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In the evening...

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MessageSujet: In the evening... In the evening... EmptyMar 27 Jan 2015 - 18:47

Tiring day

feat. Takehiro Hamada

Journée forte en émotion, courses effrénées sous la pluie, équilibre ébranlé, pensées envahissantes et souvenirs troublants. Je ne savais plus où donner de la tête, jusqu'à ce que je m'assois dans le bus sur le chemin du retour et que je m'y endorme en deux secondes, à peine le moteur démarré. Le poing serré sur le petit bout de papier où était inscrit deux numéros comme si je tenais l'espoir d'un tournant de ma vie, une chance d'être réhabilité dans la société comme un citoyen normal, récupérer un quotidien banal, malgré mo existence atypique.

Une heure de voyage peut-être ? Quelque chose dans ce goût, mais la nuit était tombé en tout cas sur l'horizon et le soleil encore visible lorsque j'avais quitté Seiryu, était désormais couché lorsque je rouvris les yeux pour découvrir les paysages reconnaissables de Terraria. Le voyage touchait à sa fin, et je baillais discrètement alors qu'il fallait se lever pour sortir du moyen de transport. Embarquant ma sacoche, je ne mettais guère plus d'énergie à suivre les passagers et encore moins pour rentrer à la maison. Traînant les pieds dans la rue, je suivais instinctivement l'odeur du doux foyer qui m'accueillerait pour un sommeil bien mérité.

Les questions, cependant, commençaient à s'éveiller en moi : Est-ce que Takehiro serait là ? Qu'a t'il fait aujourd'hui ? Est-ce qu'il y aura à manger ? A celle-ci, mon ventre répondit par un gargouillement. C'est vrai que depuis le sandwich de ce midi, je n'avais rien mangé d'autre et j'avais l'estomac dans les talons avec toutes les émotions. En tout cas, même si mon corps réagissait par des coassements, Freyr était incroyablement calme.

La clé tourna dans la serrure, la poignée s'enclencha et je passais le pas de la porte du duplex. L'odeur familière m'envahit et j'eus un frisson dans le dos. Ce qu'il s'était passé aujourd'hui m'avait amené tellement loin que j'avais eu le sentiment d'avoir changé de monde, d'avoir oublié mes repères jusqu'à ce qu'ils reviennent sous la forme de la joie du retour chez soi. Je soupire et un sourire satisfait et fatigué à la fois s'inscrit sur mes lèvres. Je scrute alors en direction du salon et déclare d'une voix forte, avec un peu d'effort :

« Je suis rentré ! T'es là ? »


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyJeu 29 Jan 2015 - 14:11




Ludwig

Takehiro

Slowly Drifting Away



Quand Ludwig était parti ce matin, j’avais été soulagé. Honnêtement je ne pouvais pas nous gérer en même temps. Avec tout ce qui c’était passé hier… C’était juste au-dessus de mes forces. J’avais besoin de retrouver mes forces. De me rassembler et surtout de décider ce que j’allais faire. Je me suis habillé et je me suis rendu sur mon lieu de travail pour voir ce qu’il en était et si je pouvais accéder à mon laboratoire. Sur le chemin, je remarquais des choses bizarres du coin de l’oeil. Mais je mettais ça sur le coup de la fatigue, sans chercher plus loin.

J’arrivais rapidement devant le laboratoire, entouré de longs rubans de sécurité, les travaux avaient déjà commencés et évidemment je n’avais pas accès à ma partie du labo. J’étais donc forcé de rentrer chez moi. Je profitais de mon congé forcé pour faire quelques courses et c’est là que ça a commencé.

Des gens. Des vingtaines de gens. Mais surtout, ce flux qui les habitait, souvent inégal, de couleur différente. Ce flux devant mes yeux. Dans chacun d’entre eux. Je n’en croyais pas mes yeux. D’un seul coup, je revenais des années en arrière et je me retrouvais dans les chaussures de mon moi adolescent. Le jeune homme qui avait découvert par hasard qu’il pouvait voir l’invisible. Alors je commençais à paniquer. Qu’est ce qui se passait ? Pourquoi encore ? C’était quoi ça ? C’était encore plus stressant que réaliser que son ordinateur avait un problème et qu’on était incapable de le réparer. Etait-ce temporaire ? Etais-je devenu cinglé ? Ou bien…. Est-ce que Freyr avait quelque chose à voir là-dedans. Que quelque chose se produise comme ça par hasard, du jour au lendemain… j’avais du mal à le croire.

Je me suis dépêché de finir ce que j’avais à faire et je suis rentré directement à l’appartement. Je me sentais mal. J’avais un poids sur la poitrine. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’avais l’impression de foncer droit dans le mur sans pouvoir agir. Je pressentais mon frère de moi qui tentait de me calmer. Ce n’était qu’un demi-réconfort. J’ai pris une bonne dizaine de minutes pour respirer et tenter de retrouver un semblant de calme le temps de ranger les courses et de manger quelque chose.

Mais des questions fusaient dans ma tête. Des pourquoi et des comment, sans réponses concernant mes problèmes empilés les uns sur les autres. La mort de cette divinité qui me hantait malgré moi. On n’oublie pas ce genre de chose. On doit chercher à l’expliquer. Qu’est-ce que j’allais faire concernait Ludwig et Freyr ? Faire semblant de rien et risquer de paraître complice ou tout avouer maintenant histoire d’alléger ce poids dans ma poitrine ? Je savais quelle était la bonne réponse mais j’y étais profondément réticent. Et ça, ce nouveau pouvoir ? Qu’est-ce que c’était ? Est-ce que ça allait rester ? Etait-ce ma faute ou celle de Freyr… ? Ca ne pouvait pas être une coïncidence n’est-ce pas ?

Je commençais à descendre le long d’une pente glissante. Si seulement mon moi passé, si sûr de lui avait pu me faire entendre raison… c’était ce qui commençait à me cruellement défaut. La logique, la raison, la stabilité.

J’ai enlevé tous mes draps. J’ai tout nettoyé. Pour me garder occuper. Vous n’imaginez pas à quelle point ça peut être satisfaisant de repasser. D’enlever les plis. De corriger. Ca a quelque chose d’addictif. J’ai changé les meubles de ma chambre de place. J’ai fumé quelques cigarettes sans oser regarder en bas du balcon de peur de constater que je pouvais toujours le voir.Le temps passait et je vérifiais toutes les 5 minutes la position de mon cobaye. J’ai commandé une pizza et je me suis isolé dans la salle de bain, puisque rester dans ma chambre devenait doucement insupportable.

Et d’autres pensées s’ajoutaient, plus cruel, comme un flot puissant qu’on ne peut arrêter. Et si Freyr avait continué de me faire des choses dans mon sommeil ? Eurk, ça me donnait envie de vomir. Comment pourrais-je le regarder dans les yeux ? Non je devais en parler…je devais… J’ignorais depuis combien de temps je débattais avec moi-même quand je l’ai entendu entrer. Je devais avoir l’air normal. C’était la seule chose qui me restait : les apparences.  J’ai dépoussiéré ma chemise des quelques miettes de pizza et j’ai jeté le carton dans ma chambre avant de descendre.

« Ah. T’es rentré. Tu en as mis du temps… Alors tu as trouvé quelque chose d’intéressant?  »

Je pouvais m’entendre paraître normal. C’était étrange. A l’intérieur, la simple vision de Ludwig mettait tout en désordre. Je n’osais pas le regarder dans les yeux, je restais à un distance raisonnable, très loin de lui. Heureusement je ne voyais pas ce flux chez lui. Pour le moment. Ca c’était un soulagement, pourvu que ça dure.



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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyJeu 29 Jan 2015 - 18:55

The bird must fly

feat. Takehiro Hamada

Je me déchausse, retire ma veste et me dirige vers le salon pour m'affaler sur le canapé en sortant le nouveau mobile que je m'étais acheté en le tendant à mon colocataire :

« J'ai trouvé ça. Je l'ai pas encore testé, je crois qu'il faut le recharger avant de l'utiliser. Enfin bref. »


Posant ma nuque contre le haut du dossier pour fermer quelques secondes les yeux, je passe une main dans mes cheveux en poussant un profond soupir de soulagement. Oui, j'avais mis le temps, mais Seiryu n'était pas la porte à côté non plus. De toute façon, je lui avais dit de ne pas s'inquiéter, qu'est-ce qu'il avait encore à me reprocher ? Je ne pouvais pas l'appeler non plus. Et puis c'est vrai que j'ai été retardé par leurs retrouvailles entre divinités, mais ça, c'était contre ma volonté et je ne voulais pas aborder le sujet, qui, de toute façon, n'avait pas de raison de venir sur la table.

Je me redresse et esquisse un sourire, fatigué mais serein, bien que mon regard se dirigeait dans le vide. Mais je lui parlais bien.

« Désolé, je connaissais pas la ville, je me suis un peu perdu au début, mais j'ai postulé à quelques offres. On m'a promis de m'appeler, donc j'ai plus qu'à attendre. »


Par contre, une chose que j'avais pensé en cours de route, avec cette recherche d'emploi dans un lieu loin que je ne connaissais qu'à peine... cela impliquait certainement un déménagement prochain. J'évitais d'y penser, mais de toute façon, c'était indéniable, il était temps d'aborder le sujet...

« Et puis... J'ai un peu regardé les offres immobilières... Tu... Comment ça va se dérouler maintenant sur ce sujet ? Tu m'as dit que je serais encore suivi, mais... je serais seul aussi, non ? »


Beaucoup de questions tournaient autour de ça : mon avenir. Maintenant qu'il était au courant, je m'étais fait une raison, mon déménagement restait indéniable, nous devions nous séparer. J'avais le sentiment d'avoir refroidi l'ambiance, dont j'ignorais si elle était vraiment chaleureuse depuis que j'étais rentré, mais le souvenir de la veille... Non, en fait j'avais un peu oublié ce qu'il s'était passé. Mais une chose est sûre, ça m'avait fait réfléchir.

Tournant mon visage dans sa direction, je cherchais son regard, j'attendais quelques paroles rassurantes, peut-être, mais je me pinçais les lèvres, me rappelant que je m'adressais à Takehiro. Lui, tout ce qui l'intéresse, c'était de se débarrasser de moi. Alors, je choisis de sourire, prendre un air plus léger et plaisanter :

« Enfin, faut déjà que je trouves un job ! Je vais pas encore te laisser seul ici. Et puis, tu t'ennuierais, sans nous. »


Je me demandais si à force, il s'était habitué à nos catastrophes en série à ce point.

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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptySam 31 Jan 2015 - 14:27




Ludwig

Takehiro

Make a Leap


Je devais me concentrer sur les mouvements de mon visage, faire taire mes voix intérieures et le frisson désagréable qui me parcourait. Faire face à Ludwig était plus difficile que je l’avais imaginé et je sentais ma résolution brûler à petit feu.

« Ah oui. Juste. Bien.»

J’avais complètement oublié cette histoire de téléphone, heureusement que ce n’était pas son cas. Et une pensée terrible s’immisça dans mon esprit.

Il n’en a aucune idée, n’est-ce pas ?

Probablement pas la moindre. J’avais l’impression de tomber de plusieurs étages. Non, je ne pouvais pas lui dire. Je ne pouvais pas lui laisser savoir. Je l’écoutais d’une oreille distraite parler de ma vie natale. Je connaissais assez bien ses rues et ses habitants. Y retournerais-je un jour ? Peut-être. Je n’en savais rien. Pour l’instant j’étais bloqué ici. Le poing  un peu serré, je touchais mes doigts pour me calmer un peu. Mon regard se tourna vers mon colocataire et reparti aussitôt quand je réalisais que je le voyais. Un fin filet brillant. Déséquilibré, avec des marques par endroits. Bon sang… je regardais vivement ailleurs cherchant des réponses à ses questions.

« Je ne suis pas sûr… Je ne suis pas responsable de ces formalités mais j’imagine que tu seras seul et que tu seras obligé de te rendre au laboratoire régulièrement pour des tests et examens…»

Les choses étaient un peu trop désastreuses au labo pour qu’on s’intéresse à ces futilités. Heureusement que l’on pouvait compter sur l’efficacité de Mad pour que ce soit rapide. Nous n’avions pas de temps à perdre dans nos recherches.

En temps normal, j’aurais été plutôt content que Ludwig puisse enfin voir sa « libération » d’un bon œil. Mais là j’avais d’autres chats à fouetter. Je ne pouvais pas infirmer ce qu’il disait de peur de paraître sans cœur, et je ne pouvais pas le confirmer car c’était loin d’être la vérité. J’aurais aimé avoir une vie normale. Mais j’avais manqué cette opportunité de ma faute.

« Hm. » répondis-je, laconique.


Je savais qu’il me regardait probablement. Mais je ne lui rendais pas son regard. Je ne voulais pas voir ce que je voyais. C’était effrayant. Comme lorsque mon pouvoir s’était développé au départ. L’inconnu me terrifiait. C’était quelque chose que je ne pouvais pas comprendre ni contrôler. Un pouvoir ça vient sans mode d’emploi. Je profitais du silence pour invoquer le peu de courage qu’il me restait et demander :

« Dis…tu ne crois pas que Freyr soit capable de conférer des pouvoirs à quelqu’un, n’est-ce pas ? »

J’avais besoin de le savoir. Est-ce que tout cela portait un lien de cause et de conséquence ou bien est-ce que cela venait de moi et de moi seul, un développement inattendu, une évolution ?




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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptySam 31 Jan 2015 - 22:31

Where's food

feat. Takehiro Hamada

J'imagine que pour les formalités, je verrais en temps voulu, mais je devais aussi avouer que... prendre mon envol sans savoir ce qui m'attendait derrière m'effrayait. Enfin, ce n'était pas une première fois et il fallait bien que ça arrive, mais je n'étais pas encore totalement prêt à vivre seul. Je ne savais pas trop ce qui me retenait ici, non plus, mais de savoir qu'une fois que je partirais, mon foyer de seconde vie disparaitrait me faisait un pincement au coeur : pas de possibilités de revenir en arrière, comme à l'époque des études avec ses parents.

La soif me prit à la gorge, mais j'avais la flemme de me lever, me contentant simplement de le chercher du regard pour lui parler de tout ce que j'avais fait aujourd'hui, non sans oublier de parler de ma rencontre avec d'autres divinités et des sentiments qui me parcouraient depuis. Etonnament, je m'attendais à ce qu'il me pose davantage de questions, mais il ne semblait pas remarquer ma nervosité, ou alors ça passait très bien sur le compte de la fatigue. Il fallait croire que nous n'étions pas dans nos assiettes ce soir. Ca arrive, on y peut rien, même un pointe d'humour n'a pas su détendre l'atmosphère, échec.

Changement total de sujet, j'en apprends soudainement davantage sur ce qui préoccupait mon colocataire temporaire, sans que je ne lui ai demandé, ce qui était étonnant qu'il se confie de la sorte, mais si Freyr en était réellement responsable...

Question piège ? Je le regardais, comme stupéfait, hésitant sur ma réponse. Je ne pouvais être formel, mais j'avais le sentiment que selon ma réponse, soit je le plomberais plus, soit il serait soulagé. Freyr ne se manifestait pas, même s'il était à l'écoute, il était curieux lui-même d'en savoir davantage, mais finalement, il me chuchota une réponse, dont je ne comprenais pas une partie, mais que je pouvais au moins répété à ma façon :

« Hum... J'imagine que oui, j'ai bien acquis des pouvoirs grâce à lui. Mais... il me parle de Nexus, de trucs comme ça, je comprends pas bien, ça... »


Non, il avait beau m'expliquer, je ne comprenais pas ce concept de Nexus, le fait qu'il lui offre un don, en échange d'une fidélité. Il disait que j'étais moi-même un nexus, en offrant mon corps pour son hébergement, mais est-ce qu'on pouvait parler de fidélité lorsqu'il ne s'agissait pas d'un choix ?

J'aurais pu me retenir, j'aurais peut-être dû, mais je ne pouvais retenir ma curiosité et je m'enquis à demander :

« Pourquoi cette question ? Il y a eu un souci ? Je pense qu'il serait au courant si c'était le cas... »


Sur ces mots, je me levais, prenant mon courage à deux mains pour aller me chercher un verre d'eau dans la cuisine, et fouiller un peu le frigo pour voir si je pouvais grignoter un truc vite fait. En tout cas, je remarquais une cuisine nickel, trop froide pour qu'il y eut de l'activité ces dernières heures... il n'avait pas mangé...? Je haussais les épaules, c'était son droit, j'étais pas son père et je n'avais aucun droit pour lui donner des leçons. Mais des moments, je me demandais lequel d'entre nous avait le plus de mal.

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, de là où j'étais, devant le frigo illuminant la pièce à lui seul, l'air dépité, je haussais le ton pour qu'il m'entende, avec un petit air plaintif :

« Dis ? Qu'est ce que je peux grignoter vite fait là ? J'ai la flemme de cuisiner... Il n'y a pas de restes quelque part ? T'as mangé quoi, toi ? »


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 1 Fév 2015 - 3:14




Ludwig

Takehiro

What would you know about it?


On dit que bien : bénis soient les imbéciles car le royaume des cieux leur appartient. Ludwig était vraiment un imbécile. Mais ce n’était pas sa faute. Si innocent. Si incapable de lire l’ambiance…Je ne pouvais pas lui dire ce qui s’était passé. Mais je ne sais pas… s’il me l’avait demandé, alors peut-être... peut-être que j’aurais fini par céder. Mais ce n’était pas le cas.

Il changeait d’avis avec une vitesse impressionnante. D’abord son attachement stupide pour moi. Ensuite de la haine. Freyr n’appréciait pas l’idée de partir seul, mais Ludwig comprenait l’intérêt. Et cependant…n’était-ce pas avec une certaine mélancolie qu’il évoquait un futur séparé ? M’ennuierais-je sans lui ? Je ne me posais même pas la question. Mais je refusais de donner du sens à ce qui s’était passé la nuit dernière. Ce n’était que la malice d’un dieu frustré et concupiscent. Il avait pris ce qu’il voulait, je n’étais pas en état de résister et il en avait profité.

Voir ce flux en Ludwig, constater que cette déviance ne s’était pas m’évanouie me mettait dans un état de nervosité certain. Je voulais comprendre. Je voulais contrôler. Mais là je n’en savais rien. Ludwig mentionna le terme de Nexus. Je croisais les bras et je les serrais contre mon torse, sur la défensive. Je n’étais pas devenu un nexus la nuit dernière ? Je m’en souviendrais, non ? Je secouais la tête

« Non, non, non. Je ne suis pas son Nexus. »

J’éprouvais encore des difficultés face à ce concept très vague. Mais mes liens avec mon frère ou ma mère je les sens. Et jamais, non jamais je n’aurai de lien avec cet individu répugnant.

« Et pourquoi tu saurais quoi que ce soit, Ludwig ? » sifflais-je avec une pointe d’agacement.

Ensuite je me rappelais que c’était pour le mieux et que je devais éviter de mettre ces deux là en conflit. C’était contre-productif.

« Oublie ça »


Mais le fait que ces deux là étaient aussi utiles qu’un pianiste manchot avait tendance à me taper sur les nerfs. Je ne pouvais pas compter sur eux. Qu’est-ce qu’il m’a fait ?. J’ai envie de le secouer, de lui faire dire la vérité. Freyr, m’as-tu fait quelque chose ? Est-ce que c’est de ta faute ? Mais je ne peux pas. Parce que c’est Ludwig là tout de suite. Stupide Ludwig. Inutile Ludwig. A se soucier de choses triviales.

« Commande une pizza.»

C’était de nouveau ma voix grave, ma voix de contrôle. C’était un ordre. Etrangement, donner des ordre me donnait l’impression d’y voir plus clair, d’avoir plus de pouvoir. Mais ce n’était qu’une impression. Ludwig posait les mauvaises questions, comme s’il cherchait à me reprocher mon état mental. J’aurai bien aimé le voir à ma place… J’avais besoin d’air, alors je passais rapidement par la cuisine pour atteindre le balcon et fume rune autre cigarette, en priant le ciel pour que les choses s’arrangent. Mais pas de réponses. Juste le vent qui m’empêchait presque d’allumer ma cigarette.



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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 1 Fév 2015 - 15:34

Les pieds dans le plat !

feat. Takehiro Hamada

Je bug quelques secondes sur ses paroles. Certes, il est régulièrement de mauvais poil, mais je n'avais rien dit ou rien fait de mal, pas la peine de montrer les crocs comme ça alors que je fais mon possible pour maintenir la paix. Je hausse les épaules, en fronçant les sourcils pour répondre :

« Non, ça va faire tard... Ca ira, j'ai pas assez faim de toute façon. »


Flemme d'appeler, flemme de me décider, je préférais me priver, je déjeunerais mieux demain matin. Et puis mon estomac se nouait tout simplement, avec son ton trop autoritaire qui me blessait comme si j'étais un chien. Dire que j'essayais encore d'instaurer une communication avec cette tête de mule. Il était le premier à me reprocher de ne pas faire d'effort pour coopérer, mais là, on ne pouvait pas me le reprocher.

Je claquais la porte du réfrigérateur et le suivis jusqu'à la baie vitrée qui donnait sur le balcon, restant à l'intérieur - parce que ça caille dehors et j'y avais déjà passé la journée - et le scrutais en m'appuyant contre le rebord.

« Dis. C'est quoi ton problème ? T'es pas obligé de me parler sur ce ton, si t'as pas envie de m'parler t'as qu'à juste le dire plutôt que de recommencer à me traiter comme un chien... »

« Qu'est-ce qu'il y a ? T'es frustré ? »

« Freyr ! »


Ah non ! Il voulait vraiment semer la discorde lui aussi ! Entre les deux-là, j'avais de quoi me faire des cheveux blancs ! Je me renfrogne, sentant que ce n'était pas la peine d'en dire plus ce soir, sinon il allait exploser. Je ne m'excusais pas mais je me reculais et déclara d'un ton bourru :

« Ouais, donc, on va arrêter les frais ce soir. Bonne soirée. »


Mais j'avais beau être épuisé par la journée, la soudaine montée d'adrénaline m'empêcherait certainement de m'endormir tout de suite. Mais cela ne m'empêchait pas de disparaître tout simplement dans ma chambre. S'isoler, s'éloigner l'un de l'autre, c'était sans doute mieux, pour rendre le déménagement moins difficile. C'était peut-être cela qui le travaillait, ou ce qu'il s'est passé la veille. J'essayais de mon côté de laisser ça au passé, mais rien qu'à y repenser, ça me semblait loin. Loin avec les évènements de la journée. Je me recroquevillais sur mon lit, les genoux dans les bras et les yeux grands ouverts, en me balançant, cherchant du réconfort auprès d'esprits que je ne voyais pas, que je ne croyais pas. Bientôt, ce sera ça, je serais seul dans un appartement où je devrais refaire tous mes repères, où je devrais refaire ma vie... Alors pourquoi s'attacher ?

Idiot de Takehiro.

Et évidemment, Freyr est redevenu muet comme une carpe. Finalement, je ne serais pas si seul que ça, lui il sera là. Pour le meilleur et pour le pire. Cette pensée me fit rire, nerveusement, j'avais l'impression de m'être marié en arrangement, c'est tellement ridicule, mais bon, je ne suis pas gay.

Je redresse la tête, fronce les sourcils. Et si le rêve que j'avais fait n'en était pas un ? Je n'y avais pas fait attention mais, si je fais attention aux détails, ça pourrait concorder... Nooon, je fantasme, je deviens paranoïaque, oui. Pourtant, mon divin pouffe de rire au fond de moi, me mettant des doutes. Ce n'était pas la première fois que Freyr utilisait mon corps... Je devais en avoir le coeur net.

Redescendant sur la pointe des pieds, je cherche visuellement mon colocataire des yeux, écoutant chaque bruit jusqu'à ce que je tombe sur lui. Heureusement, il n'était pas remonté lui-même, d'un autre côté, je l'avais vu avec la lumière qui éclairait faiblement la descente d'escaliers, je n'étais pas resté très longtemps dans ma chambre. Restant à proximité, mais suffisamment éloigné, je l'interrogeais, l'air méfiant et gêné à la fois, espérant qu'il me conforte dans mes doutes, qu'il me dise qu'il ne s'est rien passé.

« Hum... Takehiro ? Il... s'est passé quelque chose hier soir ? »


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 1 Fév 2015 - 19:04




Ludwig

Takehiro

The Perfect Fight


A quoi s’attendait-il ? Je ne suis pas une femme au foyer. Il doit apprendre à se débrouiller seul. Et je n’aimais pas ses questions inquisitrices. Il décide de ne pas manger. Bien. Il est assez grand pour décider. Ce n’est pas mon problème. D’un geste, j’essayais d’allumer mon briquet à multiple reprise. Le vent n’aida pas. Néanmoins je m’obstinais, glissant frénétiquement mon pouce sur la roulette jusqu’à ce que la flamme me brûle avant d’être effacée par le vent.

Et Ludwig venait me rejoindre en se plaignant du ton sur lequel je lui parlais. Au fond de moi je savais qu’il avait raison mais je refusais de l’admettre. Je lui parle comme je le veux. Jusqu’à ce que l’autre vienne s’immiscer. Je l’interrompais immédiatement en lui lançant un regard assassin, le défendant d’ajouter un mot en levant l’index.

« Toi. Ta gueule. Fais pas le malin. »

Et je lui tournais le dos pour lui faire comprendre que je n’avais aucune envie de lui parler. Apparemment il avait fini par saisir l’allusion et il s’en alla. Je mordais mon pouce blessé avec colère et amertume. Je poussais un long soupir. Mon regard se baissa sur mon doigt et c’est là que je l’ai vu. Vert pâle. Des petits points noirs paralysant par endroits. C’était à l’intérieur de moi. C’était différent du flux argenté de Ludwig. Un frisson me parcourut de haut en bas. J’étais en train de comprendre… Je ne m’en débarrasserait pas. Non. C’était là pour rester. Comme mon pouvoir précédent. C’était une partie de moi aussi. Une partie que je rejetais.

J’ai regardé le ciel devenir flou. J’ai poussé un soupir et je l’ai vu se fermer devant moi comme je me sentais me fermer à l’intérieur.Le vent ne m’atteignait plus. Quelque chose d’autre que j’avais fait mine d’ignorer que j’avais ressentir depuis longtemps. Je me suis mordu le pouce et j’ai pris le temps de réfléchir.

Le rejet. C’était quelque chose que je connaissais bien. J’avais rejeté mes pouvoirs avant de les accepter. J’avais rejeté pas mal de gens. J’avais rejeté Chiyo. J’avais rejeté mes désirs. J’avais été rejeté par mon père, mon amant et ma communauté. J’avais été rejeté par moi-même. Tant de haine…Ca laissait des traces n’est-ce pas ? C’était fatiguant de continuer. Se battre contre soi-même…ça ne s’arrête jamais car c’est un combat parfait. Les armes sont égales. Abandonner…c’est accepter. Mais en étais-je capable ? J’en doutais. Chaque jour mes forces s’amenuisaient. Et je n’avais personne sur qui je pouvais compter.

Petit à petit.murmurait une voix familière à mon oreille, m’arrachant un faible sourire.

Le vent revint. Mon moment d’isolement était terminé. J’étais plus confus qu’en colère. J’écrasais la cigarette à moitié consumée. Ludwig avait raison. Je ne devais pas m’en prendre à lui à cause de mes problèmes. Freyr en revanche, c’était un autre morceau. Je ne pouvais pas lui pardonner d’avoir abusé de mes faiblesses. Qu’est-ce qu’il pouvait bien en tirer ? Je l’ignorais. Mais ça ne se reproduirait pas. Je suis rentré à l’intérieur et j’ai commencée à vérifier que toutes les portes étaient fermées. Une bonne routine sans réfléchir de quoi apaiser mes nerfs à vifs.

Ludwig finit par descendre, sans doute pour chercher un truc à manger. Mais eu lieu de ça, il me posa la question. Je tournais la tête vers lui, le fixant un instant. Je marquais une pause de quelques secondes avant de dire simplement :

« Demande à ton pote. »

Je ne voulais pas être responsable. C’était la faute de Freyr, c’était à lui de se débrouiller avec lui. En plus Ludwig n’aurait pas toujours l’occasion d’interroger la victime de ses délits. Autant qu’il s’habitue à lui tirer les vers du nez. Je rangeais les quelques trucs qui traînaient quand quelque chose me vint à l’esprit.

«Au fait Ludwig… tu m’as dit que tu te souvenais de pourquoi tu es ici, n’est-ce pas ? »

Je remontais mes lunettes d'un geste et je le regardais à nouveau. Sans animosité. Sans rien. Je lui demandais :

« Alors comment tu fais pour dormir la nuit ? »



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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 1 Fév 2015 - 22:44

Let the past...

feat. Takehiro Hamada

A quoi devais-je m'attendre alors qu'il m'avait déjà répondu ainsi il y avait à peine quelques minutes ? Mais justement, à devoir me retourner vers mon pote m'en disait long sur ce qu'il s'était passé et mon visage pâlit tant que j'en trébuchais contre le meuble, me prenant le pied dedans dans un pas réflexe en avant. Je m'étais fait mal, serrant les lèvres pour réprimer l'injure contre ce meuble qui n'y était pour rien.

Cette collision me remit un peu les idées en place, ou presque, en attendant que j'interroge le fautif de l'histoire semble-t-il, j'aurais une conversation en tête à tête avec moi-même. Mais il ne me laissa pas reprendre mes esprits qu'il m'interrogeait déjà sur autre chose. Je haussais le sourcil et incertain, répondit vaguement :

« O-oui...? »


Pourquoi avais-je le sentiment qu'il s'agissait d'une question piège ? Pourquoi je m'attendais à me prendre une claque psychologique. Et ce que j'attendais arriva assez violemment, me faisant encore un peu plus pâlir, restant la bouche bée, cherchant à toute vitesse réponse à la question. A vrai dire, je n'y pensais pas. Avant je ne dormais pas parce que j'étais effrayé par mon passé. Mais maintenant, la donne avait changé, ma vie avait changé, j'avais obtenu une seconde chance dans un monde qui m'était fermé auparavant...

Mais j'hésitais dans ma réponse, il m'avait tellement surpris que j'en étais tout retourné.

« Je... »


Ma tête se baissa pour regarder mes yeux. Je ne ressentais pas particulièrement de culpabilité pour mes actes passés, comme s'il s'était agi d'une autre personne dont j'étais le spectateur. Sous-entendait-il que je devais me sentir coupable ? Je sentais mon coeur perdre son calme, les battements s'accélérant dans une angoisse sourde. Les doutes me faisaient tourner la tête et je sentais mes membres trembler légèrement.

Pourtant, je relevais la tête, peu convaincu, avec un sourire faible, le visage ne reprenant pas de teinte encourageante et j'articulais après déglutissement :

« ...Un jour, quelqu'un m'a dit : Vous n'êtes pas votre passé. A cette époque je cherchais désespérément les éclats de mes souvenirs, à m'en rendre malade. Mais on m'a donné une seconde chance, une nouvelle vie... Je... Je dois regarder mon avenir, p-plutôt que mon passé... Non ? »


Décidément pas convaincu, je recherchais en lui, en levant le regard pour chercher le sien, s'il approuvait mes dires, car ce qu'il m'avait dit ce jour-là m'avait profondément marqué. S'il se contredisait aujourd'hui... A quoi devrais-je me raccrocher ?

Ma main se pose sur le dossier du fauteuil, pour essayer de trouver une stabilité, je respire profondément pour ravaler mon angoisse, mais je me sentais mal. Là, oui, c'est sûr que je n'en dormirais pas. Mais même s'il m'arrivait d'en faire des cauchemars, de ne pas en dormir la nuit, je ne voulais pas... le déranger avec ça. Après tout... c'étaient mes choix d'autrefois, le mal était fait...

Et puis Freyr avait ce don aussi d'apaiser, ça m'évitait bien des tourments, comme une drogue, peut-être, mais c'était lui qui me permettait de vivre, aujourd'hui. Alors même s'il passait au premier plan, il était mon salut.

Profondément troublé par son interrogation, je sentais mon poing se serrer et le désespoir m'envahir. Heureux sont les imbéciles comme on dit. Pourquoi ne m'avait-il pas laissé en paix plutôt que de remuer le couteau dans la plaie ? Le sentiment se transforma en rancoeur, en haine que je lui balançais à a figure, me sentant sur le point d'exploser :

« P-pourquoi tu me demandes ça ?! Ca te suffit pas de me voir batailler avec mon présent, avec Freyr qu'il faut que tu ressasses mon passé ?! Non, je dormirais pas si Freyr était pas là ! Mais FOUS-MOI LA PAIX ! Fous-moi la paix... »


Ma voix jouait sur les tonalités, pour finalement ne figurer plus qu'en murmure qui m'achevait. Je restais un moment à essayer de me ressaisir, mais la seule chose que je pus faire, au final, c'était de lui lancer des éclairs avec mon regard.

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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyLun 2 Fév 2015 - 23:01




Ludwig

Takehiro

Not against me


Je pouvais voir son visage se décomposer. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Que suspectait-il ? Non probablement pas. Il était si insouciant que son crâne devait être vide. Il était juste en train de s’imaginer le pire. Je me demande bien ce que ça pouvait être.

Quoi qu’il en soit, je profitais de ma lucidité temporaire pour lui poser une question qui traînait dans ma tête depuis un petit moment. Il m’avait avoué qu’il se souvenait de ce qu’il avait fait et pourtant… je n’avais pas tellement remarqué de changement dans son comportement. Au contraire, Ludwig agissait avec une légèreté qui…à vrai dire… me rendait perplexe. Comment faisait-il ? Si j’avais été à sa place, j’aurai été… dévasté. Détruit. Était-il vraiment si laxiste envers lui-même ou bien avait-il « un truc » ? Si c’était le cas, j’aurai aimé le savoir. J’aurai aimé qu'il le partage.

Contre toute-attente ce fut mes paroles qu’il prononça avec d’une voix faible. Il y avait un changement dans le flux. Je l’avais déstabilisé avec mes questions. Evidemment ce n’était pas le genre de Ludwig de rentrer dans de profondes réflexions et autres analyses de lui-même.

«Hmm….J’ai dit ça…»

Je baissais les yeux, pensif. Oui j’avais dit ça. Mais le pensais-je seulement ou bien l’avais-je juste dit parce que cela me convenait à ce moment-là ? Je ne sais pas. D’une certaine façon je suis passé. Je ne peux pas lui tourner le dos, l’oublier. C’est ce qui fait de moi un être humain. C’est mon identité. Mes erreurs. Je ne pouvais pas les jeter à la poubelle même si ça me rendait malheureux. Qui deviendrais-je alors ?

Je n’étais pas convaincu par mes propres paroles, et Ludwig non plus. Alors que je le pensais sûr de lui, je le voyais s’effriter et tomber en morceau avant d’exploser. Donc c’était Freyr qui lui permettait de dormir…Ca me laissait sans voix. Tiens. Ca je ne m’y attendais pas. Je suis resté là, sans bouger, le temps qu’il s’arrête de crier. Je remontais mes lunettes et j’osais regarder. Regarder vraiment. Les défauts et les fluctuations nerveuses, les nœuds et les coupures. Je n’avais pas envie de crier, ni de battre contre lui.

« Okay. Cries autant que tu veux. Je sais que ce n’est pas vraiment contre moi que tu es en colère.»

Je poussais un soupir de lassitude et je tentais de répondre à sa question

«Et je voulais savoir parce que… tu n’es pas le seul à avoir des raisons de mal dormir la nuit. C’est tout. Et te voir si insouciant…c’est……»

J’ai arrêté de parler. Rien de bien ne pouvait venir après ça. Je fronçais les sourcils, réfléchissant un instant, rassemblant les pieces du puzzle qui me permettait de me distraire.

« Attends… quand tu as essayé de disparaître… est-ce que c’était à propos de ça ?»


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyMar 3 Fév 2015 - 12:50

Turning the page

feat. Takehiro Hamada

Avant, j'explosais pour un rien, je craquais à la moindre frustration, paniquant dès que quelque chose n'allait pas. Mais ça c'était avant Krys, vous allez vous aimer. Maintenant, je n'ai plus peur de mon passé, mes souvenirs sont revenus lentement, me remémorant aussi les raisons pour lesquelles j'avais agi de la sorte, même si ma mentalité, ma façon de penser avait foncièrement changé, j'arrivais à comprendre pourquoi, même si au fond, ça restait injustifié. Les mains tâchés de sang, je m'excusais mes erreurs passées par une défaillance psychologique, un traumatisme adolescent.

Mais c'est difficile de le vivre, même après toutes les épreuves qui ont suivi.

Aujourd'hui, j'ai un dieu implanté en moi, pas forcément celui qui était le plus responsable de ses actes, mais il assumait, étrangement, ce qu'il faisait. Il était conscient de son imperfection, d'une certaine façon, il était bien moins hautain que ce qu'on pourrait croire, presque trop modeste parfois. Même s'il devrait se la fermer par moment. Il ne sait pas se prendre au sérieux. Ce dieu... il était un paradoxe. Même pour mon pauvre coeur qui avait du mal à le suivre. Un jour je le haïssais, préférant revivre ma jeunesse où j'étais seul dans ma tête, et d'autre fois, je le bénissais d'être là, à mes côtés pour me soutenir.

Je respire profondément pour retrouver mon calme, sentant une onde de chaleur essayer de s'insinuer dans mes veines, je savais que Freyr essayait d'agir de l'intérieur en appliquant son aura sur ma nervosité, mais l'adrénaline avait tendance à ralentir la progression de ce poison apaisant. Je déglutis mais gardait les sourcils froncés, je n'avais plus le droit de trébucher, plus le droit de montrer mes faiblesses. Takehiro redevenait lentement un étranger à mes yeux, ou plutôt était-ce moi qui devenait lentement l'étranger ?

Ravalant ma colère, on sentait cependant des pointes de colère dans ma voix qui tremblait par instant alors que je lui expliquais :

« Pour toi, c'est peut-être de l'insouciance. Mais je suis plus le Ludwig sans mémoire. Je n'ai plus peur de mon passé, mais je dois regarder l'avenir. Si je me bloque dans le passé, je n'arriverais pas à avancer, c'est ce que j'ai conclu de ce que tu m'as dit. Je dois vivre avec, mais ça m'empêchera pas d'avancer. »


On aura presque pu imaginer une aura lumineuse m'entourant soudainement, métaphore de la conviction qui m'habitait. Je sentais Freyr sourire au fond de moi, un regain de fierté, me soufflant que c'était ainsi qu'il fallait penser "Ne pas oublier, mais ne pas se retourner", c'était son credo aussi. Lui aussi aurait voulu retourner en arrière pour réparer certaines de ses erreurs, mais même pour un dieu, c'est impossible. Il ne reviendra jamais au temps des dieux et devait s'accommoder de mon corps. Deux à se soutenir, nous étions plus forts.

Redevenant plus calme, je gardais toujours ce ton sérieux, plus sincère qu'autrefois.

« Il y avait beaucoup de raisons. Tu m'as aidé à revenir, Freyr aussi. Je vous remercie tous les deux pour ce que vous avez fait. Mais toi, j'ai même pas besoin de te remercier, c'est ton boulot après tout et ce n'est plus le moment de s'inquiéter pour ça. J'ai peut-être fait une erreur, mais je devais passer par là pour me rendre compte de certaines choses. Voilà. Tout ce qu'il s'est passé fait ce que je suis aujourd'hui. Devrais-je le regretter ? »


C'était peut-être de l'insouciance à ses yeux, mais parfois, il valait mieux penser ainsi, sinon, on ne vit plus. Je n'avais que 27 ans et encore pas mal d'années à vivre. Il est clair que je devais agir en conséquence de mes actes passés, je ne pourrais pas revenir vivre à Froënbourg, mais je peux tout recommencer de zéro ailleurs.

M'asseyant sur l'accoudoir du canapé, mes épaules s'affaissent en avant et un sourire faible revient sur mes lèvres, alors que mon regard se perdait dans le vide :

« Toi, tu peux comprendre, comme tu sembles hanté par des fantômes du passé. Tu restes bloqué, là, coincé, alors que tu pourrais refaire ta vie comme tu le désires. T'es loin d'être stupide, mais tu as choisi de rester coincé avec une expérience foireuse. »


Un soupir, je m'attends à un silence pesant, ou un "ça te regarde pas" qui achèvera la conversation. J'étais fatigué de toute façon.


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptySam 7 Fév 2015 - 13:59




Ludwig

Takehiro

You're not here to fix me


Il était donc possible que Ludwig ne soit pas un idiot au crâne vide, sans la moindre conscience ? Apparemment ce que j’avais pris pour de l’insouciance n’était qu’une façade construite pour l’aider à avancer. J’avais probablement fait l’amalgame avec son alter ego. Lui il devait vraiment avoir la tête vide. En plus il avait osé me provoquer tout à l’heure. Je jure que si je ne le connaissais pas si bien, je l’aurais frappé. Mais au final, ce lâche aurait laissé sa place à Ludwig qui aurait injustement pris les coups.

Il était clair que Ludwig éprouvait des difficultés à s’exprimer. C’était moi qui avait causé cet élan d’émotion de sa part, qu’il peinait à gérer. D’un certain côté, je pouvais me vanter d’essayer de lui apprendre la vie. Car cela arriverait certainement plus d’une fois. Les gens ne sont pas tendres, surtout pas du je viens. Je l’écoutais pendant qu’il paraphrasait mes propres mots. Je n’aurais jamais cru qu’il les prendrait avec tant de sérieux, comme une devise, un but vers lequel tendre. Jusqu’où allait mon influence sur lui ? Je me le demande.

C’est facile d’être sage et d’analyser les situations. Et effectivement, Ludwig avait raison ou plutôt : j’avais raison. Mais c’était loin d’être facile. Je me débattais encore comme un enfant, luttant pour garder la tête hors de l’eau. J’écoutais ses dernières paroles et je fus pris par un rire sarcastique.

«Ah Ah…Ah-ah-ah-ah…. »

C’était une réaction naturelle et inattendue. Peut-être à cause du sérieux avec lequel il essayait de me faire la leçon, lui. Peut-être à cause de la vérité si proche du mensonge. Ce n’était pas juste une « expérience foireuse ». C’était une succession d’expériences foireuses, donc certaine qui détruisait ma propre conception du bonheur –et donc de mon futur. Je ne pouvais pas changer ce que j’étais. Je ne pouvais pas avoir ma petite maison avec ma femme et mes enfants. Qu’est-ce que je pouvais espérer … ? Un compagnon et un chien ? Triste. Désespérant.

Je mettais ma main devant ma bouche le temps que ce spasme finisse par s’arrêter et je remontais mes lunettes du bout des doigts. Je n’avais pas l’intention de me moquer de lui. Je ne pouvais juste pas m’en empêcher. En tout cas, Ludwig essayait de m’aider, c’était gentil mais … comment dire… il ne savait rien.

« Ouais, ouais… tu as probablement raison.»

J’aurais probablement dû dire quelque chose du genre : facile à dire, tu ne connais pas la situation. Mais il essayait de m’aider… du moins je crois. Mais ce ne sont certainement pas des paroles prononcées par quelqu’un qui ne veut rien dire pour moi qui vont régler mon problème du jour au lendemain.

« Pas besoin de te mettre dans tous tes états. Tu n’es pas là pour me réparer. Et, je te demande pardon pour m’être emporté contre toi. Ce n’est pas ta faute. Maintenant, bonne soirée. »

Je traversais le salon en évitant de le regarder. En temps normal j’aurai peut-être pu lui donner une tape amicale sur l’épaule, mais je préférais ne pas le toucher. J’étais en train de gérer un de mes nombreux problèmes. Les autres devaient attendre. Et je n’avais certainement pas envie d’être dans le coin quand Ludwig forcerait Freyr à lui donner des explications.


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 8 Fév 2015 - 15:29

Bonne nuit M. Tom

feat. Takehiro Hamada

J'aurais pu me vexer à entendre son rire, qui me désarçonna alors que j'étais sérieux, avec le sentiment qu'il se moquait de mes paroles, de moi, comme si je venais de sortir une aberration. Evidemment, je ne connaissais pas son histoire, je ne faisais que des déductions à partir de ce que je voyais, le peu qu'il m'a raconté sur lui, pour essayer de... l'aider, peut-être, je ne savais même pas. Il ne voulait pas d'aide, de toute façon, sinon, il l'aurait demandé, alors peut-être avait-il bien raison de se moquer...

Et ce ne fut pas une figure de vexation que j'affichais, mais un sourire pâle, haussant vaguement les épaules en baissant le regard, me sentant bien misérable d'avoir eu la prétention de vouloir lui tendre la main alors que je n'avais fait que le plonger un peu plus dans les soucis. Je ne savais pas où me situer à présent car je n'avais pas moi-même choisi cette position, peut-être aurait-il mieux valu que j'y passe dans cette explosion, mais je n'ai pas demandé à être ici. Et personne n'est parfait...

Ca me plombe ce genre d'ambiance, toujours aussi froide, comme s'il y avait un mur entre nous. J'aurais voulu en savoir plus, qu'il me parle, mais il mettait volontairement cette distance entre nous. Et ce soir, le Bonne soirée sonnait comme un gong au fond de moi. Demain ne sera plus la même, nous ne nous retrouverons jamais...

Mais avant qu'il ne disparaisse, je me tourne vers lui et, incertain, d'une voix faible, j'entrouvre la bouche et déclare :

« ... C'est bientôt fini. »


Ca n'avait pas d'importance ce que ça voulait dire, mais ça avait une signification pour moi, pour Freyr, comme si nos voix s'étaient mélangés pour dire cette phrase en synchronisation parfaite, entre ma voix trop sérieuse et la légère de Freyr.

J'attendis quelques minutes, des minutes plongé dans mes pensées, avant de me lever avec difficulté, encaissant les courbatures et la fatigue de mon corps de la journée, pour rejoindre ma chambre d'un pas lent, comme un vieillard qui venait de se prendre dix ans dans le dos. Je me changeais, l'air absent avant de me laisser tomber dans mon lit, sous les couettes et passé une nuit agitée, à revivre les souvenirs de Freyr qui se décida à me balancer ce qu'il s'était passé.

Quel enculé...

Le lendemain matin, j'avais choisi de passer la journée au lit. La pluie de Seiryu la veille avait eu raison de moi, en même temps, je l'avais cherché à rester trempé jusqu'aux os, en compagnie de Freyr et associés, alors que j'avais autre chose à faire... Et puis, je n'avais rien mangé pour me requinquer, ni quoi que ce soit. Je l'avais bien mérité, mais qu'est-ce qu'on est bien au lit... Même s'il est difficile de respirer avec un nez bouché, à tousser, de temps en temps un mal de crâne lancinant qui m'empêche de me rendormir... J'ai même la flemme de me lever pour aller prendre un médicament.


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyLun 9 Fév 2015 - 1:08




Ludwig

Takehiro

Obstacles


Le son faible de sa voix résonna plus que je ne l’aurai cru dans mon esprit. « C’est bientôt fini ». Ca sonnait comme un ultimatum, comme un regret. Comme un rappel du temps qui s’écoulait, comme le tic-tac incessant d’une horloge. Et j’ignorais ce que j’étais censé ressentir à propos de ça. Enfin… j’aurais dû être soulagé. J’aurai dû être content. Mais ce n’était pas le cas. J’avais besoin d’un soutient que je ne pouvais pas trouver en Ludwig. Non seulement à cause de son statut, mais aussi parce que lui-même pouvait à peine tenir sur ses jambes.

Et pourtant… Il me semblait que mon sort lui importait. Et ça me dérangeait.

J’y pensais, allongé dans mon lit, cherchant le sommeil et le silence qui finirent par venir tard dans la nuit. Et pendant quelques secondes au réveil, j’avais tout oublié. Puis vinrent de nouveau les secondes cruelles où tout revenait à une vitesse affolante. J’ai éteint le réveil et posé mes lunettes sur mon nez. Une autre journée m’attendait. Je me préparais et je m’habillais de façon plus décontractée. Je devais encore attendre le feu vert avant de pouvoir avoir de nouveau accès au laboratoire. Tout était encore au bordel là-bas. Et puis il y avait une sorte d’enquête interne.

Au départ j’étais plutôt soulagé de constater que Ludwig n’était pas encore debout. Je profitais donc du salon pour moi tout seul, prenant le temps d’apprécier mon petit-déjeuner ainsi que ma cigarette matinale. J’avais vérifié. Mon don n’était pas parti. Si je me concentrais je pouvais voir le courant à l’intérieur de moi. Je devais donc faire avec, puisque je ne pouvais pas faire autrement. J’ai passé le temps à regarder les informations et d’autres conneries tout en surfant sur le net à la recherche d’appartements disponibles dans les environs et en priant pour que Liam m’oublie. J’ai fini par manger quelque chose aux alentours d’une heure de l’après-midi, et toujours aucun signe de mon colocataire.  Pendant un instant, j’avais cru qu’il s’était fait la malle. Je vérifiais sa position sur le téléphone. Il était toujours là.

J’essayais de prétendre que cela ne me concernait pas et je continuais mes recherches. Après 30 minutes j’ai décidé de laisser tomber et d’aller vérifier. Je me suis tenu pendant un moment devant sa porte, cherchant à écouter les sons qu’il pouvait éventuellement émettre avant de frapper trois coups.

« Hey ! Tu dors encore ? Il est deux heures de l’aprem’ ! » annonçais-je de l’autre côté de la porte d’un voix assez forte pour qu’il puisse m’entendre.

Je marquais une pause.

«Est-ce que tout va bien ? »



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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyLun 9 Fév 2015 - 18:20

Accords et articulation

feat. Takehiro Hamada

Ce qu'il s'était passé il y a deux jours au soir, entre Freyr et Takehiro aurait certainement dû me travailler davantage, psychologiquement parlant, mais entre y croire ou non, sans oublier les mésaventures du laboratoire, la rencontre avec les dieux, les questionnements sur mon passé... Finalement, cet acte me passait limite au-dessus de la tête, surtout maintenant que je me coltinais une migraine. Etait-ce dû au trop-plein d'émotions cumulé à la pluie de la veille sous laquelle j'avais traîné un bout de temps avant de m'abriter ? J'y crois fortement... En tout cas, ce matin, je n'étais pas capable de me lever...

J'avais certainement dû me rendormir, car ce fut trois coups contre ma porte qui me firent sortir de ma léthargie, me tirant une grognement pour toute réponse à mon colocataire. Poussant un profond soupir, je me décidais à me lever, finalement, à la force de mes bras. il me fallut bien cinq bonnes minutes pour me mettre debout et aller ouvrir la porte pour me présenter somnolant à Takehiro, le visage pâle, les yeux gonflés par le sommeil, et baillant à m'en décrocher la mâchoire. Ma bouche ne réagissait pas comme je l'aurais désiré et je baragouinais vaguement :

« ...nagmhf... mf... »


Ca ne voulait strictement rien dire, et je ne savais même plus ce que je voulais dire. J'étais vraiment pas frais, et l'autre Freyr m'aidait pas non plus d'ailleurs. Je me retenais contre le mur pour éviter de partir en avant, me demandant pourquoi je m'étais levé. Déjà qu'en temps normal, j'avais du mal à me réveiller, je fonctionnais au radar, mais là, même le radar ne tournait plus, c'était assez misérable.

La bouche pataude, je me repris, ouvrant un oeil sur mon visiteur, histoire d'être un peu plus... présentable ? Non, c'était même pas la peine, l'effet était raté déjà dès le départ...

« ... T'as besoin de moi, aujourd'hui ? »


Je poussais un soupir, refermai les yeux pour me les frotter avant de les rouvrir et comprendre que le jour était bel et bien levé depuis un bon bout de temps, et qu'il était même sur le déclin, en fait, vu l'heure. M'en rendant vraiment compte maintenant, ma main remonta dans mes cheveux et je poussais un grognement en marmonnant :

« Ah... ouais... il est déjà tard... »


Ne voulant pas me plaindre de maux de tête ou autre, je revenais en arrière, avec la ferme intention de me lever, si tant est que mon cerveau ne flottait pas dans un liquide empli de bactéries... Enfin, ça c'était une autre question. Je tirais les rideaux pour laisser le jour entré dans la chambre, éclairant directement le lit en fouillis, marquant que j'avais pas mal remué pendant mon sommeil. Tirant les draps au bout du lit pour laisser aérer le matelas - et la fenêtre ouverte - , je refermais la porte derrière moi, avec un frisson : ça caillait ce mat... cet après-midi !

Descendant à l'étage inférieur, je ne savais pas quoi faire. Je bloquais devant la cuisine, pas décidé à manger quoique ce soit, à cause de la bouche pâteuse, et je n'avais pas faim non plus. Par contre, un peu de paracétamol ne serait pas de refus. Seulement... Je ne me souvenais toujours pas où était rangé les médicaments. J'en appelais donc le scientifique à ma rescousse en me plantant à ses côtés.

« Hum... Takehiro ? Excuse-moi, mais... il est où le paracétamol ? J'ai... un peu du mal ce matin, ça ne me fera pas de mal... »


Ma voix ne s'améliorait pas, et la fin de ma phrase fut ponctuée par une quinte de toux grasse. Suivi d'un reniflement disgracieux que je ne pus retenir, par réflexe.

« Afh... j'ai dû choper froid hier... »


Les soucis s'enchaînent. Mais avec le temps, ça se soigne, ça se résous, seul.




Dernière édition par Ludwig F. Eberhart le Ven 13 Fév 2015 - 21:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyVen 13 Fév 2015 - 15:56




Ludwig

Takehiro

Roommates


Un nouveau jour s’était levé et comme à chaque fois, il suffisait d’une bonne nuit de sommeil pour apaiser les tensions et prendre de la distance. Cela ne voulait pas dire que j’étais désormais tiré d’affaire et Ludwig et Freyr non plus. Cela voulait simplement dire que nous baissions les armes pour le moment. C’était souvent comme ça. C’était un peu comme faire semblant que rien ne s’était passé tout en le gardant dans un coin de votre tête.

J’ignorais pourquoi Ludwig ne s’était pas levé. Il pouvait être encore perturbé à cause d’hier à moins qu’il ait finalement découvert cette vérité déplaisante.  Je ne voulais pas vraiment savoir si c’était le cas. Je ne lui poserais pas de question. Il n’avait qu’à faire signe de vie, c’était tout ce que je lui demandais.

Il finit par ouvrir la porte, Ludwig, avec l’air d’être une raclure humaine. Il tenait à peine sur ses pieds. Et je ne parlais pas uniquement de son teint livide, il y avait quelque chose de profondément déséquilibré dans son flux d’énergie.

« Waw. T’as l’air horrible. »
Et ensuite il me posa une question un peu déconcertante qui me fit réfléchir quelques secondes.

« Hein ? Non.  »

Pourquoi est-ce que j’aurai besoin de toi ?. Ah ouais bien sûr. Ca me revenait.

« J’espère que tu sais que si tu remarques quelque chose d’étrange, tu dois me le signaler. »

Les tests et les examens reviendront plus tard. Comment dire, pour l’instant Freyr n’était pas vraiment la priorité numéro 1 du laboratoire. Je le réprimandais un peu pour ne pas me focaliser sur mon propre oubli. En revanche le cerveau de mon colocataire fonctionnait à deux à l’heure. Je le devançais et je retournais à ma place, dans le salon, parcourant les sites immobiliers tout en écoutant les informations d’une oreille distraite. Ludwig revint près de moi, ayant l’air à la fois abattu et complètement perdu en me demandant où se trouvaient les médicaments.  Je levais mes yeux verts vers lui un instant.

« Dans la salle de bain. Dans l’armoire au-dessus de l’évier. »

Il ajouta qu’il avait dû choper froid hier. Evidemment. Je répondis d’un ton parfaitement calme tout en consultant une page web.

«Evidemment. Tu as l’art de toujours partir sans écharpe, avec presque rien. Tu veux que j’appelle le médecin ?»

La dernière fois que je lui avais préparé de la soupe il ne l’avait pas mangé si je m’en souviens bien. J’essayais d’agir en bon colocataire. Pas plus, pas moins. Pas trop proche, pas trop distant.


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyDim 15 Fév 2015 - 16:06

Trip of a lifetime

feat. Takehiro Hamada

Des choses étranges, il en arrivait tous les jours, aussi, je ne savais même plus les différencier de ce qui est exceptionnel ou non à force, du coup, je ne relevais pas son rappel de mon devoir vis-à-vis de lui, ne comprenant pas s'il devait y avoir un lien avec ma rencontre avec les autres, du coup. Je n'avais pas pensé une seconde à la signaler, d'ailleurs, ça ne me passait par l'esprit, brouillé comme il l'était. Après tout, je ne lui avais pas caché pour Freya, et puis c'était davantage les affaires de Freyr, comme je ne savais pas ce qu'il en retournait exactement, je ne voulais pas non plus interféré... Freyr était si heureux de les avoir retrouvé, j'avais le sentiment que Takehiro arriverait à gâcher son entrain, d'une certaine manière.

Enfin, d'ici peu, je n'aurais plus à m'en faire sur ce sujet. D'ailleurs... La main sur le menton, je fus pris d'un doute, et la voix enrouée, j'interrogeais, sans être sûr de savoir où mettre les pieds.

« Et... hum... Comment ça se passera après ? Je veux dire : je devrais t'appeler s'il y a des trucs pas normaux ? »


Sujet qui fâche, mais bon, si on ne s'interroge pas, comment cela se passera si ça devait arriver ? On m'a toujours dit il vaut mieux prévenir que guérir. D'ailleurs en parlant de guérison, j'allais directement chercher de quoi me soigner là où il m'indiquait, fouillant dans l'armoire ce qui pourrait calmer les maux de tête, le temps que je me sente mieux. En redescendant, il me proposait même d'appeler un médecin, alors que je me laissais tomber lourdement dans le canapé, avec un soupir.

« ... Je pense pas que ce soit utile, c'est juste un rhume. Attendons demain, ça devrait déjà aller mieux. Et puis si ça s'arrange pas, on avisera le moment venu. »


Je n'avais pas non plus la grande envie de rencontrer un médecin, juste pour un mal de crâne, un nez bouché et une toux grasse. Donc si je pouvais l'éviter... De toute façon, souvent, rien que la peur de devoir voir un médecin pouvait avoir des effets miraculeux sur les personnes.

De toute évidence, j'avais surtout besoin de repos. Malgré tout ce qui avait pu se passer ces derniers jours, tout ce qu'on avait pu se dire, on aurait dû en parler davantage, mais on restait là, à s'enfermer dans nos univers respectifs à s'éloigner inconsciemment - ou peut-être sciemment ? - pour se préparer à l'inévitable.

Mes yeux se fermaient inévitablement alors que ma tête basculait sur le côté, m'emprisonnant dans le sommeil, mais le vibreur de mon nouveau téléphone portable me réveilla en sursaut, coincé dans la poche arrière de mon pantalon. Je décrochais rapidement, ne reconnaissant pas le numéro, en me redressant :

« Oui, allo ? Oui, c'est moi-même. Bonjour ? E... Oui. ... Bien sûr, il n'y a pas de souci, ça me convient, je serais présent. Très bien. Au revoir. »


Tout au long de la discussion, mon teint avait repris quelques couleurs, et mes lèvres s'étiraient en un sourire satisfait. Et lorsque je raccrochais, j'exprimais à Takehiro mon entrain, me retournant vers lui pour lui annoncer la bonne nouvelle :

« J'ai un entretien demain avec la médiathèque de Seiryuu ! Ils semblent intéressés par mon CV ! C'est génial ! »


C'était fou ce qu'un moment de bonheur pouvait effacer comme malheur d'un revers de balayette. Pourtant, cette annonce prévoyait tout ce que cela impliquait désormais : le compte à rebours se mettait en marche, il ne nous restait donc plus que peu de temps à co-louer dans cet appartement. A y penser, j'en perdis mon sourire satisfait et bredouillai :

« J'espère que ça va bien se passer... Mais... ça m'effraie un peu tout ça, je dois bien l'avouer. Enfin... ça devrait aller, n'est-ce pas ? »


Eh oui, je n'ai même pas de parents à appeler au cas où, ni d'amis. Vous avez déjà vécu un début sans avoir à quoi vous raccrocher ? Car je ne pouvais attendre que Takehiro me cocoone comme un père ou une mère, ce n'était pas son rôle. Mais avec ce qu'il m'avait appris... Je devrais pouvoir m'en sortir. Et j'apprendrais de mes erreurs, en priant pour que Freyr ne s'amuse pas à en faire de plus en plus grosses pour le défi...

Et une autre question me chiffonnait, aussi, même si l'idée de me retrouver seul m'effrayait, je me demandais...

« Et toi ? Tu vas avoir un nouvel hôte avec toi du coup ? Ce serait intéressant... »


Pourquoi je m'y intéressais, franchement ? Je ne savais pas, mais c'était avant tout de la curiosité, n'est-ce pas ?

* Menteur... *


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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyLun 16 Fév 2015 - 14:05




Ludwig

Takehiro

You are special after all  


J’avais juste dit ça pour lui rappeler que la seule raison pour laquelle j’aurai éventuellement besoin de lui, serait pour des raisons professionnelles. En effet, je devais garder un œil sur toutes les éventuelles évolutions et autres évènements qui pouvaient se produire. Autant d’indices qui pouvaient nous informer sur la condition d’hôte. Il fallait donc qu’il signale la moindre anormalité. J’hochais la tête.

« Evidemment ! Tu devras aussi le mentionner lors de tes check-ups. Si jamais tu as l’impression que quelque chose change, tu dois nous tenir au courant.  »

C’était d’une stupide évidence. Mais je préférais le préciser pour ces deux idiots. On ne sait jamais. Mon colocataire quitta la pièce pour se médicamenter, moi je restais assis sur le canapé à m’occuper de mes affaires. Il y avait quelques appartements sympas sur Terraria. Pendant un moment je songeais à retourner à Seiryu seulement… Terraria était plus pratique pour le travail. Et pour le reste. C’était loin d’être devenu ma maison, mais c’était plus…facile de vivre ici. Ludwig revint et s’effondra avec la grâce d’un hippopotame sur le pauvre canapé.

« Tu aviseras au moment venu.  » - le corrigeais-je d’un ton calme.

Je lui proposais simplement de lui rendre service. Je n’aimais pas ce « nous », ce « on ». Qu’il arrête de se leurrer, nous ne sommes pas une équipe. Il est seul. Je suis seul. C’était sa santé, pas la mienne. La seule raison pour laquelle cela m’importait c’est parce qu’il était mon expérience et je ne souhaitais pas qu’elle soit interrompue à cause d’une pneumonie à la con.

Silence. Jusque-là préoccupé par les contenus de mon écran, je tournais la tête vers Ludwig. Les yeux fermés, la tête posée sur un coin du canapé, ses longs cheveux blancs formant une sorte de coussin autour de son visage. Tsss.

J’avais une drôle d’impression. Je lançais un autre regard à Ludwig. Je voyais le trouble dans son énergie. Il était malade sans aucun doute. Mais est-ce que c’était tout ? Je voyais d’autre choses que j’avais du mal à interpréter. Ludwig, peu importe à quel point il pouvait être stupide et neuneu… ça allait. Je pouvais le regarder sans me sentir mal. Mais Freyr. Ca n’allait pas. Un bruit sourd le réveilla, son téléphone.
Je me concentrais sur mon ordinateur pour éviter d’écouter leur conversation. Il raccrocha et m’annonça la soi-disant bonne nouvelle.

Je gardais le silence pendant deux secondes et demi et je me résignais à ne pas dire ce que je pensais.

«  Ca, c’est une bonne nouvelle ! » disais-je avec un enthousiasme modeste et un léger sourire.

Une médiathèque ? Ca existe encore ? C’est mourant comme marché. Et puis il va se faire bouffer tout cru. Seiryu ce n’est pas un magasin de fleur de Terraria. Les gens jugent. Les gens sont des connards. L’étiquette est différente d’ici. Mais je ne comptais pas laisser ma négativité affecter mon cobaye qui commençait déjà à éprouver des doutes. Je regardais vaguement mon clavier en le rassurant :

« Bien sûr que ça va aller. Il n’y a pas de raison. » Je remontais mes lunettes du bout des doigts. « Et puis c’est pas si compliqué. Sois poli et fais ce qu’on te demande avec le sourire. Tout ira bien.  »

Il n’avait pas tellement un éventail de choix devant lui. Il n’avait quasiment pas d’options. Il ne pouvait que compter sur ce genre de travail. A moins de faire une formation. Mais bref, cela ne me concernait. Et honnêtement j’avais du mal à le placer professionnellement. D’un geste je rangeais impeccablement une mèche derrière mon oreille. Il était temps que je rende visite au coiffeur. Je relevais les yeux vers mon interlocuteur.

« Aussi, n’oublie pas de soigner ton image. Attache ou coupe tes cheveux… et ne mets pas tes fringues de hippie. » ajoutais avec un sourire malicieux.

Ca c’était un vrai conseil. Ludwig et ses fringues de hippie. Ses longs pulls en laine trop larges. Ses polars. Il était temps qu’il apprenne à s’habiller correctement.

Je poursuivais mes recherches, résultant à trois appartements dans mon budget. Je devrais contacter les propriétaires pour les visiter avant de faire mon choix. Même si j’avais déjà un faible pour l’un d’entre eux. Je continuais encore un peu, on ne sait jamais, je pouvais tomber sur la perle rare. Et puis Ludwig venait encore me déconcerter avec ses questions. C’est vrai que je n’avais pas pensé à ça

«  Honnêtement j’en doute. Tu es  spécial après tout. »

Et pourtant il y avait toujours la menace de Liam dans un coin de ma tête. Pour m’en débarrasser, je sortais mon téléphone et j’appelais les numéros de trois propriétaires pour établir un rendez-vous. Je n’avais pas forcément de temps à perdre.



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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyMar 17 Fév 2015 - 12:19

Trip of a lifetime

feat. Takehiro Hamada

Bloquant sur le Tu, mon regard le fixait avec surprise, bouche entrouverte prêt à rétorquer quelque chose, mais mes lèvres se pincèrent et je ne fis aucune remarque. C'est con, il me proposait un coup de main, et là il se ravisait, il faudrait savoir, parfois. Takehiro était tout de même difficile à appréhender, je me demandais ce qu'il se passait dans sa tête, et s'il se faisait un plaisir à constamment me rappeler qu'il n'était pas là pour m'aider.

Mais je ne suis pas seul. le On incluait aussi bien Freyr qui était tout autant concerné que moi par mon corps. Après tout, il était aussi responsable que moi d'avoir traîné sous la pluie. Enfin, il ne se rend pas compte, j'aurais dû être plus vigilant, mais j'avais d'autres soucis que de me préoccuper de la santé, sur le coup, j'avais parié un peu fort dessus d'ailleurs. Tant pis, je le paye aujourd'hui. Enfin, c'est limite vexant qu'il mette un point d'honneur à nous dissocier ainsi, alors que je n'avais pas vraiment sous-entendu une quelconque association. C'est Takehiro, je ne le changerais pas.

Et même pour les bonnes nouvelles, il se contente de rester modérer, ne pas partager, me faire revenir sur terre. Pourquoi ne pas m'accorder un instant de répit, que je puisse me reposer sous mes lauriers ? Il ne perd pas le nord, et je soupire en me laissant aller contre le dossier du canapé, répondant machinalement en refermant les yeux :

« Oui "Maman"... »


La politesse, la tenue... Il aurait dû s'en inquiéter au moment où j'avais déposé mon CV aussi, mais il faut croire que mon apparence simple ne les avait pas importuné. De toute évidence, je ne comptais pas non plus me présenter n'importe comment pour un entretien. Par contre, pour ce qui concerne le coiffeur, ils se contenteront de cheveux attachés, je n'arriverais jamais à avoir une rendez-vous cet après-midi, et demain, il faut que je parte tôt. Et puis, non, je n'ai pas envie de me couper les cheveux non plus, j'en prends soin, ce n'est pas comme si j'avais des dreads ou des poux...

Ma curiosité fut mise à rude épreuve, je n'avais pas la force d'en apprendre davantage sur ce qu'il se passerait après. En tout cas, lui aussi cherchait un appartement de son côté, je l'avais entraperçu rapidement, sans plus m'y intéresser. Et puis, les yeux clos, à demi-somnolent, la phrase se répétait inlassablement comme un écho dans le fond de mon crâne...

Tu es spécial...

Je ne voyais pas en quoi j'étais spécial, je n'y réfléchissais pas, mon cerveau se déconnecta...

∞ ∞ ∞

L'entretien s'était déroulé en catastrophe, j'avais eu trop de pression, et j'étais revenu abattu, comme s'il était sûr que je ne serais pas pris pour cet emploi. Je n'espérais même pas un coup de fil pour m'entretenir des résultats, et pourtant, quelques jours plus tard, après tant de déprimes et de soins médicamenteux pour faire disparaître ce rhume qui perdurait, la médiathèque m'informait que je commençais mon contrat la semaine suivante. Mon coeur avait arrêté de battre pendant l'annonce et je raccrochais en promettant ma venue.

∞ ∞ ∞

Pas le temps de fêter cet évènement, j'étais non plus en déprime mais en total stress et angoisse pour tout le reste. La semaine s'enchaînait sur les recherches d'un appartement sur place et on ne se croisait plus très souvent avec mon colocataire, nous croisant seulement le soir, dans une humeur morose. Le froid semblait s'installer lentement dans l'appartement qui se remplissait de cartons.

J'avais alors trouvé un petit appartement avec une chambre, un salon et kitchenette, salle de bain aménagée, le tout meublé, pour m'éviter d'acheter dans l'immédiat des meubles. Ce serait au moins pour démarrer. En tout cas, il entrait dans mon budget, si j'avais bien fait mes calculs. J'étais désormais autonome et le déménagement arriva à grands pas...

∞ ∞ ∞

« Bon, eh bien... J'imagine que... nous ne nous recroiserons pas souvent... Je...  »


Je déglutis, baissais la tête et sentais les émotions me monter aux yeux, alors que je les retenais tant bien que mal. Mes lèvres tremblaient et je devais les serrer pour me calmer, les mordre, même. Mes jambes refusaient de bouger, j'étais bloqué dans un paradoxe de pensées, une confrontation entre le coeur et la raison, en repensant que ce serait la seule chance que j'aurais de le faire, si je ne le faisais pas, je le regretterais.

Un pas en avant et peu importe les conséquences, sa réaction, je devais le faire. Je l'enlace, laissant les larmes couler et avoua d'une voix chevrotante, pitoyable :

« Tu vas m-me manquer... Merci pour tout... »


Un au revoir ou un adieu. Je les détestais tous les deux, mais il était temps, la camionnette de déménagement m'attendait, avec mes cartons.

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MessageSujet: Re: In the evening... In the evening... EmptyJeu 19 Fév 2015 - 0:14




Ludwig

Takehiro

Awkward Hugs



Les jours suivants s’étaient déroulés sans tension. Je pouvais désormais retourner au laboratoire, et nos recherches respectives pour des appartements limitaient considérablement nos interactions. Cependant j’étais plutôt content de constater que Ludwig commençait à prendre sa vie en main. C’était positif…pour l’expérience, bien sûr. Quoi d’autre ?. Je gérais nos faibles interactions avec une extrême prudence. Je marchais constamment sur des œufs. Je ne souhaitais pas que Freyr se ramène pour me provoquer et me rappeler mes erreurs, son erreur, sa répugnante erreur. Alors nous parlions vaguement de tout et de rien, ignorant l’éléphant dans la pièce. Est-ce que Ludwig savait ? Je n’en avais aucune certitude.

De mon côté je cherchais à me reprendre également. J’avais fini par choisir cet appartement, plutôt bien situé. A la base il s’agissait d’une sorte de bureau transformé en immeuble. C’était plutôt chic, avec des grandes baies vitrées dans le salon et dans la chambre à coucher dominant une partie du quartier. Pas de balcon ici en revanche, dommage.

Dans les semaines qui suivirent, je récupérais une partie de mes affaires que j’avais eu le bon sens de stocker après ma séparation. Replonger dans mon passé ne me faisait pas de bien. Je n’avais pas encore suffisamment de distance. Mais je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas me permettre de tout racheter.

Et toutes ces choses qui me rappelaient son visage, son odeur, sa nostalgie. Quelque part je pense que j’espérais être capable de changer à nouveau, de revenir en arrière. De redevenir le Takehiro que tout le monde connaissait, celui qui avait un bel avenir devant lui. Oui j’aurai si j’avais le choix, j’aurai donné tout ce que j’avais pour retourner en arrière. Mais c’était fini, je devais me résoudre. J’avais beau me détester, cela ne servirait à rien. Je devais faire avec. Malheureusement.

Et alors que j’étais encore enseveli sous des tonnes de préparatif, comme m’acheter un nouveau lit et un nouveau matelas, le jour était venu pour Ludwig de prendre son envol. C’était passé si vite. Et j’étais plutôt content que cela se finisse. Non, je n’étais pas triste. J’étais convaincu que Ludwig ferait des tonnes de gaffes, mais qu’il était suffisamment capable pour s’en sortir seul. Au pire, il pouvait me contacter. Et puis j’étais dans la capacité de prendre de ses nouvelles au laboratoire et connaître les résultats de l’expérience.

Lui en revanche…On pouvait lire l’émotion dans ses yeux. Mais je dois admettre que j’étais surpris quand j’entendis sa voix se briser et qu’il s’effondra dans mes bras.

Normalement j’aurai dû le repousser. Lui dire de se tenir comme un homme, de s’en remettre, que c’était pathétique et que je n’étais pas son ami. Maintenir la distance. Mais à quoi bon maintenant ? La distance physique nous séparerait. Et il avait l’air si affecté… Je n’arrivais pas à croire qu’après toutes ces engueulades, qu’après toutes ces accusations et ces malheurs… il restait attaché à moi. Comme s’il ne voyait que le positif. Malheureusement je n’étais pas comme ça. Je me souvenais de tout mais surtout du négatif. Cependant… je n’avais pas le cœur de le repousser. Le pauvre gars avait tout perdu et recommençait à zéro. Je pouvais être clément.

Je posais les mains sur ses épaules, frictionnant brièvement ses épaules pour le rassurer.

«Allons… ça va aller… »

C’était embarrassant.A mon tour j’exerçais une brève pression sur son dos avant de lui répondre sans vraiment y réfléchir, plus par politesse.

« Tu me manqueras aussi.»

Alors que je lui tapotais le dos, je remarquais quelque chose d’étrange. Une sorte de vibration. Pas physique. Comme un vibration dans l’air. Pendant un bref instant j’avais eu l’impression de voir des filaments dorés sortir du bout de mes doigts lorsque ma main s’approchait du dos de mon ex-colocataire. J’avais probablement mal vu. Sinon ce n’était pas important. Je finissais par me détacher de lui et le rassurer une dernière fois en lui adressant un sourire confiant, plonger mon regard dans ses iris dorés.

« Tout ira bien Ludwig, tu verras. Ne les fais pas attendre.»


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