Monogatari

Gabriel & Guillaume

C'était sérieux... Ils étaient tous conscients de ce qu'ils faisaient et ils ne semblaient guère vouloir changer d'idée. Cette rencontre allait se faire et il n'y avait aucune négociation possible pour changer ce qui allait suivre. Les collègues de Gabriel avaient décidé que cette journée était la bonne pour lui annoncer la nouvelle. Ils avaient décidés que Gabriel avait besoin d'aide. Que le jeune homme devait absolument parler à quelqu'un en qui il aurait confiance. Il fallait un professionnel, quelqu'un qui savait ce qu'il faisait et qui n'allait pas craquer face au comportement de l'albinos. Il fallait trouver un personne qui n'aurait qu'à écouter pour comprendre et peut-être même analyser le cas du magicien. C'est alors que ses collègues prirent la décision de lui payer un psychologue. Ils n'avaient pas visé le plus connu histoire de ne pas rendre nerveux Gabriel qui n'aimait pas du tout cette idée. Il prenait même cette situation comme étant une insulte alors qu'au fond, il savait qu'il avait besoin d'un psychologue. Il aurait dû en avoir un le jour où ses parents l'avaient mis à la rue.  

Bref,il était déjà en retard, mais il s'en moquait. Il avait une dernière livraison à faire et il n'allait pas négliger celle-ci sous peine de se faire dire qu'il ne fournit pas assez et qu'il va se faire congédier. Il en avait vraiment marre des menaces. Un jour, il allait peut-être provoquer tout le monde pour se faire renvoyer pour de vrai, car chaque fois, la compagnie de livraison le gardait. Il ne fournit pas, il est paresseux, mais les clients l'aiment bien. Ils ne demandent que lui. Il a du charme notre albinos quoi que en fait, c'est seulement qu'il est tellement perturbé lorsqu'il cogne à la porte d'un inconnu qu'il active sans s'en rendre compte la lueur d'affection. Du coup, il est normal que certaines personnes veuillent le revoir. Les plus sensibles se retenaient de lui faire directement des câlins. Ça deviendrait trop bizarre et insensé.

Il soupira grandement, livrant son dernier paquet avant de se rendre à destination. Un psychologue... Il n'y croyait presque pas. C'était comme une trahison venant de ses collègues. Il stationna sa camionnette avant de sortir laissant sa casquette dans le véhicule. Au moins, il n'allait pas avoir besoin d’énoncer son tralala habituel. Il était libre de dire tout ce qu'il voulait.

Allez Gabriel... Tu le fais pour toi, pas pour tes collègues de travail.

Il n'y a rien de mieux que de se remonter le moral soi-même. Il en avait de besoin en plus. Enfin, il pénétra sans plus attendre le lieu allant directement au but, mais il s'arrêta. Il ne savait pas où aller en fait. Il approcha donc un homme qui portait du vert. Ça lui allait bien... Gabriel secoua la tête sous ses pensées. Il ne devait pas se concentrer sur ça même si le vert allait vraiment bien sur cette personne. Il était beau aussi avec sa bouille d'enfant. Il semblait si jeune...   

« Heum... pardonnez le dérangement. Je cherche un certain Guillaume Bohan. Il est psychologue. J'avais... un rendez-vous à cette adresse avec lui.»

Gabriel se sentait un peu nerveux, mais il ne devait pas. S'il activait la lueur d'affection dans un endroit pareil, c'était mort parce qu'il n'allait pas pouvoir l'arrêter. C'est un cercle vicieux ce pouvoir.   

Contrôle-toi, contrôle-toi, contrôle-toi, contrôle-toi, contrôle-toi, contrôle-toi...

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Gabriel fut pris d'un frisson en apprenant qu'il était face à son psychologue. Cet homme mignon au regard attendrissant habillé confortablement sans se soucier de quoi que ce soit était un psychologue ? Attend, quoi ? Ce n'était qu'un gosse...Il y sûrement une caméra cachée quelque part, ce n’était pas possible. Enfin, l'albinos essaya de garder son calme. Il aurait brillé si cela avait été qu'une grosse connerie improvisée par ses collègues. Il continuait de fixer Guillaume sans pouvoir détourner le regard et sans pouvoir dire quoi que ce soit. Il se dit que le jeune homme en face de lui n'était certainement pas humain ce qui eut pour effet de le perturber d’avantage. Ah, non... Il recula lentement en essayant de garder un air normal pendant qu'il lui parlait, car la lueur d'attraction était de retour. Il y a des gens qui se mettent seulement à suer lorsqu'ils sont dans ce genre de situation. Ce n'était pas le cas de Gabriel et ça le faisait bien chier. Cette lueur était une vraie maladie qu'il n'arrivait toujours pas à forcer l'arrêt. Il ferma les yeux pour relaxer. La lueur disparue au même moment comme si elle s'était évaporée. On devrait lui donner une médaille pour cette réussite.

Bon... Et si on regardait un peu tout ça ?
   
Il ouvrit les yeux en soupirant longuement avant de se mettre à tourner en rond dans la pièce. Il regardait l'endroit, sans poser ses doigts sur quoi que ce soit. Il ne se sentait pas comme étant dans le bureau d'un psychologue et ça le détendait d'une certaine façon. Il finit par arrêter devant la fenêtre pour regarder l'extérieur. Il posa ensuite ses pupilles sur le psychologue qui se mit à parler. Ses paroles étaient troublantes et assez brutale pour l'albinos. Il fronça les sourcils un peu mal à l'aise puis essaya de se trouver une place où s'asseoir. Il fixa le stylo de Guillaume en se demandant s'il avait envie de parler ou s'il s'en sentait plutôt forcé. Qu'est-ce qui lui traînait sur le cœur au juste ? Gabriel n'en savait rien, car il refoulait depuis trop longtemps tout ce qui avait pu le blesser dernièrement. Il resta dans ses pensées laissant un long silence s'installer avant qu'il ne finisse par sentir une petite douleur au niveau de sa poitrine. Il pencha la tête tout en retenant sa respiration. Il se frotta ensuite le visage d'une main. Il repensa à ses parents...          

« Je ne sais pas quoi dire... »

Il se mit à briller ce qui voulait dire qu'il mentait, mais heureusement, Guillaume n'était pas au courant de ce que cette petite source de lumière représentait. Gabriel chercha quand même à se cacher en se rendant compte que ses pouvoirs étaient vraiment tous contre lui. Il se mit dos au psychologue se repliant sur lui-même après s'être assit si un fauteuil s'il n'en avait un.  Maintenant caché, il se sentit un peu mieux pour pouvoir parler.  

« J'ai un don... Je suis capable de manipuler la lumière depuis que je suis tout petit. Mes parents m'ont délaissé le jour après que j'ai découvert ce pouvoir. Je me suis réveillé au beau milieu d'une rue inconnue. Je me suis rapidement retrouvé à l'orphelinat par la suite sans même comprendre pourquoi je n'étais plus chez moi... »

Il eut envie de pleurer, mais il s'en retenu. Il cacha plutôt cette envie sous un sourire en restant bien évidemment caché.

« Je me suis senti tellement seul et rejeté... »

Il se mit à pleurer, mais essaya de le cacher du mieux qu'il le pouvait.

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Gabriel essaya de respirer correctement par la bouche sans grande réussite alors qu'il s'étouffait dans un sanglot. Sa poitrine lui faisait un mal de chien et ça lui donnait envie de crier ou encore de démolir un truc qui traînerait sur son passage. Pourquoi est-ce qu'il avait eu le droit au rejet de ses parents ? L'albinos n'était pas idiot, il se doutait bien que c'était à cause de son don, mais il y avait un petit être en lui qui se demandait toujours si c'était vraiment pour cette raison. Ce petit garçon abandonné existait toujours et il avait tellement de question à poser et d’innombrables besoins à combler. L'abandon, ce n'est pas facile surtout lorsque qu'elle survient en une seule nuit. Gabriel se sentait affreusement coupable de ce qu'il avait vécu dans le passé. Il se regardait dans le miroir à l'orphelinat et se demandant pourquoi il était comme ça. Il avait l'impression d'être une erreur. Pourtant, il s'est fait accueillir par une famille encore plus aimante que sa première. Il devrait en être comblé, mais ce n'était pas le cas. Il se sentait même encore plus lourd puisqu'il devait considérer deux inconnus comme étant ses nouveaux parents. De plus, dans cette nouvelle famille, il avait un frère. Un frère que Gabriel aimait de tout coeur, mais qu'il n'a pas été capable d'aimer correctement.

Je suis tellement désolé...

Il se leva après que Guillaume ait parlé. Il prit ensuite quelques mouchoirs en tremblotant. Il eut du mal à se moucher, mais il y arriva. Il soupira par la suite en essayant d'oublier tout ça et plutôt répondre à la question du psychologue. De plus, celui-ci ne savait pas encore son prénom ce qui rendait la discussion un peu bizarre. Il ne voulait pas se faire appeler monsieur de nouveau alors il allait aussi se charger de ça au moment où il reprendra une respiration un peu plus apte.

« Mon nom c'est Gabriel... Et non, je ne ressens pas ce sentiment tout le temps que ce soit au travail ou chez moi parce que je bloque tout ce que je ressens. Je n'y pense pas.. J'essaie juste d'oublier.»

Oublier... C'était tout ce qu'il voulait au fond, mais ça n'allait pas être possible. Une douleur au niveau de sa poitrine reprit assez brusquement alors qu'il repensait à quelques moments douloureux. Il se pencha, s'accotant contre le divan pour ne pas tomber au sol. C'est alors qu’une lueur d'attraction l'entoura de nouveau. Ce pouvoir allait le faire chier jusqu'au bout. Gabriel alla donc plus loin pour ne pas que la lueur ne s'attaque à Guillaume. C'était un vrai poison ce truc, mais il se pourrait qu'elle n'ait aucun effet sur le psychologue. Bref, Gabriel ne voulait pas tenter le coup et il allait même donner l'avertissement. Il ne voulait pas que la situation dégénère plus que maintenant.  

« Ne t'approche pas de moi surtout si tu en as envie... La lueur que je dégage fait parti de mon don. Elle donne envie aux gens de me coller et je veux pas créer de malaise entre nous.»

Il ravala sa salive en se frottant les yeux avec l'un des mouchoirs. Il devait avoir un sacré visage après avoir pleuré de cette façon.

« Tu n'es pas humain... Je me trompe ? Je veux dire... Avec ton physique, on ne peut pas être psychologue.»

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Un petit bruit fit détourner le regard de Grabriel vers le psychologue. Ça lui faisait encore bizarre de se rendre compte à quel point cette personne semblait jeune contrairement à son métier qui demandait facilement quelques années d'expériences. Il était presque impatient de découvrir les raisons pour lesquelles ce visage d'adolescent cachait à l'intérieur un être beaucoup plus vieux et mature. L'albinos posa directement ses pupilles sur le stylo qui venait... d'exploser ? Il frémit sous cette couleur bleu qui restait entre les mains de Guillaume, parce que ce n'était pas quelque chose qu'il voyait très souvent. Ce n'était à cause de l'encre, mais surtout du fait que le crayon n'a pas cherché à résister sous la force du psychologue. Gabriel essaya de ne pas en tenir compte sur le coup, parce qu’il devait éviter d’être perturbé. Il se força même à poser son attention ailleurs. Au moins, cette explosion lui avait permis d'arrêter de pleurer pendant quelques secondes et de penser à autre chose que la douleur qui le rongeait de l'intérieur depuis qu'il avait commencé à parler de son passé. Il inspira profondément tout en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir répondre à ses collègues si jamais ceux-ci lui demandait comment la séance s'était déroulée. En fait, il se demandait s'il allait arriver à faire semblant que rien est arrivé. Se connaissant, il allait sûrement même pas leur répondre.

Ils ne sont pas obligés de savoir...

En effet, l'albinos avait raison et il écouta de nouveau le psychologue parler. Il avait en face de lui un vampire ? Sa mère adoptive lui en avait souvent parlé dans le passé, mais il n'en avait jamais vu un seul. Enfin, il n'avait jamais pris la peine de demander tout simplement parce qu'il en avait vu beaucoup. Il ne savait pas s'il devait avoir peur, parce qu'il ne ressentait presque rien envers cette nouvelle information. Il était que intrigué. Il s'approcha même un peu de l'homme sans trop s'en rendre compte. Ça avait été plus fort que lui, mais comme la lueur persistait toujours, il recula assez brusquement. Il ne devait pas l'approcher, s'était risqué vu l'attraction qu'il y avait entre eux depuis qu'il avait pénétré le lieu. Il resta bloqué sur les derniers mots du vampire. Tout ce qui était dit ici allait rester enfermé dans ce bureau. Personne n'allait pouvoir en savoir quoi que ce soit. Pourtant, Gabriel avait l'impression d'en avoir trop dit. Il  ne voulait pas continuer et partir dans un autre sujet. Ça n'allait que le faire pleurer d'avantage. Il y voyait que de la souffrance et non une liberté d'enfin pouvoir vider tout ce qu'il pouvait renfermer au profondeur de sa petite personne. Il s'essuya les joues en sentant un nouvelle douleur s'installer.       

Ne pleur pas, ne pleur pas, ne pleur pas, ne...

Il posa l'une de ses mains contre sa propre bouche en penchant la tête. Voilà qu'il sanglotait encore et ça l'énervait plus qu'autre chose de se sentir aussi faible. Il avait envie de se gifler un bon coup et la lueur pris plus d'ampleur. Il essaya de se reprendre, mais ça ne fonctionnait pas. Il s'assit contre le sol en se repliant sur lui-même parce qu'il ressentait de nouveau l'envie de se cacher et voir même de disparaître. Il se sentait pathétique aussi.

« Pause...»

C'était la seule chose qui lui venue à l'esprit, mais il en avait de besoin.  

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Il se calmait lentement, sa respiration devenant un peu plus normale et la lueur disparaissant peu à peu autour de lui. Il ne remarqua guère la main du vampire qui s'était dirigée vers son corps tremblotant. Il était trop perdu dans ses pensées à essayer de reprendre son état naturel pour constater quoi que ce soit. Il en avait oublié l'endroit dans lequel il se retrouvait. Il arrêta de pleurer après quelques minutes malgré la douleur qui était toujours autant présente et persistante au niveau de sa poitrine. Il ne savait plus ce qu'il devait faire. Il leva la tête pour fixer Guillaume qui était en plein mouvement. Ce psychologue était beau, charment et gentil... Gabriel frissonna puis se cacha de nouveau le visage. À quoi pensait-il exactement ? C'était un psychologue, pas un ami. Il ne devait pas penser de cette manière en le regardant, mais il n'arrivait pas vraiment à s'en empêcher. Il fallait dire que ses pensées devenaient légèrement perverses et ça le troublait d'avantage. Lui qui pleurait deux minutes plus tôt, le voilà maintenant en train de s'imaginer des choses érotiques. Il y avait que lui pour arriver à faire ça si soudainement, mais est-ce vraiment de sa faute ? C'est ses frustrations qui prennent le dessus, c'est tout. Il soupira longuement se trouvant de plus en plus pathétique face à tout ce qu'il se passait.  

Il finit par relever la tête à nouveau en entendant le bruit de la machine. Il sourit légèrement par la suite parce qu'il trouvait ça marrant qu'il pense à faire du thé dans un moment pareil. Il utilisa ses derniers mouchoirs les gardant dans sa main pour ne pas les laisser traîner. Il ne savait pas quoi répondre ensuite. Lait ? Sucre ?.. Il en avait aucune idée parce qu'il ne buvait de thé et il ne savait pas s'il avait envie d'un boire un. Il resta donc silencieux puis il referma les yeux à la recherche d'un petit réconfort. Il se dit par la suite qu'il devrait se lever au lieu de rester sur le plancher. Il aurait l'air moins renfermé sur lui-même de cette façon. C'est alors qu'il se demanda intérieurement s'il aurait aimé que Guillaume lui ait fait un câlin pendant qu'il pleurait. Qui sait, ça lui aurait sûrement fait du bien, mais c'était un trop tard pour y penser. Il ne voulait pas y penser. Son attention fut ensuite portée sur Guillaume qui coupa le silence qui s'était installé.          
Ce n'est pas possible... il a 1563 ans ?

Il n'arrivait pas à y croire. C'était troublant. Il se leva pour jeter ses mouchoirs puis il approcha ensuite le vampire en oubliant que la lueur était toujours présente. Il s'en foutait maintenant, car il en avait marre de se prendre la tête avec ça. Le psychologue avait l'air de ne pas en tenir compte de toute façon.    

« Ça fait beaucoup trop de choses à dire selon moi... Je me sens étouffé par mon passé alors j'ai du mal à imaginer ce que ça peut faire d'être aussi... vieux. »

C'était bizarre pour Gabriel de dire ce mot alors qu'il avait en face de lui un homme portant le visage d'un adolescent. Il se frotta de nouveau les joues. Il n'était pas complètement remis de ses émotions. Il retourna d'asseoir sur le fauteuil pour relaxer. Il pensa ensuite à quelque chose tout en posant son regard dans celui de Guillaume.

« Comment fais-tu pour te nourrir ? »

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Gabriel frémit sous la réponse du vampire puis s'imagina quelques scénarios choquants, car oui, ça l'avait un peu choqué. Il le savait, les vampires possédaient des crocs, mais l'albinos ne s'attendait pas à recevoir une réponse aussi percutante que celle à laquelle il avait eu le droit. Il n'avait pas spécialement peur, mais ça le rendait nerveux de se dire que ces êtres existaient vraiment et qu'ils mordaient leurs victimes à la gorge. Ce n'était pas naturel pour lui et ça le sortait complètement de ce qu'il pouvait connaitre de la vie. En apercevant les crocs du psychologue alors qu'il lui montrait sans gêne, Gabriel fut emprisonné d'un frisson qu'il ne connaissait pas encore. Il fixait toujours Guillaume avec une petite envie soudaine de vouloir toucher ses crocs. Ça l'intéressait énormément et ça l'avait excité sans même qu'il ne s'en rende compte. Il est comme ça Gabriel, complètement aveugle lorsque ça le concerne. Il ne pouvait même pas se douter de ce que pouvait penser le vampire à son égard. S'il aurait eu la chance de le savoir, il ne serait plus assit sur le divan depuis déjà une bonne dizaine de minutes. Il frissonna de nouveau alors que des images beaucoup plus perverses lui arrivèrent à l'esprit. C'était comme un claque. Il rougit en se disant que ce n'était pas le temps et ça le frustra directement.

Putain, qu'est-ce qui me prend ?..

Il inspira profondément l'écoutant de nouveau parler. Les paroles du vampire l’achevèrent. Il eut envie de se cacher, mais ce n'était pas pour les mêmes raisons que plus tôt. Là, c'était parce qu'il était complètement parti dans un délire purement érotique. Il se frotta le visage tout en apportant ses jambes vers lui. Est-ce qu'il avait une érection ? Non, ça allait de ce côté, mais ça se réchauffait un peu malgré lui et il n'aimait pas ça. Il allait perdre la face. C'est alors que la lueur reprit charge. On pouvait entendre Gabriel lancer un petit juron tout en essayant de se calmer le plus rapidement possible. La lueur disparue un peu... C'était déjà ça. Il se leva de nouveau par la suite pour bouger et se changer les idées. Il regardait Guillaume pendant qu'il lui donnait de nouvelles informations. Il n'avait pas d'autre question à lui poser, mais il voulait absolument revoir les crocs. Il s'approcha donc du psychologue allant peut-être même un peu trop proche de celui-ci sans trop s'en rendre compte.

« Est-ce que je peux... Toucher tes crocs ?»

À peine la question posée que l'albinos dirige déjà l'une de ses mains vers le visage du vampire en se penchant vers lui d'un air intrigué. Il voulait vraiment voir ses crocs à nouveau au point qu'il se moquait un peu de ce que Guillaume allait lui dire. Il est un peu idiot et imprudent Gabriel, mais il faut lui donner une chance.

Monogatari

Gabriel & Guillaume

L'albinos regardait les crocs de Guillaume en frissonnant alors qu'il se rappelait que celles-ci avaient déjà pénétrer la gorge de plusieurs personnes. Il y toucha sans plus attendre la tentation étant beaucoup trop forte. Il ne pouvait pas faire autrement et il fallait dire qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il était en train de faire à ce moment. Il se sentait comme dans un rêve. Il n'avait pas l'impression d'être présent alors qu'il était pourtant bien réveillé. Ce ne prit pas grand temps avant qu'il ait envie d'embrasser le vampire, mais il essaya plutôt de se concentrer sur les crocs. Sa respiration était lente et étalée. Il y avait quelque chose de sensuel. Ses crocs, cela a beau être naturel, ça restait une arme dans un certain sens. Gabriel pensa de suite aux sensations qu'une personne pouvait ressentir face à une morsure par un vampire. Ce devait faire mal, mais il devait bien y avoir un petit plaisir pour que des humains se laissent constamment mordre sans se débattre une seule fois. Notre magicien ne savait pas en quoi ces personnes pouvaient aimer ce genre d'expérience, mais il devait avouer qu'il avait envie que le vampire devant lui se nourrisse de sa vitalité et qu'il en soit même dépendant.

J'aimerais tellement que tu me mords...

Il rougit sous ses propres pensées, mais il prit un visage étonné en remarquant qu'il n'était pas le seul à être gêné. Est-ce que l'être en face de lui ressentait la même chose ? Gabriel ne le savait pas, mais il en doutait. Sa propre respiration s'accéléra alors que Guillaume le sera enfin contre lui. Il se sentit bien, mais il était aussi sous le choc de recevoir de l'affection de cette façon. Il essaya de ne pas penser à quoi que ce soit. Il se laissa simplement faire, parce que c'était ce qu'il voulait au fond. Il n'attendait que ce moment où l'homme se déciderait à le prendre dans ses bras même si ce ne devrait pas arriver. Malheureusement, l'étreinte prit fin. Gabriel le regarda sans pouvoir dire quoi que ce soit parce que rien n'aurait sorti de sa bouche de toute façon. Il aurait aimé qu'il ne le lâche jamais et il ne l'écouta même pas s'excuser. Il recula le laissant se lever et se retenant de lui prendre le bras pour le tirer et lui demander de recommencer. Il le regardait toujours finissant par se bouger un peu. Il se demandait s'il ne devrait pas partir histoire de se calmer et de laisser le psychologue se reprendre. Il pensait encore perversement surtout après l'avoir senti contre lui de cette façon.            

« Je... C'est pas grave. »

Il se força un petit sourire tout en penchant la tête. Il se frotta ensuite la nuque d'une main tout en détournant son regard. Il n'avait pas envie de se cacher cette fois-ci.

« J'aurais aimé que ça continu... C'est étrange hein ? Mais j'ai vraiment aimé ça et... J'ai envie que tu recommences. »

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Gabriel se sentait étrangement bien après avoir avoué ce qu'il ressentait à l’égard de Guillaume. Il avait vraiment envie qu'il le prenne à nouveau dans ses bras et c'était la première fois qu'il l'avouait sans se le cacher à lui-même et refouler ses sentiments. Il rougit légèrement en se rendant compte de ce qu'il avait pu dire. Maintenant qu'il y pensait, il trouvait ça un peu étrange et largement perturbant qu'il se soit ouvert si rapidement. C'était son psychologue, pas son copain. Bref, il avait beau se le rappeler, il s'en foutait pour l'Instant. Il voulait seulement que celui-ci revienne pour pouvoir, car il voulait le sentir à nouveau contre lui. Il voulait découvrir son odeur et sentir son corps contre le sien. De plus, il voulait le toucher. Il voulait un vrai contact sans que ce soit sexuel. Il le désirait simplement et ce n'était pas que pour combler ses envies soudaines. Il voulait de l'amour en fait et il avait l'impression qu'il pouvait en recevoir du vampire. Il ferma les yeux au moment où l'homme l'approcha enfin. Il se laissa serrer puis il posa ses bras autour du cou de Guillaume pour aussi le serrer contre lui. Il l'écouta parler avant d'ouvrir les yeux. Il respirait lentement et la lueur avait disparu. Il se sentait bien ce qui se faisait rare de ces jours.    

Je t'aime aussi.

Il rougit brusquement sous ses pensées, mais il ne dit pas un mot parce qu'il était trop troublé. Ils ne se connaissaient même pas, mais il pensait réellement ce qu'il venait de se dire. Aussi fou que ça pouvait le paraître, l'albinos se sentait amoureux du vampire. Il avait envie de le découvrir. De le connaitre et de l'aimer d'avantage à chaque nouvelle information qu'il allait devoir enregistrer. Il se voyait bien l'embrasser maintenant, mais il se dit que ce n'était peut-être pas ce que le psychologue voulait. Enfin, ce n'était plus un psychologue maintenant. Il devait plutôt le considéré comme... Son ami ? Non, c'était plutôt un amant dans un certain sens. Alors que l'étreinte perdurait, le magicien pensa à se faire mordre pour être lié à Guillaume, car ils allaient bien évidement devoir se quitter. Ils ne pouvaient pas rester dans cette boutique éternellement, mais il ne voulait pas le perdre. Il voulait le retrouver en tout temps et sentir que le vampire avait besoin de lui. Il avait un peu peur. Il le laissa reculer la tête le regardant droit dans les yeux. Son cœur manqua un bon. Il voulait l'embrasser et il ne restait qu'une mince espace avant que leurs lèvres ne se touchent.  

« Je... »

Il ne résista pas non plus, même s'il voulait lui dire qu'il allait le faire avant de passer à l'acte. Il l'embrassa sans résister cherchant même à approfondir le baiser en pressant un peu plus ses lèvres contre les siennes. Il désirait Guillaume et il se sentait même avide envers lui. Il était froid, mais ce n'était pas déplaisant, car ça lui donnait simplement envie de le réchauffer et ça le refroidissait de son côté ce qui était une bonne chose vue la situation. Il finit quand même par rompre avant qu'il ne s'excite trop et qu'il ait envie de vouloir aller plus loin avec lui. Il en avait tellement envie qu'il n'allait pas pouvoir s'arrêter si ce devait continuer. Seulement, il avait l'impression que c'était beaucoup trop tôt. Il le regarda dans les yeux un peu mal à l'aise. Il avait encore peur de le perdre après ce qui venait d'arriver.

« J'aimerais que tu me mordes... »

Il le serra d'avantage entre ses bras comme pour savoir qu'il était bien avec lui et que tout ça n'était pas que dans sa tête.

« Je veux avoir la certitude qu'on aura à se revoir... Je n'ai pas envie de perdre tout ce qui vient d'arriver. »

Il ravala sa salive. Il en avait marre de tout perdre et il tenait vraiment à créer un lien avec le vampire. Il ne voulait plus que tout ne reste que dans ce bureau. Il voulait que ce soit toujours présent peu importe où ils allaient être.

Monogatari

Gabriel & Guillaume

La situation rendait l'albinos excessivement nerveux. Le câlin, le baiser et la demande de se faire mordre le chamboulait, mais il savait que c'était ce qu'il voulait puis il n'allait pas reculer maintenant. Il n'était guère question qu'il change d'idée et qu'il abandonne toute l'affection et l'amour qu'il ressentait envers le vampire. C'était bizarre... Habituellement, il aurait refoulé tous ces sentiments, mais ce moment de faiblesse lui a permis d'ouvrir les yeux. Il allait se garder ce qui allait se passer pour lui et rien ne dire à personne. De toute façon, il n'y avait pas un être dans ce monde qui possédait toute la confiance de Gabriel. Seul Guillaume avait réussi à entrer dans le mur qu'il s'était construit pour refuser ses attirances avec les hommes. Cela faisait en sorte que celui-ci était beaucoup plus spécial que tous les autres même s'il n'y avait pas de morsures. Gabriel se sentait déjà dépendant de Guillaume. Il avait toujours envie de lui et d'être avec lui-même si c'était déjà le cas. Il le désirait trop, son corps, sa respiration, son regard... Il ne manquait plus qu'ils s'unissent enfin un à l'autre. Il l'écouta prononcer de nouvelles paroles puis il frissonna brusquement. Cette liaison lui apparaissait beaucoup plus grande qu'il ne pouvait se l'imaginer au départ et ça ne faisait que lui engendrer encore plus d'envie.

Des envies intimes...  

Il répondu au nouveau baiser grognant presque sous sa petite longévité. Ça le frustrait énormément. Il remarquait alors le regard du vampire qui s'était changé pour prendre une magnifique, mais effrayante teinte rouge qui ne faisait que souligner la pureté de son être. Le magicien fut sous le choc, mais il ne dit rien, car ce regard devait devenir normal à ses yeux. Il devait bien se rappeler qu'il n'avait pas en face de lui un humain. Il détourna son regard sous la nouvelle remise en question lancée par le vampire puis il redressa un peu la tête vers le haut pour lui laisser un peu plus de place au creux de son cou. Il ferma ensuite les yeux écoutant seulement sa propre respiration. Elle était saccadée et de plus en plus rapide sachant ce qui allait bientôt suivre. Il se crispa aux paroles de Guillaume. Celles-ci le frustraient d’avantage, mais cela l'embêtait aussi d'une certaine façon. Il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir lui faire durant la morsure. Il se demandait s'il était consentant qu'il le touche autrement durant celle-ci. Que ce soit plus qu'un câlin et qu'il soit même excité face au rituel que Guillaume avait l'habitude de faire. Gabriel ouvrit à peine les yeux puis il glissa ses mains contre les épaules du vampire remontant l'une d'elle vers la nuque de celui-ci pendant qu'il lui embrassait le cou. Il soupira longuement se préparant mentalement.  

« Je suis consentant à cette morsure peu importe ce que tu me feras pendant celle-ci... Ne te retient pas Guillaume. »            

Il serra le haut du vampire entre ses doigts alors que son autre main lui caressait la nuque.

« Vas-y... »

Monogatari

Gabriel & Guillaume

Gabriel respirait fortement avant de se crisper sous la douleur aigue qu'il ressentait alors qu'il se faisait mordre par Guillaume. Il serra les dents pour ne pas lâcher la moindre plainte, mais il finit bien par laisser un petit son s'envoler. C'était un léger gémissement d'excitation qu'il ne pouvait pas retenir, car il était assez sensible. Il ne fallait pas oublié qu'il était puceau malgré ses 22 ans et il s'emportait facilement lorsqu'il s'agissait de simplement le toucher. Il était si proche du vampire lui tendant même son cou. Malgré que ça lui fasse mal, il était concentré sur les mains du psychologue qui parcourait son corps sous ses vêtements. Il rougit brusquement en le sentait aller vers son postérieur. Il se sentait totalement soumis et ça le perturbait sous le coup, car c'était la première fois qu'il se sentait si impuissant face à une autre personne. Sous cette perturbation, la lueur d'affection s'activa les entourant tous les deux. Il se sentait de plus en plus faible alors que sa vitalité se faisait lentement avaler par le vampire. Il n'avait jamais perdu autant de sang et ça allait être difficile pour lui de finir cette journée. Il eut quelques frissons désagréables suivit d'une sensation étrange d'une légère perte de conscience, mais Guillaume le lâcha avant que ce ne fut le cas. Il ne tenait presque plus sur ses jambes, tremblotant comme une feuille. Son corps lui semblait bouillant maintenant.  

Il fixa le vampire dans les yeux se perdant dans le rouge de ses pupilles. Il ne l'écouta pas, parce qu'il n'arrivait plus trop à se concentrer sur quoi que ce soit. Il respirait lentement son cœur battant fortement. Son ventre se crispa sous la main de Guillaume. C'est alors que Gabriel revenu lentement à lui en remarquant par la même occasion que les yeux du vampire avaient repris une couleur normale. Il le laissa poser son front contre le sien sans se délecter de poser son regard dans le sien. C'était plus fort que lui. Il sourit en coin en l'entendant. Il aimait quand même ce nouveau surnom lorsqu'il était prononcé par quelqu'un d'autre que ses collègues. Ça lui donnait un peu l'impression d'être un enfant. C'était attendrissant d'un certaine façon et il n'allait pas lui demander d'arrêter parce qu'il aimait qu'il l'appelle ainsi. Il inspiration profondément puis il essaya de chercher un peu de salive dans sa bouche avant de se mettre à parler.

« Ça m'a fait mal au début, mais ça peur aller... Je t'aime aussi et je »

Son téléphone portable sonna et Gabriel répondu par reflex. C'était son travail. Ça le faisait retourner à la réalité. Il recula en entendant la voix de son patron qui lui demandait de bien vouloir retourner au centre pour prendre quelques paquets et les apporter. Il n'avait pas le choix... Il lui parla avant de raccrocher. Il gigota beaucoup allant de gauche à droite en frottant ses poches. Il avait les clefs de la camionnette, alors ça allait. Il se rappela ensuite qu'il avait laissé sa casquette dans le véhicule.  

« Je... Je dois y aller. »

Il ne dit rien d'autre allant simplement l'embrasser avant de partir rapidement. En entrant dans la camionnette, il se demanda ce qu'il venait de faire. Il n'était plus certain de ces décisions. Il soupira longuement puis démarra le moteur avant de partir vers le centre.