N-Shou Cantrell

Dieu a donné une soeur au souvenir et il l'a appelée espérance.

NURRA SHOU CANTRELL Ϟ QUATORZE ANNEES Ϟ HETEROSEXULLE Ϟ SANG MELE VAMPIRE/HUMAINE Ϟ LYCÉENNE Ϟ KIKAKISHOU - ROZEN MAIDEN

De l'autre côté du miroir

Tu fermes les yeux, refusant de voir le carnage que tu as encore créé. Le sang teinte en pourpre tes vêtements blancs. Encore une fois. Ce n'est pas ce que tu voulais. Ils te l'avaient dit que tu étais folle à lier. Mais qu'est ce qu'ils savent de toi ? Strictement rien. Qu'ils te traitent de ce qu'ils veulent, les mots n'ont plus d'importance à tes yeux. Pour toi, ils ne sont que des lâches. Tu juges le monde entier de la même façon, comme si aucun de valait mieux que les autres. Tu as l'habitude de ses regards haineux sur toi. Et parmi tous ses visages que tu détestes tant, il reste celui de père et de ta mère. C'était leur faute si tu es ainsi. C'est entièrement de leur faute. Alors qu'ils périssent. Qu'ils périssent pour t'avoir fait souffrir en t'enfermant de la sorte. Qu'ils prennent ta place et se rendent compte de l'enfer que tu vis. C'est facile pour les autres. Ce n'est pas eux qui sont à ta place. Ce n'est toujours pas eux qui voient le sang couler sur leurs mains sans savoir pourquoi. Et ce n'est définitivement pas eux qui restent coupés du monde, exilés, sans aucun contact.

Alors malgré ton jeune âge, tu as appris à supporter cette solitude. Vivre seule et enfermée sans voir aucun visage. Parce que tu n'as pas besoin d'eux. Combien de fois ont-ils retrouvé la chambre explosée ? Combien de fois ont-ils pensé à t'abandonner ? Trop. Beaucoup trop. Tu as commencé à développer une certaine paranoïa. Tu es persuadée que tout le monde te veux du mal. Tu te moques de leur avis. Tu te moques de tout. Plus rien n'a d'importance maintenant. Tu ne vois même plus les visages des gens qui t'entourent. Tu n'en as pas besoin. Tu veux qu'ils souffrent autant que toi de la solitude. Tous sans exception. Tu n'as besoin que d'une personne. Ta soeur. Elle est le seule visage que tu veux voir sourire. Elle doit sourire.
Et tu tueras promptement tous ceux qui lui feront du mal.

Avec le temps, tu es devenue arrogante et prétentieuse. Qui ne le serait pas après avoir passé autant de temps sans contact extérieur ? Tu dis valoir bien mieux que ce stupide monde dans lequel tu vis. Mais en fait, tu ne vaux pas mieux qu'eux. Même, tu es pire qu'eux. Tu as tué encore et encore, laissant un chemin de sang derrière toi. Toujours en plaçant ça sur le dos des autres. Voyons, Shou, quand commenceras-tu à assumer tes actes ? Regarde la vérité en face. Tu es totalement folle et tu n'as aucun contrôle là dessus.

Alors tu te montres plus forte que tu l'es vraiment. Si tu te laissais aller, tu pleurerais tout le temps. Mais dans ta solitude, tu as appris à calmer tes chagrins pour te forger un faux masque, qui risque de se briser d'un jour à l'autre. Tu n'as que quatorze années, comment pourrais-tu avoir conscience de tous tes actes ? La voilà, la vérité. Tu ne sais même pas où tu vas. Alors tu te contentes d'éliminer tes problèmes. De façon irréversible.

Une goûte de sang sur la rose blanche

Tu l'aimais, ton père. Tu n'as que très peu de souvenirs de ton enfance. Pas parce que tu oublié, mais parce que tu as souhaité oublier. Malgré tout tes efforts pour rayer ton enfance, il reste certaines scènes que ton esprit ne peux faire disparaitre. Tu te rappelles de ce jour là sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être est-ce la discussion qui t'a fait te souvenir de ce moment. Tu n'avais que trois petites années, tu ne comprenais rien à tout ce que tu racontais ton père. Mais tout est différent, maintenant. « Pourquoi maman est partie ? » murmurais-tu alors qu'il caressait tes cheveux blonds. « Elle ne nous aimait plus ? » L’insouciance de l'enfance. Ne pas savoir, ne pas comprendre l'importance de ses paroles. C'est peut-être ça, la magie de l'enfance. Parler honnêtement, sans sens caché ou sarcasme. Si seulement tu savais en faire autant maintenant. Il te sourit. « Non mon ange. Maman est spéciale, tu sais. Elle veille sur toi, même si tu ne la vois pas. » Tu étais une fragile enfant mais malgré tout, tu persistais à comprendre. Comme si tu savais qu'il ne disait pas la vérité. Non, tu le sentais. Quelque chose au plus profond de ton âme t'indiquait que tu n'avais pas la vraie histoire. Mais à l'époque, tu ne comprenais pas totalement ton pouvoir sur la vérité et tu te contentas de cette réponse. Sans comprendre que ton père voulait juste te protéger, t'éloigner de ses foutus vampires.

Ceux qui allaient te pourrir la vie. Mais tu ne savais pas encore tout ça. Tu te croyais humaine, totalement humaine, malgré ce sentiment que tu avais à chaque fois que tu entendais un mensonge. Malgré que tu n'osais pas l'avouer, le manque de ta mère était horrible. A cet âge, un enfant avait besoin d'une mère pour vivre correctement. Pas que ton père s'occupe mal de toi, simplement qu'il n'aura jamais la douceur et le réconfortant d'une mère.

C'est peut-être ça qui a été le début de ta folie. L'absence de ta mère qui t'affectait un peu plus de jour en jour. Tu ne savais pourquoi ton père ne voulait pas que tu la fréquentes. Tes visites étaient limitées et bien trop courtes à ton goût. Ainsi tu t'es fait une amie que tu vois toujours aujourd'hui. La solitude. Ce sentiment d'être seule et abandonnée, tu le connais. Au début, tu en avais peur. Peur d'être seule. Mais tu as commencé à parler à tes poupées et tes peluches. Tu ne te sentais plus aussi perdue qu'avant.
Mais il te restait du chemin à parcourir.


Tu étais mal à l'aise face à cette inconnue. Cela fait partie des souvenirs que tu ne peux oublier. Tu détestes particulièrement celui-ci. Une inconnue se tenait particulièrement proche de ton père. « Shou, cette dame va être ta nouvelle maman. Dis-lui bonjour. » Tu lèves la tête. Elle était belle, il fallait l'avouer. Cette inconnue allait être la mère que tu n'avais jamais eut la chance d'avoir. Tu t'approchas d'elle. « Bonjour maman ! » Un grand sourire sur le visage. Un faux sourire. Tu avais quatre ans et tout ce que tu souhaitais était d'avoir une mère. Mais tu ne voulais pas cette femme, aussi magnifique soit-elle, mais ta vraie mère. Après le remariage de ta mère,


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