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All I need is you and I ◊ stelianna

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MessageSujet: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyLun 10 Mar 2014 - 22:10


All I need is you and I ◊ stelianna Large
Can't erase, so I'll take blame

« But I can't accept that we're estranged »


Johanna n'était rien. Elle ne signifiait rien dans la vie de Stelian. Elle n'était pas cette blonde terriblement séduisante qu'il rêvait trop souvent. Elle n'était pas cette magicienne diablement désirable qui le faisait frémir d'envie. Elle n'était pas non plus cette femme qu'il désirait un peu plus chaque jour. Un peu plus intensément chaque heure marquant son absence.


    « On s'arrête là, c'est toi qui l'a cherché. »


Non. Jamais. Jamais il n'avait souhaité la rencontrer, jamais il n'avait voulu d'elle dans sa vie. Elle était sa chute, sa déchéance, sa plus belle erreur. Elle signifiait la fin de son règne sur les femmes, le dernier acte de leur jeu auquel il s'était donné avec tant d'ardeur. Stelian ne regrettait pas Johanna. Il ne regrettait pas leurs étreintes passionnés et leurs baisers ardents, leurs échanges impétueux jalonnés par des mots plus violents les uns que les autres.

I won't soar, I won't climb
If you're not here, I'm paralyzed
Without you, without you
I can't look, I'm so blind
I lost my heart, I lost my mind
Without you

Johanna ne lui manquait pas. Sa peau, ses cheveux blonds, ses yeux saphirs, son odeur sucrée, aucune parcelle de son être ne réclamait la présence de la magicienne. Ils manent tous deux la glace et chacun sait pertinemment que le coeur de l'autre est gelé, insaisissable, secret. L'immortel avait rejeté depuis longtemps le moindre sentiment d'affection qui aurait pu le troubler. Depuis Aelicya, il s'était résigné à désirer charnellement une femme autant qu'il pouvait désirer sa présence. Il ne voulait plus qu'un contact sensuel, sexuel. Il était résigné. Ne plus désirer. Ne plus vouloir. Ne plus aimer.

    « T'es vraiment trop con. »


Ces mots lui glacent le sang et la vérité lui claque à la gueule. La franchise esquisse les murs de son appartement glacial et les remords prennent le pas sur l'indifférence qu'il simule depuis presque un mois maintenant. Il n'en peut plus. Il craque. Jamais il n'aurait dû la laisser partir, sans même franchir un pas pour la retenir et rattraper les erreurs qu'il avait commises en se réfugiant derrière des certitudes qu'il avait intégrées et en fuyant une vérité pourtant évidente.

    « Montre-moi. Où est-elle. »


Il se lève, se retourne pour se retrouver face au mur contre lequel il était adossé quelques instants plus tôt. Il heurte sa tête contre la paroi et utilise son don. Pour la première fois, volontairement. Le futur proche qu'il pouvait voir n'était apparu à lui qu'accidentellement, dans ses rêves ou des visions spontanées qu'il n'avait jamais désirées. Mais là, il le voulait. Connaître le quotidien de Johanna sans lui, savoir où elle se trouvait, avec qui elle était. Si elle avait rencontré un autre homme. Cette pensée cogne le mur violemment et son poing s'écrase contre le bleu glacé du salon. Il ne supportait plus. Il ne pouvait plus s'imaginer qu'elle ait trouvé quelqu'un d'autre. C'était lui et personne d'autre.

Stelian entraperçoit l'endroit où la blonde se rendrait d'ici quelques dizaines de minutes. Et il n'attend plus. Il ne se donnerait plus l'occasion de la laisser filer une nouvelle fois. Il enfile son manteau noir, une écharpe bleu marine, attrape ses clefs, son porte-feuille et ses cigarettes, puis se hâte vers le lieu que son pouvoir lui avait indiqué.

C'est terminé.

Quelques instants et il était devant le magasin où il était prévu que Johanna se rende. Il voulait la rattraper. Reconnaître ses erreurs et tenter de les réparer, jamais il n'avait essayé auparavant. Il n'avait pas pour habitude d'être le coupable, laissait filer les conquêtes qui ne voulaient pas le revoir, permettait à ses fautes de traîner dans sa vie comme un casier dont il ne pouvait se débarrasser. Il s'en foutait. N'en avait jamais ressenti quelconques remords. Mais Johanna était différente. Il savait pertinemment que la perdre était plus coûteux que ce qu'il aurait pu gagner à la laisser partir. Il n'aurait rien gagner. Il était désigné victorieux dans le jeu qui les opposait, pourtant il était celui qui avait le plus perdu.

    « Tu es là. »


Elle se tenait à quelques mètres seulement, alors qu'elle ne le voyait, lui ne pouvait s'empêcher de la fixer. Impeccable, comme à son habitude. Parée comme la princesse qu'elle se voulait, un rôle de superbe qu'elle maîtrisait à la perfection. Sa présence sonnait comme une douce récréation, comme d'habitude. Il esquissa un sourire, de satisfaction, qu'il effaça rapidement. Stelian restait le même. Ne voulant afficher aucune faiblesse et ne résistant pas à l'envie de prendre le dessus comme à son habitude.
Sauf que là, c'était différent.

I won't run, I won't fly
I will never make it by
Without you, without you
I can't rest, I can't fight
All I need is you and I
Without you

Et elle venait de s'apercevoir de la présence de l'immortel. Putain. Ne commets pas les mêmes erreurs, rattrape-là, retiens là. Son regard de surprise était aussi plein de haine et de rancoeur. Les derniers mots qu'elle lui avait adressés étaient des plus blessants, mais c'est bien le regard qu'elle venait de lui jeter qui lui éreintait l'esprit encore plus. Il ne sait plus si ce sont ses émotions ou sa fierté qui le guident, pourtant il franchit un pas, puis deux, plus rapides. Elle est ce qu'il lui manque. Et il ne veut plus se mentir. Il aurait voulu lui crier de ne pas partir, pas encore une fois, lui hurler de lui revenir. Pourtant il reste Stelian. Le salaud, le connard. Celui qui prend et jette les femmes sans aucune pudeur, qui ment et qui manipule sans plus de remords. Il restait le même. Mais il était maintenant conscient de ses erreurs.

Stelian attrape le bras frêle de Johanna. Elle se débat, lui crierait de la lâcher si il n'était pas aussi rapide et décidé. Mais il ne veut plus aucune barrière, aucun obstacle pour arriver à son but. Mon but, c'est toi. Il la plaque dos au mur de la cité, regarde son visage laiteux et sa peau blanche, alors que ses deux bras sont au-dessus d'elle. Il voulait la bloquer. Pourtant il n'était plus capable de la retenir, de force. Si elle veut partir, elle le pouvait. Si elle souhaitait lui échapper, elle le ferait. Il ne veut pas. Ce que je veux, c'est toi. Il n'était même plus capable de se mentir. De se répéter inlassablement qu'elle ne lui manquait pas, qu'elle ne l'intéressait pas. Il n'avait plus la force de profiter des plaisirs de luxure qu'il s'offrait habituellement. Il n'aimait plus son absence. Ce que j'aime, c'est toi. Il soupire. Et déclare enfin ses premiers mots.

    « Tu vas fuir ? Encore ? »


Ces mots sonnaient comme une tentative de reprendre l'avantage. Pourtant c'était des mots simples, vides de faux et emplis de sincérités. Il aurait tant de questions à lui poser. L'avait-elle détesté ? L'avait-elle maudit ? L'avait-elle oublié ? Le vampire regarde la magicienne. Il ne laissait rien transparaître. Aucune émotion. C'est ce qu'il tentait de faire croire. Alors qu'il se mentait à lui-même. Ils se mentaient tous les deux.

    « Tu m'as oublié si facilement ? Je ne pensais pas. »


I am lost, I am vain,
I will never be the same
Without you, without you


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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyMer 12 Mar 2014 - 23:39





ALL I NEED IS YOU AND I
« First deserve and then desire. »
Un mois.
Un long mois, qu'elle avait tenté d'oublier, quitte à laisser ses émotions la ronger, attenant qu'elle ne s'effrite comme une frêle poupée délaissée. Elle avait pensé que discuter lui ferait surmonter la douleur. En se réveillant un matin, elle s'était rendue compte en touchant ses draps durcis par le gel qu'on ne peut pas espérer ne plus avoir mal en oubliant. Au pas de course, la douleur était revenue, dévorant son être à un tel point qu'elle lui avait rappelé cette sombre époque durant laquelle sa propre famille avait choisi de l'isoler pour parfaire une voie qui au final n'était pas la sienne. Pour lui avoir infligé ça, Johanna avait choisi de lui en vouloir. Le blâmer lui pour une chose qu'elle avait déclenché elle. Oh elle ne s'en tiendrait jamais rigueur, parce qu'elle était comme ça et que même une défaite aussi douloureuse ne la changerait pas ; c'était du moins ce qu'elle croyait, elle, cette petite poupée recroquevillée dans un coin de la pièce, les cheveux emmêlés dans ses longs doigts et le corps qui tremblait. Son cœur battait à tout rompre, et son esprit à travers ses yeux clos projetait les images de cette pièce gelée du mur au plafond, l'associant aux souvenirs qu'elle voulait oublier.

Johanna releva la tête. Brutalement, peut-être même un peu trop. La lumière qui pénétrait dans sa chambre à travers la fenêtre lui agressa la rétine, si bien qu'elle referma les yeux aussitôt. Elle avait quitté son lit en pleine nuit pour se réfugier dans un coin de la pièce, effrayée par la glace qui avait recouvert ses draps. Elle était retombée dans le même état que lorsqu'Amy l'avait repêchée, des années plus tôt. Perdue, incontrôlable, effrayée et inconsolable. Anna n'était pas en deuil cette fois, elle faisait simplement semblant que tout allait bien. Ce devait être la première fois qu'elle jouait la comédie de cette manière, elle qui d'ordinaire faisait toujours en sorte à ce qu'on fasse passer son bonheur avant celui des autres, sans savoir qu'elle ne le trouverait jamais autrement que par elle-même. Elle rouvrit les yeux, lentement, et se donna le temps de s'habituer à la lumière aveuglante qu'elle avait arrêté d'apprécier comme elle avait pu le faire par le passé.

Elle peina à se lever. L'abandon de ses forces était dû au trop plein d'énergie qu'elle avait consommé dans son inconscient, et ses jambes menacèrent à plusieurs reprises de se dérober sous elle. Elle s'appuya contre tout ce qu'elle put, jusqu'à parvenir jusqu'à sa maquilleuse. Une fois installée sur le tabouret, elle voulut constater l'ampleur des dégâts causée par une nuit agitée dans laquelle elle n'avait su trouver le sommeil avant que son pouvoir ne consume l'intégralité du peu de forces qu'il lui restait. Elle toucha sa peau qui, bien que parfaite, avait perdu les couleurs porcelaine auxquelles elle avait habitué. Le contour de ses yeux était d'une affolante couleur violette, révélant des cernes immenses qu'elle avait vues et revues chaque matin depuis les trente derniers jours.

Un mois d'abstinence, pendant lequel elle avait tenté d'oublier tout ce qu'il s'était passé. Ce n'était pas le regret qui animait ce souhait d'effacer ces souvenirs pourtant si tendres à ses yeux. Il avait été celui qui s'était arrêté en premier, alors pourquoi Diable avait-elle l'impression que c'était de sa faute à elle ? Plus le temps plus passait, plus la culpabilité s'installait dans son être, elle qui faisait tout pour rejeter cette idée Ô combien difficile à admettre. Posant le bout de ses doigts contre sa peau gelée, Anna ferma les yeux et se focalisa sur sa respiration. Lentement mais sûrement, les pigments de sa peau refroidirent, encore et encore, effaçant les vilaines poches violettes qui dessinaient le contour de ses yeux. En les ouvrant pour la troisième fois, elle découvrit un visage parfait, lavé de toute trace d'une enième nuit passée à lutter pour faire venir le sommeil.


Come back to me


Par tous les moyens, elle avait essayé d'oublier. Pour la sixième fois depuis que la semaine avait commencé, Johanna avait eu un rendez-vous. Parfaite dans une robe d'un blanc immaculé, sous une veste inadaptée à la saison et des collants surfaits et inadaptés à la saison – mais le froid ne l'atteignait toujours pas. Elle avait vu d'autres hommes, n'en avait rappelé aucun et les avait tous oubliés dès l'instant où ils avaient eu l'impression d'être entrés dans sa vie. On lui avait présenté des bons samaritains comme des connards de la pire espèce, mais rien ne l'avait aidé à oublier. Oublier. Personne ne lui avait dit que c'était aussi difficile, et elle s'était obstinée à croire qu'elle y parviendrait, elle à qui personne ne refusait rien. Si elle n'y arrivait pas, c'était bien pour une raison. Une raison sur laquelle elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Cela créait en elle une frustration incommensurable. Levant la tête vers le ciel couvert de nuages, Johanna décida, pour la première fois, de s'adresser aux Dieux. En supposant qu'ils existent, ce en quoi elle avait toujours douté.


« Dites moi ce qu'il faut faire dans ce cas, bande de... »

La Rhodes n'avait jamais cru à toutes les bêtises qui tournaient autour des signes et autres miracles envoyés par le ciel à l'intention de la Terre. Elle n'avait jamais pensé que si elle n'arrivait pas à oublier, c'était pour une bonne raison, et pas seulement parce que le monde lui en voulait d'être heureuse. Elle n'avait jamais voulu y croire, parce qu'elle ne voulait pas que des forces extérieures et surtout inconnues ne gouvernent sa vie à sa place.

Et pourtant, c'était lui qui se tenait devant elle.

Son regard d'abord fut teinté de surprise. La surprise de le voir après l'insupportable mois qui s'était écoulé, se rappeler à quel point il pouvait être beau, à quel point il lui avait manqué. Et c'est à cette pensée que son regard s'assombrit, voilé par la rancœur qu'elle éprouvait à son égard. À l'égard de celui qui était la cause de ses nuits d'insomnie, où elle se remettait sans cesse en question, elle qui ne doutait dans le passé jamais des choix vers lesquels elle se tournait, peu importe à qui elle faisait du mal. Il était celui devant qui elle pertait ses moyens, devenait vulnérable, fragile. Elle ferma ses mains gantées sur la anse de son sac, protégées par le tissu qui lui permettait de ne pas geler tout ce à quoi elle touchait. Les émotions avaient pris le contrôle de son âme, et elle ne vivait plus que dans la frustration de ne pas savoir. Ne pas savoir ce qu'il pensait, pourquoi il se tenait là, devant elle, sans bouger, comme si c'était réellement elle qu'il attendait. Elle mit moins d'une seconde à se rappeler que quelqu'un l'attendait à l'intérieur du café devant lequel ils se tenaient, mais la présence de Stelian lui avait ôté toute envie de voir un autre.

Et pourtant, elle n'avait pas non plus envie de le voir, lui. Lui qui occupait ses pensées sans interruption, qui l'empêchait de vivre comme elle l'avait toujours fait. Elle le tenait responsable de ses maux, mais c'était lui qui la maintenait envie. Maintenant plus que jamais, et ça elle n'arrivait pas à le réaliser. La rue disparut autour d'eux, comme s'ils étaient encore dans l'intimité de la chambre de l'immortel, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Il s'avança vers elle, et Johanna n'osa pas bouger. Pas même quand il lui saisit le bras, avec cette possessivité qui le caractérisait, qu'elle avait découvert à force de passer du temps avec lui. Leur contact eut un l'effet d'une décharge, qui la tira une nouvelle fois vers cette réalité qu'elle avait forgée dans laquelle elle se posait en victime du Diable.


« Qu'est ce que tu... Lâche moi ! ... Qu'est ce que tu fais ?! »

Elle se débattit, frappa contre lui comme si cela servait réellement à quelque chose. Il la laissa faire, elle le repoussa violemment, mais se retrouva très vite contre le mur. Le contact avec la surface froide et rigide raviva les souvenirs qu'elle avait tenté vainement d'oublier. Elle continua de s'agiter, comme si elle tentait vraiment de se dégager de son étreinte. Mais elle était trop fatiguée de jouer la comédie, de se dire que le voir était la dernière chose qu'elle voulait alors qu'elle n'avait désiré que ça.


« Tu vas fuir ? Encore ? »

Encore ? Toujours.
Anna s'arrêta de bouger. Ses poings fermés se reposèrent sur le torse du beau brun, tandis que ses forces l'abandonnaient. Encore. Toujours. Elle le savait maintenant qu'on le lui disait ; elle n'avait jamais fait face à ses problèmes quand ils se présentaient devant elle. Et il se présentait en allégorie, face à elle pour lui dire la vérité. Ils allaient arrête de mentir désormais. Arrêter de se mentir. Elle préférait s'abstenir de parler plutôt que d'avouer, car elle était comme ça, Johanna. Quand bien même son corps entier lui hurlait sa douleur, elle continuait de jouer une comédie qui n'intéressait plus personne, et elle en était fatiguée. Fatiguée de vivre dans un mensonge perpétuel alors que son équilibre s'éffondrait comme un château en ruines.


« Tu m'as oublié si facilement ? Je ne pensais pas. »

Un frisson lui parcourut le dos, faisant frémir ses doigts qu'elle ôta rapidement de la veste de Stelian sur lesquels ils étaient reposés. Intérieurement, elle sentait encore la maîtrise de sa magie lui échapper. Un faux pas et elle le regretterait. Elle savait qu'elle ne voulait pas lui faire de mal, pas de cette façon qui avait tué sa sœur. Elle ne souhaitait ce sort à personne, pas même à celui qui avait déchiré son être tout entier parce qu'il n'avait pas su la retenir quand elle en avait eu le plus besoin. Johanna laissa tomber ses bras le long de son corps et les plaqua contre le mur, qui gela dans un craquèlement caractéristique. Elle l'entendit et les retira aussitôt, fermant les poings et plus frustrée que jamais. Leur proximité lui permettait de sentir la chaleur qui émanait naturellement de Stelian, et elle fit l'erreur de prendre une grande inspiration qui lui communiqua le parfum de l'Ancestral, qu'elle avait presque oublié et dont le souvenir lui compressa le ventre.


« J'ai essayé. »

Mais je n'y suis pas arrivée. Sa tête cogna contre la paroi lisse du mur lorsqu'elle leva la tête pour mieux le voir. Elle ne parvenait pas à effacer toute la rancœur qu'elle éprouvait à son égard. Elle lui en voulait trop pour ça. Et pourtant une petite part d'elle-même était heureuse de le voir. Même si c'était plus formel, moins intime. Même si tout cela n'était, encore une fois, que le fruit du hasard. Si seulement elle savait. Elle pinça les lèvres et détourna le regard en premier, incapable de le soutenir plus longtemps. Le bleu de ses yeux lui rappelait trop de choses pour rester plus longtemps indifférente, elle qui menaçait d'exploser à chaque seconde qu'elle passait à ses côtés.


« Ça fait un mois. J'ai vu d'autres hommes entre temps, si c'est ce que tu veux savoir. »

Depuis le temps, elle savait frapper là où ça faisait mal. Et quand bien même il n'en avait plus rien à faire d'elle, il fallait qu'elle le lui dise. Plus de mensonges, avait-on dit. Elle tourna la tête vers la baie vitrée du café, ferma les yeux le temps que chacun mette ses idées au clair et reporta à nouveau toute son attention sur le vampire.


« J'ai essayé de t'oublier. De tout mon être, et de tout mon cœur. Je pensais sincèrement que j'allais y arriver... »

Elle enfouit son visage dans des mains recouvertes par ses gants blancs. Elle remarqua qu'elle s'était à nouveau mise à trembler, comme si sa voix pleine de haine ne suffisait pas à montrer qu'elle était à bout. Anna se mordit la lèvre, leva les yeux vers le ciel et inspira à nouveau une nouvelle bouffée d'air.

« Il y a quelqu'un dans ce café qui m'attend. Je l'ai rencontré la semaine dernière. Il est complètement con... mais le pire de tous, c'est toi ! »

Il le savait, mais peut-être que lui dire le ferait réaliser l'ampleur de la situation. Elle n'aurait pas dû se mettre dans de tels états si réellement, comme elle le prétendait, elle n'en avait rien à faire de lui. Ses yeux clignèrent à plusieurs reprises, retenant les larmes de colère qu'elle ne voulait pas voir dévaler ses joues. Elle se mordit la lèvre plus fort, encore plus fort.


« Je suis pas arrivée à t'oublier, Stelian. C'est pour ça que je suis encore dehors, avec toi, au lieu d'être dedans, avec lui. »

Plus de mensonges. La vérité lui faisait plus mal qu'elle ne l'aurait jamais imaginé. Mais il avait le droit de savoir, de toute manière ils n'avaient plus rien à faire l'un avec l'autre. Ils avaient choisi malgré eux d'arrêter, elle en était presque persuadée. Quand bien même c'était douloureux, elle avait ressenti le besoin de lui dire.


« Tu m'excuseras, maintenant. J'ai un rendez-vous. »

Son ton était trop sec, pas sincère. Elle n'avait pas envie d'y aller, mais ses sentiments pour Stelian étaient tellement intenses que c'en était douloureux. Elle se dégagea de son emprise et alors que ses pas la guidaient vers l'entrée du bâtiment, elle s'arrêta. Elle n'osait pas le lui dire en face.

« Je ne suis pas amoureuse de toi. »

Menteuse.
made by MISS AMAZING.      


Dernière édition par Johanna Crystal Rhodes le Lun 4 Aoû 2014 - 19:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyDim 16 Mar 2014 - 16:43


All I need is you and I ◊ stelianna Large
If you want another kind of love

« I'll wear a mask for you »


Johanna n'avait pas le droit. Elle n'avait plus la permission de rejeter Stelian après ce qu'il venait de faire. La chercher était une chose dont il avait besoin. Savoir où elle se trouvait était une nécessite. Se tenir devant elle, plus faible que jamais, c'était l'effort qu'il ne se serait jamais cru capable de faire. Elle était tout pour lui, il ne se mentait plus et l'avouer avait été la pire des défaites. Son absence marquait en lui un vide irremplaçable qu'elle seule pouvait compenser, en dépit de sa fierté qu'il jugeait trop puissante. Il admettait peu à peu une vérité évidente, et son corps vacillait sous le paradoxe de la défaite et de son honneur. Il s'était forgé depuis longtemps une réputation de Don Juan volage, sans attaches ni sentiments, qui jetait les femmes comme bon lui semblait. Aujourd'hui, c'était lui qui avait été rejeté. C'était inacceptable.


    « J'ai essayé.  »




Il savait. Et il avait fait de même. De toutes ses forces il avait tenté d'effacer ses courbes de son esprit et la douceur de sa peau. De tout son être il avait tenté de voiler leurs échanges violents si indispensables à ses yeux et ses mots si percutants à son esprit. Et il avait échoué. Lamentablement. Il enchaînait défaite sur défaite depuis le départ de Johanna. Et n'avait presque plus l'envie de se battre. Depuis trop longtemps maintenant, il ne s'était autorisé aucune faiblesse, aucune faille pouvant lui desservir dans son envie de surpasser les autres.

If you want a boxer
I will step into the ring for you
And if you want a doctor
I'll examine every inch of you
If you want a driver
Climb inside

Il devait maintenant admettre l'évidence. Il n'aimait pas simplement taquiner Johanna pour l'amener au bout de ses limites. Il n'appréciait pas seulement leurs échanges tumultueux jonchés de baisers volés et d'étreintes passionnés. Il ne se contentait plus d'ardeurs échangés enfermés dans une chambre ou au détour d'une rue alors qu'ils se croisaient souvent dans des circonstances tendus, les attirant tous deux un peu plus l'un vers l'autre.


    « Ça fait un mois. J'ai vu d'autres hommes entre temps, si c'est ce que tu veux savoir. »



Stelian serra le poing. Avec une fureur qu'il se découvrait et une jalousie dont jamais il ne serait cru capable. Il savait au fond qu'elle lui disait cela pour taper là où ça faisait mal et le heurter dans son caractère excessivement possessif. Un peu de bon sens aurait retenu le sang de couler tellement il se retenait de ne pas laisser exploser sa rage. Les gouttes perlaient jusqu'au sol tandis qu'il soutenait le regard de la blonde en exprimant sa colère au fond de sa pupille. Il ne mentait plus. Il n'en était plus capable. Ces mots lui remémorèrent leurs échanges dont il avait tant besoin, pourtant aujourd'hui ils avaient pris une tournure différente. Il n'était plus le juge, il était la victime. Et chaque parole était une sentence supplémentaire pour l'immortel.


    « J'ai essayé de t'oublier. De tout mon être, et de tout mon cœur. Je pensais sincèrement que j'allais y arriver... »



Plus elle parlait, plus Stelian avait l'impression qu'elle lisait dans ses pensées et ne faisait que les retranscrire. Ses paroles sous-entendait clairement qu'elle n'avait pas réussi, tout comme lui ne parvenait pas à extraire son image de son esprit. Il la regardait toujours, et sa haine s'était transformé en crainte. De la perdre, qu'elle s'en aille, encore, et qu'elle ne veuille plus de lui définitivement. La première fois, elle était partie en claquant la porte de son appartement, et jamais ils ne s'étaient appelé pour régler le conflit au clair. Comme un accord tacite qu'ils avaient passé dans leurs pensées, ils s'étaient tous deux entendus pour s'oublier mutuellement. Ils en étaient incapables, c'était clair.

If you want a boxer
I will step into the ring for you
And if you want a doctor
I'll examine every inch of you
If you want a driver
Climb inside

Stelian remarqua instantanément que Johanna s'était mise à trembler. Il avait déjà senti cette fragilité qui émanait d'elle la dernière fois qu'ils s'étaient affrontés. Elle paraissait si fière et impassible quelques instants plus tôt que le fait de la rendre si vulnérable en quelques secondes aurait pu le rendre fier. Mais ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Ce n'était plus ce qu'il voulait. La faire afficher ses faiblesses en public, sans aucune gêne et aucun cache. Il savait que c'était de sa faute et sa fragilité avait été la conséquence évidente de leurs échanges qu'il avait tenté de mener avec une habilité maître.


    « Il y a quelqu'un dans ce café qui m'attend. Je l'ai rencontré la semaine dernière. Il est complètement con... mais le pire de tous, c'est toi ! Je suis pas arrivée à t'oublier, Stelian. C'est pour ça que je suis encore dehors, avec toi, au lieu d'être dedans, avec lui. »



Stelian était un connard, c'est vrai. Un salaud fier et imbu de sa personne qui n'avait jamais pris en considération les sentiments d'autrui et les ressentis des victimes sur lesquelles il avait la mauvaise manie de s'acharner. Il était supérieur aux autres en bien des points et ne supportait que difficilement devoir la première place lui être arrachée. Elle se dégagea de son emprise en lui précisant qu'elle devait se rendre à son "rendez-vous". Alors qu'il savait que la première raison de cette fuite était de ne pas admettre l'inéluctable vérité que lui-même avait cherché à fuir.


    « Je ne suis pas amoureuse de toi. »


Et il n'était pas amoureux d'elle.
C'était alors ça qu'elle voulait entendre ? Elle n'avait pas répondu à sa première question pourtant son être tout entier fuyait le vampire et ne cherchait qu'à se dérober. Il en était presque dégoûté. De ne pas la faire parler, de ne plus parvenir à capter son attention et ne plus monopoliser son monde. Il avait fait une erreur minime et voilà qu'il devait renoncé à tout ce qui les avait lié pendant des jours, des semaines, des mois entiers ? Il n'en était pas question.


    « Pense bien que si tu t'en vas, tout est terminé. Je ne reviendrai pas. »



Il avait toujours sur que la moindre erreur dans ses jeux avec Johanna lui serait fatale. Qu'il ne parviendrait pas aisément à rattraper ses fautes et capituler deviendrait presque une nécessité. Johanna était naïve. Jamais il ne la supplierait de revenir dans ses bras ouvertement. Il était Stelian, l'immortel qui ne montre jamais aucun sentiment et qui reste trop secret pour permettre de construire une quelconque relation intime. Pourtant, Johanna était parvenu à capter son attention entièrement et de le tourmenter comme il était rare que ça lui arrive. Elle s'était dégagée de ses bras et il avait suivi ses mouvements entièrement alors qu'elle s'était arrêté alors qu'elle s'apprêtait à rentrer dans le café.


    « En fait. T'es pas la femme que j'estimais. La Johanna que je pensais ne se serait jamais laissée aller à des hommes peu dignes d'intérêt qui ne t'apporteront jamais rien et à peine foutus de te faire vibrer. Tu crois que c'est un pauvre con comme lui qui t'apportera ce que tu veux ? Tu te gourres mon ange, c'est pas ça qu'il te faut, et même toi tu le sais. »



Si c'était le provoquer qu'elle souhaitait, elle avait cherché, elle avait trouvé. Lui était un connard, mais lui, il en avait conscience. Jamais il n'avait tenté de faire croire le contraire à qui que ce soit. Toutes les femmes qu'il a mené jusqu'à son lit, elle savait au fond qu'il était la pire des ordures. Elles voulaient tout simplement croire qu'elles seraient capables de le changer et de le transformer en gentil toutou. Johanna, à la différence de Stelian, passait son temps à fuir la vérité et se mentait constamment. Et si elle n'était pas capable de lui faire face, un peu plus longtemps, alors elle avait changé. Bien trop changé.


    « Moi je suis un connard mais moi, je le sais. Et toi, tu es quoi ? Une petite fille apeurée qui va continuer à mentir jusqu'à la fin de ses jours ? A qui tu veux, mais pas à moi. »



L'un comme l'autre, ils savaient pertinemment qu'ils s'aimaient, si ce n'est autant, plus que l'autre. Stelian avait admis depuis peu cette vérité qui le rongeait de l'intérieur un peu plus chaque jour. Et il voulait la retrouver. Coûte que coûte, qu'importe le prix, il ramènerait vers lui la Johanna qu'il a connue et qu'il a tant désirée. Il s'approcha d'elle. Et répéta les mêmes gestes que la dernière fois. Il prit son menton délicatement et la força à laisser leurs regards s'affronter. Elle aurait pu croire, à la façon dont il posait ses yeux sur elle, qu'il n'avait plus aucune estime pour elle. Il voulait juste lui faire admettre la vérité. La laisser s'épanouir en tant que femme, sans mensonges ni barrières supplémentaires. Elle ne pouvait plus lui cacher. Il ne voulait plus dissimuler quoi que ce soit.


    « Si réellement, tu n'es pas amoureuse de moi, alors, tu n'entendras plus parler de moi. Jamais. On fera comme si l'autre n'existait pas, et tu continueras à allumer autant d'hommes que tu veux. Tu pourras même te faire baiser par eux si tu veux, ça ne me regardera plus. »


La dureté de ses mots compensait toujours la douceur avec lequel il effectuait ses gestes envers elle. Il jeta un coup d'oeil furtif et discret vers le café, où son prétendant l'attendait. Banal. Inintéressant. Il était mieux et il le savait. Il attendit patiemment que l'homme porte son regard vers Johanna. T'es qu'une sous-merde, rends-en toi compte, bouffon.

KISS ME & COME BACK TO ME

Et il prit possession des lèvres de Johanna, encore une fois. Comme si ils ne s'étaient jamais quitté et qu'ils ne faisait que se retrouver. Une passion et une ardeur qu'ils ne se connaissaient pas, à nouveau. Une bouffée d'oxygène qu'il offrait à chacun de leurs êtres, pour laquelle il s'appliquait intensément. C'en était étonnant de sa part. Il s'appliquait et se devait de montrer des efforts pour récupérer son dû. En fait, non. Plus rien ne l'étonnait quand il était avec elle. Surtout que son objectif n'était plus de la séduire.


    « Oh, et sache, mon amour. Que ce n'est pas moi que tu perdras si tu mets fin à notre relation. Juste mon estime. »


Quel salaud. Il insultait presque Johanna, alors que si il était là, c'était pour rattraper ses erreurs. Mais il sentait la fin arriver de plus en plus, et se devait de reprendre sa position dominante et son honneur était en jeu. Si il perdait Johanna, il ne lui restait plus que l'image qu'il avait mis des siècles à forger, pour régner un tant soit peu sur ce monde qu'il jugeait faible. Il lâcha son visage et lui tourna le dos. Marqua un pas, puis deux, et s'arrêta. Il tourna la tête vers elle. Et prononçait la dernière sentence.


    « Tu me connais. Pourtant tu agis en conséquence. Là, ce sera toi qui l'a cherché. Mais moi je ne reviendrais plus jamais. Choisis. »


Et aime-moi. Comme moi je t'aime.

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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyMar 18 Mar 2014 - 23:50





I just want you to stay
« Something in the way you move makes me feel like I can't live without you »
À l'heure qu'il était, tenter de savoir qui de Stelian ou Johanna souffrait le plus était peine perdue. Elle lui tournait le dos à moitié, prête à partir pour une raison qu'elle même peinait à justifier. Son corps ne répondait même plus à son esprit ; lequel des deux voulait rester à un tel point qu'elle n'arrivait pas esquisser le moindre mouvement ? Ce qu'elle ignorait – ou plutôt ce qu'elle ne voulait pas admettre – c'était que les deux en avaient envie, le désiraient, lui. À en crever. Si fort qu'elle en avait mal, tellement mal. Et tout ce qu'il trouvait à faire était de remuer le couteau dans son cœur meurtri, comme si le seul fait de se tenir devant elle ne suffisait pas. Comme si elle n'avait pas suffisament souffert, comme si elle méritait encore d'être maltraitée.


« Pense bien que si tu t'en vas, tout est terminé. Je ne reviendrai pas. »

Elle se mordit la lèvre, levant les yeux vers le ciel couvert de nuages pour éviter de pleurer. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas eu cette sensation au fond de la gorge. Chaque fois que ça lui était arrivé, les larmes n'avaient jamais coulé. Il y avait trop longtemps que Johanna avait arrêté de pleurer pour se rappeler quelle sensation cela pouvait lui procurer. Il n'y avait que lui pour la rendre si vulnérable, si faible. Elle avait de la pitié pour elle-même, et Dieu savait que lorsqu'Anna éprouvait de la pitié pour autrui, elle ne le faisait pas à moitié. Qu'est ce que tu fais encore là, Johanna ? Dégage. Va-t-en. Cours loin d'ici. Fuis. Tu l'as toujours fait à merveille, alors qu'est ce qui te retient cette fois ? Elle était pathétique, affligeante. Et lui, il était dur avec elle. Certes, il n'avait jamais été tendre dans ses dires, mais entendre son discours au sujet de cette Johanna qu'elle avait laissé tomber au moment où elle avait cru avoir complètement renoncé à Stelian lui fit plus de mal qu'elle n'aurait jamais pu le prévoir.


« Tu crois que c'est un pauvre con comme lui qui t'apportera ce que tu veux ? Tu te gourres mon ange, c'est pas ça qu'il te faut, et même toi tu le sais. »

Johanna pensait ne pas savoir ce qu'elle voulait, mais c'était plutôt qu'elle ne voulait pas savoir. C'était la solution trop facile, et il ne se garda pas de le lui faire remarquer. Il lacérait son pauvre cœur fatigué encore et encore, sans aucune retenue. Il était tout en droit de lui balancer toutes ses vérités en plein visages ; ils avaient depuis peu brisé toutes ces barrières qui les empêchaient de parler comme ils le voulaient. L'effet de la vérité était douloureux, et le pire était que Johanna ne trouvait rien à répliquer. Une petite fille apeurée qui va continuer à mentir jusqu'à la fin de ses jours. Ah, il la connaissait à ce point. Mieux qu'elle, mieux que personne. Cette facette effrayée par la vérité, qu'elle refusait de montrer à quiconque mais qu'il avait réussi à voir malgré ses efforts titanesques pour le dissimuler. Elle se tourna vers lui alors qu'il s'avançait une nouvelle fois vers elle, répétant ces gestes si familiers mais qui n'auraient jamais dû l'être. Elle tenta de détourner le visage, jusqu'au moment où il décida de la forcer à lui faire face. À ce stade, elle n'avait plus le droit de faire demi-tour ; ils avaient fait bien trop de chemin pour songer à un retour à la normale. Soit elle s'arrêtait là, soit elle continuait la route avec lui. C'était aussi simple que ça.


« Si réellement, tu n'es pas amoureuse de moi, alors, tu n'entendras plus parler de moi. Jamais. On fera comme si l'autre n'existait pas, et tu continueras à allumer autant d'hommes que tu veux. Tu pourras même te faire baiser par eux si tu veux, ça ne me regardera plus. »

Le problème avec la douleur, c'est qu'elle devient à un moment si forte qu'il est impossible de trouver une solution pour qu'elle s'arrête. Elle avait beau serrer les poings, se pincer le bras ou se mordre les lèvres jusqu'à se faire saigner... rien ne pouvait palier à cette sensation qui la brûlait à l'intérieur. Son cœur menaçait d'exploser tant le sang affluait, et ses poumons peinaient à contenir le peu d'air qu'elle parvenait à faire entrer dans son corps. Elle posa une main sur celle de Stelian, espérant pouvoir se dégager encore de son étreinte. Quand bien même il lui avait reproché de le fuir, la douleur était trop grande, devenant plus insoutenable encore chaque fois que l'une de ses paroles tranchaient l'air pour parvenir jusqu'à elle.


« Sérieusement ? C'est tout ce que t'as à dire ? Après tout... tout ça, la seule chose que tu trouves à me proposer c'est "allume-les et fais toi baiser, j'en ai plus rien à foutre" ? On vaut mieux que ça, toi même tu le s- »

Il ne la laissa pas finir. C'était tout juste s'il l'écoutait, et elle-même n'avait pas vu que les larmes avaient déjà commencé à rouler le long de ses joues. Elle était complètement dépassée quand il s'empara de ses lèvres, et ne chercha même pas à le repousser. Malgré les perles salées qui dévalaient son visage, elle ne s'était jamais sentie plus vivante. Pas depuis leur dernier échange qui s'était soldé par une lamentable dispute qui les avaient conduits à ce règlement de comptes puéril mais indispensable si elle voulait se libérer. Que ce soit d'elle-même ou de lui. C'était encore à elle de choisir. Elle aurait aimé arrêter le temps, ne jamais mettre fin à ce moment pour oublier, tout oublier. Mais ils se détachèrent l'un de l'autre, et elle rouvrait les yeux pour se retrouver face à lui et ses iris céruléens, plein de sentiments qu'elle ne parvenait pas à discerner. Elle ôta sa main, posée préalablement, de la sienne puis l'entendit prononcer ces mots encore plus durs que les autres, comme si la tendresse de la bouffée d'oxygène qu'il venait de lui offrir ne lui revenait pas encore, qu'il fallait encore lui rappeler que ce n'était pas fini. Qu'elle devait souffrir. Encore un peu.


« Oh, et sache, mon amour. Que ce n'est pas moi que tu perdras si tu mets fin à notre relation. Juste mon estime. »

Il décida de la lâcher, puis de lui tourner le dos à son tour. La sensation de ses mains sur son visage persista, mais Johanna essuya délicatement ses joues mouilléee, passant autour de ses yeux pour ne pas abimer son léger maquillage. Elle inspira et détendit ses épaules, tandis qu'il s'éloignait un peu plus d'elle. Ce fut à son tour de se retourner à moitié, et l'accuser de l'avoir cherché cette fois-ci. Il ne pouvait pas toujours être le fautif dans l'histoire, elle-même en avait pleinement conscience désormais.


« Tu me connais. Pourtant tu agis en conséquence. Là, ce sera toi qui l'a cherché. Mais moi je ne reviendrais plus jamais. Choisis. »
« C'est trop facile. »

Les premiers mots qu'elle avait prononcés depuis qu'elle avait retrouvé l'usage de la parole. Elle avait eu le temps de faire le tri, de se rappeler pourquoi elle n'accordait aucune attention à celui qui l'attendait de l'autre côté de la vitre, à se demander ce qu'elle faisait encore dehors. On peut pardonner bien des écarts à une femme, mais il arrive un moment où un homme se lasse de faire des efforts pour ne rien recevoir en retour. Anna le savait, et elle persistait à faire languir Stelian alors que cette mascarade ne faisait plus rire personne. Elle inspira une nouvelle fois et ravala son envie de verser des larmes. Elle s'était trouvée si fragile, et réalisait à quel point la peur de souffrir l'avait rongée de l'intérieur, pour au final avoir a endurer cette affreuse douleur qu'elle aurait pu éviter si seulement elle avait été ne serait-ce qu'un peu plus honnête avec elle-même. Anna ôta un gant, puis l'autre, et les laissa tomber négligemment au sol.


« C'est trop facile de me demander de choisir. Tu veux que j'arrête de mentir ? Très bien, allons-y dans ce cas. »

Sa voix tremblait autant que ses membres, et elle hurlait intérieurement à son corps d'arrêter d'être aussi faible. Elle fit un pas en avant, une main dans l'autre afin de savoir si sa magie se manifestait encore au gré de ses émotions. Pour une fois, elle sentait le contrôle lui revenir, par le biais de cette soudaine prise de conscience. C'était un saut énorme qu'il fallait effectuer, et elle-même ne savait pas si elle pourrait se tenir à l'engagement qu'elle venait de faire. Elle était morte de peur à l'idée d'ouvrir les yeux, pour la première fois. Anna passa une main dans ses cheveux, geste caractéristique qu'elle effectuait chaque fois qu'une forme de gêne s'installait en elle.


« Au final tu t'en fous, toi. Tu me laisses faire un choix et tu t'adaptes, parce t'as encore des siècles devant toi pour oublier. Moi j'ai pas cette chance, et si je regrette, ce sera pour la vie. »

Il l'avait dit lui-même : Johanna était une petite fille apeurée, et si elle se voilait autant la face, c'était à cause de ce sentiment qui lui compressait le ventre,  qui lui rappelait chaque jour que contrairement à d'autres, sa vie n'était pas éternelle, qu'à tout moment, il y avait ce risque de se faire emporter par quelque aléa qui pourrait lui être fatal. Elle n'était pas en mesure de s'offrir le luxe de prendre toutes les décisions sans se soucier des répercussions qu'elles auraient dans son futur. Parce que son futur à elle se comptait en années tandis que le sien à lui se comptait en éternité.


« Si je m'enfuis, comme tu dis, c'est parce que je suis morte de peur. À l'idée de souffrir, à l'idée que tout ce que je ressens pour toi me dévores totalement. Tu fais comme tu veux, toi. T'as juste à attendre, la douleur finira par partir à un moment ou un autre. Moi c'est différent. J'ai l'impression de crever tellement ça fait mal, mais j'ai beau attendre, je sais qu'il me faudra plus d'une vie pour que ça passe. »

Et elle n'avait même pas remarqué qu'elle s'était remise à pleurer, comme une petit fille tombée alors qu'elle courait. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait l'impresion que son sang lui brûlait les veines, et semblait propager la douleur dans son corps entier. Pourtant elle savait très bien d'où venait cette souffrance indescriptible. Elle avait refusé de l'admettre tout ce temps, mais maintenant, et elle l'avait dit, il ne serait plus question de mensonges. Elle allait être honnête, elle allait arrêter de fuir, arrêter de mentir. Pas à lui. Plus à lui. Ravalant ses sanglots, elle essuya rageusement ces larmes qui persistaient à ne pas s'arrêter de couler.


« Ça t'amuse de me faire du mal ? C'est pour me le faire comprendre que t'es revenu ? »

Elle était trop dure avec lui. Elle savait au fond d'elle-même que si leur rencontre n'était pas dûe au hasard, c'était qu'il y avait autre chose. Ses pas la rapprochèrent de lui, encore et encore. Elle avait besoin de savoir. En le forçant à lui faire face, elle avait déjà fait un effort monstrueux. Bien sûr que l'envie de le fuir était encore présente, car chaque fois qu'elle plongeait dans son regard, Anna ne pouvait s'empêcher de se rappeler à quel point elle s'était sentie vivre, chaque fois qu'elle s'était trouvée à ses côtés. De se souvenir comment par des caresses, des contacts rapprochés et des belles paroles, Stelian était parvenu à lui faire oublier comme c'était que d'avoir mal. Et cette douleur qu'il lui avait prise, elle s'était assurée malgré elle de la reprendre. Quelle idiote.


« Je sais que tu ne me demanderas jamais de revenir. Je te connais suffisamment pour le savoir, et de toute manière c'est pas ce que je veux... »

Sans réellement contrôler son geste, elle le prit par la manche et le força à se retourner complètement vers elle, pour lui faire face. Elle ne quitta pas son visage du regard, malgré ses yeux qui brillaient à cause des larmes qu'elle avait versées, et ne cilla pas devant une telle impassibilité. Elle l'avait connu ainsi, et n'était pas naïve au point de croire qu'elle y changerait quelque chose. Elle avait juste besoin de s'assurer qu'il y avait quelque chose derrière ce masque, au delà de tout ce qu'il tentait de lui faire croire.


« Tu m'as fait réaliser ce que je voulais. Mais je te le dirai jamais en premier, parce que j'aurais trop peur que tu croies que je suis comme ces idiotes qui... peu importe. »

Johanna avait besoin d'être fixée. Quand bien même la réponse lui ferait l'effet d'une chute monumentale, quand bien même elle n'était pas celle qu'elle espérait.


« Ne me demande pas de faire ce choix toute seule. »
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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyJeu 26 Juin 2014 - 11:54

crazy little thing called love



tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.


« C'est trop facile de me demander de choisir. Tu veux que j'arrête de mentir ? Très bien, allons-y dans ce cas. »

Effectivement, c'était trop facile. Stelian revenait après de longues journées d'absence, et il exigeait en supplément qu'elle lui tombe dans les bras, tout du moins admettre qu'elle l'aimait. Lui l'adorait à en crever. Et si c'était facile de la faire culpabiliser d'être libre de son emprise, Stelian aurait pu être plus lâche encore. Faire jouer son pouvoir d'Ancestral et sa suprématie sur le reste du monde. Il aurait pu décider d'effacer une partie de ses souvenirs, purifier sa mémoire jusqu'au moment où tout a dérapé. Et l'amener doucement à l'aimer, encore, la faire succomber, toujours.

« Au final tu t'en fous, toi. Tu me laisses faire un choix et tu t'adaptes, parce t'as encore des siècles devant toi pour oublier. Moi j'ai pas cette chance, et si je regrette, ce sera pour la vie. »

C'était vrai. Encore. Il n'était qu'un salaud où elle seule serait coupable de son choix, qui les amènerait tous deux vers un autre style de vie. Pourtant, il se tenait là, devant elle, et sans honte aucune, il lui réclamait la vérité comme un enfant. Puéril et qu'on pourrait presque croire innocent. Et s'il jouait la carte de l'insolence, il aurait pu se vanter d'être trop séduisant pour qu'elle ne puisse avoir d'autre alternative d'en tomber folle amoureuse. Il avait abdiqué le premier. S'il avait fait en sorte qu'on puisse croire le contraire, il n'avait fait qu'espérer qu'elle fasse le premier pas.

« Si je m'enfuis, comme tu dis, c'est parce que je suis morte de peur. À l'idée de souffrir, à l'idée que tout ce que je ressens pour toi me dévores totalement. Tu fais comme tu veux, toi. T'as juste à attendre, la douleur finira par partir à un moment ou un autre. Moi c'est différent. J'ai l'impression de crever tellement ça fait mal, mais j'ai beau attendre, je sais qu'il me faudra plus d'une vie pour que ça passe. »

Et jamais il n'avait voulu lui faire de mal. La seule chose qu'il aimait et qu'il chérissait dans ce monde qu'il méprisait profondément. C'était elle. Ce qui le rendait encore vivant dans son existence où il voit tout tomber avant lui, c'était elle. Et le plus important pour lui, c'était encore elle. Plus encore que sa fierté, tellement plus que sa position suprême, il aurait foutu en l'air tout ce qu'il avait si ça signifiait être avec elle. Et s'il lui avait été possible d'abandonner son immortalité pour rester auprès d'elle, il n'aurait pas hésité. Mais il était Stelian. L'ancestral. Peut-être le deuxième dans la hiérarchie vampirique, rang qu'il devait à Regina. Et il ne pouvait se le permettre.

« Je sais que tu ne me demanderas jamais de revenir. Je te connais suffisamment pour le savoir, et de toute manière c'est pas ce que je veux... »

Stelian tiqua à ses mots, et serra le poing comme si il se retenait d'imploser. Son corps le brûlait, cet être si froid qui semblait inspirer crainte, haine, adoration, méfiance. Lui était vulnérable. Johanna était sa seule et unique faiblesse. Même Aelicya avait quitté son esprit, jamais auparavant pourtant. Elle l'avait foulé de ses talons aiguilles, balayé d'un rictus prétentieux et écarté d'un mouvement de hanche. Il n'aurait pas été prêt à faire le sacrifice d'oublier la magicienne de feu au profit de la blonde. Il n'avait pas eu à le faire. Elle, elle ne lui avait pas laissé le choix.

« Tu plaisantes, j'espère ? »

Son ton était inquisiteur et doublé d'une volonté de se défendre, pourtant vaine, devant une Johanna qu'il savait triomphante derrière les larmes qu'elle faisait rouler sur sa peau laiteuse. Elle ne voulait pas qu'il lui demande de revenir ? Et l'accuse après d'être un salaud ? Stelian n'était pas quelqu'un de bien, c'était indéniable. Sans morale et égoïste, tout le monde le savait. Les femmes encore plus, il les haïssait. Mais Johanna. Johanna était tellement plus. Il aurait été prêt à beaucoup pour elle, peut-être trop. Et s'il détestait cette facette qu'il s'était découvert au moment de sa séparation avec Johanna, il ne pouvait plus la refouler. Il l'avait permise. Vivait avec.

« C'est moi qui prend le chemin facile ? Et toi alors ? Tu ne veux pas que je te demande de revenir, quand c'est moi qui vient à toi, tu me le reproches.  Tu veux quoi ? Tu vomis ce que je suis et tu ne veux pas que je change ? Décide-toi, je suis pas ton jouet.  »

Il était malsain. Admettre sa faiblesse et le renvoyer dans la jolie petite gueule de Johanna. Paradoxe. Il effleura sa joue. Il ne la laissera pas partir encore une fois. Et tenta délicatement d'essuyer les larmes qui ornait ses cils inférieurs, la fixait de ses yeux saphirs et se faisant aussi proche qu'il le pouvait. Ses mots étaient durs, ses yeux se voulaient plein de douceur pour elle. Il ne pouvait plus refouler cet amour fou qu'il lui portait autrement que par ses mots. Son corps tout entier appelait chaque parcelle du sien. Et ses gestes ne pouvaient plus dissimuler la dévotion qu'il lui réservait. Il se trahissait lui-même. Et décidait de baisser les armes.

« Je devrais m'excuser ? »

Stelian n'avait pas changé. Il n'était pas instantanément passer de l'homme écoeurant, imbuvable, au gentil toutou qui levait la patte pour sa maîtresse. Il resterait fidèle à ce qu'il était. Mais Johanna lui apportait cette douceur et cette paix qui lui faisaient cruellement défaut. Tant pis s'il devait la perdre un jour, si jamais même elle n'était plus capable de supporter ce qu'il était. Il l'aimait assez pour lui permettre de le détester. Ses yeux lui avouaient secrètement, comme un pacte insidieux qu'ils avaient tous deux scellés à l'instant présent.

« M'excuser de t'avoir retrouvé, recherché comme une putain de bouffée d'oxygène dans un monde pourri dans lequel je veux pas te laisser seule ? »

Il avait pris le visage de Johanna dans ses mains gelées, et ce contact presque minime lui permettait de respirer à nouveau. Sa drogue à lui, son essentiel, il ne pouvait pas restreindre ses actions et ce qu'il était, pourtant il voulait s'autoriser à la laisser pénétrer ce monde qui était le sien. Il lui arracha un nouveau baiser appuyé, comme s'il forçait son approbation. Il savait qu'elle en avait envie autant que lui. Et comme si cette étreinte avait pour but d'apaiser ses larmes, il se fit plus insistant, et fit durer l'échange sensuel. Comme une prière, une confession, une manière de demander pardon.

« M'excuser de t'aimer à en crever ? »


I've seen your flag on the marble arch
But love is not a victory march
It's a cold and it's a broken hallelujah


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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyLun 4 Aoû 2014 - 21:23







My head's under water
« All your perfect imperfections »

Johanna n'avait jamais voulu d'un homme autant qu'elle avait voulu Stelian. Pourtant, elle ne l'avait jamais détesté autant qu'elle le détestait maintenant qu'il était devant elle, en chair et en os et non plus en songes, pour elle et pour rien d'autre. Elle aurait dû saisir l'occasion pour se confesser, mais Anna restait fidèle à elle-même. Mais comment aurait-elle pu les avouer à Stelian si elle ne les assumait pas elle-même ? Ils étaient là, mais elle refusait de les admettre tant qu'elle n'était pas sûre du chemin qu'elle voulait emprunter. Les questions étaient toujours les mêmes : était-il sincère, ou jouait-il avec elle ? Était-elle unique, ou une parmi tant d'autres ?

Et lui continuait à la briser, encore et encore, elle et cette couche de glace qui emprisonnait son cœur. Ce n'était qu'une métaphore, mais d'une façon ou d'une autre, il était celui qui la forçait à se révéler. Elle était en colère contre lui, et à force de lutter contre le flux de sensations qui l'envahissait, Anna en perdait ses forces. Décide-toi, je suis pas ton jouet. Et pendant ce temps, ses mains couraient sur son visage, faisaient disparaître les larmes qui onaient ses cils. Anna ne contrôlait rien, elle était perdue dans ce paradoxe qui était encore plus grand que le sien. Ses mots étaient durs, son ton insupportablement fatal et pourtant il n'y avait rien de plus doux que ses mains contre sa peau, que ce que ses yeux lui renvoyaient. Arrête de me torturer...

« Je devrais m'excuser ? »

C'était toujours le même homme qui parlait, cet être exécrable qui lui avait fait vivre l'Enfer pendant des mois, et qui ne l'avait jamais laissée sortir de leur danse infernale. Il avait cette même confiance en lui dans son regard, ce même visage figé à jamais dans le temps et cette même assurance dans la voix. Pourtant il avait quelque chose de changé, qui ne se voyait pas tout d'abord, et qu'il lui disait à elle. Seulement à elle. Ce fut d'abord la surprise qui se lut dans le regard de la magicienne, puis elle ferma les yeux quand les lèvres de l'Ancestral rencontrèrent les siennes. Il lui arracha son souffle, malgré tout la sensation de ce baiser lui donnait la même sensation que si elle émergeait enfin après des semaines passées dans les abysses de l'océan. L'état de choc passé, elle alla à sa rencontre, de la même manière que le premier baiser qu'ils avaient échangé.

« M'excuser de t'aimer à en crever ? »

Et pour la première fois depuis une époque qui semblait lointaine, Johanna sourit. Un sourire fin, rayonnant de joie et mêlé à un soupçon de satisfaction. Leurs visages étaient si près l'un de l'autre qu'elle ne put réprimer son envie de l'embrasser encore. Elle enroula ses bras autour de sa nuque et l'attira à elle. Il ne dura pas aussi longtemps et Johanna dût se défaire la première, à contrecœur et à bout de souffle. Après un instant de silence, pendant lequel les battements de son cœur se calmaient, Johanna décida de parler la première.

« Qui aurait cru que Stelian Hogan était un romantique ? »

Il y avait tellement de vie dans sa voix qu'elle eut presque du mal à croire qu'elle venait de parler. Fidèle à elle-même, elle se mordit la lèvre, pour à la fois se punir de son moment de laisser-aller et dissimuler un sourire qui ne voulait pas s'en aller.
Le tonnerre gronda et la pluie se déversa sur eux.



Mine. Yours.



Johanna éclata de rire quand Stelian referma la porte derrière eux. Ses cheveux trempés lui tombaient sur les épaules et formaient des grandes ondulations emmêlées, donnant à mademoiselle Rhodes un aspect beaucoup moins inaccessible que lorsqu'elle arborait ses coiffures parfaites. Johanna avait proposé de rentrer chez lui plutôt que de se réfugier dans une boutique ou un café ; parce que tout le monde faisait cela, et elle détestait se retrouver serrée à des groupes d'inconnus. Surtout après les semaines intensément frustrantes qu'elle venait de passer. Rien n'avait changé dans l'appartement, si ce n'était la serrure que l'Ancestral avait fait changer après son départ. Elle ôta ses escarpins sans se baisser et secoua ses cheveux dans l'entrée, avant de laisser tomber son sac à ses pieds, tandis que Stelian s'affairait avec le verrou de la porte.

« Cette impression de déjà-vu est... »

Étrange. Comme la situation actuelle. Mais elle ne termina pas sa phrase. L'adrénaline retombait aussi vite qu'elle était montée en elle, et désormais Johanna était plus perdue que jamais. « Qu'est ce qu'on fait maintenant ? » Cette fille maladroite, ce n'était pas elle. Elle se tourna vers le miroir et grimaça devant le reflet qu'elle lui renvoyait. Elle était toujours aussi belle, mais sa robe dont le tissu mouillé lui collait à la peau était transparente, et ses cheveux plus emmêlés qu'au réveil. Sans attendre qu'il ne réagisse, ses pas tracèrent le même chemin que la dernière fois qu'elle avait mis les pieds et la guidèrent jusqu'à la chambre de Stelian, qui semblait être restée intacte.

La magicienne fit un pas à l'intérieur. Ses pieds nus frôlèrent le sol froid et elle se dirigea vers l'armoire qu'elle ouvrit en grand. Mon Dieu comme c'est gênant... Mot-clé : gênant. Pour la première fois depuis des années d'existance, Anna était gênée. Les bruits de pas discrets se firent entendre, et elle se mordit la lèvre. Intérieurement, elle se frappait fort. « Qu'est ce qu'il t'arrive Anna, t'es sérieuse ? » lui disait sa conscience, un sourcil arqué. Elle referma la porte de l'armoire et regarda Stelian, intensément. Lui ne reflétait rien, comme d'habitude... comment aurait-elle pu croire qu'elle contrôlerait la situation cette fois ?

« Oh puis tu sais quoi ? C'est trop bizarre. »

Ses pas furent rapides, non calculés. Elle se dirigea vers lui et le força à reculer contre le mur adjacent à la porte puis, sans aucune transition, plaqua ses lèvres contre les siennes. Tenter de communiquer autrement ne les mènerait nulle part, de toute manière.
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MessageSujet: Re: All I need is you and I ◊ stelianna All I need is you and I ◊ stelianna EmptyDim 4 Jan 2015 - 16:05

forever and more



tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.


« Cette impression de déjà-vu est... »

Stelian refermait la porte aussi délicatement qu'il le pouvait. Ses gestes calculés trahissait à mieux y regarder la vulnérabilité de son être au moment où il avait prononcé ces mots si coûteux à sa fierté. « M'excuser de t'aimer à en crever ? ». Il n'avait cessé de repasser en boucle ces mots sur le chemin du retour, plus qu'il n'avait admiré le sourire qui avait orné le visage lumineux de Johanna depuis lors. Aucune émotion ne dérangeait cette sérénité habituelle dans ces yeux. Pourtant son coeur faisait une émeute intenable depuis plusieurs minutes maintenant. Heures ou minutes ?

Il se tournait vers Johanna, et ses cheveux trempés par la pluie qui cascadaient le long de son corps sensiblement découvert sous ses vêtements lui arracha un frisson qu'il ne se connaissait pas. Il se contrôlait tant bien que mal à l'envie de lui arracher le reste et de la faire sienne définitivement, à même le sol s'il n'en avait pas eu la patience. Il porta ses doigts à ses lèvres et réprima ses pulsions autant qu'il le pouvait.

« Oh puis tu sais quoi ? C'est trop bizarre. »

Stelian n'était pas totalement sorti de ses pensées obscènes que Johanna le força à reculer contre le mur et lui arracha un baiser aussi torride que c'en était devenue presque une habitude maintenant. Ce baiser les mènerait bien plus loin que s'ils avaient débattu pendant de longues heures sur l'état actuel de leur relation. Liaison. Il prit son visage fin entre ses mains, appuya leur échange un peu plus encore, comme si ça ne serait jamais assez proche. Jamais suffisant. Un peu plus. Encore. Ses mains descendaient presque instinctivement le long de son corps et s'arrêta au creux de ses reins. Il lâcha enfin ses lèvres. Et s'il avait perdu leur guerre, rien ne l'empêchait de clamer revanche.

« Alors ? Tu en demandes déjà plus ? Je te savais perverse mais pas aussi impatiente. »

Stelian marqua un arrêt brutale à leur étreinte et pourtant il ne s'en suivait pas une impression de suffocation qu'il connaissait si bien chaque fois qu'il s'éloignait de Johanna. Et la vérité lui apparut comme une évidence. S'il s'empêchait de respirer chaque fois qu'elle était loin, c'était son propre égoïsme et sa jalousie non dissimulée qui se manifestaient. Il n'avait jamais été en droit de la réclamer exclusivement. Aujourd'hui et depuis sa dernière défaite, il avait obtenu ce droit apparemment inaccessible. Ses yeux écarquillés depuis qu'il lui tournait le dos se retournèrent à nouveau vers elle. Et quand il posait son regard sur son amour fou, cette évidence qui le dévorait, il voulait l'entendre.

« Aujourd'hui... Tu es à moi n'est-ce pas ? »

Cette question qui n'attendait finalement pas de réponse avait franchi ses lèvres dessinée par un sourire fier. Stelian restait ce qu'il était après tout. L'Ancestral craint de tous que personne ne veut approcher et auquel il ne valait mieux pas se lier. Cette solitude qui était sienne depuis une éternité trop longue, Johanna l'avait brisé un peu plus chaque fois que ses lèvres se posaient sur les siennes.

« Est-ce que tu m'aimes autant que je t'aime ? »

Stelian paraissait incroyablement romantique, pourtant il ne se voulait pas fleur bleue. Il voulait une claire, qu'elle lui octroie ce passe-droit qui permettrait enfin au vampire de mettre un terme à sa solitude. On le savait seul, on le savait fier. Et si elle était la seule à avoir vu cette facette intime de lui, c'était d'avantage parce qu'elle avait été la seule depuis Aelicya à combler ce vide qu'il ressentait depuis trop longtemps.

« On en est où maintenant ?  »

Il ne s'était pas rapproché. Avait seul calé son appui contre le rebord de la fenêtre derrière eux. Et observait longuement l'objet de sa passion. Il n'était plus lui-même. N'avait plus ce besoin irrépressible de rapprocher leurs deux peaux pour se sentir un peu plus vivant encore. Et ce sourire qui ne le quittait plus, d'une douceur presque fantasque, était l'expression de la victoire. Victoire contre lui-même. Enfin.


I've seen your flag on the marble arch
But love is not a victory march
It's a cold and it's a broken hallelujah


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