis pas, mais il n'a d'autres intérêts pour moi que cette récompense... Quoique... Il est tout de même intéressant de pouvoir approcher un vampire sans ce risque de se faire mordre en permanence, il ne dégage aucune menace, c'est assez étonnant et intrigant. Quel genre de chose peut modifier le caractère d'un de ces êtres réputés diaboliques ? Ou alors n'est-ce qu'un rôle qu'il joue à la perfection ? Je veux bien croire qu'en tous ces siècles, il ait pu acquérir quelques talents d'acteurs...
Toujours sur le qui-vive, contredisant ses paroles comme il faut, je lui rétorque avec une voix plus calme, comme s'il s'agissait d'une évidence :
« Je crois que vous inversez les rôles. Je suis le Capitaine qui ne quitte pas son navire, c'est ma famille qui fout l'camp. Mais il semblerait que le bateau a déjà sombré avant que je ne l'ai remarqué. Il faut croire que ce sera mieux ainsi, n'est-ce pas ? Pour le bonheur de la petite... »
Mes paroles ont été plus vite que ma pensée. Je suis sous le choc d'avoir pu révéler la vérité ainsi, sans m'en rendre compte. Une goutte de sueur coule sur ma tempe alors qu'une main vint masquer mes lèvres par réflexe, nerveusement.
Merde.
Je fronçais les sourcils, maintenant que j'avais réagi de la sorte, ce n'était plus la peine de faire marche arrière, ce serait trop remarquable. J'essuyais mes lunettes d'un air énervé avant de les remettre sur mon nez, avec un soupir.
« Tout a foutu le camp avant que je ne m'en rende compte. Mais ce n'est pas comme s'il y avait une différence puisque soi-disant je n'étais jamais présent. Avez-vous des enfants, Doc' ? Qu'êtes vous prêt à sacrifier vous, pour le bien-être de celui que vous aimez ? Avez-vous pensé une seule seconde que vous êtes peut-être la source du mal que souffre votre aimé ? »
Et si ce n'était pas les gens qui étaient stupides mais soi-même car nous étions aveugles ? Ouvrons les yeux, et accordons notre patience à notre entourage pour comprendre comme tourne le monde...
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume avait craqué, il avait montré à un patient, ses émotions et ça ce n'était pas bon pour son cabinet. Il devait rester pro, mais son cœur meurtri par l'absence de cet être aimé le rendait fou. Cet homme rendait cette blessure encore plus profonde. Il sentait son cœur se serrer, il savait qu'une fois rentrer au château, il pleurerai sûrement. L'homme disait qu'il inversait les rôles, c'était sa famille qui fuyait et que lui coulait. Oui, on pouvait le voir dans ce sens aussi. Le bateau avait sombré sans qu'il le remarque, il parlait d'une petite, pauvre gamine perturbée, en plus avec un père comme ça. Au moins, il avait un soupçon de vérité dans ses paroles, donc il souffrait réellement de ce manque. Ces proches lui manquait, dans un sens c'était positif. Il le voyait changer, cet homme lui parlait sans ce cacher, bien sûr, il se sentait toujours observer par ce dernier. Comme si il était venu pour cela en premier, lui parler avait qu'une option indésirable. Il commençait à dire que toute sa vie était partie en fumée. Il pestait contre ce qu'on lui reprochait, son absence. Le vampire souleva un sourcil. Il demandais si il avait des enfants. Qu'est-ce que je pouvais sacrifier pour récupérer celui que j'aime. Comment avait deviné que c'était un homme, jamais l'homme aux cheveux bruns l'avait dit c'était louche. D'après son patient, il serait la seule source du mal dont souffrait son calice, n'importe quoi.
-Je n'ai pas 'enfant, j'aimerai en avoir, je n'ai pas cette chance ou ce malheur. Pour de la personne que j'aime, j'ai été patient envers elle, je suis là si elle souhaite encore de moi, mais son absence me ronge de l'intérieur. Le laisser partir me fait mal, pourtant si je lui fait mal, je disparaîtrai de sa vie. Je sais qu'il trouvera rapidement de quoi se contenter sans ma personne.
Guillaume était à bout. Il tremblait, il avait envie de serrer à nouveau cet homme contre lui, mais il ne faisait que le fuir. Il avait raté son coup sur lui. Il sentait vraiment déprimé par ce choix, il savait qu'il se relèverai, il le faisait toujours. Le temps lui servait de cicatrice. Il devait sentir à quel point, il lui manquait, pas sexuellement, juste affectueusement. Il se demandait si un animal ne serait pas une alternative meilleure que d'attendre qu'il revienne. Il allait finir par mordre la jeune servante de son château. Il serra encore plus les poings. Qui pouvait surpasser le lien qu'ils avaient ? Cela le rendait fou. Gabriel le mettait dans tous ses états. Il se tournait se sentait au point d'exploser, il mordait violemment la lèvre, il ne devait pas saigner maintenant. Il sentait que c'était tout sauf une bonne idée. Il roula des yeux tentant de se calmer en respirant doucement.
-Je ne suis pas un méchant, je ne serai jamais, ce n'est pas ma nature. Je préfère consacrer ma vie au bien des gens. Je m'y prends sûrement mal avec votre personne, j'en suis navré.
Ouais, ouais, ouais, j'ai l'oeil gauche qui se mouille tant c'est émouvant... Et la marmotte met le chocolat dans le papier d'alu, évidemment. J'ai face à moi, un petit vampire tout romantique, à la limite du poète, c'est affligeant, presque décevant tant il joue mal la comédie. J'aime pas ça. Genre, depuis quand les vampires ont de tels états d'âme surtout après tant de siècles d'existence, de qui se moque-t-on ? Comme s'il allait me faire avaler ça, ben voyons.
Je tousse, m'étouffe limite sur ses dernières paroles, à en perdre mes lunettes tant c'est violent, et je le regarde bien en face pour être sûr qu'il ne plaisante pas. Est-il l'heure de sortir le grand jeu ?
« Permettez-moi de douter... Je suis déjà étonné de voir une créature telle que vous jouer les gentils, alors de là à m'entendre dire que c'est pas dans votre nature d'être méchant... Hum... Comment dire... Vous avez pas l'impression de vous payer ma tête ? »
Non, parce que bon... Non, désolé, c'est juste impensable pour moi, être humain, chair à pâté pour ces parasites terrestres, de me dire qu'il ne veut que notre bien... C'est comme si je voulais devenir vétérinaire dans une boucherie, genre soigner les boeufs avant qu'ils ne passent à l'abattoir pour être sûr que leur chair sera tendre. En gros, il veut aider les humains pour mieux les apprécier. Ca doit être ça le sens de leur amour, à eux. On s'attache à un animal et comme ça vit pas longtemps, le jour où il meurt, on e trouve un autre, c'est du pareil au même. Les humains sont cruels, mais les vampires sont bien pires.
Je me pince l'arête du nez nerveusement et soupire un instant avant de reprendre la discussion, revenant au sujet principal :
« Quoiqu'il en soit, je me demande comment vous faites pour être psychologue, dans votre état. Comment un vampire peut-il vraiment comprendre ce que ressent un humain ? Et vu votre conscience à cet instant... C'est quoi votre problème ? Vous vous êtes attachés à un petit animal et vous n'arrivez pas à vous en détachez ? Pourtant c'est loin d'être votre premier, n'est-ce pas ? »
Bon bah allez... Où est-ce que je me fourre, là...
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume le regardait, il voyait bien que et homme le cherchait exprès et lui comme un con, il était tombé dans le piège. Parler d'amour le rendait fragile, il devait se retenir. Il savait que la limite de sa bonté serrait sûrement franchie si il continuait à répondre au provocation de ce rouquin. Il toussait comme si il croyait pas les paroles du vampire, homme dont la colère montait doucement en lui. Il savait qu'en ces cas, il devenait extrêmement violent.. L'autre fou recommençait à parler en disant qu'une créature tel que lui n'était pas doté de sentiments, jamais, il s'était permis de révélé sa nature, donc cet homme était venu pour le chasser, il lâchait un petit sifflement de colère. Cet homme allait avoir le poing de psychologue dans son visage. Il observait l'humain se pincer le nez, franchement ce type, il lui manquait un grain, voilà ce que pensait le vampire. D'ailleurs, ce dernier reprenait son discours, cet homme ne faisait que rajouter des couches, il parlait de vampire. Là guillaume voyait rouge. Il saisissait le col de cet homme le soulevant un peu ses yeux devenus rouges, par la colère et la soif qu'il ressentait à cause de l'absence de son calice. L'homme qu'il aimait, mais qu'il devait abandonné pour son bien. Il le regardait droit dans les yeux.
-Je n'ai jamais dit ma nature, monsieur le chasseur, oui je me suis attaché à cet humain, pour moi chacun d'entre eux est unique, je m'attache à ces personnes, je les aimes et je ne les considère jamais comme des proies. Non je ne me paye pas de votre tête. Je suis d'une nature très gentille, mais j'ai une partie sombre que vous avez réveillé de son long sommeil. Votre femme vous a quitté ? Je vous dire une chose, c'est bien d'avoir un boulot, mais la vie privée ça comte, vous avez du les décevoir de nombreuses fois sans vous en rendre compte.
Guillaume le fixait, il était prêt à utiliser son don d'hypnose pour des fins tout à fait personnelle pour la troisième fois de sa longue vie. Il était prêt à tout pour prouver à ce gars qu'un vampire pouvait être gentil, c'était juste rare et il ne fallait pas les chercher. Il lâcha cet homme en soufflant. Il commençait à avoir mal à la tête en s’énervant comme cela. Cet homme le rendait fou, son calice n'était jamais là, ça n'arrangeait rien, il était à fleur de peau. Il giflait normalement son patient, il aurait pu mettre sa force surhumaine sur le plateau.
-Dans votre tête, tous ces vampires sont méchants n'est-ce pas ? Si on suis votre logique, les chiens et les chats ne sont pas fait pour s'entendre, pourtant, certains d'entre eux s’arrange très bien, alors vos préjugés, vous les jetez à la poubelle et tout de suite, je ne suis pas comme eux.
Guillaume se savait différent et en était fier, il était quelqu'un de gentil. Ce n'est pas un patient qui lui fout l’étiquette de méchant qui allait le changer, sauf, si il le cherchait. A croire que cet homme était suicidaire ou il cachait bien son arme. Ce qui était tout à fait possible.
Bref, ses paroles, c'est comme si j'entendais une gonzesse me dire que son chien est unique qu'elle l'aime et qu'elle en aura pas d'autre, alors que le jour où ça crève elle va direct dans une animalerie pour en trouver un autre. Tromper sa solitude par la compagnie d'un toutou... Finalement, c'était ça que j'avais le sentiment qu'il me disait. Il mettait en plus le point sur la différence entre l'humain et le vampire. Donc sa nature très gentille, il peut se la garder, il faut être con pour y croire. Personne n'est gentil, tout le monde est égoïste, et tant qu'on n'a aucun intérêt en retour, il n'y a pas manière à agir.
En tout cas, je ne cillais pas lorsqu'il m'attrapa par le col, posant juste ma main sur son poignet en le serrant de manière tout aussi menaçante qu'il le démontrait, en lui lançant ce regard plein de défis. N'empêche que je sentais que j'étais en train de m'embourber dans la merde. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de sourire face à l'éventuelle mort. Après tout, c'était le risque du métier et l'adrénaline qui montait dans le sang avait ce petit quelque chose d'excitant qui demandait à toujours aller plus loin...
« Il faut parfois faire des concessions, et souvent quand on est deux à prendre des décisions, on n'est pas capable de s'aligner sur le même plan. C'est la vie, j'ai fait mon choix. »
Je le laissais me lâcher, tandis que j'époussetais mon col avec un soupir, et le fixais une nouvelle fois, en sortant une cigarette de ma poche d'un air totalement serein. J'avais compris qu'il était vénère, mais je ne me laissais pas démonter pour autant. Il prouvait sa bonne foi en réagissant aussi sagement. Je n'allais évidemment pas lui dire, mais s'il me donne l'occasion de lui refaire le portrait, je ne la louperais pas.
« Et je ne suis pas un de ces chasseurs de pacotille. »
Il devait sans doute faire référence aux chasseurs de vampires. Moi je n'étais pas de ceux-là, non, j'étais un chasseur de primes. Je connaissais simplement ma proie, mais ça se sentait tout de suite qu'il n'était pas humain.
« Quand on retrouve un dossier avec votre nom, votre gueule qui date de quelques siècles en arrière... On se pose des questions. Et puis, je me fous bien que vous soyez un vampire ou non. Mais je ne suis pas si con. J'en ai déjà rencontré des bêtes comme vous. Je connais le système de calice. Mais je ne prendrais pas tant la comparaison entre chiens et chats, mais plutôt comme un parasite. Vous sucez le sang de votre calice en échange de votre protection, un très beau contrat dont je comprends les termes, c'est une équivalence. Mais cela n'empêche que vous représentez un danger car vous pouvez le tuer à n'importe quel moment au final... »
Que ce soit le choix du calice, soit, il n'y a pas de problèmes finalement à ce stade, l'être humain tient alors en laisse sa bestiole. Mais c'est lorsque le processus va plus loin, avec tous ces Deadlines, que nous commençons à avoir des problèmes. J'enflamme ma cigarette pour en apprécier le goût, m'installant dans le fauteuil, jambes croisés pour en apprendre davantage.
« Vous allez pas me faire croire que vous n'avez jamais tué personne... »
Je n'étais certes pas un exemple, mais bon, à la différence, c'est que j’œuvrais officiellement pour la justice, j'étais payé pour ça. Justice personnelle, peut-être, mais qu'importe. Peut-être que si je le crevais, sa famille payerait un chasseur pour me faire la peau. C'était les risques du métier.
« Vous avez cette bête au fond de vous qui réclame du sang... Ca se voit dans votre regard rouge... »
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guilllaume regardait l'homme avec toute la haine qu'il ressentait. IL ne l'aimait pas et quand il n'aime pas le vampire est le pire des hommes, montrant les mauvais côté de sa race. Pourtant, il était gentil, il voulait le prouver, même si il caressait sa limite depuis un moment. Il savait que si il commençait à frapper, il ne s'arrêterait pas si facilement. L'homme avait répondu à son regard en le défiant à son tour de ses yeux. Son patient lui disait qu'il fallait faire des concessions quand on est en couple, il voulait bien faire des sacrifices, mais il voulait Gabriel à ses côtés. Son amour était sûrement trop étouffant pour le magicien de la lumière. Il avait le choix de laisser sa gamine grandir sans père, tu parle d'un père responsable. Un incapable, il avait envie de donner un grand poing à cet homme. Comment on pouvait un enfant dans le désarroi comme cela ? C'était inhumain. Il observait le chasseur prendre ses aises en sortant une cigarette de sa poche. Le rouquin annonçait d'un ton calme qu'il n'était pas n'importe quel chasseur, il étouffa un rire. Il avait vu un dossier au nom du psychologue, il souleva un sourcil, il ne souvenait pas avoir fait quelque chose de mal. C'était il y a quelques siècles, c'est qu'il se passe un tas de choses en un seul siècle alors plusieurs, il était mal barré pour se souvenir si il avait commis une erreur. La seule personne qu'il avait tué c'était son premier amour, il l'avait toujours regretter et c'était enfermé quelques années ne buvant plus de sang, tellement il avait été mal. Il insista sur le point que l'homme aux cheveux bruns était plus un parasite vivant au dépens de sa nourriture. Il serra les poings avant lui mettre dans la figure, geste qu'il regretterai, car il voulait montrer sa bonté, chasseur ou non. Il voyait l'homme allumer sa clope, il alla ouvrir une fenêtre pas pour fuir, parce qu'il n'aimait pas des masses la cigarette et son odeur. Il voulait savoir si j'avais tué quelqu'un. Son regard rouge, il l'avait observé des ses yeux dorés, pas rouges, il aurait pu, mais il ne l'avait pas fait.
-J'ai déjà tué, mais j'ai payé mon crime à l'époque, il était le seul ami que j'avais eu, il était tout moi, malheureusement, il été victime de ma force. Sinon je n'ai tué personne, j'en ai mené quelques uns à l'hôpital car ils me cherchaient, mais je n'aime pas tuer, cela doit vous décevoir, mais vous savez un truc, je m'en fiche. Je ne suis pas le méchant dans l'histoire. J'ai pas envie d'en être un, je préfère être tendre avec la personne que j'aime.
Guillaume aimait le sang de son calice, pas celui des autres, il était quelqu'un d'assez exclusif une fois lié à cette personne. Même si calice lui manquait terriblement, il devait apprendre à vivre sans lui et ça lui faisait mal, il n'avait pas envie de séparer, mais il ferai ça pour lui, pour qu'il continue sa vie, qu'il admire un autre homme que lui. À cette pensée le psychologue eut une grimace de dégoût qui se formait sur son visage. Comment pouvait tromper quelqu'un comme lui ? Il se le demandait bien. Il se gratta la nuque en grognant, son envie de l'avoir dans ses bras devenait insupportable, depuis quand un calice le faisait tant attendre pour revenir à lui et dormir chaque jour à ses côtés ? Cette douleur était là, elle lui serrait la gorge à chaque fois qu'il entendait son prénom il devenait fou. Il voulait tellement être avec lui à cet instant boire, l'embrasser et lui faire des câlins, c'était un homme tendre, le vampire. Cet homme avait des préjugés à causes de ses semblables, il aime être vampire, mais se sent hors du lot , depuis très longtemps. Il se disait ce qui rendait encore plus charmant. Il pouvait être fier de sa particularité, il la cultivait, pour être un meilleur psychologue. Son orgueil vampirique avait pris un coup avec le mot parasite, il il ne lui laissait pas la plaisir de l'atteindre, il était plus fort que cela. Il pouvait être fier de résister à ce point à l'ennemi à montrer qu'il était dans le faux le concernant.
Evidemment, sur ces paroles, j'étais de plus en plus déçu. J'étais face à un vampire qui déclarait être aussi doux qu'un mouton, comme s'il s'était lui-même limé les crocs. C'était regrettable. La fumée du bâtonnet s'élevait lentement vers le plafond sans qu'il ne touche mes lèvres, tant j'étais abasourdi, sans le montrer, par sa soi-disante vérité.
Et tout, dans son comportement, me prêtait à croire que c'était vrai. Malgré mes propos, il ne s'était qu'à peine énervé, alors qu'il aurait pu me tuer sans remords, caché mon corps, on ne me chercherait même pas de toute façon, ou faire de moi sa marionnette… Ca aurait été ballot pour ma gueule d'ailleurs… Qu'y a t'il de pire pour un chasseur de devenir la proie de sa victime ?
Je m'affalais l'air désapprobateur dans le canapé en le fixant du regard et bougonnais :
« Ouais, je suis déçu. Pour un vampire… non, pour un homme vous êtes trop tendre, ça m'exaspère… En fait, je serais prêt à vous dire "trop bon, trop con". Ouais, c'est ça… Trop bon trop con… Dommage, vous en perdez toute crédibilité, c'est navrant. »
Je me levais finalement. Il me semblait que de toute façon, à partir du moment où j'avais grillé ma couverture, la séance était finie. J'écrasais alors ma cigarette dans mon petit cendrier portatif, et lui suggérais :
« J'en ai déjà croisé des "gentils" comme vous, mais ils n'étaient pas aussi tendres. Eux, ils savaient contrôler la bête en eux. Vous, un jour, vous vous ferez bouffer par votre ombre. D'ailleurs, cela se sent. Si votre aimé vous abandonne, ce sera juste une nouvelle occasion à votre côté obscur de faire surface. Mais pourquoi s'attacher à des petits animaux qui ne vivent pas le quart de votre espérance de vie ? Vous vous faites du mal… depuis le temps que vous vivez, vous devriez le savoir que tout cela est ridicule... »
Pourquoi essayais-je de le raisonner de cette voix emplie de sagesse ? Qu'est ce que j'en avais à faire de leur vie ? A part le fait que je n'avais plus envie de le tuer… Par contre, je ne comptais pas partir les mains vides tout de même…
« Bon, comme vous ne m'avez pas été super utile, vous pouvez au moins me payer la séance ? Non parce que du coup, je peux même pas y compter sur les frais pro', vous m'avez fait perdre du temps et de l'argent, avec votre connerie de bonté, si je veux nourrir ma gamine… Ca éviterait que je me fasse passer une fois de plus pour un père indigne. »
Psychologic Fight # avec Guillaume Bohan & Roderick Hastein
Guillaume regardait ce sale type, il avait allumé sa cigarette pour rien, il n'en profitait même pas. Tant d'irresponsabilité chez lui. Le vampire ne pouvait que comprendre la femme de cet homme. Il était insupportable et invivable, il faisait des effort, mais son côté emmerdeur revenait toujours à la charge. Il s'installait sur le fauteuil, ce meuble que j'avais pris pour mes patients, ce qu'il n'était en fin de compte. Le sang-bleu n'avait pas à s'en vouloir pour l'avoir pas aider dans son soucis entre grand guillemets, car là, il n'y avait plus rien à lui conseillé que de payer gentillement la pension alimentaire de sa gamine et rester dans l'ombre. Selon les dires de ce sale type, il était trop tendre et que ça le rendait con, ça c'était la meilleure de l'année. Monsieur le roux était déçu par sa nature, comme si ça allait lui faire quoi que soit. L'homme reprenait son discours en disant que des gentils, il en avait vu, qu'il savait contrôler la bête qui sommeille en eux. L'homme à la chevelure brune retenait un rire, il avait presque deux millénaire et un jeune fou lui disait qu'il se maîtrisait pas, vague plaisanterie. Il disait que si mon aimé s'en allait, c'était sa faute et que ça donnerait à mon côté sombre une excuse pour éclater à la face du monde. L'homme lui répétait que ça servait à rien que je m'attache à cette personne. Il allait recevoir un poing de sa proie si il continuait. L'homme réclamait même de l'argent, mais pour qui il se prenait ce pourceau ? Paysan ! Le buveur de sang lui donnait une baffe magistrale avant de donner une liasse de billet.
-Pour qui tu te prends sale type ? J'ai droit d'aimer mes calices, soit heureux que je les transforme pas en Deadline, imbécile heureux. Tu crois qu'en presque deux mille ans, je ne maîtrise pas la bête en moi, sacrebleu, il ne manquerait plus que ça, tu prends ce fric et tu te barre, je ne veux plus te voir pigé ? Maudit chasseur à la somme. Va enfumer un autre endroit que mon bureau. Des gens ont besoin réellement de mon aide.
Guillaume grillait gentillement son fusible, il savait qu'il serait en pétard, que de son état la moindre chose le ferai frapper menant presque à la mort cet enfoiré en face de lui. Là encore, il se retenait de ne pas exploser tellement l'autre était un con. Il était en droit d'aimer Gabriel et ce malgré son absence à ses côtés. Sa chaleur manquait au vampire, il voulait tellement le serrer encore dans ses bras, pourquoi le fuyait-il ? Qu'avait-il fait de mal pour mériter cette distance ? Il avait besoin de cette tendresse, il aimait tellement ça, il ne s'en laissait jamais, homme ou femme. Il était comme ça, il avait ce besoin de se consacrer à une seule personne. Il ignorait que son inconscient cherchait un compagnon pour sa vie entière. Il avait giflé avec force, ne se retenant même pas, sa force surhumaine devait l'avoir sonné.
La claque arriva sans que je ne la voie venir. J'avais sans doute été trop loin, c'était le doute d'un autre côté, mais j'en perdis mes lunettes, et vu qu'il y avait mis sa force de vampire, j'étais un peu sous le choc, et sonné. A quatre pattes au sol, je recherchais mes binocles, tandis que je me frottais la joue d'un air courroucé, mais lorsque j'aperçus la liasse de billet, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Je confirme "Trop bon, trop con"
Je me relève lentement, sentant la tête tourner, dans un effort tandis que je reposais les lunettes sur le nez et soupirais en me dirigeant vers la porte.
« Bien, Doc'. Au plaisir de ne jamais vous revoir. J'enverrais un petit mot à ma fille, pour lui dire que son Papa rencontre des gens vraiment gentils parfois. »
Un sourire narquois s'esquisse sur mes lèvres et j'essuie la goutte de sang qui descend de mon nez. Ah le coup fut plus rude que ce que j'avais pensé. Empochant la liasse, je refermais la porte derrière moi, non sans avouer :
« Mais gare à vous, Doc', je ne suis pas le seul sur votre piste. Bien que je laisse tomber, vous vous imaginez bien que je n'agis pas seul... Peut-être que votre bien-aimé est lui-même en danger... »
Petite prévention pour le sauvegarder. Après tout, il avait largement payé ce que j'aurais pu avoir pour sa tête. Donc, tant qu'il n'aggrave pas son cas, il n'avais pas grand chose à craindre, mais il y avait des chasseurs de vampires qui travaillaient gratuitement... Pour ma part, mon client était le meilleur offrant.
La porte claqua sur cette dernière entrevue et la liasse sauta dans ma main tandis que je sifflotais. Je n'aurais pas perdu ma journée au moins, c'était toujours ça de gagner, même si moralement - pas que physiquement - j'avais pris une claque. Je sais que je suis dégueulasse, mais pour se sortir de ce monde peuplé de vampires et de dieux, alors qu'on était un homme parmi tant d'autres buffets pour les carnivores, il fallait savoir jouer des coudes et se frayer un passage, surtout pour protéger ceux qu'on aime.
J'aime ma fille, mais je ne peux la protéger en restant près d'elle. La vie est ainsi faite. Aucun humain ne pourrait comprendre ce sentiment tant qu'il n'aura pas vécu la même chose. Avoir un enfant, c'est briser son couple. C'était un fait, il fallait arrêter de s'illusionner... C'est beau de rêver...
Je regarde le ciel une dernière fois. Il pleut, il caille, il est tant pour moi de prendre le chemin vers d'autres horizons.
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