Déshydratation

Raphaël V. Laberrique & Dev A. Petrova

Dromadaire... Une bosse... Chameau... Deux bosses... À peine ai-je présenté les pièces d'or que la source (un homme) voulait me laisser tout ce qu'elle avait bâtit au fil de son existence. Son entrepot, sa maison, ses chameaux et dromadaires, sans oublier la petite boîte de bijoux que possédaient son ancêtre maternelle avant qu'elle ne perde la vie. Cette âme m'offrait son histoire et cela contre de simples pièces. Confus, je lui aie donné une poignée de mon or, repartant alors avec deux dromadaires pour porter des bagages qu'il m'a mis dans les mains sans que je ne le lui demande. Une tente, des gourdes d'eau, des vêtements adaptés pour le désert, des couvertures et par dessus tout, une prière. Ensembles, nous étions assit face à l'autre et d'une main franche, tout son être me donna une bénédiction que je ne pourrais sans doute jamais oublier. Je voyage le sable, bien posé sur un chameau pour le moins courageux. À mes mains, j'ouvre quelques cartes pour me repérer. Je replace ma cape à mainte reprises, regardant de temps à autre si je portais toujours le collier que cette même source m'avait fait en cadeau. C'était... pour me protéger ? Encore une chose que je ne comprends guère.

Je continu de vagabonder le désert, avec l'impression d'encore entendre les voix des habitants de la ville. Je n'ai plus en habitude de me retrouver seul aussi longtemps. La chaleur me fait halluciner et cela jusqu'à ce que je me retrouve là où il semble réellement y avoir des gens. Oh... Il n'y a personne. Encore une hallucination ? Je soupire, mes paupières s'écrasant par la fatigue. Sept heures se sont facilement écoulées et le soleil commence peine à s'abaisser. Je reprendrais certainement route avant de faire ma tente. Je freine l'animal, descendant de celui-ci et détachant les cordes qui le reliait aux deux dromadaires derrière moi. L'Oasis... Rêve des voyageurs perdus... Je referme les yeux, laissant les bêtes boire peu après que j'aie relié leurs cordes à un pieu que j'enfonce dans le sol. C'est à ce moment précis que je te vois... Toi, le cadavre d'un de mes semblables. Je te sens jeune... Innocent. Je fronce les sourcils, prenant l'une de mes gourdes pour venir à ton corps et t'offrir de force des gorgées. Étant inconscient, je te redresse, prenant d'abord la gorgée avant de te l'offrir. Tu manques d'énergie... En toi le sang est pauvre. Je me détourne vers mes animaux de service, cherchant en eux la moindre accession à du sang. Au même principe qu'avec l'eau, je viens t'offrir mes récoltes, te prenant ensuite dans mes bras tel un bébé naissant.

Je te pose sur le chameau avant de reprendre route. J'abandonne la marche deux heures plus tard pour enfin monter la tente. Je dépose la plupart des couvertures au sol, m'aidant des bâtons pour monter le toit. En finissant le tout, je te couche à l'intérieur. Je profite ensuite de ce temps d'arrêt pour offrir à boire aux dromadaires et pour retirer de leurs dos mes lourdes bagages. La nuit s'annonce froide... Heureusement, il y a encore des couvertures pour tout le monde. Je retrouves mon pieu, l'enfonçant à nouveau pour y attacher les cordes.

- Couchez...

Je les regarde prendre place puis je retire enfin ma capuche et ma cape pour respirer l'air déjà trop frais. Ce n'est pas bien plus longtemps que je vais te retrouver pour te retirer tes vêtements et te mettre ceux que j'avais en rechange. Vu ma grandeur, ils ne m'auraient pas fait... Le destin voulait sûrement que je tombe sur toi. Quoi qu'il en soit, aussitôt fait, je me permets de relaxer et de ne plus m'inquiéter sur ton sort. Peut-être te réveilleras-tu bientôt. Je fixe mon collier une dernière fois avant de t'entourer de couvertures et de déposer proche de toi une gourde. Je prends place non loin, me couchant contre le dos. Il est rare que je sois autant fatigué pour autre cause que la lecture. J'aurais donc réellement perdu toutes mes habitudes...

Fiche de liens (c) Miss Yellow