wait what !?

Gabriel & Roderick

J'étais enfin dans mon lit, contre ce matelas peu confortable qui couinait et qui massacrait peu à peu mon dos. J'allais sûrement opter pour le canapé un jour, mais pour l'instant, malgré sa teinte bizarre et le peu de confort que j'y ressentais, je choisissais quand même le lit. L'odeur était agréable, du vieux quoi... J'avais ce matelas chez mes parents adoptifs. Je dormais parfois dessus avec mon frère. Je fronçais les sourcils, me rappelant de quelques moments touchants. Je me souvenais par la suite que je devrais dormir, car j'avais tendance à trop m'évader lorsque je retournais dans le peu de souvenirs que je pouvait bien avoir de ce passé misérable. De petits frissons me chatouillèrent l'échine. Il faisait froid dans la pièce, plus qu'en habitude. De plus, mes petits draps ne pouvaient pas me protéger de quoi que ce soit. J'aurais peut-être dû fait mon lavage, mais je n'avais pas vraiment le temps. Avec ma moyenne de 23 livraisons par jours, j'avais pas un seul instant pour penser à mon bien-être. S'il fallait que je sois renvoyé malgré ça... J'aurais alors la chance de me faire tuer par mon père adoptif. Je le vois bien me foutre un coup sur la gueule.

Je soupirais doucement, regardant le plafond pendant un moment avant de fermer les yeux. J'allais enfin pouvoir m'assoupir et laisser mon cadran me réveiller le lendemain, avec sa sonnerie de la mort. On aurait dit une alarme pour avertir toute la population d'une attaque extraterrestre. Je grognais en y repensant. Ça allait quand même me réveiller dans pas grand temps ce machin. Un autre frisson me parcourait, mais je n'y tenais plus compte. Je m'endormais presque... Enfin, c'était jusqu'à ce que ma porte se fasse défoncer. J'ai sursauté sur le coup, mais j'ai pas tout de suite compris. J'étais trop occupé à chercher mon sommeil. Je baillais ouvertement, grimaçant en entendant quelqu'un crier. Putain, attend, il y a quelqu'un chez moi !? Je n'ai pas le temps de me redresser que je me prends un coup de pied. Je tombe automatiquement au  sol, gémissant et essayant de retirer la couverture dans laquelle je m'étais enroulé en tombant. Je me mets à briller par la suite parce visiblement, il n'allait pas vraiment m'offrir une pomme. Tous les mensonges, même les plus stupides, me font briller.  

C'est à ce moment qu'il me tire à côté de la tête. J'arrête de bouger, laissant une petite lueur entourer la couverture. J'avais arrêté de briller à cause du mensonges au moins. L'autre avait l'air de se marrer par contre et je faisais qu'espérer que la lueur n’aie aucune atteinte sur ce malade. Parce que oui, il devait être malade, un foutu M.A.L.A.D.E ! J'inspire profondément pour faire disparaître la lueur. 

« Mais t'es complètement taré ? Putain... Qu'est-ce que tu cherches chez moi ? »

Bref, j'avais manqué toute une partie de l'histoire et j'étais pas d'humeur à jouer la victime même si je me sentais horriblement menacé.

« Aaaahw... Je dormais moi. »

Je me mis à briller. Ouais, c'est vrai, je ne dormais pas. J'ai pas eu cette chance parce que je me suis pris un coup de pied. Mon corps arrête de briller sous mes réflexions. Je déteste ce pouvoir...   

I don't know

Gabriel & Roderick

Je frissonnais sous les paroles du maniaques qui s'était infiltré chez moi. Mais c'était quoi son putain de problème ? Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter un truc pareil ? Il y a trop de chose à la fois. Je sens que vais littéralement exploser, m'éparpiller partout dans cette chambre avant de revenir sous ma vrai forme pour exploser encore et là je ne sais trop pas pourquoi j'imagine un truc pareil. J'ai mal partout et j'ai bien envie de vomir en repensant au fait que ce psychopathe m'avait presque tiré une balle dans la tête plus tôt. Cette fois-ci, c'était vrai, je le sentais. Il allait me tuer et je ne pouvais rien y faire. Cette soumission de merde m’agressait, cet homme m’agressait que ce soit de sa voix, son caractère ou encore son rire horrible... Je ferme les yeux, serrant les poings sans réagir, parce que j'ai la trouille. La lueur d'affection reprit toute sa splendeur en éclairant toute la pièce d'une petite brillance magique. Pourtant, elle représentait mon angoisse alors je ne voyais pas pourquoi ça brillait autant.    

« Aaaah ! »

C'était un gémissement atroce et pas adapté pour la situation. Pourquoi tous les bruits que je fais porte à la sexualité ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que ce son sorte de ma bouche alors que je me faisais tirer les cheveux par quelqu'un qui voulait me tuer ? C'est quoi mon problème ? Attend... Est-ce que c'est moi qui a un problème, parce que ''Hey'', mais je ne suis pas Guillaume.

Oh, bravo connard !

Du moins, il finit bien par me lâcher les cheveux. Je me lasse retomber contre le plancher de ma chambre, allant me coller contre le mur pour relaxer. Je tremblais comme un feuille et la seule chose que j'avais envie de faire était de pleurer. J'aimerais tellement que tout s'arrête un moment, mais l'homme se remit à parler. Je me suis automatiquement remis à briller lorsqu'il insinua qu'il allait faire une blague à Guillaume. En parlant de lui, je me demandais bien ce qu'il avait fait de mal.  

« Va te faire foutre toi et ta putain de blague de merde...  »

Je ne le regarde plus, me concentrant seulement sur les battements de mon coeur pour me rappeler que je suis bien vivant et que j'allais pouvoir me réveiller demain sans aucun problème.

« Le seul truc qui m'empêche de dormir le soir, c'est lorsqu'un mec malade entre chez moi en défonçant la porte, qu'il rigole en me tirant un balle à côté de la tête, qu'il me tire les cheveux, qui reste même s'il s'est trompé de victime et qui s'installe sur mon lit pour engager la conversation. Je peux pas t'aider de toute façon, car je connais pas de Guilla »

Je brille à nouveau sans même que je puisse terminer ma phrase. Je préfère donc me taire histoire de ne pas me mettre encore plus dans la merde.  

Shut The Fuck Up

Gabriel & Roderick

Je reposais mon regard bleu sur le psychopathe, sans chercher à comprendre quoi que ce soit sur lui, parce qu'il n'y avait foutrement rien à comprendre. Il n’était pas normal dans sa tête. Il devait y avoir un putain de vide sous cette affreuse crinière rouge. Je me mets légèrement à briller sous mes pensées... Bon, comme quoi j'aimais bien sa crinière finalement. Faut que j'arrête de me mentir, car je vais devenir aussi timbré que ce malade. Je me demande si son cas est récupérable. Si ce mec peut redevenir ce que je classerais de la normalité. Cogner à la porte avant d'entré, demander le nom de la victime, lui annoncer sa mort après s'être au moins contenter de voir s'il ne s'était pas trompé. Ça ne se fait plus de nos jours ?

Mes tremblements cesses alors que je le vois se lever pour quitter ma chambre. Enfin, il allait peut-être foutre le camp ! Ah, non... Il n'aurait pas laissé son chapeau sur mon lit si ça avait été le cas. Je l'entends fouiller dans mon frigo. Quel connard... Du moins, je ne vais pas dire quoi que ce soit, parce que je n’ai pas envie de me prendre une balle dans la tête. Je vais rester ici, dans mon coin, à me demander si je vais vraiment pouvoir me réveiller demain sans la moindre plaie ou ecchymose. L'idée de me prendre des coups devenait insupportable, mais j'avais bien de quoi être paranoïaque. J'aurais aimé ne jamais vivre un truc pareil. Je soupire longuement, me collant au mur en le voyant revenir. Il avait pris ma bouteille de champagne, mais ça ne me dérangeait pas. Je ne supporte pas du tout l'alcool. Il me faut quelques gorgées avant de faiblir parce que je ne bois jamais. Déjà, avec la fatigue que m'offrait mon travail, il allait sûrement me falloir qu'un verre pour avoir un malaise.          

Je frissonne en y pensant, grimaçant alors que l'intrus me pris par le dessous du bras pour me lever. Boire un coup, me détendre ? Non, le seul truc qui me détendrait, ce serait de le voir partir. Je le laisse faire, détournant mon regard pour ne pas devoir confronter le sien. C'est alors que je pose directement ma main contre mon cou en l'entendant. C'était mort, je n'allais pas pouvoir dormir de la nuit à cause de mes marques. Je serre les dents, pris d'une angoisse sans même me rendre compte que j'avais maintenant le goulot de la bouteille dans la bouche. J'avalais le liquide pour ne pas m'étouffer, prenant une dizaine de grandes gorgées avant de chercher à le pousser. Ce n’était pas marrant...

Le goulot maintenant hors de ma bouche, je me colle au mur pour lui lancer un regard noir. J'avais envie de lui mettre un coup sur la gueule, mais j'étais trop trouillard pour le faire.

« Ah, oui ! Bien sûr, j'ai super envie de jouer avec toi espèce d'encu... »

Je me mets à briller malgré mon sarcasme alors je me retiens de terminer ma phrase. Je serre les poings, maintenant en colère et j'ai chaud. C'était sûrement la boisson qui faisait son effet et ce liquide n'allait sûrement pas me ménager de la sorte. C'était chiant, vraiment chiant.    

« D-dégage de mon appartement ! J'en ai marre putain... Tu me donnes mal à la tête. »

Je disais n'importe quoi en fait, tout ce qui me passait par la tête. J'avais envie de lui balancer un objet, n'importe quoi que je puisse trouver.

« J'ai aucune idée de où peut être Guillaume et t'as pas à le savoir. Tu n'as même pas à être dans mon appartement en ce moment même. Je ne sais pourquoi tu restes et je ne vois pas pourquoi tu persistes ! Tu m'fais chier et j'ai juste envie de te balancer des objets, parce que t'es vraiment un sale malade. Tu ne peux pas juste partir, agir normalement et chercher ailleurs ce que tu veux ?! Est-ce que j'ai l'air d'avoir envie de jouer, sérieusement, est-ce que j'ai l'air d'avoir envie de boire aussi ? Bah non ! Et je ne supporte pas l'alcool alors tu peux bien te mettre la bouteille de champagne dans l'cul et sortir de mon appartement. »

Ouaf, Ouaf

Gabriel & Roderick

J'allais continuer de parler puisque je m'étais déjà lancé dans une traîner de merde, mais je m'arrête automatiquement en sentant le truc froid et métallique se poser contre ma joue. J'étais dégoûté et j'en avais assez marre de cette situation. Surtout avec l'alcool qui voyageait dans mon système et qui me réchauffais de l'intérieur tout en m'offrant un léger sentiment d’invincibilité et des envies pas très nets. Bref, comme quoi tout d'un coup, je n'avais plus besoin d'avoir peur du rouquin. Je déteste boire... Tout ce que je ressentais était faux, mais je devais ne pas m'emporter de la sorte si je ne voulais pas crever. Je frémis en sentant les doigts de cet enfoiré glisser sous mon menton, laissant mes bras être pris de quelques désagréables frissons. Je me remets à briller. Putain ! D'accord, je l’admets, ces frissons avaient quelque chose de plaisant, mais je n'en voulais pas. Ce n’était pas le temps ni même la bonne personne. Ça faisait que me dégoûter davantage, me donnant envie d'aller me cacher dans la salle de bain pour y rester jusqu'à ce qu'il dégage. Je ne voulais pas me confronter à lui. Il m'avait déjà très bien prouvé qu'il était plus fort et qu'il n'avait pas peur des risques. Quel homme je devais faire, mais je m'en moquais... Mon but n'était pas d'être sans cervelle.

C'était pas compliqué ce que je lui demandais, non ? Pourtant, il fallait croire que c'était trop parce qu'il était encore là, devant moi, à me regarder droit dans les yeux et à glisser son autre main sur mes deux petites marques. Je me crispe tout en grimaçant. Pourquoi est-ce qu'il me touche ? Je déteste ça... Je serre les poings, le regardant se prendre une clope. Je l'écoute attentivement. La colère monta en moi si rapidement que ça me créa une envie de rire. J'étais offusqué. Je lui envoyais un faux sourire avant de prendre parole.          

« Les timbrés comme toi, ça ne devrait pas exister non plus si tu veux vraiment jouer à ceux qui n'ont pas de place dans ce monde de dingue. Et putain, tu peux bien aller chier, parce que je ne me suis pas fait éduquer par Guillaume et ce n’est pas mon maître. Je suis son calice, d'accord, mais je ne suis pas dépendant de lui. Aussi, je me fous bien de ce que tu as pu voir ou pas, je me fous de tout ce qui peut te concerner en fait. »

Je me remets à briller parce qu'en réalité, j'étais un peu dépendant de Guillaume. J'avais des choses que je pouvais combler qu'avec lui pour le moment... J'essaie de reprendre mon calme, toujours en colère. Je regardais l'homme de haut en bas avec dédain.

« Et t'attends pas à ce que je fasse la même chose que toutes les femmes qui te tournes autour... J'suis pas sous ta soumission et je ne vais pas agir comme une chienne. Et ne me touche pas... Ça va me faire dégueuler. »

Je parlais trop, beaucoup trop et c'était bien à cause de l'alcool. Je brillais aussi, mais je m'en foutais. Mon but était de le faire abandonner et j'allais sûrement réussir. Il ne tirera rien de moi et je ne pense pas qu'il va me faire quoi que ce soit. Enfin, je n'en suis pas certain et je ne veux pas le savoir. Je me sens un peu absent et ça m'énerve.  

3, 2, 1... Action !

Gabriel & Roderick

Me débarrasser de Guillaume signifiait aussi reprendre une vie normale... C'était comme si rien ne se serait passé, comme si j'étais libre de faire ce que je voulais. Cette sensation de liberté eut pour effet de m'étouffer comme si je me refermais à nouveau sur moi-même. Je détournais sans cesse mon regard en me demandant ce que je voulais vraiment pour un avenir sain. Seulement, avec l'alcool dans le système, il allait me falloir une bonne nuit de sommeil pour pouvoir fonctionner correctement et avoir les idées claires. Je revenais directement aux premiers mots du rouquin alors que je réfléchissais à ce qu'il disait. Il aimait les dominantes ? Par habitude, je n'aurais pas tenu compte de cette information, mais elle me traînait dans la tête comme si je voulais l'enregistrer. Putain, je n'allais vraiment pas bien pour vouloir capter un truc pareil. Je soupire nerveusement, ma respiration s'accélérant de plus en plus. Je m'affolais de l'intérieur, comme si je voulais sortir de mon propre corps parce qu'il y avait le feu. Cependant, il n'y a pas de sortie possible. À part le suicide, je ne vois pas comment je pourrais m'échapper de toute cette hésitation qui me tourmentait l'esprit. Devais-je lui dire où se trouvait Guillaume ? Devais-je vraiment agir ainsi ?.. Qu'est-ce que j'allais y gagner au juste ? Rien... J'allais seulement perdre quelqu'un.

Le psychopathe se remet à parler. Je relève donc mon visage vers lui pour le fixer de mes grands yeux bleus tout en prenant un air innocent. Sous ses paroles, je me mets à briller, mais ce n'est pas constant. C'était que de petites brillances qui interprétaient qu'il y avait bien un mensonge, mais qu'il était tout petit... Ça voulait dire quoi ? Que Guillaume avait vraiment tué des gens ? Peut-être, c'était possible, mais il ne m'avait jamais rien fait à moi. Une peur m'envahit tout d'un coup alors que je me rappelais que l'on avait fait certaines choses moi et lui. Peut-être qu'il me gardait que pour combler ses désirs sexuelles... Je secoue rapidement la tête de gauche à droite. Ce n'était pas le genre de Guillaume d'utiliser des gens pour ses propres intérêts. Je pose une main contre les plaies que j'aies au cou. Si Guillaume m'aurait voulu du mal, j'aurais brillé toutes les fois où il m'a dit qu'il ne voulait que mon bien. Enfin, je ne peux pas le savoir parce que je ne le connais pas. Il ne me veut pas de mal en ce moment, mais qu'est-ce que je vais faire si ce n'est que temporaire ? Je me crispe en sentant les tapements contre mon épaule puis je regarde l'homme sortir de ma chambre pour retourner à mon frigo. Son absence étant courte, j'en profitais quand même pour aller empoigner la paire de ciseau qui traînait au bord de ma fenêtre. Fallait être con pour pouvoir s'en tirer avec ça, mais pourtant, j'y croyais. Ouais, avec de l'alcool, on est invincible. Je retourne à ma place, le laissant revenir à ma chambre.

10... 9... 8

Je comptais dans ma tête, oubliant à un certain moment mes intentions. C'est en l'entendant parler que je me décide à l'attaquer. Idiot, lent et pathétique... C'étaient les mots qui définissaient très bien mon attaque. Il était certain que le rouquin allait m'arrêter, mais je m'en foutais. Je voulais seulement qu'il comprenne que je voulais... Je ne sais plus trop ce que je voulais en fait. J'étais trop mélangé.

« Dégage de chez moi ! » 

C'était à se demander si tout ça avait vraiment quelque chose qui semblait logique.

« Si tu veux savoir où est Guillaume, bah ouvre les yeux parce qu'un mec de son genre, ça ne vit pas dans un putain d'appartement ! »

Go Away

Gabriel & Roderick

Pouvais-je avoir l'air plus misérable ? À présent étalé au sol après m'être reçu un coup de pied. Ma respiration était courte et j'avais envie de vomir. Peut-être que j'allais le faire tiens... Ça allait sûrement m'aider à me sentir mieux, parce que là, j'avais juste envie de crier au secours. Pourtant, je ne me sentais pas paniqué. J'entendais à peine l'homme m'adresser la parole alors que je fermais les yeux. Qu'est-ce qu'il foutait encore là ? Fin, bref... Je commençais à m'endormir et tout cela allait ressembler à un gros cauchemar lorsque je me réveillerais le lendemain. Quoi que... J'allais avoir un pied imprimé contre mes côtes. Du coup, ça allait me prouver que toute cette merde est arrivée pour de vraie et que ce n'était pas qu'un gros délire causé par l'alcool. Enfin, allais-je cracher le morceau concernant Guillaume ? Si c'est pour me prendre un autre coup, j'allais lui dire où il se trouvait et merde ce qui allait se passer après. Ma vie ne sera qu'un gros drame dans lequel je coulerais lentement jusqu'à un jour toucher le fond et crever en paix.  

Gabriel, tu penses vraiment n'importe quoi...

Bon, voilà que je me parle. J'ai maintenant de quoi devenir cinglé... J'ouvre les yeux en sentant de nouveau les mains du rouquin se poser contre moi. Je grimace en l'écoutant. J'ai de la misère à réfléchir alors je voyais pas vraiment ce que je pouvais lui répondre. Qu'est-ce qui me rattache à Guillaume ? Qu'est-ce qui fait en sorte que, selon moi, il ne mérite pas la mort ? J'entrouvre les lèvres pour lui répondre un truc, mais absolument rien ne sort. Pas un son, même pas un petit souffle. Je me mords l'intérieur des joues sans trop savoir ce que je peux faire à présent. Je suis déchiré dans une réalité monstrueuse dans laquelle je n'ai aucun contrôle. Ai-je sérieusement la vie de Guillaume sur le dos ? C'est n'importe quoi...   

« C'est la seule personne... avec qui je peux être moi-même. » 

Absurde ? Un peu, mais j'y croyais... Enfin, il n'y avait pas que Guillaume avec qui je me sentais bien. Il y avait aussi cet homme que j'avais rencontré pour livrer l'étagère... Il possédait les mêmes pouvoirs que moi et il y avait des similitudes dans notre parcours. Ensuite, il fallait dire que j'étais drôlement proche d'Aaron.

« Écoute, j'en sais rien en fait. Ça ne fait même pas une semaine que je suis devenu le calice de Guillaume et je ne le connaissait pas avant cette rencontre parce que oui, c'est arrivé à notre première rencontre. Il est psychologue... Il aide les gens alors pourquoi le tuer ? Il m'a rien fait à moi... Il... »

Je grimace un peu avant de détourner mon regard et d'essayer de m'éloigner du roux sans me redresser parce que je n'en avais tout simplement pas la force.  

« Dégage maintenant... »