Rencontre Divine

Maât & Hermès

La découverte de ce monde m'avait pris relativement beaucoup de temps. Je n'étais pas encore familiarisée avec tout ce qui s'étalait devant moi, toute cette nouveauté.. Les temps avaient bien changés. Il y avait ce qu'ils appelaient "ordinateur", "portable". Les gens étaient habillés à la limite de l'indécent. J'avoue ne pas toujours comprendre si ces changements sont supposés être positifs, mais plus personne n'a les mêmes valeurs qu'à mon époque.

Aujourd'hui, je me suis rendue à Marina. C'est beau. Cette plage qui s'étend sous mes yeux me fait penser au désert de mon pays natal. De nombreux souvenirs refont surface, tous assez flous, mais j'y vois mon fils. Mon mari. J'aimerais le trouver ici. Je l'imagine déjà regarder la mer, le soleil couchant… Si, je te trouverais.

De fil en aiguille, me voilà dans une petite boutique. Ils y vendent des "bikinis", et des maillots de bain. À mon époque, on portait une toge de lin, m'enfin. J'en achète un, simple. Un beau maillot noir, qui me va juste parfaitement. Une serviette de plage. Je paye et me voilà dehors, le soleil sur ma peau, allongée sur le sable, à côté de toutes ses demoiselles. La chaleur est juste agréable. Je sens une goutte perler sur mon front. Cette sensation m'est familière.

Je me tourne doucement sur le dos. Ah, ça fait du bien. Ça m'avait manqué. Je lève les mains vers le soleil. Où es-tu mon soleil ? Je sens une présence au loin, une présence comme attirante. Je me redresse rapidement, à la recherche de cette présence. Il y a cette femme, là.. ah non. Il y a ce jeune couple, qui tourne en rond.. Non.. Cet homme.. Il y a cet homme, brun. Je me relève et noue la serviette à ma taille. J'avance doucement. Je le sens, je sens qu'il est là, qu'un Dieu est là.

Je lui tape sur l'épaule. Je veux voir un Dieu de mes propres yeux, un Dieu comme moi. Quelqu'un qui se bat contre ces maudits vampires. Je ne veux pas me battre seule. J'ai besoin d'aider.

Excusez-moi..

HRP:

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Maât & Hermès

Le jeune homme m'avait invité à s'asseoir près de lui. Je m'étais exécutée sans moufter. À l'époque dont je venais, il était de convenance de s'asseoir pour avoir une conversation avec un inconnu. L'homme en face de moi respectait ces codes.. Ou bien ce n'était qu'un hasard. Mais à quoi bon. Il me semblait évident que l'aura que je ressentais n'était pas loin. Elle m'oppressait même quelque peu. Cette aura était différente de celle dont j'avais l'habitude. Elle me rappelait ma rencontre avec un autre dieu, il y a de ça des milliers d'années. Voyons voir, qui c'était déjà ? Je crois que c'était quelqu'un que j'avais côtoyé dans l'autre monde.. Paradis ? Hm.. Non. Jugement ? Je ne pense pas non plus. Enfer. Oui, enfer.. Enfer... Hadès. Grecque. UNE AURA GRECQUE.

Je détaillais le jeune homme qui se profilait sous mes yeux. Oui, il avait cette attitude qu'avait les dieux. Il ne respirait pas la mort, mais plutôt la joie. Dionysos ? Pas assez bourré pour ça. Raaaah. Mais ça m'énerve ! Qu'est-il donc à la fin ? Sensiblement, pendant mon questionnement, lui même m'avait demandé de décliner mon identité. C'est donc tout naturellement que je lui avais répondu.

"Peace. Peace Anly. Avocate au barreau."

Je voulais doser la réaction du jeune homme. Voir si il tillerait ou non. Tout le monde savait que Râ aimait les pissenlits et que Râ était sa mère, fille et femme. (Ne cherchons pas comment ceci est génétiquement possible.). Mais en y réfléchissant bien, si il était grec, il ne saurait peut être pas. Et si il ne savait pas, il ne me recadrerait pas. Et prudemment, il cacherait aussi son identité, donc je ne saurais qui il est. Et PAF, on louperait une chance d'éradiquer les vampires et de récupérer notre place.

Je me rapprochais de lui. Ce n'est pas qu'il m'intriguait, mais je voulais savoir qui il était. Je me glissais à ses côtés, l'air de rien. Et puis délicatement, alors même qu'on se touchait, que mon ventre touchait son épaule, que nos auras étaient en contact, un courant électrique me traversa le corps. Oui, c'était lui, c'était sur. Je me pencha donc afin de lui souffler ces quelques mots à l'oreille.

"On m'appelait Maât aussi, avant. Juge des morts."

Oui, j'avais ce statut qui n'allait pas à une femme comme moi. Sans vouloir être prétentieuse, j'étais trop belle pour vivre entre les morts. Et pourtant, j'étais loin de m'en plaindre. J'avais le pouvoir de décider de la dernière demeure d'un être humain. Jamais je ne mettais mes rancunes personnelles sur le tapis, mais j'étais bien heureuse de voir certaines personnes crever en enfer. C'était une petite vengeance sur la vie d'avoir ce pouvoir, ce droit, ce devoir. J'en étais juste comblée. Je m'étais vite habituée à la vie souterraine, loin de toute nature, juste entourée de Thot, de la plume et de la balance. Ce n'était pas si désagréable.

Voir le soleil avait donc été quelque chose de particulièrement étrange. C'était comme un souvenir qui refaisait surface. Elle avait envie de découvrir l'homme en face d'elle, son nouvel allié surement. Enfin, elle l'espérait. Elle avait peur des bruits alentours, de tous ces gens sur la plage. Qui sait si un salopard n'y trainait pas.

"Et toi, tu es ? Un grec si je ne me trompe ?"

Rencontre Divine

Maât & Hermès

Le jeune homme avait tilté à mes mots. Même si l'égyptologie avait pas l'air d'être son dada, il avait capté que j'étais une des siennes. Plus ou moins. Pas une escrot genre. Ça me faisait sourire de savoir ça, de savoir que j'avais peut-être enfin un allié dans ce monde.

Moi, c'est Ezechiel Stuart, je viens de Kalel... Ou d'un certain endroit que certains appelleraient l'Olympe. Hermès, dieu des voleurs et des voyageurs, enchanté de te rencontrer !

Hermès hein. J'avais le souvenir de l'avoir connu petit, je me trompais surement. Le beau jeune homme devant moi avait l'air d'avoir mon âge. Même si l'âge et les dieux, ça fait pas bon ménage. J'avais raison sur la nationalité, je me sentais fière. Un grec, un beau dieu grec. Ah, si c'était Apollon.. Ok, je m'égare. Dieu des Voyageurs, c'était la belle étiquette. Je dois avouer que le Dieu des Voleurs m'intéressait un peu plus. Comment peut-on être le Dieu d'un mal ? Ça m'échappait. Enfin. Il était là, devant moi, et il était le premier comme moi.

Alors, mademoiselle Anly, que faites vous ici, par cette journée ? N'y a-t-il donc personne à défendre ni à juger ?

Des gens à défendre et à juger ? Bwahaha, il connait pas les jours de repos lui ? Le week end, tout ça. Je travaille déjà trop, y'a un moment, faut que ma peau rencontre de l'air frais. Sa manière de m'appeler comme si j'étais une simple humaine me mit le sourire aux lèvres. Faisons comme si nous étions comme tout le monde, pourvu que l'on se mêle à la foule.

Je chasse le vampire, mon ami, je chasse le vampire. Ici, pas d'oignons, pas de pieux, juste une jolie lumière. Ils sont partout vous savez. Ils cherchent à nous détruire. Et moi, je cherche les notres, ma famille plus précisément..

Je regardais le ciel instinctivement. Cette chaleur me donnait l'impression qu'il m'entourait de ses bras chauds. Il me manquait tellement… Râ… On sentait ses salopards un peu partout. Ils voulaient nous éradiquer et je suis sûre que tous les nôtres voulaient la même chose, chacun de leur côté. Avec mes mots, j'avais fait retourner deux trois personnes sur la plage. J'avais envie de leur crier que bientôt, il me reverrait en bas, que la fin du monde était proche ! Mais je me tue, pas le droit de révéler l'avenir tout ça. Chut donc. Je revenais à mon interlocuteur. Lui aussi, quelque part, il avait pas l'air au courant de tout. Moi, je savais beaucoup de chose. Peut-être pas autant que ce que je pensais, mais pas mal quand même.

J'ai la faculté de savoir quels crimes commettent les passants. Je cherche nos amis les vampires ouais. La meilleure défense c'est l'attaque. Et vous très cher Ezechiel ?